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Les seins au Grand siècle

9 Novembre 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Anthropologie du corps

Des journalistes, sous l'influence d'un certain féminisme, me demandent parfois si les seins sont des organes sexuels.

Pour éclairer la question, un petit détour par le Grand Siècle français :

La Princesse Palatine (et non pas Saint-Simon comme l'écrit par erreur Aimé Richardt dans son livre sur Bossuet en p. 150), n'hésitait pas à traiter Mlle Choin (Marie-Thérèse Emilie Joly de Choin dite "la Chouin"), favorite du Grand Dauphin dans les années 1690 de "vieille guenipe" dans une lettre à la princesse de Galles, et, dans une lettre à la princesse Louise, elle ajoute  « Elle était petite elle avait de petites jambes, un visage rond, un nez court et relevé, une grande bouche remplie de dents pourries qui avaient une puanteur telle qu'on pouvait la sentir à l'autre bout de la chambre. Elle avait une gorge horriblement grosse, cela charmait Monseigneur, car il frappait dessus comme sur des timbales. » Les timbales étaient des tambours à caisse d'airain, pour l'usage de la cavalerie, attachés de chaque côté de la selle du timbalier. Les régiments, dit Furetière, n'ont droit d'avoir des timbales que quand ils les ont conquises, ou tant qu'ils les conservent... Les gros seins plaisaient donc au Grand Dauphin.

Et dans le "Médecin malgré lui" de Molière au début de la scène IV de l'acte II, Sganarelle s'exclame devant la nourrice Jacqueline: "Ah ! nourrice ! charmante nourrice, ma médecine est la très humble esclave de votre nourricerie ; et je voudrais bien être le petit poupon fortuné qui tétât le lait de vos bonnes grâces" et il lui porte la main sur le sein. Donc, pas de doute, on voit bien à quoi les seins servaient à l'époque de Louis XIV...

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