Le Grand Sommeil
Extrait de "Les mystères du sommeil et du magnétisme ou Physiologie anecdotique du somnambulisme naturel et magnétique : songes prophétiques, extases, visions" (1854)
"Dans le Journal de médecine, chirurgie et pharmacie de 1754, on trouve parmi plusieurs observations celle -d'un homme surnommé le dormeur de la Charité. Son sommeil durait exactement la moitié de l'année ; on avait beau crier à ses oreilles, l'agiter, le secouer ; il dormait toujours : l'immersion dans l'eau froide ne put le réveiller.
Van-Swieten rapporte un cas à peu près semblable pour la durée. Le dormeur dont il parle ne voulut pas croire, en se réveillant, que la nuit eût été si longue ; cependant il se laissa persuader, car il se rappelait s'être endormi à l'époque des semailles, et le temps de la récolte commençait.
Une femme de la campagne dormait régulièrement toute la semaine et ne se réveillait que le dimanche au matin : alors elle faisait sa toilette, prenait quelques aliments et se rendait à l'église ; à son retour, elle se rendormait jusqu'au dimanche suivant.
Un homme, glouton de son naturel et qui ne mangeait qu'une seule fois le jour, s'endormait aussitôt qu'il avait avalé le dernier morceau et vidé la dernière bouteille. Il se réveillait le lendemain à la même heure, pour recommencer exactement ce qu'il avait fait la veille."
La Marie-Madeleine du Maestro della Pentecoste
Pourquoi est-ce que dans ce tableau, «Pietà» (du Maestro della Pentecoste, XVIème siècle), que j'ai vu à Palerme (Galleria Regionale della Sicilia, Palazzo Abatellis) cette semaine, Marie-Madeleine à droite est-elle dans une posture si différente de la simple dévotion de la Vierge Marie à gauche, et même pas en pleurs comme dans beaucoup de représentations conventionnelles. On a l'impression que la disciple de Jésus est dans une posture d'illumination... peut-être de connaissance ? Regard fixant un point invisible, mains croisées comme dans certaines sociétés initiatiques. La tableau était à l'origine dans la célèbre église St Dominique de Palerme.
"Debunkage" amusant de Patricia Darré
Une vidéo d'il y a deux ans...
Eh oui, parfois, les narratifs deviennent assez oiseux. J'ai entendu parler d'une médium qui au moins reconnaissait qu'elle avait du mal à comprendre un mort ivoirien à cause de son accent. C'était déjà plus réaliste...
Alexandre le Grand, les Nephilim et le Baphomet
Il faut que je vous parle de la dernière vidéo d'Ariel Cohen Alloro qui est un kabbaliste contemporain marginal mais intéressant à plusieurs égards - j'ai notamment déjà salué sur ce blog son travail sur les 12 apôtres ou sur les deux visages.
Dans cette vidéo d'il y a 15 jours intitulée "Who is Lucifer ?", il y a des éléments très utiles. Tout d'abord j'apprécie qu'il précise comme je le fais dans mon livre sur ce sujet que Nephilim peut à la fois signifier "géants" (comme dans le Livre des Nombres ch 13) ou "fils de Dieu" (les beni elohim, pères des géants) et précise (ce que j'ignorais) que cela dépend si le mot s'écrit avec ou sans la lettre youd... Ca n'a l'air de rien mais je crois que cela peu dissiper certaines équivoques de la Septante.
Evacuons aussi à titre préalable certaines approximations ou fautes de Cohen Alloro qui, à mon avis, nuisent à sa crédibilité : par exemple lorsqu'il dit qu'Alexandre fut instruit pas Socrate (au lieu d'Aristote), ou lorsqu'il fait un calcul absurde du titre d'Alexandre en intégrant le titre "augustus" (qui est latin) pour trouver que cela fait 666.
La partie vraiment à retenir est celle qu'il puise dans la Kabbala, selon laquelle Alexandre avant de se livrer à ses conquêtes avait eu accès au Jardin d'Eden (qui se situerait à l'Ouest) et y aurait goûté de l'Arbre de vie. Cela lui aurait conféré des pouvoirs exceptionnels. Cohen Alloro rappelle que selon la tradition juive Alexandre est un des huit rois qui auront dirigé le monde (le 9ème sera le Messie).
Voici ce que Cohen Alloro en tire. Selon lui, le fait qu'Alexandre fils d'Olympias soit un bâtard de Philippe en fait une sorte de Nephilim. Il rappelle que selon certaines traductions de Genèse 6:4 "Les Nephilim étaient sur la terre en ces jours-là, et aussi après", ce qui signifie qu'ils peuvent revenir dans l'histoire, même après le déluge, et "Ce sont ces puissants hommes qui de tout temps ont été des gens de renom", ce qui signifie qu'ils dirigent le monde - donc Alexandre comme 8ème roi peut diriger jusqu'à nos jours.
Rappelons que la naissance mystérieuse d'Alexandre, comme je l'avais souligné dans mon livre, le rattache dans Plutarque au serpent (ce que le new ager Oliver Stone montre dans son film sur ce personnage), et à Apollon. On est donc bien, d'un point de vue monothéiste, dans la symbolique des Nephilim.
Cohen Alloro se plonge ensuite dans le chapitre 8 du livre de Daniel. Il nous montre que le bouc qui vient de l'Ouest et renverse le bélier perse est Alexandre le Grand. Il est velu comme Esaü (c'est l'esprit d'Esaü qui est donc passé dans Olympias lors de sa naissance "miraculeuse"), il vient de l'Ouest (parce qu'il a eu accès à l'Arbre de Vie), il marche en lévitation au dessus du sol comme les anges. Daniel précise que cette vision concerne la Fin des Temps. Donc le règne d'Alexandre se perpétue, et il est plausible que ce soit à travers le Baphomet qui, comme Alexandre dans le Livre de Daniel, est un bouc...
Rappelons aussi qu'Alexandre porte les cornes du dieu Ammon, sur certains tétradrachmes frappés à son effigie, d'où son identification dans certaines traditions islamiques à Dhû-l-Qarnayn, celui aux deux cornes (de la sourate 18 du Coran), et le livre de Daniel au chapitre 8 parle beaucoup de ses cornes.
Cohen Alloro insiste aussi sur la mort mystérieuse d'Alexandre à 33 ans (chiffre maçonnique). Cela fait un lien un peu mince avec les Illuminati. Mais rappelons quand même qu'une certaine tradition du Graal (présente chez les sociétés secrètes) associe Alexandre à la pierre (Lapis Exilis, petite pierre, de la taille d'un oeil) de Lucifer. Dans le Iter Alexandri Magni ad Paradisum, livre juif du XIe siècle Alexandre reçoit cette pierre, et Wolfram von Eschenbach, dans sa version de la saga de Lancelot (comme je l'ai cité dans mon livre sur le Compotisme protestant) l'identifie au Graal (le terme vaut aussi pour la pierre philosophale en alchimie). Il y a peut-être là aussi une connexion possible.
Retour à Aphrodite Ourania
En 2017, j'avais écrit sur l'Aphrodite céleste ici. Cela m'avait valu à l'époque de recevoir un message d'un certain Benjamin Bories qui voulait écrire sur la nudité - Dieu seul sait ce que ce garçon est devenu depuis lors. J'ai éprouvé aujourd'hui le besoin de retourner à la question de cette Aphrodite Ourania parce que j'ai de plus en plus conscience que la vérité, comme Aphrodite, est une perle dans un écrin, qui ne se donne pas à tout le monde (ou, comme le dit le christianisme qui à la Renaissance s'entremêlait avec le platonisme sur l'image d'Aphrodite, c'est la pierre de touche que tout le monde laisse au rebus). C'est pourquoi ce blog - qui au demeurant, comme mes livres, ne livre qu'une petite part des vérités que j'entrevois - n'intéresse personne, tandis que tout le monde se rue sur les vidéos de types qui, devant leurs micros, ne touchent qu'à la plus vulgaire écume des choses - l'Aphrodite Pandemos.
Pour méditer un peu sur l'Aphrodite céleste, j'ai regardé cette vidéo de l'universitaire britannique David Braund d'il y a neuf ans. Elle nous fait faire un détour par la Crimée grecque et la péninsule de Taman (le Royaume du Bosphore, à Bolshaya Bliznitsa), mais après tout pourquoi pas, cela convient à l'homme des marges que je suis.
Les archéologues, sur la base d'Hérodote, ont parfois assimilé l'Aphrodite Ourania à la déesse chamanique scythe Argimpasa (que Yulia Ustinova a aussi rapprochée d'Astarte) Aphrodite Ourania est la déesse tutélaire du sancturaire Apaturum. Attardons nous un instant sur ce nom. Apatouros en grec veut dire trompeur. C'est un épithète d'Aphrodite à cet endroit car, assaillie par les géants, la déesse, selon Strabon, les trompa un par un en les envoyant à Héraklès qui les tua et les enterra. L'auteur d'un livre sur les Nephilim que je suis ne peut que s'intéresser à ce détail, d'autant que je sais que l'Abkhazie voisine (qui borde aussi la Mer Noire) a également une histoire forte avec les Géants. Braund rattache l'histoire au passé sismique de la région comme la Sicile (les cadavres des géants sous la terre causeraient les tremblements de terre), but that's another story for another day. Qu'Aphrodite céleste soit aussi l'Aphrodite trompeuse pour les brutes qui veulent se l'approprier trop facilement doit nous alerter !
Braund insiste sur l'intérêt qu'il y a à rattacher l'Aphrodite Ourania aux paysages qui entourent ses sanctuaires. C'est une tendance en vogue dans l'archéologie contemporaine : rattacher les cultes aux lieux, aux pratiques (on est de ce point de vue assez éloigné de la Renaissance italienne dont parlait mon billet de 2017. A ce stade on est en présence d'une déesse beaucoup moins "ésotérique" et associée aux recherches individuelles qu'à l'époque de Pic de la Mirandole. Il semble d'après Braund que dans le Royaume du Bosphore elle soit plus associée à un amour familial généralisé, un peu comme la Vénus de Pompéi décrite par jadis Paul Veyne.
En 1997 Maria Alexandrescu Vianu avait distingué l'Aphrodite Ourania-Astarte de Atargatis-Cybèle déesse nord-syrienne à Olbia, d'ailleurs appelée Aphrodite Syrienne. L'épiclèse Ourania pour l'Aphrodite Apatouros ne serait pas antérieure au IVe siècle - et la légende de l'Aphrodite trompeuse reprise par Strabon ne serait pas antérieure à cette époque là.
A Panticapée (aujourd'hui Ketrch) il y avait (d'après ce qu'on en savait en 1997) 3 inscriptions du IVe siècle à une Aphrodite sans épiclèse, et deux des années 200 av JC (une stèle et une base de statue) à Aphrodite Ourania Apatouria. Sur le relief de la stèle dédiée à Ourania, la déesse est représentée assiste sur un cygne envol, tenant un sceptre dans la main gauche. A sa gauche se trouve un Eros qui, si l'on en juge par l'aile restée dans sa main, portait un oiseau. L'Aphrodite sur le cygne est très répandue sur les vases de Kertch.
L'interpraetatio d'une déesse scythe ou orientale comme Aphrodite Ourania n'est pas spécifique au Bosphore. " Pour les Grecs classiques, Aphrodite était d’abord Ourania parce que fille d’Ouranos, écrit Vinciane Pirenne-Delforge du Collège de France. Ce n’était cependant pas la seule signification de l’épiclèse car c’est précisément en tant qu’Ourania qu’Aphrodite était qualifiée comme déesse venue d’ailleurs. Toutes les déesses étrangères auxquelles Hérodote s’attachera à donner une interpretatio graeca et qui adopteront le nom d’Aphrodite ne le feront jamais sans l’épithète Ourania : que ce soit la Mylitta des Perses, l’Astarté des Phéniciens ou l’Alilat des Arabes, chacune sera pensée en grec en tant qu’Aphrodite Ourania. De la même manière, Aphrodite Ourania est le nom grec adopté par des étrangers installant le culte de leur Grande déesse d’origine dans des cités grecques : les marchands de Kition de Chypre installent au Pirée, à la fin du ive siècle, un culte d’Aphrodite qu’une de leur compatriote honorera dans une inscription sous le nom d’Ourania. À Délos, les exemples ne manquent pas non plus de ce type d’interpretatio graeca (...) L’ambiguïté de l’adjectif, à la fois référence à la paternité du Ciel (tradition grecque) et à une origine orientale présumée, est bien présente dans les informations fournies par Pausanias à propos du sanctuaire d’Ourania à Athènes : Égée aurait fondé le culte (tradition « indigène »), mais c’est tout autant à Ascalon qu’il trouverait son origine première. C’est donc autour de cette épithète que se concentre le plus clairement l’ambiguïté de la personnalité d’Aphrodite telle qu’elle était déjà apparue en tant que « chypriote », Cypris. Ourania est la déesse d’ici et d’ailleurs, reine d’un ciel physique où elle règne au présent, mais qu’elle traversa jadis pour rejoindre la Grèce depuis une patrie dont l’identité exacte tend à se dissoudre. L’iconographie, quand elle offre l’image de la déesse chevauchant une monture dans un ciel étoile, parfois au-dessus des vagues de la mer201, condense ces deux conceptions de l’épithète."
Les lévitations de Saint Joseph de Cupertino
Il y a peu un correspondant me parlait d'une fanatique des films d'horreurs qu'il connaissait et qui l'avait effrayé quand il avait vu qu'elle était capable de léviter à plus d'un mètre du sol. Assurément la lévitation est souvent diabolique comme dans le cas de Magdeleine de la Croix de Cordoue au siècle d'Or espagnol ou des possédées de Louviers sous Mazarin. L'ufologue soi-disant catholique, qui se vante du fait que ses recherches lui ont attiré l'intérêt de représentants de l'industrie aéronautique, fait preuve de moins de discernement quand dans "American Cosmic" elle se penche indistinctement sur tous les religieux lévitants en expliquant qu'elle cherche ainsi à mieux comprendre les personnes contactées par les extra-terrestres qui ont aussi lévité (comme si toutes les lévitations procédaient des mêmes mécanismes spirituels).
Elle a étudié notamment St Joseph de Cupertino.
Saint Joseph de Cupertino était un franciscain italien né en 1603. Il est connu pour ses talents extraordinaires en matière de lévitation (qui le conduisait haut dans le ciel) et de mystique. Il a également été considéré comme un saint pour son humilité et sa dévotion à Dieu.
Pasulka a eu accès au rapport de l'avocat dans le procès en canonisation du début du 18e siècle, qui fut impuissant à démentir les plus de mille témoignages sur les lévitations de ce saint, ce qui lui a valu de devenir le saint patron des aviateurs... Ste Thérèse d'Avila (comme l'indien Yogananda en son temps l'a rappelé), la carmélite Ste Marie-Madeleine de Pazzi, St Philippe de Néri, Pierre d'Alcantara, le Padre Pio, Maria de Agrada ou Mariam Baouardy (150 au total selon Herbert Thurston dans "The Physical phenomena of Mysticism", il y en a probablement plus).
L'ufologue raconte aussi que lors de son séjour à Rome pour étudier la canonisation de St Joseph de Cupertino, elle fut frappée par le nombre d'images à l'église de Ste Sabine sur l'élévation physique vers le ciel du Christ, d'Elie, d'Habakkuk.
Michael Grosso qui a aussi examiné le cas de ce saint pendant deux ans, et qui pense que le don de lévitation a sûrement un côté très naturel, précise que ce St Joseph au départ inspirait de la méfiance car il lévitait en allant vers l'arrière. Mais il le justifia en disant que ce mouvement lui était inspiré par l'humilité. Il avait aussi une forte disposition à l'extase notamment en lien avec la musique (il avait d'ailleurs un rapport si privilégié à la musique qu'il pouvait envoyer à des clarisses un oiseau au chant merveilleux pour les inviter à chanter, mais il s'agit peut-être d'une broderie poétique inventée par un biographe).
Tout cela est évoqué bien sûr au XIXe siècle par le P. Godefroy de Paris (1886-1950) qui cite aussi les ennuis que cela lui a valu, quand on l'a soupçonné d'être possédé ou de provoquer ses extases par des herbes.
L'auteur de sa biographie raconte même (p. 68) que le frère Joseph eut une lévitation involontaire quand il fut examiné par le pape : "Infortuné fra Giuseppe! Voilà maintenant que le pape, lui-même, se mettait en tête de l'examiner ! Toujours humble, toujours obéissant, le saint, accompagnant son général, se rend à l’audience pontificale qui lui avait été spécialement réservée. Il s’apprête, en silence, à subir ce quinzième examen d’appareil si solennel. Urbain VIII siégeait sur son trône. Nombre de cardinaux l’entouraient. Le Pape se disposait à l’interroger lorsque au moment où il baisait la mule du Pontife, le Saint volant fut ravi en extase et s’en alla planer près du plafond. "
Dans Vie de Saint Joseph de Cupertin de l'ordre des Frères mineurs du Fr. Bernini (1657-1723, le fils du célèbre sculpteur), on peut lire que "durant les seize années de séjour de Joseph à la Grottella, ses ravissements furent presque continuels. On le voit, dans l’église, s’élancer d'un bond sur la plate-forrne de l’autel, et, le jour du jeudi saint, voler du pavé de l’église au tombeau de Notre-Seigneur. Le jour de la fête de saint François, on le voit voler sur l’autel du saint patriarche, et, le jour de la fête de Notre-Dame du Carmel, sur le principal autel de la Madone. On l’a vu, dans sa cellule, si quelque parole venait embraser sa dévotion, voler dans l’espace en état de contemplation ; et, quelquefois, dans cette ascension, tenir un charbon ardent, sans que sa main en fût offensée. Au réfectoire, au milieu de ses frères glacés d’un saint effroi, on l’a vu se soulever sur son siège, et voler dans l’espace, enlevant avec lui un hérisson de mer. Enfin , dans les campagnes voisines de Cupertin, on l’a vu s’élever en volant, une fois sur un olivier, et une autre fois sur une grande croix qu’il avait miraculeusement plantée au lieu où elle se trouvait."
A chaque fois il s'agissait d'expériences que le saint ne maîtrisait pas et qui lui coûtaient. Michael Grosso, chercheur indépendant non religieux, mobilise le cas de St Joseph de Cupertin au service d'un panpsychisme à la Rupert Sheldrake.
En 1933, la revue "Science et monde" (numéro du 15 juin) qui jugeait irréfutables les témoignages sur les lévitations de St Joseph, concluait seulement, sur la base d'un livre du professeur Olivier Leroy :
"La lévitation consiste en une élévation verticale, suivie d’une position d’équilibre. La translation est plus rare. Le corps est généralement porté à une faible hauteur, et garde la position qu’il avait au moment où il a été enlevé, à genoux, debout, couché. Le lévité enfin dispose vis-à-vis des tiers d’une force ascensionnelle, parfois considérable. Il paraît bien établi que l’origine de la lévitation est à chercher dans une légèreté soudaine du corps. On a vu des corps en lévitation, dans des cas bien contrôlés, osciller au souffle du vent. Des personnes les ayant saisis ont été frappées de leur pesanteur infime. Ils les comparent à des plumes. C’est le cas d’un extatique cité par de Rochas et contrôlé par un professeur de la Faculté de Grenoble et un ingénieur, ancien polytechnicien. La redescente est progressive et l’atterrissage est sans heurt. Les plus longues lévitations (le moins bien assurées) auraient duré jusqu’à trois jours (Louis de Mantoue). Les cas les mieux avérés se réfèrent à des lévitations de quelques minutes. Pourtant on en cite une de Joseph de Copertino qui dura deux heures dans d’excellentes conditions de visibilité. Plus fréquente chez les hommes que chez les femmes, la lévitation n’a pas de rapport avec la santé. On a vu des mourants être ravis tout comme des gens très bien portants. Souvent le lévité n’a pas conscience de ce qui lui arrive. Dans l’état actuel de la science, aucune explication ne peut être fournie."