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Articles récents

Les prières qui font fuir les OVNIs

8 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète

Dans mon livre sur les Nephilim, je cite le spécialiste de Genèse 6 :1-4 Steve McGee à propos des enlèvements par les extraterrestres, et le fait que selon des chrétiens comme lui "la simple invocation du nom de Jésus-Christ est susceptible d’y mettre un terme". Cela montre la dimension spirituelle de ces "expériences" psychiques.

Dans la même veine j'ai trouvé intéressant le témoignage du pasteur John Fenn dans cette interview pour la Chaine YouTube Deep Believer de Jennifer Bagnaschi du 2 février 2024 (où d'ailleurs il commente le regain d'intérêt pour les Nephilim qu'a suscité sur les réseaux sociaux "l'apparition" (probablement hologrammique) de géants à Miami (Floride) le 1er janvier dernier. Il dénonce dans ce témoignage le sensationnalisme de certains croyants, et le rapproche de l'ufologie. Il raconte (min 1 h 06) : "Une expérience est arrivée à ma femme Barbara quand nous étions adolescent avec un ami. Ils rentraient à la maison en voiture un soir et ils furent suivis par un OVNI. et c'est arrivé alors quelques semaines plus tôt on avait parlé d'OVNIs et le livre à la mode était d'Eric Von Daniken les Charriots des dieux (Chariots of the Gods). Un des occupants de la voiture avait été impliqué dans l'occultisme avant de revenir au Seigneur. L'OVNI était derrière eux et dans les airs mais assez bas, Ils le voyaient, Il les suivait sur plusieurs kilomètres à chaque fois qu'ils changeaient de direction. Finalement mon amie Jenny, je crois, a dit "C'en est assez", elle s'est retournée et a dit à l'objet "Au nom de Jésus, je t'ordonne de partir d'ici (get out of here) et immédiatement la chose a pris de l'altitude et a disparu".

Il en conclut que ce n'était pas une hallucination mais qu'ils avaient le pouvoir spirituel de se débarrasser de ce phénomène diabolique s'ils ne restaient pas sur une ligne de peur et de complicité avec ces entités mais décidaient de s'y opposer par la voie chrétienne à laquelle elles obéissent comme toute créature.

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Un dernier mot sur Diana Pasulka

3 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Philosophie, #Christianisme, #Médiums, #Histoire secrète

Pasulka est de père irlandais catholique et de mère juive laïque, puis s'est beaucoup intéressée à l'histoire catholique. Alors qu'elle venait de publier "Heaven can wait". Elle s'apprêtait à écrire un nouveau livre sur un des premiers évêques américains dont les expériences ressemblent à des abductions (ce que lui fit remarquer un ami) ce qui la conduisit à assister à une conférence sur les rencontres ufologiques comme celles étudiées par John Mack qui lui montrèrent que c'était comparable aux expériences de St François D'Assise ou Thérèse d'Avila. Thérèse quand elle a vu un ange a vu un être très lumineux de 1 mètre. Elle a pensé que cela pouvait être un chérubin. Le Bernin qui représente l'apparition la montre avec un dard. Or John Mack a montré que des gens étaient examinés avec un dard. Le texte :

"Dieu voulut que je visse à ma gauche un ange sous une forme corporelle. Il n’était pas grand, mais petit et beau à ravir : son visage ardent indiquait qu’il appartenait à l’ordre de la hiérarchie céleste où les anges semblent brûler. On les appelle, je crois, des séraphins, car, quand les anges m’apparaissent dans le ciel, je vois qu’il y a entre eux des différences, mais je ne sais les exprimer par des paroles. Il avait à la main un long javelot d’or, et un peu de feu sur sa pointe. Il m’en perça soudain le cœur jusqu’au fond et il me semblait qu’en le retirant il emportait mes entrailles. Puis il me laissa tout embrasée de l’amour de Dieu. La douleur était si vive qu’elle m’arrachait des gémissements mais elle était accompagnée de tant de suavité que je n’aurais pas voulu qu’on m’enlevât cette souffrance ; car cette suavité n’était autre que Dieu même."

Pasulka dit avoir trouvé d'autres cas semblables dans les archives du Vatican.

Mais dans "From Purgatory to the UFO Phenomenon: The Catholic Supernatural Goes Galactic" elle cite seulement un cas trouvé dans le livre de Mack :

"Environ quatre cents ans après que Teresa ait raconté son expérience, Edward Carlos a rapporté une rencontre avec des êtres de lumière lumineux. Au cours d'une série de séances d'hypnose avec le psychiatre John Mack, Carlos s'est rappelé d'une rencontre d'enfance avec un être qui le flottait dans sa chambre. Il décrit l'être comme"une forme d'ange jaune amorphe" qui a produit une  créature blanche que Carlos décrit comme petit.  Comme l'être lumineux rencontré par Teresa, Carlos décrit cette créature comme étant brillante, ou étant de "lumière fondue." Il existe également un instrument de pénétration, et au lieu d'appeler cet instrument une fléchette comme décrit dans Teresa. Selon le récit de Carlos, cela s'appelle une baguette ou une tige avec du feu à l'extrémité. De plus, Carlos décrit un état d'extase similaire, un état d'inquiétude mêlé de joie, en association avec la rencontre. Carlos La description de l'instrument de sondage est plus détaillée que celle de Teresa  et pourtant est également remarquablement similaire dans la mesure où il est pointu et l'être l'insère dans Carlos le corps. Il note que dans plusieurs rencontres, c'est une baguette ; dans d'autres, il fonctionne comme une aiguille " [il]t envoie une lumière laser dans le corps, mais cela ressemble à une aiguille parce que ça fait mal, et cela ressemble à une aiguille» (Mack 2007, 6905– 6908). Au cours de ce processus, il ressent la lumière parcourir son corps et il pense qu'elle a un effet curatif. Il le décrit" comme des faisceaux laser entrant dans mon corps à travers la plante des pieds et des mains, et éventuellement à travers les côtés du bas du torse, rayonnant dans tout le corps, s'étendant et changeant de couleur à mesure que la lumière grandissait pour s'adapter à tout l'intérieur du corps, le guérissant ainsi.» (Mack 2007, 6691). Les similitudes entre Carlos et Thérèse' Les expériences sont frappantes. Chacun rencontre un petit être brillant qui les pénètre avec un instrument tranchant. Teresa décrit l'instrument comme une lance avec une pointe enflammée, et dans Carlos' Dans la description, c'est une baguette qui tire des lasers. Les instruments pénètrent dans leurs organes internes et produisent une expérience à la fois douloureuse et agréable. Carlos croit que la lumière le guérit, tandis que Teresa note que l'état d'esprit produit par l'expérience dure plusieurs jours après. Teresa et ses éditeurs ultérieurs tentent d'interpréter sa rencontre dans un cadre théologique qui obscurcit la nature incarnée de l'être lumineux, exposant ainsi un tension entre son expérience enregistrée et son cadre culturel interprétatif. Il s’avère que cette tension est très apparente chez Carlos"

A aucun moment la dame n'envisage la problématique des œuvres des démons qui singent celles de Dieu, thème pourtant classique dans le catholicisme.

Voilà, n'en dirai pas plus sur cette personne qui est en ce moment largement surévaluée par le milieu d'Internet et de You Tube, d'une part parce qu'elle bénéficie du féminisme ambiant (quelqu'un sur You Tube a dit qu'elle avait le mérite d'être la première femme à s'intéresser à la discipline ufologique dominée par les hommes etc), d'autre part parce que, comme beaucoup d'Américains, elle ne connaît pas ses propres limites (la façon dont elle parle de Nietzsche ou de Kant par exemple ferait mourir de rire n'importe quel hypokhâgneux de ma génération). Je garderai simplement dans un coin de ma tête son propos sur Ste Thérèse d'Avila, au cas où cela serait susceptible de me mettre sur des pistes plus intéressantes au gré de mes lectures.

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Sur les champignons

3 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète, #Anthropologie du corps

Dans cette interview de Pasulka de juin 2023, Danny John la fait parler de María Sabina García (née et morte à Huautla de Jiménez : 22 juillet 1894 - 22 novembre 1985 ), une guérisseuse (tradipracticienne) mazatèque.

Au bout de 2h15 la conversation glisse sur The Sacred Mushroom and The Cross: A study of the nature and origins of Christianity within the fertility cults of the ancient Near East (2009) de John Marco Allegro, un chrétien devenu gnostique, qui a étudié les manuscrit de la mer morte pendant des décennies. Pasulka estime que l'origine narcotique du christianisme ne concerne que certaines de ses branches.

Ce n'est pas l'avis de l'écrivain gnostique (il se définit ainsi), vulgarisateur de mythes, Graham Hancock qui, en 2023, ici (min 34) évoque ses expériences sous ayahuesca (qui lui inspira tout le scénario d'un roman) pour qui les psychotropes pourraient être un moyen privilégié par lequel les êtres d'autres planètes ont pu communiquer avec les vivants pour les aider (à travers les Mystères d'Eleusis par exemple).

Si la lecture de Wasson jadis a pu me convaincre que les enthéogènes mettent en rapport avec des entités réelles, je ne souscris pas pour autant à cette vision eschatologique ufologique.

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La Réserve fédérale et les Nephilim

2 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme

Dans mon livre sur le complotisme protestant, j'ai rappelé comment, selon Eustace Mullins , et les confidences du poète Ezra Pound,  la banque fédérale américaine (« Réserve fédérale ») a été fondée contre l’opinion publique des Etats-Unis qui y était hostile, sur la base d’un plan monté par un groupe de banquiers réunis en secret en 1910 sur l’île de Jekyll, en Géorgie, propriété de John Pierpont Morgan.

Je retrouve ce soir un pont avec un autre de mes livres, celui sur les Nephilim. Je résume ici ce qu'en dit Michael Lake dans "The Shinar Directive" p. 176 (à partir d'une interview par Rob Skiba). En 2008, un croyant qui faisait l'inventaire de ce qu'il appelle les "autels cananéens" dans le monde, Tim Bence, de retour d'un voyage de trois mois au Proche-Orient fut inspiré de se rendre sur l’île de Jekyll. Le responsable du musée local lui qu'une tribu d'Indiens Timucuas qui pratiquait les sacrifices d'enfants (comme les Cananéens) occupait autrefois l'île.  C'étaient des géants de plus de 2,40 m d'après les os retrouvés dans l'ossuaire sur lequel le musée fut bâti (Bence pense qu'ils sont cananéens d'ailleurs leurs armes lui fait penser à celles du Proche-Orient). John D. Rockefeller a construit son cottage directement sur un de leurs autels de sacrifice. Tous les cottages des banquiers précisait Bence avaient des noms indiens.

De là à penser que des rituels sur cet autel de sacrifice ont présidé à la naissance de la Federal Reserve américaine, sous les auspices de l'esprit des Nephilim, il n'y a qu'un pas...

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Constantin Tsiolkovski et un mot sur l'ufologie en milieu orthodoxe

2 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Spiritualités de l'amour

Ci dessous une interview intéressante de Diana Pasulka, historienne des rencontres angéliques, qui en minute 55 évoque notamment Constantin Tsiolkovski (1857-1935), une espèce de savant autodidacte russe doué de génie à la Nikola Tesla dont les idées convergent avec le New Age. Il a avoué une fois à ses élèves qu'il conversait avec les "anges". Il pensait que les êtres humains un jour se répandraient dans tout l'univers, et deviendraient des êtres « éthériques », magnifiques et immortels (cette transformation impliquant de plus l'élimination de toutes les formes de vie terrestres n'atteignant pas ces standards de perfection). Tout cela sera récupéré par le New Age. Aujourd'hui Tsiolkovski, bien qu'il ait vécu assez isolé, est considéré comme un inspirateur du programme spatial russe - et c'est sans doute vrai : voyez cette page de la revue communiste Regards du 16 novembre 1951, qui explique  que l'engin interplanétaire imaginé par Tsiolkovski a été amélioré par son élève Yuri Vasilievich Kondratyuk. Yuri Kondratyuk, auteur en 1929 de La conquête des espaces interplanétaires, a théorisé le principe du rendez-vous en orbite lunaire qui sera ensuite utilisé par la NASA américaine, tandis qu'Alexandre Beliaïev, popularisait la conquête de l’espace dans des romans... On voit comment comment les "anges" de Tsiokovski ont "planté leurs graines" en Russie, comme ceux de la société Vril, plantaient les leurs en Allemagne...

Je ne suis pas un enthousiaste de Diana Pasulka qui, comme beaucoup de gens qui ont un profil d'anthropologue, n'a pas un discernement forcément très aiguisé (par exemple c'est une admiratrice du sataniste David Bowie) et reste un peu trop au niveau des phénomènes en croyant que tous se valent. Elle s'est mise à l'école de l'ufologue français Jacques Vallée. Et, pour rester dans l'univers russe, j'ai regardé par curiosité ce que le Fr Seraphim Rose (1934-1982), grand "lanceur d'alertes" dans l'orthodoxie russe des années 1970 contre le New Age., disait du professeur Vallée.

Seraphim Rose s'est intéressé à son livre Le Collège Invisible auquel il reconnaît le mérite d'avoir mis en valeur les côtés parapsychiques des rencontres avec les OVNIs. Vallée à l'époque soulignait certains aspects absurdes de ces rencontres, comme celle de cet éleveur de poulets du Wisconsin qui en 1961 reçut des extraterrestres quatre pancakes très "humaines". "Nous ne sommes pas en présence de vagues successives de visites de l'espace mais en présence d'un système de contrôle" a estimé Vallée. Le Fr. Seraphim Rose en venait à la conclusion, en citant d'ailleurs des sources évangéliques qu'ils s'agissait simplement de nouvelles modalités variantes de l'activité démoniaque en citant Clifford Wilson et Jphn Weldon, pour ensuite citer St Antoine, St Cyprien d'Antioche, Anatole, le disciple de St Martin qui a reçu une robe du deuxième ciel, St Nil de la Sora,

Pasulka, elle, retient surtout de Vallée une relativisation de la méchanceté du diable, et valorise certains aspects "éthiques" y compris en termes de conversion au catholicisme (cas de son informateur Tyler au Vatican) des rencontres du troisième type.

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La Nestorienne d'André Maurois

27 Janvier 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme, #Notes de lecture

En 1935, André Maurois/Émile Salomon Wilhelm Herzog (1885-1967) publie dans Le Figaro, puis dans le journal Le Canada qui le reprend (et ensuite dans "Choses Nues") ce compte rendu de conversation avec une Mongole nestorienne :

"- Non, dit-elle, je ne suis pas bouddhiste ; je suis nestorienne... Naturellement j'assiste aux cérémonies bouddhistes de mon peuple, qui sont si nobles et pures... Mais par tradition de famille nous avons toujours été nestoriens.

Nestorienne... Elle avait un beau visage mongol et parlait un français ravissant. Il y eut un silence.

Chacun remuait des souvenirs de lecture» sans y trouver la réponse à de muettes questions. Les plus heureux se souvenaient vaguement d'un patriarche Nestorius, d’une hérésie, de quelque synode ou concile, vers le cinquième siècle... Ou était-ce le sixième ?... Pensées qui demeuraient trop confuses pour être exprimées... L’un de nous osa demander, timidement :
— Existe-t-il encore une église nestorienne ?
— Bien sûr, dit-elle, un peu choquée... Entre Mossoul et le Kurdistan vit tout un peuple de Nestoriens. Ils ont leurs évêques, leurs églises sans images et leur Bible nestorienne... Ne savez-vous donc pas que, du huitième au douzième siècle, le nestorianisme s’était répandu en Syrie, en Arménie, en Perse et dans toute l'Asie ?... Ce sont les Nestoriens qui ont introduit le christianisme en Tartarie, aux Indes, en Chine... Marco Polo rencontra leurs prêtres depuis Bagdad jusqu'à Pékin. La croisade nestorienne" en Asie fut probablement, dans l’histoire du christianisme, la plus grande entreprise de conquête et de conversion. La fameuse légende du Prêtre Jean eut pour origine Ia conversion au nestorianisme d’un chef de tribu mongol...

De nouveau nous restâmes silencieux. Un continent couvert d’églises... Des siècles de luttes, de prédications. d ’enthousiasme... Des conflits, des persécutions, des martyrs, des saints... Une histoire assez belle et assez profondément gravée dans l’esprit des peuples pour qu ’elle devînt une légende universelle... Et nous ne savions même plus ce qu ’avait été cette
doctrine pour laquelle des nommes, pendant plus de mille ans, acceptèrent de s’exiler, de souffrir, de donner leur vie.

Rentrant chez moi, j’ouvris une Encyclopédie. Là, j’appris que Nestorius, patriarche de Constantinople de 428 a 431, enseigna qu'il fallait distinguer en Jésus-Christ, deux personnes, l'une divine et l'autre humaine, et que la Vierge Marie, considérée comme mère de la personne humaine, mais non de la personne divine, devait être appelée Mère du Christ, non Mère de Dieu. Ce fut donc autour du mot grec theotokos, Mère de Dieu, que s’engagea la lutte qui se termina par un schisme. *** Bizarrement ce passage a été coupé dans 'Choses nues' : Le Concile d’Ephèse condamna Nestorius qui d ’abord se réfugia dans un couvent d'Antioche, puis en Haute-Egypte. Mais ses fidèles, plutôt que d’accepter le mot theotokos, s’enfuirent en Perse et ce fut de là que Ia doctrine se répandit dans toute l’Asie. Ainsi, dix siècles plus tard, les Puritains, pour un autre mot, abandonnèrent l'Angleterre de Mary Tudor et fondèrent l’Amérique anglo-saxonne.***

Devant le dictionnaire encore ouvert, je rêvai : “Valéry nous enseigne, pensai-je, que l'histoire est grande maîtresse d ’erreurs... Ne serait-elle pas aussi sage maîtresse de modestie... Elle montre la cruauté et la folie de tant de souffrances que les hommes. ou lieu de s'unir pour lutter contre la misère, contre le désordre, s’infligent en vain les uns aux autres... Theotokos... A cause de ce mot, des familles divisées, des vieillards suppliciés, des maisons brûlées... Tout cela pour qu ’un jour, après quinze cents ans, quelques hommes cultivés se regardent, hésitants, et se demandent qui était Nestorius..."

J’imaginais une pièce de théâtre. Prologue : Dans un salon de 1935, des hommes et des femmes parlent gaiement. Conversation analogue à celle du début de cet article. “Et qui donc était Nestorius dit quelqu’un. A ce moment des vapeurs envahissent,la scène ; on entend glisser les décors. Quand la lumière revient, on est à Constantinople au temps de Nestorius. Suivent trois actes douloureux au cours desquels on verrait le lent sacrifice d'une famille à un mot. Puis, après la dernière réplique et quand le spectateur, conquis par la puissante suggestion du théâtre participerait enfin aux passion» soulevées par cette controverse défunte, ne nouveau la scène s’embrumerait et ce serait l'épilogue : une école en 1934 : un enfant, debout, récite sa leçon d'histoire. “Et qui était Nestorius ?" dit le professeur. L'enfant hésite, cherche : “Je ne sais pas."

Cet article fait un peu penser aux considérations d'Emmanuel Berl, qui lui aussi grenouillait dans les milieux bien-pensants parisiens de centre-gauche à la même époque, sur la face cachée ou oubliée de l'histoire.

La Croix, en décembre 1935, s'était indignée de cet article de Maurois : "Si nous comprenons bien, M. André Maurois s'étonne, peut-être même s'indigne-t-il, de ce qu'on puisse souffrir et mourir pour un mot.

Les hommes moururent-ils jamais dignement pour autre chose ? Car derrière le mot il y a l'idée et c'est un privilège humain que d'accorder quelque valeur à celle-ci, un privilège à la fois humble et superbe, douloureux et fécond. Quand l'idée a l'éclat du dogme, quand sa vérité s'appuie sur la révélation divine, quand la foi lui confère son prestige, alors il devient de nécessité vitale de souffrir et de mourir pour elle. L'union « pour lutter contre la misère, contre le « désordre », que souhaite M. André Maurois, s'opère à ce prix puisque la misère et le désordre naissent de l'erreur.

Que les siècles oublient cette dernière en cours de route avec le nom de son auteur, qu'importe, si la vérité a triomphé la vérité qui prend la forme de tel ou tel mot une forme immuable alors que l'erreur change et autour duquel les hommes accomplissent leur destin en continuant à lutter."

C'était le temps où ce journal, et toute l'Eglise catholique avec lui, avait un peu plus de convictions qu'aujourd'hui.

On ne sait pas qui était cette nestorienne mongole qui avait ouvert les yeux de ses commensaux parisiens sur l'histoire de sa religion en cette fin d'année 1935.

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Quand un roi kouchan se dit fils de Dieu

27 Janvier 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Shivaïsme yoga tantrisme

Un cours de Frantz Grenet au Collège de France sur les temples à l'époque du roi kouchan de Bactriane Vima Kadphisès (110-127), m'orientent vers un article de Harry Falk de 2015, qui explique que les rois kouchans, comme ceux d'Egypte et de Mésopotamie (puis d"Iran) se perçoivent comme des incarnations du divin, et non comme des intercesseurs comme ils le sont en Inde. Kujula Kadphises, qui régnait au temps de Caligula et de Néron, copie les pièces de César-Auguste et se fait appeler devaputra "fils de dieu/ou des dieux", et ce après sa conquête du Cachemire, un titre que reprendra son descendant Kanichka au IIe siècle.

A l'origine le terme s'applique à la fratrie des Pandava héros du Mahabharata indien. A Rome, le titre "divi filius", fils de dieu, a été adopté par Auguste après la divinisation de Jules César par le Sénat en 42 av JC. Dans l'Ancien Testament hébraïque, les fils de Dieu Beni Elohim sont des anges supérieurs, une terminologie inspirée des conseils royaux mésopotamiens selon Heiser.   

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Deux visages

27 Janvier 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète, #Pythagore-Isis, #Philosophie

J'ai déjà fait plusieurs fois sur ce blog l'éloge d'Ariel Cohen Alloro. Je pense qu'il est un peu fou et que délibérément son flot verbal qui mêle anglais de débutant et hébreu est destiné à égarer les gens, en outre il manie un peu trop le paradoxe et la réhabilitation du Mal, mais il y a au moins 10 % de précieuses vérités à retirer de son discours (par exemple, comme je l'ai déjà souligné, à propos de Nathanael, du serpent et des douze apôtres).

J'aime bien aussi ses récentes réflexions (vidéo ci-dessous) sur le double visage de tout un chacun, qui renvoie en hébreu au pluriel panim. Il en tire une conclusion intéressante sur le verset Matthieu 5.39 "Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre" (même s'il faut se méfier des interprétations ésotériques de l'évangile, qui la tirent trop vers le savoir - et donc l'orgueil - au détriment de l'éthique et de l'humilité). Cela m'a rappelé cette représentation romaine de Sappho (une héroïne pythagoricienne) qui combine deux visages, comme la Joconde de Léonard de Vinci.

 

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