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Articles avec #shivaisme yoga tantrisme tag

Une tertulia sur l'ésotérisme et la non-dualité

19 Octobre 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Shivaïsme yoga tantrisme

Voici un sympathique échange entre un "élu" qui a eu la chance de recevoir l'essentiel de la vérité d'un coup en ouvrant une Bible, et un non-élu (comme moi) qui propose d'y parvenir  laborieusement par l'ésotérisme, l'oraison silencieuse etc.

Au passage à noter en 30ème minute une dénonciation claire, nette et précise en deux mots de la non-dualité (et peut-être de sa matrice shivaïte du Cachemire ?) pensé comme une forme de luciférisme au sein de l'hindouïsme (le non-dualisme est hélas la religion de mon ex-camarade de promo H. Pelosse et de quelques lecteurs de mes blogs).

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Borderland en Suède

6 Août 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Shivaïsme yoga tantrisme

J'échangeais hier et ce matin par mail avec une citoyenne d'Europe centrale (une spécialiste de l'intelligence artificielle, en fait c'est lié sur le versant des fantômes) qui a assisté au festival Borderland en Suède du 22 au 28 juillet.

Elle m'écrit, que cela existe dans divers endroits d'Europe : 

"In Sweden. Decentralized, joyful, unbelievable, many of "contemporary paganism, shamanism etc." and rave and art and community. I just love it (En Suède. Décentralisé, joyeux, incroyable, beaucoup de « paganisme contemporain, chamanisme, etc. » et rave et art et communauté. J'adore ça.)."

A vue de nez c'est du Woodstock revu et corrigé, inspiré des festivals néo-païens et occultistes "Burning Man" aux USA. On oublie souvent que dans ces personnages en paille qu'on brûlait au solstice des êtres humains étaient autrefois enfermés.

Voici ce qu'elle a écrit sur son site (première partie du récite de son séjour, les autres parties pourront être traduites par Google Chrome pour ceux que cela intéresse) :

"La ville s'est étendue. La ville n'existait pas encore il y a quelques jours et on ne la chercherait pas dans la vaste prairie entre les bois. Et puis un jour, les gens ont commencé à arriver. La ville s'est avérée avoir des rues et des places, des quartiers et un centre sur une colline au-dessus du lac. La jetée en bois du lac, si calme et tranquille jusqu'alors, était remplie de beaux corps humains nus qui sautaient et plongeaient à nouveau depuis l'eau sombre et froide. Tous les habitants de la forêt inondée du nord sont devenus plus intelligents. Le festival d'été commence. Les gens ont apporté de la musique, des lumières, des tanières bordées de tapis et d'oreillers, des friandises, des surprises et des rires. Bienvenue chez vous, résonnait-il, et quatre mille personnes – un nombre idéal, vous assurerait Épicure – formèrent une famille temporairement heureuse. Dans les maisons individuelles ou les tentes, même s'il y avait aussi quelques vraies maisons en bois, et il y avait aussi un camping-car et un hérisson mobile avec un bureau DJ à l'arrière, les choses ont commencé à bouger. Ateliers de danse, massage, respiration, éducation sexuelle et stratégies psychologiques : méditation du chaos, musique et gaufres, concert de piano, cafés, course nue matinale, chanteur d'opéra dans une cabine mobile, yoga sous toutes les formes, pleine conscience, feu sacré, films, concerts , respiration house, mathématiques de la gentillesse, improvisation dansée, jonglerie – et bars, rave parties, soirées BDSM. Magie. Magie de toutes sortes. Et un jeu d'enfant. Divine comédie. Carnaval.

Je me suis laissé bercer par les vagues de musique suspendue dans un hamac, puis, pour ne pas trop fondre, je me suis déversée sur le bar et j'ai dansé sur une fête endiablée, entourée de monde, à moitié nu, et/ou en les costumes et les masques les plus bizarres. Vous savez, parfois une personne a besoin d’un masque pour montrer qui elle est vraiment. Je suis ressorti renaître de la séance avec du thé d'absinthe et une respiration circulaire. Elle a appris quelques informations essentielles lors de l'atelier sur le squirting orgasm J"ai vu des spectacles burlesques et stand up. Et vendredi soir, je suis entré dans l'église. L'Église occupe toute la maison, l'une des rares sur la propriété. C'est une vieille maison en bois grinçante enfoncée par ses fondations dans les eaux sombres locales. Il y avait de la musique, un son étrange et captivant, qui attirait l'attention, tout comme l'aspect visuel et strictement symétrique du lieu. Ce qui a également attiré mon attention, c'est la façon dont les gens présents se comportaient (c'était pratiquement vide, ce que j'ai découvert plus tard comme étant rare) - c'était comme si je ne pouvais pas m'empêcher de regarder un spectacle de marionnettes, comme s'ils allaient tous en faire partie. d'un mécanisme ingénieux. C'était peut-être l'éclairage, mais ils semblaient avoir des mouvements légèrement saccadés. Je suis entré et j’ai trouvé le sweet spot – des amis musiciens m’ont un jour expliqué que chaque salle de concert avait son sweet spot ; l'endroit où le son est le meilleur. Je dois dire que la plupart du temps, le meilleur son n'est pas beaucoup meilleur que le son n'importe où ailleurs dans l'espace, mais ici, c'était comme si l'on était rivé à cet endroit, attrapé par des fils invisibles, tendus entre des fondations de basses sombres et ornements aigus. Je suis resté là pendant un long moment, puis mon corps a commencé à danser. La veille, j'ai fait un rêve dans lequel je dansais. Il y avait un grand espace et c'était bien qu'il danse avec moi, bougeant comme s'il était vivant. Et la maison semblait faire de même. Mon mouvement était si incroyablement, délicieusement, parfaitement lent que je ne savais même pas qu'une telle chose était possible. J'ai dansé, et c'était comme le geste au ralenti d'un maître de calligraphie, j'ai dansé comme si personne ne me regardait. Et presque personne ne l'a regardé - à l'exception d'un jeune homme, que je n'avais pas encore fait connaissance, et cela d'une manière très spectaculaire : nous avons quitté l'Église main dans la main, comme liés par magie.

Comment une chose pareille arrive-t-elle, comment est-elle organisée ? Borderland est l'un des "Burns" européens, une émanation et un descendant du Burning Man original, fondé en 1986 par Larry Harvey, qui s'est déroulé près de San Francisco de 1986 à 1990 et se développera une fois par an à Black Rock City, dans le Nevada, depuis 1991. sur le site d'un immense lac préhistorique asséché - très poussiéreux - formant à la fois l'espace de la ville éphémère et la vaste Playa - l'espace légendaire des miracles. Lorsque je l'ai roulé pour la première fois, sur un vélo vert errant, au coucher du soleil, j'ai compris que cet endroit avait vraiment un charme. Croisière sur la plage la nuit, avec des groupes de cyclistes éclairés par de joyeuses lumières scintillantes passant comme des bancs de poissons dans l'océan, rencontrant des véhicules mutants de différentes tailles et espèces (ah, guerrier maya : puissant !), trouvant des statues au fond du désert. , à l'horizon, une ville toujours brillante et palpitante comme dans Le Voyage vers la Fantasy de Miyazaki. Et l'axe de tout cela, c'est l'Homme, qui brûle le samedi soir, et le Temple. Quand l'Homme brûle, m'a dit quelqu'un dans un bar du quartier, c'est une fête, mais quand un temple brûle, les gens hurlent."

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Quand un roi kouchan se dit fils de Dieu

27 Janvier 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Shivaïsme yoga tantrisme

Un cours de Frantz Grenet au Collège de France sur les temples à l'époque du roi kouchan de Bactriane Vima Kadphisès (110-127), m'orientent vers un article de Harry Falk de 2015, qui explique que les rois kouchans, comme ceux d'Egypte et de Mésopotamie (puis d"Iran) se perçoivent comme des incarnations du divin, et non comme des intercesseurs comme ils le sont en Inde. Kujula Kadphises, qui régnait au temps de Caligula et de Néron, copie les pièces de César-Auguste et se fait appeler devaputra "fils de dieu/ou des dieux", et ce après sa conquête du Cachemire, un titre que reprendra son descendant Kanichka au IIe siècle.

A l'origine le terme s'applique à la fratrie des Pandava héros du Mahabharata indien. A Rome, le titre "divi filius", fils de dieu, a été adopté par Auguste après la divinisation de Jules César par le Sénat en 42 av JC. Dans l'Ancien Testament hébraïque, les fils de Dieu Beni Elohim sont des anges supérieurs, une terminologie inspirée des conseils royaux mésopotamiens selon Heiser.   

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Un roi khmer qui finit par préférer Vishnu à Shiva

20 Juin 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Shivaïsme yoga tantrisme, #Histoire des idées

Contrairement à ce que laissent entendre le New Age, et diverses autres formes de "néo-orientalisme" contemporaines, l'hindouïsme n'est pas forcément une religion aussi "inclusive" qu'il y paraît, et elle a même connu des luttes intestines virulentes dont témoigne par exemple l'histoire du Cambodge.

Dans un article de 2021 rendant compte de leur travail Dominic Goodall et Chhunteng Hun sur une stèle découverte en 2019 dans le nord-ouest de ce pays, en présentent le contenu qui se réfère au règne de Jayaverman III, un roi khmer du IXe siècle qui après avoir évincé de le bouddhisme de son royaume pour le devenir adepte Shiva/Śiva, se convertit au culte de Vishnu/Viṣṇu après que son chapelain shivaïte Kulacandra ait vu sa langue éclater et soit mort sur le champ dans un débat dans un temple de cette divinité (après sa mort on l'appela Viṣṇuloka).

Il y avait déjà dans le corpus théologique un support à la rivalité entre les deux divinités. Selon un ancien mythe, Viṣṇu a pris la forme de Narasiṁha pour débarrasser le monde du redoutable démon Hiraṇyakaśipu, que personne d'autre ne pouvait vaincre. Mais les récits Śaiva de ce mythe le modifient pour glorifier Śiva à la place. Car ils ajoutent que Narasiṁha s'est ensuite déchaîné, et Śiva prit la forme d'un oiseau doré avec un corps de lion à quatre pattes tournées vers le bas et quatre vers le haut. D'autres mythes autour de divinités subalternes de l'un et l'autre dieu vont aussi dans le sens d'une compétition entre les deux cultes.

Chidambaram (Tamil Nadu), au XIIe siècle le roi Vikrama Chola (1118-1135) fit jeter à la mer la statue de Vishnu. La façon dont sont représentés les trônes des divinités - par exemple en représentant un avatar de Vishnu au pied d'un trône de Shiva, révèle aussi cette rivalité, rivalité qu'à l'inverse en certains lieux ou certaines époques on chercha à pacifier - par exemple en sculptant une statue dont la moitié droite représente Shiva et la gauche Vishnu, ou par le culte de Harihara.

La stèle de 85 com de haut examinée par Dominic Goodall et Chhunteng Hun est légèrement postérieure à 877. Elle raconte l'histoire de l'infortuné chapelain Kulacandra terrassé par Vishnu

La face B de la stèle raconte aussi une étrange histoire. Le roi maria deux filles de sa soeur, Vaiṣṇavī et Nārāyaṇī, à deux brahmanes appelés Keśava et Atharvaveda. A ces deux hommes, installés à Kusumāstrapura, il confia le culte de la statue de Viṣṇu. Un jour, l'épouse du roi était entrée dans dans le temple de Viṣṇu alors qu'elle avait ses règles. Du sang coula alors de ses seins, elle maigrit affreusement. Le roi la voua alors au dieu avec en plus des dotations spécifiques au temple, puis, quand la colère de Vishnu fut apaisée, il la maria à un prêtre de cette divinité.

A propos des menstruations dans la religion hindouïste, les commentateurs expliquent que "étant rituellement impure à cause de ses règles, la reine aurait bien sûr dû éviter d'entrer dans le temple. L'impureté causée par les menstruations est un sujet important dans le courant dominant Dharmaśāstra, mais il est peut-être moins facile de trouver des prescriptions sur son rapport avec les pratiques de dévotion théiste. Un texte qui parle de ce sujet, mais dans un contexte Śaiva, est le Prāyaścittasamuccaya, un recueil d'injonctions relatives aux rites d'expiation et de réparation compilé par l'écrivain sud-indien du XIIe siècle Trilocanaśiva. Parmi ses nombreuses autres restrictions imposées aux femmes menstruées, le texte précise qu'une femme ne peut accomplir qu'un culte mental (et non un culte externe) tant qu'elle est impure (versets 531-536), et son impureté est considérée comme ayant un puissant pouvoir polluant."

Cela m'a fait penser à une anecdote ancienne d'un Grec qui avait eu une flatulence dans un temple d'Artémis et avait été pour cela durement puni par la déesse.

Voilà en tout cas l'histoire d'un roi qui avait dû arbitrer entre deux tendances de l'hindouïsme, et qui avait été si marqué par les événements surnaturels qui l'attachaient à Vishnu qu'il avait jugé utile de les graver dans une stèle... Pourquoi Vishnu dut-il prendre l'ascendant sur Shiva dans son royaume au IXe siècle ? Qu'est ce que cela impliqua pour les habitants et pour l'équilibre du monde asiatique à ce moment-là ? L'article ne le dit pas, et ne peut sans doute pas le déduire de la stèle...

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Le débat sur Jésus-Christ en Inde

7 Mai 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées, #Histoire secrète, #Spiritualités de l'amour, #Shivaïsme yoga tantrisme

Il existe un courant d'étude historiques qui prend au sérieux certains récits indiens selon lesquels Jésus de Nazareth aurait fini ses jours en Inde et aurait sa tombe au Cachemire.

On peut, pour se familiariser avec cette thématique regarder la vidéo ci-dessous (en anglais) d'Edward T. Martin, auteur de "King of travelers Jesus' lost years in India" - sa conférence de 2016 au Maharishi Dome of the Age of Enlightenment d'Austin au Texas, dans laquelle l'histoire de son cheminement sur cette question.

Ses sources : Edgar Cayce (1877-1945), un visionnaire sur l'Atlantide que j'ai déjà cité à propos de l'architecture secrète, et un medium qui a fait une regression akachique pour lui, The Aquarian Gospel of Jesus the Christ (1908) de Levi H. Dowling sur la présence de Jésus temple de Jagannath et chez le prince Ravanna souverain d'Orissa.

On peut aussi regarder le documentaire (traduit) de l'anthropologue aventurier Jeff Salz (1953-2021) "Jésus in the Himalayas" de 2000 diffusé aux Etats-Unis par Discovery Channel, puis peu de temps après par la 5,qui rend compte de sa tentative pour retrouver les manuscrits au monastère de Hémis - mais on lui a expliqué qu'il ne pourrait accéder à la bibliothèque que lorsque le chef du monastère serait de retour ce qui pourrait prendre plusieurs années...

Tous les documentaires anglo-saxon font bizarrement l'impasse sur le fait que la thèse de la mort de Jésus en Inde provient à l'origine d'une secte musulmane indienne du XIXe siècle.

Ils ne disent pas non plus qu'elle a été promue en Occident par la très sulfureuse Société de théosophie, une diffusion à laquelle les Français (et singulièrement des bourgeoises françaises) ont aussi pris leur part.

Ainsi la journaliste Marianne Monestier (1908-1981), dans Femmes d'hier et de demain, d'ici et d'ailleurs rend hommage à Léa Lafugie, "premier et seul peintre ayant rapporté du Tibet une collection de toiles et d'études", dont la première relation de voyage au Tibet (son voyage de 1924) fut préfacée par Alexandra David-Neel. Elle évoque son entretien avec elle dans son appartement du XVIe arrondissement. Léa Lafugie lui explique que dans Tibet Terre des Bouddhas vivants elle a déjà précisé qu'au monastère de Hémis se trouvent les preuves du séjour du "Bouddha Issa" en Inde, au Népal, au Tibet. Ses amis théosophes, dit-elle, qu'elle avait connus lors d'un précédent passage à Adyar, pensaient qu'elle parviendrait à photographier ces preuves. "C'est à Adyar qu'Annie Besant, pour laquelle Bernard Shaw conserva toujours un sentiment de tendresse, ajoute Lafugie, mourut le 20 septembre 1933" et fut incinérée. Elle vante son féminisme, son malthusianisme, et sa fondation en Inde d'une bibliothèque contenant des manuscrits anciens uniques des Upanishads notamment.

Lafugie s'était rendue à Hemis (ou Himis) à l'instigation de ses "amis théosophes", elle fut reçue par celui qu'elle appelle selon Monestier le Kouchoq (dans ses livres Lafugie écrit Skouchok) qui ne lui a laissé qu'apercevoir les fameux manuscrits sur le Bouddha Issa car "la bibliothèque que l'on était en train d'édifier, en partie pour pouvoir les installer et les classer, ne serait pas achevée avant au moins une année" et quand elle y retourna l'année suivante le Kouchoq était mort... Voilà une "malchance" qui rappelle celle de Jeff Salz.

Il y avait eu aussi une tentative espagnole pour remettre la main sur ces manuscrits.  L'ufologue espagnol (catalan) Andreas Faber Kaiser (1944-1994),  directeur du magazine Mundo Desconocido et présentateur populaire de Catalunya Radio dans Jesús vivió y murió en Cachemira ¿La tumba de Jesús en Srinagar? publié en 1976 et traduit en anglais en 1977, rendait compte de son expédition en Inde en 1975 avec sa femme, Mercedes Castellanos. Il a affirmé y avoir rencontré "le descendant direct du Christ", qui serait issu du mariage de Jésus avec une Marie, qui n'était pas la Madeleine de Dan Brown et son Da Vinci Code. Très vite en 1980 l'évangélique Juan Barceló Roldán avait combattu cette thèse, dans un livre intitulé "Jesús y la estafa de Cachemira", comme le rappelait encore récemment sur l'émission évangélique de TVE Buenas Noticias en mars 2016, au micro du pasteur José Pablo Sanchez l' "historien écrivain" Mario Escobar. José Luis Parise en 2014  dans "La Historia Oculta de Cristo" aurait fourni d'autres éléments sur le sujet, mais je n'y ai pas eu accès.

En France, dans la Revue de l'Institut catholique de Paris du 1er avril 1992, l'abbé Michel Delahoutre, ancien titulaire du cours des religions indiennes à l'Institut Catholique de Paris, dans l'article intitulé "La Vie inconnue de Jésus-Christ par Nicolas Notovitch" faisait le point sur la prétention de l'explorateur russe d'avoir retrouvé un à Himis un manuscrit "La vie de saint Issa, le Meilleur des Fils des Homme" qu'il aurait fait traduire par son interprète et publier en 1894,  en tout quatorze chapitres, soit 244 versets, 33 pages. On y trouve, expliquait Delahoutre, un résumé de l'Histoire Sainte d'Israël à partir de l'esclavage d'Égypte (chap. II et III) puis l'histoire d'Issa (chap. IV), son voyage en Inde (chap. V à VIII), son retour en Israël et son ministère jusqu'à sa mort (chap. IX à XIV).

Delahoutre cite la réaction de Max Müller professeur à Oxford qui dans la revue The Nineteenth Century d'octobre 1894 jugea tout de suite que Notovitch avait été victime d'une mystification de lamas farceurs, car, à supposer que le texte, comme le prétendait le russe, ait pu provenir via la traduction en pâli de récits de marchands juifs comment auraient-ils pu identifier le crucifié au jeune Issa qui était venu étudier le sanskrit en Inde, et pourquoi son nom aurait-il été conservé en arabe, alors que celui de Pilate venait de l'hébreu ? Qui plus est comme in connaissait tous les écrits bouddhistes, cette vie d'Issa aurait dû figurer dans les catalogues du Talmud, ce qui n'était pas le cas. 

En avril 1896, l'anglais J. Archibald Douglas dans la même revue accusa Notovitch d'affabulation, notamment quand lui-même prétendait avoir vu une panthère dans le défilé du Sind alors que les habitants du lieu ont affirmé qu'il ne s'y en trouvait pas. L'année précédent Douglas avait interrogé l'abbé du monastère d'Himis qui avait affirmé n'y avoir jamais vu Notovitch.

Une dizaine d'années après la sortie du texte de Notovitch le prophète musulman Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908) publiait Jésus en Inde (Masīh Hindustān Meiń), un traité paru dans une revue historique puis sous forme de livre. Il y avançait que Jésus a survécu crucifixion , a quitté la Judée et a migré vers l'est afin de poursuivre sa mission auprès des « tribus perdues d'Israël », voyageant à travers la Perse et l'Afghanistan et finissant par mourir d'une mort naturelle et honorable au Cachemire à un âge avancé (alors que Notovitch n'avait parlé que de sa venue pendant l'adolescence).

Le pasteur José de Segovia avance encore des précisions au sujet des thèses sur la mort de Jésus en Inde : un document du XVIIe siècle de Khwaja Hassan Malik, Tarikh-i-Kashmir, aurait une inscription disant que Yuz Asaf est entré au Cachemire en 78 après JC, mais comme c'est souvent le cas, aucun critique n'a encore réussi à le consulter. La tombe du Cachemire, près de Srinagar, possède un monument en pierre appelé le Trône de Salomon, avec quatre inscriptions. Les deux derniers sont les plus intéressants, mais ils ont été endommagés après la conquête par les Sikhs en 1819. Un historien musulman cachemirien les aurait traduits en persan en 1413, déclarant que :

A cette époque, Yuz Asaf s'est proclamé prophète. L'an cinquante-quatre.

Cela pourrait être une année du règne de Godapatta, mais les défenseurs de cette théorie ne s'entendent pas sur la date à laquelle se situerait cette date. Selon l'Allemand Kersten, ce serait 107, mais selon le professeur Hassanin, 78. La dernière ligne dirait : Il est Jésus, prophète des Enfants d'Israël

D'autres, comme Eduard Meier, pensent que la tombe se trouve sur une colline à la périphérie de la ville. Pour ce faire, il se base sur les informations qu'il a reçues alors qu'il était soi-disant contacté par des extraterrestres. Meier a édité un document en 1978, qu'il aurait découverts en 63 après JC, appelé le Talmud de Jmmanuel. Il prétend l'avoir traduit en allemand depuis l'araméen en 1974, mais comme cela arrive souvent dans ces cas, il est maintenant détruit. Dans celui-ci, Jmmanuel, ou Jésus, tombe dans une transe profonde sur la croix, grâce à une technique de méditation que l'hindouisme et le bouddhisme appellent samadhi, semblable à une décorporation. Bien que Jésus soit transpercé par la lance de Longinus, Josep d'Arimathie découvre qu'il n'est pas mort. Il l'enveloppe dans un tissu et l'enlève de la tombe, où des amis hindous l'aident à le ramènent à la vie avec des médicaments et des herbes.

La base de toutes ces théories est l'idée que la mort sur la croix survenait généralement après plusieurs jours, tandis que Jésus serait descendu, sans avoir les jambes cassées, relativement tôt, le jour même de sa crucifixion (cf Flavius Josèphe à propos de trois prisonniers juifs crucifiés mais restés vivants que Titus autorisent à décrocher de leurs croix et qui survivent). Ainsi, après seulement quelques heures sur la croix, pour des auteurs comme Siegfried Obermeier, "Jésus était dans le coma", ce que pourrait recouper dans une certaine mesure le suaire de Turin.

Les documents utilisés par Ahmad ont été examinés par l'indianiste allemand Günter Grönbold dans Jesus in Indien. Das Ende einer Legende (Munich, 1985), Grönbold concluant qu'Ahmad avait mal identifié le matériel des textes de Barlaam et Josaphat concernant une version christianisée de la vie de Siddhartha Gautama , et non de Jésus. Un autre érudit allemand Norbert Klatt dans Lebte Jesus in Indien? (1988) a examiné les mêmes textes de sources musulmane et chrétienne et serait arrivé aux mêmes conclusions que Grönbold.

L'ufologue australien Paul Anthony Wallis, auteur de Scars of Eden, pour sa part a proposé en 2022 sur YouTube un ensemble de quatre vidéos qui font le point sur la thèse de la présence de Jésus en Inde et essaie de revenir sur le scepticisme des chrétiens. Par exemple il estime que les recherches de Swami Abhedananda (1866-1939) disciple de Ramakrishna Paramahansa dans les années 1920 ont relancé l'hypothèse de Notovitch parce que le même document lui a effectivement été montré, et il l'aurait traduit en bengali. Le théosophe russe Roerish, la suissesse Elisabeth Caspari et Maude Gasque y auraient eu accès aussi (mais je n'ai rien trouvé là dessus sur le Net), ce qu'affirmait aussi la gouroue New Age Elizabeth Wulf (1939-2009) dans "Les années perdues de Jésus". Je ne trouve pas pour l'instant sur le Net de réfutation de ces derniers éléments, beaucoup avançant seulement les éléments de 1894 et 1896 pour disqualifier le travail de Notovitch.

J'avoue qu'à ce stade les éléments sur le séjour de Jésus en Inde me paraissent assez incertains. On voit bien que l'hypothèse sert une certaine tendance contemporaine dans le New Age à faire du christianisme une annexe de l'hindouïsme ou du bouddhisme (ce qu'on retrouve aussi dans la transformation de Lourdes en lieu saint de l'hindouïsme par les Tamouls en France - voir L'Autre Lourdes), ce qui est facile en transformant Jésus ou Marie en avatars ou en réincarnations de héros asiatiques. Pour autant, elle ne l'implique pas totalement : on peut défendre que Jésus ait pu s'inspirer un peu de sagesses orientales sans pour autant que son message perdre de son originalité directement de reçue de l'Esprit saint, tout comme Saint Paul a pu s'inspirer du stoïcisme et Saint Augustin du platonisme ou Saint Thomas d'Aquin de l'aristotélisme, l'Esprit agissant par ailleurs dans chacune de ces pensées non-chrétiennes "à sa manière".

Comme le note Paul Wallis l'hypothèse de Notovitch d'une visite de Jésus en Inde pendant son adolescence est moins dangereuse pour le christianisme que celle avancée par Mirza Ghulam Ahmad selon laquelle Jésus n'a pas été crucifié et aurait son tombeau près de Srinagar. Mais à vrai dire, je pense qu'à un certain niveau spirituel il est un peu absurde de fonctionner de façon exclusive. Si pour un individu ordinaire il est possible de se dédoubler (bilocation), le fils de Dieu ne peut-il pas de démultiplier en ressuscitant des morts et montant  u ciel en Palestine et en finissant ses jours ailleurs dans d'autres pays ?

Sachant bien sûr que de toute façon pour nous Chrétiens cette "part de Jésus" ou ce "double" réel ou démoniaque de Jésus qui serait allé mourir en Inde n'est de toute façon d'aucun intérêt puisqu'elle n'est porteuse d'aucun message éthique ni d'aucun horizon eschatologique.

Pour en rester à l'adolescence de Jésus, un point important tourne autour des ressources documentaires du monastère d'Himis. Et c'est un peu comme avec l'affaire des Géants : peut-on indéfiniment soutenir que la preuve de leur existence se trouve quelque part mais qu'elle est délibérément soustraite à la vue du commun des mortels ? Si le texte traduit par Notovitch existe, pourquoi est-ce qu'un chercheur honnête ne pourrait pas aller le filmer à Hemis et le soumettre à un examen collégial de ses pairs ? Tant que personne ne peut photographier ou filmer devant témoin ce genre de pièce, le soupçon d'imposture ne peut que perdurer.

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Jean Staune, Eugène Aroux, mes sujets de recherche actuellement

12 Novembre 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Shivaïsme yoga tantrisme, #Spiritualités de l'amour, #Histoire secrète, #Pythagore-Isis

Un lecteur au pseudo néphilimesque attirait mon attention hier sur l'essayiste qui se prétend chrétien Jean Staune, dont je découvre d'ailleurs qu'il était invité par un cercle d'économistes et d'hommes d'affaire dans ma ville natale cette semaine (le 9 novembre), ce qui signifie que, comme Lenoir, il est un peu un auxiliaire de la spiritualité dominante contemporaine.

A vrai dire, plus je réfléchis aux prises de position de ce penseur moins je leur trouve d'intérêt. C'est en premier lieu un apôtre de la religion primordiale (il pense du bien de Guénon), qui, tout en défendant l'importance d'un christ "cosmique" comme le faisait jadis le père Brune, estime plus ou moins (je dis plus ou moins parce que son propos là-dessus varie d'une minute à l'autre) qu'avant Jésus était Osiris, et que ça ou Krishna (ou peut-être Shiva) c'est au fond un peu toujours la même chose, même s'il se trouve que pour les Occidentaux il faut que ce soit Jésus. Ce n'est pas très étonnant, vu la filiation dont il se réclame. Il explique que son propre père l'a initié à certains textes confidentiels de l'ésotérisme chrétien, il place dans son panthéon le Padre Pio (comme le font beaucoup d'occultistes) et surtout l'étrange Maître Philippe de Lyon (une lectrice de ce blog, qui a peut-être payé le prix fort d'avoir connu de très près le milieu qui se réclamait de ce médium, aurait beaucoup de choses à dire là-dessus), en habillant le tout de physique quantique et de références (sans grand discernement) aux expériences de mort imminente. Cette façon de défendre la Foi, tout en la noyant intellectuellement dans un océan de relativisme hindouïste ne me paraît pas précisément constituer le bon moyen d'accomplir le projet messianique (d'ailleurs l'eschatologie est totalement absente de son propos, avec Staune il n'y a plus d'Histoire, vu que de toute façon, dans la physique quantique il n'y a plus de temps : son panthéisme qui paradoxalement veut nous retirer du monde, bloque en réalité le devenir...). De toute façon, par principe je n'aime pas les gens (les gnostiques lucifériens) de cette trempe qui nous invitent à vouloir "devenir des dieux" en sortant de la "Matrice" et qui omettent de poser à titre de préliminaire que nous ne pouvons le faire qu'en devenant Serviteurs du Très Haut, c'est-à-dire sans égo.

Je pense que son attachement au livre Le retour du phénix de Marthe de Chambrun Ruspoli dont Roland Tefnin a bien démonté le contenu dans la revue L'Antiquité Classique de 1985 suffit à situer le niveau de sérieux du travail de Staune.

Je crois que je ne reconnais à son fil de recherche qu'un mérite : celui de poser la question de savoir ce qu'est l'Eglise johannique dont parle l'Evangile de Jean en son chapitre 21, question qui en a travaillé tant d'autres par le passé (je pense ici à Léonard de Vinci avec son célèbre tableau de la Cène, et aux églises "parallèles" guérisseuses ou non). Si elle existe, de toute façon, vu l'ambiance antéchristique actuelle, cette Eglise ne peut pas être du côté des auteurs de livres à succès, ni des conférenciers promus par YouTube. Le Royaume est comme la graine de sénevé, il grandit dans l'ombre et l'humilité (Matth 13:31).

Personnellement, je préfère en ce moment m'intéresser à un tout autre auteur, très clandestin celui-là et impeccablement fidèle à l'Eglise de Pierre, humble essayiste méthodique et scrupuleux des années 1850, le normand Eugène Aroux. Denis de Rougemont dans L'Amour et l'Occident ne le cite que pour l'associer au Sar Péladan, ce qui est un grand tort. Je crois que ses hypothèses sur les cathares et l'amour courtois, même si elles simplifient un peu trop la problématique de l'amour platonicien, sont extrêmement utiles pour comprendre le poids de l'hérésie dans la culture européenne depuis Joachim de Flore, surtout son poids occulte. Oui, il faut se plonger dans les travaux d'Aroux. Ceux-ci d'ailleurs ne sont pas étrangers au sujet de l'adamisme dans le couvent franciscain de Louviers que j'évoquais dans ce blog il y a deux mois, et cela conduit à réfléchir aux fruits douteux du séraphin d'Assise, particulièrement en la branche actuelle de son arbre : l'Eglise "synodale" que le pape tente d'imposer. On y reviendra. 

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Quand L'Humanité faisait l'éloge d'Arthur Avalon et de la déesse-mère

18 Mai 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Alchimie, #Shivaïsme yoga tantrisme, #Médiums, #Spiritualités de l'amour, #Histoire des idées, #Histoire secrète

J'ai déjà rappelé ici que le socialisme révolutionnaire de Pierre Leroux et des saint-simoniens était très attaché à la figure de la déesse-mère. On oublie aussi souvent qu'un grand alchimiste, Jollivet-Castellot, fut un des fondateurs du Parti communiste français (et l'on sait le lien entre l'alchimie et la Terre-mère, Gaïa). On est là dans la tradition maçonnique (et médiumnique) du Nord-Pas-de-Calais (cf Facon).

On ne devrait donc peut-être pas être si surpris que cela de lire dans le célèbre journal communiste français L'Humanité du 3 février 1924, sous la plume de Maurice Parijanine (Maurice Donzel), journal pourtant en théorie principalement inspiré par le matérialisme dialectique de Marx, un éloge d'un poème d'Arthur Avalon dédié à la "Mère des Védas" et "Reine des Serpents". "Le culte de la mère, observe Parijine est très ancien, il appartenait déjà a la civilisation méditerranéenne la plus reculée" pour que ses lecteurs ne réduisent pas cela à une bizarrerie indienne. Puis il ajoute à l'intention des admirateurs de Lénine : "Nous avons encore beaucoup à apprendre de l'Asie. Certains révolutionnaires russes ont dit de leur pays qu'il est une Eurasie, une alliance foncière des deux continents. Il y a du vrai là dedans ; et, si nous persistons dans notre décadence occidentale, il se pourrait bien que le foyer de la civilisation dérivât lentement à l'opposé du soleil, vers les sources primitives des générations. Des poètes s'écrient l'Europe n'est plus. L'Asie seule contient l'avenir dans ses vallées sécrètes. Pour nous, engagés dans une lutte quotidienne, ces prévisions à lointaine portée ne semblent avoir qu'un intérêt relatif. Cependant, nous pouvons déjà compléter notre culture, rendre notre pensée largement humaine par l'observation des Orientaux. Des spécialistes nous ouvrent le trésor de leurs antiquités. Des écrivains d'envergure mondiale, tels que Romain Rolland et Rabindranath Tagore nous révèlent la conscience d'une Asie toute moderne. Entre les deux extrémités des temps connus, nous discernerons des traditions fécondes et notre désir d'Universalité spirituelle pourra s'assouvir". On est là encore assez proche de l'indophilie de Pierre Leroux, et pas très loin de sa religion de l'humanité, antichambre de la religion unique mondiale qui se met en place sous nos yeux.

Arthur Avalon (Sir John George Woodroffe), dans la Puissance du Serpent (The Serpent Power), fut le premier à mettre à la sauce occidentale de la Théosophie les chakras et la kundalini comme réalités énergétiques tangibles qu'il avait expérimentées dans le tantrisme indien.

Bien sûr Parijanine, s'il est en un sens représentatif d'un certain courant de la gauche révolutionnaire française, ne l'est probablement pas de l'ensemble du mouvement communiste. Traducteur de Trotsky il rejoignait cette dissidence à la fin des années 1920 et en 1929  polémiquait contre l' "écrivain officiel" (et membre de la fraternité des Veilleurs de Schwaller de Lubicz) Henri Barbusse. Son rapport à Avalon est peut-être inspiré de son propre vécu : il s'était en effet imprégné des campagnes russes entre 1917 et 1920 qui ont peut-être gardé à l'époque quelque choses du chamanisme initial, comme le shivaïsme.

Pour autant son goût pour la Terre-mère ne relève pas de l'idiosyncrasie, et d'ailleurs même si cela avait été le cas, le statut de chroniqueur littéraire qu'eut Parijanine à l'Humanité de 1923 à 1928 donnait une portée importante à ses particularités. On voit qu'il rattache le travail d'Avalon à celui de Romain Rolland, célèbre pacifiste socialiste, qui diffusa en Occident la pensée de Rabindranath Tagore et de Gandhi... On peut penser aussi au surréalisme qui avait aussi à l'époque le regard porté vers l'Orient. Tous ces courants convergeaient pour élargir les brèches antichrétiennes ouvertes par Mme Blavatsky et qui allaient trouver un boulevard à leur service dans le New Age. Et cela ressort à nouveau aujourd'hui, à la faveur du succès des thématiques écologistes (elles-mêmes très soutenues au sein de l'ONU par des sectes new age dans les années 1990) aussi bien à travers les "unes" que L'Humanité Dimanche consacre à des sorciers ou que des clins d'oeil à la santeria cubaine d'un Jean Ortiz.

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Hypnose dangereuse

30 Avril 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Christianisme, #Shivaïsme yoga tantrisme

Hier (29 avril) l'ex-médium repentie Doreen Virtue invitait sur sa chaine YouTube une autre ex-médiums "sauvée en Jésus-Christ" Jenn Nizza pour évoquer la question de l'hypnose thérapeutique, un sujet qui suscite autant de polémiques en milieu chrétien que les massages.

Jenn Nizza y explique que tranquilliser l'esprit l'ouvre à des influences spirituelles potentiellement dangereuses (il en va de même pour la méditation) et raconte notamment l'expérience à laquelle fut soumise en 2013 Theresa Caputo, très médiatique médium quinquagénaire (née en 1967) de Long Island (et catholique pratiquante), lorsque le Dr Daniel Amen a scanné son cerveau avec un dispositif de tomographie par émission monophotonique (TEMP, SPECT en anglais), une expérience qui a été ensuite reproduite sur des plateaux de télévision, notamment par le célèbre Dr Ozz. Les scanners ont montré que lorsqu'elle canalise des messages de l'au-delà et du monde invisible, son cerveau est dans le même état de passivité qu'au cours de la méditation ou de l'hypnose. Cela prouve selon Jenn Nizza que l'inactivité du cerveau fait entrer des éléments que nous ne maîtrisons pas, des éléments potentiellement dangereux, ce qui explique que la Bible prône la vigilance et l'éveil permanent dans la prière.

Au passage notons quand même que l'analyse de la voyante Maud Kristen par le spécialiste américain de la parapsychologie Normand Don en 2001 n'avait pas donné les mêmes résultats : fonctionnement en symbiose des deux hémisphères cérébraux, relaxation mais pas d'inactivité (mais avec Kristen c'était un test d' "intuition", de clairvoyance, pas de nécromancie).

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