La médium Patricia Darré
Toujours accaparé par mon projet d'écrire un essai sur la médiumnité, je découvre la journaliste Patricia Darré, ses échanges avec Alexandre Adler, avec un archéologue etc publiés récemment dans "L'invisible et la science". Pas de véritable nouveauté par rapport aux autres témoignages du même genre, mais des éléments de confirmation qui m'aideront dans la rédaction de mon livre. Je suis assez perplexe devant l'agnosticisme affiché par cette médium-journaliste. Il est de la même espèce que celui de la voyante Maud Kristen : il s'agit de rassurer les gens ("Mais non, l'Invisible n'est pas terrifiant, c'est aussi simple que la vie quotidienne, et les médiums ne sont pas ds surhommes qui mettront le grappin sur vous"), et d'ouvrir la voie à un dialogue avec les science pour éventuellement doter la profession d'un statut dans la société. Mais on voit bien sur le plan stratégique les impasses de cette démarche : la science classique de par ses postulats (l'objectivation, la reproductibilité de l'expérience) ne peut pas s'ouvrir à la médiumnité, sauf sur un mode marginal, et le statut des médiums est impossible parce qu'il n'y aura jamais de possibilité de trier le bon grain de l'ivraie (même un bon médium peut choir de son piédestal un jour en versant dans le délire et dans le bas astral, tandis qu'un charlatan peut un jour aussi - qui sait ? - accéder à des vérités). Problème aussi de l'agnosticisme appliqué à un art du dialogue avec l'Au-delà car cet Au-delà ne se laisse pas appréhender par le doute. Jacques Mandorla dans son ABC du Magnétisme il y a près de 30 ans notait déjà que la circulation des énergies (celles du magnétiseur, mais c'est de même nature que celles du médium) suppose une disposition du patient, et quand Patricia Darré affirme qu'on est appelé par les défunts, que cela doit correspondre à un stade de leur évolution comme de celui du médium qui les reçoit, on est bien dans une notion de Kairos, de moment opportun, qui n'est pas objectivable et qui est liée à une économie spirituelle, donc religieuse.
L'excès d'agnosticisme peut même s'avérer contreproductif car il prive le médium d'une faculté d'interroger l'arrière plan de son propos. En disant qu'on a la preuve que l'entité qui vous parle est celle de Napoléon, comme l'affirme Patricia Darré dans "L'invisible et la science" parce que l'entité a nommé un bijou transmis à la descendance que personne ne connaissait, on sous-estime complètement l'enjeu du propos. Quand bien même vous n’adhéreriez pas aux condamnations radicales émanant des auteurs catholiques du XIXe siècle comme Gougenot des Mousseaux, ou de contemporains actifs sur le Net comme le père Verlinde, Fabienne Guerrero ou Soeur Emmanuel Maillard pour qui tout cela relève de la pure manipulation diabolique (le diable, ange déchu mais puissant, pouvant fabriquer toutes les preuves qu'il veut et tromper à loisir les esprits crédules avec elle), vous devez quand même admettre que le monde qui dépasse les lois "ordinaires" de la nature (pour employer des mots qui évitent le piège du débat immanence/transcendance) a une capacité de fabrication de "preuves" qui va bien au delà de celle d'un faussaire de chair et d'os... Et même vous souvenez vous de ce manipulateur professionnel qui à l'époque de Staline avait réussi à déjouer tous les dispositifs de sécurité du Kremlin en faisant croire aux gardiens qu'il était Beria. Si cet homme peut le faire que ne pourrait une entité ? Alors bon je sais bien qu'il peut paraître paradoxal de se réclamer de la religion pour inciter les médiums agnostiques à pratiquer davantage le doute dans leur activité, puisque la religion est d'habitude l'antidote au scepticisme, et qu'au jeu du doute on peut nier l'existence de tout, même de ce qu'il y a en apparence de plus rationnel, ainsi que le montra Descartes. Bien sûr notre for intérieur justement parce qu'il est issu de l'Invisible garde à son égard une capacité de discernement qui fait qu'on ne peut pas tout révoquer en doute, notamment dans ce que les médiums nous disent dans des expériences très personnelles avec eux, mais l'exercice du discernement passe par une réflexion attentive sur l'ensemble du dispositif des rapports à l'au delà, et par une écoute attentive et humble des messages intérieurs et des synchronicités. Autrement dit, c'est par une attitude spirituelle et religieuse qu'on peut aborder avec pertinence l'apport des médiums à nos vies. L'agnosticime prétendument chargé de bon sens et très "terre à terre" devient, faute d'une réflexion sur la tradition religieuse (celle des chrétiens, des musulmans, des bouddhistes, des pythagoriciens etc, et les techniques particulières que ces mondes religieux ont mis en oeuvre pour faire la part entre la bonne divination et la mauvaise, la bonne invocation des ancêtres et la mauvaise etc), sur les questions qu'elle nous pose etc, la porte ouverte à toutes les manipulations par le "bas-astral"...
Pauvreté du débat intellectuel
J'échangeais hier avec un camarade maître de conférences. Il soutenait la thèse selon laquelle Jésus "reprenait tous les acquis du judaïsme et, à ma connaissance, il n'en a condamné aucun" (sic). Selon lui Saint Paul était le seul à l'origine de la prise de distance entre les disciples de Jésus et le judaïsme.
Je lui ai opposé trois points démontrant le contraire 1) Dans l'Evangile Jésus est souvent accusé de guérir les jours de sabbat, 2) il y a un passage de l'Evangile où il dit de ne pas se préoccuper des interdits alimentaires, 3) Jésus fait souvent l'éloge des Samaritains.
Mon interlocuteur répondit alors (par mail) que les Samaritains avaient toujours respecté le Sabbat. Il croyait en invalidant en partie mon 3ème point, dynamiter les deux autres et pouvoir ainsi continuer à dormir tranquillement sur ses certitudes.
Beaucoup de gens fonctionnent ainsi et sur tous les sujets. Notamment dans le débat sur la voyance. Quand un voyant cite correctement trois faits précis qui vont se produire, impossible à déduire de l'apparence de leur client ou de ses propos, et qui effectivement se réalisent, mais se trompe sur un quatrième fait (suivant une constante vérifiée par de nombreux observateurs selon laquelle le faux se mêle souvent au vrai dans la voyance), alors l'interlocuteur de mauvaise foi se précipitera sur le quatrième point au détriment des trois autres pour claironner que la voyance est une imposture.
Ajoutez à cela que la plupart des intellectuels (comme la plupart des autres personnes d'ailleurs) évitent de répondre aux mails de gens qu'ils n'ont jamais rencontrés physiquement (au mépris des règles de politesse), ce qui fait qu'ils limitent l'horizon de leurs discussion à un cercle familier d'interlocuteurs qu'ils connaissent bien et ne dérangent pas leurs dogmes, et vous comprendrez pourquoi l'intelligence ne progresse que très lentement voire régresse avec le temps chez ceux qui font profession de penser.
Enigme du rapport entre une visionnaire et Gaston Fébus
Un personnage qu m'intéresse... Je vous en dirai plus quand j'aurai lu le livre, en attendant, juste une banale recension universitaire de 1984.
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Revue Société des études du Comminges 1984/01 (T97,A1984)-1984/03 p. 589
Un livre de prophéties inédites sur Gaston Febus.
1384, au cœur de la Guerre de Cent Ans : les rois de France et d'Angleterre se disputent le trône de notre pays ravagé, tandis que le pape de Rome et le pape d'Avignon règnent sur une Chrétienté déchirée ; les esprits ne savent plus que penser.
Soudain, il y a tout juste six cents ans, une femme du Sud-Ouest, une mère de famille, se lève, bouscule toutes les vérités, toutes les traditions, tous les ordres établis et s'attaque même violemment à l'Inquisition au péril de sa vie. On ne connaît d'elle que son prénom, Constance, le village où elle habitait, Rabastens-en-Albigeois, et un manuscrit explosif qui dormait à la Bibliothèque Nationale.
Quels rapports pouvait-il y avoir entre cette villageoise du Tarn et le légendaire comte de Foix-Béarn, Gaston Febus ? Ce prince possédait en héritage de sa mère, Alienor de Comminges, les terres basses de l'Albigeois qui se prolongeaient par la vicomte de Lautrec, formant donc un fief important très proche de Toulouse. L héritage venu des Comminges lui était d'autant plus cher que, toute sa vie, Gaston Febus tentera d'étendre sa prépondérance dans le Sud-Ouest en réunissant le comté de Foix et la vicomté de Béarn par l'annexion du comté de Comminges qui les séparait. En vain ! Toutes ses batailles contre les Armagnac n'ont pas eu d'autre but caché. La victoire de Febus a Rabastens en 1381 contre le duc de Berri signe encore la suprématie qu'il voulait obtenir dans tout le Languedoc.
C'est cette bataille sanglante de Rabastens (il y eut. trois mille morts) qui impressionna tant Constance, et semble avoir déclenché cette crise mystique qui, durant cinq années, bouleversera sa vie : plus de cent apparitions, extases et révélations, presque essentiellement politiques, fait unique dans l'Histoire.
Ces prophéties concernaient les plus hauts dignitaires de son temps : le jeune roi Charles VI, les princes, les comtes d'Armagnac qui trahissaient la France au profit de l'Anglais, les évêques, les deux papes, le Grand Inquisiteur et surtout Gaston Febus, dont la présence occulte imprègne toute cette aventure, jusqu'à cet étrange procès d'inquisition à Toulouse.
Constance voyait en lui le véritable sauveur de la France qui serait Premier Ministre du roi, rendrait son pouvoir au pape de Rome, et commanderait la prochaine Croisade vers Jérusalem. L'entrevue historique de Gaston Febus avec Charles VI en 1390 où toute la France eut les yeux tournés vers Toulouse, sembla lui donner raison ainsi que la réception triomphale que fit au roi le comte en son château de Mazères.
L'auteur a traduit pour la première fois en Français le manuscrit inédit des Révélations de Constance de Rabastens et étudié son contenu avec autant de rigueur que de passion. Par exemple, les rapports étonnants entre ce texte et le livre des Oraisons de Gaston Febus ainsi que le portrait original du comte de Foix-Béarn, n'ont pas fini de surprendre.
Une fois de plus, une page de l'Histoire de France s'écrit sur des documents inédits de notre région.
C'est la grande historienne Régine Pernoud qui a préfacé cet ouvrage, édité chez Privat à Toulouse.
Jean-Pierre HIVER-BERENGUIER, «Constance de Rabastens, Mystique de Dieu ou de Gaston Febus?» (Ed. Privât, collection « Le Midi et son histoire ».)
L'arme de la nudité selon Gō Nagai
Dans le livre "La nudité pratiques et significations" j'évoque la nudité guerrière comme sous-ensemble de la nudité-affirmation. Le documentaire d'Arte "Dragon girls" diffusé le 7 juillet et accessible en replay jusqu'au 14, en décline une version féminine asiatique.
L'inventeur du dessin animé Goldorak, Gō Nagai y raconte que, durant son enfance, il est entré par erreur dans une salle de cinéma pour adulte et est tombé sur une scène d'un film français qui l'a électrisé dans laquelle l'actrice Mylène Demongeot sortait nue de la mer. Il y déclare en 46eme minute qu'il a alors pris conscience que le nudité féminine "est une arme"
Cela allait l'inspirer pour son personnage Cutie Honey puis Sirene ou Silene (Devilman) inspirée de la déesse grecque Séléné dont il a fait "remonter" les ailes au visage. D'une certaine façon le Queen's blade coréen est un descendant de cela.