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Pasteur Derek Prince : La foi et les oeuvres

23 Décembre 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme

De tous les prédicateurs que j'aie entendus sur la toile, le plus convaincant, le plus rigoureux et le plus clair est le pasteur Derek Prince (décédé en 2003). Pas étonnant, dans un sens : il enseignait la logique et la philosophie avant de se convertir.

Son enseignement est un appel radical à renoncer à toute œuvre, c'est à dire tout effort pour agir selon une loi, et à tout investir dans la foi (la confiance en Dieu), la prière et l'amour, mais en se remettant, sur ces trois volets là, à ce que Dieu enverra, car rien fondamentalement ne doit venir de l'Ego. Voilà qui est contradictoire avec l'enseignement du pasteur Samuel Peterchmitt sur le thème "faites votre part du boulot" ou les exhortations bruyantes des Evangéliques "prenez autorité". Et pourtant cela sonne beaucoup plus profond. On a beau tout retourner dans tous les sens, au fond si on veut n'avoir à se glorifier de rien, il faut vraiment se faire oiseau. 

Cela dit d'autres aspects de l'enseignement de cet homme recommandent le respect de la loi pour éviter les malédictions (voir ci dessous). Cet enseignement ressemble à celui de Mme d'Astier de la Vigerie sur bien des points.

Cet homme était petit fils d'un commandant britannique qui avait réprimé la révolte des Boxers en Chine, et qui lui avait cédé un tableau de dragon impérial qui portait un maléfice. Son père lui même fut officier et prit sa retraite avec le grade de colonel.

Né à Bangalore en 1915, il explique dans "Ils chasseront les démons" qu'il fut élevé dans sa petite enfance par une nourrice hindoue dont l'influence fut à l'origine de sa fascination pour la mythologie indienne et pour le yoga dont il tarda à se défaire. Admis à 13 ans (en 1928) à Eton, il continua au King's College de Cambridge dont il fut membre en 1939 (à 24 ans).

Il rencontra le Christ au Proche-Orient pendant la seconde guerre mondiale quand il était assistant infirmier dans l'armée. Il commença sa prédication à Ramallah en 1946, épousa en Israël Lydia Christensen, une institutrice danoise qui dirigeait un orphelinat à Jérusalem et adopta six filles juives une palestinienne arabe et une anglaise.

A Londres il fut pasteur d'une petite assemblée pentecôtiste. En 1953 il fut délivré d'un "esprit familier". En 1957 il partit avec son épouse comme missionnaire éducateur au Kenya, puis en 1962-63 en Europe et en Amérique du Nord. Il fut pasteur d'une assemblée pentecôtiste en 1963 à Seattle où il effectua son premier exorcisme sur Esther Henderson, une femme au foyer de 35 ans.

En 1965 il avait lancé une malédiction sur le saloon qui jouxtait son église à Chicago qui prit feu deux mois après sa malédiction, et le vent tourna juste au moment où il assista au spectacle de l'incendie ce qui épargna l'église. Puis il est pasteur pentecôtiste à Londres avant de s'engager dans la délivrance et d'enseigner en Afrique. Un de ses petits petits fils fait partie d'un groupe juif ultra-orthodoxe (il a lui-même épousé en seconde noces en 1978 une israélite). En 1985 il a prêché à Karachi au Pakistan.

Certains aspects un peu négatifs de Derek Prince que vous pourrez trouver sur You Tube peuvent être nuancés par ceci.

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Lettre de Paulin de Nole à Victrice : magie de l'unanimitas et dureté militaire

17 Décembre 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées

Paulin de Nole, disciple bordelais d'Ausone avec lequel il se brouilla, contemporain d'Augustin à qui il écrivit sans l'avoir rencontré, et de Martin de Tours, retiré dans un monastère en Campanie, eut un échange épistolaire en 398 avec Victrice évêque de Rouen.

Comme l'expliquaient Janine Desmulliez et Cédric Vanhems de l'université Lille 3 il y a peu, cet évêque recherchait à travers ses courriers à créer une unanimitas, une unité d'âme, dont je me demande s'il ne faudrait pas l'entendre en un sens chamanique comme la télépathie stoïcienne dont parlait Montaigne : voyez mon billet de mai 2015.

Les lettres de Paulin de Nole sont connues des historiens (même une BD de vulgarisation comme "De Rouen à Rotomagus" en parle), mais difficiles à trouver sur Internet. Je traduis donc ici, à toutes fins utiles, une de ses lettres à Victrice à partir d'une version anglaise tirée du livre "Ancient Christian writers - The works of the fathers in translation n°35" dirigé par Johannes Quasten, Walter J. Burghardt et Thomas Comerford Lawler, éditions Newman Press, New-York, 1966. Il s'agit de la lettre 18, p. 167. A y regarder d'un peu près, vous trouverez dans cette lettre des formules qui ne sont pas des effets rhétoriques et dont la magie fait penser au Pasteur d'Hermas dont je parlais en novembre. Par exemple quand il évoque le miroir de l'esprit quand on sait les pratiques magiques et la divination qui se faisait (et se fait encore) autour des miroirs. Il y a dans ce texte un rapport au regard qui est directement lié aux sciences naturelles grecques. Renée Koch à propos d'Epicure avait montré comment celui-ci recommandait de regarder les statues des dieux pour recevoir du divin en soi. On retrouve cela dans la joie que St Paulin de Nole confesse à avoir vu le visage de Victrice en chair et en os. Il y a aussi une problématique très intéressante du visage humain du saint comme visage du Christ. L'appartenance mystique à une seule chair de tous les chrétiens, spécialement les plus vertueux, est exprimée par des images très percutantes, parfois dérangeantes comme celle d'aller "lêcher" les cicatrices du martyr. C'est une vision très intense et très concrète de l'unité des églises et des croyants, et de la puissance miraculeuse qu'ils peuvent exercer les uns sur les autres à distance (à rapprocher aussi sans doute du culte des reliques auquel tous ces prélats sont liés), notamment à travers leurs disciples (le diacre Paschasius).

On y trouve aussi une exaltation très romaine des valeurs militaires : l'endurcissement du corps et de l'esprit, l'implication dans le combat, la capacité à commander et obéir, la récompense outre-tombe. On comprend pourquoi la Gaule fut largement évangélisée par d'anciens légionnaires (Victor de Marseille mort en 303, Martin de Tours et Victrice de Rouen). Le soldat endurci dans son corps et son âme peut affronter le martyre et en retire un pouvoir transcendant qui en fait le leader incontesté de sa communauté (son prestige fut tel qu'à Chartres le thaumaturge St Martin de Tours se jugea moins digne que St Victrice de délier la langue d'une adolescente muette, ce qu'il finit cependant par faire Victrice ayant dit qu'il n'en ferait rien). On est là tout à fait dans le sillage du centurion romain (Matthieu 8:8) qui dit à Jésus qu'il sait ce qu'à l'armée commander et obéir veulent dire et qu'à cause de cela une seule parole suffira pour obtenir la guérison du serviteur.

C'est un christianisme de combat, parmi les démons et les forêts lointaines inhospitalières de la Gaule Belgique évangélisée par Victrice, avec Rouen comme avant-poste (christianisation et civilisation se confondent ici en une seule et même chose). Un christianisme sans concessions, et très adossé à l'Ancien Testament (avec d'ailleurs, on le notera, aucune référence à la Vierge Marie ni au versant féminin du christianisme, entièrement absorbé par les hommes, au point d'ailleurs que Paulin de Nole se voit lui-même en Marie-Madeleine inondant de ses larmes les pieds de Victrice).

"Paulin salue Victrice, toujours son père le plus révéré et le plus béni.

1. Soudainement et d'une façon inattendue, Dieu m'a fait la grâce d'une chance que j'avais recherchée en vain depuis un certain temps. Une occasion d'écrire à ta vénérable et sainte personne s'est présentée à moi à travers une maison de la foi, une qui a été choisie spécialement pour être une fraternité conjointe en notre Seigneur. Car à Rome à l'occasion de l'anniversaire très populaire des apôtres j'ai pu rencontrer notre frère le diacre béni Paschasius.

Outre le plaisir de notre camaraderie fraternelle dans le ministère sacré, je l'ai reçu avec les plus grands respect et amour parce que j'ai découvert qu'il appartenait, corps et âme, au clergé placé sous ta sainte protection. Mais je dois avouer que j'ai fait pression sur lui. Il était désireux de repartir de Rome vers votre personne sacrée. Et, bien que j'approuvasse cette hâte consciencieuse manifestée dans ce très justifié désir, je l'ai embrassé par amour pour toi et l'ai porté à Nole. J'espérais qu'à travers sa visite mon humble hospice là serait béni par un souffle de votre esprit et qu'en regardant et embrassant Paschasius je pourrais profiter pendant plus longtemps d'une part virtuelle de ta gracieuse présence. Ses manières modestes, son coeur humble, son esprit aimable, sa foi dans la vérité, et sa conversation agrémentée d'esprit sur chaque sujet démontre qu'il fut l'élève de ton enseignement et le compagnon de ton voyage.

Donc sois indulgent envers notre frère pour moi, ou envers moi pour lui. Car si ses attentes sont repoussées et ma présomption censurée, ces deux fautes seront excusées à tes yeux par la charité du Seigneur. Ce fut cette charité du Seigneur qui soit a forcé Paschasius à m'obéir, soit m'a forcé à prendre possession de lui et à le garder comme si j'avais des droits sur lui. Car non sans une arrogance obstinée mais d’un coeur pur, d’une bonne conscience, et d’une foi sincère (1. Tim. 1-5), j'ai cru que ce qui était à toi était à moi ; et je ne doutais pas que toi, à votre tour, tu croirais qu'il n'était pas absent de chez toi pendant le temps où tu savais qu'il était avec moi. Car si la distance réelle sépare nos corps, nous sommes associés par l'Esprit du Seigneur, dans lequel nous vivons respectueusement, et qui partout nous inonde, de sorte que nous avons les membres d'un même corps, un seul coeur, et une seule âme dans le Dieu unique.

2. Donc, j'ai regardé dans le miroir de l'esprit et j'ai pensé à tes égards pour moi et, en retour, à l'intimité avec toi à cause de l'amour que mon coeur vous porte ; donc, en gardant notre frère ici, j'ai proclamé que ton affection serait aimablement disposée envers moi. La grâce du Seigneur, qui t'a été donnée en abondance, a assuré que tu es aimé dans les membres de votre corps et dans l'ourlet de ton vêtement. Cependant j'ai perdu plusieurs jours de son séjour ici parce que le Seigneur dans sa miséricorde m'a affligé, j'étais ravagé par une maladie corporelle pour mon amélioration spirituelle. Mais Dieu, qui conforte les humbles et qui guérit ceux qui ont le coeur brisé (Ps 147:3), m'a conforté par la présence de mon frère le béni Paschasius. Sa présence m'a apporté le raffraîchissement de l'esprit, et aussi le recouvrement corporel, et quand deux sont heureusement réunis, Christ se tient entre eux (Math 18.20).

3. Mais Paschasius n'a pas simplement partagé l'affection et la peine de ma maladie; il a aussi été épuisé par la maladie très sérieuse de notre plus cher fils Ursus, qu'il a eu comme inséparable compagnon de ses voyages. A ce sujet, j'ai observé la foi de Paschasius et son amour abondant dans le Seigneur. Car plus Ursus endurait une peine corporelle, plus Paschasius souffrait de tourments dans son esprit. Alors le Seigneur a porté un regard aimable sur Ursus à cause de l'humilité de Paschasius (Luc 1.48), et l'a poursuivi de sa douceur. Quand Ursus fut sur le point de mourir, il obtint le salut du péril grâce à la foi et au travail dur de Paschasius. Le Seigneur a décidé d'essayer sur Ursus le pouvoir que notre plus aimé confesseur Felix, seigneur de notre maison, exerce devant Lui. Car quand Ursus est passé par les mains de Paschasius, en étant baptisé sur son lit, il est revenu à la conscience. A travers les prières du saint, le Seigneur l'a restauré pour le frère Paschasius comme aussi pour l'attente anxieuse de notre église et plus spécialement la tienne, car sans aucun doute Il veille sur toi dans la personne de tes enfants partout où ils sont. Le Seigneur, aussi, le préservera désormais. Puisse-t-Il le ramener à ta vue saint et sauf, libéré du péché et serviteur de la justice (Rom 6.18). Je n'ai aucun doute qu'Ursus, lui aussi, s'il mérite de revenir vers toi, accomplira un grand progrès dans la foi, en concordance avec Paschasius et avec toi, le maître des deux.

4.Tychicus, ton plus cher frère (ou ton Tyhcicus, Tychicus tuus voir Colossiens 4.7) et fidèle ministre dans le Seigneur, en louange non pas tant de toi que de Dieu oeuvrant en toi, m'a parlé de la grande lumière que le Seigneur a provoquée pour tracer une route d'éclaits lumineux à travers toi dans des régions qui étaient jusque là obscures. Car Lui qui fait venir les nuées de l'extrémité de la terre (Ps134.7) t'a amené, aussi, du bout de la terre pour éclairer Son peuple, et il a fabriqué un éclair brillant pour la pluie fertilisante. Juste comme autrefois au pays de Zabulon et de Nephtali, et sur le chemin de la mer au delà du Jourdain et de la Galilée pour ceux qui vivent dans le pays de l’obscurité,une lumière se met à briller (Esaïe 9.1), maintenant au pays des Moroni (Calais) au bout du monde battu par le fracas de l'océan avec ses vagues sauvages, les gens de ces races lointaines, demeurant dans ces endroits cachés par le chemin sablonneux de la mer au delà du Jourdain, avant que la nature ne devienne grasse (Ps 64.13), se réjouissent maintenant sous la lumière du Seigneur qui s'est élevée maintenant à travers la sainteté de ta personne. Maintenant que Christ est entré en eux, ils ont abandonné la dureté de leur coeur.

Là où des étrangers barbares et des brigands autochtones demeuraient dans ces zones désertiques et aventureuses de forêts et de plages, maintenant des villes, des bourgades, et des bois avec des églises et monastères remplis de gens et de paix harmonieuse, sont pleins de choeurs angéliques et révérés d'hommes saints. il faut l'admettre : cela se réalise à trvaers les peuples de la Gaule et dans le monde entier à travers Christ qui parcourt le globe Car ceux qui sont dignes d’elle, elle-même va partout les chercher et sur les sentiers (Sagesse 6.16) se répandant, à travers les âges, dans les âmes saintes (Sg 7.27) elle se montre joyeusement à eux sur les chemins, et elle va au-devant d'eux avec une admirable providence (Sg 6 17) pour ceux qui L'aiment. Et sur ce détroit lointain des rivages des Nerviens, sur laquelle la foi en la vérité n'avait soufflé que d'une faible respiration, laissant à ta charge d'être son vaisseau d'élection, toi et nul autre, elle a brillé pour la première fois avec plus d'éclat en toi, puis est devenue plus chaude avec plus d'ardeur incandescente, s'est rapprochée, et a choisi quelqu'un en qui elle pouvait rendre là son nom sacré, de sorte que par son nom son bruit a pu aller plus loin sur toute la terre, même là où le soleil se couche.

5. Brièvement il m'a été dit que Rouen, qui était à peine connue, même des districts alentour, est maintenant mentionnée avec respect même dans les provinces éloignées. Elle mérite la louange de Dieu et compte parmi les cités les plus notoires pour ses lieux consacrés.

Et à juste titre, car ta sainteté méritoire a donné à Rouen l'entière apparence de Jérusalem, comme elle en a la réputation en Orient, y compris avec la présence des apôtres, qui comparent ta ville, qu'ils ignoraient auparavant, à leur propre demeure, à la fois pour l'amour de l'Esprit saint qui s'y trouve et pour les résultats qu'y a obtenus l'oeuvre de Dieu. Et ils ont trouvé auprès de toi l'hébergement le plus adapté pour eux-mêmes. Clairement ces amis de Dieu, les chefs du vrai peuple d'Israel (c'est à dire, le peuple qui s'approche de Lui, Ps134.7) se délectent à s'attarder en ta ville et t'aider dans ton oeuvre. A Rouen, en compagnie des saints anges, ils sont charmés par la louange incessante, jour et nuit, de Christ notre Seigneur. A Rouen, à travers les coeurs les plus aimants des serviteurs de la foi, ils se voient assigner un repos de bienvenue et sont logés amicalement par des hôtes d'aimables vertus. A Rouen ils prennent plaisir avec les coeurs les plus chastes et les voix de tes brebis dans l'harmonie quotidienne de ceux qui chantent avec sagesse (Ps 46.8) dans des églises bondées et des monastères anciens. Maintenant des virginités non violées les logent dans les temples de corps saints, de sorte que cela puisse en faire des hôtes prêts à donner à Christ du repos dans leur coeur chaste. L'inattaquable chasteté des veuves esclaves jour et nuit de tâches saintes et de services obligatoires les remplissent d'un plaisir égal. De même que la conduite des couples mariés sujets de Dieu qui vivent secrètement comme frères et soeurs ; avec des prières continuelles de tels couples invitent Christ, qui est comblé de joie par leurs actions, à visiter ce qui n'est plus maintenant un lit conjugal mais une couche de fraternité. En retour ils s'unissent à Lui et aux Saints ; unis dans un amour chaste avec les esprits de ces visiteurs célestes, ils jouissent du rapport de la chasteté. Car maintenant ils sont nouvellement façonnés par des entrailles de miséricorde (colossiens 3 12) et trouvent leur repos parmi les fils de l'amour filial et de la droiture. Parmi tous les fils que tu instruits, ils te montrent leur affection pour toi, et aiment Christ en toi. Ainsi dans ta ville par dessus tout ils réalisent les vertus de Dieu, qui est la puissance de Christ, et donc ils te portent témoignage du fait que tu es leur partenaire.

6. Grâce et gloire soient en Lui qui n'abandonne pas l'oeuvre de Ses mains, et qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité (1 Tim 2:4). Se hâtant à travers le monde entier avec les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles (Ésaïe 52:7). Il a voulu faire de toi aussi un pied splendide pour porter Son monde, si bien qu'en toi Il puisse se réjouir comme un géant qui parcourt le chemin (Ps 18.6). Il a daigné pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l'Evangile de Sa paix (Ephesiens 6: 15), de sorte qu'à travers toi aussi il pourrait marcher sur la vipère et le scorpion, et tu écraser le lion et le Dragon (Ps 90:13). Et pour qu'une lanterne aussi glorieuse ne reste pas cachée sous un boisseau de silence en t'élevant à un siège apostolique Il t'a placé pour ainsi dire, sur un chandelier élevé, pour que tu puisses briller à travers toute la maison pour l'illumination de beaucoup.

7. Mais par quels sentiers t'a-t-Il conduit au chemin de Sa vérité ? Il t'a instruit en premier à l'école des devoirs de la chair pour te mener aux tâches spirituelles de Sa vertu. Il t'a d'abord désigné comme soldat, duquel Il a ensuite fait son évêque. Il t'a autorisé à combattre pour César pour que tu puisses apprendre à te battre pour Dieu, afin qu'en exerçant la vigueur de ton corps au travail de l'armée, tu puisses te fortifier toi-même pour des batailles spirituelles, renforçant ton esprit à confesser sa foi et durcissant ton corps pour la souffrance.

Ton abandon subséquent du service militaire et ton entrée dans la foi montrèrent que la divine providence t'a attaché à un important dessein. Dès que tu fus enflammé par amour pour le Christ, le Seigneur Lui-même déploya Son activité. Tu marchas sur le terrain de parade le jour fixé fixé pour le rassemblement militaire. Tu fus vêtu de toutes les décorations de l'armure de guerre que tu avais alors mentalement rejetée. Tous admiraient ta très scrupuleuse apparence et ton équipement, quand soudain l'armée eut les yeux écarquillés de surprise. Tu changeas de direction, modifias ton serment d'allégeance militaire, et aux pieds de l'officier de commandement impie, tu jetas les armes du sang pour prendre les armes de la paix. Maintenant que tu es armé du Christ, tu méprises les armes d'acier.

Immédiatement, le commandant fut rendu furieux par le venin du serpent ancien (Apoc 12 9). Tes bras ont été étendus pour que tu subisses le fouet et fusses battu de grosses verges ; mais tu ne fus pas conquis car tu étais couché sur le bois de la croix. Tes souffrances physiques redoublèrent. Tes membres, lacérés de grands coups, étaient étirés sur des fragments acérés de faïence. Mais Christ te donna un support plus doux, car Sa poitrine fut ton lit et sa main droite ton oreiller. Et donc, avant que tes blessures fussent guéries, tu avanças avec impatience et avec plus de courage face à un plus grand ennemi, car tu fus restauré par le courage qui était rallumé plutôt que brisé par la douleur de tes blessures.

Le commandement général t’a mis la main dessus, mais ton triomphe sur cet ennemi plus puissant fut encore plus glorieux. Les clients du diable n’osèrent pas en rajouter sur les tortures que tu avais dépassées, mais ils discutèrent de t’infliger la peine de mort pour que leur défaite prît fin avec la terminaison de la vie de ton corps.

Mais notre Seigneur qui est vraiment fort et puissant, et invaincu dans les combats (Ps 23 8) brisa les cœurs, même les obstinés, avec des miracles notables. Car dans ce voyage où tu suivis ton assassin comme une victime sacrée, le bourreau, avec des moqueries menaçantes posa une main téméraire sur ton cou, palpant d’une main qui cherchait à trouver le point où le coup de son épée frapperait. Mais à ce moment précis ses yeux lui furent arrachés, et il fut frappé de cécité. Comme l’indescriptible bonté de l’amour de Christ profère aux siens ! Celui qui demanda pardon pour ceux qui Le crucifièrent ne laissa pas l’offense à Son confesseur rester impunie ; Celui qui refusa que sa Passion fût vengée, récompensa d’un coup l’insulte à Son témoin. Cette colère par elle-même est la marque d’un amour paternel, car un fut aveuglé pour que beaucoup reçussent de la lumière, et peut être pour que celui qui avait reçu une perte de vue pût obtenir une vision mentale.

Finalement, survint juste après un signe encore plus grand. Ceux qui remplissaient le sinistre devoir de garder les condamnés avaient rejeté ta demande d’avoir la légère bonté d’alléger tes liens qui étaient noués si serrés qu’ils te mordaient les os. Mais quand devant leurs yeux tu adressas tes prières au Christ qui est Dieu, ils virent tes liens tomber de tes mains libres sans la moindre intervention humaine. Ils n’osèrent point les lier à nouveau, et ils se précipitèrent apeurés auprès de leur général, proclamant la vérité de Dieu comme s’ils étaient eux-mêmes confesseurs. Celui-ci les écouta attentivement, et, croyant leur récit, il le rapporta à l’Empereur avec le témoignage des soldats. Son acte alors montra que le soudain retournement de la colère en pitié devait compter parmi les miracles de Dieu. Bien qu’il eût fait vœu de persécuter Christ en ta personne il choisit au lieu de cela de Le louer en toi. Je crois que le Seigneur l’avait enfin rempli du Saint Esprit, comme il avait rempli Saül, car il t’aima comme celui-ci aima David. La grâce du Seigneur fut répandue sur lui, débordant de l’abondance de ta foi, tout comme le roi Saül fut affecté après qu’il eût prévu de persécuter les prophètes. L’officier était venu punir le confesseur, mais avait battu en retraite, confessant lui-même la vérité du Christ. Car il crut. Ceux qu’il avait auparavant sauvagement condamnés, il les loua comme des hommes saints et les libéra. Lui qui était désireux de punir témoigne de la foi, lui-même porta témoignage de la vérité (peut être en 355 ou juste avant).

8. Pourquoi, alors, devrais-je m’émerveiller de ce que tu sois si puissant dans tes accomplissements mystérieux, si riche dans tes grâces, quand tes débuts dans les vertus chrétiennes égalèrent ce que bien peu atteignent au terme de longs labeurs ? Devrais je douter de ta perfection maintenant, alors que tu fus parfait au commencement ? Oh! si j'avais les ailes de la colombe (Ps 55:6) je m’envolerais jusqu’à toi et me reposerais à la vue de ta sainte personne, émerveillé et révérant le Christ notre Seigneur dans ton visage. Je baignerais avec mes larmes et essuierais avec mes cheveux tes pieds qui sont les Siens ; je lècherais ce qu’on peut appeler les traces de la Passion du Seigneur dans tes cicatrices. Car plus douces sont les blessures d'un ami que les baisers d'un ennemi (Psrov 27.6). Malheur à moi! Misérable pêcheur dont les lèvres sont impures,(Esaïe 6.5) car la bénédiction était à ma portée et je ne l’ai point saisie.

9. Car tu te souviendras avec grâce, je crois, que j’ai regardé ta sainte présence une fois à Vienne, quand j’étais reçu par mon père béni Martin, à qui notre Seigneur t’a rendu égal quoiqu’à un âge différent. Bien que ma connaissance de toi provenant de Martin fût petite quand nous nous rencontrâmes, je révérai ta sainte personne avec tout le sentiment que je pus rassemblai. Je te recommandai éternellement moi-même et mes êtres chers, qui n’étaient pas là mais te fixaient à travers mes yeux, car Christ nous a rassemblés dans un seul corps. Maintenant je me réjouis de pouvoir au moins me vanter d’avoir vu ton visage dans la chair. Mais je me lamente sur ma désinvolture infortunée, car par ignorance j’ai manqué l’occasion d’une si grande bénédiction. A ce moment-là j’étais enveloppé non seulement dans les péchés, mais aussi dans les préoccupations du monde, desquelles la bonté de Dieu m’a maintenant libéré : si bien que dans mon ignorance je te vis seulement comme un évêque que tu étais en surface, et je n’avais pas le savoir pour te reconnaître dans ta plus splendide capacité en tant que martyr vivant.

10. Je te prie de te souvenir de moi ce jour où tu seras accompagné par ton innombrable cortège de bonnes œuvres réalisées, paré des honneurs des bénis, et couronné des décorations de la gloire, quand les anges se hâteront de te rencontrer portant les couronnes fleuries neigeuses des évêques consacrés et les robes pourpres éclatantes des confesseurs, quand Celui qui est le plus haut affineur de Son or et de Son argent t’accueillera comme de l’argent passé au creuset (Ps 66.10) et l’or essayé dans la fournaise (Sagesse 3.6) de ce monde. Le Roi éternel t’attachera comme une perle à Son diadème. Le Juge juste reconnaîtra qu’Il te doit une récompense pour plus que tes propres vertus quand Il verra l’innombrable foule d’hommes et femmes sanctifiés autour de toi. Car par tes enseignements quotidiens tu leur donne naissance pour Lui. Tu es l’exemple des parfaites vertu et foi devant tous. Notre frère Paschasius le révèle. Dans ses gracieuses et aimables manières, j’ai vu les contours, pour ansi dire, de tes vertus et de tes grâces, comme un reflet dans un miroir.

Tu es, en effet, le père béni de beaucoup de fils bénis, le semeur d’une grande récolte. Par la fécondité de ton sol, tu donnes du fruit pour Dieu avec un rendement de cent, soixante, ou trente pour un (Mat. 13.8), et tu obtiendras en retour une égale mesure des fruits variés de ta progéniture. Le Très Haut t’a nommé parmi les plus grands de Son royaume. Il a permis à tes mots d’égaler ses faits, de sorte que ton enseignement est une partie de ta vie, et ta vie une partie de ton enseignement. Et de là aucun disciple parmi les tiens ne tire excuse du fait que tes commandements n’est difficile à accomplir, car il est le premier lié par l’exemple de ta vertu. "

 

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Pourquoi les contradictions autour de Jean 1:5 ?

4 Décembre 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme

J'adresse la question aux savants lecteurs de ce blog. La reine d'Angleterre dans son message de Noël de l'an dernier a lu cette citation de l'Evangile de Jean : "The light shines in the darkness and the darkness has not overcome it". Un défenseur du château de Versailles y a vu un lapsus linguae (video minute 24'50 ) mais la citation de la reine est bien conforme au texte de la bible anglaise. Il se dit aussi de la même manière dans la bible espagnole (version Valera de 1960) : "La luz en las tinieblas resplandece, y las tinieblas no prevalecieron contra ella". Mais c'est nous français qui depuis des siècles disons le contraire puisque nous disons : "La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue." Recevoir étant le contraire de "dépasser" ou "vaincre"... Pourquoi ?

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