Articles récents
Glastonbury New Age
/image%2F1551417%2F20241227%2Fob_c1200e_img-8429.jpeg)
En 2023, je vous disais un mot de Glastonbury dans le Somerset, où Joseph d'Arimathie est censé avoir fondé la chapelle Ste Marie Madeleine de Beckery où le roi Arthur aurait eu, selon la légende, une vision de la Vierge Marie (certains maintenant disent de Madeleine). Mardi dernier, une amie me parlait d'une naturopathe qu'elle avait croisée dans une soirée, qui marchait pieds nus et lui avait dit qu'elle parlait avec les animaux domestiques (notamment les canards) qui lui confiaient des secrets sur leurs maîtres et l'avaient dissuadée de continuer à manger de la viande. Sur le site de cette naturopathe rempli de coquilles où la dame fait ouvertement l'apologie de la sorcellerie ("si vous ressentez l'Appel de la Sororité, de la Sorcière en vous") et de la sexualité lesbienne au service du féminin sacré (j'accompagne les femmes à reconnecter à leur Puissance créatrice, à leur énergie sexuelle" "La beauté des Femmes est-elle si terrible que vous avez préférez cacher la vôtre? "), elle raconte un peu sa vie (qu'elle est une ancienne cadre sup à la défense, "convertie" à la suite d'un cancer qui l'avait attaquée précisément à l'endroit de sa féminité - l'utérus). En lisant les témoignages, on découvre qu'à l'été 2018 la thérapeute avait organisé une sorte de pèlerinage à Glastonbury pour se connecter aux "énergies" (démons et égrégores) des lieux sacrés de ce canton, ce qui laisse penser que l'endroit fonctionne plus ou moins comme la Sainte-Baume en France au service des pratiques du New-Age et du culte de Gaïa.
Elle allait aussi tenter d'organiser quelque chose de semblable en 2021 au Pérou (peut-être avec un peu d'ayahuasca ?) avec beaucoup d'allusions au colibri lui aussi associé à la sorcellerie (encore un point commun avec une nana, rescapée du programme MK Ultra, que j'ai revue en octobre dernier, elles ont aussi pour trait d'union la fascination pour les gongs tibétains).
Rien de lumineux là-dedans.
Amour-passion soufi et accès à Dieu par l'immanence
Une excellente conférence de Michael Barry, professeur à Princeton, spécialiste de très haut vol de la miniature persane. J'attire notamment votre attention sur ce conte étonnant extrait de la Conférence des Oiseaux (Barry l'appelle le Cantique des Oiseaux - le titre renvoie au langage des oiseaux du Coran transposé peut être dans l’ésotérisme où l'expression existe aussi, c'est une sourate qui parle de Salomon, auteur du Cantique des Cantiques) écrit en 1177 par le sage soufi iranien Farid al-Din Attar, le parfumeur.
/image%2F1551417%2F20241224%2Fob_9e7f11_screenshot-2024-12-24-at-20-40-29-over.png)
Barry le commente à partir d'une illustration d'Herat (Afghanistan) de 1527 par un cheikh soufi employé par la dynastie chiite séfévide qui venait de s'emparer de la ville qui illustra la version turque. Le conte raconte qu'un cheikh sunnite de La Mecque très légaliste, célèbre pour son rigorisme, reçoit de Dieu le message qu'il n'a rien compris. Le Créateur lui donne l'ordre de se mettre en route pour Constantinople. Là-bas il aperçoit une très belle princesse chrétienne dont il tombe follement amoureux. Celle-ci va tester son amour jusqu'à lui imposer de se faire chrétien et de garder ses porcs.
Dans la miniature de 1527 qu'il examine le spécialiste identifie un arbre automnal qui indique l'approche de la perfection. Le cerisier en fleur, c'est la beauté de la princesse. Une illustration ouzbèke sunnite de 1553 qui coûtait une fortune (peinte avec de la poudre de pierre précieuse) montre la pâmoison mystique du cheikh et la niche de lumière dans laquelle la princesse apparaît comme dans la maison de prière. Dans une version peinte à Ispahan dans les années 1600 (art sacré offert à la mosquée d'Ardabil), la princesse est vêtue de rouge (celle pour laquelle le coeur doit saigner, l'homme doit s'humilier comme Lancelot et St François d'Assise).
A la fin la princesse meurt sur les genoux de son amant, et lui, redevient musulman et rentre à la Mecque ayant enfin compris le mystère divin.
Je précise que cette conférence ne m'intéresse pas au titre de la "culture générale" ou de l'anthropologie, de l'esthétique, pour admirer la "beauté d'une civilisation", mais du point de vue de ma recherche spirituelle, c'est-à-dire de tout ce qui engage la transformation de l'âme, son élévation, et le salut de l'humanité.
Barry dans sa conférence (qui fait très vaguement écho à mes souvenirs de jeunesse du fameux livre de Denis de Rougemont) explique non seulement que la spiritualité soufie autour de l'amour-passion a enfanté aussi bien les cours d'amour des chevalier courtois chrétiens que Dante, Pétrarque, et Saint François d'Assise, mais surtout que cette approche de l'amour de la femme par l'homme (et de l'homme par la femme) est réellement perçue comme une voie de sanctification très élevée. C'est le chemin par lequel le cheikh du conte va comprendre la dimension immanente de Dieu qui apparaît dans le visage de la princesse chrétienne, qui lui est donnée par ce visage.
On se souvient que Simone Weil disait qu'en spiritualité il faut tenir ensemble immanence et transcendance. Dans mon livre sur Lacordaire j'avais rappelé l'effort du XIXe siècle pour repenser un accès à Dieu à travers l'amour de la femme par Marie-Madeleine. Je ne suis pas du tout sûr que cette voie puisse être licite, parce qu'elle est une voie de l'anéantissement de l'individu dans le Tout propre au soufisme (on retrouve l'antéprédication du mana que j'évoquais récemment) qui n'est pas orthodoxe sous les cieux chrétiens (du moins est-ce ainsi que je comprends les choses, sous réserve de nuances que je suis prêt à entendre si quelqu'un m'en propose). En même temps, à défaut d'anéantissement, on ne peut pas nier que dans le christianisme il faut du dépouillement, et il faut peut-être réellement interroger le dépouillement qui se vit dans la passion avant de la révoquer comme forme d'idolâtrie et de perversion morbide et fétichiste.
Cassirer et la mana transcendantale
/image%2F1551417%2F20241220%2Fob_9e0397_cassirer.jpg)
Je parcours ce soir, par pure oisiveté, des considérations sur la pensée de Cassirer, une branche du néo-kantisme qu'on plaçait parfois dans les années 1990 aux origines de la sociologie de Durkheim, et par ricochet d'un pan de celle de Bourdieu (de vieux souvenirs).
Je tombe sur ce passage :
"Il découvre chez un missionnaire anglais, Codrington, des observations qui lui permettraient de remonter à un stade plus originaire encore dans l’histoire de la formation des noms des dieux. L’ouvrage de Codrington11 avait paru quelques années avant celui de Usener. L’auteur y décelait chez les Mélanésiens ce qui lui semblait être la racine même du sentiment religieux, la « mana » — dont on a tant parlé depuis — force indifférenciée et mystérieuse diffuse dans la nature, et dont le reflet négatif, le « tabou », est ce dont il faut se garder de parler ou de prononcer le nom, sous peine de déclencher des effets imprévisibles, qu’on ne peut « évoquer » sans danger.
Or, la notion de ce principe indéterminé se retrouve avec une constance remarquable, non seulement dans les mers du Sud, mais aussi chez les Indiens d’Amérique, et en Australie. Malgré d’assez nombreuses et divergentes interprétations de la mana, Cassirer juge néanmoins légitime — quelle aubaine ! — d’y appliquer sa propre grille idéaliste, pour y voir le phénomène lié du mythe-langage : la mana représenterait ainsi le tout premier stade de la culture, celui où l’homme projette au dehors de lui la force spirituelle dont il n’est pas encore conscient d’être l’auteur. La mana ne serait encore ni matérielle ni spirituelle, elle précéderait ces oppositions, mais en préparant les scissions futures, tel le fractionnement en « dieux de l’instant »."
On est dans cette obsession philosophique du XIXe siècle qui se poursuivra jusqu'à Heidegger de recherche une unité antéprédicative, non objectale, que je repérais aussi jadis dans mon livre sur Nietzsche.
Il est amusant de voir qu'ici comme chez les "non-dualistes" de notre époque elle est posée comme étant "en nous", ou en tout cas nous en "serions l'auteur", idée qui n'a pas de sens si ce "nous" (ou "l'homme") est un sujet grammatical. En principe la mana (Mauss disait "lE mana") précède le sujet.
Les OVNIs selon Jean-Michel Lesage
/image%2F1551417%2F20241221%2Fob_2dd3e1_lesage.jpg)
Une excellente vidéo de Jean-Michel Lesage, UFOlogue repenti, sur la nature spirituelle profonde des phénomènes "aliens" et leur nature démoniaque. Né en 1938, il donnait dans les années 1980 de nombreuses conférences sur le sujet. De quoi "déniaiser" ceux qui tombent sous la fascination de ce phénomène. Au passage jetez un oeil sur les manifestations infernales qui déjà singeaient la technologie humaine de leur époque avec les apparitions célestes du Golfe de Gênes de 1608.
Un procès pour meurtre rituel près de Metz en 1670
/image%2F1551417%2F20241219%2Fob_cbf693_crime-rituel-baviere.jpg)
Selon un acte d'accusation résumé par une brochure accessible sur Gallica, le 25 septembre 1669, le Juif Raphael Levi est accusé d'avoir enlevé pis brûlé vif à Boulay près de Metz un enfant chrétien de trois ans, fils de Mangeote Willemin, femme de Gilles le Moine, charron du village de Glatigny. Alors que l'enfant accompagnait sa mère à la fontaine où elle lavait le linge, l'enfant tomba puis resta à l'écart pour se remettre. Six ou sept minutes plus tard la mère revint sur ses pas et le trouva disparu. Le maire amené sur place avec d'autres personnes fouille les buissons, on retrouve les traces des pas, allant jusqu'aux sillons d'une charrette et à des traces de pas de chevaux. Un cavalier du comte de Vaudemont témoigna avoir u un Juif à grande barbe noire sur un cheval blanc portant un enfant devant lui en direction de Metz. A la porte des Allemands à Metz un tourneur complète le témoignage. Par recoupement un incrimine Raphal Levi, 52 ans, de Boulay, né à Selaincourt.
Il était venu ce 25 septembre à Metz pour y acheter une corne de bélier pour la fête des trompettes (Rosh Hashanna) qui avait lieule soir même. Lévi fut appelé à Metz par ses corréligionnaires pour se défendre de l'accusation. Il fut entendu par le commandant de la ville et écroué. 18 témoins, dont 5 ont vu Levi sur le chemin de Metz vers lequel l'enfant avait divagué. Une femme, Blaisette Thomas dit avoir vu Lévi avec l'enfant. Le cavalier de Vaudemont dit que le Juif barbu qu'il avait vu était plus gros et plus grand mais il apparut qu'il avait été soudoyé pour modifier son témoignage. Pendant sa séquestration dans l'attente du procès (le procureur du roi ayant requis qu'il soit brûlé), Lévi soudaya une portière de la prison originaire de Boulay pour qu'elle arrange (les 11 billets en allemand avec l'hébreu comme alphabet ont été retrouvés, on prétendit que certaines prières qui y figuraient étaient des sorts) avec la communauté juive de Metz sa défense, et celle-ci selon la brochure ressortit des restes de l'enfant (dont la tête) et les déposèrent en forêt pour faire croire que celui-ci avait été tué par des animaux. Mais des porchers attestèrent que les bêtes sauvages ne mangeaient que des brebis, et attaquaient toujours la tête en premier. En outre l'état des chairs ne pouvait correspondre à un enfant mort le 25, donc des restes d'un autre cadavre avaient été mis dans les buissons.
D'autres témoignages sur la venue de Lévi à Metz furent trouvés. La sentence du parlement de Metz du 16 janvier 1670 est produite (condamnation à être brûlé vif).
Un mémoire en défense a été aussi publié qu'on peut lire ici. Il démonte les éléments de contextualisation de la question juive qu'on trouve dans l'Abrégé précité, soutient que les témoins ont vu un Juif avec un enfant sans certitude que c'était Lévi et impute la présence des restes dans les buissons à une oeuvre de la providence. Il souligne que le roi Louis XIV le 18 avril 1670 ordonna le sursis à exécution de la peine, ce qui n'empêche pas une revue royaliste en 1912 de continuer à tenir le crime rituel pour avéré.
L'affaire montre la difficulté pour établir de façon précise et objective les faits dans ce genre d'enquête. Evidemment l'accusation était confortée par le fait qu'il y en eut des centaines de semblables à travers toute l'Europe pendant mille ans. Il serait intéressant de savoir pourquoi et comment le Conseil du Roi cassa le jugement du Parlement de Metz.
Hans Makart
Hans Makart, "le grand silencieux", "coloriste éclatant, esprit superficiel" dira de lui Salomon Reinach, fut la coqueluche de Vienne en son temps. Il était un des favoris de l'empereur François Joseph (qui lui offrit notamment un voyage en Egypte... ésotérisme oblige), était assez riche pour organiser de grandes fêtes en l'honneur de Wagner, côtoyait Liszt à qui il présenta sa modèle préférée, Hélène de Doennige, la berlinoise pour qui le socialiste Ferdinand Lassalle mourut en duel, future "comtesse rouge" et adepte de la société théosophique à New York avec son amie H. Blavatsky.
/image%2F1551417%2F20241215%2Fob_f188a5_screenshot-2024-12-15-at-22-39-32-trio.png)
Il peignit le Triomphe de Bacchus et d'Ariane en 1873 (que je vis au musée du Belvédère le 19 mai 2007) et finalement Ariane triompha de lui puisqu'il mourut de la syphilis (à l'époque on parla seulement de "paralyse cérébrale"). Le journal Gil Blas en faisait un tableau assez peu flatteur avant sa mort (à 44 ans seulement) quand il était persécuté par une jeune danseuses qu'il avait épousé sur un mode éphémère. Comme Reinach, le critique d'art Wyzewa blâma chez lui les facilités des couleurs vives, des étoffes chatoyantes et des poses sensuelles qui lassent vite. Le Figaro le décrira après sa mort comme "petit, chétif et sans culture intellectuelle".
Un patron de théâtre en 1892 écrivit un roman à clé "Hermann Ifinger" dont le héros Léo Falk était Makart à moitié fou tombé sous le joug de la jeune ballerine devenue comtesse après sa mort. Je pense que Nietzsche pensait à Makart quand il parlait des excès de l'art de son temps comme symptome d'une sensualité fatiguée.
Que Makart ait été un artiste adoubé par les Habsbourg n'est pas à l'honneur de ceux-ci.
Notre Dame de Guadalupe en France
/image%2F1551417%2F20241212%2Fob_8398ca_20241212-184535.jpg)
Une célébration en l'honneur de Notre Dame de Guadalupe aujourd'hui dans une ville du Nord-Ouest de la France, messe de l'archevêque précédée par un petit exposé sur l'histoire des apparitions. Une bonne soixantaine de personnes plutôt jeunes, visages aztèques, pas mal d'enfants.
Le vendredi précédent j'étais allé voir en salle dans la même ville la première diffusion du film sur le même sujet qui vient de sortir. Ambiance différente : une dizaine de spectateurs, pour les trois quarts de vieilles dames françaises aiguillées vers le film par des infos de leur paroisse.
La Vierge de Guadalupe et Marcos Cípac de Aquino
/image%2F1551417%2F20241205%2Fob_a57e0c_film-guadalupe.jpg)
Poursuivons nos réflexions sur ND de Guadalupe (celle du Mexique, pas celle d'Extrémadure) à la suite de la sortie du film sur le sujet : Marcos Cípac de Aquino, artiste nahatl du XVIe siècle est-il l'auteur de l'image de la Vierge de Guadalupe vénérée au Mexique?
Dans un sermon de 1556 retrouvé en 1888 le franciscain Francisco de Bustamante dit que l'image miraculeuse a été peinte par "Marcos el indio" (Marc l'indien).
Le conquistador Bernard Diaz dek Castillo mentionne dans une chronique historique de 1576 qu'on l'attribue à "Marcos de Aquino" et un chroniqueur indigène Juan Bautista (Jean Baptiste) dans des annales publiées en 2001 qu'on trouve dans la Bibliothèque Boturini de la Basilique de Guadalupe parle d'un Marcos Cipac, mais aucun des deux ne le rattache à ND de Guadalupe (Marguerite Zires, Los Mitos de la Virgen de Guadalupe 1994).
/image%2F1551417%2F20241205%2Fob_7b3d61_screenshot-2024-12-05-at-16-17-58-1519.png)
Jeannette Favrot Peterson dans Visualizing Guadalupe (presses universitaires du Texas 2014) a avancé qu'il était le seul artiste capable d'effectuer une grande peint
La mexicaine Gisela von Wobeser dans son Origenes del culto de 2020 suit aussi la thèse de Jeannette Peterson. Elle estime que ce peintre dont elle fixe la date de naissance à 1517 a pu peindre l'image dans ses années de jeunesse à l'école San José e los Naturales dirigée par le frère Pedro de Gante.
Ces thèses rationalistes (et qui sont en fait très idéologiques, car sulfureusement influencées par les revendications des gender studies et des colonial studies pour lesquelles la vérité objective compte peu) ignorent totalement les découvertes de l'ingénieur péruvien José Aste Tönsman et méprisent ses démonstrations sur les pupilles de l'apparition connues pourtant depuis le début des années 1980. Renvoyons le lecteur à cette page pour comprendre tous les travaux menés sur les yeux de Notre Dame non seulement par Tönsman, mais aussi par le neurologue Jorge Alvarez Loyo.
Ces découvertes ont conduit à la conversion de Pedro Ramirez Vásquez (1919-2013), architecte de la nouvelle basilique inaugurée en 1976, conversion comparable à celle du Dr Ricardo Castañón Gomez devant les miracles eucharistiques. Il en a conclu que l'image était acheiropoïète comme l'icône d'Aglona en Lettonie.
/image%2F1551417%2F20241205%2Fob_278fcf_infectiologue.png)
Il n'y a pas non plus de débat sur le fait que le manteau est orné de 46 étoiles reproduisant la constellation du 12 décembre 1531 (certains disent que c'est selon le calendrier julien, le 22 selon le nôtre) – vue de haut. Cet aspect a été étudié par un spécialiste d’infectiologie (et non pas astronome comme on le lit parfois, il a aussi écrit sur la Tilma et le nombre d'or) Juan Homero Hernández Illescas, à la demande du père Mario Rojas Sanchez (à noter que le P. Brune l'avait rencontré).
Cette question des étoiles est peut-être plus délicate que celle des pupilles. Il y a sur cette page un débat intéressant. Un certain Anthony Martinez, qui se dit chercheur en physique et astronomie (sur des programmes qui ont pu occasionnellement recevoir quelques dollars de la NASA) et cependant défenseur du catholicisme, le 10 mars 2023, avance 3 objections à la thèse des constellations vues d'en haut : 1) la Grande Ourse est déformée 2) l'inversion des constellations n'a pas de sens car il ne peut y avoir aucun endroit physique dans l'espace où l'on pourrait regarder en arrière et voir les constellations à l'envers. 3) Travaillant sous la sanction de l'Église catholique et de la basilique de Mexico en 1979, un scientifique, Phillip Callahan avec des rayons infra-rouges a conclu que sur l'image originale qu'il y avait sur la Tilma, et dont l'origine est inexplicable, il y a eu des rajouts humains ultérieurs et que les étoiles en font partie .
Martinez dit aussi que l'image exposée au Mexique est trop grande : Divers auteurs au fil des siècles décrivent le voyant Juan Diego comme un paysan de petite taille âgé de 57 ans. Les anthropologues affirment que les hommes aztèques de cette époque mesuraient rarement plus de 1,68 m (5 pieds 6 pouces). Cependant, si l(on prend le temps d'analyser la taille de la tilma/image accrochée dans la basilique de Mexico (67 X 41 pouces, soit 1m70 sur 1 mètre - selon Wikipedia déjà au XVIIIe siècle la mesure du tissu a été réalisée par José Ignacio Bartolache le 29 décembre 1786 en présence de Joseph Bernardo de Nava, notaire public. Le résultat fourni était : hauteur 170 cm, largeur 105 cm) et la compare à l'anatomie d'un homme, pour que cette image soit sur le devant d'une tilma, Juan Diego aurait dû mesurer entre 2,10 et 2,40 m
Pour en rester à la question des constellations, on notera que la référence à Callahan sur laquelle s'appuie Martinez a été contestée par Hernandez dans un ouvrage de 1987 en p. 14 (dont M. Leatham de l'université du Nouveau Mexique donne la référence dans un article paru dans la revue de Folkrlore Forum de 1989 mais dont il omet hélas de donner le titre complet en fin d'article).
/image%2F1551417%2F20241205%2Fob_b0c299_screenshot-2024-12-05-at-13-42-43-the.png)
Cette affaire de constellation devient le support de prophéties apocalyptiques (ce qui va avec la connotation apocalyptique du nom aztèque de Juan Diego "qui parle comme un aigle" laquelle a une connotation évangélique ésotérique) : il y a peu Alessando Massano de l'observatoire astronomique et planétarium d'Alpette à Turin, a découvert que le nombre d'étoiles qui apparaissent sur le manteau de Notre-Dame sur la tilma (manteau en fibres de cactus) de saint Juan Diego correspond au nombre de papes depuis Clément VII, pontife lorsque Notre-Dame de Guadalupe est apparue en 1531, jusqu'à Benoît XVI (46), et le nombre d'étoiles dans chaque constellation correspond également au nombre de fois qu'un nom de pontife a été choisi. Une découverte qui laisserait entendre qu'il n'y a pas de pape légitime après le prédécesseur de François.
/image%2F1551417%2F20241205%2Fob_5775ef_screenshot-2024-12-05-at-16-08-51-the.png)
/image%2F1551417%2F20241205%2Fob_3dd7d1_screenshot-2024-12-05-at-16-12-03-the.png)
On peut avancer toutes sortes d'hypothèses, y compris que même si les étoiles ont été rajoutées, elles ont pu l'être sous une inspiration surnaturelle postérieure à l'apparition initiale.
En tout cas on reste très loin de l'hypothèse d'une peinture de Marcos Cipac, puisque selon Alessando Massano (mais ce point mériterait d'être exploré plus en détail) sur la partie la plus ancienne du tableau les fibres de portent pas de trace de teinture, comme si chaque fibre avait eu dès son état naturel la couleur qu'elle a aujourd'hui (point commun selon Massano avec le Suaire de Turin - 7e minute de son interview). La question est aussi abordée dans Joel Romero Salinas. La Virgen de Guadalupe ¿Legado divino o pintura?.