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Soigner une âme par le corps
Voici une drôle d'histoire qui m'est arrivée en 2014. Il s'agit d'une expérience que j'ai faite avec une lectrice de ce blog le 9 novembre 2013 (son post est encore lisible ici, vous noterez que cela suit un mien billet sur un chien tué, moi dont le saint patron a une tête de chien), qui se faisait appeler "Idelphie". Je lui ai écrit le 8 mai 2014. A ce moment là je venais de découvrir l'existence du monde invisible au contact des médiums comme je l'ai raconté dans mon livre paru en 2017. Une sorte d'ébullition intérieure me poussait à rechercher les synchronicités , les signes. J'étais à l'époque si spirituellement perdu que j'allais prier une statue de Cybèle en pierre qui se trouvait non loin de chez moi --- La suite de ce billet n'est pas publique, vous ne pouvez l'obtenir qu'en en adressant la demande à l'auteur du blog par le formulaire de contact.
A propos des slows
J'écoutais hier une interview de l'écrivain Frédéric Beigbeder datant de 2022 dans l'émission de Patrick Simonin sur "France 5" "L'invité". Il y déclarait à propos du slow dans les années 1980 en minute 4'47 :
"Avec les slows, on pouvait aller voir une fille qu'on ne connaissait pas et être serré contre quelqu'un, contre une inconnue pendant trois minutes, quatre minutes, quelle merveille ! (...) et en fait comme on était contre quelqu'un pendant la durée de la chanson, et que la musique est tellement... les slows c'est quelque chose de déchirant, on en tombait amoureux en fait... on pouvait tomber amoureux plusieurs fois en une heure... c'était quelque chose d'étrange... c'est quelqu'un qu'on ne connaît pas, et on le serre contre soi. C'est l'antithèse de la distanciation (de l'époque du Covid). On est là à avoir ce cadeau merveilleux. Et alors quand il y avait le quart d'heure américain c'était encore mieux car on était invité par une femme".
Cela m'a évidemment rappelé le slow le plus marquant de toute ma vie, que j'ai vécu dans nuit du dimanche 1er au lundi 2 novembre 1987.
J'en ai facilement retrouvé la trace dans mon journal de l'époque (2/11/1987).
"Hier soir, écrivais-je, au club Clan Campbell, j'ai obtenu deux slows avec M***. Deux slows exquis, l'un contre l'autre, le rêve d'une semaine. Si j'avais une définition à donner du paradis terrestre, je dirais : une vie entière à danser un slow avec M***.
Cette attitude de ma cavalière sur la piste de danse, sa tendresse docile, répondait à mes attentes. En dehors de cela, plus ou moins ostensiblement elle me fuyait. Je trouvais son attitude ambiguë à mon égard, mais l'était-elle vraiment ?
Quoi qu'il en fût, il fallait que j'en eusse le coeur net, et, lorsque la première série de slows s'acheva, je me retrouvai à nouveau bêtement dans l’effroyable doute, comme l'avais été tant de fois dans ma vie. Il n'est rien de pire que d'être entre chien et loup, d'avoir peur des éclaircissements autant qu'on les désire, et de ne voir aucune circonstance débrouiller la situation.
Le slow était notre seul point de rencontre, de communion même; Je priai donc pour que les rythmes de cette discothèque ralentissent, et que j'eusse le courage d'inviter une dernière fois M***. Je méditais, et l'idée que je réussisse à sortir avec elle n'avait aucune prise sur moi. Il fallait obtenir un 'non' sans appel, et l'obtenir dans les règles de l'art sans avoir rien à se reprocher comme maladresse ou lâcheté. Les autres qui me voyaient seul me croyaient triste, certains savaient cependant vers qui je tournais mes pensées. Je remercie Dieu pour l'élan de courage que vers 1h30 il me donna. Lorsque vint le dernier slow, je requérais M** qui consentit.
Par bonheur, elle avait envie de parler. Elle retirait par intervalles la tête de contre mon épaule. Elle commença par me parler des relations entre les gens de la classe. Elle dit que sans moi ce soir pour danser avec elle, elle eût été bien délaissée".
Je passe la suite du récit qui raconte comment la fille, au delà de sa "tendresse docile" au moment du slow, finalement m'attira plutôt sur le terrain de l'amitié alors que tous mes petits camarades étaient persuadés que nous "sortions ensemble", comme on disait. Le texte comporte aussi ensuite une sorte de "flashback" sur les premières heures de la soirée où je raconte les premières danses endiablées (ce fut une des rares fois où je me suis vraiment "lâché" sur une piste de danse dans l'ambiance bon-enfant du Béarn qui me mettait en confiance), et les filles un peu éméchées qui dissertaient sur le "cogito" de Descartes (nous étions une classe de Terminale littéraire qui découvrait la philosophie depuis peu) ce qui éclaire un peu ce qui s'est ensuite mis en place quand la musique a ralenti...
On aura compris qu'il y avait dans ce récit toute l’ambiguïté sensuelle qu'évoquait Beigbeder, laquelle fait qu'on tombe amoureux, mais seulement le temps d'une chanson. J'ai déjà évoqué l'action de la musique sur l'âme à propos de Hildegarde de Bingen. C'est un thème très connu depuis Pythagore et qui commence depuis peu à être mieux compris sur le plan scientifique, à défaut de l'être du point de vue spirituel, j'y reviendrai un jour. En fait, les slows (il me semble qu'il y avait notamment eu parmi les deux ou trois que j'ai dansés avec M*** Careless Whisper de George Michael, mais c'est très loin dans mes souvenirs maintenant) étaient conçus pour provoquer cet effet d'envoûtement qui faisait que, enlacés, nous ne savions plus vraiment qui nous étions ni ce que nous ressentions au-delà de l'instant partagé et que cela n'avait à nos yeux pas vraiment d'importance, au moins sur la piste de dans (même si ensuite, comme on le voyait, il allait falloir, à la fin de la musique, tirer une ou deux choses au clair). On pourrait probablement soutenir que cette "communion", au delà du rapport intersubjectif avec la personne avec qui l'on dansait, était peut-être aussi tournée vers autre chose, vers les entités qui ont présidé à la conception de ces musiques et dont les paroles parfois célèbrent les pouvoir "magiques" - je vous renvoie à toute la littérature sur l'occultisme dans la pop music et à mes remarques de 2014 sur un morceau peu ou prou lié au vaudou comme Let the music play de Shannon.
La question que je me pose aujourd'hui est la suivante : si l'on admet que les corps ont une dimension éthérique qui fait que leur union a son double dans les plans invisibles (ce qui fait dire à Saint Paul dans 1 Cor 6:16 que celui qui s'unit à une prostituée ne fait qu'un avec elle, et c'est ce qui fait que beaucoup de masseuse ont des expériences paranormales ou doivent recourir à des purifications rituelles après le contact tactile), se peut-il que les personnes qui ont dansé des slows ensemble à la fin du siècle dernier aient gardé aujourd'hui des scories de cette union éthérique (même en l'absence de rapport sexuel) dans les plans invisibles (ce que le New Age appelle le "plan astral") ? ou bien tout ceci était-il soumis à un régime de péremption de quelques jours, de sorte que les slows d'autrefois ne seraient plus que des curiosités archéologiques inoffensives dans un passé lointain ? A l'inverse si les scories existent, celles-ci doivent-elles être nettoyées ?
Les décorporations de Béatrice Konrad
Thérapeute psycho-corporel et énergétique, disciple du praticien du shiatsu Michel Odoul, Béatrice Konrad fait de la massothérapie à Genève. Elle raconte sur YouTube sa décorporation à 21 ans, d'autres décorporations plus récentes, et un signe reçu dans un centre commercial quand son père était mourant (cf ci-dessous). Elle en parle dans des termes très "New Age" (le "bas astral", "partir vers la lumière" etc).
Des personnes dans les commentaires disent avoir vécu des décorporations similaires. Une d'entre elles ajoutait le 10 avril dernier : "J’ai fait des sorties du corps assez souvent. Je n’ai pas de contrôle sur « quand » où la façon dont ça arrive mais j’ai remarqué que, si jamais je récite un chapelet, c’est 100% sûr que ça arrive. Du coup, j’ai arrêté car j’ai peur de ne pas être capable de revenir dans mon corps. J’ai aussi vu Jésus à la fin d’un tunnel. J’arrive à pénétrer les murs (mais je suis claustrophobe, donc je suis restée coincée plusieurs fois) et à voler sur la planète n’importe où mais pas au delà des 3,000 mt de hauteur car j’ai peur de ne pas arriver à gérer. J’ai aussi vu dans le futur. Par exemple les événements du 09/11 je les avais déjà vus en rêve/songe un mois avant qu’ils se produisent. Voilà. Je trouve que c’est vraiment dur, de mener une vie normale sur terre quand on arrive à mettre « le nez » de l’autre côté. Je n’arrive pas à comprendre qu’est-ce que je dois faire sur terre. Ma mission".
Tout le monde ne vit pas bien les décorporations. Dans les commentaires quelqu'un ajoute : "J'ai aussi vécu une sortie de corps.. avec ces ténèbres.. c'était il y a 26 ans et depuis je n'ai cessé de lire.. chercher.. questionner.. par contre ma vie a été plutôt horrible depuis cette sortie.. je suis passé très très près du suicide.. "
Un amateur d'égyptologie, Yoann Ledeuil, constate : "Pour ma part j'ai fait pas mal de sorties astrales non contrôlées. Mais ça ne m'a rien apporté."
Un sceptique finement observe : "Le mot de la fin: "je suis thérapeute".... je ne sais pas pourquoi je m'y attendais..... Je préfère écouter des témoignages où il n'y a rien a "vendre"/promouvoir derrière, sinon ça sonne faux." Une autre dans la même veine : "La dame dit bien qu elle était dépressive voilà l'explication. Elle est toujours agitée d ailleurs."
Personnellement je reconnais qu'il est un peu gênant effectivement que la personne soit thérapeute. On peut la soupçonner d'inventer son histoire au moins partiellement pour promouvoir son entreprise ; partiellement seulement, car il est très probable que ce soit en effet à cause de ses décorporations qu'elle ait eu envie de devenir thérapeute - on peut même se demander, d'un point de vue chrétien rigoriste, si les "guides" (dont elle ne parle pas, mais beaucoup de "thérapeutes" en ont), ne l'ont pas justement fait se décorporer pour l'entraîner sur la voie des soins New Age, et entraîner des "clients" sur la même voie de garage spirituelle (dans les commentaires des gens disent carrément qu'ils voudraient qu'il leur arrive la même chose).
Le côté auto-promotionnel m'a aussi fait penser au cas que je cite dans mon livre sur le complotisme protestant des "médiums" français Daniel Meurois et Anne Givaudan qui racontaient leur incursion, à la faveur d’une « décorporation », dans le monde souterrain de l’Agartha qu’ils décrivent avec un luxe de précision comme l’articulation de sept mondes. Selon eux, Jésus-Christ y pénétra "en un éclair" à l’issue de son supplice, et "c’est là que son travail de régénération éthérique de la planète prit une forme définitive' (je reviendrai peut-être un jour sur les diverses thèses concernant les voyages de Jésus en Inde, au Tibet etc où pourrait se trouver une porte du légendaire Agartha). Dans ce cas l'argument de la décorporation prend des dimensions très spectaculaires qui le rend suspect d'être produit uniquement pour faire "avaler" une thèse digne des plus grandes épopées romanesques.
Mme Conrad est plus prudente (ou feint la prudence ?) quand elle répète souvent qu'elle ne sait pas vraiment ce qui se passait. Du coup tout cela sonne plus authentique. Mais ce n'est pas parce que c'est authentique (ou vécu comme authentique) que ce n'est pas à prendre avec beaucoup de pincettes. Le monde spirituel peut nous faire vivre des tonnes de choses très étranges (et je suis bien placé pour en parler) sans qu'elles soient forcément orientées pour le meilleur - le témoignage des commentateurs que leurs "décorporations" ont laissée "en panne de sens", et même avec des idées suicidaires, en sont la preuve - quand elles ne sont pas carrément destinées à servir des entreprises à grande échelle visant à perdre des milliers de gens dans les erreurs du New Age (comme au XIXe siècle on les perdait dans "l'erreur spirite" comme le disait Guénon...).
Je n'ai aucun avis définitif sur tout cela, mais je recommande simplement la prudence, le discernement. Il ne faut pas foncer tête baissée dans le spectaculaire, simplement du seul fait qu'il se pare de bons sentiments dégoulinants.
Encore une image bien triste du monde des massages
Hélas, à chaque fois que j'essaie de comprendre ce qui se passe, sur le plan spirituel dans les instituts de soin et de bien-être, je tombe sur des réalités bien peu reluisantes. Je vous avais raconté en 2019 (voyez ici) mes découvertes que j'avais faites trois ans plus tôt sur une réflexologue normande. Le plus drôle est que la Radio chrétienne de France n'avait pas hésité à faire la promotion des activités de cette personne, ce qui m'avait persuadé de donner quelque publicité à l'interview que j'avais faite d'elle en 2016. Une responsable d'une antenne locale de cette radio, au profil très bourgeoisie de province, chef d'entreprise etc, aux idées progressistes (et surtout narcissiques), quand je lui avais fait remarquer les dangers qu'il y avait à confier ses pieds, ses réseaux énergétiques à quelqu'un qui voit des esprits autour de vous, et entretient un commerce avec eux, avait tenté de se faire pardonner en me promettant de m'autoriser à parler sur ses ondes de mon expérience auprès des médiums, puis, elle avait rompu cette promesse en prétextant qu'elle avait déjà trop de travail à couvrir les élections européennes et un événement culturel local : mettre l' "actu" la plus périssable au dessus du sort des âmes qui se perdent dans les instituts de bien-être et de beauté, voilà qui est bien peu chrétien et qui en dit long sur le niveau de corruption morale des médias liés aux institutions catholiques en ce moment.
J'ai tenté à nouveau hier un salon de massage de bien-être, voulant absolument ne pas pouvoir être taxé de dogmatisme : je veux toujours savoir en quoi le corps peut "malgré tout", malgré sa chute, être connecté au divin et manifester quelque chose de lui, sans se compromettre avec des entités invisibles suspectes. Je croyais avoir choisi une praticienne respectable, qui affichait d'ailleurs son diplôme professionnel. Avant la séance, j'ai parlé avec elle de mes déconvenues chez les énergéticiens de tout poil. Comme les médiums, les masseurs de bien-être (qui ont arraché aux kinés en 2021 le monopole du terme "massage"), modeleurs et réflexologues sont toujours prompts à critiquer leurs collègues trop "perchés" ou mal inspirés, mais, au bout de quelques minutes, on comprend assez vite qu'on reste avec eux toujours dans le même univers (le même cercle de l'enfer). Cette dame, ancienne éducatrice, remplie visiblement de très bonnes intentions à l'égard de son prochain, n'a en effet pas hésité à me parler de son background spirituel. "J'ai connu, me dit-elle, le versant sombre du monde invisible à travers le reiki que pratiquait mon mari et qu'il a fini par utiliser aussi contre moi de la façon la plus pernicieuse qui soit. Mais en même temps j'en ai connu le côté lumineux à travers le maître spirituel de mon mari qui m'a aidé à sortir de cette manipulation". Puis la dame précise encore : "Parfois moi aussi je suis sur le point de percevoir des esprits autour de quelqu'un, mais je dis 'stop' pour que cela n'influence pas ma pratique. Et puis j'ai un esprit qui me protège". Et puis "on dit que j'ai des mains qui rendent heureux, j'ai peut-être un peu de fluide comme tout le monde" (cela m'a fait penser à cette masseuse dans le Sud-Ouest qui m'avait expliqué qu'elle avait reçu son fluide dans son enfance en fréquentant des femmes gitanes - et même en se faisant plus ou moins "confisquer" par elle, loin de ses parents : elle avait appelé son officine "les mains du bonheur"... cela promettait un "bonheur" des plus suspects).
Quand on connaît un peu le monde des magnétiseurs et de ceux qui pratiquent le monde invisible on sait ce que cela veut dire : cette dame, exposée à la sorcellerie, croit en être sortie avec l'aide d'un maître de reiki, mais, ce faisant, elle doit maintenant ses "protections" à une entité qu'elle croit bienveillante, mais qui lui dicte ce qu'elle doit penser (voyez le cas de ce médium spirite qui en 2020 reconnaissait que son "guide" dans le monde invisible ne lui laissait guère de liberté). Voilà entre les mains de qui l'on remet son âme quand on va se faire masser, et ce sans le savoir le plus souvent, car, à moins de parler avec le praticien/la praticienne ouvertement de magnétisme, il est très rare que celui-ci ou celle-ci vous accorde des confidences de ce type. En un sens ce n'était pas une surprise pour moi, simplement la confirmation de ce que je sais depuis des années, et que j'aurais pu aussi bien déduire du mandala que la masseuse glissait à côté de son nom sur la vitrine de son salon, ou du tatouage sur son bras, si je m'étais laissé aller à l'étudier (un jour je vous parlerai des tatouages qui relient à l'au-delà).
Quand une masseuse vous confie ce genre de chose (et c'est souvent poignant car vous touchez là non seulement à ses malheurs affectifs, mais aussi à tout ce qui "structurellement" va la conduire à la perdition), vous ne pouvez ni tenter de la convertir à brûle pour point (ce serait contreproductif) ni vous enfuir en courant. J'ai donc subi la séance avec elle malgré tout. Bizarrement j'ai prié beaucoup d'un bout à l'autre. J'étais inspiré à le faire, sans doute à titre de protection. A la fin la dame était bien moins cordiale qu'avant la séance. Peut-être a-t-elle perçu que mes "chakras" ne s'ouvraient pas à son "fluide", que quelque chose en moi résistait aux sortilèges de mes mains (ma "protection" à moi, qui, elle, n'a rien à voir avec les entités du deuxième ciel). Ou peut-être son "protecteur" lui a-t-il inspiré de mauvaises idées à mon sujet (j'ai connu une ancienne occultiste qui se persuadait que je causais des poltergeist chez elle, et une chamane convaincue que j'avais des "entités négatives" qui l'agressaient à chaque fois que je tentais de lui parler du christianisme). En tout cas dans ce salon de massage nous étions une fois de plus bien loin de Dieu et du salut qu'il nous promet à travers le message biblique et l'institution de l'Eglise. On était au désert, dans un monde où les gens recherchent un "bien être" que les entités (entités héritières des Nephilim) qui s'expriment dans les mains de ces dames si bien intentionnées mais si perdues spirituellement sont bien incapables de donner...
Le matin-même avant cette séance j'avais reçu le livre de Françoise Bonardel "Prendre soin de soi, Enjeux et critiques d'une nouvelle religion du bien-être", un mauvais livre très prétentieux qui mêle en les mettant sur le même plan des philosophies occidentales souvent peu compatibles entre elles (Platon, Hegel, Nietzsche, Heidegger), du bouddhisme etc, mais qui a au moins le mérite de rappeler qu'on ne peut attendre aucune élévation spirituelle d'une démarche de recherche du bien-être (à travers les massages, le yoga, l'hypnose, le Taï-Chi etc) que les gens n'utilisent qu'au service de leur égo pour se détendre, rester productifs (faire face à leurs responsabilités sociales etc) : il n'est de bonne spiritualité qu'au delà de l'égo, et contre lui...
Les rituels de nettoyage
Je progresse difficilement sur mon chemin de compréhension des choses du monde invisible et de l'esprit. Vous vous souvenez que je vous avais parlé en 2018 des streethealers charismatiques américains. J'en ai rencontré une sur Internet le 1er mars. Elle a spontanément proposé de me téléphoner, et de guérir une douleur bizarre que j'ai à la cheville gauche depuis trois ans. Sa "guérison", à ma grande surprise a parfaitement fonctionné pendant une heure, le mal disparaissant, puis semblant se localiser dans le mollet, avant finalement de reprendre sa place à mesure, que, en discutant avec elle, je découvrais peu à peu la méchanceté profonde de cette dame, si perceptible qu'elle semblait donner consistance à la parole de l'Evangile (Matt 7:22-23) : "Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? Alors je leur dirai ouvertement: Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité."
L'impression que cette chrétienne charismatique n'était pas purement personnelle. Elle-même me racontait qu'elle avait été rejetée par toutes les églises, s'était fait des ennemis partout, avait eu des tas de phénomènes paranormaux chez elle, et une paralysie qu'aucun médecin ne savait soigner, des symptômes qui "sentaient le soufre"...
Cela n'a fait que confirmer la mauvaise impression que j'avais retirée de prédicateurs/exorcistes évangéliques qui donnent des conférences d'Interner, mais plus généralement cela me rappelait toutes les fois où j'ai découvert beaucoup d'intolérance et de sècheresse de coeur chez les chrétiens, à l'encontre de la parole de Paul selon laquelle quand on n'a pas l'amour on n'a rien. Certes l'amour est principalement obéissance aux commandements, il va d'abord à Dieu et non à autrui dans l'ordre des commandements, et il est vrai aussi que l'apologie de l'amour dans la culture dominante (ténébreuse) est en fait destinée à couvrir le relativisme moral en laissant tout passer sous couvert de tolérance.
Oui, cela ne fait aucun doute, on ne doit pas chercher à tout prix à s'aimer les uns les autres dans une ambiance lénifiante qui fait le jeu des forces obscures, mais on ne peut pas accepter pour autant que l'héritage évangélique enferme dans l'intolérance et la méchanceté. Il y a cela à l'arrière plan du débat sur la conversion de Doreen Virtue, qui pour sa part heureusement évite l'écueil de la méchanceté, mais "gère" mal le conflit entre la douceur de son tempérament naturel et les positions très tranchantes que la Bible l'oblige à prendre comme on l'a vu dans un billet récent.
Cette problématique remet en selle celle du "nettoyage". Faut-il nettoyer l'âme autrement que par un abandon abstrait (quoique sincère à Dieu) ? Ou risque-t-on par ce biais de réintroduire forcément de la sorcellerie ? C'est la question que posait déjà de façon à peine esquissée mon livre sur les médiums en 2017. La question revient sans cesse. Quand j'ai vu tous les problèmes que j'attrapais au plexus solaire dès que j'allais recevoir un massage de bien être, je voyais bien que l'on ne peut pas ouvrir ses centres énergétiques n'importe comment à n'importe qui. Donc il y a toujours un danger à s'exposer à des "nettoyages énergétiques" dont on ne connaît pas les tenants et les aboutissants. Pour autant peut-on en faire l'économie ? Et la Bible les proscrit-elle ? Qu'est-ce que le baptême de feu dont parlait Jésus-Christ, si le baptême d'eau de Jean Baptiste, n'est qu'une des formes du mikvé judaïque comme le disait je crois André Chouraqi ? J'entendais ce matin le gourou indien Sadhguru recommander le nettoyage par le feu Klesha Nashana Kriya. Est-ce que le baptême par le feu promis par Jésus-Christ après le baptême d'eau de Jean peut être de cette nature là ? Certes Paul a souligné que le christianisme se vit en esprit et non dans les rituels, au point que les protestants l'ont complètement intériorisé et "dé-ritualisé" à un point que les catholiques n'ont pas pu suivre. Faut-il re-ritualiser ? Dé-ritualiser ? Ritualiser en croisant avec des spiritualités orientales (comme le fit le New Age) au risque que le mélange produise des monstruosités ?
La guérisseuse de rue évangélique dont je parlais plus haut me disait le 1er mars "tu as acquis le discernement spirituel il te faut maintenant le baptême d'eau. Elle me recommandait celui du groupe "La dernière réforme/Last reformation" (parce qu'il est délivré rapidement et sans préparation soulignait-elle)... un mouvement que certains milieux chrétiens jugent complètement hérétique et dangereux... Une médium qui aujourd'hui recommande de fuir toute référence religieuse, Maude, dans une interview par Skype le 1er mai dernier : "le baptême c’est de la magie noire". Alors, avec ce genre de rituel est-ce qu'on se "nettoie" ou est-ce qu'on importe des entités ?
Certains diraient : ne vous posez pas de question là dessus, posez la à Dieu et laissez vous guider. Sauf qu'à avancer "au feeling" comme ça, on se retrouve souvent dans des endroits très sombres. Ne pas trop réfléchir, certes, mais réfléchir un peu quand même. Ne partageons-nous pas un Logos en Christ selon Saint Jean ? Donc il y a bien une part de raison à suivre, même si elle reste forcément modeste dans ces processus. Alors Klesha Nashana Kriya ou pas ? En un sens la question ne se pose pas vraiment puisque cela ne se pratique pas en France. Mais bon, si un jour elle se posait, je serais sans doute bien embarrassé pour y répondre. En 2015, une médium avait voulu m'appliquer des moxas tibétains (procédés de combustion à base d’armoise censés purifier). Compte tenu des cochonneries qui me sont arrivées par la suite, et de l'incompétence de ladite médium pour les régler, je suis bien content que cela ne se soit pas fait. Mais la question de la légitimité de ces pratiques reste ouverte, me semble-t-il.
La québécoise
Rencontré une autre masseuse, "masseuse sophrologue" cette fois, jeudi dernier... Quadra, québécoise, très sympathique et cordiale. Mais au fond toujours le même arrière-plan spirituel : catholique d'origine, "tombée en amour" des représentations du Bouddha "symbole de l'équilibre", et, quand je lui demande "est-ce que vous n'êtes pas un peu médium ? est-ce que vous ne ressentez pas des présences ?", elle dit : "je refuse de répondre". Quand je précise "j'ai connu des masseuses médiums", elle hausse les épaules : "elles n'auraient pas dû vous le dire, ça peut faire flipper les gens - le magnétisme, la médiumnité, on l'a tous un peu en soi, on décide de le développer ou pas, c'est juste de la sensibilité". Preuve qu'elle en est un peu. Hélas cette idée "tarte à la crème" - "on l'a tous un peu, comme l'oreille musicale" - sent toujours par trop le piège et le soufre, pour mes narines délicates... D'ailleurs ces massages soi-disant relaxants au bout de 10 ou 12 heures font plus de mal que de bien. Ils éveillent des désirs, des incertitudes, quand ils ne plongent pas les gens dans de grosses fatigues. Une voie sans issue, comme notre époque en propose tant.
Existe-t-il des massages chrétiens ?
Mes recherches en sociologie du corps (notamment mon livre sur les massages chinois) et en sociologie des religions (notamment mon livre sur les médiums), me font aujourd'hui croiser une question : des massages chrétiens sont-ils envisageables compte tenu du rapport à la "chair" particulier qu'implique le message christique.
Tout d'abord il convient bien sûr de préciser que la chair dans le christianisme n'est pas le corps, mais une notion plus vaste qui englobe toutes les intentions et volitions purement personnelles qui ne sont pas parfaitement en ligne avec la volonté divine. De là on peut déduire que le corps peut malgré tout oeuvrer à son bien-être pourvu que cela ne soit mis au service de l'Ego (de la chair), mais d'une capacité à mieux servir le créateur. C'est ce que certaines tendances "hérétiques" du christianisme font (et notamment certaines branches new-age souvent influencées par les philosophies orientales et/ou les évangiles apocryphes), mais aussi des courants qui se veulent très "scripturaires", fidèles aux Ecritures canoniques.
C'est le cas d'un réseau de masseurs "Christian Massage" que j'ai trouvé récemment, situé dans l'Indiana, et qui comprend des masseurs américains, australiens et britanniques. Il appuie ses principes sur Matthieu 22:37 "Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée."
Pour autant on peut douter du fait que ce réseau suive une ligne "orthodoxe"... Dans son glossaire, il reprend à son compte des notions de médecine orientale (Chi, Ki, Prana) qui pour la plupart sont initialement indexée à des systèmes de pensée païens que le christianisme "classique" associe à un travail avec les démons. L'ancien médecin franc-maçon converti au catholicisme Maurice Caillet déclarait dans ses conférences que tout travail énergétique exposait à la manipulation de forces spirituelles dangereuses. Le réseau Christian Massage, lui, ne questionne pas les dangers possibles de ces traditions pour les chrétiens, et essaie seulement de les resituer (dans son glossaire) dans une perspective biblique, pour préciser que " la bible déclare que l'humanité a été imbibée d'une force de Dieu, le Saint-Esprit et que de cette force toutes les choses coulent. Dans toute la Bible, de nombreux exemples de guérison mentale, physique et émotionnelle sont documentés impliquant Jésus ainsi que d'autres dont la Foi (concentration mentale) et, dans la plupart des cas, l'imposition de mains (toucher physique), combinée avec les énergies innées du patient a pu aboutir à des résultats vraiment miraculeux."
L'explication "énergétique" des miracles a l'air très New age, de même que la référence aux synchronicités (la fameuse formule : on pense à un ami et il nous appelle parce qu'on est connecté à son énergie à travers l'univers). Puis le glossaire glisse vers une justification plus rationaliste des massages : les muscles retiennent le flux sanguin, les toxines ne sont pas éliminées etc. Il insiste sur la nécessité de restaurer des interactions humaines par le toucher qui restaure des équilibres. Il conclut sur une apologie de la réflexologie inventée par Murray Leinster alias William Fizgerald...
Sauf que ce Murray Leinster, par ailleurs auteur de romans de science fiction, n'était pas vraiment un chrétien très "recommandable"...
Leur forum de discussion mérite un coup d'oeil http://mindbodyspiritforum.info/user/Discussions.aspx?id=133761
Voilà qui rejoint les problématiques autour de Ste Hildegarde http://www.chemins-sainte-hildegarde.fr/massage-non-medical/
Je reste très réservé sur ce sujet. Car un massage vous met au contact du corps éthérique du masseur. Si cela se fait dans une perspective hédoniste, sans un esprit de stricte obéissance à Dieu, cela ne peut qu'attirer des esprits mauvais que l'on ne ressentira pas forcément tout de suite mais qui, comme les médiums, vous tireront à terme vers le bas et risquent de vous faire avoir de gros problèmes et vous feront manquer des chances critiques d'obtenir le salut et de vous élever à des moments clés de votre existence, de celle de vos proches, ainsi qu'au jour du Jugement dernier.
Ouverture des chakras
Une accompagnatrice de pèlerinages catholiques m'écrit :
" Un jour, j’avais pris un rendez-vous chez une ostéopathe que l’on m’avait conseillée. Dans la salle d’attente, j’ai prié Marie et des paroles sont venues dans mon cœur : pars, ne reste pas là. Je n’ai pas osé fuir. Durant la séance, je dis à la praticienne qu’elle est en train de travailler sur mes chakras or je venais la voir pour une séance « technique » et pas pour autre chose. Le mal était fait ! Quelques heures plus tard mal-être, puis cauchemars … Comme je devais faire un accompagnement de pèlerins à Medjugorje, j’ai déposé dans le sacrement du pardon cette non-obéissance aux paroles reçues. La guérison a été au rendez-vous. Merci Seigneur ! Et ça m’a servi de leçon. Faire passer Marie devant est gage de bonne santé."
Voilà un témoignage qui recoupe celui de Maurice Caillet ci-dessous, ainsi que certaines de mes expériences personnelles.