Sundar Selvaraj
Sundar Selvaraj est né le 17 Mars 1962 à Janai au Bengale occidental, dans une famille catholique où il fut l'enfant premier-né mâle ce qui l'obligea à suivre la voie de son père devenu un prêtre hindouiste (qui faisait des sacrifices de sang aux démons) quand il avait 7 ans. Il s'est donc consacré à l'étude des mantras, et il était versé dans l'exécution des pujas (cérémonies religieuses). Il a même fait le kavadi - une forme de pénitence hindouiste, pendant 3 ans. A l'âge de 16 ans, il a recherché la faveur des divinités hindoues par les jeûnes, les pénitences et les pujas, afin d'être délivré du cycle de renaissance et être un avec Brahma - . En vain.
En juin 1978, il a assisté à une conférence sur la religion et la science, donnée dans un auditorium public. L'orateur parlait de l'évolution ce qui procurait au jeune Sundar avait une envie de devenir un neurochirurgien. Après avoir parlé pendant une demi-heure sur l'évolution, l'orateur a ensuite comparé la théorie de l'évolution à celle de la création par Dieu. Le sujet, même s'il était intéressant, déplut à Sundar parce que l'orateur avait parlé de Jésus-Christ. A la fin de son message, l'orateur a invité à tous ceux qui souhaitaient recevoir Jésus-Christ comme leur Sauveur de s'avancer jusqu'à la scène. Comme l'expose une site chrétien " Même si Sundar sentit une impulsion de s'avancer, étant un hindou convaincu, il s'est rebellé contre cette impulsion. Soudainement, venant de son for intérieur, il a entendu une voix claire et audible lui parler. La voix disait: «C'est le vrai Dieu. Va et suis-le.» Sundar était estomaqué d'entendre une voix l'inviter à s'avancer et à accepter le Seigneur Jésus-Christ comme son Sauveur et son Dieu. Il a ignoré la voix. Mais, comme une cassette, la voix continuait à répéter «C'est le vrai Dieu. Va et suis-le.» Sundar a alors vécu une autre expérience surnaturelle. La chaise sur laquelle il était assis s'est mise à vibrer. C'était comme si la chaise le poussait à se lever et à aller. Il a saisi les bras de la chaise, décidé à ne pas bouger d'un pouce.
Pendant tout ce temps, la voix continuait à répéter la même chose. Alors, sans avertissement, il a ressenti une vraie main tangible sous son dos. La main l'a gentiment levé sur ses pieds. Interloqué, Sundar a cessé de résister. La main invisible mais vraie a alors pris sa main et l'a gentiment conduit à travers 3 rangées de chaises jusqu'au devant de la scène.
Il a rejoint environ 50 autres personnes qui s'étaient avancées pour recevoir Jésus-Christ comme leur Sauveur. Regardant vers le haut, Sundar a dit: «Jésus, si tu es le vrai Dieu, aide-moi s'il te plaît à être délivré du cycle de renaissance.» Il a alors mécaniquement récité ce que l'orateur a demandé de dire à tous ceux qui s'étaient avancés, «Seigneur Jésus, entre dans ma vie.»
Aussitôt qu'il eut prononcé ces mots, il vécut une autre expérience surnaturelle totalement inattendue. Il a ressenti quelqu'un verser comme de l'huile sur sa tête. Cela tombait sur sa tête et se répandait tout sur lui, il sentit alors une purification se produire dans son coeur. Comme si tous ses péchés et sa nature souillée étaient lavés et purifiés. Quand l'huile est parvenue à ses orteils, une paix indescriptible a rempli son être. Cette dernière expérience a totalement convaincu Sundar que le Seigneur Jésus-Christ était vraiment le Seul Vrai Dieu. "
Aux vacances de novembre suivantes (six mois plus tard) il lut les livres que lui avait donnés l'orateur, il entendit une voix en les lisant lui disant de baptiser. Il prit un uniforme scolaire pour faire croire qu'il avait un baptême supplémentaire, se fit baptiser. Chaque dimanche après midi il apprit la Bible, et se rendit à la formation tous les dimanches après midi. Le 3 mars 1979 il fut baptisé chez des adventistes du 7e jour.
En septembre 1980 il intégra les pentecôtistes mais les trouvait trop bruyants. Il lut beaucoup l'Evangile jusqu'à ce qu'il fût convaincu de la vérité du baptême dans l'Esprit et intégra le courant pentecostiste. En septembre 1981 il eut 3 jours d'électrisation par l'esprit saint. ll en voulut les dons. Un autre homme de Dieu voyait les anges, et avait des voyages d'esprit. Selvaraj voulut cela. Il lut "The believer's authority" de Kenneth E. Hagin, pria sans cesse, et il lui fut annoncé qu'au bout de 180 jours les dons lui seraient donnés. Le 23 ou 24 septembre 1983 son esprit s'ouvrit, il vit pendant 20 mn Jésus sur la croix sous divers angles et les larmes coulèrent des ses yeux comme des rivières. Il put vérifier le soir en écrivant son journal que cela faisait bien 180 jours. Depuis lors à chaque fois qu'il prie il a une vision spirituelle. Cela ne lui suffisait pas. Il demanda à voir Jésus. En novembre 1983, comme il avait la charge de faire des prières pour le chef de son église, de 10 h à 17 h, il resta en prière et contemplation sans but, puis le soir, alors qu'il s'apprêtait à demander à Dieu de l'aider à prier pour les gens qui avaient écrit les lettres, Jésus entra par la porte de la pièce dans une belle robe bleue. Il fut ravi par sa grandeur. Jésus dit qu'il venait prier avec lui. Il se mit à genoux. Il lui dit de mettre la main sur chaque lettre, et lui même priait et pleurait pour chacune d'elles. Puis Selvaraj voulut voir la gloire de Jésus dans les cieux, et après des jours de prière il vit un saint plein de gloire dans sa pièce qui lui demanda ce qu'il lisait. Selvaraj lui demanda "Aya, qui êtes vous ?" et l'homme répondit "Je suis celui qui a écrit l'Apocalypse". Il lui fit ouvrir le livre, lui expliqua notamment comment les anges des sept églises qu'il y mentionnait se tenaient près de lui à Patmos et recevaient ses manuscrits pour les donner aux églises concernées, puis partit au bout d'une demi-heure. Depuis lors d'autres saints entrèrent dans sa chambre pour prier avec lui ou lui expliquer des morceaux des écritures. Isaïe est venu lui expliquer son livre.
Le 24 mars 1984 il se trouva dans un très beau jardin vert, deux anges de 8 pieds lui donnèrent la bienvenue au paradis. Il vit de nombreux enfants de 3 ou 5 ans. En 1985 alors qu'il priait à minuit il entendit un bruit d'ailes autour de lui. Il rechercha le calme et son esprit sortit alors de son corps. Il sentit un aigle dans son dos, comme dans Isaïe 40:31 qui l'ame,a dans une maison voir une personne pécher en secret pour qu'il en témoigne au jugement de la fin des temps.
En 1992 après avoir prié en langues pendant deux jours il fut capable de voir dans toute la pièce autour de lui avec une vision à 180 degrés. En 2006 Jésus lui a appris qu'il n'y aura pas de grand enlèvement avant les tribulations de l'Apocalypse contrairement à ce qu'enseignent les pentecotistes.
En 1997 lors d'une conférence en Afrique du Sud il a vu Andrew Murray et John G Lake prier pour le pays dans les cieux.
En 2003, il se rend pour la première fois à Washington DC invité par l'Eglise chinoise (Chinese community church), puis il parle chaque année dans le New Jersey.
En 2013 avec le prophète indien Vincent Selvakumar il prévoit une maladie de peau qui gagnera le Pangasinan, mais il y eut une controverse sur la réalisation de cette prophétie.
En 2014 alors que son avion est retenu à Francfort, un prophète d'Israël lui révèle que Berlin sera la QG politique de l'Antéchrist.
Il a aussi des révélations sur la corruption des démocrates américains et l'onction de Trump (ce qui rejoint les inspirations de Lance Wallnau). Il pense que l'image de la bête dans les derniers jours sera un produit de l'intelligence artificielle (comme Theoneptie interprète la marque de la bête comme une puce électronique). Comme Allan Rich et d'autres protestants il pense que le pape François prépare l'accueil du monde à l'Antéchrist en faisant croire que toutes les religions sont une. Il a vu plusieurs fois G. Washington au ciel.
Il s'appuie sur 1 Samuel 28, sur la transfiguration et sur Matthieu 27:50-52 pour justifier la présence des saints à nos côtés sans que cela implique une invocation des morts comme chez les catholiques.
Dieu lui aurait dit que la Russie va envahir les USA si ceux-ci ne se repentent pas dans la forme où le prophète Joël le leur demandait.
Une question : son apologie du Maharishi du Mont Kalash n'est-elle pas New Age ?
Une monarchie française d'ascendance davidique ?
C'est le Marquis de la Franquerie (André Lesage) qui l'expose dans "Ascendances davidiques des rois de France", un livre des années 1980 réédité en 2002 par les éditions Saint-Remi auquel on faisait référence il y a peu, en partant de la déportation à Babylone (IV Rois 17), il montre que certaines populations transplantées en Assyrie s'enfuirent vers la Mer Caspienne quand cet empire s'effondra en 609 av JC et se mêlèrent aux cimmeriens qui ensuite firent partie des celtes. Gaulois pourrait venir de l'hébreu gôlâh (gaulau) mot qui apparaît pour la première fois dans Rois 15:19, et non pas de coq en latin.
Le site ici note aussi "Peu après que les Israélites aient été transportés en Assyrie, les érudits remarquent l'apparition, dans ces régions, des Cimmériens et des Scythes. Les Assyriens appelaient aussi ces Cimmériens et ces Scythes « Khumri », « Ghomri » ou « Gimiri » (d'après le roi Omri d'Israël) et « Iskuza » ou « Sacae » (dérivatif d'Isaac)." Il donne aussi des références plus précises que de la Franquerie à ce sujet : "L'historien Samuel Lyons apparente quelques-uns des peuples ayant habité l'Europe du nord-ouest aux Cimmériens. Comme il l'a écrit, il semblerait que les Cimmériens « soient le même peuple que les gaulois ou les celtes » (John Henry et James Parker, Our British Ancestors: Who and What Were They? [Nos ancêtres britanniques : Qui étaient-ils, d'où venaient-ils ?] 1865, pp. 23, 27).
L'historien et érudit George Rawlinson a écrit : « Il est raisonnable de dire que les Gimiri [ou Kymry ou Khumri] ou Cimmériens, qui apparurent en premier aux confins de l'Assyrie et de la Médie au 7e siècle avant notre ère, et les Sacae mentionnés sur la falaise du Behistun, près de 2 siècles plus tard, ne sont autres que Beth-Khumree [la Maison d'Omri] de Samarie, ou les Dix Tribus de la Maison d'Israël » (note sur sa traduction de l'Histoire d'Hérodote, Livre VII, p 378).
La linguiste et érudite danoise Anne Kirstensen est du même avis : « Il n'y a plus aucune raison de douter de la déclaration fascinante avancée par les experts étudiants les Dix Tribus, selon laquelle les Israélites déportés de Bit Humria – de la Maison d'Omri – sont les Gimirraja des sources assyriennes. Tout indique que les déportés israélites n'ont pas disparu de la circulation mais qu'ailleurs [à l'étranger], sous un statut différent, ils ont continué à laisser des traces dans l'histoire » (Who Were the Cimmerians, and Where Did They Come From? Sargon II, the Cimmerians, and Rusa I [Qui étaient les Cimmériens, et d'où venaient-ils ? Sargon II, les Cimmériens et Rusa I, traduit de l'anglais et du danois [Jørgen Læssøe, de l'Académie Royale Danoise des Sciences et des Lettres, no. 57, 1988, pp. 126-127)."
De la Franquerie développe ensuite la descendance de Japhet, les recherches linguistiques (contestées) de l'abbé Boudet sur les correspondances entre langues hébraïque et celtique.
En 585 av JC, Dieu punit à nouveau Israël sous Nabuchodonosor et fait égorger les princes de Juda (Jérémie, 52:10-11), mais les filles du roi Sédécias sont sauvées. Une d'elles, Tea-Tephi sera l'ancêtre des maisons royales européennes. Une tradition irlandaise fait de Jérémie un grand législateur (Ollam Fodhla) qui aurait amené Tea-Tephi dans cette île où elle aurait épousé le prince Heremon, ce qui explique que la harpe de David figure sur le blason irlandais. Tandis que Joseph d'Arimathie oncle de la Ste Vierge (de la famille de David) serait mort à Glastonberry en 82 (sa petite fille aurait épousé le roi Lear).
Avec l'extinction du royaume de Juda en 585 av JC. Le droit d'ainesse passe à la branche des rois troyens mais Dieu promet de faire reverdir cet arbre (Ez 17, 18-24). Dans II Rois 7, 8-29 Dieu a promis à David une monarchie éternelle. Le Psaume 88 dit la même chose.
De la Franquerie cite toutes les ascendances antiques (notamment troyennes) que différents historiens attribuent à la monarchie française et les origines davidiques de la monarchie anglaise repérées dans de nombreux livres notamment le pasteur WMH Milner ("La Maison royale de Grande Bretagne, une dynastie qui dure" "The royal house of Britain an enduring dynasty" chap IX).
Le livre d'Hebert W. Armstrong "Les Anglo-Saxons selon la prophétie" et celui de Didier Apartian "Les Pays de langue française selon la prophétie" convergent pour voir dans ces deux peuples les héritiers des bénédictions faites à David, mais selon de la Franquerie l'ainesse selon la loi salique déjà applicable en Israël revient à la France car la maison royale anglaise n'est héritière que par une femme : Elisabeth II descend de Hildegarde, fille de Charlemagne. (NB : pour une critique de Milner voir ici)
Voir aussi en ligne Cohendy-Bray André - Ascendance davidique des rois de France.
"Faut-il croire aux prophéties politiques ?" de René d'Orfeuille (1883)
Notre époque étant très friande de prophéties si l'on en croit les vidéos sur le Net, il peut être intéressant, pour le volet catholique monarchiste de cette thématique, de se reporter à l'ouvrage du comte René d'Orfeuille (après tout n'avais-je pas du bien récemment dans un de mes livres et il y a deux ans sur ce blog du livre du chevalier Roger Gougenot des Mousseaux, "La Magie, ses agents, ses vérités, ses mensonges", Plon, Paris, 1854 contre la sorcellerie ?) de 1883 "Faut-il croire aux prophéties politiques ?"
Ouvrage prudent d'un homme qui précise en p. II de son introduction : "Mettant le pied sur le terrain périlleux de la Mystique divine et diabolique, nous nous souviendrons que nous sommes avant tout catholique et nous désirons ne pas prononcer une syllabe en contradiction avec l'enseignement de la Sainte Eglise Romaine. Nous espérons y arriver, car nos idées sont aussi celles d'un érudit, savant théologien, que sa modestie nous empêche de nommer, mais qui est notre maître et dont les enseignements nous ont depuis longtemps guidés dans celte périlleuse étude" (on ne saura pas qui est ce maître).
On dit peu de choses sur le Net du comte René d'Orfeuille, à part qu'il était monarchiste et licencié en droit. En 1866 il était questeur adjoint à titre officieux société des antiquaires de l'Ouest à Poitiers, puis il en est vice-secrétaire l'année suivante. Fonctions qu'il abandonne en 1868 en devenant attaché au cabinet de M. ie Préfet de Loir-et-Cher. Il décède en 1913 à Paris et la revue souligne que "son nom n'avait cessé d'être réputé en Poitou pour l'amour traditionnel de l'érudition qu'il tenait de ses ancêtres." Il a écrit un livre sur le Pèlerinage de Lucerne (en Suisse). On repère de lui aussi un hommage à deux cléricaux dans la Semaine religieuse du diocèse d'Alby de novembre 1873 et un article sur le traitement du clergé dans les Annales catholiques de 1876.
Le but de son ouvrage est de faire le bilan raisonné des prophéties qui se sont abattues sur la France après la défaite de Sedan.
Il croit à la prophétie de St Rémi rapportée par Hinemar et Flodoard promettant à la France de devenir le nouvel Empire romain, malgré les critiques de Saint Avît archevêque de Vienne contre cette prophétie. Pour d'Orfeuille, la promesse s'est transmise légitimement des Mérovingiens aux Carolingiens et aux Capétiens. La France fût châtiée pour l'impiété de Philippe le Bel avec la guerre de Cent ans mais sauvée par Jeanne d'Arc. Charles VII est puni d'avoir édité la Pragmatique (premier pas vers le gallicanisme) en se laissant mourir de faim devant la révolte de son fils. Charles VIII entre à Rome malgré les droits du pape et meurt sans postérité. "Louis XII convoque le conciliabule de Pise et il règne seul de sa branché. Les trois fils d'Henri II, soutien du protestantisme, disparaissent sans héritiers. Henri IV périt assassiné après avoir, accordé à. l'erreur les droits de la vérité, et, quand les traités de Westphalie ont sanctionné toutes les injustices, viennent les malheurs de la Fronde".
"Louis XIV humilia le pour voir pontifical et fil décréter par des évêques lâches et servîtes la déclaration de 1682, source de l'hérésie gallicane, et sa triste vieillesse fut suivie d'une longue minorité, comme si Dieu avait voulu que la France affaiblie ne put abaisser l'Eglise davantage. Puis est venu la Révolution, c'est-à-dire le grand châtiment (...). Les Parlements qui avaient persécuté les Jésuites remplirent la charrette du bourreau sauf les deux qui les avaient pris sous leur protection, le Parlement de Besançon et le Conseil de Colmar. Enfin les rois qui s'étaient dits indépendants de l'Eglise, ont entendu le peuple se déclarer souverain. Depuis, les usurpateurs ont été punis, l'un dans les neiges de la campagne de Russie, après avoir dit que le pape ne ferait pas tomber les armes des mains de ses soldats ; le second est monté en fiacre chassé par l'émeute qui l'avait élevé ; le troisième a eu Sedan, et nos désastres ont commencé le jour où nos soldats abandonnaient Rome et Pie IX."
Il croit aussi aux visions de Ste Hildegarde, reconnues par le Concile de Trèves, et estime qu'elles ne peuvent être que toutes angéliques ou toutes sataniques car l'ange qui l'inspirait n'aurait pas manqué d'avertir l'abbesse de Rupesberg (p. 14) si elle était trompée. Les prédictions de la Sainte qui comprennent des temps heureux pour l'Eglise puis une invasion par les barbares sont rapprochées d'une remarque de M. Le Play dans Constitution essentielle de l'humanité (p. 259) sur le fait qu'un jour les Chinois envahiront Paris. Puis, une fois les barbares évincés, la justice règnera à nouveau, Juifs et hérétiques se convertiront et Jésus reviendra (p. 20). "Sainte Hildegarde parlait de l'Église d'Allemagne, son pays, et il est évident que jusqu'ici ses prédictions se sont accomplies. Les désordres du clergé ont en effet été punis par la guerre entre les Guelfes et les Gibelins; le relèvement des études théologiques dans l'Eglise a eu lieu au xiir* siècle, âge des Thomas et des Bonaventue. Au triomphe incomplet de cette époque succédèrent d'abord la révolte du pouvoir civil, puis celle de Jean Huss et de Wiclef, celle enfin du protestantisme spoliateur. Le Concile de Trente n'a pas ramené à l'idéal les églises d'Allemagne et il faut, avant l'ère de prospérité, que les chapitres de Trêves et de Cologne se soient retrempés dans la pauvreté et la persécution." " Ste Hildegarde n'a pas dit dans combien de temps on reverrait le rétablissement du Saint Empire, époque, nous osons le croire, où s'accomplira dans son entier la prophétie do saint Rémi promettant aux rois de Franco l'empire du monde s'ils savent s'en rendre dignes. Alors les Juifs rentreront dans le giron de l'Eglise, et, malgré nous, nous nous souvenons et d'Ezéchiel montrant Jérusalem renaissante et du Livre des Macchabées qui, dans la description de l'alliance de la république juive et des Romains, annonce peut-être en une figure une réalité du testament nouveau. "
Joachim de Flore que l'auteur accuse d'avoir inventé la quaternité à la place de la trinité et d'avoir été mis à l'index ne retient pas son attention (pour lui le grand monarque était un Hohenstaufen), pas plus que "l'ermite italien Jean Kalta sorte de médium ou de démoniaque" (p. 22) - on ne voit pas à qui il fait référence. En revanche les prédictions de Ste Marguerite de Cortone, Ste Brigitte et Catherine de Sienne lui paraissent véritables et concordantes à la différence de celle de Nostradamus (fondées sur l'astrologie et donc condamnées par les conciles de Bordeaux et de Tours). René d'Orfeuille reste prudent sur Savonarole, trouve que Catherine Raconigni s'est trompée en ne voyant pas de concile complet avant le Grand Pape, alors que le concile de Trente a eu lieu, ce qui, à ses yeux, discrédite les autres prédictions. Il voit dans les prophéties de Saint Malachie une distorsion par Arnold de Wyon (16e s) et le dominicain Chicon auxquelles on fait dire à peu près ce qu'on veut (p. 27). Le Liber Mirabilis, vieille compilation de la fin du 16e s, comportait déjà des erreurs sur le début du 16e s. La prophétie de St Césaire qui en fait partie fut l'oeuvre d'un faussaire qu'on utilisa à tort en 1793 pour faire croire à l'évasion de Louis XVII.
Les prophéties de Ste Thérèse d'Avila qui annoncent des jours heureux pour les dominicains, et Ste Marguerite-Marie Alacoque pour la victoire du Sacré Coeur sont validées par d'Orfeuille. Celle de Barthélémy Holzhauser qui faisait naître l'Antéchrist vers 1855 après le triomphe de l'Eglise lui paraît controuvée. Pour Marie d'Agréda il rappelle juste qu'elle est à l'Index.
D'Orfeuille critique ceux qui ont identifié Napoléon dans la prophétie d'Orval, qui remonterait XIIe s (il la décortique sur plusieurs pages, démontrant les erreurs sur toute la lecture du 19e siècle). Il disqualifie aussi le Père Nectou, Hélène Wallraff qu'il juge diabolique. Celle du P. Martinelli, jésuite italien du 17e s, lui paraît juste douteuse. Celle du frère Hermann de Lehnin lui parait avoir été forgée vers 1750 puisqu'elle concorde jusqu'à cette époque et se trompe sur Frédéric II de Prusse (p. 48).
Comme beaucoup de ses contemporains, d'Orfeuille doit examiner le cas d'Anna-Maria Taïgi, morte en odeur de sainteté en 1837 et dont la cause en béatification fut introduite en 1863, qui vit des tribulations (des ténèbres épaisses qui entoureraient le monde), mais aussi le retour des hérétiques vers l'Eglise. Au même moment sAdrien Peladan dans un ouvrage sur le même sujet "Dernier mot des prophéties" rappelait (p. 110 de ce livre) qu'elle avait prédit la conversion de la Russie, de l'Angleterre et de la Chine... Les catholiques contemporains d'Orfeuille lui étaient reconnaissant d'avoir annoncé que le pape perdrait ses Etats et que le Saint Siège "serait réduit à vivre des aumônes du monde entier mais que d'ailleurs elles ne manqueraient pas" (p. 53).
Elisabeth Canori-Mora, née à Rome en 1774, annonça aussi le triomphe de l'Eglise comme Hildegarde. Le minime Bernard-Marie Clausi, la mère Steier en 1843, le franciscain Hyacinthe Coma ont vu des fléaux nombreux. En 1804 Mlle de Leyrette avait annoncé la Restauration, et le retour de Bonaparte avant un an (p. 68), Marie de Jésus du couvent des Oiseaux à Paris reçut le rappel du voeu divin de consécration de la France au Sacré Coeur. Parmi les stigmatisées, d'Orfeuille condamne les visions d'AC Emmerich sur Ephèse, et soeur Bertine de St Omer et Louise Lateau lui paraissent être les jouets du diable.
On ne peut citer ici tous les voyants catholiques que d'Orfeuille examine. A partir de la page 104 il instruit aussi le procès du spiritisme, du mormonisme, et de la secte de Vintras, puis termine par une analyse interessénate (p. 111) du secret de La Salette.
Le livre s'achève sur cet acte de foi "Pour, nous, et comme conclusion de nos éludes, trois faits sont absolument certains :1° La Maison de France remontera sur le trône de saint Louis. Nous,aussi nous avons la foi ; nous aussi, nous ne doutons pas du triomphe définitif du droit monarchique cl national. 2° Un prince de celle famille des lys consacrera notre pays au Sacré-Coeur, selon la volonté formelle de Jésus-Christ. 3° C'est après cet acte que s'accomplira dans son entier la prophétie de Reims."
A cent ans d'écart, ce livre nous paraît faire écho à "Ascendances davidiques des rois de France" du Marquis de la Franquerie qui, dans les années 1980, mobilisait diverses prophéties sur le rétablissement des Bourbons en France, dont des lettres du Padre Pio de 1972 à un religieux de ses amis à propos du testament de la duchesse d'Angoulême et du rôle à venir de la monarchie française pour écraser les démons dans le monde. Pour ce volet plus contemporain des prophéties monarchistes, on pourra se reporter à cette page de blog qui paraît assez synthétique.
Quand Jean de Léry se comparait au prophète Elie
Je trouve plaisant ce passage du navigateur protestant Jean de Léry extrait du chapitre XVI de son Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil (1580) où, devant le culte que les amérindiens vouent aux maracas, il se compare et égratigne au passage les superstitions catholiques parisiennes. Il aurait pu s'appuyer aussi sur Ez 28:13 (voir la vidéo ici en minute 54, même si beaucoup de propos de ce conférencier sont souvent très contestables).
"Pour retourner à nos Caraïbes, ils furent non seulement ce jour-là bien receus de tous les autres sauvages, qui les traitterent magnifiquement des meilleures viandes qu’ils peurent trouver, sans selon leur coustume, oublier de les faire boire et caouiner d’autant : mais aussi mes deux compagnons François et moy qui, comme j’ay dit, nous estions inopinément trouvez à ceste confrairie des Bacchanales, à cause de cela, fismes bonne chere avec nos Moussacats, c’est à dire, bons peres de famille qui donnent à manger aux passans. Et au surplus de tout ce que dessus, apres que ces jours solennels (esquels, comme j’ay dit, toutes les singeries que vous avez entendues se font de trois en trois ou de quatre en quatre ans entre nos Toüoupinambaoults) sont passez et mesmes quelques-fois auparavant, les Caraïbes allans particulierement de village en village, font accoustrer des plus belles plumasseries qui se puissent trouver, en chacune famille trois ou quatre, ou selon qu’ils s’advisent plus ou moins, de ces hochets ou grosses sonnettes qu’ils nomment Maracas : lesquelles ainsi parées fichans le plus grand bout du baston qui est à travers dans terre, et les arrangeans tout le long et au milieu des maisons, ils commandent puis apres qu’on leur baille à boire et à manger. De façon que ces affronteurs faisans accroire aux autres povres idiots, que ces fruicts et especes de courges, ainsi creusez, parez et dediez, mangent et boivent la nuict : chasque chef d’hostel adjoustant foy à cela, ne faut point de mettre aupres des siens, non seulement de la farine avec de la chair et du poisson, mais aussi de leur bruvage dit Caouin. Voire les laissans ordinairement ainsi plantez en terre quinze jours ou trois semaines, tousjours servis de mesme, ils ont apres cest ensorcelement une opinion si estrange de ces Maracas, (lesquels ils ont presques tousjours en la main) que leur attribuant quelque saincteté, ils disent que souventesfois, en les sonnans un esprit parle à eux. Tellement qu’en estans ainsi embabouynez, si nous autres passans parmi leurs maisons et longues loges, voiyons quelques bonnes viandes presentées à ces Maracas : si nous les prenions et mangions (comme nous avons souvent fait) nos Ameriquains estimans que cela nous causeroit quelque malheur, n’en estoyent pas moins offensez que sont les supersticieux et successeurs des prestres de Baal, de voir prendre les offrandes qu’on porte à leurs marmosets, desquelles cependant au deshonneur de Dieu, ils se nourrissent grassement et oysivement avec leurs putains et bastards. Qui plus est, si prenans de là occasion de leur remonstrer leurs erreurs, nous leur disions que les Caraibes, leur faisant accroire que les Maracas mangeoyent et beuvoyent ne les trompoyent pas seulement en cela, mais aussi que ce n’estoit pas eux, comme ils se vantoyent faussement, qui faisoyent croistre leurs fruicts et leurs grosses racines, ains le Dieu en qui nous croyons et que nous leur annoncions : cela derechef estoit autant en leur endroit, que de parler par deça contre le Pape, ou de dire à Paris que la chasse de saincte Genevieve ne fait pas pleuvoir. Aussi ces pippeurs de Caraïbes, ne nous haissans pas moins que les faux prophetes de Jezabel (craignans perdre leurs gras morceaux) faisoyent le vray serviteur de Dieu Elie, lequel semblablement descouvroit leurs abus : commençans à se cacher de nous, craignoyent mesme de venir ou de coucher és villages où ils sçavoyent que nous estions."
Un mot de présentation - qui suis-je ?
Pour satisfaire au goût de notre société pour les étiquettes et les CV, deux mots sur Christophe Colera, l'auteur de ce blog.
Né à Pau en 1970, à quelques kilomètres de la frontière pyrénéenne, je suis à cheval sur plusieurs cultures et plusieurs mondes : le Béarn et l'Aragon (mon père était de cette région, ma mère jurançonnaise), les traditions rurales et la modernité urbaine (après mon exil à Paris), le monde ouvrier et la bourgeoisie (l'investissement scolaire m'a sorti du premier pour me plonger dans le second), la praxis et la theoria (ancien élève de l'ENA je cultive une double activité professionnelle), la philosophie et les sciences sociales (docteur en sociologie, titulaire d'une maîtrise de philo -, j'ai publié dans les deux domaines). Après quelques lustres de recherche en anthropologie du corps, quelques passages dans les médias pour mon livre sur la nudité, quelques égarements, me voici redevenu chrétien depuis 2015.