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Le voyage dans l'au-delà zoroastrien de Kartir

15 Août 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées

Sous le règne du roi sassanide Chapour Ier (241-272), vainqueur de l'empereur romain Valérien, son grand prêtre zoroastrien Kartir a laissé sur une stèle à Naqsh-e Rajab, le récit de sa montée au paradis. Un article universitaire iranien de 2016 nous rappelle comment cette ascension est introduite.

Dans l'inscription Kartir mentionne ses prières aux dieux
et leur demande, si possible, de lui montrer le chemin du ciel et l'enfer. Il prépare son âme par de "bonnes actions". "Probablement, avant le voyage, il a effectué des ablutions (= Thmart) et a bu du narcotique boissons pour aller dans l'autre monde" avance l'article en se référant à des historiens, mais cela ne figure pas dans l'inscription, et d'ailleurs il n'y a pas de consensus sur la drogue qui aurait pu être utilisée. Il a été avancé qu'il a pu aussi utiliser une litanie rituelle nommée Mansar. Certains chamanes se décorporent seulement par des incantations (mais l'analogie avec les chamanes est-elle pertinente ici ?).

Cet autre article de l'Encyclopaedia Iranica précise aussi que Kartir entreprit ce voyage pour prouver au peuple la vérité de ses dogmes sur le paradis et l'enfer (notamment face à l'apparition de l'hérésie manichéenne). Il décrit ainsi les visions :

Un prince (šahriyār) couleur d'aube (spēdagān ; cf. Pers. sepīde dam « première apparition de l'aube ») apparaît monté sur un superbe cheval (aγrāy) et tenant une bannière. Une personne de même forme que Kartīr (son double ) apparaît. Puis une superbe femme venant de l'Est (xwarāsān) sur une route très lumineuse (rāh, abēr rōšn) vient vers le double de Kartir, ils se rencontrent et se saluent (s'inclinant et se joignant les mains) puis partent par où elle est venue, elle devant, lui derrière. Un prince de la couleur de l'aube avec une balance (tarāzūg) devant lui, sur laquelle il pèse, apparaît, qu'ils croisent. Un autre prince couleur d'aube se manifeste, plus superbe que ceux qu'ils ont vus au début, tenant dans sa main un *čayēn/čiyēn (peut-être une louche pour ajouter du bois de chauffage) qui apparaît alors comme un puits sans fond (čāh) plein d'animaux malfaisants (xrafstar), au-dessus sur lequel un morceau de bois (dār) repose comme un pont; le pont devient maintenant plus large que long. S'ensuit la description de l'enfer et des palais du paradis mais que l'article ne détaille pas.

Je complèterai ce billet dès que j'aurai plus d'éléments sur ce point.

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