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La Vénérable soeur Maria de Jesus de Agreda

24 Avril 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme

Conférence donnée par José Antonio Canet au Cursillo mariano de La Pardina 31 Août 2013, Hotel La Pardina, Sabiñánigo, Espagne.

Traduction :

"Il y a 15 ans, j'ai reçu la copie d'un message de Jésus-Christ à une âme aux Etats-Unis. Dans ce message le Christ disait que le livre le plus important qui ai été écrit au monde après la Bible est 'La cité mystique de Dieu' de Marie de Jésus d'Agreda.Ce livre parle de la vie de la Vierge et a été dicté par la Vierge. Au vu de ce message, je ne connaissais pas ce livre, j'ai essayé de le localiser. je suis allé à la librairie religieuse de Castillon, il n'y était pas. Je me suis rendu à Vélence, à 75 km de chez moi, à la librairie St Paul.Ils connaissaient le livre, l'avaient sur leur ordinateur, et en avaient quatre exemplaires, mais ils ne les ont pas retrouvés. J'ai amené mon épouse Amarisa en voiture à Agreda, dans la province de Soria où bien sûr se trouvait le livre. J'ai parlé avec la mère supérieure des conceptionnistes, qui me fit visiter le couvent, les jardins, le musée, et j'ai acheté divers exemplaires du livre La cité mystique de Dieu. J'en ai offert certains à des amis prêtres. Je l'ai dévoré en une semaine. Et j'ai été très enthousiaste d'en parler avec mon directeur spirituel, un carmélite aujourd'hui décédé, le père Guillen Gutierrez, un grand saint, et un grand sage. Je lui parlai avec enthousiasme sans le laisser parler. Il m'écouta avec patience, puis me montra que dans la petite librairie qu'il avait derrière lui au dessus de son lit, sur les dix livres qu'il avait se trouvait La cité mystique de Dieu, qu'il avait couvert de notes en marges et de souslignages.

Agreda qui est un village, a eu une certaine importance historique parce qu'elle est à la limite de trois royaumes. Elle appartient à la Castille, mais les rois de Castille, d'Aragon et de Navarre s'y rencontraient et, dans la chaise de pierre à l'endroit où ils s'asseyaient chacun des trois était encore dans son royaume. Mais l'importance réelle du lieu tient à la personnalité de la vénérable Maria de Jesus, car une bonne soeur cloitrée qui n'a jamais quitté son cloître - elle ne s'en est jamais éloignée de plus de 200 mètres. Entrée au cloître à 17 ans, et morte à 63, elle fut pourtant la femme la plus influente du monde au 17e siècle, selon de nombreux historiens. C'était pourtant le Siècle d'Or en Espagne, celui de Cervantes, de Velasquez, de Calderon de la Barca, celui où l'Espagne était le plus grand empire du monde. Elle a vécu la première moitié du siècle, avant le déclin. Et pourtant cette religieuse inconnue devient conseillère du roi Philippe IV, un roi abandonné à ses fêtes, et qui avait pour favori le comte d'Olivares, un personnage peu apprécié de la population, qui mit l'Espagne en difficulté sur tous les fronts à l'égard de la France, des Pays Bas, du Portugal, de Naples. A un moment, Philippe IV est si désespéré par ces échecs qu'il cherche une solution du côté de Dieu. Quelqu'un lui parle de la grande sainte d'Agreda qui fait des miracles. Le roi la rencontre et lui demande d'intercéder auprès de Dieu et lui demande son aide pour lui et l'Espagne. Une correspondance commence entre les deux. Pour éviter les intermédiaires, il écrit sur une feuille partagée en deux, la réponse de la religieuse devant être écrite sur l'autre moitié. Plus de 600 de ces lettres ont été retrouvées. La religieuse ne lui parle pas seulement de thèmes spirituels pour le salut de son âme, mais aussi des thèmes politiques pour redresser la situation. Elle lui dit que la mort des soldats ne vaut pas la peine, et le persuade de laisser Naples, les Pays Bas, et de signer le traité des Pyrénées avec la France. Elle l'empêche de faire la guerre à l'Aragon et de leur enlever les fueros.

La famille de cette nonne était très religieuse. Deux frères devenus franciscains et deux soeurs (Maria et sa soeur) religieuses, et même les parents se firent religieux (le père comme franciscain, la mère comme conceptionniste) après avoir demandé à l'évêque la dissolution du mariage. Le foyer familial fut donc le premier couvent. Elle dit d'elle même qu'elle était une enfant négligée (desaliñada), dépourvue de la moindre préférence pour aucune des choses du monde, n'aimant que Dieu. A 8 ans, après sa confirmation, elle fait vœu de chasteté, à 12 ans, elle veut devenir religieuse et déjà des contacts sont pris avec les carmélites. Sa santé était très faible et elle raconte qu'on avait déjà acheté son caveau pour son enterrement étant petite. Sa mère reçut un message du ciel disant que les deux parents comme Maria devraient devenir religieuses. Une fois entrée au couvent à 16 ans, elle commence à avoir des phénomènes mystiques de lévitation (un souffle peut la conduire d'une partie du couvent à l'autre) qui attirent du public à l'église des conceptionnistes. Cela devient un spectacle pour les gens de la région. Maria proteste et demande au Seigneur que cela cesse.

Dieu lui accorde alors un autre don : celui de faire des voyages de ce qu'on appelle la bilocation. A chaque fois qu'elle recevait la communion, Dieu lui montrait les "royaumes" qui ne connaissaient pas le christianisme. Elle pleurait de voir qu'ils ignoraient le Sauveur et s'enthousiasmait intérieurement pour leur conversion. Plus de 500 bilocations de la sainte ont été prouvées dans la seule zone du Nouveau Mexique (le Texas actuel). Son double au Texas catéchisait les Indiens. Les premiers missionnaires espagnols franciscains eurent ainsi la surprise après des jours de marche à travers les forêts de découvrir des "sauvages" qui avaient construit des croix et leur demande le baptême. Les Indiens leur parlent de la "Dame bleue" (senora azul). Les missionnaires pensent que ce peut être la Vierge. Comme de plus en plus d'Indiens parlent de cette dame, le provincial franciscain veut tirer au clair cette affaire. L'Inquisition avait déjà durement interrogé la vénérable à ce sujet à deux reprises. Le franciscain se rend en Espagne demande au roi l'autorisation de rencontrer la vénérable, puis ordonne qu'un peintre fasse un portrait d'elle pour que les Indiens puissent dire si la Dame en bleu est bien Maria de Agreda. Les Indiens au vu du portrait l'identifièrent. Des écrivains de type paranormal ont écrit sur la Dame bleue, l'Inquisition voulut lui faire signer de fausses déclarations, mais elle ne cessa d'assurer qu'elle n'était jamais sortie du couvent qu'en procession pour d'autres couvents. D'autres nonnes pouvaient en témoigner, et elle avait été abbesse avant 25 ans (grâce à une autorisation spéciale papale) et tous les actes d'élection conservés (sauf pendant trois ans) attestent de sa présence à Agreda.

Elle dormait seulement deux à trois heures par nuit. Elle mangeait peu, et faisait son via crucis avec une croix de fer de plus de 30 kg. Elle faisait des miracles tout le temps. Par exemple lors de la construction du nouveau couvent grâce aux dons, des anges intervinrent. A cette époque il était normal que des ouvriers mourussent dans ce genre de chantier. Pour le couvent, beaucoup tombèrent mais aucun de mourut. Et même une fois un ouvrier tomba du haut de l'église au sol, la tête la première sur une pierre mais la pierre se brisa et l'ouvrier ne mourut point. Les travaux avançaient la nuit en l'absence des ouvriers. Les contremaîtres trouvaient les murs plus haut le lendemain et la nonne put leur dire que les anges avaient construit les murs en l'absence des hommes, y compris sur des terrains rocheux où il fallait de la poudre explosive pour réaliser les travaux. Certains maçons refusaient un salaire, et selon Maria de Agreda c'étaient aussi des anges.

Pour la préparer à écrire la Cité mystique de Dieu, la Vierge dota la vénérable de cinq anges en plus du sien, souvent très sévères, pour la perfectionner. Elle écrivit la Cité mystique pendant cinq ans. Son confesseur tomba malade et le vieux confesseur qui lui succéda lui ordonna de la brûler parce qu'une femme ne pouvait pas écrire sur la théologie. La Vierge lui apparut à nouveau et la lui dicta de nouveau en lui demandant cette fois de ne pas la brûler. Elle s'exécuta avec l'aide des six anges, car son niveau culturel ne lui permettait pas bien sûr de citer d'elle même par exemple Aristote qui, à l'époque, n'existait pas en espagnol. L’œuvre est tout de suite discutée dans les universités. Seules la Sorbonne et l'Inquisition furent contre. L’œuvre est écrite en style baroque, très fleuri. En 1670 elle est imprimée et sera rééditée plus de 200 fois, bien plus que Don Quichotte, et fut traduite en douze langues dont l'arabe.

Elle fut nommée vénérable peu de temps avant sa mort ce qui aurait dû la conduire à la canonisation depuis longtemps.

Elle n'a pas seulement fait des miracles de son vivant. Au Texas elle continue d'en faire. Il existe au Texas une association, la Confraternité des cœurs unis de Jésus et Marie qui reçoit encore des messages de la vénérables pour écrire certains thèmes de son livre comme par exemple en 2002 sur la façon dont la Vierge était montée au ciel : l'âme d'abord, couronnée, puis le corps glorieux.

Au 19e siècle, la première titulaire femme d'une chaire de littérature écrivit une version simplifiée de la Cité mystique, dépourvue du baroque, la "Vie de la Vierge Marie". J'ai pu moi-même à Madrid près d'Atocha (...) A chaque fois qu'un pape voulut canoniser Maria d'Agreda, l'Inquisition d'y opposa et tenta de lui faire perde le titre de vénérable - cela se produisit onze fois. A chaque fois qu'une œuvre de Dieu est réalisée, le démon s'en mêle pour faire obstacle.Une commission d'habitants du Texas avait même menacé de la proclamer sainte d'une façon unilatérale.

La construction même du couvent témoigne de ses miracles. Les dons avaient afflué, en partie parce que les gens voulaient du pouvoir à travers cela. Il y a une relation directe entre la quête du pouvoir et l'argent. Lorsque le président du gouvernement Aznar passait ses vacances d'été au village d'Albazora, les prix du foncier y augmentèrent de 50 % - tout le monde voulait construire une résidence secondaire sur cette plage parce qu'Aznar y était. A Agreda la même chose se passa où Philippe IV se rendait."

José Antonio Canet, raconte encore la conversion par la mère Marie de Jesus dans une dimension de bilocation du Maure de Pampelune.

Au XVe siècle, Ste Béatrice da Silva, fondatrice des conceptionnistes, fut considérée comme la plus jolie du Portugal, et servit comme modèle pour peindre la Vierge, mais elle ne l'accepta qu'en baissant les yeux humblement. Son visage est exactement celui de Maria de Jésus d'Agreda. A 16 ans elle avait été enfermée dans un coffre par la reine, et, comme elle était sur le point d'étouffer, la Vierge lui apparut dans la tenue des conceptionnistes. C'est le début de la conception du dogme de l'Immaculée conception.

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La Tunique de Jésus

18 Mars 2016 , Rédigé par CC

L’ostension de la Sainte Tunique du Christ commencera le Vendredi Saint 25 mars prochain dans la basilique Saint-Denys d'Argenteuil (95), à l'issue du Chemin de Croix (vers 16h30).

La Tunique a quitté Jérusalem et traversé les siècles pour se trouver en possession de l’impératrice Irène de Constantinople au début du IXe siècle, sans que l’on sache par quel itinéraire précis ni à quelles dates. A cette époque, l’impératrice prévoit pour consolider son empire sous le feu de multiples menaces, d’épouser Charlemagne, empereur d’Occident, veuf. En signe de bonne volonté, elle lui aurait offert l’une des reliques les plus précieuses en sa possession, la Tunique du Christ.

Aujourd’hui la Tunique est conservée dans un reliquaire, enroulée, dans la basilique Saint Denys d’Argenteuil. Traditionnellement, elle n’est déployée et montrée que deux fois par siècle, au cours d’un événement limité dans le temps, qu’on appelle une « ostension solennelle ». Les deux dernières ostensions ont eu lieu à Argenteuil en 1934 et 1984.

Saint Jean évoque la tunique de Jésus dans son chapitre 19, aux versets 23 et 24 : « Quand les soldats eurent crucifié Jésus, ils prirent ses habits ; ils en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi la tunique ; c’était une tunique sans couture, tissée tout d’une pièce de haut en bas. Alors ils se dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, désignons par le sort celui qui l’aura. » Ainsi s’accomplissait la parole de l’Écriture : Ils se sont partagé mes habits ; ils ont tiré au sort mon vêtement. C’est bien ce que firent les soldats. »

Le Moyen-Âge a été le théâtre de fabrication de fausses reliques. C’est pourquoi, à partir du XVIIème siècle, l’église catholique a souhaité lever les doutes possibles quant à l’authenticité de la Sainte Tunique. Elle l’a fait tout d’abord en étudiant les textes, qui attestaient de la présence pluriséculaire du vêtement à Argenteuil.

À partir du XIXème siècle, plusieurs examens scientifiques de la Tunique ont été menés à l’initiative des autorités ecclésiastiques, grâce aux nouveaux moyens techniques disponibles. Ils ont démontré :
•que la relique est en laine de mouton (1893) ;
•qu’elle a été colorée selon des procédés en vigueur au Moyen-Orient au début de notre ère ;
•qu’elle est bien tissée d’une pièce, sur un métier primitif (1882 & 1892) ;
•qu’elle correspond au type de tissage identifié en Syrie et au Nord de la Palestine au premier siècle ;
•qu’elle est tachée de sang (1892 & 1932) ;
•que le sang figure dans le dos et sur les épaules, à l’endroit où aurait reposé la croix portée par le Christ lors de l’ascension au Calvaire (1932 & 1934) ;
•que le sang présent sur la Tunique est du groupe AB (1986).


En 2004, une datation au Carbone 14 a été effectuée : elle déclare que la Tunique aurait été tissée entre 530 et 640, et ne corrobore donc pas les résultats des examens scientifiques précédents. Cependant, il semble que la technique de datation au Carbone 14 manque de fiabilité pour les tissus anciens dont on connaît mal les états de conservation au cours des siècles. C’est le cas de la Tunique d’Argenteuil, qui a été longtemps enfouie et probablement mise au contact de matériaux organiques en décomposition au cours de son histoire tumultueuse. Il faudrait donc relativiser ces résultats. Il s'agit de sang de groupe AB comme pour le suaire de Turin, le suaire d'Ovideo et pour les hosties examinées par Dr Ricardo Castañon Gomez. La comparaison des pollens présents sur les trois reliques est troublante : sept sont communs aux reliques de la Tunique d’Argenteuil, du Linceul de Turin et du Suaire d’Oviedo. Mieux encore, deux proviennent uniquement de Palestine : ceux d’un pistachier, Pistacia palaestina et d’un tamarin, Tamarix hampeana.

Ainsi, différents examens scientifiques menés sur la Tunique d’Argenteuil plaident pour qu’elle ait été portée par un homme soumis à de grandes souffrances, en Palestine, au 1er siècle de notre ère. Tous ces éléments sont empruntés au site de la Sainte Tunique.

Soeur Anne-Catherine Emmerich raconte d'après ses visions p. 278 qu'on rendit à Jésus les vêtements lavés qu'on lui avait ôté pendant la flagellation après la proclamation de sa condamnation à mort comme c'était la coutume chez les Romains en pareil cas. On lui mit autour du cou son scapulaire de laine. "La tunique, travaillée par sa mère, ne pouvait passer à cause de la couronne d'épines qui était trop large. Ils la lui arrachèrent, les blessures qu'il avait à la tête se rouvrirent et le sang coula en abondance. Après sa tunique, ils lui mirent sa large robe blanche, sa ceinture et son manteau. Enfin il lui attachèrent au milieu du corps la large ceinture à laquelle étaient réunies les cordes par lesquelles on le tirait." P. 316 elle explique qu'après avoir retiré ses vêtements sur le Golgotha au terme du chemin de croix, en milieu de journée, comme les bourreaux (pour la plupart des esclaves égyptiens) ne pouvaient faire passer sa tunique eu dessus de sa tête à cause de la couronne d'épines, ils lui arrachent à nouveau la couronne. "Puis tirant violemment la tunique, ils la furent passer sans la moindre précaution au dessus de sa tête ensanglantée". Ils lui replacent la couronne après avoir dénudé le torse, puis dénudent le bas (un homme au dernier moment lui donne un linge pour protéger sa pudeur devant les femmes dont sa mère p. 317, il s'agit de Jonadab de Bethléem, neveu de St Joseph - resté en retrait de l'histoire de Jésus, il avait été animé de colère au moment de la flagellation puis porté par une force surnaturelle à songer à la nudité du Christ comme les bourreaux étant des descendants de Cham qui insulta celle de Noé). Après l'élévation de la croix (p. 330), les vêtements sont partagés en lots que les bourreaux décident de tirer au sort. Le manteau est déchiré en longues bandes et ils se le partagent. De même pour la longue tunique blanche garnie de franges, de l'étole, de la ceinture, du scapulaire, et de la tunique de dessous qui était toute pénétrée du sang du Sauveur. "Comme ils ne pouvaient s'entendre au sujet de sa robe sans couture, dont les lambeaux n'auraient pu leur être utiles, ils prirent une tablette avec des cases marquetées par des chiffres et des dés en forme de fèves qu'ils avaient avec eux ; et, les jetant sur la tablette, ils tirèrent la robe au sort". Il s'agit en fait de la tunique et non d'une robe (elle la cite aussi p. 124). Puis Soeur Emmerich dit (p. 331) qu'un messager envoyé par Joseph d'Arimathie et Nicodème vint dire qu'il y avait près de là des gens qui leur achèteraient volontiers les vêtements du Sauveur. Ils les réunirent, coururent les vendre. "Ce fut ainsi que les chrétiens demeurèrent en possession de ces précieuses reliques" conclut Soeur Emmerich.

Trèves revendique aussi d'avoir la vraie Sainte Tunique, dont elle a fait l'ostention en 1996. Les deux étaient en concurrence au 19e siècle. Aujourd'hui le Pèlerin parle de parties différentes des vêtements de Jésus. L'Eglise allemande reconnaît elle-même que l'origine de la pièce de Trèves est loin d'être établie. Selon un site non-croyant, en ce qui concerne la tunique de Trèves : "Un "examen archéologique" de la tunique a eu lieu en 1890-1891 qui disait vaguement que le tissu avait toutes les apparences à du lin et du coton mais aucune étude scientifique sérieuse n'a été réalisée. Les analyses effectuées sur l'étoffe ont conclu qu'elle a été entièrement restaurée autour de 1500. L'historienne du textile Mechthild Flury-Lemberg, qui a examiné la tunique dans les années 1970 aurait constaté qu'une grand part de la tunique était composée de tissu ajouté au cours des restaurations de 1512 et de 1891, mais qu'elle contenait également quelques lambeaux de laine qui remontaient au début de l'Empire romain, ce qui est très difficile à dire sans datation au carbone 14. Mais, elle a par prudence conclu que l'âge et l'origine de la tunique "ne peuvent pas être déterminées exactement." D'aspect gras et brunâtre, elle se compose de satin de soie, de tulle et de taffetas agglutinés au fil des réfections successives, Mechthild Flury-Lemberg n'a pas pu y identifier clairement des fibres remontant jusqu'à l'an 33."

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Dr Ricardo Castañón Gomez

17 Mars 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme

Un chercheur en neurosciences, docteur en psychologie clinique et diplômé en philosophie, né en Bolivie, athée, disciple de Jean-Paul Sartre et de Rita Levi-Montalcini s'est converti au catholicisme à 44 ans après avoir étudié en 1992 dans son pays natal (à Cochabomba) des phénomènes d'effusion de sang d'une image du Christ de 33 cm. Il a aussi étudié (de 1999 à 2005) deux hosties qui saignent dans le diocèse de Buenos Aires, une qui a saigné en 1992, l'autre en 1996. Voici une interview très intéressante (en espagnol) de ce monsieur.

Il parle aussi de Lanciano (du 8e siècle), du suaire de Turin (que l'on n'a toujours pas pu dater car la partie identifiée comme étant médiévale en 1988 était une reprise en coton sur l'original en lin) et de sa recherche de 2009,

Il explique comment les globules rouges et blancs qui normalement disparaissent au bout d'une heure se conservent des années, ce qui est en soi miraculeux (de sorte qu'il n'a pas pu être ajouté par une personne extérieure), comment on peut établir d'après les tissus vivants que le sang vient d'un ventricule du cœur et en est sorti directement. Dans tous les cas c'est toujours du sang AB. Le projet est de séquencer l'ADN par ampliation, mais les chercheurs n'y parviennent pas avec le sang des statues et des hosties, alors qu'ils y parviennent avec les cellules qu'ils prélèvent des êtres humains qui ont tenu ces statues ou ces hosties. Les scientifiques athées disent que c'est parce que l'échantillon est détérioré, mais c'est faux puisque les globules blancs et rouges sont miraculeusement intacts. Les théologiens ont une lecture très précise du sens qu'on peut tirer des caractéristiques de ce sang (le fait qu'il vienne du ventricule gauche par exemple).

L'hostie de Lanciano a saigné quand le prêtre commençait à douter. Les phénomènes autour des hosties et des statues sont là pour aider à vaincre le doute tout en respectant la liberté de douter. En 1264 (et non 1273 comme le dit le Dr Ricardo Castañon Gomez dans l'interview) à Bolsena cela correspond au doute du prêtre. Parfois c'est une réponse au sacrilège comme à Cascia. La moitié des catholiques pratiquants selon divers sondages aux USA et en Australie ne croient pas que le Christ soit dans l'hostie.

Le Dr Ricardo Castañon Gomez bien sûr précise qu'il y a des cas où il y a des manipulations que lui-même a signalées à des évêques sur des statues et des hosties (des taches surajoutées). Il rappelle que les évêques devant les miracles doivent toujours répondre à la question est-ce un phénomène naturel ou pas ? peut-il résulter d'une ruse du diable ? (le Dr Ricardo Castañon Gomez n'exclut pas que ce soit le cas pour certaines effusions de sang qui ne donnaient rien en analyse au bout de 20 minutes, dans des contextes où il y avait des rivalités économiques, ce qui peut favoriser des actes démoniaques).

Intéressante aussi son expertise sur le comportement du cerveau au moment des apparitions, et la façon dont il l'a authentifié dans le cas de la modèle équatorienne Patricia Talbot (les ondes delta - au moment de l'eucharistie aussi - émises par le cerveau, l'élévation du taux énergétique dans la maison).

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Mes soi-disant propos dans "Psychologies.ru"

12 Mars 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité", #Publications et commentaires

Mes soi-disant propos dans "Psychologies.ru"

Cela m'avait échappé mais mon nom est cité dans un article intitulé "Нагота: как мы к ней относимся?" et publié dans Psychologies.ru n°112 du 27 juillet 2015.

Après avoir passé cet article au traducteur automatique (Google Translate), je découvre le contenu en français des propos qu'on m'y prête. Les voici : " "Si le corps est séparé de nous, notre attitude à son égard est réduite à admirer ou à l'utilisation pratique, - dit le sociologue Christoph Kohlera (Christophe Colera). - Si nous nous identifions avec nos corps, nous vivons, le sentir avec une inséparabilité, nous ressentons pour lui une forme particulière de bonne volonté" ".

Les traducteurs automatiques dévient parfois le sens des mots, mais, même avec un effort important pour tenter de retrouver le sens original du propos, force est de constater qu'il ne veut rien dire. En réalité je n'ai jamais prononcé ces paroles, même dans une autre revue, et je n'ai jamais été interviewé par Psychologies.ru. Les deux phrases qu'on vient de lire ont été tout bonnement inventées. Je n'ai jamais pu dire que le corps étant "séparé de nous" pouvait être admiré ou utilisé, ni qu'en se sentant inséparable de lui on éprouvait pour lui de la bonne volonté. Cela n'a aucun sens. Bien sûr que le corps séparé de notre conscience peut être utilisé ou admiré, mais il peut aussi être méprisé, détruit etc, et je ne vois pas pourquoi en s'unissant à lui on ferait preuve de plus de bonne volonté... La problématique de la séparation et de l'union avec le corps est un thème que je n'ai jamais traité parce qu'il ne me paraît pas du tout pertinent pour comprendre le sens qu'on donne à la nudité. Je ne vois pas du tout où le journaliste a pioché ces propos sinon dans son imagination.

Je suis très flatté d'être cité par une revue moscovite car j'aime beaucoup la culture russe (j'ai d'ailleurs été cité à meilleur escient dans une revue russe en 2014 ici). Mais là, force est de signaler que cette citation est une pure invention.

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Gloria Polo aux portes de l'Enfer

27 Février 2016 , Rédigé par CC

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Une histoire secrète des Goths ?

24 Février 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme, #Pythagore-Isis

Je ne prétends pas pouvoir dire quoi que ce soit de pertinent sur les Goths. Et je ne suis pas sûr que les universitaires puissent en dire grand chose non plus. Quand j'ai interrogé un spécialiste du sujet membre du CNRS, sur la question de savoir si les Goths peuvent être apparentés aux Gètes, comme beaucoup de sources médiévales l'ont suggéré, il m'a sèchement répondu il y a quatre mois "les Gètes sont les Thraces et donc ne sont pas les parents des Goths". Sauf que ça n'explique pas du tout pourquoi tant d'auteurs les rapprochent. Et puis il y a l'éternel problème : comment peut-on être catégorique sur une période où les sources documentaires font tant défaut.

Second point, je voudrais préciser que je suis méfiant à l'égard des travaux du journaliste belge Gérard de Sède, connu notamment pour ses enquêtes sur le mystère de Rennes-le-Château.

Ceci étant posé, ce n'est pas parce qu'on ne sait rien, et qu'on se méfie aussi bien de certaines sources universitaires que de certains journalistes qu'il faut s'interdire d'essayer d'avancer sur certains sujets.

Attaquons nous donc aux Goths. On sait qu'ils ont mauvaise presse dans l'univers catholique, parce qu'ils véhiculaient une hérésie religieuse, l'arianisme, qui était particulièrement brutale dans ses effets (on sait par exemple quelle violence Sébastien l'Arien, surnommé par Athanase "Sébastien le Manichéen" imposa en Egypte. Les catholiques du XIXe siècle comme Antoine-Frédéric Ozanam imputait cette violence à leur déisme (puisqu'en bon ariens ils déniaient à Jésus la nature divine, et donc refusaient d'admettre qu'un Dieu d'amour se soit incarné et soit mort sur la croix, Jésus n'est pour eux qu'une sorte de "maître ascensionné" comme dans la théosophie). Il faut rappeler cela aujourd'hui où le catholicisme a assoupli sa catéchèse et où la culture classique sur les religions s'est érodée.

Les Goths n'ont-ils fait que véhiculer l'arianisme ? Partons de cette question, et abordons là d'abord à travers De Sède, quelle que soit la méfiance qu'il nous inspire. Nous pourrons toujours corriger le tire ultérieurement.

De Sède dans "Le Mystère gothique" (Robert Lafont, 1976) nous explique d'abord qu'on ne sait pas bien d'où viennent les Goths. Jordandès, notaire goth qui se fit moine et finit évêque de Ravenne sous le règne de son compatriote Totila, dans son livre "De origine actibusque getorum" écrit vers 555 en complément d'un livre aujourd'hui disparu de Cassiodore, conseiller de Théodoric le Grand nous aurait enseigné que les Goths venaient de Scandinavie, mais, nous dit De Sève, on l'aurait mal interprété. Rien ne prouve que "l'île Scanzia" dont parle Jordandès serait cette péninsule, pas même la toponymie qui y évoque les Goths (car elle les évoque ailleurs aussi), ni les tombes muettes semblables à tant autres ailleurs que des gens comme Eric Oxternstiern ont commentées en 1948.

En relisant le passage de Jordanès, nous dit De Sède, on voit bien que Scanzia est l'endroit où ils arrivent et non d'où ils partent, et ils la nomme Gothiscanzia. Jordandès parle du goth Dicineus, philosophe harpiste, qui vivait du temps où Sylla dominait Rome. C'est lui qui aurait enseigné aux Goths les noms des étoiles, le zodiaque, l'évolution de la lune. De Sède en profite pour signale qu'Ostrogoths et Wisigoths pourraient signifier Goths brillants et Goths sages.

Puis, en partant de la Jewish encyclopedy tome VII, il note que pour les Pères de l'Eglise dans la Bible Gog (le roi de Magog) ce sont les Goths. Et, puisque Cassiodore et Jordanès nomment les Goths "Gètes", il remonte aux Massagètes des bords de la Caspienne cités par Hérodote, voit dans leur nom via le sanskrit le mot "mère des Gètes" et l'origine du mot Mesech, sur les bords de la Mer Noire où, selon Ezechiel, était le royaume de Gog,tandis que Tubal, où régnait aussi Gog, en Asie mineure, peut être le royaume des Amazones auxquelles les Gètes s'unirent selon Strabon et Jordandès pour conquérir la région du Danube.

Tout cela est un peu tiré par les cheveux vu qu'Hérodote et Strabon n'ont pas une rigueur scientifique, ni Ezechiel, mais c'est un élément versé au débat.

De la religion initiale des Goths on ne connait que les Eddas ("grands mères") dont il existe deux versions tardives : un Edda poétique islandais recueilli au 11e siècle et un prosaïque, Edda de Snorri, du 13e siècle.

Les Eddas nous parlent de dieux réunis en deux clans : Ases et Vanes. Ils finirent par se réconcilier après la guerre. L'Ase suprême, Wotan (Odin) possède les runes (écritures magiques). De Wotan se détache Thor, l'Ase au marteau, dieu du tonnerre, et Freyr, l'Ase de la fécondité au sanglier d'or. Godh signifie dieu, qui peut s'écrire Goth. Les Goths se nomment aussi Gutan, c'est-à-dire Wotan, avait noté Pierre Borel au 18e siècle. Et les Jettes (les géants de la mythologie), cela peut s'écrire Gète. Dumézil a remarqué l'analogie entre Eddas et Mahabharata, notamment sur la mort de Baldur fils de Wotan, ce qui pourrait indiquer une origine dans le Pamir.

En 251 les Goths conquièrent la ville de Philippopoli en Macédoine. Au IVe siècle Hermanaric, surnommé par les Romains l'Alexandre des Goths quitte les rives du Dniepr et fonde un empire de la Baltique à la mer noire. Il meurt à 40 ans en 375 après être passé sous la vassalité des Huns. Son petit fils Theodoric, né juste après la mort d'Attila et élevé à Byzance, avec 250 000 hommes remonte le Danube, passe les Alpes, vainc le roi Hérule Odoacre et devient roi d'Italie en 493.

De Sède nous présente un Theodoric raffiné, religieusement tolérant et protecteur des arts (passant sous silence l'assassinat de Boèce) et accuse les chrétiens orthodoxes d'avoir accaparé son tombeau (devenu Ste Marie de la Rotonde) et d'avoir laissé son cadavre dans un cimetière voisin (ce serait le squelette casqué d'or retrouvé en 1854).

Dans la même veine enthousiaste il vante la prise de Rome par Alaric le wisigoth en 410, l'amour fou de son successeur Ataulf pour la sœur de l'empereur fantoche Honorius, Placidia, qu'il épouse en 414 à Narbonne, le royaume de Toulouse ville prospère quand Paris n'est qu'un bourg, la mort courageuse de Theodoric aux champs catalaunique contre Attila, le Missorium (un joyau) qu'Aetius offre à son fils Thorismond. Sur la base de Sidoine Apollinaire de Sède décrit une Toulouse grouillante de peuples variés (y compris les ambassadeurs de Perse) entre le Palais Narbonnais (actuel palais de justice) et l'église la Daurade couverte d'or (édifice décagonal à coupole ouverte sur le ciel). Tous les citoyens sont en armes quand le royaume est attaqué y compris les prêtres ariens qui troquent les chapes de fourrure contre des cuirasses. Les rois jurent fidélité aux coutumes du peuple. Pour de Sède, c'est l'ancêtre des fors.

Alaric II est vaincu en 507 à Vouillé par Clovis. Toulouse est envahie. Carcassonne fortifiée est sauvée avec son trésor par l'aide des ostrogoths de Théodoric le Grand. La Septimanie reste gothe, l'Espagne aussi. Sur l'Espagne gothe, De Sède reprend les idéalisations de Desdevies du Dézert de 1891.Il fait l'éloge de la simplicité de ses lois, de la pureté de ses moeurs quoique la femme y soit très libre. Les serfs disposent par testament de la moitié de leurs biens sept siècles avant que cela ne se fasse en France, la non hérédité des charges. Toujours partial De Sède ne dit rien de la fille de Clovis battue jusqu'au sang par son mari roi wisigoth d'Espagne. "En 589, croyant désarmer l'hostilité de l'Eglise catholique, le roi Reccared renoncera à l'arianisme, le royaume tombera peu à peu sous la tutelle des évêques à Rome, ce qui précipitera sa chute cent vingt huit ans plus tard" écrit de Sède dans sa veine anti-cléricale. Il accuse le clergé catholique espagnol d'avoir été si inculte qu'il aurait cru qu'Ildefonse avait reçu l'apparition de la Vierge. Il reproche aux catholiques d'avoir persécuté déjà à cette époque les Juifs que Titus avait installés en Espagne, ce qui les fit s'allier aux musulmans.

En 710 l'armée de Roderic (Rodrigue) renverse le roi Wititza dont les deux fils vont chercher l'aide du khalife Moussa en Afrique. En 711, à la bataille de Jerez une partie de l'armée gothe derrière le comte Julian passe aux Musulmans. C'est la fin du royaume wisigoth.

Les Goth depuis le début sont une confédération de peuples qui se déplacent en chariot et suivent les étoiles. On les surnomme amaxoluoï en grec, hommes du chariot mais aussi de la petite et de la grande ourse (amaxa, constellations du chariot). L'ours est leur emblème, bär, qui veut aussi dire "né" et donc noble. on peut dater leur religion du Ve s av JC parce qu'ils font naître les Ases sur le bord du fleuve Don. La rune pour ase désigne aussi lestuaire (donc le Don). Quand les Goths sont en Scandinavie, Thor dieu au marteau surclasse Odin. Puis c'est la conversion à l'arianisme.

Le message culturel des Goths aurait été transmis par leur orfèvrerie. A côté du Trésor royal (les recettes fiscales), le Trésor ancien (l'ancien butin) était magique et inaliénable. Il comprenait la Table d'Emeraude (Roderic de Tolède dit qu'elle était soutenue par 365 pieds d'or massif) et le Missorium, un vaisseau (vase ou plat) d'or massif enrichi de pierreries de 50 livres. Ce trésor était gardé par le Comte des Secrets (selon l'Histoire générale de l'Espagne de Menendez Pidal). Le chroniqueur marocain Aben Adhari parle de 64 serrures protégeant ce butin. Dagobert en 625 aurait poussé jusqu'à Saragosse pour le prendre à Swinthilla. Son successeur Sisenand, protégé des Francs, livre le Missorium à Dagobert, mais selon la Chronique de Frédégaire 23 des Wisigoths indignés attaquent le convoi et ramènent le Missorium à Tolède. Tariq ramena le Trésor à Damas au khalife Walid.

Un trésor gothique fut trouvé à Petroasa en Roumanie en 1837 qui allait connaître une histoire rocambolesque. Il pourrait s'agir du trésor du wisigoth païen Athanaric, poursuivi par les Huns, qui l'enfouit en 380 tandis que, selon Ammien Marcellin, le prince goth chrétien Fritigern allait se fixer au sud du Danube comme vassal de Constantinople.

A Toulouse et en Espagne il y eut au total 33 rois goths. Selon le chroniqueur arabe Al Kazarazdji 25 couronnes sont dans le trésor de Tolède en 711, une par roi avec son nom. 8 ont donc dû être cachées nous dit De Sède (p. 87). En 1859 un trésor est trouvé par des paysans à la Fuente de Guarrazar. Selon de Lasteyrie, le ministre des beaux arts de Napoléon III put mettre la main dessus rapidement pour son installation au musée de Cluny. Il s'y trouvait sept grosses couronnes, quatorze moindres, une colombe d'or, des vases etc. La plus grande couronne était du roi Receswinthe (653-672) 28ème roi qui réunit en un seul code les rois gothiques et romaines. Un recéleur en avait fait fondre une partie. Un autre avait restauré les couronnes. Un officier d'artillerie français lui racheté son butin. Mais une partie du trésor restait enfouie. S'y trouvait la couronne de Swinthilla (620-626) qu'un paysan allait redonner à la reine d'Espagne tandis que Pétain donna celle de Receswinthe à Franco en 1940.

Il y a aussi le trésor issu du sac de Rome par Alaric, dont l'Arche d'Alliance. El Maxin voit la table des pains d'oblation du temple de Salomon dans le trésor ramené à Damas en 711 mais la confond avec la Table d'Emeraude. Wallia, troisième roi wisigoth (415-419) a caché un temps le Trésor ancien à Carcassonne. Peut-être la partie héébraïque y est-elle restée. C'est l'avis d'Abadl de las Vinhyas et de Gaston Jourdanne. Les fouilles n'ont rien donné de ce côté là. De Sède pense qu'Amalric enterra le trésor sur le littoral languedocien. A Narbonne en 531 les Francs ne trouvèrent rien. Reste la forteresse de Rhedae, Rennes-le-Château...

Wotan fut pendu à l'arbre Ygdrasil qui est l'axe du monde. Il y resta pendant neuf nuits, puis le jour se leva, il regarda la terre, vit les runes. Aussitôt il fut dépendu et se mit à grandir, il acquit le don d'ubiquité, celui de prendre la forme des animaux, de paralyser de terreur l'ennemi, racontent les Eddas. C'est un récit gnostique (p. 115).

Les runes sont des caractères magiques. Il y a des runes amères et des runes secourables, victorieuses, médicinales etc. Le magicien Egin guérit une fille folles après que des rues aient été mal écrites par un paysan sur des ouïes de poisson pour la guérir. "Que personne ne prene sur soi de tracer des runes s'il ne sait pas les disposer" dit-il. Le paysan avait en fait placé des runes d'amour (Mannrune) mal écrites dans le lit de la belle. on pouvait prédire l'avenir en agitant avec art et dans le bon sens des bâtons sur lesquels étaient gravés des runes (ce serait les ancêtres des baguettes magiques). Tacite l'affirme. Ces baguettes magiques "scythales" étaient peut-être des baguettes de déchiffrement. Runa veut dire secret. C'est une écriture hiéroglyphique que les Goths auraient pu recevoir des Egyptiens via les Sémites selon de Sède.

Bryljufsen les déchiffra en 1823 et Grimm écrivit sur elles. La première lettre faihu désigne le bérail et la dernière othal la propriété foncière (et Wotan). Cet alphabet a été simplifié au IXe s. La rune Othal fut supprimée et la rune maléfique pour grêle fut remplacée par poisson d'eau douce et qui forme aussi le monogramme du Christ apparu à Constantin. Et la rune de ase devient celle de frêne. Homme est remplacé par tombe pour rappeler le caractère mortel de l'homme, arc par calice (p. 126). Le collier d'or de Petroasa porte en runique l'inscription "du temple des goths sacrés je suis".

Le chanoine de Bayeux du 12e s Robert note que Wotan c'est Mercure-Hermès. H. Léo en 1822 nota qu'il était ignoré des Alamans, des Francs, des Burgondes. Les Goths le leur ont apporté avec les runes. James W Marchand en 1959 nota que les Goths ne parlaient plus runique au Ve s. De Sève pensent que les runes ont été cachées après la christianisation, mais Moreri en 1789 et un mémoire de Perpignan de la même époque font état d'écritures hiéroglyphiques sur écorce d'arbre dans les archives de Carcassonne (brûlées en l'an II de la République).

La bible de Wulfila est lieu de l'invention d'une synthèse de runique, grec et latin, ancêtre de l'alphabet gothique. Chaque lettre de l'alphabet wulfilien a une valeur numérique comme en grec et en hébreux, mais pas forcément la même. Son ordre diffère aussi des autres alphabets. Peut être s'est il agi de garder une possibilité d'interprétation kabbalistique à travers cet alphabet. Deux signes qui ne sont pas des lettres conservent la rune de l'Ase Wotan et celle de l'Ase Tyr (dieu de la guerre).

Le nom de Wulfila, le louveteau, et ses origines d'Asie Mineure (selon Pilostorge) font penser à la Lycie et à Lycaon premier roi d'Arcadie (où se trouve la cité d'Asea). Le loup (symbole de l'hiver) cosmique Fenfir fut vaincu par les Ases qui l'enchaînèrent. Il attent le Ragnarokr ("crépuscule des dieux" dans Wagner). Pour de Sède, Wulfila assume le rôle du loup Fenfir qui engendrera un nouveau Wotan (Vidar) en tuant le premier (d'où le fait que son logos lui survive sous forme de rune), ce qui fait de l'arianisme un renouvellement de la vieille religion et non une rupture.

Certes les Goths n'ont rien à voir avec les ogives gothiques du 12e siècle, mais la sculpture romane doit tout aux barbares comme l'a montré Véronique Schiltz à propos de l'exposition "l'or des scythes" de 1975, et les symboles asiatiques de nos cathédrales furent peut-être apportés par les Goths (qui d'ailleurs n'étaient pas barbares - de Sède s'oppose explicitement à Fulcanelli et Leduc Viollet là dessus). Les fibules franques digitées trouvées dans les tombes mérovingiennes mais aussi gothiques ont suivi le parcours des Goths dans le Caucase, en Hongrie etc et ne sont pas franques mais gothiques, tout comme bien d'autres bijoux.

Le Gothique vient des Goths par l'influence méridionale transmise des église espagnoles au roman, et par les Vikings adorateurs de Wotan.Tous les évêques architectes des cathédrales ont des noms à consonnance scandinave et même des noms d'initiés odinistes (p. 157) : Runfar de Carcassonne, Aetternwald d'Evreux, Frodomond de Coutances, Chrodegand de Sées etc (entre 526 et 1133). En 1431, au concile de Bâle, évêques scandinaves et espagnols se disputent la préséance au nom de leur ascendance gothique, vantant la foi des rois goths.

St Jean dans son Apocalypse mentionne les Goths sous les noms de Gog et Magog (XX, IX) pour une régénérescence cosmique identique au Ragnarokr.

Puis De Sède poursuite son enquête sur le gothique, va retrouver des runes dans les cathédrales (y compris Chartres), va chercher les origines de la langue des oiseaux du côté des Cagots (qui seraient une tribu qui aurait suivi les Goths) ou Gavots des Pyrénées-Atlantiques (en Béarn) et des langues sifflées des bergers, dans des villages comme Aas et Assat qui évoquent les Ases. Le Wisigoth Wititza (750-821), devenu St Benoît d'Aniane, évêque dans l'Hérault, initia le pèlerinage à St Jacques de Compostelle et fusionna l'ordre de Colomban avec les bénédictins. De cette synthèse est né "l'art roman du soleil" : à l'époque carolingienne des confréries d'artisans se développèrent autour de ces monastères, ancêtres du compagnonnage. L'emblème qui résume toute la tradition compagnonnique porte le nom de "Pendule à Salomon" ou "Chemin de Compostelle". Il comprend 32 lettres inspirées des runes. Il vient des goths par l'intermédiaire des Cagots. St Savin naquit à Barcelone au VI e siècle et se fit ermite près de Poitiers. St Sava le Goth se noya en Serbie dans le fleuve la Sava qui prit son nom. Il y a une Ste Savine à Ravennes, capitale des Ostrogoths. Savin veut dire sage en occitan. Savin est une synthèse de tout cela. Le compagnonnage resta clandestin jusqu'en 1789. Il avait été condamné au concile de Lavaur en 1368 pour son ésotérisme, puis par la Sorbonne en 1655. Etonnant que l'Eglise ait fait appel à eux pour construire ses cathédrales, nous dit de Sède, mais c'est parce qu'il avait le monopole de la main d'oeuvre qualifiée. Il cite beaucoup de points communs entre les Ases et l'alphabet des compagnons de la pendule à Salomon et révèle que l'emblème maçonnique X X (équerre et compas) engendre une série d'othal X X X X qu'on trouve dans des églises de l'aire wisigothique : Le Puy, Saintes, Lorigac, en Espagne et en Suède. Les animaux dans les cathédrales gothiques aussi sont des Ases, y compris l'âne à cause du jeu de mots Asinus-Asinius (âne-ase) mais aussi parce que pour les premiers chrétiens Jésus était un dieu-âne (d'où l'âne dans la fresque de la cathédrale de Lescar). il s'agit de créer des ponts entre les astrologies des cultures païennes et le protestantisme. Les Fêtes des Fous à l'issue des messes de l'âne furent longtemps célébrées selon Rouillard, notamment à Chartres. Les réminiscences des rites ondinistes y sont évidentes nous dit de Sède.

Voilà qui donne un peu le vertige...

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Michael Jackson et la sorcellerie

14 Février 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Les tubes des années 1980, #Médiums

Sermon intéressant du pasteur G. Craige Lewis sur Michael Jackson en 2014 (même s'il a le tort d'être homophobe et très imprécis sur ses sources). Peut enrichir mon livre sur les tubes des années 1980.

En gros le propos est le suivant : ce chanteur a acheté le catalogue musical des Beatles pour invoquer l'esprit d'Aleister Crowley (Madonna aussi fut fan de lui, ce fut le cas aussi de David Bowie et Genesis), qui, dans son livre Liber 777 apprenait aux gens à invoquer des entités, et vénérait Cybèle, dont les prêtres, les corybantes qui avaient des cheveux coiffés et ondulés comme ceux des femmes, des visages blancs comme des murs délavés, ils étaient castrés, gardiens des enfants et des nourrissons, participaient à leurs rites de passage à l'âge adulte Ils pratiquaient la magie et la divination pour de l'argent. Ces corybantes poussaient des hurlements sauvages et lançaient des sons stridents durant leurs pas de danse au son de la flûte et du rythme sourd du tambourin. Quand la divinité entrait en eux, ils étaient remplis de pouvoirs divins et se mettaient à danser de manière incontrôlée dans des transes extatiques. M. Jackson était un médium qui avait canalisé ces énergies-là. Selon le pasteur des magazines comme Ebony de décembre 2007 donnent une image angélique de lui pour tromper les gens (c'est discutable...). Il relève certaines phrases hérétiques de ses chansons. "As God has shown us by turning stones to bread" dans We are the world. Dans Mathieu 4:3 c'est le diable qui met Jésus au défi de le faire. Dans "Another part of me " (qu'il a chantée habillé comme l'androïde maléfique Maria du film Métropolis) il décrit le néphilim qui l'habite qui dit "We're taking over/We have the truth,/This is our planet / You're one of us" et surtout "The planets are lining up", ce qui, en astrologie païenne selon le Pasteur correspond au retour de Nimrod, petit fils de Noe, pour finir la tour de Babel. "Blame it on the Boogue" parle d'un rythme ensorcelé (spellbound) comme une drogue, "the devil's got in to me" (Quincy Jones dansa comme un possédé dans la rue après avoir écrit cette chanson). M. Jackson a dit dans une interview à Martin Bashir qu'il grimpait dans "l'arbre qui donne" ("the giving tree") pour recevoir ses chansons. La mage sataniste Aleister Crowley a dit dans son livre qu'il avait une salle des miroirs et que si l'on regarde dans un miroir on peut voir à l'intérieur de soi-même et canaliser les esprits de ceux qui nous ont précédé et qui ont abusé de nous pour en faire des guides. M. Jackson a créé une salle des miroirs où il pouvait canaliser les esprits. Il a avoué dans Psychic News du 14 février 1987 qu'il y parlait avec l'esprit du pianiste Lee Liberace, son ange gardien, lequel lui donna la permission d'enregistrer "I'll be seeing you" (. Il a reçu ses meilleures chansons dans ses rêves. Le pasteur en conclut qu'il a canalisé Morphée, dieu des rêves soumis à Serapis Bey (membre de la Fraternité blanche, selon le pasteur c'est lui que les catholiques vénèrent à tort en croyant que c'est Jésus), Hypnos et Thanatos frères de Morphée. Il dormait parfois trois jours de suite. Un Esprit lui aurait dit que s'il refuse de dormir pour recevoir une chanson, l'Esprit la donnerait à Prince. Il provoquait son sommeil par des sédatifs. Dans l'album History il est représenté par une statue de lui comme Nébucadnetsar (Nabuchodonosor ) avec 777 sur son bras droit.

Dans le même esprit voir cette page de blog : il y a toute la problématique de la référence à l'union avec une entité démoniaque dans le clip Billie Jean, et l'apparition de Jackson en Sgt Pepper aux American Music Awards de 1984 quand il travaillait avec McCartney - Sgt Pepper avait mis Aleister Crowley sur la couverture (à rapprocher du fait que Freddy Mercury de Queen qui avait fait un pacte avec le diable a enregistré "Bohemian Rhapsody" sur la piano de McCartney, c'est la même connexion diabolique).

Sur d'autres aspects de l'investissement anti-chrétien dans la musique, on peut aussi se reporter aux travaux du père Benoît Domergue, dont certains estiment qu'il a repris des thématiques du père canadien Jean-Paul Regimbal.

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