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Articles avec #histoire secrete tag

Nephilim : les critiques contre Heiser

15 Août 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées, #Histoire secrète

Dans mon livre sur les Néphilim, j'avais présenté les thèses de Michael Heiser décédé en 2023 et j'avais fait état aussi des critiques dont elles faisaient l'objet.

Dans ce montage de plusieurs vidéos publié cette semaine sur le site de Doreen Virtue cette semaine on apprend que celle-ci a bien connu Heiser, et qu'après avoir collaboré avec lui, elle s'en est distanciée.

Parmi les propos tenus par les différents intervenants, on peut retenir l'argument selon lequel le pluriel de majesté dans "Créons l'homme à notre image" ne renvoie pas nécessairement à la notion mésopotamienne de "conseil divin", l'idée que le "dieux "au pluriel dans les psaumes peut aussi renvoyer à des anges, que les "nephilim" éliminés par Josué sont des êtres humains, sans l'ombre d'un doute possible, de sorte que l'emploi du terme en Génèse 6 peut aussi désigner des êtres humains (ce que disaient déjà St Augustin et Luther), l'idée que Jésus n'a jamais cité mot pour mot le livre d'Hénoch 1, il a pu en emprunter le vocabulaire pour être compris par le public de sont temps et la référence des lettres de Jude et Pierre aux anges déchus dans le Tartare n'implique pas plus une validation canonique du livre que celle à Ménandre dans les épîtres de Paul n'encourage à adopter le paganisme de cet auteur.

Il est reproché à Heiser de s'être enfermé comme beaucoup de savants dans une seule hypothèse développée à partir de peu de verset, d'être devenu à son corps défendant une sorte de chainon manquant entre l'évangélisme et les tendances libérales du christianisme (notamment celles sensibles à l'historicisme critique qui font dériver le judaïsme du polythéisme). Pour les intervenants, l'hypothèse des Nephilim qui corrompent le sang humain est une thèse en phase avec le sensationnalisme et le complotisme ambiant qui nourrit une vision obscure et remplie de crainte de l'avenir. Il n'est pas étonnant que cela plaise aux new-agers et aux tendances charismatiques du protestantisme. Les invités de Doreen Virtue soulignent aussi que cela pousse beaucoup d'Américains vers l'orthodoxie russe, grecque ou éthiopienne qui a toujours reconnu le livre d'Hénoch comme canonique et qui est assez indulgente envers le gnosticisme. A titre personnel j'ajouterai que je ne suis pas étonné qu'en France le livre d'Hénoch soit promu par un ex-journaliste qui a déjà déclaré en public qu'il n'était pas catholique (son livre "Le grand mensonge universel" le démontre amplement) mais dont le gnosticisme sur les anges attire beaucoup de croyants. Naguère j'avais eu un échange avec lui par mail sur la stigmatisée Thérèse Neumann qui m'avait montré qu'il ne se souciait pas du tout de corriger les erreurs factuelles de ses propos même sur des sujets récents... a fortiori sur des thèmes historiques anciens; Les Nephilim sont devenus un des articles de vente des boutiquiers de la spiritualité assez étrangers à la recherche de la vérité.

Pour info cette vidéo a suscité une réponse assez longue (un live) qui accuse Virtue et ses invités de déformer les positions d'Heiser et de se méprendre sur le sens des mots en hébreu.

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Michka Assayas et les Rolling Stones

2 Août 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Les tubes des années 1980

J'ai expliqué dans mon livre sur les Nephilim que les Rolling Stones selon certains publicistes chrétiens seraient une création du Stavistock Institute comme les Beatles, avec les mêmes références crowleysiennes, sauf que l’Institut les a positionnés sur un segment de marché plus rebelle encore que les Beatles. Ainsi ces derniers jouaient le rôle des bons garçons alors que les Rolling Stones étaient les «méchants». Ces derniers furent les experts dans la création de «riffs» répétitifs, ce qui signifie une phrase musicale qui se répète encore et encore (comme dans «Satisfaction», «Jumping Jack Flash», etc.). Ces riffs sont des procédés de contrôle mental et de soumission à des slogans occultistes que le cerveau de l’auditeur ne perçoit pas.

En 1963, les Stones ont rencontré Kenneth Anger. "Barré par la censure américaine,peut-on encore lire dans Libération du 11 août 2010, Anger trouve à Londres dans les années 60 un accueil on ne peut plus chaleureux. Ses connaissances encyclopédiques sur Aleister Crowley lui valent l'amitié de quelques célébrités, dont Mick Jagger et Keith Richards, en pleine exploration ésotérique, et surtout Jimmy Page, le guitariste de Led Zeppelin. Page est si obsédé par Crowley qu'il a racheté son vieux manoir écossais situé, naturellement, près du Loch Ness. C'est dans cette ambiance qu'Anger se lance dans l'écriture de ce qui devait être son grand œuvre, Lucifer Rising. Pour trouver son Lucifer, celui qui apporte la lumière, il s'installe à San Francisco. Mick Jagger ayant refusé dans un instant de lucidité d'incarner Lucifer, Anger trouve son interprète en la personne d'un jeune musicien camé jusqu'aux yeux, Bobby Beausoleil."

Jagger n'a pas tourné dans ce film, mais il a quand même fait la musique de films de Kenneth Anger. Il a pondu l'album " Satanic magestic request". Sans oublier leur "Sympathy for the Devil"en 1968. Ils ont continué par la suite à afficher des signes occultistes dans leurs productions, des pentagrammes notamment. Voyez par exemple leur vidéo "Harlem Shuffle" de 1986, qui en minute 1'37 dit "tu glisses dans les limbes, jusqu'où tu comptes aller" qui montre un chat dans un cimetière cerné par des fantômes.

A propos de la découverte de leur titre "Around and around" en 1964, le 28 juillet 2024, sur France Inter, Michka Assayas raconte ainsi cette expérience : "Je crois bien que « Around and Around » est le premier disque de rock’n’roll que j’ai entendu de ma vie. Mon père me l’avait rapporté d’un voyage en Allemagne, je ne sais pas quelle intuition ou pressentiment il avait eu, lui qui était à des années-lumière du rock’n’roll et de la musique en général. On posait le 45 tours sur ce que ma mère appelait un gramophone. Il en sortait un son trépidant qui semblait provenir d’une caverne lointaine, aussi attirante et inquiétante. De plus, c’était chanté dans une langue à laquelle je ne comprenais pas un traître mot. Impossible de décrire ce qui se passait dans ma petite tête d’enfant, les mots que je pourrais trouver aujourd’hui trahiraient de toute façon cette expérience qui, pour moi, avait quelque chose qui m’éloignait du monde familier et me mettait en contact, je n’ai pas peur de le dire, avec une forme de sacré, de mystère en tout cas.. Que se cachait-il derrière tout cela j'ai consacré ma vie à la chercher (...) toujours est il que j'ai été tout de suite captivé par ce petit rond noir (...) le disque était glissé dans une petite enveloppe blanche, pas de photo. Je devais avoir 6-7 ans et j'écoutais avec une sorte de vertige et j'écoutais cette chanson particulière 'Around and round' qui m'obsédait et qui contenait de fait déjà toute la magie des Rolllng Stones."

Voilà un récit de première expérience comme j'en ai fait dans mon livre sur les tubes des années 1980 et qui restitue l'effet d'envoûtement du "rockultism" comme dirait Gary Lachman.

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Le voyage sur la lune selon Kepler

20 Juillet 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Histoire des idées, #Pythagore-Isis

Les débats actuels sur la réalité de l'alunissage de 1969 nous le font peut-être oublier, mais la question du voyage sur la Lune a eu beaucoup d'importance sur le plan ésotérique, et a coûté fort cher à l'astronome J. Kepler dont on a déjà parlé ici.

Revenons sur ce sujet plus en détail.

A l'été 1609, Kepler a l'idée d'un alunissage en appendice à son travail de 1593 sur la perception des phénomènes célestes depuis la Lune (qui dérive d'une comparaison de la Lune avec la Terre, laquelle renvoie à Pythagore pour qui la Terre est une Lune, voyez Pierre Borel à ce sujet). Il en fait part à Galilée en disant qu'il a fait une géographie lunaire pour faire plaisir à Johannes Matthaeus Wackher von Wackhenfels, conseiller ecclésiastique de Rodolphe II.

Mais alors en 1611, des exemplaires de son Songe (un conte sur ce sujet) circulent jusqu'à Tübingen où des gens y voient une source de mise en cause de sa mère, Katharina qui vit à Weil-der-Stadt. Les archives auxquelles ont eu accès divers auteurs expliquent qu'une certaine Ursula Rheinhold a eu recours à ses services pour avorter avec une potion qui l'a rendue malade.  Le frère d'Ursula, barbier, qui a lu le Songe, s'est épanché auprès du juge de Léonberg. Katharina a commis l'erreur de lancer un procès en diffamation, et alors les langues se sont déliées contre elle. Le 7 août 1620, à 74 ans, elle est emprisonnée à Léonberg pour sorcellerie. Elle sera libérée un an plus tard après que Kepler eut trouvé des causes naturelles aux sortilèges qu'on lui reprochait.

Ce qui a alerté le barbier c'est, dans le Songe, que le héros, du nom de Duracotus l'islandais venu de Thule, raconte comment sa mère Fioxhilde morte récemment a convoqué des esprit pour faire un "voyage astral" jusqu'à la Lune...

Cet événement donna envie à Kepler de préciser sous forme de notes ce qu'il avait voulu expliquer dans le Songe : le code de ce roman renvoyait à la magie naturelle (au sens de Pomponace) et non à la magie noire - par exemple que le daimon dont il s'agit est un ensemble de savants dont il a consulté les ouvrages).

Dans ce Songe, Kepler raconte qu'en 1608, au moment des conflits entre Rodolphe II et l'empereur Matthias, les gens en Bohème recherchaient des précédents à leur histoire, et lui-même, Kepler était tombé sur l'histoire de Libussa (Libussae viraginis), la mère légendaire du peuple tchèque, célèbre pour sa magie. Un jour il s'endort et il lui semble lire dans son sommeil un livre acheté à la foire de Francfort. Mais alors le vent et la pluie dans son sommeil viennent détruire la fin du livre. En fait dans son rêve il y avait la magicienne Fioxhilde (un mot que dans ses notes il dira inspiré par le fait qu'il avait vu le mot "Flox" sur une vieille carte de la maison que le recteur de l'université Charles lui louait à Prague au niveau de l'Islande, île qu'il relie à plusieurs références livresques), et son fils Duracotus (celui qui s'exprime dans le livre) et ils se sont couverts la tête pour mieux entendre un daimon. A la croisée d'un chemin ils prononcent une formule magique pour que neuf chefs d'esprits les fassent voyager jusqu'à Levania, allégorie de la Lune, ce qui est l'occasion pour Kepler d'utiliser ses travaux de 1593 dans ses descriptions.

L'histoire de l'aventure de Duracotus et de sa mère sorcière aurait été, selon l'historienne de l'Art Catherine de Buzon (Cahiers de Fontenay 1975) entièrement réduite à des explications naturelles par les notes de bas de page écrites pour disculper sa mère à Leonberg.  Michel Ducos ici, en 1985, y voyait un pur divertissement. Il relève cependant que beaucoup de notes explicatives de Kepler renvoient au "Sur le visage qui apparaît dans le disque de la lune" de Plutarque. Or Plutarque, lui, ne plaisantait pas du tout quand il écrivait que l'une des taches de la Lune, appelée le "golfe d'Hécate" est le lieu "où les âmes subissent la peine et obtiennent vengeance de ce que, une fois devenues démons, elles ont fait ou souffert" (Plutarque, 944, c).

J'ajoute aussi que dans les années 1970 l'anthropologue Maurice Godelier qui enquêtait sur les Baruya, une des dernières tribus coupées des Blancs en Nouvelle Guinée fut interpellé par leur chamane qui lui dit : "la lune est est le séjour des morts - donne nous la formule magique qui a permis aux Blancs d y aller ".

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Les 12 pierres et les apôtres

11 Juillet 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Alchimie, #Histoire secrète

Une histoire assez étonnante sur laquelle je suis tombée hier : selon Kateřina Rusoová (son mémoire universitaire p. 23, elle tire cela de Cibulka, Josef : Švabinského okno v katedrále svatovítské, Umění IX - La fenêtre Švabinský de la cathédrale Saint-Guy, Art IX, 1936, s. 203 – 215) Max Švabinský (1873-1962), quand il a représenté les douze apôtres dans le vitrail de la cathédrale Saint Guy à Prague (en 1924) consacré au Jugement dernier, les a affublé de tenues aux couleurs des douze pierres précieuses qui composent la Jérusalem céleste (Apocalypse 21, 19-20), dont chacune correspond à une vertu, comme sur le retable de l’Hôtel-Dieu de Beaune en Bourgogne - voir Auguste Dubois, Identification des Apôtres à l’aide des gemmes, Société d’histoire et d’archéologie de Beaune,1er janvier 1925, p. 129-139.

L’enseignante au Pensionnat de la Légion d’Honneur Félicie d'Ayzac (1801-1881) fut pionnière de la recherche sur ce sujet, avant d’en transmettre le « virus » à Joris-Karl Huysmans. Ce dernier dans La Cathédrale avait écrit : "l'Apocalypse donne un écrin des gemmes que les exégètes interprètent en attribuant chacune d'elles à une vertu, à un patriarche, et à un apôtre ;  il existe un tableau des concordances des « pierreries, des patriarches, des apôtres et des vertus dressé par Mme Félicie « d'Ayzac, qui a écrit une sagace étude sur la tropologie des gemmes vers 1845".

Dans l'Apocalypse, les gemmes sont rangées dans l'ordre suivant : jaspe, saphir, calcédoine, émeraude, sardonix, sardoine, chrysolithe, béryl, topaze, chrysoprase, hyacinthe et améthyste.

Dubois déduit cet ordre de la juxtaposition de l'ordre des apôtres avec celui des pierres.

Je vous rappelle l'importance que Cohen Alloro accorde à cet ordre des apôtres.

Il y avait quelques différences entre Félicie d'Ayzac et Auguste Dubois sur le remplacement du sardonix par l'onyx et le Sardoine par le sarde, mais pour le reste il y a accord sur les couleurs correspondantes.

Etrangement Félice d'Ayzac avait dressé dans les Annales archéologiques de 1846 cette correspondance entre pierres et vertus qui surprendrait beaucoup sans doute les adeptes de la lithothérapie new-age :

La table s'inspire de Cornelus a Lapide...

On peut comparer cela aussi avec le commentaire de l'Apocalypse par le Père Charles-Auguste Auber (1804-1892) de 1871 (Histoire et théorie du symbolisme religieux) ici. Cette classification diffère encore de celle de Dubois, mais a le mérite de renvoyer à des sources plus anciennes sur la correspondance des vertus.

On peut se demander si le fait que le franc-maçon chrétien Švabinský en plein XXe siècle utilise encore ces codes n'a pas une signification profonde, qui serait de nature à nous faire réfléchir différemment à propos des pierres de ce qu'on lit le plus souvent dans la sous-littérature actuelle.

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Jeanne d'Arc et l'Arbre aux fées

19 Juin 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées, #Histoire secrète

Comme on a évoqué Jeanne d’Arc il y a peu, voici un épisode de l’enfance de Jeanne d’Arc qu’il m’a semblé intéressant de signaler, car c’est un aspect que l’Eglise catholique n’évoque jamais et qui est lié à l’enfance de la sainte.

Jeanne d'Arc et l'Arbre aux fées
Jeanne d'Arc et l'Arbre aux fées
Jeanne d'Arc et l'Arbre aux fées
Jeanne d'Arc et l'Arbre aux fées
Jeanne d'Arc et l'Arbre aux fées
Jeanne d'Arc et l'Arbre aux fées
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L'ésotérisme "chrétien" du Hiéron du Val d'Or

21 Mai 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Histoire des idées, #Christianisme, #Pythagore-Isis, #Alchimie, #Médiums

Je ne suis pas très fan de la saga de Rennes-le-Château, même si je m'y suis un peu intéressé en 2014 et par la suite. Mais il faut reconnaître que c'est une porte d'entrée commode pour comprendre certaines recherches des ésotéristes du XXe siècle, car l'énigme de l'abbé Saunière a été au croisement de plusieurs courants, plusieurs sociétés secrètes.

C'est ce que rappelait dans une conférence du 18 mai dernier à Paray-le-Monial Christian Doumergue (lequel hélas oublie de payer sa dette, si je ne me trompe, à Gino Sandri, mais bon...). Je n'en dirai que quelques mots. Dans cette conférence Doumergue rappelle le souvenir du baron Alexis de Sarachaga, catholique qui reçut sa mission mystique en voyant un enfant mort de froid à Saint Petersbourg (ce qui rappelle le Bouddha). Pris en charge par un Jésuite à Paray-le-Monial, fief de l'héritage de Marguerite Alacoque,il fonde une société (le Hiéron d'Or) qui voit dans le Christianisme le nom actuel de la religion primordiale comme le faisait déjà Saint Augustin quand il écrivait dans Rétractationes I,13,3:  " la réalité même qu’on appelle maintenant la religion chrétienne existait jadis […] ; dès les origines, elle n’a pas fait défaut au genre humain jusqu’à ce que vienne le Christ dans la chair ; et c’est alors que la vraie religion, qui existait déjà, a commencé à prendre le nom de chrétienne ". Voir aussi "Le catholicisme avant Jésus-Christ" du chanoine Jallabert.

Marthe de Noaillat décédée le 6 février 1926 poursuivit l’œuvre de ce groupe, qui réunissait, avec l'approbation du pape Léon XIII (qui voulait réintégrer le surnaturel dans la science), archéologues, géologues, et qui était censé former des professeurs agrégés.

Le Hieron du Val d'Or recherchait les restes de la civilisation antédiluvienne comme l'Atlantide ou la Lémurie censée être directement en connexion avec le savoir de Dieu. Précurseur des travaux actuels de Grimault, ils voient chez les Egyptiens et les Aztèques les dépositaires de ces héritages. Ils estiment que les pyramides ont été construites par Hénoch avant le déluge, et sont alignés avec d'autres monuments à travers le monde (ils ont même enquêté au Venezuela). Des historiens de l'art, des archéologues, des théologiens en faisaient partie et même l'ésotériste Henri Favre.

Ils voient dans Isis (min 36) qui est une sorte de messagère de Dieu qu'on trouve en Gaule pour instruire les druides. Jusqu'en 1514 il y aurait eu, selon le Hiéron, une statue d'Isis à St Germain des Près. Issoire, Issy-l'Evêque, Chartres, la grotte de Massabielle à Lourdes. Isis serait apparue à Eve chassée de l'Eden et lui aurait révélé une voie de restauration du paradis perdu. Les Celtes sont des initiés "aoriques" d'après leurs symboles et leur culte solaire. Le culte de l'eau chez les Chrétiens (les sources des églises romanes) prolonge ce savoir celte. Ils ont beaucoup travaillé sur les mégalithes celtiques.

Jeanne Lépine-Authelain, collaboratrice des époux Noaillat, secrétaire de l'Association du Hiéron, expliquera que Paray-le-Monial fut le lieu où l'incendie des Pyrénées fut éteint par l'invocation d'Isis.

Elle fut l'initiatrice de Paul Le Cour, fondateur le 24 juin 1926, du Groupe d'Etudes atlantéennes (devenu ensuite Atlantis). Le Cour, en quête de sens pour sa vie, fut aiguillé en 1923 vers Paray-Le-Monial par le libraire Pierre Dujols, frère de celui qui se disait descendant des Valois. La rencontre entre Lépine et Le Cour fut d'ailleurs providentielle (récit à 1h29). Ils vont s'écrire 2 à 3 lettres par mois. Une lettre de Le Cour en 1925 pensait que derrière le Hiéron se trouvaient les supérieurs inconnus porteurs de l'Ere du Verseau comme il y a les templiers derrière les Jésuites. Lépine-Authelain lui explique certains aspects de l'architecture secrète, le feu sacré vers lequel elle pointe. En 1923 elle le félicite de ne plus s'égarer vers la théosophie et lui promet d'être bientôt prêt pour l'initiation à la combinaison de l'Evangile et de la Tradition.

Le Cour eut une grande influence sur l'homme qui braqua les projecteurs sur Rennes-le-Chateau, Pierre Plantard. Parmi les apocryphes qu'il a déposés à la Bibliothèque nationale, il y a "Les dossiers secrets " Les dossiers secrets d'Henry Lobineau". On y trouve des extraits d'ouvrages de Paul Le Cour, avec en plus une référence au Hiéron du Val d'Or et à Paray-le-Monial.

Doumergue estime que Pierre Plantard et les gens qu'il inspira comme Gérard de Sède ou Henry Lincoln co-auteur de Holy Blood, Holy Grail, sont des artistes qui mêlent le vrai au faux parce qu'ils ne peuvent pas tout dire. Plantard dans diverses revues (notamment la revue Vaincre de la médium Geneviève Zaepffel) a confié croire que dans des endroits secrets se trouvent des savoirs transcendants antédiluviens. Il cherchait la tradition primordiale comme le Hiéron (et comme Guénon au même moment).

Gérard de Sède dans "L'Or de Rennes" écrit (min 1h09) "Les découvertes de quelque poids modifient toujours profondément l'univers mental de ceux qui les font. A plus forte raison l'auteur d'une trouvaille stupéfiante sera s'il en peut la révéler prisonnier d'une contradiction presque intolérable entre l'orgueil qui le pousse à publier et la crainte qui le contraint à se taire. Qu'on l'imagine obsédé sa vie durant par ce qu'il a vu qui était peut-être effrayant, mais dont il ne peut se délirer auprès de quiconque. Pour un tel homme la seule issue serait ainsi de parler en prenant soin qu'on ne puisse le comprendre ou de se faire comprendre en veillant à ne pas parler mais pour ce faire le langage commun n'est d'aucun secours. Il lui faudra donc forger un autre langage, créer une mer pour y jeter sans trop de risque le message qu'il tient en bouteille c'est-à-dire en futile ignorant réinventer l'hermétisme".

Tous les thèmes sur le trésor et sur la descendance de Jésus et Marie-Madeleine ne seraient que des devantures d'une recherche plus profonde sur la transmission de la tradition atlantéenne. Le conférencier dira même que Plantard a agi sur ordre en suivant des instructions d'initiés anonymes. Il remarque aussi que le travail sur Rennes-le-Chateau pourrait conduire à déplacer le regard vers Rennes-les-Bains, la commune voisine, dont le curé était passionné par les Celtes.

Doumergue remarque que l'abbé Saunière est lié au photographe de Toulouse Clovis Lassalle. Or celui-ci est mentionné dans des documents émanant de l’AMORC (Ancien et Mystique Ordre de la Rose Croix) américaine dont le fondateur Harvey Spencer Lewis a été initié dans le Sud de la France. Dans Voyage d'un pèlerin, ce dernier, ce dernier dit avoir été orienté à Toulouse par un photographe (dont il ne dit pas le nom) qui l'orienta vers un lieu secret d'initiation.

Gino Sandri, lui, précisait en 2018 qu'il était ancien membre de la société Atlantis de Jacques d'Arès, présenté comme un fils adoptif de Paul Le Cour. Je renvoie à sa vidéo pour mieux comprendre l'inspiration du Hiéron.

Ce mouvement millénariste a l'air très lié à la déesse mère (d'ailleurs Sarachaga aurait transmis à Le Cour via la succession de sa secrétaire une bague d'intronisation qui portait le portrait de Cybèle. A moins que la connexion à la Terre-mère soit purement allégorique.

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Vannina Schirinsky-Schikhmatoff

12 Mai 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Histoire secrète, #Sainte-Baume, #Pythagore-Isis

On peut entendre sur You Tube un témoignage étonnant d'expériences de mort imminente de la médium Vannina Schirinsky-Schikhmatoff (née en 1973). Cette dame est fille d'un journaliste connu et d'une princesse Xénia Alexandrovna Schirinsky-Schikhmatoff qui avait elle-même des dons de médiumnité (qu'elle cachait) et issue d'une grand-mère qui avait fait  une expérience de mort imminente en Russie jadis (et qui voyait des lutins).

Réincarnationniste convaincue (et adepte des spiritualités qui vont avec cette croyance dont elle parle dans de très longues interviews dont l'écoute est facultative), cette médium a aussi fait parler d'elle en 2019 sur France 3 Corse comme chargée de mission à la conservation et la restauration à la bibliothèque patrimoniale Fesch d'Ajaccio où elle a retrouvé le Thesaurus hieroglyphicorum, premier recueil d'égyptologie - dans sa version corse de 1610 (il n'y en a que 7 au monde répertoriés, dont 2 en France), annotée avec des nombres mystérieux qui ont pu être utilisés pour la création de loges maçonniques par des fidèles de Napoléon au retour de la campagne d'Egypte. La version corse a appartenu à Colbert (avec la signature de son bibliothécaire). Schirinsky-Schikhmatoff a aussi retrouvé des courriers de la famille impériale de Bonaparte (perdus au milieu de 13 mètres linéaires de livres de notre époque que la nouvelle bibliothécaire voulait jeter le lendemain). On sait que les médiums sous l'inspiration de leurs "guides" font souvent des trouvailles inattendues, quand ils se mêlent d'archéologie par exemple. Elle y a aussi retrouvé dans une réserve réputée hantée (on avait fait venir un exorciste pour nettoyer cet endroit en 1986, les lumières continuaient à y clignoter et une ambiance fort angoissante y régnait, d'après son témoignage sur Corse Matin en 2020), un exemplaire de la première édition du Philosophiae naturalis principia mathematica de Newton, ouvrage qui vaut des millions de dollars. Ici la médium raconte (en minute 24) qu'un fantôme (et peut-être d'autres entités) l'a aidée à trouver les livres, et notamment le Thesaurus au milieu de 2 500 livres. Son séjour à la bibliothèque s'est mal fini. Elle a même été attaquée à coup de poings et de tournevis (cf ici 29' minute). C'est d'ailleurs juste avant de partir avec tout le monde contre elle qu'elle a vu le livre de Newton dans le listing informatique des ouvrages, il lui est apparu comme surligné en lumière puis elle a été guidée jusqu'aux Principia mathematica en escaladant les étagères. "En prenant mes fonctions, j'ai eu l'impression que la bibliothèque m'appelait au secours", dit-elle. Elle l'a sauvée en lui rapportant une dotation de millions d'euros. La bibliothèque avait rendu des tas de gens odieux ou fous.

La bibliothèque corse a été constituée par Lucien Bonaparte. Rappelez vous que la  Ste Baume aurait été sauvée en partie de l'extrémisme de la Terreur que par le zèle de Lucien Bonaparte (voir ses mémoires p. 49) et son adjoint, un moine défroqué surnommé "Epaminondas" (tout cela est très pythagoricien, comme la foi de Mme Schirinsky dans la réincarnation). Donc tout cela nous renvoie à l'aura de ce sanctuaire.

La dame a fait aussi des enluminures dans l'Allier (à Charroux).

Voilà donc un personnage étrange, visiblement bien intentionné quoi que l'on pense de ses croyances, qui a été utilisée par la Providence à des fins assez curieuses comme cette exhumation de livres rares. Les recherches sur le Thesaurus qu'elle a sorti des nimbes de la bibliothèque ajaccienne il y a cinq ans ne font l'objet d'aucune publicité sur le Net, le devenir du livre de Newton non plus. Dans son interview sur France 3 elle laisse échapper sur un mode énigmatique qu'elle a trouvé aussi d'autres choses, mais la journaliste ne la relance pas (il y a peut-être un accord pour que cela ne soit pas dit à l'antenne). Dommage...

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Lapis Exilis et Rennes le Château.

12 Mai 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Spiritualités de l'amour, #Histoire secrète, #Alchimie

Nous parlions il y a peu (et il y a plus longtemps dans mon livre sur le complotisme protestant) de la Lapis Exilis. Le guénonien Jean Robin en parle aussi ici, à propos de Rennes-le-Château. En minute 19, il rappelle que "toutes les déesses antiques avaient leur pierre noire, Cybèle par exemple, Isis..." Ces pierres seraient des météorites. La Lapis exilis, en 1328, après l'abolition de l'ordre du temple, n'avait plus sa place dans une France régie par les "forces obscures". Elle a été soustraite à leur maléfice et aurait pu migrer vers l'Orient (l'Argartha par exemple), mais après la dissolution alchimique dans le chaos actuel (solve et coagula) elle réapparaîtra. Il explique aussi que la contre-initiation (satanique) qui tire l'humain vers le bas est née dans l'Atlantide (voyez ce qu'on en disait l'an dernier à propos de Versailles) et aurait investi Rennes-le-Chateau (Corruptio optimi pessima).

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