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Vertus du renoncement
Ce blog, qui n'en comptait déjà pas beaucoup, vient de perdre un abonné. Qu'est-ce qui aura pu déplaire à cette personne ? Mon billet sur la citation universitaire de mon livre sur les médiums ? Celui sur le miracle de Saint Janvier à Naples ? On ne sait.
Entre cela et les gens qui, au cours de cette année 2022, sont apparus ou réapparus dans mon horizon pour tout aussi vite disparaître sans raison apparente, l'absence totale d'écho de mon dernier livre sur Lacordaire (même ceux à qui je l'ai envoyé n'ont pas réagi) etc. je termine ce mois de décembre avec la conviction que la plus grande vertu spirituelle est dans l'abstention. Il faut savoir refuser d'écrire, il faut savoir se taire.
Au cours des derniers mois j'ai renoncé à l'écriture de pas moins de trois livres, un sur le socialiste Pierre Leroux, l'autre sur l'expérience de l'Icarie de Cabet, un dernier sur le stoïcisme : pour celui-ci le renoncement est d'autant plus justifié que je ne sais toujours pas quoi objecter précisément aux remarques de Simone Weil sur l'acquaintance entre sagesse païenne et christianisme, entre Jésus et César-Auguste...
Que mes ennemis ne se réjouissent pas trop vite : mon retour au "devoir de réserve" n'implique pas renoncement définitif à toute écriture publique. Mais il faut reconnaître que les "forces négatives" (particulièrement celle de la bêtise si répandue dans notre monde) sont si puissantes, que cet hiver il y a beaucoup à gagner à retenir de son expression.
Auctoritas universitaire
Un professeur de sociologie m'écrit :
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"Bonjour
Je suis en train d'évaluer une thèse de l'université de Montréal sur la médiumnité qui cite votre ouvrage sur les médiums, un chamanisme chez l'Harmattan.
Comme quoi , les écrits finissent par atteindre leur public.
Félicitations
Bon Noël"
Recension de mon livre "Le complotisme protestant" dans une revue universitaire américaine
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Mon livre "Le complotisme protestant contemporain : A propos d'une thèse sur la tribu de Dan" (préface Régis Dericquebourg) paru chez L'Harmattan en 2019 vient de faire l'objet d'une recension dans la revue universitaire américaine (University of California Press) Nova Religio, vol. 26, no. 2 de ce mois de novembre 2022 pp. 124–125.
Voici le début de l'article de Dirk von der Horst :
"This book performs a rhetorical analysis of the website “Mystery, Babylon The Great: Catholic or Jewish?” (https://watch.pairsite.com/mystery-babylon.html) as part of a sociological investigation of the nature of conspiracy arguments. Christophe Colera positions his argument as a sociological one both by noting the political implications of such arguments—he credits them with a role in the election of President Donald Trump—and by situating it as an element of a social “field” in the sense that the sociologist Pierre Bourdieu proposed it. The introduction provides rationales for a sociologist following the lead of Max Weber to study an obscure website with spurious factual claims and undetermined authorship. There is no evidence apart from the website itself of either “Barbara Aho” or her husband, credited as its authors. They may simply be another fictive element among the imaginings that drive the website’s narrative.
Colera is particularly interested in how a born-again Christian..." La suite gratuite ici ou payante ici
Fin de vacances
Je m'amuse devant le silence embarrassé de toutes les personnes (notamment les intellectuels dominicains et le curé de Saint-Maximin) devant mon livre sur Lacordaire, que je leur ai adressé par la poste au printemps. Cela n'a de toute façon aucune importance. On n'écrit pas en fonction d'un lectorat.
Le romancier Grégory Bernard m'ayant récemment encouragé à retourner à ma biographie de Leroux que je fais traîner en longueur depuis plusieurs mois, je m'y suis un peu remis aujourd'hui, et suis tombé sur un charmant article de Clemenceau en "une" du Journal de 1896 que l'on peut lire ici. Il y a comme une nostalgie du futur "tigre" alors quinquagénaire, à l'égard du temps de Leroux, comme il y en avait chez Leroux à l'égard du temps de Saint-Just. Clemenceau insiste sur l'intégrité de Leroux et son absence d'égoïsme. Ses vertus n'allaient effectivement pas trouver d'égal à gauche sous la IIIe République...
Je découvre aussi une délicieuse préface de Leroux aux fables de Lachambeaudie.
Mon article "nudité et spiritualité" dans la revue "La Vie au Soleil"
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Dans la revue "La Vie au Soleil" de mai 2022, je publie un article d'une page qui rebondit sur mon enquête consacrée aux médiums publiée en 2017 et pose quelques questions sur le rapport entre nudité et sorcellerie, nudité et ascèse etc. Il est accessible in extenso en cliquant sur ce lien.
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Mon dernier livre "Henri Lacordaire (1802-1861)"
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Vient de paraître chez L'Harmattan mon dernier livre "Henri Lacordaire (1802-1861), Forces et faiblesses d'un combat pour un renouveau chrétien". Il peut être commandé directement chez l'éditeur, chez un libraire de votre ville, sur une plateforme de vente quelconque en ligne (Amazon, Fnac etc).
Ce livre prolonge certaines interrogations (sur les magnétiseurs, sur la Sainte-Baume etc) ouvertes par mon livre de 2017 sur les médiums.
Voici la présentation de la quatrième de couverture :
Célèbre orateur sous la Monarchie de Juillet et la Seconde République, que le Tout-Paris se pressait pour entendre à la cathédrale Notre Dame, Lacordaire aura joué un rôle de premier plan pour réconcilier l’héritage catholique médiéval et la modernité laïque libérale héritée de 1789, dans un siècle progressiste et romantique partagé entre besoin de religiosité, nostalgie médiévale, humanisme néo-païen et confiance en la science.
Le présent ouvrage retrace l’itinéraire original de ce restaurateur de l’Ordre des Dominicains en France, initialement promis à une brillante carrière d’avocat, en le resituant dans le contexte des luttes politiques et philosophiques de son époque. Il examine les paradoxes de son engagement, ses succès pour le retour de l’Eglise dans une culture française déjà largement déchristianisée, mais aussi certains dangers des compromis qu’il passa avec les modes de son temps (comme la pratique du magnétisme ou la dévotion à Sainte Marie-Madeleine).
PS : Pour les gens qui habitent dans le Nord-Ouest de la France, je précise qu'une librairie à Rouen a décidé de le prendre en dépôt, il s'agit de La Procure, 20 rue Percière. Vous pouvez bien sûr pousser les libraires près de chez vous à le prendre en dépôt également, et à faire de même pour d'autres livres que j'ai écrits, l'éditeur ne fournissant guère d'efforts en la matière.
Le projet "The Giant 2021"
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Comme je l'expliquais dans mon livre "Néphilim, une lecture biblique de l'histoire des Géants " (L'Harmattan 2020) beaucoup redoutent que notre époque soit comme celle de Noé et que reviennent les Nephilim de la Bible.
Il semble que certains se fassent forts en ce moment de cautionner leurs craintes. Ainsi, la société irlandaise "The Giant Company" vient de lancer le projet "global" d'installer 21 statues de 35 mètres de haut dans 21 grandes villes du monde. Chaque statue sera incrustée de millions de pixels LED adressables, ce qui lui permettra de prendre instantanément la forme de célébrités (Einstein, John Lennon, Beyoncé, Batman etc).
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Les bras et la tête du géant peuvent se déplacer dans diverses positions et les images des hommes et des femmes qui apparaissant sur la statue peuvent parler ou chanter. Les gens pourront aussi monter sur leurs épaules pour contempler la ville.
Projet attractif, instructif aux yeux de certains, ou participant à un conditionnement funeste pour d'autres. A vous d'en juger.
Des nouvelles de mes travaux
Il semble que cette année, je ne publierai pas de livre. Après avoir écrit 150 pages sur la vue du RP Lacordaire, j'ai finalement suspendu ce travail en mai. J'avais pourtant à travers cette recherche abordé des sujets importants, sur les origines du catholicisme social, les question qu'il posait sur le droit de révolte, le rapport à la modernité, aux libertés publiques à la question sociale. C'était un bon support de réflexion sur le rapport de notre pays à son Eglise, la manière dont il gérait l'héritage révolutionnaire et celui de Napoléon. La façon dont Lacordaire avait approché la question, sa propre relation à toutes sortes de sujets épineux comme le clivage gauche-droite, la réhabilitation du Moyen-Age (à travers ses essais sur le Saint Siège, sur Saint Dominique), la philosophie grecque, les hérésies du romantisme, et même le magnétisme étaient source de nombreux enseignements. Qui plus est cela permettait de croiser des personnalités très intéressantes comme Sainte-Beuve, le vicomte de Melun, Mme Swetchine, ou Ozanam, qui avaient eux aussi leur façon bien particulière de prendre position sur tous ces sujets et qui l'exprimaient dans le joli style de leur époque. Ces gens qui se sont influencés les uns les autres, parfois soutenus mutuellement, parfois critiqués, ont contribué chacun à leur manière à enfanter un nouveau regard sur le passé et le présent de la religion, à lui définir une nouvelle place.
Même l'histoire de la restauration des Dominicains à la Sainte-Baume et son avis sur Marie-Madeleine avaient son intérêt au regard notamment de mon propre itinéraire sur le sujet que je raconte dans mon livre sur les médiums.
Mais finalement j'ai eu l'impression que ce travail était une impasse. Je ne saurais trop dire pourquoi. Même l'échange par courriel avec une étrange guide touristique de Saint-Maximin qui se disait admiratrice de Lacordaire m'a convaincu que mon travail, comme les précédents, ne trouverait de toute façon pas le public qui lui correspondait (les gens fonctionnent avec des schémas mentaux qui ne sont pas les miens, donc tout ce que j'essaie de leur dire tombe dans un puits d'incompréhension).
Par ailleurs diverses personnes ont pris contact avec moi avec qui j'ai été conduit à réexplorer les sujets à la mode du rapport de la physique quantique au monde invisible, la prétention qu'ont beaucoup, sous l'influence des mysticismes orientaux (comme avant eux Schopenhauer, Nietzsche et Heidegger) à abroger la différence sujet-objet, réalité-représentation etc, à substituer a "méditation" inspirée au travail laborieux, autant de dérives qui ne sont pas du tout ma tasse de thé. Mais je ne crois pas avoir trop convaincu mes interlocuteurs soumis au Zeitgeist du moment.
Comme je ne suis pas obligé de publier quoi que ce soit, j'ai la chance de pouvoir préférer le silence plutôt que d'exposer des problématiques décalées par rapport à celles formatées les médias et l'ingénierie sociale de notre époque, je crois que, à part quelques billets sur ce petit blog, cette année 2021 sera finalement surtout, de mon côté, une année de silence.
Une recension de mon livre "Les Nephilim"
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- Mes plus vifs remerciements à Christian Saves, écrivain, politologue, pour cette recension sur le site de l'Institut Jean Lecanuet.
Articles de la revue France Forum
Avec ce nouvel essai, Christophe Colera livre un texte aussi intéressant qu’original, aux frontières de la philosophie, de la sociologie et de la théologie ou, plus exactement, du religieux.
L’auteur est d’ailleurs, tout à la fois, sociologue et philosophe de formation, donc à l’aise dans les deux disciplines. France Forum avait déjà rendu compte, pour ses lecteurs, d’un précédent ouvrage de l’intéressé : Individualité et subjectivité chez Nietzsche (L’Harmattan, 2004). Le présent livre ne s’inscrit pas, à proprement parler, dans une veine qui est celle de la sociologie des religions. C’est plutôt, comme le souligne très bien son sous-titre, une lecture biblique de l’histoire des Géants, c’est-à-dire une tentative d’interprétation, de mise en perspective historique. L’auteur mène à bien ce travail avec beaucoup de conviction et de talent : le résultat est probant.
Si l’existence des Nephilim, êtres surnaturels bibliques et hybrides nés de l’union entre les « Fils de Dieu » et des femmes humaines, a été souvent contestée, aujourd’hui encore des chrétiens prennent leur existence au sérieux. L’essai présente les thèses de ces derniers, leur credo et la manière dont ils projettent cette croyance dans leur lecture du monde actuel. Dans un univers caractérisé par un fort retour du religieux, y compris sous des formes parfois inattendues et surprenantes, le biblique et le divin tendent à revenir au premier rang des réflexions, tout au moins dans certains milieux. Il est vrai que l’homme a horreur (et peur ?) du vide contemporain, ce qui peut contribuer à expliquer son retour vers Dieu, le divin et tout ce qui l’accompagne.
Il y a, très probablement, derrière ce type de posture, une forme de détresse, de désarroi très actuel. L’auteur le suggère d’ailleurs fort habilement et ce n’est pas le moindre de ses mérites. L’autre grande qualité de ce livre vient de ses résonnances bien contemporaines : aujourd’hui, les tenants des thèses apocalyptiques et les adeptes du « complotisme » (comme l’on peut s’en rendre compte au travers de la crise sanitaire mondiale liée à l’épidémie de Covid-19 et à ses avatars) prédisent/promettent, si ce n’est la fin du monde, au moins la fin d’un monde : le nôtre… donc notre propre fin. L’idée d’un châtiment divin pour les péchés commis n’est jamais très loin…
Dans des sociétés qui se déstructurent et perdent graduellement leurs repères, l’heure est à la culpabilité et à l’expiation, pour avoir été trop longtemps oublieuses de Dieu. Ce livre est stimulant car il aide justement à repenser un peu le rapport que chacun peut entretenir à Dieu et au divin, hors des sentiers battus…
Un livre qui se vend encore
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Je reste toujours spécialiste de la nudité... et du silence...
Esaïe 20:2-3 : "En ce temps-là l'Eternel adressa la parole à Esaïe, fils d'Amots, et lui dit: Va, détache le sac de tes reins et ôte tes souliers de tes pieds. Il fit ainsi, marcha nu et déchaussé. Et l'Eternel dit: De même que mon serviteur Esaïe marche nu et déchaussé, ce qui sera dans trois ans un signe et un présage pour l'Egypte et pour l'Ethiopie".
Dans la Revue de littérature comparée de janvier-mars 2020, le chercheur Diego Pellizzari analyse les oeuvres de Houellebecq à travers les catégories de mon livre "La Nudité, pratiques et significations" paru il y a 13 ans...
"Nous pouvons nous servir avec profit, écrit-il, de la typologie socio-anthropologique élaborée par Christophe Colera, sur la base de laquelle la nudité naturiste rentre dans le groupe de la nudité-affirmation, pour qui le fait d’exposer le corps dévêtu exprime une puissance « au double sens scolastique d’un potentiel (potentia) et d’un pouvoir (potestas) », ou bien, manifeste une rupture consciente à l’égard d’une norme sociale. Rentrent dans cette catégorie des comportements comme la volonté de séduire à travers la beauté physique, l’exhibition typiquement masculine d’une puissance athlétique et martiale, la nudité transgressive propre à la lutte politique ou à des sectes comme les gymnosophistes ou les adamites, ou celle des rituels de passage comme le baptême primitif. Les autres catégories mentionnées par C. Colera sont la nudité fonctionnelle, qui comprend tous les cas où l’on se met nu pour des motifs pratiques, afin de réaliser une action (se laver, dormir, etc.); la nudité-humiliation, symétrique inverse de la nudité-affirmation, celle qui nous fait éprouver de la honte, typique de nombreuses formes de punitions individuelles ou collectives, de certaines pratiques de torture, de certains actes de sadisme et de vexation — nous pouvons y faire rentrer les trois exemples littéraires tirés d’Homère et de la Genèse avec lesquels nous avons ouvert cet article ; enfin, la nudité-don, renoncement volontaire ou abandon de soi à l’autre, typique du comportement sexuel libre. Ces quatre grands types, que C. Colera divise en sous-catégories fort utiles pour encadrer les situations propres à la nudité en littérature, sont perméables, peuvent interférer entre eux, et se superposer. À la lumière de ce modèle, la nudity décrite par K. Clark et F. Jullien peut être rangée dans le type de la nudité-humiliation; le nude artistique, pour sa part, est une modalité de la nudité-affirmation, une affirmation positive de plénitude et de puissance. C. Colera partage donc avec P. Cordier l’idée qu’il faut considérer le nu artistique non comme une catégorie indépendante, opposée à la nudité, mais seulement comme l’une des modalités de la nudité elle-même."
Je ne sais pas si je dois me réjouir du fait que mon livre (dont j'ai demandé à mon éditeur de ne plus l'imprimer) serve à disséquer le nihilisme houellebecquien... Il y a des réflexions à mener tellement plus importantes sur l'âme et le corps que cette approche désespérée (et souvent mêlée de sorcellerie) de la nudité que nous proposent les auteurs à la mode ou les journalistes...
Remerciements à "Des Trésors cachés dans le sable"
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Tous mes remerciements au blog "Des trésors cachés dans le sable" pour avoir bien voulu signaler la publication de mon dernier livre sur les Nephilim.
Je vous conseille vivement la lecture de ce blog pour approfondir votre connaissance de la Bible (notamment l'Ancien Testament).
Mon nouveau livre : Les Nephilim

Vient de paraître chez L'Harmattan
Christophe Colera : Les Nephilim, une lecture biblique de l'histoire des Géants
Parmi les thèmes surnaturels bibliques marginalisés par la théologie académique figure celui des Nephilim, êtres hybrides issus de l'union narrée par le Livre de la Genèse entre les mystérieux « Fils de Dieu » et les femmes humaines. Selon certaines traditions ce sont des Géants, et leurs pères étaient des Anges déchus. L'ufologie et les réseaux sociaux, dans les milieux chrétiens, notamment aux États-Unis, confèrent à cette thématique un regain d'intérêt dans une optique apocalyptique. Cet ouvrage présente les thèses actuelles de ces chrétiens, ainsi que la manière dont ils projettent cette croyance dans leur lecture du monde contemporain, et en cherchent des preuves dans des domaines comme la possession psychique, la voyance, ou les énigmes archéologiques.
Vous pouvez le commander chez l'Editeur, sur Amazon, ou chez un libraire.
Pourquoi l'histoire hypothétique est anti-biblique

L'histoire hypothétique est très à la mode. Les médias et You Tube accordent une popularité imméritée à l'uchronie "Civilisations" de Laurent Binet (par exemple ici et là).
Ayant moi même cédé à la folie jadis d'écrire un livre d'histoire hypothétique, publié chez L'Harmattan, je dois préciser aujourd'hui quels sont les présupposés spirituels anti-chrétiens de cette démarche :
1) Cela part du principe que l'histoire n'a pas de sens, qu'elle est soumise aux aléas des rapports de forces et qu'il n'y a donc pas de plan de Dieu derrière, Dieu à supposer qu'il existe est sans pouvoir sur elle (ce qui est contraire à ce que dit la Bible).
2) Cela laisse entendre aussi souvent que les vaincus auraient mieux fait que les vainqueurs. C'est patent dans la thèse de Binet : si les Incas avaient conquis l'Europe ils auraient été plus tolérants sur le plan de la religion et des moeurs, on aurait mieux respiré en Europe etc. Le présupposé est que la liberté sexuelle (très relative), l'intérêt pour le corps, qui prévalaient chez les Incas sont meilleurs pour l'âme que la discipline. Evidemment ce point est indémontrable. On passe aussi par pertes et profits les sacrifices humains, notamment ceux des enfants, qui deviennent purement anecdotiques dans ce genre de spéculation. De même que toutes sortes d'autres formes d'oppression à l'oeuvre dans cet empire.
3) On fait notamment l'apologie de la soi-disant tolérance religieuse des païens : s'ils envahissent l'Europe ils ne chercheront pas à éradiquer le catholicisme. L'hypothèse est purement gratuite. Evidemment selon la logique rationnelle on devrait plutôt parier que si les Incas avaient gouverné notre continent, ils auraient persécuté le christianisme. La Rome païenne étaient tolérante envers toute forme de paganisme tant qu'il ne cherchait pas à compromettre les sacrifices à l'empereur. Elle devint impitoyable pour le christianisme assez tôt. De même les Incas n'auraient pas accepté que les Chrétiens refusent le culte de l'empereur et y auraient vu une menace politique. Les paganismes (l'hindouisme par exemple) s'accommodent des formes abâtardies de christianisme (comme le New Age aujourd'hui) qui font du Christ un simple maître de sagesse, nient sa divinité, nient le salut par la résurrection, nient l'Apocalypse comme horizon de disparition de ce monde et acceptent les compromis avec toute idolâtrie. Un christianisme bien axé sur les vérités bibliques est incompatible avec tout paganisme et durement rejeté par lui. Il l'aurait été par un Empire inca victorieux comme par toute autre autorité païenne.
En somme ces spéculations sur l'Empire inca ne sont que des réhabilitations du mythe hérétique du bon sauvage. Un apitoiement sur le sort des vaincus qui ne sert en fait qu'à tenter de disqualifier les valeurs morales (chrétiennes occidentales) qui ont dominé le monde (et l'ont en grande partie libéré, sur le plan éthique, même si évidemment, ceux qui les instrumentalisaient dans un cadre colonial les ont souvent dévoyées). Il vaut mieux ne pas être dupe du sens profond de ce genre de démarche et de l'idéologie qui l'inspire.