Vertus du renoncement
Ce blog, qui n'en comptait déjà pas beaucoup, vient de perdre un abonné. Qu'est-ce qui aura pu déplaire à cette personne ? Mon billet sur la citation universitaire de mon livre sur les médiums ? Celui sur le miracle de Saint Janvier à Naples ? On ne sait.
Entre cela et les gens qui, au cours de cette année 2022, sont apparus ou réapparus dans mon horizon pour tout aussi vite disparaître sans raison apparente, l'absence totale d'écho de mon dernier livre sur Lacordaire (même ceux à qui je l'ai envoyé n'ont pas réagi) etc. je termine ce mois de décembre avec la conviction que la plus grande vertu spirituelle est dans l'abstention. Il faut savoir refuser d'écrire, il faut savoir se taire.
Au cours des derniers mois j'ai renoncé à l'écriture de pas moins de trois livres, un sur le socialiste Pierre Leroux, l'autre sur l'expérience de l'Icarie de Cabet, un dernier sur le stoïcisme : pour celui-ci le renoncement est d'autant plus justifié que je ne sais toujours pas quoi objecter précisément aux remarques de Simone Weil sur l'acquaintance entre sagesse païenne et christianisme, entre Jésus et César-Auguste...
Que mes ennemis ne se réjouissent pas trop vite : mon retour au "devoir de réserve" n'implique pas renoncement définitif à toute écriture publique. Mais il faut reconnaître que les "forces négatives" (particulièrement celle de la bêtise si répandue dans notre monde) sont si puissantes, que cet hiver il y a beaucoup à gagner à retenir de son expression.
Auctoritas universitaire
Un professeur de sociologie m'écrit :
"Bonjour
Je suis en train d'évaluer une thèse de l'université de Montréal sur la médiumnité qui cite votre ouvrage sur les médiums, un chamanisme chez l'Harmattan.
Comme quoi , les écrits finissent par atteindre leur public.
Félicitations
Bon Noël"
Le sang de Saint Janvier se liquéfie à nouveau
Il y a eu des inquiétudes à Naples en décembre 2020 quand le sang de Saint Janvier a cessé de se liquéfier (de même en 2016). Mais le miracle a recommencé à se produire en mai et décembre 2021 et mai et septembre 2022 (jour de la Saint Janvier). Le 16 décembre 2023 cela s'est produit à nouveau, à 10 h 56.
Sainte Hildegarde et la symphonie de l'âme
En février 1947, Paul Claudel reçoit "un énorme volume fort nourri et fort intéressant, de Joseph Samson, maître de chapelle à la cathédrale de Dijon intitulé "Paul Claudel, poète-musicien". Il le mentionne dans son journal, et ajoute "Symphonialis est anima. Sainte Hildegarde". Cela m'a fait penser aux mystiques de la musique pythagoriciens, les acousmates.
Puis j'ai voulu en savoir plus sur cette "âme est symphonique" de la mystique médiévale (1098-1179), et, comme je ne peux lire des traités en latin, j'ai d'abord regardé ce qu'en disait Georgina Rabasso docteur en philosophie, chercheuse à l'université de Barcelone dans "Redécouvrir les secrets de la voix".
Hildegarde, nous dit-elle, était souvent forcée au silence par la maladie. Néanmoins, "le silence contredisait les préceptes de la Divinité, qui lui a ordonné de parler et d'écrire sur ce qu'elle a vu et entendu. A la fin de sa vie, la hiérarchie ecclésiastique imposa silence à sa communauté mais Hildegarde, non sans effort, réussit à ramener la musique dans la vie quotidienne du monastère. Elle le fit en adressant une épître aux prélats de Mayence, dans laquelle elle plaidait à la fois contre l'interdiction de chanter pendant l'office divin, et fait l'éloge de la musique et du chant à partir d'une théorie suggestive néoplatonicienne-chrétienne de leur fonction dans l'univers et dans l'histoire de l'humanité".
Cette seule phrase de la chercheuse suffit à me faire penser que mon intuition sur le rapport avec Pythagore n'était pas si déplacée que cela. Le pythagorisme se reflétant dans le néo-platonisme.
Quelques années auparavant, précise Rabasso, Hildegarde de Bingen avait expliqué dans une lettre au moine Guibert de Gembloux comment "fonctionnaient" ses perceptions auditives mystiques. "Je n'entends pas ces choses, écrivait-elle, avec des oreilles corporelles, et je ne les perçois pas avec les cogitations de mon cœur ou l'évidence de mes cinq sens. Je ne les vois que dans mon esprit, les yeux grands ouverts, et ainsi je ne souffre jamais le défaut de l'extase dans ces visions. Et, pleinement éveillée, je continue à les voir jour et nuit". La compréhension du sens caché des choses que le divin donne à Hildegarde n'est pas seulement issu de l'intellect et de la vision mais aussi de l'audition. Il y a autant uisio intellectualis qu'auditio intellectualis, ce que Rabasso rapproche de certaines considérations de St Augustin dans son traité De musica.
Cet aspect auditif, Hildegarde a essayé de le restituer dans ses compositions musicales auxquelles le musicologue Marcel Pérès à Moissac essaie de rendre vie en partie dans une visée thérapeutique (ce qui est aussi très pythagoricien).
"Dans un passage autobiographique inclus dans sa Vita, note Rabasso, elle déclare qu'elle a composé des chants et des mélodies à la louange de Dieu et des saints sans avoir n'a jamais reçu de formation spécifique, et qu'elle les a jouées sans jamais avoir étudié ni la notation musicale pneumatique ni le chant. Juste de la même manière elle a déclaré qu'elle avait écrit ses œuvres en latin bien qu'elle ne connaisse pas la grammaire latine".
Dans une lettre à un prélat de Mayence de 1178-79, Hildegarde explique que l'interdiction du chant qu'avait imposée à sa communauté sa hiérarchie épiscopale était condamnée par ses voix intérieures qui avaient mis en avant les diverses louanges dont parle le roi David dans le Psaume 150:3-6. Elle ajoute que la voix d'Adam au principe était en harmonie avec les voix des anges. "A cause de la faiblesse que la Chute a imposée aux êtres humains, il n'a plus supporté la puissante sonorité son ancienne voix, mais celle-ci peut être restaurée par les chants de louange. "
"La symphonie réveille l'âme humaine léthargique et la met en mouvement vers la recherche de sa rationalité perdue." Hildegarde prévient en outre les prélats que leurs décisions renforcent les dissonances diaboliques dans le cosmos. A la fin de ses Sciuias, elle dit avoir entendu "une multitude « faisant de la musique en harmonie louant les rangs du Ciel» et qu'ils venaient d'un air plein de lumière". Cette multitude hétérogène produisait un son harmonieux qui, à travers ses louanges, faisait écho à l'harmonie céleste elle-même, ce que Rabasso rapproche de l'harmonie des sphères chez Pythagore.
Le sens des compositions d'Hildegarde est donc de permettre aux hommes de pouvoir par le chant et la symphonie interprétés à la fois par l'âme et le corps (par la voix et les instruments) remonter l'échelle de Jacob vers les sphères angéliques.
Une autre philosophe catalane avant Rabasso, dans les années 1990, Rosa Rius Gatell, dans la Revista d'Estudis Feministes 16-1999, s'était intéressée au rapport d'Hildegarde à la musique, et elle avait ajouté que la sainte défendait la thèse platonicienne et stoïcienne d'un cosmos vivant dont les composantes sont en interaction sympathiques entre elles, avec une âme et un corps qui se fortifient mutuellement comme les planètes réchauffent le firmament. Dans ce dispositif, l'homo rationalis fait des choix qui rapprochent ou éloignent la réalisation du plan de Dieu. L'homme de Dieu (vir deus) est un intermédiaire du macrocosme qu'il reflète jusque dans sa physiologie. C'est par rapport à ce dispositif cosmique, dispositif qui a été "abîmé" par la Chute, que doit se comprendre l’œuvre rédemptrice de la musique. Hildegarde prend appui sur le Psaume 150 pour montrer que le choix adéquat des instruments harmoniques permet d'atteindre la science de Dieu originelle et son harmonie céleste.
On a là une théologie de la musique très hautement inspirée et qui bien sûr fait écho à d'autres formes de mysticisme musical dans d'autres cultures (Inde, Chine, Perse etc). Bien sûr, comme toutes les formes de mysticisme, celui de Ste Hildegarde subit beaucoup de distorsion, notamment dans la mouvance New Age, et il faut se méfier de ces égarements. Mais dans le message initial il y a quelque chose de très puissant (et d'ailleurs de très enraciné dans la Bible, dans les Psaumes), qu'il convient de méditer...
L'assemblée des anciens du lycée Louis Barthou de Pau
Ambiance agréable au lycée Louis Barthou de Pau ce matin, réunion annuelle de l'association des anciens élèves. Je n'avais pas remis les pieds dans cet établissement depuis mes 18 ans en 1988. J'y étais avec mon complice Laurent Trouvé, aujourd'hui professeur des écoles, avec qui j'avais partagé la plupart des manifestations liées aux grèves de 1986. Je leur ai d'ailleurs remis un document sur ces grèves (un ensemble de tracts, d'articles, et d'extraits de mon journal de l'époque, assorti de photos). Ce fut l'occasion d'évoquer avec les plus âgés (les quatre cinquièmes des 60 participants étaient de promotions antérieures à 1972, d'où la faible présence de femmes, car c'était alors un lycée de garçons) un autre mouvement social, celui de mai 1968, où le chanteur Daniel Balavoine et le rugbyman Paparemborde avaient marqué les esprits. Partage entre les générations, hors de l'espace (très loin des régions où je vis le plus souvent), et hors du temps. Laurent Trouvé multipliait les remarques : "Tu as vu, dans la cour, ils ont ajouté ci et ça. Tu te souviens qu'on appelait une partie du gymnase 'la piscine' ?" Sa mémoire des détails de cette époque m'impressionne. Il est vrai que lui, palois depuis l'âge de 6 ans, n'a pas connu l'exil, et les violences que celui-ci inflige aux souvenirs.
Le direction de l'association, qui passe la main après 21 ans de mandat, nous réunissait sous cette belle chaire où nous faisions toutes nos photos de classe.
J'ai retrouvé la statue de Louis Barthou devant laquelle le censeur du collège Gilbert Longhi en juin 1988 m'avait conduit avant de passer l'épreuve de philosophie du concours général en disant solennellement : "L'honneur du lycée est dans ta plume". Quelques semaines plus tard, je décrochais un premier accessit (alors qu'aucun deuxième prix n'était attribué), sur le thème "y a t il une unité sous-jacente par delà la diversité des langages" (j'ai raconté cet épisode dans mon livre "Incursion en classes lettrées", un sujet qui allait rebondir bizarrement ensuite en 2014, en Provence, mais c'est une autre histoire...).
Le président de l'association, Marc Bourdat a évoqué un autre buste de Barthou, qui se trouve dans la cour, et qui a pu être réalisé plus récemment avec la collaboration de l'ambassade de Serbie, car il en existe deux autres, un à l'ambassade de ce pays à Paris et un autre à l'ambassade de France à Belgrade. J'avoue que je n'aime pas le personnage de Barthou, ce qu'il représente, mais son rôle dans l'amitié franco-yougoslave, dont il fut le martyr face au fascisme, est touchant et me renvoie au souvenir de mon propre engagement, sur les bords du Danube, en 1999 et 2000.
Dans l'assemblée il y avait un homme qui racontait que son père militaire est mort en Algérie en 1957 alors qu'il avait 3 ans. La famille de sa mère ne lui a donné aucune nouvelle de ses ascendants paternels, et, lors d'une réunion de l'association des anciens du lycée, il a rencontré une dame qui s'est trouvée être la soeur de feu son père, donc sa tante, qui a pu lever pour lui le voile de bien des mystères sur ce père presque inconnu.
Il y avait aussi là quatre ou cinq jeunes gens qui avaient eu leur bac après 2000. Dont un avait participé au marathon de Pyongyang. De la génération entre 1972 et 2000 il n'y avait que Laurent Trouvé et moi... De temps en temps, assis sur ma chaise à écouter les uns et les autres, je repensais à Pierre Bourdieu avec qui je correspondais dans les années 1990, à son beau texte sur les internes du lycée Louis Barthou en 1945-48, dans Esquisse pour une auto-analyse (2004). Personne n'a connu le lycée de son époque. Lui-même aurait 92 ans maintenant s'il n'était mort du cancer en 2002, deux ans de moins que Chomsky qui, lui, vit encore. Son ami d'enfance qui me l'a fait rencontrer est mort il y a quelques mois.
J'ai bien apprécié la conférence de Claude Laharie, qui fut professeur d'histoire dans ce lycée avant d'être connu dans le département comme le spécialiste du camp de Gurs. Il présentait son dernier livre sur les Basses Pyrénées en 1939-1945. Portrait étonnant d'un département où il y eut plus de justes qu'ailleurs (en pourcentage de la population), où les collaborationnistes étaient plus maréchalistes que pro-allemands, et où les résistants furent assez peu communistes, tandis que l'épuration fut modérée. Toujours un département dans les tons pastels sur le plan politique, depuis la Révolution, en retrait par rapport aux excès parisiens. Après son intervention l'orateur me parla quelques minutes de mon grand père paternel, qui avait été actif parmi les associations d'anciens internés de Gurs.
Si la qualité du repas au restaurant fut des plus décevantes (quoique l'excellence de l'armagnac in fine rattrapât pour ainsi dire les insuffisances du reste) au moins les émotions ont été belles, presque irréelles. On ne peut certes taire la vague mélancolie qui sous-tendait tout cela. Le fond de l'air est froid, les feuilles jaunissent, et les ombres de nos chers disparus sont maintenant légion. Un homme à table, qui écrivait sur son aïeul résistant, me disait : "nos petits enfants ne s'intéressent pas à ce que nous pouvons leur apporter". Grave erreur, ce conclave d'anciens, auquel Laurent et moi nous mêlions de bon coeur, bien que nous n'ayons pas encore atteint le troisième âge, avait un mérite extraordinaire. Il traçait une permanence dans le temps, elle posait une borne, le genre de repère sans lequel le cours du monde ne serait qu'instabilité et folie.
Paul Claudel et la Sainte-Baume
Je lisais hier à la bibliothèque municipale Georges Brassens à Paris le journal de Paul Claudel.
A la date du 17 mars 194 on trouve ceci : "Un original de Provence nommé Trouin me demande de m'associer à un projet assez confus qui consisterait à consacrer à Sainte Marie-Madeleine une cathédrale souterraine à la Sainte-Baume, dans le genre de celle qu'il est question, paraît-il, de faire à Chicago sur mon idée. Malgré toute ma vénération pour la Sainte bien-aimée, je refuse de donner mon appui à une entreprise sans substance."
En 1997 un certain Claude Bergeron s'est penché sur ce sujet dans la Revue de l'Art n°118. Il retrace les projets architecturaux de Claudel, rappelant que chez lui le souterrain est associé au thème du pardon.
Sur le rapport de Claudel à la Sainte-Baume, l'auteur signale en note de bas de page :
Un ancien temple maçonnique près de Lourdes
Voilà un sujet qui permet de prolonger la réflexion autour de mon livre "Le Complotisme protestant contemporain" autour des traditions de la franc-maçonnerie.
Cela se sait peu, mais il y a eu des polémiques sur les réseaux sociaux il y a quelques années autour de la maison du franc-maçon père fondateur des Etats-Unis Benjamin Franklin dans laquelle ont été retrouvés des cadavres d'enfant. "Benjamin Franklin était un scientifique, les ossements correspondaient peut-être à des cadavres d'enfant qu'on lui aurait amenés", disaient les défenseurs de la mémoire du grand homme. "Pourquoi lui aurait-on amené des enfants morts ou vivants, rétorquaient les sceptiques, n'était-il pas plutôt impliqué dans une sorte de culte de Moloch comme on en trouve tant d'illustrations dans nos productions culturelles ?"
En lisant La République des Pyrénées des 3-4 décembre 2022 en p. 4, je tombe sur une histoire qui peut susciter le même genre de controverse. Jugez en plutôt.
L'article relate une nouvelle de la Dépêche du Midi du 29 novembre, selon laquelle, dans un château abandonné sur la commune de Trébons près de Lourdes trois explorateurs ont trouvé les vestiges d'un temple maçonnique avec au centre d'une pièce deux petits piliers sur une dalle marquée d'un cercle tracé à la peinture blanche "comme s'il s'agissait d'un autel sur lequel auraient pu avoir lieu des rites païens... ou maçonniques". Ils ont aussi trouvé à des symboles liés à la franc-maçonnerie comme le compas... et plus tard ils ont aussi averti les gendarmes de la présence d'un "crâne et des os probablement humains... disposés et éparpillés à la façon des pièces d'un puzzle à même le sol".
Les ossements ont été transmis à l'Institut de recherche de la gendarmerie nationale à Pontoise et l'héritière du propriétaire des lieux décédé il y a deux mois a annoncé qu'elle portera plainte contre toute nouvelle intrusion dans sa propriété, ce qui laisse entendre que le secret risque de se refermer rapidement sur cette affaire. Toutefois la dame a confirmé que son père était franc-maçon.
La Dépêche du Midi du 30 novembre en dit plus. A la tête des trois explorateurs se trouvait le Youtbeur avignonnais Jonathan, 32 ans dit Joe Urbex spécialisé dans l'exploration des lieux abandonnés. Dans Le Parisien, il précise ce qu'il a vu : "Il y avait plusieurs salles immenses. Sur la gauche, dans une petite galerie creusée plus profond, nous sommes tombés sur un autel. Il y avait une boîte marron où était inscrite la formule V.I.T.R.I.O.L, (Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultam Lapidem / Visite l’Intérieur de la Terre et en Rectifiant tu Trouveras la Pierre Cachée), au-dessus une pancarte "Persévérance et vigilance". Au fond de la pièce, un tombeau en pierre où il y avait des os d’animaux."
"Des symboles qui évoquent un cabinet de réflexion, pièce dédiée à la méditation et au rituel initiatique des candidats qui espèrent intégrer la franc-maçonnerie", précise le journal.
Concernant les ossements :
"Dans l’une des salles, il y avait d’autres escaliers qui descendaient plus profond. Là, derrière une porte en bois, nous avons trouvé une immense salle dont le plafond voûté doit au moins atteindre les 10 mètres de hauteur. Au centre, un cercle blanc avec des bougies, des inscriptions aux murs, le compas des maçons et énormément de documents en lien avec la maçonnerie. Des noms, des rituels, l’emplacement d’au moins 200 temples de la sorte en France." Et lorsqu’ils remontent à l’étage du dessus, c’est l’effroi : au milieu des décombres, un crâne humain. "Il y avait plusieurs autres mandibules avec des dents, des fémurs, des vertèbres. Les os n’étaient pas propres. Il restait de la peau dessus, comme s’ils avaient été extraits d’un cercueil. Dans un coin, il y avait des instruments chirurgicaux, un microscope avec les lames couvertes de matière."
Tout est possible. Y compris que les lieux abandonnés aient été visités et que ces ossements aient été ajoutés par d'autres sans rapport avec les pratiques du franc-maçon propriétaire des lieux. Et d'ailleurs on ne sait pas si les ossements sont humains (seul le crâne l'est).
Le franc-maçon de rite écossais qui vivait là, selon "un ancien chirurgien et collègue (sic) s'y était installé dans les années 1970, y avait aménagé une cave, puis aurait abandonné les travaux. Le Temple maçonnique de Tarbes le présente comme "un ancien maçon de Tarbes qui avait bâti son propre temple"
Sud-Ouest du 1er décembre est plus précis sur les restes en citant la gendarmerie : ils "sont érodés et très usés. Ils datent peut-être de plus d'un siècle". Donc bien avant l'installation du propriétaire (ancien médecin de la clinique de Tarbes, décédé en septembre à 90 ans) il y a 50 ans...
Natalie Saracco et le problème de la vérité
Sur You Tube une "chrétienne" façon Alexandra Henrion-Caude. Très "love love love", "amour amour", "j'aime Jésus, Jésus nous aime", la cinéaste Natalie Saracco.
Quand le journaliste de TV LIbertés (ci dessous) lui demande à juste titre (minute 14'12) "Cette sensibilité au surnaturel au divin, vous dites que c'est comme si Dieu avait ses têtes. Comment vous expliquez qu'il y a des personnes qui sont plus ou moins sensibles au surnaturel ?"
Elle répond : "Non Dieu n'a pas du tout ses têtes (...)
Le journaliste insiste : "Il y a des gens qui sont totalement bloqués à ça"
Elle : "Ils sont bloqués, mais en même temps à eux aussi de se donner les moyens. Si je veux bronzer je vais me mettre sous le soleil, je ne vais pas me mettre dans une cave, ou sous un parasol enfermée quoi".
Cette dame est sans doute pleine de bonnes intentions (comme l'enfer en est pavé), mais on sent un brin de condescendance dans cette recommandation aux athées de "se donner les moyens" de la spiritualité.
Evidemment son expérience de mort imminente fonctionne pour elle comme une légitimation, et peut-être l'aveugle un peu, et personnellement j'avoue que j'apprécie davantage l'ex new-ageuse Doreen Virtue (malgré les limites aussi de sa position) qui refuse l'autorité des expériences de mort imminentes parce qu'elles sont contradictoires entre elles, et refuse même l'autorité de sa propre vision de Jésus-Christ qu'elle a eue juste après sa conversion. Doreen Virtue pousse l'exigence de vérité plus loin, me semble-t-il, ce qui fait plus honneur à Dieu. Car si l'on en reste à "je veux qu'on s'aime, Jésus m'est apparu", on n'a rien à répondre à celui qui dira : "le chanteur Freddie Mercury qui avait passé un pacte avec une entité obscure - et s'en était vanté - avait aussi des apparitions, et voulait aussi officiellement qu'on s'aime". On affaiblit les critères de la vérité spirituelle et morale.
Ainsi la dame s'enferme sans s'en rendre compte dans un cercle "d'illuminés" heureux de leur rapport privilégié à Jésus, enivrés d'un sentiment d'amour d'autant plus facile à proclamer qu'on se sent supérieur aux "pauvres gens" qui restent "enfermés dans leur cave"... Elle ne risque de ne convaincre ainsi que ses semblables...