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La malédiction de Tamerlan

28 Février 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Médiums

Selon la légende, une malédiction pèse sur le tombeau de Tamerlan ; une inscription gravée avertit « Lorsque je reviendrai à la lumière du jour, le monde tremblera ». Il se trouve que la nuit du 22 juin 1941 où l'anthropologue Mikhail Guerassimov (1907-1970) exhuma le corps de Tamerlan, Hitler lança l'opération Barbarossa contre l'URSS. Mikhail Guerassimov est ainsi considéré, dans les anciennes républiques soviétiques, comme le responsable du déclenchement de la Grande Guerre patriotique pour avoir ouvert le tombeau du chef mongol. Il a été redéposé dans sa tombe au Gour Emir, en suivant les rites islamiques, en novembre 1942, juste avant la victoire soviétique à la bataille de Stalingrad. La Croix du 23 février 1942 en p. 3 précise en effet qu'une commission venue de Leningrad a commencé les investigations historiques "il y a un an" contre l'avis des populations locales et continuait son travail protégé par un cordon d'hommes du Guépéou.

Selon Jacques Boudet dans Les Mots de l'histoire (eds R. Laffont 1990) p. 225 Malraux aimait à raconter cette histoire. La même année Tatiana de Metternoch dans "Ma vraie Russie" p. 315 confirme que c'est bien le 22 juin 1941 que Guerassimov put ouvrir le tombeau.

Les malheurs occasionnés par les profanations de tombeaux n'étaient pas rares en Ouzbékistan. P. Chuvin et P. Gentele en 1998 notaient dans "Asie centrale : l'indépendance, le pétrole et l'islam" p. 65  qu'un écrivain militant comme Hamza (qui avait donné son nom à une station de métro à Tachkent) qui s'attaqua au sanctuaire vénéré de Châh-é Mardan, tombeau supposé du calife Ali, et laissa la vie dans cette entreprise impie.

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Câlins gratuits à Pau

27 Février 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Anthropologie du corps, #Spiritualités de l'amour

Samedi dernier 25 février, place Clemenceau à Pau de 13h30 à 16h30, cinq Palois se sont installés place Clémenceau pour proposer des câlins aux passants sous la pancarte "câlins gratuits". La campagne "Free Hugs" lancée en 2004 fait des émules tous les ans dans tous les pays. Une des organisateurs Amina Bouzaboun, animatrice sur radio RPO, sur Facebook a annoncé que l'opération serait recommencée.

A New York l'an dernier, le "free hug" était topless... Attention, toute cette démarche procède d'une philosophie hindouiste qui produit des effets énergétiques spirituels qui ne sont pas forcément positifs.

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Les mandéens

27 Février 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées, #Christianisme

On les a appelés mandéens ou mandaïtes, ils sont disciples de Saint Jean Baptiste. Il n'en resterait que 65 000 dans le monde. Beaucoup vivaient en Irak mais n'y ont plus leur place depuis la chute de Saddam Hussein.

Leur persécution fait penser à celle des Yézidis. Il y a peu (le 22 février) une yézide m'expliquait par mail : 

"I know Sabians of course, they are amazing nation, i have some friends of them, they are very peaceful people.

They and Yazidis are the oldest people in Iraq with history 7000-8000 years.

I am in love with their ideologie, they believe in power of Nature."

Clément Huart (1854-1926) dans un compte rendu de mission de Jacques de Morgan de 1889-1991 publié en 1904 écrivait :

Les mandéens
Les mandéens
Les mandéens
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La nudité des quakers

25 Février 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées, #Nudité-Pudeur en Europe, #Christianisme

J'ai parlé dans mon livre "La nudité, pratiques et signification" de la nudité des Ranters qui était une secte radicale libertarienne de la période de la guerre civile anglaise (et qui,à certains égards me fait penser au quintinisme). Mais j'aurais pu citer aussi celles de certaines quakers.

L'historienne Diana Rapaport a récemment (en 2007) ressuscité le souvenir de  Lydia Wardwell, la quaker qui, forcée par le gouverneur de Nouvelle Endicott du Massachusetts à assister aux offices puritains, se  rendit totalement nue à la "meeting house" de Newbury au printemps 1663 malgré la froidure pour témoigner de la nudité des sermons du prédicateur (voir aussi la Revue d'Histoire moderne de l'année 1934, p. 118). Il y eut aussi Deborah B. Wilson, quelque temps après, décrite comme "une jeune femme d'une vie très modeste et retirée, et d'une conversation sobre"  qui se dévêtit dans les rues de Salem au nom du Seigneur. L'une et l'autre le payèrent de coups de fouets en public (pour Lydia Wardwell ce fut à Ipswich, tout comme son mari, elle déménagea dans le New Jersey ensuite). Cette dénudation rituelle est une application à la lettre d'un précepte d'Esaïe (Isa. 20:2-4).

"2.l'Eternel avait parlé par l’intermédiaire d’Esaïe, le fils d'Amots. Il lui avait dit : « Va, détache le sac qui est autour de ta taille et retire les sandales qui sont à tes pieds. » C’est ce qu’il fit : il marcha sans habits et pieds nus.
3 L'Eternel dit alors : « Mon serviteur Esaïe a marché sans habits et pieds nus pendant trois ans. C’était un signe et un présage contre l'Egypte et contre l'Ethiopie :
4 de la même manière, le roi d'Assyrie emmènera les déportés égyptiens et les exilés éthiopiens, les jeunes garçons comme les vieillards, sans habits, pieds nus et l’arrière découvert. Ce sera une source de honte pour l'Egypte."

Ces provocations étaient du même ordre que celle du quaker James Nayler (1618-1660) arrivant à Bristol en Angleterre en 1656 sur un âne à l'instar de Jésus-Christ, ses admirateurs criant "saint saint saint" qui eut pour la peine la langue percée, les oreilles coupées et un B au fer rouge marqué sur le front.

"Toutes les extravagances dont certains des premiers Quakers furent indubitablement coupables, malgré la désapprobation officielle de la secte, étaient, comme pour les Puritains, le résultat d'une interprétation sur-littérale de leurs Bibles" écrit la spécialiste Amelia Mott Gummere.

"La passion des symboles et figures renouvelées d'Isaïe et d'Ezéchiel était si violente chez les premiers quakers, lit on à l'article "Quakers" du Grand dictionnaire du XIXe siècle p. 489, que [George] Fox écrivait : 'Plusieurs ont été poussés par le ciel à aller nus par les rues et sous ce règne, en signe de la nudité des hommes du jour, et ils ont déclaré à leur face que Dieu les dépouillerait de leurs dehors hypocrites, pour les laisser aussi nus qu'eux-mêmes ; mais les hommes du jour, au lieu de tenir compte des avertissements des prophètes, les ont fréquemment fouettés ou accablés d'autres outrages'"

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Des nouvelles du livre "La nudité"

22 Février 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Publications et commentaires

"La nudité pratiques et significations" a reçu, lors de sa publication, des commentaires contrastés. Une maître de conf en anthropologie l'avait étrillé en lui reprochant d'être trop partiel. D'autres recensions académiques avaient été plus clémentes, mais Parutions.com avait été hostile aussi et le livre a eu surtout du succès, au début, auprès des bloggeurs comme Lili Castille ou un chroniqueur du Mague, et des journalistes.

Aujourd'hui, grâce à ce livre, mon nom est cité dans des journaux du bout du monde : La Nacion (journal argentin - un journal colombien m'avait aussi cité en 2014 mais sans le titre du livre) le 2 février dernier, ou La Prospérité (République démocratique du Congo), le 20 février.

Mais je suis surtout touché par son succès auprès des Internautes, alors que l'éditeur ne cherche guère à le faire connaître. Sa diffusion repose principalement sur ce bouche à oreille. Ainsi un groupe a été constitué autour du livre sur Facebook, qui compte plus de 500 membres. Et récemment je tombais sur ces commentaires très touchant sur Priceminister.com :

* * * * * La nudité c'est quoi ?

par le 28/02/2012

Belle étude que nous propose là, Christophe Colera. Très documentée, sans prosélytisme elle retrace le rapport des société à la nudité à travers les ages et les différentes civilisations.

* * * * * Bien documenté et passionnant, tout simplement!

Ce n'est pas tous les jours que l'on reçoit 5 étoiles pour ce que l'on fait.... J'apprécie que les commentateurs soulignent ma neutralité et le refus de faire du prosélytisme. Un des buts du livre était en effet d'arriver à traiter le thème sur un mode qui ne soit ni hostile ni apologétique. Depuis 9 ans, ce soutien des lecteurs m'aura été précieux.

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La nudité chez les Yézidis

14 Février 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur au P.O. et au Maghreb

Joachim Menant en 1892 évoquait (p. 135 ici) cette anecdote relatée par l'archéologue anglais Austen Henry Layard, dont il fut témoin à son arrivée au sanctuaire yézidi de Lalish (au nord de la Mésopotamie) qui revêt une couleur très particulière dans le contexte actuel où les forces de sécurité irakiennes viennent d'arrêter deux esclavagistes de Daech à Mossoul.

En se promenant tout autour des habitations, Layard aperçut des femmes occupées à faire leurs ablutions dans le principal torrent, pour se préparer à la fête du lendemain ; car personne ne peut entrer dans la vallée de Sheikh-Adi sans avoir purifié son corps et ses vêtements. Pour se purifier, les femmes faisaient leurs ablutions dans un état de nudité complet, sans se préoccuper des personnes qui pouvaient les voir. Il importe de noter que les hommes, de l'autre côté de la colline, se livraient aux mêmes ablutions, loin des regards des femmes. Quoi qu'il en soit, cette coutume, à laquelle les femmes s'abandonnent avec la plus sincère naïveté, n'a pas peu contribué à accréditer le fâcheux renom qu'on prête aux mystères de leur culte. En général, cette pratique a lieu toutes les fois qu'on se prépare à une cérémonie sacrée ; elle est donc assez fréquente, et les Nestoriens n'y font aucune attention ; mais il n'en est pas ainsi des Musulmans, si jaloux de leurs femmes. Aussi Mohammed-Pacha, qui, dans une autre circonstance, fut témoin avec Layard d'une de ces cérémonies, s'écria plein d'indignation que ces femmes étaient sans pudeur, les hommes sans religion et les chevaux sans frein ! Il trouvait que ces mécréants étaient plus sales que les Arabes et valaient moins que les bêtes des champs.

La journaliste yézidie Nareen Shammo que j'ai interrogée à ce sujet m'a répondu que Layard faisait peut-être référence à la fontaine sacrée de Kania Spi (Kaniya Spî - source blanche) à Lalish où les femmes encore de nos jours lavent leurs bébés avant la première visite au sanctuaire. Mais en fait Layard parle d'une rivière aux abords de Lalish et non d'une source sous le temple comme Kaniya Spi.

 

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Mandéisme (suite)

12 Février 2017 , Rédigé par CC

Il semble que ce soient les pères de l'Eglise qui aient développé la thèse des origines juives du mandéisme.

Elkasaï ("Force cachée") personnage individuel ou pseudonyme d'un groupe, qualifié de "parthe" par Hippolyte de Rome cent ans plus tard, juif selon Epiphane de Salamine, aurait proclamé la force du baptême en l'an 3 du règne de Trajan (en 100) et reçoit son Apocalypse en 114 lors de la conquête romaine de la Parthie. GRS Mead a écrit sur le livre d'Elxai.

L'organe antisémite France d'hier et de demain du 15 avril 1911 p.4 parle de Maimonide " né à Bassorah, en Mésopotamie, c'est-à-dire près du pays de ces Mandaïtes judaïsés qui furent, au IIIe siècle, les pères du Manichéisme et qui sont de vieilles connaissances pour nos lecteur ". Le problème est que Maïmonide est né à Cordoue et non Bassorah et les mandaïtes sont dans la plaine de Ninive....

Son alter ego La Bastille p. 4 du 17 juillet 1909 publiait un article de Louis Dasté sur les mandaïtes dans la série "la franc-maçonnerie est-elle d'origine juive ?" "Le Mandaïsme, la greffe juive entée par Manès" (1).

Mais cette origine juive est démentie par Alfred Loisy en 1934, dans "Le mandaïsme et les origines chrétiennes" (eds Emile Nourry),qui soulignait que l'image de l'homme sauveur qui apporte la lumière incarnée par Jean Baptiste venait du zoroastrisme iranien.

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(1) Article de Louis Dasté :

Nous avons parlé la semaine dernière du Mithriacisme, qui fut l'arbre sur lequel Manès enta une greffe juive. Aujourd'hui nous parlerons de cette greffe juive : le Mandaïsme.

Déjà en 1844, M. Matter, dans son Histoire critique du Gnosticisme, pressentait le grand rôle qu'avait dû jouer le Mandaisme dans le passé :

Les Mandaïtes (écrivait-il), auxquels on donne aussi les noms de Nazaréens, de Sabiens et d'Hémérobaptistes sont peut-être ceux des théosophes de l'Orient qui méritent le plus de recherches spéciales. (Matter, Hist., t. III, p. 114, 115.)

Et il ajoutait plus loin :

Il est un fait curieux à signaler dans l'histoire du Mandaisme et du Gnosticisme, c'est que le premier s'est attaché à l'Orient et y est demeuré confiné comme il l'est encore tandis que le Gnosticisme s'est constamment dirigé vers l'Occident : que tous les chefs de ses écoles se sont portés vers Rome, l'Espagne ou la Gaule. On dirait que les chefs des deux systèmes s'étaient entendus pour se partager le monde connu. (Matter, III, p. 207.)

M. Matter eut là une remarquable intuition. Si en effet les chefs des écoles gnostiques furent les Juifs de Gnose que nous avons montrés à l'oeuvre, — les fondateurs du Mandaisme, nous allons le voir, furent eux aussi des Juifs ! Et après que la Gnose eut couvert l'Occident de ses hérésies, Manès (le Juif Manès, ont dit à Simonini les Juifs italiens !) va faire du Mandaïsme une religion conquérante qui s'étendra, vers l'Orient avant d'envahir tout Je monde connu. Mais les chefs des deux systèmes, la Gnose et le Mandaïsme-Manichéïsme, qui chacun à son tour et durant des siècles agitèrent l'univers, s'étaient d'autant mieux entendus qu'on réalité ils n'avaient tous qu'une seule et même tête : la Kabbale juive.

C'est au sud de la Babylonie (où la Kabbale juive était née, cinq siècles auparavant, de la. pénétration du Judaïsme par les idées et les traditions chaldéennes, assyriennes, etc.) que naquit aussi le Mandaisme au Ier siècle de notre ère.

Bans ce pays de Characène (ou Saracène, d'où : les Sarrasins) qui fut l'un des plus beaux jardins de la terre grâce à d'admirables canaux, il n'y a. plus que dos marais malsains où végétaient encore en 1881 quatre mille Mandaïtes. Us ont conservé avec une étonnante persistance leurs antiques traditions où se mêlent, avec les vieilles cosniogonies et astrologies cJialdéennes,

des récits juifs implantés là pendant la captivité de Babylone ou à l'époque de la composition du Talmud. (M. Babelon, Les Mandaïtes extr. des Annal, de Philosoph. chrétienne, Paris, 1881, p. 20.)

Le nom de ces sectaires vient de

....Manda ..., expression essentiellement sémitique qui signifie Science, Gnose, de sorte qu'au point: de vue étymologique Mandaïte est l'équivalent de Gnostiques. Quant aux doctrines religieuses, il n'en est pus tout à fait de mémo, bien qu'un grand nombre des croyances de la Gnose se rencontre également dans les livres des Mandaites. — On désigne aussi les Mandaïtes sous le nom de Nazaréens qu'on retrouve assez fréquemment employé dans leurs livrs ; ce qualificatif a été appliqué aux Mandaïtes parce que saint Jean-Baptiste, dont ils ont fait le chef spirituel de leur secte, était de Nazareth en Galilée. (M. Babelon......p. 10.)

..... (Tandis que) l'astronomie, les sciences physiques et médicales du Talmud étaient empruntées aux livres chaldéens, des emprunts analogues ont été faits par les Mandaïtes à la Bible, au Talmud, aux doctrines de la Kabbale juive. (M. Babelon, p. 27.)

On voit dès lors qu'on a raison d'attribuer au Manichéisme une origine juive, s'il est issu du Mandaïsme fabriqué lui même avec des emprunts faits au Talmud et à la Kabbale jinve. Mais voici des précisions bien plus grandes.

La langue dans laquelle sont écrits les livres des Mandaïtes est un dialecte araméen fort apparenté au syriaque, mais singulièrement corrompu. (M. Babelon , p, 20.)

Remarquons que l'araméen était la langue parlée en Judée au temps du Christ, alors que

saint Jean-Baptiste est le prophète de la religion des Mandaïtes : ils le regardent comme le médiateur entre Dieu et les hommes. (M. Babolon , p. 27.)

Mais qui donc opposa aux fidèles du Christ cette secte des Mandaïtes pour laquelle le ATai Christ était celui qui ne fut en réalité que son précurseur ? — Un Juif Kabbaliste nommé Elhasaï ou Elxaï, celui-là même que le Juif d'Institut Franck, dans son livre sur la Kabbale, nous a présenté comme un partisan de la thèse Kabbaliste qui voit dans le Saint-Esprit un être féminin :

Vers la fin du 1er siècle de notre ère,... il surgit chez les populations dos environs de Bassora qui formaient le royaume de Mésène et de Characène, une sortie d'homme inspiré, de réformateur religieux du nom d'Elhasaï. Ce personnage, originaire du nord-est de la Perse ... et initié à. la fois aux dogmes chrétiens et aux doctrines sabiennes (ou chaldéennes) qui remplissaient l'Orient à cette époque, paraît, être le véritable apôtre historique des Mandaïtes. C'est du moins l'opinion de M. Chwolsohn qui croit avoir démontré que les sectaires appelés par les Pères de l'Église d'Orient les Elhasahites ne sont autres que les Mandaïtes... M. Renan a suivi l'opinion de Chwolsohm et admis l'identité des Elhasahites et des Mandaïtes. (Renan, Jiisl. des Langues sémiliq., p. 251.) (M. Babelon , p. 21.)

M. Babelon écrit encore :

...La secte dont nous étudions les croyances regardait saint Jean-Baptiste comme son fondateur et son chef spirituel. Ce fut sans doute Elhasaï qui répandit chez les Mandaites le culte de saint Jean. (M. Babelon , p. 52.)

Mais n'ayons garde, d'oublier qu'Elhasaï, le singulier apôtre des Mandaïtes, était un Juif Kabbaliste et gnostique, au dire de Franck, Juif d'Institut. Et n'oublions pas non plus que les Mandaïtes étaient eux-mêmes un mélange de Chaldéens et de Juifs qui vivaient dans un pays colonisé par les Juifs à plusieurs reprises.

Or, au Juif de Perse Elhasaï — qui joua dans le manichéïsme ou Mandaïsme le même rôle de précurseur qu'avait joué dans la Gnose le Juif Simon le Mage — a précisément succédé Manès, né lui aussi en Perse: LE JUIF MANÈS, ont dit à Simonini les Juifs italiens, nous ne saurions trop le répéter ! Et le Juif de Perse Manès fut pour le Manichéisme (hérésie destinée à mordre sur l'Orient persan et dualiste !) ce que le Juif d'Egypte Valentin avait été pour la Gnose (hérésie destinée à mordre sur l'Occident pénétré des mysticismes isiaque et éleusinien) !

Cent ans environ après l'apparition d'Elhasaï, naquit Manès, de parents mandaïtes, et élevé dans les croyances mandaïtes jusqu'à l'âge de 24 ans, époque où il conçut l'idée de fonder lui-même une religion. Faut-il s'étonner que le Manichéisme contienne tant de croyances grossières, si son point de départ se trouve dans les Livres Mandaïtes ! (M. Babelon , p. 22.)

Faut-il s'étonner davantage que les Juifs italiens aient pu dire au commencement du XIXe siècle à Simonini que Manès était de leur race, alors que tant de recoupements nous font trouver le Juif dans le Mandaïsme, source du Manichéisme, comme dans la Gnose ?"

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Jésus est-il né en 100 av JC ?

7 Février 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées

GRS Mead (1863-1933) fut un membre de la Société de théosophie en Angleterre. Il publia en 1903 une étude, "Did Jesus Live 100 B.C.?: An Enquiry Into the Talmud Jesus Stories, the Toldoth Jeschu, and Some Curious Statements of Epiphanius--Being a Contribution to the Study of Christian Origins " qui réunissait tous les arguments pour prouver que Jésus fut un rabbin qui vivait sous le règne de Jannai en 100 av. JC et non sous la tutelle impériale d'Auguste autour de l'an 0. Il utilise pour cela divers écrits talmudiques, dont le Toledot Yeshu mais pas seulement et aussi les écrits anti-hérétiques de l'évêque Epiphane de Salamine (v. 315-403 qui était né juif et connaissait bien les traditions talmudiques). Selon ces écrits Jésus serait le fils illégitime d'un légionnaire des troupes romaines de Grèce (avant même les guerres de Pompée), qui aurait volé en Egypte (en les écrivant sur son bras) des formules secrètes qui lui permettaient de se proclamer messie en accomplissant des miracles comme guérir le malades ou marcher sur l'eau, ce qui lui aurait valu d'être exécuté. Il aurait  trouvé au Ier siècle av JC des disciples en Galilée et dans des communautés de mystiques thérapeutes en rupture avec les sacrifices sanglants des prêtres de Jérusalem, des groupes qu'on a pu appeler nazoréens, assimilés aux esséniens ou aux disciples de Jean-Baptiste qui pratiquaient la purification quotidienne par l'eau, autant de traditions judéo-chrétiennes mêlées à la Gnose que Paul de Tarse connaissait bien et combattit au Ier siècle ap JC.

GRS Mead écrit, dit-il, pour permettre aux chrétiens et aux juifs de se respecter davantage mutuellement. Il estime que le christianisme, s'il repose sur des falsifications de faits tout comme la tradition talmudique, doit être compris au niveau gnostique métaphorique. Jésus est l'époux de la Sophia divine qui est le Saint Esprit, comme messie il est appelé à renaître plusieurs fois en chacun de nous. Marthe, Marie et Lazare comme leurs noms même l'indiquent sont des allégories de cette résurrection possible. Il s'appuie encore sur Epiphane de Salamine pour rappeler que la fête de Noel, date de l'entrée de Jésus dans le monde par la chair, fut choisie pour coincider avec le solstice, c'est à dire les Saturnalia romaines, les Kronia d'Alexandrie et leur équivalent égyptien du même jour, au cours desquelles les chorê (jeunes filles) célèbrent celui qui naîtra de la Vierge (tout comme les Arabes nabathéens) tandis que l'épiphanie serait, au niveau gnostique, l'image de sa naissance par l'esprit.

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