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Articles avec #histoire secrete tag

17h17 et Imamiah

17 Mars 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Histoire secrète

Dans mon livre sur les médiums j'ai raconté comment une fanatique des heures miroirs à la fois m'a aidé à sortir d'un abîme, en 2014 (voyez notamment ce qu'elle me dit de l'heure qui s'affichait quand un voyant parlait de mon passé), et, en même temps, se fourvoyait dans cette forme de religiosité. Toute l'ambivalence de cette attention aux affichages de nos appareils électroniques est à mes yeux réunie dans ce souvenir (mine de rien tous mes développements de ce blog sur Doreen Virtue, l'ex décrypteuse New Age des heures mirois a quelque chose à voir avec cela).

Le mois dernier quand j'étais à Gourette (Béarn), je voyais souvent 17h17, j'en ai même fait la remarque à quelqu'un de mon entourage, et, à peine le lui avais-je fait remarquer que mon cousin, venu me rendre viste, posait sur la table d'un café de la station un téléphone portable bien lumineux qui affichait en grand "17h17". A l'évidence "on" voulait me montrer quelque chose.

La personne de mon entourage a décrypté en lisant ChatGPT le message positif qu'était censé délivrer cette heure. Et j'avoue que depuis lors ces prédictions positives ont plutôt tendance à se réaliser (même si je reste médiant à l'égard des promesses des "entités" ayant été gavé de messages erronnés - ou mal compris -en 2015 notamment).

Cet après-midi un commentateur rappelait que c'est manquer de respect aux anges que de dénigrer les bienfaits qu'ils veulent nous offrir. Je suppose qu'un monothéiste rigoureux que j'essaie d'être peut transposer le raisonnement en remplaçant le mot "anges" par Dieu (qui est leur chef).

J'ai tenté de comprendre un peu mieux. 17h17. Les commentaires sur le Net le rattachent à l'ange de la kabbale Imamiah (qui signifie "Dieu élevé au dessus de toute chose"), 52ème - des 72 anges gardiens (ou génies, porteurs du nom de Dieu, schemhamphoras ou Shem HaMephorash), ange de résilience et de clairvoyance, ange libérateur, associé au Sagittaire, à la quête de la vérité.

Cornelius Agrippa en son temps expliquait comment les noms des ces anges étaient composés avec des versets bibliques.

On part d'Exode 14:19-21

"10. L'ange de Dieu, qui allait devant le camp d'Israël, partit et alla derrière eux; et la colonne de nuée qui les précédait, partit et se tint derrière eux.

20 Elle se plaça entre le camp des Égyptiens et le camp d'Israël. Cette nuée était ténébreuse d'un côté, et de l'autre elle éclairait la nuit. Et les deux camps n'approchèrent point l'un de l'autre pendant toute la nuit.

21 Moïse étendit sa main sur la mer. Et l'Éternel refoula la mer par un vent d'orient, qui souffla avec impétuosité toute la nuit; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent."

On les lit en boustrophédon c'est-à-dire comme une écriture dont le sens alterne d'une ligne à l'autre, à la manière du bœuf marquant les sillons dans un champ, allant de droite à gauche puis de gauche à droite, pour produire 72 noms de trois lettres, ainsi que l'a montré par exemple Rachi de Troyes.

Soixante-douze, comme les degrés sur l'échelle de Jacob. Soixante-douze, comme le nombre moyen de pulsations du coeur humain à la minute.

Le Liber Semamphoras qui existait déjà à l'époque de Roger Bacon qui en parle (13e siècle) synthétisait le Sefer HaRazim (livre de secrets) hébreu censé avoir été donné par un ange à Noé puis transmis à Salomon. Les 72 noms deviennent des supports d'alliance mystique avec Dieu et de magie.

Le kabbaliste chrétien du XVe siècle Reuchlin explique (résumé par le philologue allemand Bernd Roling) ainsi la signification métaphysique des noms : " Une fois que l'adepte est aux commandes d'un canon de termes traditionnel et fixe (les 72 noms), c'est son intonation spirituelle pure qui lui permet d'éviter les séductions sensuelles et qui alimente sa compréhension, jusqu'à finalement l'unification de ses hommes avec le monde angélique. Les noms des anges sont des produits de la volonté de Dieu. Ils sont essentiellement basés sur le tétragramme, et grâce à cette connexion, ils illuminent et améliorent l'esprit de l'homme - retour réel à Dieu. Naturellement, comme on pouvait s'y attendre, cette relation est essentiellement ontologique. Avec l'insertion de noms divins tels que « El » ou « Yah », les noms angéliques deviennent prononçables, et Dieu lui-même (étant la nature) est la base. de l'individuation angélique. Comme on l'a dit de l'être humain parfait, Dieu se rapporte aux anges comme l'unité se rapporte à la dualité, l'unité de Dieu étant exprimée une fois de plus dans la totalité des 72 noms angéliques. Le macrocosme angélique dans son ensemble peut être vu comme une manifestation corporelle de Dieu. Lorsqu'on le lit dans le contexte de l'ouvrage de Reuchlin mentionné précédemment, cet aspect extérieur de Dieu peut être compris comme l'âme messianique, c'est-à-dire la nature humaine du Christ, dont la participation implique l'accomplissement de la mens humana.(...)

Le travail de Reuchlin se termine par une discussion sur l'influence angélique sur le monde sublunaire et avec la question des actions magiques. Comme le confirme le système aristotélicien, les intelligences se voient attribuer des planètes à travers lesquelles les anges détiennent une influence sur les choses sublunaires. Par conséquent, dans certaines limites fixées par Dieu, on peut à juste titre dire que des intelligences individuelles exercent une influence, en ce qui concerne l'application des talismans et des amulettes, comme la pratique des kabbalistes le montre."

"La pureté de l'intention" signifie qu'il ne faut rien vouloir pour soi même quand on a affaire à ces messages (les vidéos de YouTube sur les heures miroir) et je déconseillerais à quiconque de chercher à canaliser ou invoquer les entités qui se manifestent à travers eux.

En outre ajoutons une dernière remarque : beaucoup de YouTubeurs New Age traitent cet ange en fait comme un démon : ils recommandent en effet aux auditeurs de savoir saisir la chance que donne cet ange, sans quoi cette chance se retournerait en malchance. Cette ambivalence de l'action de l'ange est typique de l'action des divinités de l'Antiquité qui pouvaient aussi bien aider que punir. Or ces divinités ont été identifiées par le catholicisme comme des démons. Le propre d'un ange de Dieu est de n'apporter que du bien et de façon inconditionnelle. Il ne peut pas le retourner en mal. Les kabbalistes new agers en menaçant leur public d'un possible retournement négatif montrent ainsi que l'entité qu'ils identifient (au terme d'une canalisation par exemple) comme venant de Dieu ne provient pas du tout de là.

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L'assassinat de Pretextat

8 Mars 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate, #Christianisme, #Histoire secrète

Les Britanniques ont la mort de Saint Thomas Beckett à la cathédrale de Cantorbéry, assassiné sur ordre du roi, à l'origine de la Magna Carta. Les Francs ont celle de Saint Prétextat à la cathédrale de Rouen le 14 avril 586 sur ordre de la reine mérovingienne Frédégonde (Rouen avait été capitale de province romaine au Bas-Empire et à la pointe de la christianisation deux cents ans plus tôt comme on l'a vu dans les échanges épistolaires entre Victice et Polin de Nole).

En 1866, un prêtre rouennais anonyme, A. D., écrivit une petite synthèse édifiante sur la vie de Prétextat avec des passages du genre : "Sa conversation était agréable, sa parole forte et féconde; sa doctrine, toujours empreinte de pieux sentiments de modération, de piété et de vertu, ravissait tous les cœurs, sans charger les esprits de mille questions inutiles. A l'exemple de notre Seigneur Jésus-Christ, son divin maître, il était rempli de douceur et d'humilité; il prenait un soin particulier des pauvres malades, rendait une prompte justice à tous ceux qui étaient victimes d'une injuste violence, visitait avec une tendre sollicitude les affligés et tous ceux qui avaient des infirmités et des peine".

Le roi Chilpéric de Soissons (un des 4 héritiers de Clotaire) en fit le parrain de son fils ainé Mérovée. Puis il fut pris dans la querelle entre Chilpéric et Sigebert animée par la rivalité entre la belle princesse wisigothe Brunehaut épouse du second, et la jolie roturière franque Frédégonde deuxième femme du premier, qui avait fait étrangler la soeur de Brunehaut, première femme de Chilpéric. Ce dernier poussé par Frédégonde ravagea les terres de son frère et se comporta en Dioclétien.

Une étape importante de la guerre civile fut l'assassinat de Sigebert en 575 et l'arrestation de Brunehaut et de son fils de 5 ans. Elle fut emmenée en captivité à Rouen. Mérovée premier fils de Chilpéric, amoureux de sa tante Brunehaut captive, l'épousa dans la future capitale normande. L'union fut célébrée par Prétextat son parrain.

Chilpéric marcha sur Rouen dont s'échappa Brunehaut pour ensuite aller régner sur l'Austrasie au nom de son fils, rejointe par Mérovée qui y périt assassiné. Chilpéric ensuite retourna son ressentiment contre Prétextat qu'il fit juger par 45 évêques réunis en concile à Paris. Malgré la défense de Grégoire de Tours, Prétextat crut habile d'avouer les charges pesant sur lui après les avoir d'abord révoquées en espérant que cela lui éviterait la mort, Il fut banni à Jersey dans le diocèse de Coutances, tandis que Dieu punissait Frédégonde, "le Néron de la France"(titre aussi attribué à Chilpéric), de ses péchés en faisant mourir de ses fils du feu Saint Antoine.  Celle-ci trouvait encore la force de faire périr le dernier fils de Brunehaut, Clovis. En 584 Chilpéric de retour de la chasse mourrait près de Chelles (à l'instigation de sa femme ?).

Prétextat put demander au nouveau roi Gontran son retour à Rouen tandis que l'évêque de Paris plaidait que son exil de 7 ans n'avait été qu'une pénitence. Gontran y fit droit. Ayant repris ses fonctions Prétextat siégea au concile de Mâcon en Bourgogne pour y acter une remise en ordre des églises locales. Frédégonde se retira au château de Vaudreuil/Val de Reuil (dans l'Eure) d'où elle pilotait encore à distance des assassinats. En compagnie de Mélaine-Mélantius-Mélance, qui avait remplacé Prétextat sur son trône épiscopal pendant 7 ans, elle paya un meurtrier.

A la messe de Pâques 586, Prétextat "demeura constamment appuyé sur une forme ou prie-Dieu; et tel était son recueillement dans la prière, qu'il ne s'aperçut pas qu'un homme qui était entré avec précipitation dans l'église cherchait à pénétrer et à s'avancer, malgré les flots pressés de la foule silencieuse et recueillie, jusque sur les degrés de l'autel, où il se tenait agenouillé, le regard attaché sur le tabernacle où repose la personne adorable du Sauveur. Cet esclave, qui a pu s'approcher ainsi du saint évêque, brandit tout à coup un poignard qu'il tenait caché sous son manteau, et, avec la rapidité de l'éclair, le plonge dans le sein du- pontife, et prend la fuite".

Pour dissimuler son crime Frédégonde vint lui rendre visite sur son lit d'agonisant. Le prélat eut encore la force de dénoncer son forfait puis expira après avoir reçu l'extrême onction de l'évêque de Coutances.

Le tableau la Mort de Prétextat d'Edouard Cibot (1799-1877), composé en 1832, est au musée des beaux arts de Rouen.

Le hollandais Lawrence Alma Tadema a peint Frédégonde visitant Prétextat sur son lit de mort.  Il existe aussi une gravure sur le même thème dans un livre de Gustave Demoulin.

En 1896 et 1897 on joua à Paris au Théâtre français Frédégonde drame historique en cinq actes et en vers d'Alfred Dubout, achevé en 1885. Paul Mounet, 49 ans, y jouait Prétextat. Un des décors était la cathédrale de Rouen, pour son assassinat. C'était une pièce mélodramatique assez grossière d'après les critiques qui mettait en scène diverses parties imaginaires dont une confession de Frédégonde à Prétextat. La franco-belge Adeline Dudlay jouait Frédégonde.

Dans le style d'une histoire un peu romancée on peut aussi se reporter au Récit des temps mérovingiens qu'Augustin Thierry dans les années 1840  consacrait à Prétextat (Pretextatus). On y trouve un détail intéressant sur le lieu et les circonstances du procès de l'archevêque. Il y explique aussi les raisons psychologiques de la persistance de la haine de Frédégonde contre le pontife de Rouen quand elle se rendait dans sa ville (Thierry reprend fidèlement Grégoire de Tours à ce sujet). Il situe le meurtre au dimanche 24 février, qui est l'ancienne date de la Saint Prétextat, déplacée depuis lors au 14 avril.

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Jeux et harmonies : la sphéristique de Nausicaa

2 Mars 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Généralités Nudité et Pudeur, #Histoire secrète

Comme l'anthropologie dans des forêts lointaines, le voyage dans le temps est toujours un moyen de retrouver des gestes, des sons, reflets de présences au monde possibles dont nous avons perdu le sens (et que bien sûr nous ne pouvons plus reproduire le terreau culturel en ayant disparu). Et bien sûr à cela le voyage chez les Grecs anciens, qui nous ont laissé plus de traces écrites et picturales de cela que la plupart des autres cultures, est particulièrement propice.

Je tombe aujourd'hui sur les considérations de Louis-Aimé-Victor Bec de Fouquières dans les "Jeux des Anciens" de 1869 à propos de ce passage de l'Odyssée où laprincesse Nausicaa et ses servantes, après avoir lavé leur linge, l'étendent à terre et, en attendant qu'il soit sec, prennent leur repas et folâtrent sur la rive. « Lorsqu'elles furent rassasiées, dit Homère (Odyss. vr, 100), elles se débarrassèrent de
leurs voiles et se mirent à jouer à la balle. Nausicaa aux bras blancs conduisait le jeu  »

"Le voile que portent Nausicaa et ses servantes, écrit l'auteur, était une coiffure assez semblable aux coiffures égyptiennes, et venait se rattacher sous le menton en couvrant les épaules et les seins.
Elles s'en débarrassent pour être plus libres dans leurs mouvements  et aussitôt, voyez le génie plastique des Grecs, c'est une statue qu'Homère dresse à nos yeux, Nausicaa aux bras blancs. D'un mot il la dessine, désignant à nos regards la forme ravissante du haut du bras voilé jusqu'alors. Nous touchons la évidemment à une époque de plus grande liberté dans les mœurs, où la jeune fille ne craint pas de se découvrir hors de la maison, coutume qu'on retrouve à Sparte dans les exercicesgymnastiques, auxquels participaient les jeunes filles comme les jeunes garçons. Nausicaa prend ses ébats avec ses servantes et non pas, comme Europe, avec ses hétaires. Ce n'est pas ici comme à Lesbos, à Cio, à Sparte, une troupe de jeunes filles amies de coeur qui partagent leurs plaisirs, c'est une jeune fille au milieu de ses servantes, de femmes qui lui sont soumises .

C'est Nausicaa qui dirige le jeu, mais ce n'est pas le « jeu », que dit Homère, c'est plutôt le divertissement, ce que les anciens appelaient la molpée. Quand on n'entend pas par molpée le chant proprement dit, et c'est le cas dans ce passage, on désigne par ce mot bien hellénique tout ensemble de mouvements cadencés et harmonieux qu'accompagne toujours la voix. Or si les Grecs assimilaient le jeu à une danse mêlée de chants, c'est que pour eux la grâce et le goût devaient régler les gestes comme les paroles. Là où nous disons sauter et crier, ils se plaisaient à dire, par un euphémisme qui n'était pas exagéré, danser et chanter. En effet, dans ses jeux quels qu'ils fussent, la première préoccupa tion d'une jeune fille grecque était de régler, de mesurer chacun de ses gestes, chacune de ses intonations, afin que l'ensemble du jeu présentât une belle ordonnance et un ordre harmonieux. Nous avons peine aujourd'hui à bien comprendre ce sentiment exquis que les Grecs portaient en toutes choses, ce rien de trop qui faisait leur préoccupation constante. Il y a cependant quelque chose  de cela dans ce qu'en Europe on appelle la politesse française, dans cette grâce légère et dégagée que le français déploie au bal
comme au combat.


Ainsi, si Homère appelle molpée le jeu auquel Nausicaa se livre avec ses compagnes, il désigne par ce seul terme une série de conditions essentielles aux yeux de tout grec, et qui étaient un des objets les plus sérieux de l'éducation antique. Il n'est pas permis à la jeune fille d'offrir aux regards un visage empourpré et par suite enlaidi, d'exécuter un mouvement qui ne puisse plaire à l'oeil, de proférer un éclat de voix qui puisse blesser l'oreille tout doit être justement mesuré aux forces, et l'essoufflement même ne doit pas aller jusqu'à la perte de la respiration, mais seulement jusqu'à cette légère émotion qui soulève comme en cadence la juvénile poitrine de la vierge. C'est par la réalisation seule de ces conditions que les jeux chez les Grecs méritent d'être comparés à une danse qu'accompagne le chant et que sous le nom de molpée ils font partie intégrante des arts.

Ce que nous venons de dire ne surprendra pas les personnes tant soit peu familiarisées avec les monuments de l'art antique.

Quand on examine les peintures sur vases, où souvent est figuré l'exercice de la balle, et j'en citerai une entr'autres qui décore un vase de la collection Lamberg (t, p. 62, pl. xvm), où des jeunes filles jouent, l'une ù la balle céleste, les autres à la balle au rebond,quand on examine, dis-je, ces peintures, on est vivement frappé des mouvements mesurés et cadencés de tous les personnages. Rien de violent, ni d'excessif; les gestes n'y dépassent jamais une certaine limite convenue de bienséance. Pas d'agitation dans les vêtements; ils sont drapés avec une grâce modeste et les plis accompagnent et indiquent les mouvements.Devant ces peintures on est frappé de l'harmonie générale qui règne dans ces scènes antiques. Dans la marche et dans les gestes tout est rythmé. C'est là évidemment un jeu qui ne s'éloigne pas de la danse et dont la représentation, telle que l'ont comprise les artistes anciens, nous parait expliquer parfaitement ce que nous venons de dire sur l'éducation des jeunes filles grecques."

J'avoue que j'ai été surpris et très intéressé par cette définition d'un au delà de la catégorisation du jeu et de la danse.

Le docteur Clairian en 1802 n'avait pas cette subtilité quand il parlait de "La princesse Nausicaa nue, dans la sphéristique avec ses femmes" (peut-être en confondant avec la gymnopédie de Sparte ou la pyrrhique athénienne dont je parlais ici il y a 12 ans).

La discipline interdisant " à la jeune fille d'offrir aux regards un visage empourpré et par suite enlaidi, d'exécuter un mouvement qui ne puisse plaire à l'oeil, de proférer un éclat de voix qui puisse blesser l'oreille" et qui avait son pendant chez les hommes nous est étrangère. On ne peut cependant douter qu'elle contribuait à l'époque à l'élévation morale de toute la société.

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Neptune et la fin de l'ère du poisson

23 Février 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète

Je crois que certaines personnes qui suivent le présent blog ont compris que je ne fais pas ici seulement de la sociologie des religions, ni même de l'histoire de la spiritualité. Je crois que les domaines de l'expérience humaine ne sont pas séparables entre eux, même si certaines activités sont plus orientées vers la rationalité et d'autres davantage vers l'art etc. Il ne faut pas perdre de vue l'unité de l'expérience humaine, qui nous est elle-même donnée dans un continuum biographique, celui de notre quotidien, qui est en soi signifiant et à prendre au sérieux tant dans les moments de grandes révélations (par exemple pour moi cette période 2014-2015 dont j'ai témoigné dans mon livre sur les médiums) que dans les périodes désertiques d'ennui profond.

Je suis convaincu que tous les thèmes qui ont été mis sous mon nez ces derniers temps par delà leur apparence hétéroclite(l'église de Laruns, le Sertorius de Corneille etc, voyez mes billets es plus récents) ont quelque chose qui les relie, et participent d'une unité dont la clé apparaîtra progressivement de façon dynamique. Et, comme il est donné à plusieurs personnes d'une même époque (et à travers l'histoire), de recevoir chacune un fragment de l'unité à laquelle elles-mêmes participent (voyez par exemple mes remarques sur la théorie des champs morphogénétiques ou sur la "mode" de Marie-Madeleine au XIXe siècle), il n'est pas étonnant que soient mis sur notre route des recherches de gens utiles : ces fragments du puzzle arrivent toujours de la meilleure manière et au meilleur moment, même si l'on n'en est pas forcément conscient.

Ainsi, je pense que participe de cette unité première le fait que ce matin il m'ait été donné d'écouter la récente vidéo (cf ci-dessous) de l'ufologue néopaïen D. Coilhac sur Neptune et l'ère du Verseau. Je ne prétends pas que ce que j'ai entendu dans cette conférence soit d'une importance capitale (pas plus qu'aucune de mes découvertes depuis ma naissance), mais puisque ce blog qui compte moins de trente abonnés n'est pour moi qu'un aide-mémoire, il me faut quand même signaler ici ce que j'y ai appris sous l'angle spécifique des morceaux de puzzle qui me sont donnés depuis dix ans.

Je n'adhère pas à tous les aspects de la recherche de Coilhac, il s'en manque. Par exemple sa croyance en ma réincarnation ou ses théories sur l'alignement des châteaux me laissent de marbre. Mais quand il dit une vérité, comme lorsqu'un Musulman ou un Bouddhiste en énoncent une, je ne peux pas ne pas prêter l'oreille (pour moi c'est un peu comme avec Ariel Cohen Alloro : sa gematria sur les lignées messianiques me paraissent inutiles et fausses, mais quand il parle de Nathanael dans l'Evangile ou des deux visages, je suis tout ouïe.

Pour moi Coilhac a atteint le sommet de son art quand il a parlé de l'Atlantide à Versailles en 2023. Et sa vidéo de ce mois-ci sur Neptune qui détruit les poissons (ses propres créatures) s'inscrit dans le prolongement de cette découverte. On peut retourner la question dans tous les sens, on ne peut pas s'empêcher de penser que le chercheur touche là à quelque chose de profond : oui dans les fontaines de Neptune, de Rome à la Lorraine, et dans les tableaux, on retrouve souvent le thème de Neptune tuant des poissons, du Neptune au drap (au linceul) porteur de destruction, avec en plus des personnages qui versent de l'eau (verse-eau) à proximité. Et l'on ne peut pas ignorer que ces représentations au XVIIe siècle sont associées au parrainage à la fois de l'ordre de Saint Michel et de l'Ordre sur Saint-Esprit, donc probablement à des initiations de sociétés secrètes.

Neptune-Poséidon construit l'Atlantide, et la détruit. Il détruit le poisson et son ère, au moment où sur le plan des astres arrive l'ère du Verseau (découverte de Paul le Cour dont Coilhac se dit disciple). Et toute l'imagerie autour de tout cela, note l'ésotériste, est sombre (d'où la présence du linceul que l'on peut aussi parfois identifier comme une écharpe mais alors cela renvoie au verbe écharper).

L'Atlantide (tout comme l'âge d'Or) est très présente aujourd'hui dans les esprits. Le vice-roi d'Amérique (et du projet mondialiste) Elon Musk, qui veut mettre à bas le monde ancien, l'a mise en scène récemment dans un clip.

D'une façon qui n'est pas anecdotique malgré les apparences, ce matin Coilhac a apporté une réponse à une question qui me turlupine depuis sept ou huit ans. Beaucoup d'amateurs de musique des années 1980 savent qu'  Eurythmics est un groupe archi-initié dans l'ordre de l'occultisme. Tous leurs clips le montrent, et vous savez que c'est le cas d'à peu près tous les artistes à succès. Je m'étais amusé à écrire en 2017 un bréviaire du symbolisme occulte de la pop culture. Hé bien dans leur morceau "Sweet dreams" qui met en scène le gouvernement mondial dystopique que les adorateurs de Saturne veulent nous exposer (une musique hélas très présente dans mon Béarn natal, aussi bien dans le troquet où je déjeunais le 24 décembre dernier, qu'à la descente de la retraite aux flambeaux des enfants de l'école de ski de Gourette le jeudi 20 février dernier...) on peut bien sûr remarquer, comme dans beaucoup d'autres productions culturelles, de l'oeil omnivoyant maçonnique. Je m'étais seulement demandé longtemps : pourquoi s'agit-il dans ce clip de l'oeil d'un cheval, filmé en gros plan ? Coilhc me permet de comprendre : le cheval est associé à l'Atlantide et à Neptune. L'Atlantide était "fertile en chevaux" disait Platon (qui lui-même avait une passion pour les chevaux). Poseidon fut le premier à dompter le cheval, ce qui explique que les habitants de Troie, ville construite par lui, aient été eux aussi de fameux dompteurs de chevaux" selon Homère, ce qui rend d'autant plus tragique la ruse d'Ulysse (le cheval de bois) pour la détruire.

Neptune est toujours sur un attelage de chevaux surgissant des flots. Au XIXe siècle, dans un champ près de Dinan au milieu d'objets romains on avait retrouvé une pierre basaltique sur laquelle était représenté Neptune domptant un cheval. "C'est de l'Atlantide que parle ce bas-relief" écrivait en 1912 un certain M. Dault à la Société d'Anthropologie de Paris.

On n'est pas loin là de l'univers du géant Antée fils de Poseidon dont Sertorius aurait retrouvé la tombe parmi des mégalithes. Christian II de Saxe au tournant des années 1600 n'avait-il pas fait représenter la mort d'Antée sur l'armure de son cheval ?

Bizarrement Coilhac me donne aussi une clé pour creuser un peu plus la confrontation de la sirène et du sagittaire dans le bénitier de Laruns. Dans la fontaine de Neptune (min 2h06) à Berlin de 1891, il y a un atlante centaure sous la férule de Neptune, mi-homme mi-cheval qui est peut-être pris au filet, et (min 2'14) la seule image gaie de cette fontaine: sur une jarre d'un personnage féminin versant de l'eau un centaure donnant la main à une sirène (que bizarrement Coilhac appelle "femme triton", mais les tritons sont des sirènes mâles), scène antédiluvienne.

Vous noterez au passage que les sirènes-mâles, les tritons, sont aussi représentés parfois avec des pattes de chevaux...

Le bénitier de Laruns qu'on date de la fin du XIVe siècle malgré le côté un peu roman de ses sculptures, reprend une thématique ancienne de centaures pointant des sirènes (cf ici) à laquelle on cherche d'ordinaire des explications morales.

Mais n'y a-t-il pas aussi une approche initiée eschatologique à retenir sous l'angle de la chute de l'Atlantide et de sa répétition, en quelque sorte, dans le proche avènement de l'ère du Verseau après l'anéantissement des poissons par Neptune (avènement qui, d'un point de vue chrétien, loin de marquer le début d'un nouveau cycle correspondrait tout simplement au règne de l'Antéchrist avant le retour définitif du Sauveur).

A Laruns la sirène tient un poisson qui est hors de l'eau, comme beaucoup de représentations de la victoire de Neptune. Les poissons sont morts... 

L'auteur de la fontaine de Berlin, Reinhold Begas, l'homme qui embrassa Bismarck sur la bouche (Le Messin 19 juillet 1906) et fabriqua son sarcophage (ce qui ne l'empêcha pas de devenir grand officier de la Légion d'honneur en France) en savait peut-être plus que nos historiens sur la connexion Sirène-Centaure Atlantide sous l'angle eschatologique...

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La grand supercherie : OVNIs et intelligence artificielle

1 Février 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme

Daniel O'Connor auteur de "The First and Last deception" (auto-publication) à écouter ci-dessous (en anglais).

Il souligne notamment que Jake Barber, lanceur d'alerte ancien de l'USA Air Force fait la promotion de la méthode thélépathique CE-5 de Steven Greer pour communiquer avec les "aliens" (ce qui revient à faire de l'incantation). Depuis que Barber a expliqué cela il y a quelques jours, de hauts responsables américains exigent des révélations sur les OVNIs ("UFO disclosure"). Les 2 sénateurs démocrates newyorkais Chuck Schumer Kirsten Gillibrand l'ont exigé, mais aussi des gens de droite comme Michael Rubio et Tim Burchett se sont prononcés en ce sens. C'est l'attente d'un salut par les aliens... Beaucoup pensent que la grande révélation est pour cette année 2025. Luis Elizondo, auteur du livre Imminent,a annoncé fin janvier qu'il était invité par le Vatican et s'y rendrait dans les semaines qui viennent.

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Sertorius et le géant

27 Janvier 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète

Ceux qui connaissent mon livre"Les Nephilim" savent que j'y ai abondamment parlé de ceux qui, encore de nos jours, recherchent dans le monde la trace des géants et la preuve de leur existence.

J'avoue que je ne m'attendais pas à trouver un précurseur de ce mouvement à l'époque de Pompée le Grand, du côté de la tragédie de Corneille à laquelle je m'intéressais il y a 8 jours (et en réalité depuis bien plus longtemps encore).

Nous allons voyager dans le temps, mais aussi dans l'espace, au Maroc antique, du côté de Tanger (les Romains ont appelé cela la "Maurétanie tingitane").

Ma source est Plutarque, que dont grand Condé parlait à Corneille, Plutarque, qui lui aussi me poursuite depuis mes jeunes années et chez lequel je trouve toujours des choses très intrigantes, par exemple à propos de la Lune.

Nous sommes en 81 ou 80 av JC (certaines sources indiquent 83). Sertorius a dans les 45 ans (pour mémoire César a 20 ans, Cicéron et Pompée 25, Caton d'Utique 11). C'est un homme sportif et vif, un général fugitif qui a pris le parti des "Populares" contre celui des défenseurs des privilèges de Sénat (les "Optimates") qui tiennent Rome sous leur botte en la personne du dictateur sanguinaire Sylla.

Sertorius est en Espagne avec quelques milliers de soldats, et cela se passe plutôt mal pour lui. Vaincu par le général Annius, dans une bataille navale à Carthagène lors de laquelle le vent a directement propulsé ses navires (et ceux de ses alliés pirates de Cilicie) contre les récifs, et survivant difficilement à dix jours de tempête, il passe le détroit de Gibraltar et se réfugie sur la côte au nord du Guadalquivir.

L'heure est à la déprime pour lui, tous ses projets sont en panne, mais il entend parler par des marins des îles des Bienheureux, du côté des Canaries dont certains (dont Homère) disent aussi qu'il est le séjour des héros après leur mort. Il y fait si beau et la terre y est si fertile que l'homme peut y vivre sans rien faire.

"Sertorius, nous dit Plutarque (IX:1) fut pris d'un désir extraordinaire d'aller s'établir dans ces îles et d'y vivre en repos, délivré de la dictature et des guerres incessantes".

Mais ses alliés pirates ne l'entendent pas de cette oreille, et, assoiffés de butin "pour se refaire" (comme on eût dit dans Astérix), il préfèrent se rendre au Maroc et y installer Ascalis à Tingis/Tanger (on ne sait pas trop qui était cet Ascalis et quel était son rapport avec la dynastie qui régnait sur la Maurétanie - n'était-il qu'un chef local ?).

Sertorius prend Tanger et c'est là que des Berbères (des Libyens, dit Plutarque) que se trouve enterré Antée, le géant brutal, fils de Poséidon et de Gaia (la déesse de la Terre), qui fut roi de Libye (d'Afrique) et dont la femme était la déesse Tingis. Ce roi cruel exterminait les commerçants au large de ses côtes. Hercule, le demi-dieu idole des stoïciens qui a laissé une empreinte durable dans l'Ouest du bassin méditerranéen (la fondation des Pyrénées, du détroit de Gibraltar), l'étouffa à mort en utilisant une méthode très particulière pour neutraliser ses pouvoirs : le soulever de la Terre pour qu'il ne dispose plus des énergies de sa mère (on sait que dans beaucoup de cultures païennes les géants sont issus de la Terre, l'étymologie grecque le dit). Pour les Romains l'Afrique était la terre du merveilleux et notamment chez Lucain (qui dans sa Pharsale allait parler du combat d'Hercule contre Antée), la Terre-mère africaine est particulièrement sauvage et inquiétante (d'ailleurs elle allait être le point final de l'aventure de Caton d'Utique et de la République).

Hercule après la mort d'Antée s'unit en Tingis et selon la mythologie berbère eut pour fils le roi Sophax, ancêtre de la dynastie régnant sur le royaume maure (Plutarque quand il rappelle cela rend hommage au roi Juba II (l'érudit fils de Cléopâtre et de Marc-Antoine) dont il tient ce récit sur la postérité d'Hercule au Maroc.

Sertorius était un homme religieux comme tous les Romains, mais comme eux il ne croyait guère aux récits des barbares (quoiqu'il fût par nature plus ouvert à leur égard que la moyenne des légionnaires : il l'avait montré en se déguisant en Celte et en parlant leur langue lors de la bataille contre les Cimbres en Provence). Dans cette mesure on peut estimer qu'il était dans la même position à l'égard de cette histoire de mausolée de géant que les esprits modernes à l'égard de ces légendes. En outre le soi-disant tombeau d'Antée était énorme. Sertorius entreprit de le fouiller pour montrer aux Maures qu'ils avaient tort.

Or en explorant le monument, "il y trouva dit-on"(on ignore qui est ce "on") selon l'expression de Plutarque (I:7), un corps de 60 coudées de long - ce qui fait 27 mètres...(*)

"Frappé de stupeur, ajoute l'auteur, il immola une victime et fit recouvrir le monument, augmentant ainsi les honneurs et la gloire qui entouraient le géant". 

Donc, on le voit, bien qu'Antée eut été un géant sanguinaire, il était de rigueur de se montrer respectueux à l'égard d'une dépouilles surnaturelle, et Sertorius organisa même un sacrifice en son honneur.

Plutarque n'établit pas un lien de causalité entre les deux événements mais on peut remarquer que la fortune de Sertorius s'améliora sensiblement après cette découverte, puisque son administration de Tanger fut plutôt une réussite, et qu'ensuite, allié aux Portugais (les Lusitaniens) il obtint des victoires sur les peuples du Sud-Ouest de l'Espagne, et allait même recevoir d'un de ses alliés sa fameuse biche blanche, dont il faisait croire à ses soldats qu'elle était un cadeau de Diane et qu'elle lui révélait des secrets du monde invisible.

Il a été avancé que le Cromlech de M'zora (une enceinte mégalithique) pouvait être le tombeau d'Antée. La découverte des restes du géant et leur taille par Sertorius figurent dans Strabon (Géographie, XVII, III,8) qui renvoie à l'Histoire romaine de Gabinius qui est un contemporain de César. On est donc là en présence de sources qui ne sont postérieures que d'une quarantaine d'année aux faits relatés.

Le site a été un peu maltraité en 1935-36 par l'explorateur César Luis de Montalban, un personnage bizarre alors sexagénaire qui, presque vingt ans plus tôt dans La Nacion du 13 janvier 1918 se vantait d'avoir chassé le lion, assisté à des sacrifices humains et décodé le calendrier toltèque. Ni Montalban arrêté par les franquistes ni son successeur à la direction du musée archéologique de Tetuan ne purent écrire de compte rendu des fouilles, qui avaient notamment porté sur un tombeau. En 2018 Enrique Gozalbes Cravioto à partir d'archives familiales a reconstitué une partie de ce que Montalban  a pu trouver.

Le cromlech est décrit dans un bulletin scientifique français de 1878 ici, qui le compare avec une description par Sir Arthur de Capell Brooke en 1831 (Sketches in Spain and Morocco). Il y a ici une liste des ésotéristes qui se sont récemment intéressés à ce site et à son rapport avec les Atlantes, notamment l'inévitable Robert Temple.

Les archivistes de la revue belge Kadath (une revue qui était associée aux manifestations de l'AMORC) ont bien voulu m'envoyer le numéro de l'été 1985 (n°59) qui, en p. 39, présente le travail de John E. Palmer, artiste-peintre anglais résident aux Pays-Bas, Combattant la théorie selon laquelle il n'y aurait des cercles de pierre que sur le territoire britannique, il s'est rendu sur place, a interrogé un certain Michael Scot qui dans sa jeunesse s'était rendu sur le site quand Montalban l'explorait, ainsi que Marthe de Chambrun Ruspoli qui fit une déclaration relative à une photo prise pendant ces fouilles. Palmer cite aussi quatre visiteurs qui n'ont pas laissé de textes (Watson, Taradell, Tissot et Davidson) et les travaux de James W. Mavor dans la revue autrichienne Almogaren (vol. 11/1976 Akamemischer Druck Verlaganstalt, Graz).

Palmer a écrit à Mavor au Woods Hole Oceanographic Institute aux Etats-Unis et utilisa ses travaux. Il avait utilisé un avion et reçu l'assistance de la Société française d'archéologie de Tanger et de Si Belhoussine Drissi, inspecteur des monuments historiques et des antiquités du Maroc. Mavor et Drissi avaient pu établir le diamètre des cercles initiaux et les azimuts, ce qui persuada Palmer de la parenté avec les cromlechs britanniques.

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(*) Le « très-cordialement médiocre » (comme dit de lui Châteaubriand) Jean-Baptiste-Claude Delisle de Sales (1739-1816) dans son Histoire nouvelle de tous les peuples du monde (p. 4) remarqua à ce propos : "On ne s'attend pas en étudiant la vie d'un contemporain de Cicéron et de Lucrèce, de lire des Contes de l'Odyssée ou la Légende sacrée des Métamorphoses"

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Swedenborg à l'origine du culte actuel de l'amour

23 Janvier 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète, #Histoire des idées

Melisssa Dougherty, une copine de Doreen Virtue,  explique ici (ci-dessous) que le culte actuel de l' "Amour" dans un sens hérétique (l'amour comme tolérance qui interdit tout jugement moral) très à l'honneur dans toute la culture populaire de notre temps (les chansons notamment), remonte au mage spirite suédois du XVIIIe siècle Swedenborg.

Comme je l'avais noté il y a quelques années, Swedenborg a beaucoup marqué son temps : Kant avait échangé avec lui (et pondu un livre très injuste à son sujet), beaucoup de protestants en Angleterre puis en Amérique s'étaient enflammés pour lui, mais aussi en France des catholiques un peu dissidents en mal d'ésotérisme (je crois me souvenir que Châteaubriand en parle, on citait ses révélations dans les salons chics parisiens).

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Tantrisme et pouvoir politique

22 Janvier 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Shivaïsme yoga tantrisme, #Histoire secrète

J'ai un peu écrit naguère sur le tantrisme comme "technique du corps" comme dirait l'autre, notamment dans son rapport aux déesses mères, mais j'ai négligé son lien historique avec la politique et la chose militaire.

Quelques lignes m'ont fait prendre conscience de mon erreur ce matin, des lignes sur le moine indien qui le premier a rendu le tantra "à la mode" en Chine : Amoghavajra  (705-774), disciple de Vajrabodhi. Il fit un gros travail de collection de textes tantriques en Inde, à Ceylan, en Indochine.

Il fut celui qui consacra le 11ème empereur chinois Tang Suzong en 759 (l'année où, en Gaule, Pépin le Bref reprenait Narbonne aux Musulmans), après que ses sortilèges aient permis de vaincre l'armée du rebelle An Lushan. Auparavant il avait aussi initié (cf les rituels ici) l'empereur tang Xuanzong.

Son rôle dans les victoires militaires est souvent sousestimé par les universitaires, mais il ne faut pas oublier que le tantrisme est chargé de rituels magiques. Souvenons nous de ce que Jonathan Black écrivait sur le rôle de Sainte Geneviève face à Attila (et peut-être de Roumi face aux Mongols) : l'enjeu était là une victoire sur une magie chamanique.

L'usage du tantrisme dans un cadre politique et guerrier se retrouve au XIIIe siècle avec Koubilay Khan, le petit-fils de Gengis Khan. Les chefs mongols étaient bouddhistes depuis 1246, après la mission du Tibétain Sakya Pandita. Koubilay fut notamment influencé par Phagpa, qui travailla à l'élimination du taoïsme de sa cour. Du succès de Phagpa la magie militaire n'est pas non plus absente.

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