Neptune et la fin de l'ère du poisson
Je crois que certaines personnes qui suivent le présent blog ont compris que je ne fais pas ici seulement de la sociologie des religions, ni même de l'histoire de la spiritualité. Je crois que les domaines de l'expérience humaine ne sont pas séparables entre eux, même si certaines activités sont plus orientées vers la rationalité et d'autres davantage vers l'art etc. Il ne faut pas perdre de vue l'unité de l'expérience humaine, qui nous est elle-même donnée dans un continuum biographique, celui de notre quotidien, qui est en soi signifiant et à prendre au sérieux tant dans les moments de grandes révélations (par exemple pour moi cette période 2014-2015 dont j'ai témoigné dans mon livre sur les médiums) que dans les périodes désertiques d'ennui profond.
Je suis convaincu que tous les thèmes qui ont été mis sous mon nez ces derniers temps par delà leur apparence hétéroclite(l'église de Laruns, le Sertorius de Corneille etc, voyez mes billets es plus récents) ont quelque chose qui les relie, et participent d'une unité dont la clé apparaîtra progressivement de façon dynamique. Et, comme il est donné à plusieurs personnes d'une même époque (et à travers l'histoire), de recevoir chacune un fragment de l'unité à laquelle elles-mêmes participent (voyez par exemple mes remarques sur la théorie des champs morphogénétiques ou sur la "mode" de Marie-Madeleine au XIXe siècle), il n'est pas étonnant que soient mis sur notre route des recherches de gens utiles : ces fragments du puzzle arrivent toujours de la meilleure manière et au meilleur moment, même si l'on n'en est pas forcément conscient.
Ainsi, je pense que participe de cette unité première le fait que ce matin il m'ait été donné d'écouter la récente vidéo (cf ci-dessous) de l'ufologue néopaïen D. Coilhac sur Neptune et l'ère du Verseau. Je ne prétends pas que ce que j'ai entendu dans cette conférence soit d'une importance capitale (pas plus qu'aucune de mes découvertes depuis ma naissance), mais puisque ce blog qui compte moins de trente abonnés n'est pour moi qu'un aide-mémoire, il me faut quand même signaler ici ce que j'y ai appris sous l'angle spécifique des morceaux de puzzle qui me sont donnés depuis dix ans.
Je n'adhère pas à tous les aspects de la recherche de Coilhac, il s'en manque. Par exemple sa croyance en ma réincarnation ou ses théories sur l'alignement des châteaux me laissent de marbre. Mais quand il dit une vérité, comme lorsqu'un Musulman ou un Bouddhiste en énoncent une, je ne peux pas ne pas prêter l'oreille (pour moi c'est un peu comme avec Ariel Cohen Alloro : sa gematria sur les lignées messianiques me paraissent inutiles et fausses, mais quand il parle de Nathanael dans l'Evangile ou des deux visages, je suis tout ouïe.
Pour moi Coilhac a atteint le sommet de son art quand il a parlé de l'Atlantide à Versailles en 2023. Et sa vidéo de ce mois-ci sur Neptune qui détruit les poissons (ses propres créatures) s'inscrit dans le prolongement de cette découverte. On peut retourner la question dans tous les sens, on ne peut pas s'empêcher de penser que le chercheur touche là à quelque chose de profond : oui dans les fontaines de Neptune, de Rome à la Lorraine, et dans les tableaux, on retrouve souvent le thème de Neptune tuant des poissons, du Neptune au drap (au linceul) porteur de destruction, avec en plus des personnages qui versent de l'eau (verse-eau) à proximité. Et l'on ne peut pas ignorer que ces représentations au XVIIe siècle sont associées au parrainage à la fois de l'ordre de Saint Michel et de l'Ordre sur Saint-Esprit, donc probablement à des initiations de sociétés secrètes.
Neptune-Poséidon construit l'Atlantide, et la détruit. Il détruit le poisson et son ère, au moment où sur le plan des astres arrive l'ère du Verseau (découverte de Paul le Cour dont Coilhac se dit disciple). Et toute l'imagerie autour de tout cela, note l'ésotériste, est sombre (d'où la présence du linceul que l'on peut aussi parfois identifier comme une écharpe mais alors cela renvoie au verbe écharper).
L'Atlantide (tout comme l'âge d'Or) est très présente aujourd'hui dans les esprits. Le vice-roi d'Amérique (et du projet mondialiste) Elon Musk, qui veut mettre à bas le monde ancien, l'a mise en scène récemment dans un clip.
D'une façon qui n'est pas anecdotique malgré les apparences, ce matin Coilhac a apporté une réponse à une question qui me turlupine depuis sept ou huit ans. Beaucoup d'amateurs de musique des années 1980 savent qu' Eurythmics est un groupe archi-initié dans l'ordre de l'occultisme. Tous leurs clips le montrent, et vous savez que c'est le cas d'à peu près tous les artistes à succès. Je m'étais amusé à écrire en 2017 un bréviaire du symbolisme occulte de la pop culture. Hé bien dans leur morceau "Sweet dreams" qui met en scène le gouvernement mondial dystopique que les adorateurs de Saturne veulent nous exposer (une musique hélas très présente dans mon Béarn natal, aussi bien dans le troquet où je déjeunais le 24 décembre dernier, qu'à la descente de la retraite aux flambeaux des enfants de l'école de ski de Gourette le jeudi 20 février dernier...) on peut bien sûr remarquer, comme dans beaucoup d'autres productions culturelles, de l'oeil omnivoyant maçonnique. Je m'étais seulement demandé longtemps : pourquoi s'agit-il dans ce clip de l'oeil d'un cheval, filmé en gros plan ? Coilhc me permet de comprendre : le cheval est associé à l'Atlantide et à Neptune. L'Atlantide était "fertile en chevaux" disait Platon (qui lui-même avait une passion pour les chevaux). Poseidon fut le premier à dompter le cheval, ce qui explique que les habitants de Troie, ville construite par lui, aient été eux aussi de fameux dompteurs de chevaux" selon Homère, ce qui rend d'autant plus tragique la ruse d'Ulysse (le cheval de bois) pour la détruire.
Neptune est toujours sur un attelage de chevaux surgissant des flots. Au XIXe siècle, dans un champ près de Dinan au milieu d'objets romains on avait retrouvé une pierre basaltique sur laquelle était représenté Neptune domptant un cheval. "C'est de l'Atlantide que parle ce bas-relief" écrivait en 1912 un certain M. Dault à la Société d'Anthropologie de Paris.
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On n'est pas loin là de l'univers du géant Antée fils de Poseidon dont Sertorius aurait retrouvé la tombe parmi des mégalithes. Christian II de Saxe au tournant des années 1600 n'avait-il pas fait représenter la mort d'Antée sur l'armure de son cheval ?
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Bizarrement Coilhac me donne aussi une clé pour creuser un peu plus la confrontation de la sirène et du sagittaire dans le bénitier de Laruns. Dans la fontaine de Neptune (min 2h06) à Berlin de 1891, il y a un atlante centaure sous la férule de Neptune, mi-homme mi-cheval qui est peut-être pris au filet, et (min 2'14) la seule image gaie de cette fontaine: sur une jarre d'un personnage féminin versant de l'eau un centaure donnant la main à une sirène (que bizarrement Coilhac appelle "femme triton", mais les tritons sont des sirènes mâles), scène antédiluvienne.
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Vous noterez au passage que les sirènes-mâles, les tritons, sont aussi représentés parfois avec des pattes de chevaux...
Le bénitier de Laruns qu'on date de la fin du XIVe siècle malgré le côté un peu roman de ses sculptures, reprend une thématique ancienne de centaures pointant des sirènes (cf ici) à laquelle on cherche d'ordinaire des explications morales.
Mais n'y a-t-il pas aussi une approche initiée eschatologique à retenir sous l'angle de la chute de l'Atlantide et de sa répétition, en quelque sorte, dans le proche avènement de l'ère du Verseau après l'anéantissement des poissons par Neptune (avènement qui, d'un point de vue chrétien, loin de marquer le début d'un nouveau cycle correspondrait tout simplement au règne de l'Antéchrist avant le retour définitif du Sauveur).
A Laruns la sirène tient un poisson qui est hors de l'eau, comme beaucoup de représentations de la victoire de Neptune. Les poissons sont morts...
L'auteur de la fontaine de Berlin, Reinhold Begas, l'homme qui embrassa Bismarck sur la bouche (Le Messin 19 juillet 1906) et fabriqua son sarcophage (ce qui ne l'empêcha pas de devenir grand officier de la Légion d'honneur en France) en savait peut-être plus que nos historiens sur la connexion Sirène-Centaure Atlantide sous l'angle eschatologique...
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