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L'hommage de Théodore de Banville à Pierre Leroux (1871)

5 Février 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées, #Philosophie

Ils ne furent pas nombreux ceux qui, à l'heure du décès du socialiste Pierre Leroux, surent lui rendre l'hommage qu'il méritait. C'est que la gauche française en ce temps-là voulut le charger des péchés de l'échec de 1848, et, dans sa frange la plus révolutionnaire, souhaitait déchristianiser le socialisme, quitte à le passer au feu de la fausse scientificité marxiste allemande. Le poète Théodore de Banville (1823-1891) osa faire exception dans Le National, du 17 avril 1871 avec cet article :

"Pierre Leroux vient de mourir : c'était un juste. Nul plus que lui ne fut préoccupé des besoins, des souffrances, des déceptions que subit le peuple et des maux sans nombre qui accablent cet éternel martyr. Et non seulement il fut l'ami du peuple, mais il fut le peuple lui-même par le constant effort, par le travail, par la misère, qui le prit au berceau et qui ne l'a pas quitté jusqu'à sa mort.

Le front haut, les arcades sourcilières fermes et hardies, le regard puissant, le nez régulier, les lèvres charnues, le menton énergique et indiquant une invincible volonté, cette énorme chevelure crépue, frisée, farouche, indomptée, superbe, et ces robustes épaules de portefaix et de héros, tout en lui indiquait le créateur fait pour inventer et porter un monde. En effet, il a créé et porté laborieusement tout un monde de pensées, au milieu de gens qui souvent riaient de lui, comme on rit presque toujours des hommes qui ont en eux quelque chose de la flamme divine. Prométhée, aujourd'hui, sentirait son foie dévoré non par le vautour, mais par le ridicule, et se verrait cloué, non sur un rocher battu par des flots, mais dans cette mansarde froide et mal close que Balzac a tant de fois et si bien décrite.

Chez nous les réputations ne se font que par la bourgeoisie : aussi l'heureuse et facile célébrité appartient-elle de droit à la médiocrité frivole et aux œuvres dans lesquelles l'idée est servie à doses homéopathiques ! Pierre Leroux, disais-je, fut peuple ; il le fut, non seulement dans le sens propre et exact du mot, mais aussi dans le sens figuré et symbolique ; car il représente le peuple de l'avenir, instruit par son propre effort, ayant par un miracle de volonté déchiré tous les voiles, et travaillant lui-même à son affranchissement. Erudit comme Rabelais, sachant à fond le grec, l'hébreu, les langues vivantes, ayant fait le tour de toutes les théologies et de toutes les philosophies, que lui manqua-t-il donc pour arriver au succès ?

Ce ne fut pas le style assurément ; car il était passé maître en l'art d'écrire. Ni l'esprit non plus, car il avait à lui seul beaucoup plus que tous les amuseurs qui font profession d'en montrer. Mais précisément, sa science universelle était faite pour inspirer une légitime terreur aux savants de profession qui ne savent rien, et aux coryphées des académies, que de tels voyants embarrassent. De plus, on pardonne à un homme d'avoir quelques idées, mais non d'être, comme celui-là, une source féconde, intarissable d'idées. Autre crime : en écrivant sa Réfutation de l'Eclectisme contre Victor Cousin, Pierre Leroux avait eu le tort de s'attaquer à un de ces triomphateurs souriants qui ont dompté et enchaîné à leur service le bonheur et la fortune. Le Succès n'aime pas qu'on se refuse à adorer ses idoles, et il ne manque pas de punir, en s'enfuyant loin d'eux, ceux qui insultent ainsi sa puissance. On voit que l'auteur du livre De l'Humanité avait vingt bonnes raisons pour être et rester pauvre. C'est ce que le grand poète Henri Heine expliquait déjà dans ses lettres parisiennes de1843, avec son implacable ironie qui n'excluait ni l'admiration ni la tendresse.

"Je viens, dit-il, de commettre une indiscrétion en mentionnant la pauvreté de Pierre Leroux. Mais il m'était impossible d'éviter une semblable indication ; cette pauvreté est caractéristique, et elle montre que l'excellent homme n'a pas seulement compris par la raison la misère du peuple, mais qu'il y a pris part en personne, et que ses pensées reposent dans la plus terrible réalité. C'est ce qui donne à ses paroles une vie palpitante et un charme bien plus grand que la puissance du talent. - Oui, Pierre Leroux est pauvre, comme l'ont été Saint-Simon et Fourier, et la pauvreté providentielle de ces grands socialistes a enrichi le monde, enrichi d'un trésor de pensées qui nous ouvrent un nouveau monde de puissance et de bonheur. Dans quel affreux dénûment Saint-Simon a passé ses dernières années, personne ne l'ignore ; tandis qu'il s'occupait de l'humanité souffrante, de ce grand patient, et qu'il imaginait des remèdes contre son infirmité de dix-huit siècles, il tombait parfois lui-même malade de misère ; il ne prolongea sa pénible existence qu'en tendant la main. Fourier aussi était forcé de recourir à la charité de ses amis, et que de fois je l'ai vu, dans sa redingote grise et râpée, marcher rapidement le long des piliers du Palais-Royal, les deux poches de son habit pesamment chargées de façon que de l'une s'avançait le goulot d'une bouteille et de l'autre un long pain. Un de mes amis qui me le montra la première fois, me fit remarquer l'indigence de cet homme, réduit à chercher lui-même sa boisson chez le marchand de vin et son pain chez le boulanger. - Comment se fait-il, demandai-je, que de tels hommes, de tels bienfaiteurs de l'humanité, sont ici en France en proie à la misère ? - Il est vrai, répondit mon ami avec un sourire sarcastique, que cela ne fait pas grand honneur au pays tant vanté de l'intelligence ; il est vrai aussi, ajouta-t-il, que de pareilles choses n'arriveraient certainement pas en Allemagne : chez nous, le gouvernement prendrait tout de suite sous sa protection des gens de semblables principes, et leur accorderait gratis pour toute la vie la nourriture et le logement dans la forteresse de Spandaw ou dans celle du Spielberg."

Ce dernier trait est délicieux, mais il montre avec quel optimisme nous jugea toujours Henri Heine, car en réalité les penseurs chez nous ne sont pas plus garantis des forteresses que de la misère, quoique cette dernière prison soit encore celle qui les réclame le plus impérieusement. Les ouvrages de Pierre Leroux, tous d'une si haute inspiration et d'une si grande portée, sont innombrables ; mais que peut un auteur qu'on ne lit pas, quand même ses arguments seraient encore meilleurs qu'ils ne le sont et quand même son style redoublerait de force et d'habileté ?

Les articles de la Revue Encyclopédique, de l'Encyclopédie nouvelle, et de la Revue des Deux-Mondes, et surtout les livres intitulés Réfutation de l'éclectisme, où se trouve exposée la vraie définition de la philosophie - De la mutilation d'un écrit posthume de Théodore Jouffroy ; - De l'Humanité, de son principe et de son avenir ; - Sept discours sur la situation actuelle de la société et de l'esprit humain ;  - D'une religion nationale, ou du culte ; - Discours sur la situation actuelle de la  société  - De l'Humanité, solution pacifique du problème du prolétariat ; - Projet d'une constitution démocratique et sociale ; - Le carrosse de M. Aguado ou Si ce sont les riches qui payent les pauvres ; - De la Ploutocratie, ou du gouvernement des riches ; - Du christianisme et de ses origines démocratiques ; - De l'Egalité ; - Malthus et les économistes ou Y aura-t-il toujours des pauvres, et enfin les premières livraisons du poème philosophique La Grève de Samarez et la traduction du Livre de Job présenté sous la forme dramatique ; tous ces écrits, dis-je, ces travaux surhumains, ces ouvrages si divers et tendant tous au même but, auraient suffi sans doute à populariser dix écrivains, et je le répète, il ne leur a manqué véritablement qu'un seul mérite : celui de trouver des lecteurs. Quand on daigna lire Pierre Leroux, ce fut dans les livres où George Sand, aussi habile vulgarisateur que grand poète, s'était nourri de son esprit et inspiré de sa pensée ; dans Consuelo, dont on dit qu'il suggéra le plan à l'illustre écrivain, dans Spiridion, dans Le Péché de M. Antoine et dans Le Compagnon du tour de France. Mais ceci se passait à l'époque où l'on aimait encore les beaux romains composés et écrits comme des poèmes. Aux derniers jours de l'empire, quand la littérature de Clodoche et de la Comète eut décidément triomphé, le philosophe humanitaire n'eût pas eu beaucoup plus de chance d'être écouté sous la forme du roman que sous celle du discours, et s'il avait tenu absolument à faire exposer ses doctrines, il eût dû s'adresser pour cela aux auteurs de L'Oeil Crevé et du Petit Faust, c'est-à-dire aux seules gens qui avaient encore le privilège d'être écoutées, à un moment où il était de bon goût de mépriser le Dante aussi bien que Shakespeare !

Pierre Leroux d'ailleurs, s'il s'acharnait à chercher un remède à nos ennuis dissolvants et aux peines qui nous déchirent, ne s'obstinait pas à forcer l'attention et l'admiration de ses contemporains. Avec Proudhon qui si souvent l'attaqua d'une verte façon et ne lui ménagea pas la férule, il avait cela de commun que, comme lui, il fit vingt métiers pour vivre et pour faire vivre les siens, au lieu de se draper dans son orgueil et de se poser en prophète méconnu. Il savait les chiffres, les sciences mécaniques, la typographie, l'agriculture et, en vérité, on se demande ce qui lui manqua, si ce n'est cette légère dose de bêtise et de niaiserie prosaïque, sans laquelle nul ne saurait ici bas exercer aucune profession, pas même celle de poète. Reçu d'abord à l'Ecole polytechnique, où il ne peut entrer parce qu'il lui faut soutenir immédiatement sa mère restée veuve avec quatre enfants , nous le voyons tour à tour commis d'agent de change, apprenti chez un entrepreneur de bâtiments, où il sert les maçons, puis typographe, formant à ce métier qu'il vient d'adopter ses frères Achille, Jules et Charles Leroux, et enfin prote chez Panckourcke.

En 1821, il épouse une ouvrière aussi pauvre que lui (de ce mariage devaient naître cinq enfants) et recommence à travailler, à lutter. Il invente le piano-type, machine destinée à faire mouvoir mécaniquement à l'aide d'un clavier des caractères typographiques, puis trouve un procédé expéditif pour fondre les caractères, procédé qu'il ne put venir à bout d'appliquer, malgré l'aide que lui prêta généreusement M. de Luynes, car on sait qu'il n'est pas d'invention, si pratique et si simple qu'on puisse la supposer, qui ne commence par dévorer des fortunes !

C'est alors que M. Lachevardière, ami de Pierre Leroux, achète l'imprimerie Cellot, et fournit au philosophe des fonds qui lui  permettent de fonder le journal Le Globe, où ses collaborateurs Guizot, Villement, Remusat, Cousin, Léon de Malleville, Duvergier de Hauranne, Duchâtel n'eurent pas de peine à faire prédominer la politique courante sur la philosophie et à paralyser les efforts de celui qui les avait groupées autour de lui. Mais la vie littéraire avait commencé pour Pierre Leroux : son affiliation à la doctrine saint-simonienne qu'il abandonna par les plus honorables scrupules de la morale dès qu'il en connût les secrètes promesses, le Catéchisme écrit avec Jean Reynaud, ses travaux à la Revue des Deux mondes, à la Revue Encyclopédique, à la Revue Indépendante, les journaux L'Eclaireur et La Revue sociale, fondés et imprimés par lui à Boussac, où il avait réalisé parmi les ouvriers typographes les bienfaits pratiques de l'association, sont des choses connues de tous. On sait qu'en 1848 Pierre Leroux arriva à l'Assemblée, porté par cent dix mille votes, en même temps que Louis Bonaparte et Proudhon. S'il n'obtint aucun succès devant ses collègues, qu'il voulait naïvement occuper d'améliorer le sort des classes pauvres, ce n'est pas seulement parce qu'il s'abandonna à une telle illusion, qui montrait la pureté de son âme ; c'est surtout parce qu'habitué à parler le français des maîtres comme à l'écrire, il ignorait la lourde phraséologie parlementaire, et parce qu'il n'aurait pas su répéter toutes les cinq minutes : dans cette enceinte, en donnant à ces mots absurdes la longueur d'un vers hexamètre !

Jeté à Jersey par le coup d'Etat, chef alors d'une famille composée de trente-deux personnes, Pierre Leroux, après avoir inauguré des cours de phrénologie, dont le produit ne suffisait pas à nourrir son monde, put enfin grâce à une souscription faite par Jean Reynaud, se livrer à la saine, à la fortifiante agriculture, à laquelle il appliqua sa science profonde et son esprit d'innovation. Il a vécu dix années à Samarez, près Saint Hélier, et c'est là qu'il a découvert, qu'il a reconstruit le Livre de Job, montrant dans son admirable traduction qu'en ce merveilleux poème est écrite la passion de l'Humanité elle-même. Là éclate et se manifeste le grand poète ayant la claire, la fulgurante vision de l'avenir ; mais aussi quel miracle que ce commentaire dont il a accompagné le poème et dans lequel il traite Renan de Turc à More ! On y trouve la lucidité, la verve, l'érudition sûre d'elle-même, la raillerie élégante et fine de Paul-Louis Courrier. Ceux qui ignorent que Pierre Leroux, avec son éloquence enflammée et lyrique, posséda l'esprit le plus agile, le plus moderne, je dirais le plus parisien, si j'étais sûr d'être compris, peuvent savoir à quoi s'en tenir là-dessus en lisant ce pamphlet net et brillant comme une gerbe d'étincelles ! Et qu'il méditent aussi cette phrase, écrite par le philosophe, à propos du Livre de Job : Sans doute ce qu'il y a dans ce livre, ce qui n'est dans aucun autre au même degré, c'est que l'Art y est adéquat à la philosophie, ne formant ensemble qu'un tout aussi vivant que la vie même. Mais la lumière, une lumière que je ne puis m'empêcher d'appeler divine, ruissèle partout et de partout.

Pierre Leroux n'est plus ; son œuvre va apparaître ce qu'elle est, sous la main de la Mort, qui déchire tous les voiles !"

Du coup, je me suis un peu intéressé à Banville à ce qui a pu cimenter ses accointances pour l'inventeur du mot "socialiste". Ce n'est pas facile à trouver car Banville est un parnassien, le contraire d'un poète militant, et le contraire d'un chrétien ou au moins le type même d'un non-chrétien, alors que Leroux plaçait ses convictions christiques (hérétiques et sulfureuses sous l'influence de Fabre d'Olivet, mais hautement spirituelles) au cœur de son combat. J'ai soupçonné que, peut-être, il y avait une clé du côté de cette phrase : "il posséda l'esprit le plus agile, le plus moderne, je dirais le plus parisien, si j'étais sûr d'être compris". La complicité entre ces deux personnages (aujourd'hui inhumés dans le même cimetière, celui de Montparnasse) tiendrait au fait que les deux étaient fleurs du même humus, cette monstrueuse capitale dont Leroux a parlé avec éloquence. Pourtant Banville est né à Moulins, loin de Paris, mais comme fils de militaire il n'a pas de racine géographique familiale et l'on pressent que son vrai terreau fut la capitale où il fit ses études.

Jacques Bainville en 1912 le qualifie de "gamin de Paris, virtuose du burlesque et de la cocasserie en rimes"... Un gavroche des vers, en somme, comme Leroux l'aurait été de la théologie politique... Anatole France dans Le Temps du 15 mars 1891 vit dans Banville "un personnage de fantaisie, échappé d'une fête à Venise, au temps de Tiepolo". Bainville ajoute qu'il "aimait surtout les beaux costumes et plus encore les déguisements" et qu' "il a vu le monde comme un bal paré". C'est curieux car cet aspect de sa personnalité. Il aurait d'ailleurs eu du mal à admirer les tenues de Leroux dont la vieille redingote faisait jaser la presse bourgeoise en 1848-49.

J'avoue qu'aux remarques aigres de Bainville sur son presqu'homonyme, je préfère l'hommage d'Anatole France dans Le Temps qui rend justice à toute l'élégance de Banville, élégance qui, me semble-t-il, transparaît à merveille dans son éloge de Leroux. Théodore de Banville, l'homme au violon rouge, l'homme à la lyre, comme le roi David. Il est beau de recevoir un hommage mortuaire d'un tel homme.

Outre Paris, Banville et Leroux avaient en commun cette expression que je trouve encore sous la plume d'Anatole France : "Fait d'une ignorance absolue des lois universelles, son optimisme était inaltérable et parfait. Pas un moment le goût amer de la vie et de la mort ne monta aux lèvres de ce gentil assembleur de paroles". Certes chez Leroux le tragique ressortait davantage du fait de la vie terrible que lui et les siens menèrent. Mais il partageait avec Banville une douceur de tempérament exceptionnelle qui faisait sa grandeur.

Au delà de ces deux points communs, je peine malgré tout, en lisant et relisant la note nécrologique d'Anatole France, à comprendre la raison profonde qui a pu pousser Banville, un homme pour qui le Beau "était un voile ingénieux à jeter sur la réalité, une housse, une nappe brillante pour couvrir le lit et la table de Cybèle" pour "toujours nuer, nacrer, iriser l'univers et porter sur la nature un regard féérique qui l'inondait d'azur et de rose tendre"... à aller rejoindre avec des termes justes dans son noir exil de Samarez le vieux Leroux, et non seulement lui, mais aussi l'ombre de ses infortunés partisans : Thoré, Dussoubs, Faure, Bac, Pauline Roland etc.

Il faut peut-être simplement prendre acte du fait, sans chercher à comprendre, que parfois de telles convergences se produisent. Cela fait partie du mystère des êtres. La rose appelle l'obscurité. Parce que la rose n'est peut-être pas si rose, ou l'obscurité si obscure. Banville n'était peut-être pas tout entier, pas seulement, ce sectateur des "Vénus vénitiennes" purement décoratives qui "ne savent pas un mot de mythologie", que ses contemporains croyaient connaître.

En tout cas il ne le fut pas, quand il écrivit sur Leroux.

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P
"Quelle Marie ?":<br /> <br /> Cybèle : "Pour nombre d’historiens, en raison de la ferveur religieuse qu'elle engendrait, elle serait à l’origine du culte rendu par les chrétiens à la Vierge Marie en Europe de l'Ouest et du Sud notamment"<br /> <br /> Ha, à mon tour, j'ignorais que Deleuze se pointât devant une caméra de cinoche...
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C
Pas d'accord avec votre blasphème contre Marie. A part ça, celui qui laisse la plus mauvaise impression dans toute cette affaire, c'est Bainville... grande référence d'un politicien médiatique de notre époque. Bernanos a déjà tout dit de ce qu'il fallait en penser.
P
Si Belle est Marie.<br /> Très beau texte.<br /> <br /> Au passage, il se trouve qu'un film français méconnu évoque une partie de la vie de Paul-Louis Courrier.<br /> La Ferme des 7 péchés, 1949.<br /> C'est un film, et sur le fond et forme, plutôt très atypique dans le "paysage ciné' français", toute époque confondue.<br /> Un extrait, pas choisi au hasard, qui ne manquera pas de faire écho à un certain présent, au bas mot :<br /> https://c.gmx.com/@992481426777576881/L_pUeeLmTsKuAICpEv7pBw
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C
Cet extrait cinématographique est en fait un éloge de la possession par le démon de la danse (cf https://www.franceculture.fr/histoire/folie-dansante-fous-rires-possession-nonnes-histoires-hysterie-collective). La citation (blasphématoire) sur le roi David dansant devant l'Arche d'Alliance est en fait empruntée à la sorcière Helena Blavatsky, mère de la théosophie et du New Age modernes, adepte du culte de la Terre-mère ("Isis dévoilée") c'est à dire de Lilith. On voit bien de quelle inspiration tout cela vient.
C
Quelle Marie ? Je ne connaissais pas Paul-Louis Courrier (ni ce film amusant). Il faudra que je regarde si Leroux en a parlé. Un homme qui meurt assassiné, c'est toujours intrigant. Wikipédia dit que Deleuze avait lu Courrier. Et Deleuze joua aussi le rôle de l'abbé Lamennais dans un (mauvais) film des années 1970 sur George Sand (https://www.youtube.com/watch?v=TOS8xunIBUs)... Il y a des références croisées comme cela qui surprennent toujours...