DMT : de l'ayahuasca à la glande pinéale
Dans les années 1990, explique un article de Scott McGreal dans Psychology Today, le psychiatre Rick Strassman a mené une recherche pionnière sur les effets de la substance psychotrope appelée DMT (diméthyltryptamine), décrite dans son livre DMT: The Spirit Molecule (DMT : la molécule spirite). C'était la première fois en plus de 20 ans que le gouvernement américain autorisait des études humaines sur les drogues psychédéliques.
Les volontaires, qui étaient tous des utilisateurs expérimentés de ce genre de stupéfiant, ont découvert que de fortes doses de DMT avaient un effet psychédélique qualifié d' "écrasant et instantané", que Strassman a décrit comme un "canon nucléaire". La plupart des volontaires ont très vite perdu conscience de leur corps et de leur environnement, et l'effet maximum a été atteint au bout de deux minutes. Puis pendant environ 30 minutes, ils ont fait des expériences comme s'ils avaient les yeux ouverts : des couleurs plus vives, plus intenses et plus profondément saturées que dans la conscience normale ou les rêves . De nombreux participants ont vu des motifs géométriques kaléidoscopiques, ainsi que des scènes concrètes reconnaissables. En règle générale, les participants ressentaient une anxiété initiale face à l'effet de précipitation, qui était fréquemment suivi d'une euphorie intense, bien que des émotions plus ambiguës, telles que la peur.et l'excitation, étaient également constatées. Une fois passé l'effet de confusion, une certaine clarté est revenue. «Environ la moitié» des 60 volontaires sont entrés dans ce qu'il a décrit comme des «niveaux d'existence autonomes et indépendants» de nature très inhabituelle. Ils se retrouvaient dans des lieux habités par des «entités», des «extraterrestres», des «guides» et des «aides». Celles-ci sont apparues sous diverses formes, telles que des clowns, des reptiles, des mantes, des abeilles, des araignées, des cactus et des bâtons.
Ces êtres ont été mentionnés par d'autres enquêteurs, dont Terrence McKenna, qui les a décrits comme des «elfes de la machine auto-transformants». Ces êtres semblaient les attendre. Ils les soumettaient à des sortes d'examens et communiquaient avec eux par des gestes, de la télépathie ou de l'imagerie visuelle. Parfois, les entités semblaient aimantes et attentionnées, d'autres fois émotionnellement détachées. Strassman a noté les parallèles frappants entre ces expériences de contact d'entités et les récits d'enlèvement extraterrestre.
De nombreux volontaires ont refusé de croire que ces expériences étaient des hallucinations ou des rêves, car elles semblaient trop réelles. Strassman a déclaré être au départ assez déconcerté et mal préparé à la fréquence de ces expériences de rencontre avec des entités. Lui-même en est venu à l'idée que ces entités étaient réelles.
"La raison pour laquelle les gens rencontrent ce qui semble être des entités non humaines sous DMT mais pas avec d'autres drogues est actuellement inconnue." observe Scott McGreal. On sait en tout cas que c'est cette substance qui assure l'efficacité de l'ayahuasca une drogue entéogène à la base aujourd'hui de religions organisées au niveau mondial (voir ici).
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Strassman a remarqué aussi que la glande pinéale, qui joue un rôle fondamental dans l'ouverture du troisième oeil, ou qui est peut-être elle-même le "troisième oeil" est une source de création naturelle de DMT dans le corps humain. En outre, une hypothèse récente proposé par David Klein, chef de neuroendocrinologie à l’Institut national de la santé infantile et du développement humain (NICHD), suggère que la glande pinéale était une rétine primitive, et qu’elle a exercé la double fonction à la fois de capturer l’image et de produire la mélatonine.
Il estime qu’au fil du temps cette dernière fonction a migré vers la glande pinéale. La glande pinéale contient une carte complète, du champ visuel des yeux, et elle joue plusieurs rôles importants dans l’activité humaine. Il y a une voie à partir de la rétine à l’hypothalamus, appelé le tractus rétinohypothalamique. Il apporte des informations, sur les cycles de lumière et de l’obscurité, dans une région de l’hypothalamus, appelée le noyau suprachiasmatique (NSC).
Du NSC, le nerf laisse voyager les impulsions, via le nerf pinéal (système nerveux sympathique) à la glande pinéale. Ces impulsions, inhibent la production de mélatonine. Lorsque ces impulsions diminuent (pendant la nuit, quand la lumière ne stimule plus l’hypothalamus), l’inhibition pinéale cesse et la mélatonine est libérée. La glande pinéale, est donc un organe photosensible et un chronométreur important pour le corps humain. Pendant le jour au soleil ou dans une caverne en fixant une torche, est stimulée par ces phosphènes via le nerf optique et se met à sécréter de la DMT.
Ce point permet de recouper les travaux du Dr Francis Lefébure (1916-1988), formé au soufisme et au zoroastrisme, qui a montré que les différentes techniques initiatiques ont leurs effets décuplés quand elles sont combinées à de courtes fixations de sources lumineuses et de leurs phosphènes, ce qui, selon lui, explique que les mariophanies concernent surtout les bergers exposés à la lumière solaire, leur regard étant souvent fixé sur l’horizon. Selon lui, une source lumineuse ainsi que les phosphènes, à eux seuls, ne contribuent pas en soi au développement intellectuel ou spirituel. Un second élément essentiel doit entrer en synergie pour provoquer un réel impact et cet élément est la présence d’une pensée précise, une intention, c’est ce qu’il appelle le « mixage phosphénique » (lesquelles favoriseraient d’après les expériences de ce docteur l’augmentation la mémoire, et les facultés de voyance et de télépathie) et c’est ce qui aurait pu caractériser par exemple Bernadette Soubirous à Lourdes (Le premier élément du phosphénisme aurait donc pu être fourni par le séjour à Bartrès. Le fait que Bernadette ait pris l’habitude de réciter tout le temps son rosaire a pu passer pour constitutif du second facteur. « Tout en gardant ses moutons, note aussi Lefébure, elle élevait de petits autels de cailloux à la Sainte Vierge et les décorait de bouquets naïfs. Ainsi, sa pensée et ses actions restaient concentrées sur une seule idée du matin au soir, idée unique soutenue par la pensée rythmée. Ce sont deux conditions de base de la pratique du yoga mental et de l'obtention de dons supranormaux, dont l'éveil de la clairvoyance. »)
À l’âge de 12 ans, la glande pinéale est déjà calcifiée et se durcit à l’âge adulte, puis s’atrophie par manque d’utilisation. Des recherches récentes révèlent que le fluorure, qui est un additif toxique contenu dans l’eau (elle a été massivement introduite par les pouvoirs publics dans les années 50 par exemple aux Etats-Unis, ce qui parfois fait penser à un possible "complot contre la glande pinéale") et le dentifrice, s’accumule dans la glande pinéale où il fait des ravages. Des techniques existent cependant pour éveiller cet organe.
A noter que la glande pinéale produit aussi de la mélatonine, baptisée à tort l'hormone du sommeil mais qui est surtout un grand régulateur biologique et un éradicateur de radicaux libres, et du 6-Méthoxy-Harmalan (un stimulant psychique puissant comparable au LSD). En 1994, le Pr Fourtillan, qui a eu quelques problèmes avec la Justice récemment, a compris qu’existe une véritable cascade hormonale : la mélatonine se transforme grâce à une enzyme particulière en 6-MH, et la même enzyme transforme le 6-MH en une nouvelle hormone qu'il a pu synthétiser et baptiser valentonine. Personnellement je n'ai pas d'opinion sur les traitements qu'il a voulu mettre en place sur la base de ces hormones, mais il y a peut être une complémentarité entre celles-ci et la DMT...
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