Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Les mémoires de mon aïeul "La guerre d'Espagne vue de Barcelone"

29 Mars 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Guerre civile espagnole

1couv_espagne.jpgJe rappelle aux lecteurs de ce blog susceptibles de s'intéresser aux années 1930-40, l'existence du livre "La guerre d'Espagne vue de Barcelone", qui sont les mémoires de guerre de mon grand-père paternel espagnol que j'avais traduites et postfacées. Et cette interview que celui-ci avait donnée en 1986 :

 

 

 

Lire la suite

L'interview la plus stupide que j'aie jamais donnée (6 juillet 1988)

29 Mars 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Sociologie des institutions

plan-031.jpgVoilà sans doute l'interview la plus inepte que j'aie jamais donnée, à presque 18 ans (elle a été diffusée le mercredi 6 juillet 1988 sur Radio France Pau-Béarn, future France Bleue en début de matinée). Comment ai-je pu me prêter à cette stupide mise-en-scène ! L'interview était annoncée au début par les mots "Le meilleur élève du département, Christophe Colera" (mes doigts n'ont lancé le magnétophone qu'à partir de "Christophe Colera"). Complètement ridicule ! Et quel ton arrogant je semble avoir, pour proférer tant de bêtises !

 

Peut-être aussi le montage y est-il pour quelque chose. Comme j'étais timide et bafouillais beaucoup, mes phrases ont été découpées dans tous les sens, et la reconstitution doit être encore plus bizarre que le propos initial.

 

Je verse malgré tout cette interview sur ce blog car elle est une sorte de contribution à l'histoire sociale de l'Education nationale. Elle se situe à un moment où peut-être la radio publique voulait encourager "l'élitisme républicain" comme on disait, et légitimer le système scolaire, avec des relents de remise des prix sous la troisième république. Qui a envoyés ces journalistes à mon domicile ? Le proviseur peut-être ? Je ne l'ai jamais su. Et pourquoi ? Parce que j'étais fils d'ouvrier attendrissant, au fond, avec mon gros accent et mes maladresses terribles ? Parce que j'avais été lauréat du concours général quelques semaines plus tôt (il n'y en avait pas eu depuis longtemps dans notre lycée) ou parce qu'il fallait encourager les filières littéraires ? - j'avais un bac lettres-maths, mais il y avait eu aussi des mentions "très bien" en bac scientifique. Je ne le saurai jamais.

 

 

 

Lire la suite

Samba Lamine Traoré "La Saga de la ville historique de Ségou"

6 Mars 2013 , Rédigé par CC

bao.jpgOn trouvera ici mon compte-rendu du livre de Samba Lamine Traoré "La Saga de la ville historique de Ségou" aux éditions L'Harmattan publié sur le site Parutions.com.

Lire la suite

Les philosophes vus par Lucien de Samosate

2 Mars 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Philosophie

Il y a dans "L'Histoire véritable" de Lucien, un récit imaginaire très intéressant d'une visite sur l'Ile des Bienheureux (le paradis des morts illustres en quelque sorte) une synthèse délicieuse sur les philosophes célèbres et les courants qu'ils ont fondés. On y trouve des clins d'oeil à tous les clichés littéraires que les hommes cultivés de l'époque (IIe après JC) devaient avoir en tête à propos de la philosophie.

 

"17. Je veux vous dire maintenant tous les grands hommes que j'y ai vus : d'abord, tous les demi-dieux et les héros qui ont porté les armes devant Troie, à l'exception d'Ajax de Locres : on prétend que c'est le seul qui soit châtié dans le séjour des impies ; puis, parmi les barbares, les deux Cyrus, le Scythe Anacharsis, le Thrace Zamolxis , l'Italien Numa, le Lacédémonien Lycurgue, les Athéniens Phocion, Tellus , et les Sept Sages, hormis Périandre. Je vis Socrate, fils de Sophronisque, babillant avec Nestor et Palamède : il avait autour de lui Hyacinthe de Lacédémone, Narcisse de Thespies, Hylas et plusieurs autres jolis garçons. Il me sembla qu'il était amoureux d'Hyacinthe ; tout au moins avait-il beaucoup d'apparences contre lui. Aussi dit-on que Rhadamanthe n'en est pas content, et qu'il l'a menacé à plusieurs reprises de le chasser de l'île s'il ne cessait son bavardage et ne quittait son ironie pendant le festin. Platon seul n'est point présent. Il habite, dit-on, sa ville imaginaire, usant de la république et des lois qu'il a écrites.

socrate.jpg
18. A l'égard d'Aristippe et d'Épicure, on leur accorde les premiers honneurs, en raison de leur douceur, de leur grâce, de leur gaieté de bons convives. Là se rencontre encore Ésope le Phrygien: il sert de bouffon aux autres. Diogène de Sinope a tellement changé d'humeur, qu'il a épousé la courtisane Laïs, et que souvent, échauffé par l'ivresse, il se lève pour danser et fait toutes les folies qu'inspire le vin. On ne voit aucun stoïcien. On prétend qu'ils sont en train de gravir le sommet escarpé de la Vertu. Nous avons entendu dire que Chrysippe n'obtiendrait la permission d'entrer dans l'île que lorsqu'il aurait pris une quatrième dose d'ellébore. On dit que les. Académiciens ont l'intention de venir ; mais ils s'abstiennent encore et considèrent : ils n'ont pas la compréhension que cette île existe réellement ; d'ailleurs, ils redoutent, je crois, le juge ment de Rhadamanthe, eux qui rejettent toute espèce de Jugement. On assure que plusieurs d'entre eux ont pris leur élan pour suivre ceux qui venaient ici, mais que leur lenteur les empêche d'arriver, ou que, faute de compréhension, ils sont restés à mi-route et revenus sur leurs pas.

 

19. Tels étaient les plus illustres des assistants. Les plus grands honneurs sont accordés à Achille , puis à Thésée. Voici maintenant leur façon de penser sur le commerce et les plaisirs de l'amour. Ils se caressent devant témoins, aux yeux de tous, hommes ou femmes, et n'y voient aucun mal. Socrate seul attestait par serment que c'était sans arrière-pensée impure qu'il recherchait les jeunes gens ; mais tous l'accusaient de se parjurer. Souvent Hyacinthe et Narcisse convenaient du fait, Socrate le niait toujours. Toutes les femmes sont en commun, et nul n'y jalouse son voisin : ils sont en cela des Platoniciens accomplis ; les petits garçons accordent tant ce qu'on veut et ne refusent jamais.

 

20. Deux ou trois jours s'étaient à peine écoulés, que, rencontrant le poète Homère, et nous trouvant tous les deux de loisir, je lui demandai, entre autres choses, d'on il était, disant que c'était encore chez nous un grand objet de discussion. Il me répondit qu'il savait bien que les uns le croyaient de Chios, les autres de Smyrne, un grand nombre de Colophon ; mais que cependant il était babylonien, et que, chez ses concitoyens, il ne se nommait pas Homère, mais Tigrane, qu'ayant été envoyé en otage chez les Grecs, il avait alors changé de nom. Je lui fis quelques questions relatives aux vers retranchés de ses poèmes, s'il les avait réellement écrits. Il me répondit que tous étaient de lui. Je ne pus alors m'empêcher de blâmer les mauvaises plaisanteries des grammairiens Zénodote et Aristarque. Après qu'il eut satisfait ma curiosité sur ce point, je lui demandai pourquoi il avait commencé son poème par M°nin, colère ; il me répondit que cela lui était venu à l'esprit, sans qu'il y songeât. Je désirais aussi vivement savoir s'il avait composé l'Odyssée avant l'Iliade, comme beaucoup le prétendent. Il me dit que non. Quant à savoir s'il était aveugle, ainsi qu'on l'assure, je n'eus pas besoin de m'en enquérir : il avait les yeux parfaitement ouverts, et je pus m'en convaincre par moi-même. Souvent, en effet, je venais converser avec lui, quand je le voyais inoccupé ; je l'abordais, je lui faisais une question et il s'empressait d'y répondre, surtout depuis le procès qu'il avait gagné sur Thersite. Celui-ci lui avait intenté une accusation pour injures, parce qu'il s'était moqué de lui dans son poème ; mais Homère fut absous, défendu par Ulysse.

 

21. A peu près vers cette époque, arriva Pythagore de Samos, qui, après avoir subi sept métamorphoses, et vécu dans autant de corps différents, avait achevé lés périodes assignées à l'âme. Son côté droit était tout d'or. On le jugea digne d'être admis dans ce séjour fortuné, mais il y eut quelque incertitude sur le nom qu'il fallait lui donner, Pythagore ou Euphorbe. Empédocle vint aussi, le corps tout rôti et couvert de brûlures ; on ne voulut pas le recevoir, malgré ses supplications."

 

 

Lire la suite