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Articles avec #otium cum dignitate tag

L'assassinat de Pretextat

8 Mars 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate, #Christianisme, #Histoire secrète

Les Britanniques ont la mort de Saint Thomas Beckett à la cathédrale de Cantorbéry, assassiné sur ordre du roi, à l'origine de la Magna Carta. Les Francs ont celle de Saint Prétextat à la cathédrale de Rouen le 14 avril 586 sur ordre de la reine mérovingienne Frédégonde (Rouen avait été capitale de province romaine au Bas-Empire et à la pointe de la christianisation deux cents ans plus tôt comme on l'a vu dans les échanges épistolaires entre Victice et Polin de Nole).

En 1866, un prêtre rouennais anonyme, A. D., écrivit une petite synthèse édifiante sur la vie de Prétextat avec des passages du genre : "Sa conversation était agréable, sa parole forte et féconde; sa doctrine, toujours empreinte de pieux sentiments de modération, de piété et de vertu, ravissait tous les cœurs, sans charger les esprits de mille questions inutiles. A l'exemple de notre Seigneur Jésus-Christ, son divin maître, il était rempli de douceur et d'humilité; il prenait un soin particulier des pauvres malades, rendait une prompte justice à tous ceux qui étaient victimes d'une injuste violence, visitait avec une tendre sollicitude les affligés et tous ceux qui avaient des infirmités et des peine".

Le roi Chilpéric de Soissons (un des 4 héritiers de Clotaire) en fit le parrain de son fils ainé Mérovée. Puis il fut pris dans la querelle entre Chilpéric et Sigebert animée par la rivalité entre la belle princesse wisigothe Brunehaut épouse du second, et la jolie roturière franque Frédégonde deuxième femme du premier, qui avait fait étrangler la soeur de Brunehaut, première femme de Chilpéric. Ce dernier poussé par Frédégonde ravagea les terres de son frère et se comporta en Dioclétien.

Une étape importante de la guerre civile fut l'assassinat de Sigebert en 575 et l'arrestation de Brunehaut et de son fils de 5 ans. Elle fut emmenée en captivité à Rouen. Mérovée premier fils de Chilpéric, amoureux de sa tante Brunehaut captive, l'épousa dans la future capitale normande. L'union fut célébrée par Prétextat son parrain.

Chilpéric marcha sur Rouen dont s'échappa Brunehaut pour ensuite aller régner sur l'Austrasie au nom de son fils, rejointe par Mérovée qui y périt assassiné. Chilpéric ensuite retourna son ressentiment contre Prétextat qu'il fit juger par 45 évêques réunis en concile à Paris. Malgré la défense de Grégoire de Tours, Prétextat crut habile d'avouer les charges pesant sur lui après les avoir d'abord révoquées en espérant que cela lui éviterait la mort, Il fut banni à Jersey dans le diocèse de Coutances, tandis que Dieu punissait Frédégonde, "le Néron de la France"(titre aussi attribué à Chilpéric), de ses péchés en faisant mourir de ses fils du feu Saint Antoine.  Celle-ci trouvait encore la force de faire périr le dernier fils de Brunehaut, Clovis. En 584 Chilpéric de retour de la chasse mourrait près de Chelles (à l'instigation de sa femme ?).

Prétextat put demander au nouveau roi Gontran son retour à Rouen tandis que l'évêque de Paris plaidait que son exil de 7 ans n'avait été qu'une pénitence. Gontran y fit droit. Ayant repris ses fonctions Prétextat siégea au concile de Mâcon en Bourgogne pour y acter une remise en ordre des églises locales. Frédégonde se retira au château de Vaudreuil/Val de Reuil (dans l'Eure) d'où elle pilotait encore à distance des assassinats. En compagnie de Mélaine-Mélantius-Mélance, qui avait remplacé Prétextat sur son trône épiscopal pendant 7 ans, elle paya un meurtrier.

A la messe de Pâques 586, Prétextat "demeura constamment appuyé sur une forme ou prie-Dieu; et tel était son recueillement dans la prière, qu'il ne s'aperçut pas qu'un homme qui était entré avec précipitation dans l'église cherchait à pénétrer et à s'avancer, malgré les flots pressés de la foule silencieuse et recueillie, jusque sur les degrés de l'autel, où il se tenait agenouillé, le regard attaché sur le tabernacle où repose la personne adorable du Sauveur. Cet esclave, qui a pu s'approcher ainsi du saint évêque, brandit tout à coup un poignard qu'il tenait caché sous son manteau, et, avec la rapidité de l'éclair, le plonge dans le sein du- pontife, et prend la fuite".

Pour dissimuler son crime Frédégonde vint lui rendre visite sur son lit d'agonisant. Le prélat eut encore la force de dénoncer son forfait puis expira après avoir reçu l'extrême onction de l'évêque de Coutances.

Le tableau la Mort de Prétextat d'Edouard Cibot (1799-1877), composé en 1832, est au musée des beaux arts de Rouen.

Le hollandais Lawrence Alma Tadema a peint Frédégonde visitant Prétextat sur son lit de mort.  Il existe aussi une gravure sur le même thème dans un livre de Gustave Demoulin.

En 1896 et 1897 on joua à Paris au Théâtre français Frédégonde drame historique en cinq actes et en vers d'Alfred Dubout, achevé en 1885. Paul Mounet, 49 ans, y jouait Prétextat. Un des décors était la cathédrale de Rouen, pour son assassinat. C'était une pièce mélodramatique assez grossière d'après les critiques qui mettait en scène diverses parties imaginaires dont une confession de Frédégonde à Prétextat. La franco-belge Adeline Dudlay jouait Frédégonde.

Dans le style d'une histoire un peu romancée on peut aussi se reporter au Récit des temps mérovingiens qu'Augustin Thierry dans les années 1840  consacrait à Prétextat (Pretextatus). On y trouve un détail intéressant sur le lieu et les circonstances du procès de l'archevêque. Il y explique aussi les raisons psychologiques de la persistance de la haine de Frédégonde contre le pontife de Rouen quand elle se rendait dans sa ville (Thierry reprend fidèlement Grégoire de Tours à ce sujet). Il situe le meurtre au dimanche 24 février, qui est l'ancienne date de la Saint Prétextat, déplacée depuis lors au 14 avril.

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L'erreur du dolorisme

21 Janvier 2025 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate, #Notes de lecture

Orwell dans un article (recueil "Une bonne tasse de thé") sur les soins et la mort dans un hôpital parisien du XVe arrondissent de Paris a les accents d'un Pierre Leroux dans "Y aura-t-il toujours des pauvres ?" à propos des hospices de son temps.

Dans certains milieux aujourd'hui on dénonce volontiers le "luciférisme" des modernistes et des francs-maçons, mais ces récits anciens rappellent dans quelle indifférence on traitait jadis la souffrance de l'indigent. Peut-être au nom d'un certain dolorisme chrétien... qui a fait "dialectiquement" le lit du progressisme.

Il y a plus drôle aussi dans l'article, heureusement. Ainsi on y apprend que les infirmières anglaises sont idiotes, qu'elles fétichisent la royauté et lisent l'avenir dans les feuilles de thé (sic !).

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Un prémontré dans le train

11 Novembre 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate, #Christianisme

Dans le TGV pour Pau cet après-midi j'étais à côté d'un des quatre chanoines (que vous voyez ci-dessous à côté de son évêque), installés le 11 octobre 2023 dans le  prieuré de la rue Montpensier à Pau. Prémontré de Lagrasse  dans l'Aude (ils succèdent à Pau aux Jésuites) c'est homme d'une grande culture qui lisait le dernier bouquin de Sylvain Tesson sur les fées, mais qui n'avait jamais entendu parler de l'abbé Julio.

Nous avons eu une conversation très intéressante, sur des thèmes d'actualité comme l'euthanasie, l'avortement, l'évolution récente des monastères en France, la montée de l'orthodoxie orientale chez nous, la difficulté de maintenir le catéchisme dans les collèges privés, le flirt conscient ou inconscient des gens avec l'occultisme etc. Il n'est pas exclu qu'il y ait derrière cela une volonté d'en-Haut...  Matt 10-29 : "Ne vend-on pas deux passereaux pour un sou ? Cependant, il n'en tombe pas un à terre sans la volonté de votre Père". Donc les places dans les trains aussi sont choisies par Dieu.

Je retiens notamment de cet échange une information précise sur la formule des coupeurs de feu que j'ignorais et qui ne plaide pas en faveur de cette pratique car il l'a connue autrefois... Il l'a connue ? Oui... Etrange non ?

 

 

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Un chemin dans le monde

11 Juillet 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate

Il y a quinze ans, avant ma conversion, je publiais un livre sur mon itinéraire intellectuel et professionnel "Incursion en classes lettrées" (eds du Cygne).

J'avais 39 ans et je pensais qu'il fallait écrire ses mémoires avant la vieillesse, comme le dernier empereur de Chine. Et c'était juste car, à l'époque, je croyais encore avoir un avenir, notamment du côté de la politique alors que je m'engageais pour une maire récemment élue en Seine-Saint-Denis.

Tout le mécanisme s'est enrayé vers 2013-2014. Aujourd'hui mon "chemin dans le monde" comme dirait Naipaul n'est plus qu'un sentier couvert de ronces : supporter des supérieurs hiérarchiques médiocres, des dénonciations calomnieuses, une routine professionnelle souvent sans intérêt.

Et je sais que ce pourrait être bien pire. Même si j'avais été accepté dans la caste universitaire comme j'avais tenté de le faire après mon doctorat je n'aurais été que plus entravé encore par les rivalités médiocres, le conformisme intellectuel etc. Cela faisait partie de mes configurations astrales, je suppose (je n'ai fait faire mon thème astral que jusqu'en 2019 pour ne pas avoir à connaître mon avenir à ce sujet).

Le plus frustrant est que, si j'ai appris beaucoup de choses dans le domaine spirituel et celui de l'histoire "cachée", depuis 2014, je n'ai pas vraiment pu en faire profiter les gens. Mes livres ne se sont vendus qu'à 70-75 exemplaires, personne ne m'a proposé de donner des cours. Encore une fois sans doute est-ce une affaire de "mana". A certains toutes les portes sont ouvertes, et pas à d'autres. Si seulement cela m'avait rempli d'attention et d'empathie envers les plus faibles en compensation de toute la sévérité avec laquelle j'étais traité.... Mais je ne suis même pas sûr de cela. Dans le meilleur des cas, la grisaille m'a motivé à travailler encore plus, pour mes blogs, pour mes livres. Mais pas toujours. Aujourd'hui je suis assez tenté de tout laisser filer, de ne même plus trop retenir ce que j'ai lu, d'avoir des idées approximatives. L'hiver de la vieillesse qui se profile est lourd de tentations de paresse et de lâcheté, comme la jeunesse était chargée de tentations de luxure et de cruauté. Espérons que je ne tomberai pas trop dans ces pièges.

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Déclin intellectuel

9 Juillet 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate

Nous en sommes au point où un intervenant au Collège de France en 2024 Salikoko S. Mufwene  en 43ème minute de son exposé ose dire et publier avec Power Point que Cicéron était un empereur romain.

Une telle bévue eût été impensable il y a vingt ans.

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Le Grand Sommeil

28 Avril 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate, #Médiums

 

Extrait de "Les mystères du sommeil et du magnétisme ou Physiologie anecdotique du somnambulisme naturel et magnétique : songes prophétiques, extases, visions" (1854)

"Dans le Journal de médecine, chirurgie et pharmacie de 1754, on trouve parmi plusieurs observations celle -d'un homme surnommé le dormeur de la Charité. Son sommeil durait exactement la moitié de l'année ; on avait beau crier à ses oreilles, l'agiter, le secouer ; il dormait toujours : l'immersion dans l'eau froide ne put le réveiller.

Van-Swieten rapporte un cas à peu près semblable pour la durée. Le dormeur dont il parle ne voulut pas croire, en se réveillant, que la nuit eût été si longue ; cependant il se laissa persuader, car il se rappelait s'être endormi à l'époque des semailles, et le temps de la récolte commençait.

Une femme de la campagne dormait régulièrement toute la semaine et ne se réveillait que le dimanche au matin : alors elle faisait sa toilette, prenait quelques aliments et se rendait à l'église ; à son retour, elle se rendormait jusqu'au dimanche suivant.

Un homme, glouton de son naturel et qui ne mangeait qu'une seule fois le jour, s'endormait aussitôt qu'il avait avalé le dernier morceau et vidé la dernière bouteille. Il se réveillait le lendemain à la même heure, pour recommencer exactement ce qu'il avait fait la veille."

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Impasses des hypothèses astronomiques et des suppositions évolutionnistes

10 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate, #down.under, #Anthropologie du corps

L'astrophysicien David Elbaz, dans une récente conférence à l'association française d'astronomie, explique qu'il y a eu un pic de croissance des naissances d'étoiles et qu'elles sont moins nombreuses maintenant, on ignore pourquoi. Beaucoup de choses de ce type sont inexpliquées.

Le Big Bang a eu lieu il y a 13,5 milliers d'années. 380 000 ans après l'univers se refroidit et naissent les atomes. Il y a un proton et un électron qui se combinent. Quand les électrons sont piégés dans les atomes ils ne flottent plus dans l'espace. Avant, quand ils flottaient, l'univers était opaque., et l'on ne pouvait rien voir, c'était une mélasse de matière et de lumière dans laquelle régnait une musique primordiale, des sons (cela fait penser à Pythagore évidemment). A la naissance des atomes, la musique s'est arrêtée, les notes se sont cristallisées qui allaient donner des étoiles.

Mais ensuite il y a un âge sombre qui précède la naissance des étoiles. Au bout de 100 millions d'années naissent les premières molécules, grâce aux vibrations desquelles les étoiles vont naître. C'est l'aube de l'univers. Le 11 juillet 2022, Biden a présenté le "livre d'histoire de nos origines"

Puis les étoiles brillent tellement qu'elles brisent les atomes. Les électrons sont à nouveau libérés mais l'univers a tellement grandi qu'il ne peut plus être opaque.

Il y a presque 5 milliers d'années nait le soleil, on est déjà dans la décroissance de formation d'étoiles.

Cette recherche sur l'aube de l'univers, est menée grâce au télescope James Webb, téléscope à 10 milliards de dollars lancé le 25 décembre 2021. qui présente les premières galaxies cosmiques. Cela se décrypte en fonction de leurs formes, leurs couleurs (les rouges ont des étoiles vieilles, ou parfois simplement parce qu'elels s'éloignent et se décalent vers le rouge), sil elles brillent beaucoup elles ont beaucoup d'étoiles ; puis on décompose leur lumière pour analyser leur fécondité, si elles perdent de la matière.

Ces images ont bouleversé nos théories. Six galaxies aux confins de l'univers (dans les premières centaines de millions d'années après le Big Bang) sont trop massives. Il y en a aussi de trop nombreuses, et trop lumineuses. Pourquoi l'univers primordiale a-t-il eu une fécondité ? y a t il eu quelque chose avant le Big Bang ? Y a-t-il eu une énergie noire primordiale qui aurait créé ce sursaut ?

Les premières galaxies sont très petites, à peine plus grosses que des amas globulaires, très compactes. Les trous noirs sont formés trop tôt.

Ces incohérences pointées par Elbaz rappellent celles qu'avait repérées le prix Nobel Francis Crick, découvreur de l'ADN. Le vulgarisateur de mythes Graham Hancock en parle dans cette interview de début 2023 (min 27) : dans Life Itself (1989) il montre que la soupe primordiale qui s'est formée il y a 3,9 milliards d'années après les 600 premières années de trop forte température de la Terre n'a pas pu, en 100 millions d'années comme on le  pense donner lieu à la naissance de la vie qui se serait répandue sur toute la Terre sous forme de bactéries, il a fallu que les molécules viennent d'ailleurs.

Un problème à rapprocher aussi de celui des sauts quantiques dans l'évolution naturelle que Graham Hancock pense que certains de ces sauts ont pu être favorisés par l'ergot de seigle... Thème à la mode. Sans grand intérêt, mais il fallait bien que j'en dise un mot.

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Viminacium

16 Novembre 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées, #Otium cum dignitate

On oublie souvent que la Serbie, sur laquelle j'ai écrit au début de ma carrière de sociologue il y a 20 ans, fut un grand centre de romanité. L'empereur Constantin et 17 autres empereurs y sont nés.

Cette semaine encore on nous expliquait que des archéologues ont retrouvé récemment sur le site de Viminacium un "tintinnabulum" (carillon à vent magique) surmonté d'un phallus apotropaïque qui était à l'entrée d'une boutique. On trouve sur Gallica des compte rendus de recherches archéologiques à Viminacium, ex-capitale de la Mésie supérieure (en 85), depuis le XVIIIe siècle.

Dans la revue Comoedia du 22 avril 1931, je lis :

"Une Vénus yougoslave résoudra-t-elle le problème de l'attitude de la Vénus de Milo ?

Un paysan yougoslave vient de découvrir dans le village de Kostolac, situé sur le Danube, aux environs de Pozarevac, cinq tombes romaines datant de l'époque où florissait la ville de Viminacium, dans laquelle les empereurs Caracalla et son frère Geta firent leurs études.

L'une de ces tombes contenait un sarcophage pesant près de cent kilos où furent retrouvés les ossements d'une fillette, une paire de boucles d'oreilles en or,des pierres noires et quelques objets de toilette.

Mais une trouvaille attire surtout l'attention des archéologues: c'est celle d'une petite Vénus en os sur laquelle on compte beaucoup pour résoudre le problème de l'attitude de la Vénus de Milo.

Un peu plus loin on a trouvé un monument funéraire pesant environ 2.000 kilogrammes, et richement orné de figurines, avec inscriptions disant que cette tombe est celle de Cornélius Rufus, édile de la ville autonome de Viminacium, qu'il a vécu 70 ans et que ce monument lui a été élevé par sa femme Ulpia Fufina et ses héritiers.

Le monument portait également le buste de ce magistrat, mais la tête manque.

On a également trouvé un très beau chapiteau de grandes dimensions.

Toutes ces pièces, qui sont d'un intérêt primordial, seront transportées au Musée national de Belgrade que dirige, on le sait, un savant éminent, le professeur Petkovitch"

Comoedia fait bien de préciser que Caracalla qui était né à Lyon en 188 y fit ses études. La fiche Wikipedia de cet empereur omet ce détail. A Viminacium stationnaient deux légions dont les symboles étaient le taureau et le lion qu'on retrouve aussi sur les monnaies frappées dans cette ville.

Au XVIe siècle un historien du Beaujolais, le chanoine Guillaume Paradin, racontait que l'empereur Probus (232-282), qui était pannonien, avait nommé une petite ville de Gaule (où il avait combattu Proculus *) juste en face du Mont d'Or près de Lyon à Rome du nom de Viminacium en hommage à la capitale de la Haute Mésie et fit de même près de Valence en Espagne. Paradin se réclame à ce sujet de l'autorité de Flavius Vopiscus de Syracuse. Il affirme que ces libéralités qui consistaient à autoriser les peuples à planter des vignes, et nommer des villages du nom de son terroir natal allaient de pair et constituaient des marques d'affection. Voilà un étrange téléscopage entre le Beaujolais et la Mésie supérieure...

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* "Après la mort de Proculus, on fit à Lyon une médaille où la tête de cet aventurier est attachée à un croc; au-dessus est le buste de Probus devant une Victoire; on y voit encore les lettres P. T. qui signifient sans doute Proculus tyrannus"

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