Paganisme, christianisme, traumas et inconscient
Dans Histoire et Trauma : La folie des guerres (p. 285-286), les psychanalystes Françoise Davoine et Jean-Max Gaudillère reprenaient à propos du "champ des traumatismes" et de leur résolution par les rituels dont ils observaient l'efficacité dans la guérison de problèmes transgénérationnels chez leurs patients, citaient cette phrase Lacan : "Ce fameux champ sur lequel les lois humaines ne sauraient déborder, quel est-il ? On nous dit - C'est là que règnent les lois non écrites, la volonté, ou mieux la Dikè des dieux. N'oublions pas que nous sommes depuis quelque temps sous la loi chrétienne, et pour retrouver ce que c'est que les dieux, il faut que nous fassions de l'ethnographie. (...) En d'autres termes, ce champ ne nous est plus guère accessible que du point de vue de l'extérieur, de la science, de l'objectivation, mais ne fait pas partie pour nous chrétiens formés par le christianisme, du texte sur lequel repose effectivement la question. Ce champ des dieux, nous chrétiens nous l'avons effectivement balayé, et c'est justement de ce que nous avons mis à la place qu'il est question à la lumière de la psychanalyse" (Le Séminaire. Livre VII p. 301).
Lacan annonce ici déjà Devereux, ou Tobie Nathan, dont j'ai connu d'illustres disciples en France. Je n'approuve pas bien sûr la visée psychanalytique, ni plus largement psychologique qui est une réduction inadmissible (et pourtant universitairement hégémonique depuis deux siècles) du problème du monde invisible. Mais l'espace clinique permet d'observer presque "in vitro" l'articulation entre action angélique (déchue ou non) et problématique des affects, et donc les cas que nous présentent les psychologues à ce sujet, quand ils sont présentés honnêtement peuvent être bons à étudier.
On observe que Lacan, comme les auteurs du livre qui le citent, font du christianisme une sorte de "province" d'un inconscient qui resterait essentiellement païen (ce qui est un peu la nature aussi du subconscient collectif jungien). Or si la remarque est topographiquement vraie (songeons au Val des Nymphes), elle ne l'est pas spirituellement. Mais se peut-il que l'hégémonie du christianisme dans le monde invisible n'ait pas son reflet dans la chair d'une manière ou d'une autre - as above so below ?
La provincialisation du christianisme à l'égard du paganise par les psychanalystes est symétrique de l'intéressante tentative par Simone Weil (et aussi des missionnaires jésuites avant qu'ils ne prennent le parti inverse), de provincialiser une partie du paganisme (le plus lumineux, celui des poètes et des philosophes), à l'égard du christianisme comme première manifestation de l'Esprit saint avant la Révélation. Notez que la démarche de Simone Weil, paraît, pour sa part, cautionnée sur le plan mystique (outre les propres apparitions de la philosophe) par un message de Jésus à Alexandrina de Balazar (voyez en 7e minute de cette vidéo, qui identifie le christianisme à la philosophie de Socrate, il est dommage que le présentateur ne détaille pas un peu plus), mais est-elle vraiment ouverte à tous les "hommes de bonne volonté" ?
Sur la charnière entre paganisme et christianisme, il faudrait que je revienne sur la définition de "philosophique" dans la philosophie grecque païenne, et sur le problème de la sibylle de Cumes (dans son rapport aux nymphes mantiques notamment), mais on pourrait aussi traiter la chose sous l'angle du rapport de Paul au stoïcien Cratès, ou des emprunts de l'Ancien Testament aux sagesses païennes (sumérienne, assyrienne, babylonienne, égyptienne grecque).
Les coupeurs de feu coalisés contre les incendies
On sait que naguère les sorciers américains s'étaient ligués contre Trump en 2017. Mon interlocutrice du 27 mai 2023, me faisait savoir ce weekend qu'une même coalition de manipulateurs du monde invisible s'était constituée contre les incendies dans les Landes en 2022.
Voici comment elle m'a présenté la chose dans un mail du 29 mai :
"En ce qui concerne la communauté des coupeurs de feu, à la base je n'en fais pas partie.
C'est un ami magnétiseur qui m'avait demandé de me joindre à eux à titre exceptionnel lors des grands incendies des Landes l'an dernier.
Je l'ai fait au cas où cela servirait vraiment à quelque chose.
Du peu que j'ai pu voir de cette communauté j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de charlatans qui jouent aux apprentis sorciers.
Cela ne m'a pas plu du tout..."
Néanmoins, selon elle, les incendies ont pris fin le lendemain de cette action collective. On ne saura jamais (ici bas en tout cas) si cela est dû à cette action ou pas. Comme le souligne le Rav Dynovisz dans une de ses vidéos en décortiquant le miracle de la sortie de la Mer Rouge et celui de la manne, le surnaturel se cache dans le naturel, de sorte que même les prodiges peuvent souvent trouver des débuts d'explication rationalistes afin que tout le monde ne soit pas poussé à rechercher les causes ultimes des choses dans l'ordre du spirituel.
A noter que cette dame, à la différence de mon ostéopathe dont je parlais ici, dissocie l'aptitude à couper le feu des formules rituelles qui lui sont associées et qui, selon elle, ne seraient que des "christianisations" artificielles de ce pouvoir.
Je laisse de côté ici la question complexe de savoir si les actes des coupeurs de feu sont néo-païens (ou archéo-païens) ou solubles dans le christianisme, s'ils relèvent par nature des Ténèbres ou de la Lumière...
Au Val des Nymphes, à La Garde-Adhemar
J'échangeais hier avec une dame qui est accoutumée aux expériences paranormales (quoiqu'elle les fuie car cela gène sa vie). Je rapporte ici son propos sans jugement de valeur (sous l'angle purement sociologique) et j'ajouterai un ou deux mots sur son "background" comme on dit, tout en veillant à anonymiser complètement son vécu évidemment, dans l'esprit de mon enquête sociologique sur les médiums parue en 2017.
"Nous roulions sur une petite route de la Drôme Provençale.
À un moment j'ai vu sur le bas côté un chemin qui descendait. J'ai alors ordonné très brutalement à mon pauvre mari de s'arrêter parce qu'il fallait que j'aille voir si le sanctuaire existait encore. (C'est ce que je lui ai dit au moment).
Je suis descendue en courant et je suis arrivée sur le site d'une chapelle romane, avec à quelques mètres d'elle un grand bassin circulaire, alimenté par une source. Dans mon esprit, seules manquaient les colonnades du nymphée (c'était au Val des Nymphes, à Lagarde-Adhemar).
Je suis restée un moment près du bassin dans un état un peu second, puis nous sommes repartis."
Cette dame née en 1967 est petite fille d'une guérisseuse, elle dit recevoir parfois des messages bizarres, y compris de défunts (récemment par exemple de son beau-père défunt qui lui adresse une remarque amusante sur le comportement de son mari dans son enfance) dans un demi-sommeil. Elle peut percevoir des choses positives ou négatives sur des objets (par exemple elle a pu identifier qu'un objet de brocante avait pu être utilisé pour du vaudou, en sentant une odeur de sang sur lui, et cette utilisation a été confirmée ultérieurement). Elle a un rapport physique positif fort à Notre Dame de Guadalupe et un négatif à la vierge noire de Rocamadour. Elle pense que la Vierge Marie c'est Isis et que l'Eglise a usurpé les lieux de culte païen (ce qui était aussi l'avis de ma médium de 2015 et de la plupart des adeptes du New Age). Cela ne l'empêche pas de faire donner des messes pour les défunts (elle a été inspirée de le faire pour sa belle-mère peu après son décès) et de brûler des cierges pour eux dans les églises.
Je me suis un peu intéressé à ce Val des Nymphes qu'elle évoquait en parcourant les articles d'un certain Alexandre Chevalier, historien, dans les numéros de 1928 et 1929 de la revue "Le Tricastin : histoire, arts, littératures, tourisme"... Une de mes motivations fut que ce lieu partage beaucoup de caractéristiques communes avec le bois de la Sainte-Baume dont j'ai parlé il y a neuf ans ici, localisation possible (avec le vallon de St-Pons) du bois sacré près de Massilia dont parle Lucain dans son intrigante Pharsale (sur la guerre civile entre César et Pompée). Et puis, j'avais envie de creuser la problématique des eaux que j'ai abordée ici , ici, ou là.
Chevalier évoque cette dernière dès les premières pages de son étude en mentionnant qu'il se trouve au Val des Nymphes comme on pouvait s'y attendre beaucoup de sources qui, à l'époque du statisticien Delacroix (1835) étaient chaudes.
Pendant un temps les érudits locaux dénièrent le rapport du lieu avec les nymphes. On attribuait son nom aux grottes (nymphées) ou même à des abeilles nouvelles qu'on appellerait nymphes.
Le lieu est abrité des vents. Les essences y sont nombreuses à commencer par le chêne blanc, et le chêne-vert, le buis, le platane, le grenadier, le peuplier noir, le charme, ce qui le disposait à être un sanctuaire celte (Camille Julian a avancé que peut-être ceux-ci choisissaient les bois à essences variées comme sanctuaires pour y faire sentir que leur déesse mère avait tout engendré, à l'opposé des dieux grecs qui avaient des plantes attitrées).
Les eaux des plateaux calcaires ruissellent jusque là et jaillissent en sources (dont beaucoup furent détournées par la captation faite en 1896-98 pour approvisionner le village en eau potable).
Chevalier évoque le bassin rectangulaire qui a laissé ma correspondante indifférente ("piscine qui ne manque pas de caractère"), puis en vient au grand bassin.
On a retrouvé au village un autel dédié aux Matrae, les divinités maternelles champêtres celtes, guérisseuses et protectrices des moissons et des mariages.
"D'après les monuments recueillis à Lyon, à Vienne, à Allan, à Vaison, etc.. etc., nous dit Chevalier, les Matrae sont le plus souvent représentées par un groupe de trois jeunes femmes généralement assises à la physionomie bienveillante et grave, vêtues d'une robe étroite fermée autour du cou, d'une tunique à manches courtes serrée à la taille et d'une sorte de peplum. Leurs cheveux abondants, rassemblés en torsades sont ornés parfois d un bandeau auquel est fixé un voile tombant de chaque côté du cou. Elles portent dans leurs bras des fleurs et des fruits ou présentent ceux-ci dans des plats, des patères, des cornes d'abondance. Quelquefois elles sont représentées ayant dans les mains un fuseau et une quenouille ou bien tenant un enfant sur leurs genoux. Une belle triade de Matrae est celle que représente le bas-relief des Tremaïe, dit des Trois-Maries, taillé dans un rocher écroulé du plateau des Baux (Bouches-du-Rhône), au-dessus du vallon d'Entreconque, où jaillissent de magnifiques sources. "
L'auteur en vit une représentation sommaire dans une pierre d'une ferme de Saint-Vincent-Trois-Châteaux qu'il suppose pouvoir provenir du Val des Nymphes. On leur offrait des friandises, des fruits, des fleurs, des truies fécondes.
Après la conquête romaine elles furent honorées parmi les Nymphes comme cela ressort des autels de Fumades dans le Gard. Pur Chevalier, le quartier Magne porterait le nom de la Magna Mater (Maïa, la parèdre de Teutatès-Mercure-Saint-Michel patron de la paroisse - Chevalier lui applique peut-être à tort ce titre qui est normalement celui de Cybèle) celte (et non d'une tour) dont les Matrae formeraient un culte plus accessible plus centré sur les sources.
Il y a aussi à proximité du bassin des cuves à sacrifices (quoique certains historiens leur prêtent un usage purement domestique). Selon Chevalier la présence même de l'église romane (ruinée en 1620) en atteste car Grégoire le Grand ordonna l'édification de ces églises sur les lieux de sacrifices païens.
En outre le site est bordé de tumulus mortuaires datant de l'époque de Halstatt et de la Tène, ce qui en faisait un plutonium (comme celui de Cumes où la Sibylle prophétisait tel que décrit par Strabon) dédié à Sucellus-Pluton, le dieu au maillet dont on a retrouvé un autel non loin de là.
Chevalier va jusqu'à supposer que des peuples de toute la Gaule se sont rendus là, et même Hannibal avant de franchir les Alpes. Le saint des saints en fut le nymphaeum romain situé sur la plateforme rocheuse qui domine la piscine (voyez ce que dit Peter Brown - "Le Renoncement à la Chair" - sur les jeunes filles nues en public qui s'ébattaient dans les piscines dédiées aux nymphes même quand le christianisme se répandait).
Un monastère bénédictin y fut créé au VIIIe siècle, réformé ensuite en s'affiliant à Cluny.
Au total donc la thèse de Chevalier valorise beaucoup la racine celtique du sanctuaire, mais elle reste très hypothétique. Je pense qu'on peut la consulter surtout comme témoignage de ce qu'on peut échafauder comme suppositions par recoupement avec ce qu'on croit déjà savoir d'autres sites gallo-romains. et cela peut nourrir une réflexion anthropologique sur la combinaison eau-forêts-fécondité-séjour des morts, mais avec un gros point d'interrogation au bout de tout cela.
Trente-sept ans plus tard, l'abbé René Avril, dans "La Garde-Adhémar Notre-Dame-des-Nymphes et l'église paroissiale" (1966) rapportait une conversation qu'il avait eue avec le chanoine Jules Chevalier (un frère d'Alexandre Chevalier) à propos du sanctuaire païen insistait sur l'origine grecque du culte des nymphes, et voyait plutôt dans "Matris" un "datif pluriel décadent" (et non une racine celtique). Il évoque les lieux de sacrifice dont il dit qu'ils ont pu servir à des druides puis au culte de Mithra (d'où la possible présence d'un camp romain, à Magne (dont il rapproche l'étymologie de la Tour Magne de Nîmes et non de la Magna Mater).
Je crois que ma correspondante ne sait toujours pas pourquoi elle a ressenti ce besoin irrépressible de s'arrêter à cet endroit (elle est souvent immobilisée par certains lieux, et cela s'impose à elle tout comme une fois une décorporation à l'image de cette personne ici). Peut-être un rapport individuel ou ancestral particulier à l'eau ou aux esprits de l'eau (stoicheia) ?
Joseph d'Arimathie et le Graal en Mayenne et Normandie
On a vu à la suite d'Henri Martin que l'imaginaire celtique qui tournait autour du Graal et de Joseph d'Arimathie pouvait être lu comme une fusion entre l'évangile apocryphe de Nicodème et les traditions celtiques autour des bassines sacrées. Knight et Lomas dans "The Second Messiah" attribuent à l'initiative de Guillaume de Malmesbury. Il précisent aussi (p. 91) que "l'Eglise celtique, qui avait ses racines dans le christianisme alexandrin et s'étendait sur l'Irlande, l'Ecosse, le Pays de Galles et le nord de l'Angleterre, croyait que les femmes avaient un droit égal à la prêtrise, et elle a maintenu cette opinion jusqu'à son absorption par l'Eglise romaine catholique en 625 (Wikipedia donne 663-664), au synode de Whitby. Il est rapporté que les Pères de l'Eglise reconnaissaient l'autorité de Marie (Madeleine), tandis que les historiens de l'Eglise ultérieurement se sont focalisés sur sa réputation de prostituée.
Il est connu que l'absolution utilisée par l'Ordre des Templiers était singulièrement hétérodoxe. Un précepteur templier, Radolphe de Gisisco précisait que l'absolution en français et non en latin en ces termes : "Je prie Dieu qu'il pardonne nos péchés, comme il a pardonné à Marie Magdelene".
Il y aurait selon eux une sorte de filiation entre Joseph d'Arimathie, la gnose alexandrine, Marie Madeleine, l'Eglise celtique, les Templiers.
Un autre franc-maçon, Georges Bertin (ex vice recteur de l'université catholique de l'Ouest, auteur de deux livres sur les druides et deux sur la quête du Graal, décédé en 2022), qui avait été central au sein du Cercle d'Études Nouvelles d'Anthropologie (C.E.N.A.) explique dans cette vidéo à la minute d'1h03 qu'on trouve une forte présence de Joseph d'Arimathie en Mayenne et Normandie.
Selon Robert de Boron, Joseph d'Arimathie passe 42 ans en prison en se nourrissant du graal et de paroles mystérieuses que lui délivre Jésus à l'origine de l'ésotérisme chrétien. Le fils de Vespasien guéri par Ste Véronique libère Arimathie qui voyage jusqu'en Gaule avec trois saintes femmes (Marie Salomé, Marie-Cléophas - et non pas Marie l’Egyptienne comme le dit Bertin dans la vidéo - , Marie Madeleine), d'abord par les Saintes Maries de la Mer. Ils suivent la route de l'étain (oncle de Jésus il se serait enrichi en faisant le commerce de l’étain avec les Cornouailles et son neveu et lui auraient recueilli à Avalon l'enseignement secret des druides). Ils passent par le Mans – il existe une catacombe égyptienne dans le sous-sol du vieux Mans, on sait donc que c'était une voie de passage qui va du pays des gaulois sénomans jusqu’à Fécamp). A Montsûrs dans le diocèse de Laval se trouve une chapelle des Trois Maries. A Saint Fraimbault de Lassay (dont le fondateur auvergnat a pu inspirer le personnage de Lancelot du Lac) se trouvent, découverts par l'érudit local René Bansard (1904-1971), un calice et un trèfle sur une des douze pierres tombales de réemploi qui ont été utilisées pour construire l'église : Lancelot est le valet de trèfle, et la coupe est le Graal - cette dalle a pu être la stèle mortuaire de l'ermite Saint Fraimbault. A Fécamp à l'abbatiale de la Sainte Trinité on montre encore une ampoule qui aurait contenu le sang du Christ avant de partir pour Avalon. Les ossements de Saint-Fraimbault ont été transférés à Senlis par la femme d'Hugues Capet (Adélaïde princesse d'Aquitaine) pour en célébrer le culte et Aliénor d'Aquitaine (qui fit venir Chrétien de Troyes à Domfront) organisa à Senlis une grande fête en hommage au saint.
En 2016, Georges Bertin organisa un voyage à Glastonbury (au sud de Bristol) sur les traces du roi Arthur.
Je ne crois pas que ce genre de "territorialisation" de l'imaginaire autour du Graal soit d'un grand intérêt pour la spiritualité. Mais cela permet simplement de comprendre certaines connexions entre diverses traditions autour de figures bibliques connues, certaines créations littéraires célèbres et des terroirs d'Angleterre et de France.
A propos des slows
J'écoutais hier une interview de l'écrivain Frédéric Beigbeder datant de 2022 dans l'émission de Patrick Simonin sur "France 5" "L'invité". Il y déclarait à propos du slow dans les années 1980 en minute 4'47 :
"Avec les slows, on pouvait aller voir une fille qu'on ne connaissait pas et être serré contre quelqu'un, contre une inconnue pendant trois minutes, quatre minutes, quelle merveille ! (...) et en fait comme on était contre quelqu'un pendant la durée de la chanson, et que la musique est tellement... les slows c'est quelque chose de déchirant, on en tombait amoureux en fait... on pouvait tomber amoureux plusieurs fois en une heure... c'était quelque chose d'étrange... c'est quelqu'un qu'on ne connaît pas, et on le serre contre soi. C'est l'antithèse de la distanciation (de l'époque du Covid). On est là à avoir ce cadeau merveilleux. Et alors quand il y avait le quart d'heure américain c'était encore mieux car on était invité par une femme".
Cela m'a évidemment rappelé le slow le plus marquant de toute ma vie, que j'ai vécu dans nuit du dimanche 1er au lundi 2 novembre 1987.
J'en ai facilement retrouvé la trace dans mon journal de l'époque (2/11/1987).
"Hier soir, écrivais-je, au club Clan Campbell, j'ai obtenu deux slows avec M***. Deux slows exquis, l'un contre l'autre, le rêve d'une semaine. Si j'avais une définition à donner du paradis terrestre, je dirais : une vie entière à danser un slow avec M***.
Cette attitude de ma cavalière sur la piste de danse, sa tendresse docile, répondait à mes attentes. En dehors de cela, plus ou moins ostensiblement elle me fuyait. Je trouvais son attitude ambiguë à mon égard, mais l'était-elle vraiment ?
Quoi qu'il en fût, il fallait que j'en eusse le coeur net, et, lorsque la première série de slows s'acheva, je me retrouvai à nouveau bêtement dans l’effroyable doute, comme l'avais été tant de fois dans ma vie. Il n'est rien de pire que d'être entre chien et loup, d'avoir peur des éclaircissements autant qu'on les désire, et de ne voir aucune circonstance débrouiller la situation.
Le slow était notre seul point de rencontre, de communion même; Je priai donc pour que les rythmes de cette discothèque ralentissent, et que j'eusse le courage d'inviter une dernière fois M***. Je méditais, et l'idée que je réussisse à sortir avec elle n'avait aucune prise sur moi. Il fallait obtenir un 'non' sans appel, et l'obtenir dans les règles de l'art sans avoir rien à se reprocher comme maladresse ou lâcheté. Les autres qui me voyaient seul me croyaient triste, certains savaient cependant vers qui je tournais mes pensées. Je remercie Dieu pour l'élan de courage que vers 1h30 il me donna. Lorsque vint le dernier slow, je requérais M** qui consentit.
Par bonheur, elle avait envie de parler. Elle retirait par intervalles la tête de contre mon épaule. Elle commença par me parler des relations entre les gens de la classe. Elle dit que sans moi ce soir pour danser avec elle, elle eût été bien délaissée".
Je passe la suite du récit qui raconte comment la fille, au delà de sa "tendresse docile" au moment du slow, finalement m'attira plutôt sur le terrain de l'amitié alors que tous mes petits camarades étaient persuadés que nous "sortions ensemble", comme on disait. Le texte comporte aussi ensuite une sorte de "flashback" sur les premières heures de la soirée où je raconte les premières danses endiablées (ce fut une des rares fois où je me suis vraiment "lâché" sur une piste de danse dans l'ambiance bon-enfant du Béarn qui me mettait en confiance), et les filles un peu éméchées qui dissertaient sur le "cogito" de Descartes (nous étions une classe de Terminale littéraire qui découvrait la philosophie depuis peu) ce qui éclaire un peu ce qui s'est ensuite mis en place quand la musique a ralenti...
On aura compris qu'il y avait dans ce récit toute l’ambiguïté sensuelle qu'évoquait Beigbeder, laquelle fait qu'on tombe amoureux, mais seulement le temps d'une chanson. J'ai déjà évoqué l'action de la musique sur l'âme à propos de Hildegarde de Bingen. C'est un thème très connu depuis Pythagore et qui commence depuis peu à être mieux compris sur le plan scientifique, à défaut de l'être du point de vue spirituel, j'y reviendrai un jour. En fait, les slows (il me semble qu'il y avait notamment eu parmi les deux ou trois que j'ai dansés avec M*** Careless Whisper de George Michael, mais c'est très loin dans mes souvenirs maintenant) étaient conçus pour provoquer cet effet d'envoûtement qui faisait que, enlacés, nous ne savions plus vraiment qui nous étions ni ce que nous ressentions au-delà de l'instant partagé et que cela n'avait à nos yeux pas vraiment d'importance, au moins sur la piste de dans (même si ensuite, comme on le voyait, il allait falloir, à la fin de la musique, tirer une ou deux choses au clair). On pourrait probablement soutenir que cette "communion", au delà du rapport intersubjectif avec la personne avec qui l'on dansait, était peut-être aussi tournée vers autre chose, vers les entités qui ont présidé à la conception de ces musiques et dont les paroles parfois célèbrent les pouvoir "magiques" - je vous renvoie à toute la littérature sur l'occultisme dans la pop music et à mes remarques de 2014 sur un morceau peu ou prou lié au vaudou comme Let the music play de Shannon.
La question que je me pose aujourd'hui est la suivante : si l'on admet que les corps ont une dimension éthérique qui fait que leur union a son double dans les plans invisibles (ce qui fait dire à Saint Paul dans 1 Cor 6:16 que celui qui s'unit à une prostituée ne fait qu'un avec elle, et c'est ce qui fait que beaucoup de masseuse ont des expériences paranormales ou doivent recourir à des purifications rituelles après le contact tactile), se peut-il que les personnes qui ont dansé des slows ensemble à la fin du siècle dernier aient gardé aujourd'hui des scories de cette union éthérique (même en l'absence de rapport sexuel) dans les plans invisibles (ce que le New Age appelle le "plan astral") ? ou bien tout ceci était-il soumis à un régime de péremption de quelques jours, de sorte que les slows d'autrefois ne seraient plus que des curiosités archéologiques inoffensives dans un passé lointain ? A l'inverse si les scories existent, celles-ci doivent-elles être nettoyées ?
Le débat sur Jésus-Christ en Inde
Il existe un courant d'étude historiques qui prend au sérieux certains récits indiens selon lesquels Jésus de Nazareth aurait fini ses jours en Inde et aurait sa tombe au Cachemire.
On peut, pour se familiariser avec cette thématique regarder la vidéo ci-dessous (en anglais) d'Edward T. Martin, auteur de "King of travelers Jesus' lost years in India" - sa conférence de 2016 au Maharishi Dome of the Age of Enlightenment d'Austin au Texas, dans laquelle l'histoire de son cheminement sur cette question.
Ses sources : Edgar Cayce (1877-1945), un visionnaire sur l'Atlantide que j'ai déjà cité à propos de l'architecture secrète, et un medium qui a fait une regression akachique pour lui, The Aquarian Gospel of Jesus the Christ (1908) de Levi H. Dowling sur la présence de Jésus temple de Jagannath et chez le prince Ravanna souverain d'Orissa.
On peut aussi regarder le documentaire (traduit) de l'anthropologue aventurier Jeff Salz (1953-2021) "Jésus in the Himalayas" de 2000 diffusé aux Etats-Unis par Discovery Channel, puis peu de temps après par la 5,qui rend compte de sa tentative pour retrouver les manuscrits au monastère de Hémis - mais on lui a expliqué qu'il ne pourrait accéder à la bibliothèque que lorsque le chef du monastère serait de retour ce qui pourrait prendre plusieurs années...
Tous les documentaires anglo-saxon font bizarrement l'impasse sur le fait que la thèse de la mort de Jésus en Inde provient à l'origine d'une secte musulmane indienne du XIXe siècle.
Ils ne disent pas non plus qu'elle a été promue en Occident par la très sulfureuse Société de théosophie, une diffusion à laquelle les Français (et singulièrement des bourgeoises françaises) ont aussi pris leur part.
Ainsi la journaliste Marianne Monestier (1908-1981), dans Femmes d'hier et de demain, d'ici et d'ailleurs rend hommage à Léa Lafugie, "premier et seul peintre ayant rapporté du Tibet une collection de toiles et d'études", dont la première relation de voyage au Tibet (son voyage de 1924) fut préfacée par Alexandra David-Neel. Elle évoque son entretien avec elle dans son appartement du XVIe arrondissement. Léa Lafugie lui explique que dans Tibet Terre des Bouddhas vivants elle a déjà précisé qu'au monastère de Hémis se trouvent les preuves du séjour du "Bouddha Issa" en Inde, au Népal, au Tibet. Ses amis théosophes, dit-elle, qu'elle avait connus lors d'un précédent passage à Adyar, pensaient qu'elle parviendrait à photographier ces preuves. "C'est à Adyar qu'Annie Besant, pour laquelle Bernard Shaw conserva toujours un sentiment de tendresse, ajoute Lafugie, mourut le 20 septembre 1933" et fut incinérée. Elle vante son féminisme, son malthusianisme, et sa fondation en Inde d'une bibliothèque contenant des manuscrits anciens uniques des Upanishads notamment.
Lafugie s'était rendue à Hemis (ou Himis) à l'instigation de ses "amis théosophes", elle fut reçue par celui qu'elle appelle selon Monestier le Kouchoq (dans ses livres Lafugie écrit Skouchok) qui ne lui a laissé qu'apercevoir les fameux manuscrits sur le Bouddha Issa car "la bibliothèque que l'on était en train d'édifier, en partie pour pouvoir les installer et les classer, ne serait pas achevée avant au moins une année" et quand elle y retourna l'année suivante le Kouchoq était mort... Voilà une "malchance" qui rappelle celle de Jeff Salz.
Il y avait eu aussi une tentative espagnole pour remettre la main sur ces manuscrits. L'ufologue espagnol (catalan) Andreas Faber Kaiser (1944-1994), directeur du magazine Mundo Desconocido et présentateur populaire de Catalunya Radio dans Jesús vivió y murió en Cachemira ¿La tumba de Jesús en Srinagar? publié en 1976 et traduit en anglais en 1977, rendait compte de son expédition en Inde en 1975 avec sa femme, Mercedes Castellanos. Il a affirmé y avoir rencontré "le descendant direct du Christ", qui serait issu du mariage de Jésus avec une Marie, qui n'était pas la Madeleine de Dan Brown et son Da Vinci Code. Très vite en 1980 l'évangélique Juan Barceló Roldán avait combattu cette thèse, dans un livre intitulé "Jesús y la estafa de Cachemira", comme le rappelait encore récemment sur l'émission évangélique de TVE Buenas Noticias en mars 2016, au micro du pasteur José Pablo Sanchez l' "historien écrivain" Mario Escobar. José Luis Parise en 2014 dans "La Historia Oculta de Cristo" aurait fourni d'autres éléments sur le sujet, mais je n'y ai pas eu accès.
En France, dans la Revue de l'Institut catholique de Paris du 1er avril 1992, l'abbé Michel Delahoutre, ancien titulaire du cours des religions indiennes à l'Institut Catholique de Paris, dans l'article intitulé "La Vie inconnue de Jésus-Christ par Nicolas Notovitch" faisait le point sur la prétention de l'explorateur russe d'avoir retrouvé un à Himis un manuscrit "La vie de saint Issa, le Meilleur des Fils des Homme" qu'il aurait fait traduire par son interprète et publier en 1894, en tout quatorze chapitres, soit 244 versets, 33 pages. On y trouve, expliquait Delahoutre, un résumé de l'Histoire Sainte d'Israël à partir de l'esclavage d'Égypte (chap. II et III) puis l'histoire d'Issa (chap. IV), son voyage en Inde (chap. V à VIII), son retour en Israël et son ministère jusqu'à sa mort (chap. IX à XIV).
Delahoutre cite la réaction de Max Müller professeur à Oxford qui dans la revue The Nineteenth Century d'octobre 1894 jugea tout de suite que Notovitch avait été victime d'une mystification de lamas farceurs, car, à supposer que le texte, comme le prétendait le russe, ait pu provenir via la traduction en pâli de récits de marchands juifs comment auraient-ils pu identifier le crucifié au jeune Issa qui était venu étudier le sanskrit en Inde, et pourquoi son nom aurait-il été conservé en arabe, alors que celui de Pilate venait de l'hébreu ? Qui plus est comme in connaissait tous les écrits bouddhistes, cette vie d'Issa aurait dû figurer dans les catalogues du Talmud, ce qui n'était pas le cas.
En avril 1896, l'anglais J. Archibald Douglas dans la même revue accusa Notovitch d'affabulation, notamment quand lui-même prétendait avoir vu une panthère dans le défilé du Sind alors que les habitants du lieu ont affirmé qu'il ne s'y en trouvait pas. L'année précédent Douglas avait interrogé l'abbé du monastère d'Himis qui avait affirmé n'y avoir jamais vu Notovitch.
Une dizaine d'années après la sortie du texte de Notovitch le prophète musulman Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908) publiait Jésus en Inde (Masīh Hindustān Meiń), un traité paru dans une revue historique puis sous forme de livre. Il y avançait que Jésus a survécu crucifixion , a quitté la Judée et a migré vers l'est afin de poursuivre sa mission auprès des « tribus perdues d'Israël », voyageant à travers la Perse et l'Afghanistan et finissant par mourir d'une mort naturelle et honorable au Cachemire à un âge avancé (alors que Notovitch n'avait parlé que de sa venue pendant l'adolescence).
Le pasteur José de Segovia avance encore des précisions au sujet des thèses sur la mort de Jésus en Inde : un document du XVIIe siècle de Khwaja Hassan Malik, Tarikh-i-Kashmir, aurait une inscription disant que Yuz Asaf est entré au Cachemire en 78 après JC, mais comme c'est souvent le cas, aucun critique n'a encore réussi à le consulter. La tombe du Cachemire, près de Srinagar, possède un monument en pierre appelé le Trône de Salomon, avec quatre inscriptions. Les deux derniers sont les plus intéressants, mais ils ont été endommagés après la conquête par les Sikhs en 1819. Un historien musulman cachemirien les aurait traduits en persan en 1413, déclarant que :
A cette époque, Yuz Asaf s'est proclamé prophète. L'an cinquante-quatre.
Cela pourrait être une année du règne de Godapatta, mais les défenseurs de cette théorie ne s'entendent pas sur la date à laquelle se situerait cette date. Selon l'Allemand Kersten, ce serait 107, mais selon le professeur Hassanin, 78. La dernière ligne dirait : Il est Jésus, prophète des Enfants d'Israël
D'autres, comme Eduard Meier, pensent que la tombe se trouve sur une colline à la périphérie de la ville. Pour ce faire, il se base sur les informations qu'il a reçues alors qu'il était soi-disant contacté par des extraterrestres. Meier a édité un document en 1978, qu'il aurait découverts en 63 après JC, appelé le Talmud de Jmmanuel. Il prétend l'avoir traduit en allemand depuis l'araméen en 1974, mais comme cela arrive souvent dans ces cas, il est maintenant détruit. Dans celui-ci, Jmmanuel, ou Jésus, tombe dans une transe profonde sur la croix, grâce à une technique de méditation que l'hindouisme et le bouddhisme appellent samadhi, semblable à une décorporation. Bien que Jésus soit transpercé par la lance de Longinus, Josep d'Arimathie découvre qu'il n'est pas mort. Il l'enveloppe dans un tissu et l'enlève de la tombe, où des amis hindous l'aident à le ramènent à la vie avec des médicaments et des herbes.
La base de toutes ces théories est l'idée que la mort sur la croix survenait généralement après plusieurs jours, tandis que Jésus serait descendu, sans avoir les jambes cassées, relativement tôt, le jour même de sa crucifixion (cf Flavius Josèphe à propos de trois prisonniers juifs crucifiés mais restés vivants que Titus autorisent à décrocher de leurs croix et qui survivent). Ainsi, après seulement quelques heures sur la croix, pour des auteurs comme Siegfried Obermeier, "Jésus était dans le coma", ce que pourrait recouper dans une certaine mesure le suaire de Turin.
Les documents utilisés par Ahmad ont été examinés par l'indianiste allemand Günter Grönbold dans Jesus in Indien. Das Ende einer Legende (Munich, 1985), Grönbold concluant qu'Ahmad avait mal identifié le matériel des textes de Barlaam et Josaphat concernant une version christianisée de la vie de Siddhartha Gautama , et non de Jésus. Un autre érudit allemand Norbert Klatt dans Lebte Jesus in Indien? (1988) a examiné les mêmes textes de sources musulmane et chrétienne et serait arrivé aux mêmes conclusions que Grönbold.
L'ufologue australien Paul Anthony Wallis, auteur de Scars of Eden, pour sa part a proposé en 2022 sur YouTube un ensemble de quatre vidéos qui font le point sur la thèse de la présence de Jésus en Inde et essaie de revenir sur le scepticisme des chrétiens. Par exemple il estime que les recherches de Swami Abhedananda (1866-1939) disciple de Ramakrishna Paramahansa dans les années 1920 ont relancé l'hypothèse de Notovitch parce que le même document lui a effectivement été montré, et il l'aurait traduit en bengali. Le théosophe russe Roerish, la suissesse Elisabeth Caspari et Maude Gasque y auraient eu accès aussi (mais je n'ai rien trouvé là dessus sur le Net), ce qu'affirmait aussi la gouroue New Age Elizabeth Wulf (1939-2009) dans "Les années perdues de Jésus". Je ne trouve pas pour l'instant sur le Net de réfutation de ces derniers éléments, beaucoup avançant seulement les éléments de 1894 et 1896 pour disqualifier le travail de Notovitch.
J'avoue qu'à ce stade les éléments sur le séjour de Jésus en Inde me paraissent assez incertains. On voit bien que l'hypothèse sert une certaine tendance contemporaine dans le New Age à faire du christianisme une annexe de l'hindouïsme ou du bouddhisme (ce qu'on retrouve aussi dans la transformation de Lourdes en lieu saint de l'hindouïsme par les Tamouls en France - voir L'Autre Lourdes), ce qui est facile en transformant Jésus ou Marie en avatars ou en réincarnations de héros asiatiques. Pour autant, elle ne l'implique pas totalement : on peut défendre que Jésus ait pu s'inspirer un peu de sagesses orientales sans pour autant que son message perdre de son originalité directement de reçue de l'Esprit saint, tout comme Saint Paul a pu s'inspirer du stoïcisme et Saint Augustin du platonisme ou Saint Thomas d'Aquin de l'aristotélisme, l'Esprit agissant par ailleurs dans chacune de ces pensées non-chrétiennes "à sa manière".
Comme le note Paul Wallis l'hypothèse de Notovitch d'une visite de Jésus en Inde pendant son adolescence est moins dangereuse pour le christianisme que celle avancée par Mirza Ghulam Ahmad selon laquelle Jésus n'a pas été crucifié et aurait son tombeau près de Srinagar. Mais à vrai dire, je pense qu'à un certain niveau spirituel il est un peu absurde de fonctionner de façon exclusive. Si pour un individu ordinaire il est possible de se dédoubler (bilocation), le fils de Dieu ne peut-il pas de démultiplier en ressuscitant des morts et montant u ciel en Palestine et en finissant ses jours ailleurs dans d'autres pays ?
Sachant bien sûr que de toute façon pour nous Chrétiens cette "part de Jésus" ou ce "double" réel ou démoniaque de Jésus qui serait allé mourir en Inde n'est de toute façon d'aucun intérêt puisqu'elle n'est porteuse d'aucun message éthique ni d'aucun horizon eschatologique.
Pour en rester à l'adolescence de Jésus, un point important tourne autour des ressources documentaires du monastère d'Himis. Et c'est un peu comme avec l'affaire des Géants : peut-on indéfiniment soutenir que la preuve de leur existence se trouve quelque part mais qu'elle est délibérément soustraite à la vue du commun des mortels ? Si le texte traduit par Notovitch existe, pourquoi est-ce qu'un chercheur honnête ne pourrait pas aller le filmer à Hemis et le soumettre à un examen collégial de ses pairs ? Tant que personne ne peut photographier ou filmer devant témoin ce genre de pièce, le soupçon d'imposture ne peut que perdurer.
La nuit de Walpurgis
J'ai évoqué dans mon livre sur le Complotisme protestant les théories selon lesquelles les sociétés secrètes se livrent à des rituels sordides à l'occasion de la fête celtique de Beltane le 1er mai.
C'est un thème que reprend aussi cette année sur son site le franc-maçon repenti Léo Zagami, qui le croise avec la dimension germanique de cette fête que je ne connaissais pas.
"L'Église de Satan a été fondée la nuit de Walpurgis de 1966 il y a longtemps, et son fondateur Anton Szandor LaVey a déclaré dans The Satanic Bible, qu'en plus de son anniversaire, Walpurgisnacht doit être considérée comme une autre récurrence satanique importante. (...) Lors de la christianisation de l'Europe centrale, l'église tenta aussi de christianiser cette fête, l'associant à Walpurgis de Heidenheim, ou simplement sainte Walpurgis, une abbesse anglaise qui vécut vers le VIIIe siècle, pour prendre la place de la « Grande Mère de la fertilité ». .” Cependant, Santa Vapurga avait également pour tâche d'exorciser une peur très forte dans le nord de l'Europe, selon certaines traditions européennes, comme l'a également réitéré LaVey lors de la nuit de Walpurgis, des sorcières, des démons et des esprits sont sortis de leurs cachettes pour danser autour du feu. Cependant, ces croyances ont persisté bien au-delà de la christianisation de l'Europe centrale. En Allemagne, par exemple, au XVIIe siècle, on croyait encore que toutes les sorcières allemandes se rassemblaient la nuit de Walpurgis sur la plus haute montagne de la chaîne du Harz, le mont Brocken, jeter des malédictions sur les pauvres malheureux. Pour cette raison, la Walpurgisnacht s'appelait aussi Hexennacht, "Nuit des sorcières". Et ainsi, tout comme la fête de Samhain (Halloween actuel), pour conjurer la sorcellerie et le mauvais œil, les gens priaient (et célébraient) jusqu'à l'aube lorsque les monstres retournaient aux enfers. Et tout cela est arrivé grâce à la veillée de Santa Valpurga. Se référant à cette légende, Goethe décrit comment Méphistophélès conduit Faust au sommet du mont Brocken, pour assister aux danses infernales des démons, des sorcières et des sorciers, auxquelles Faust lui-même se joindra. De retour à l'époque actuelle, le temple satanique célèbre l'Hexennacht comme "une fête solennelle pour honorer ceux qui ont été victimes de la superstition". tout comme la fête de Samhain (actuel Halloween), pour conjurer la sorcellerie et le mauvais œil, les gens priaient (et célébraient) jusqu'à l'aube lorsque les monstres retournaient aux enfers. Et tout cela est arrivé grâce à la veillée de Santa Valpurga. Se référant à cette légende, Goethe décrit comment Méphistophélès conduit Faust au sommet du mont Brocken, pour assister aux danses infernales des démons, des sorcières et des sorciers, auxquelles Faust lui-même se joindra. De retour à l'époque actuelle, le temple satanique célèbre l'Hexennacht comme "une fête solennelle pour honorer ceux qui ont été victimes de la superstition". tout comme la fête de Samhain (actuel Halloween), pour conjurer la sorcellerie et le mauvais œil, les gens priaient (et célébraient) jusqu'à l'aube lorsque les monstres retournaient aux enfers. Et tout cela est arrivé grâce à la veillée de Santa Valpurga. Se référant à cette légende, Goethe décrit comment Méphistophélès conduit Faust au sommet du mont Brocken, pour assister aux danses infernales des démons, des sorcières et des sorciers, auxquelles Faust lui-même se joindra. De retour à l'époque actuelle, le temple satanique célèbre l'Hexennacht comme "une fête solennelle pour honorer ceux qui ont été victimes de la superstition". Goethe décrit comment Méphistophélès conduit Faust au sommet du mont Brocken, pour assister aux danses infernales des démons, des sorcières et des sorciers, auxquelles Faust lui-même se joindra. De retour à l'époque actuelle, le temple satanique célèbre l'Hexennacht comme "une fête solennelle pour honorer ceux qui ont été victimes de la superstition". Goethe décrit comment Méphistophélès conduit Faust au sommet du mont Brocken, pour assister aux danses infernales des démons, des sorcières et des sorciers, auxquelles Faust lui-même se joindra. De retour à l'époque actuelle, le temple satanique célèbre l'Hexennacht comme "une fête solennelle pour honorer ceux qui ont été victimes de la superstition".
C'est dans cette tradition qu'Adam Weishaupt a fondé les Illuminati le 1er mai 1776. Quand on regarde la doctrine des Illuminati, il devient clair que le choix du 1er mai pour sa naissance n'était pas une coïncidence. Weishaupt était au courant des célébrations païennes qui avaient été pratiquées pendant des milliers d'années le premier mai, qui ont été maintenues sous une certaine forme jusqu'à l'époque de Weishaupt et continuent à ce jour. Beltaine, comme on l'appelle dans les îles britanniques, marque "le point médian de la progression du soleil entre l'équinoxe vernal et le solstice d'été". L'étymologie du mot signifie « feu vif », « feu de balle » ou « feu de Baal ». Les fêtes du 1er mai découlent littéralement d'une forme d'adoration du soleil et du feu.
C'était à l'époque de Beltane que les animaux étaient sacrifiés sur des autels de feu. Alors que les temps du printemps doivent apporter la paix et la joie, les puissants qui connaissent le pouvoir des royaumes les plus sombres utilisent ce temps pour déclarer leur loyauté aux dieux qu'ils ont façonnés pour leur propre ego. Statistiquement, le printemps nous apporte la mort. Il semble que ce soit par conception. Ceux qui recherchent une forme de contrôle fasciste encouragent souvent les campagnes de guerre et les effusions de sang au printemps. Il y a deux raisons pour lesquelles le 1er mai a été choisi comme la fondation de l'Ordre des Illuminati. La première, c'est que le culte du feu était au cœur des célébrations ce jour-là. Et de même, le culte du feu devait être la base des plus hauts mystères des Illuminati.
Cela a toujours représenté le soleil, probablement avant même que l'écriture ne soit inventée, et les Égyptiens l'utilisaient il y a des milliers d'années comme symbole hiéroglyphique du dieu solaire Ra. Les festivals du 1er mai étaient une mise en scène du culte du soleil et du feu; ainsi, le 1er mai, donnant le symbolisme manifeste de l'Ordre, était un jour parfait (symboliquement) pour la fondation des Illuminati. Est-ce une coïncidence si nous voyons des actes de violence et des campagnes de guerre dans le monde commençant en mars et se terminant le 1er mai ? Cela indiquerait que les pouvoirs occultes attribués au culte des démons ; principalement le culte de Baal ne nous a jamais vraiment quittés. (...)
L'élite occulte d'aujourd'hui observe toujours ces rites, mais avec une différence majeure : ils sont désormais pratiqués sur des personnes sans méfiance, principalement des enfants... et leurs rituels du feu sont maintenus pendant les actes de guerre alors que les villes sont détruites par le largage des bombes."
Il existe aussi un poème de Verlaine sur la nuit de Walspurgis et une ou deux autres légendes sur le sujet.
En 1938, le très discret (il n'y a presque rien sur lui sur le Net ou à la bibliothèque nationale de France) collaborateur de la revue Sex Appeal Jean d'Humovain écrit: "Walpurgis ! De son sépulcre d’Eichstadt, où reposent ses cendres depuis neuf siècles, la légende, sa sœur d’ombre, se lève, le premier jour de mai — commémorant les fêtes païennes — et préside au rit du sabbat, célébré sur la cime culminante du Harz, en ce Brocken au chaos de granits dénudés... Dans l’ondoiement de rougeur ténébreuse, la cohue de l’enfer humain se précipite. Docteurs illuminés, guidant la foule sordide : de tenue sous le satanique charme; nécromants entortillés dans des suaires; gitanos superbes d’orgueil, de crasse et de scélératesse; gueux infirmes, sautant sur leurs moignons; incubes rêvant de priapées indescriptibles et enlaçant des succubes pâmées de désirs; élite ou troupeau vil enfin, viennent, en cette délirante nuit de blasphème et de vœu, griser d’impie encens, le monstrueux bouc des luxures ! La nuit de Walpurgis ! La ruée immonde vers le Baphomet obscène, l’exaltation de la gloire inverse de Dieu — rite sacrilège ou carnavalesque imposture ! — se produira ce soir... Dans la ville, des cortèges de syndicalistes parcourent les grandes artères avec une surexcitation inquiétante, car, dans les rangs disciplinés de l’honnête foule ouvrière, s’insinue une tourbe équivoque et populacière, génératrice de désordres. A la vue de ces défilés, que j’aperçois de mon balcon, je me demande si les manifestants, et leurs meneurs surtout, qui flétrissent l’obscurantisme des siècles révolus, se doutent qu’ils sacrifient en adoptant la date symbolique, leurs principes positifs et humanitaires à une grossière superstition médiévale ?"
Et voyez encore ceci dans l'Echo de Metz du 11 mai 1907 :
"Les moeurs et coutumes superstitieuses du mois de mai sont très nombreuses. D'abord, c'est le sabbat des sorcières - quand les sorcières font apparaître leurs fantômes sur les montagnes. Walpurgis était la fille de saint Richard et la soeur de saint Willibald, et la nuit du 30 avril au 1er mai est dénommée d'après elle la nuit de Walpurgis. Elle est considérée comme patronne contre la magie et les fantômes. Selon les contes, les feux follets dansent pour la première fois au mois de mai, et dans la nuit du 16 mai la passiflore s'ouvre. Dans beaucoup de villes et villages, on choisit un conte ou une reine de mai. La Silésie, la Souabe, la Saxe, la Thuringe et d'autres pays ont leurs contes de sorcellerie. On fait trois croix à la porte des maisons et des étables pour en éloigner les sorcières, ou on sonne les cloches pour empêcher les sorcières de jeter le sort"
Pour mémoire un grand rassemblement sataniste "SatanCon 2023" s'est tenu le weekend dernier à Boston qui a pris fin le soir de Walpurgis (le 30 avril). Le Met Gala annuel 2023 qui a aussi des relents occultistes très prononcés a pris le relai au Metropolitan Museum of Art de New York le lendemain.