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Le traitement des "Expériences de mort imminente" par les médias

19 Juin 2018 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Christianisme, #Philosophie

Je regardais hier soir sur la chaîne Planète+ l'épisode 3 de la série documentaire de 2013 "Dossier paranormal", épisode consacré aux Expériences de mort imminente (EMI), avec notamment le témoignage du journaliste Philippe Labro.

J'avais évoqué dans mon livre publié chez l'Harmattan l'an dernier l'importance de ces expériences dans le domaine de la médiumnité.

Il est évident qu'elles montrent les limites de la science qui, en cherchant à fragmenter le vécu des gens qui en ont été témoins pour le rattacher à des cause physiologiques connues, échouent complètement à rendre compte de ce qui s'est réellement passé. La bonne nouvelle qu'on peut tirer de ces expériences c'est qu'en effet la conscience excède le cerveau, et peut "fonctionner" indépendamment de lui-même tout en décuplant à cette occasion ses facultés puisqu'elle n'est plus limitée dans le temps et dans l'espace par les contraintes de l'organisme.

Reste ensuite à penser le phénomène sur un plan spirituel, et là, ce genre d'émission échoue lamentablement. Dans celle de Planète+, comme dans les autres sur le même thème que j'avais vues auparavant, le journaliste tombe sous le charme de la fascination. "Les expériences de mort imminente nous montrent que l'esprit existe. Et c'est formidable parce qu'on y fait l'expérience de l'amour inconditionnel, on en revient plein d'amour pour le monde, et même parfois avec des facultés nouvelles" nous explique--on en substance. Le codicille anti-chrétien est très perceptible. Comme le dit Ph. Labro "si la mort se passe comme ça, alors il ne fait pas avoir peur". C'est le contraire de “La crainte de l'Éternel est le commencement de la sagesse.” (Psaume 111 :10)

Car oui, après tout pourquoi craindre la mort, s'il n'y a pas de jugement de l'âme dans l'Au-delà, au contraire de ce qu'enseigne la Bible ?

Et de fait, peu de gens reviennent d'une EMI christianisés. Ils en reviennent pleins d'amour du prochain (du moins ceux qui témoignent, on ignore si c'est la cas de tous) mais pas d'amour de Dieu qui est pourtant le premier des dix commandements. Les cas de conversion sont rares. Il y a Gloria Polo, la dentiste colombienne, que l'EMI a rendue catholique fervente, et Howard Storm, ancien prof d'université devenu prédicateur évangélique. Ceux-là n'intéressaient pas le documentaire de Planète. Peut-être parce qu'eux n'ont pas eu que l'expérience d'un amour intense dans un univers "cotonneux", rempli de chaleur : ils ont affronté un jugement et ont eu une première expérience de l'Enfer.

Pourquoi ? Parce que dans l'autre monde nous attend une vie à l'image de ce qu'est notre âme ici bas, de sorte qu'il y aurait un jugement pour Howard Storm et pas pour Philippe Labro ? C'est ce que laissait entendre le biologiste britannique Rupert Sheldrake il y a quelques années. Personnellement j'en doute. Qu'il y ait une univers pour chaque âme ou pour chaque style d'âme, et donc une pluralité de vérités à la mesure de chacun voilà qui sent la bonne vieille sophistique athénienne. Un relativisme commode sans doute trompeur.

Et si Gloria Polo et Howard Storm étaient allés simplement "un peu plus loin" dans l'EMI (du fait de la durée et de la gravite de leur coma ou pour d'autres raisons) que les témoins cités par le reportage ? Il est pour le moins gênant que le journaliste, en refusant de s'interroger sur le sens spirituel des expériences, n'aille pas jusqu'à se demander cela.

Sa fascination pour le phénomène est la même que celle qu'expriment beaucoup de reportage sur la médiumnité (laquelle dérive d'ailleurs souvent des EMI). D'ailleurs sa confusion va très loin puisque, tout à son enthousiasme pour les effets des EMI, il va aussi faire l'éloge des expériences de décorporation en faisant l'amour. Rien de nouveau dans ces expériences. On en trouve des témoignages dans l'histoire depuis les extases mystiques de l'Antiquité jusqu'aux récentes décorporations de Claire de Lys dans un ashram tantrique dont je parle dans mon livre. Sauf que là encore on ne peut pas juste se contenter de dire "c'est formidable on sort de son corps", comme on ne peut pas dire "c'est super on revient parfois des expériences de mort imminente avec des dons de médiumnité, allez youpi, quand est-ce qu'on s'y met tout". Recevoir des dons spécifiques d'empathie peut rendre très fragile et très malheureux : par exemple on ne peut plus aller dans les endroits trop peuplés de peur de ressentir tout ce que les gens autour de soi ont dans la tête, on a des insomnies etc. Et l'on ne compte plus les cas de gens qui ont failli devenir fous pour avoir laissé la kundalini monter le long de leur colonne vertébrale. Dans le vocabulaire chrétien classique cela s'appelle de la possession, et, même si cela ne fait tomber ici bas les gens dans la folie ou dans la dépendance à l'égard d'un Guide, cela selon la Bible condamne à un enfer certain dans l'Au-delà.

Il est coupable de la part d'un journaliste de traiter un pareil sujet sans aller jusqu'à évoquer cette face sombre de l'au-delà de la matière. Et l'on pourrait presque avancer une hypothèse : l'oubli est volontaire. L'éloge de l'EMI vise précisément à désarmer toute peur du jugement post mortem. "Do what thou wilt" "faites ce que vous voulez" comme disait Aleister Crowley le médium sataniste dont le slogan a inspiré toute la pop culture.

Pour traiter le sujet de manière plus responsable, il faudrait demander aux gens qui ont vécu un EMI quel genre de spiritualité était la leur ainsi que celle de leurs ancêtres, même leur spiritualité inconsciente (car on peut vénérer des dieux ou des démons sans même s'en rendre compte). Pourquoi l'accident leur est arrivé à tel instant plutôt qu'à tel autre. Décrire plus précisément les "entités" qui s'y sont exprimées, entrer dans le détail. Une minorité seulement de gens qui vivent un coma ont des EMI. Pourquoi eux et pas les autres ? Non pas pourquoi eux d'après la structure de leur cerveau comme se le demande les scientifiques belges, mais pourquoi eux d'après ce qu'on peut deviner des dispositions spirituelles de leur vie. Et ensuite tenter de discerner, quel type de force a fait "voyager" leur âme, dans ce que les médiums appellent le "voyage astral". S'agit-il de forces du deuxième ou du troisième ciel ? Préparent-elles à une vie de vérité ou seulement à une vie de médiumnité voire à simplement une vie de plus grande intensité (ce qui n'est aucunement une garantie de salut ni de moralité) ?

A défaut de s'interroger sur tout cela, les reportages des mass médias sur le sujet sont plus dangereux qu'autre chose.

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PS : Ici une très bonne analyse des EMI d'un point de vue biblique

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Cité par LePoint.fr ("Le Point" en ligne)

16 Juin 2018 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité", #Nudité-Pudeur en Europe

Cette semaine je suis cité par "Le Point" en ligne ici.

Voici l'intégralité de ce que j'ai dit à la stagiaire qui m'a interviewé à propos des espaces naturistes promus par la mairie de Paris :

"La nudité urbaine est une revendication d'une certaine classe moyenne qui y voit à la fois une forme de communion avec la nature et de "social impowerment" pour la mise en valeur de la liberté de l'individu.

Pas étonnant qu'à Paris le projet soit piloté par l'adjointe Pénélope Komites qui est une ancienne directrice de Greenpeace, quand on sait combien Greenpeace a utilisé la nudité dans les thématiques écologiques (notamment avec l'aide du photographe Spencer Tunick). Mais le mouvement vient de loin, puisque Greenpeace a été fondé par des membres de la mouvance des Quakers (des protestants disciples de George Fox), quakers qui au 17e siècle se dénudaient devant les églises anglicanes pour dénoncer la corruption de la foi et annoncer la venue prochaine de l'Antéchrist. La nudité publique a longtemps été promue par les sectes religieuses dissidentes et la la franc-maçonnerie. La christianisme depuis les Evangiles l'associe à une forme de possession démoniaque.

La maire de Paris utilise la nudité urbaine sous la pression des Verts pour valoriser sa politique de lutte contre la pollution (et contre les voitures, dans la même logique que les "cyclonudistas" de Saragosse dans les année 2000 qui ont essaimé à Bruxelles, à Brighton etc).

Mais, comme j'ai eu l'occasion de l'exposer à d'autres médias, notamment à vos collègues de l'Observateur, la mesure est très marquée socialement car ce sont plutôt les classes diplômées qui aiment se dénuder (elles représentent la majeure part des effectifs des naturistes) et peut choquer une bonne partie de la population (ce n'est pas si fédérateur que l'on croit). Notamment cela pose certains problèmes par rapport au modèle de société que l'on veut proposer aux enfants. Le réflexe de pudeur jusqu'ici était le plus universellement et le plus anciennement ancré dans l'espèce humaine. En outre cela heurte une tradition française qui, à la différence des Allemands ou des peuples de culture slave, réservait la nudité à la relation érotique.

Je n'ai pas connaissance de pareils projets en province. Mais vu l'effet d'imitation des grandes municipalité de centre-gauche à l'égard de Paris il n'est pas impossible qu'un effet de contagion apparaisse un jour."

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Les Bécassines à Paris

7 Juin 2018 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées

Pour ceux qui ne connaissent la montée des jeunes Bretonnes à Paris il y a un siècle qu'à travers le biais américain et stupide du film d'animation "Ballerina", un autre son de cloche chez Bernanos ("Les enfants humiliés" 1949 Folio p.186) :

"La pudeur des imbéciles n'est pas celle des douces Virginies. La douce Virginie rougit parce qu'elle ignore. L'imbécile se tait parce qu'il sait trop bien où les maîtres du monde veulent en venir. Une petite Bretonne née honnête, que la pauvreté force à se mettre en service - comme on dit - peut s'être fait au village des illusions sur la gravité des patrons quinquagénaires. Lorsqu'un certain nombre de ces messieurs chauves se seront glissés en pantoufles dans sa chambre à une heure avancée de la nuit, sous prétexte de la mettre paternellement en garde contre les tentations de la capitale, il ne lui restera évidemment pas grand chose de ses illusions, mais elle n'en aura que plus de répugnance à parler sur certains sujets scabreux, du moins par intérêt, sinon par vertu. 'C'est une bonne fille très sûre, se confient entre eux les messieurs chauves, discrète comme la tombe', jusqu'au jour où, d'expérience en expérience, Bécassine s'est fait un cynisme à sa mesure et, devenue franchement putain, fiche la vérole aux messieurs chauves.

Les maîtres du monde devraient se méfier de Bécassine, précisément parce qu'elle se tait. Loin de se permettre étourdiment, devant Madame, certaines familiarités avec le patron, elle redouble de correction dans le service. 'Décidément, cette fille se forme', constate Madame, ravie. Le respect des imbéciles pour les pouvoirs établis, n'est pas un symptôme aussi favorable que le croient les personnes bien pensantes."

Bernanos rejoint là "Le journal d'une femme de chambre" de Mirbeau...

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