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Neptune et la fin de l'ère du poisson
Je crois que certaines personnes qui suivent le présent blog ont compris que je ne fais pas ici seulement de la sociologie des religions, ni même de l'histoire de la spiritualité. Je crois que les domaines de l'expérience humaine ne sont pas séparables entre eux, même si certaines activités sont plus orientées vers la rationalité et d'autres davantage vers l'art etc. Il ne faut pas perdre de vue l'unité de l'expérience humaine, qui nous est elle-même donnée dans un continuum biographique, celui de notre quotidien, qui est en soi signifiant et à prendre au sérieux tant dans les moments de grandes révélations (par exemple pour moi cette période 2014-2015 dont j'ai témoigné dans mon livre sur les médiums) que dans les périodes désertiques d'ennui profond.
Je suis convaincu que tous les thèmes qui ont été mis sous mon nez ces derniers temps par delà leur apparence hétéroclite(l'église de Laruns, le Sertorius de Corneille etc, voyez mes billets es plus récents) ont quelque chose qui les relie, et participent d'une unité dont la clé apparaîtra progressivement de façon dynamique. Et, comme il est donné à plusieurs personnes d'une même époque (et à travers l'histoire), de recevoir chacune un fragment de l'unité à laquelle elles-mêmes participent (voyez par exemple mes remarques sur la théorie des champs morphogénétiques ou sur la "mode" de Marie-Madeleine au XIXe siècle), il n'est pas étonnant que soient mis sur notre route des recherches de gens utiles : ces fragments du puzzle arrivent toujours de la meilleure manière et au meilleur moment, même si l'on n'en est pas forcément conscient.
Ainsi, je pense que participe de cette unité première le fait que ce matin il m'ait été donné d'écouter la récente vidéo (cf ci-dessous) de l'ufologue néopaïen D. Coilhac sur Neptune et l'ère du Verseau. Je ne prétends pas que ce que j'ai entendu dans cette conférence soit d'une importance capitale (pas plus qu'aucune de mes découvertes depuis ma naissance), mais puisque ce blog qui compte moins de trente abonnés n'est pour moi qu'un aide-mémoire, il me faut quand même signaler ici ce que j'y ai appris sous l'angle spécifique des morceaux de puzzle qui me sont donnés depuis dix ans.
Je n'adhère pas à tous les aspects de la recherche de Coilhac, il s'en manque. Par exemple sa croyance en ma réincarnation ou ses théories sur l'alignement des châteaux me laissent de marbre. Mais quand il dit une vérité, comme lorsqu'un Musulman ou un Bouddhiste en énoncent une, je ne peux pas ne pas prêter l'oreille (pour moi c'est un peu comme avec Ariel Cohen Alloro : sa gematria sur les lignées messianiques me paraissent inutiles et fausses, mais quand il parle de Nathanael dans l'Evangile ou des deux visages, je suis tout ouïe.
Pour moi Coilhac a atteint le sommet de son art quand il a parlé de l'Atlantide à Versailles en 2023. Et sa vidéo de ce mois-ci sur Neptune qui détruit les poissons (ses propres créatures) s'inscrit dans le prolongement de cette découverte. On peut retourner la question dans tous les sens, on ne peut pas s'empêcher de penser que le chercheur touche là à quelque chose de profond : oui dans les fontaines de Neptune, de Rome à la Lorraine, et dans les tableaux, on retrouve souvent le thème de Neptune tuant des poissons, du Neptune au drap (au linceul) porteur de destruction, avec en plus des personnages qui versent de l'eau (verse-eau) à proximité. Et l'on ne peut pas ignorer que ces représentations au XVIIe siècle sont associées au parrainage à la fois de l'ordre de Saint Michel et de l'Ordre sur Saint-Esprit, donc probablement à des initiations de sociétés secrètes.
Neptune-Poséidon construit l'Atlantide, et la détruit. Il détruit le poisson et son ère, au moment où sur le plan des astres arrive l'ère du Verseau (découverte de Paul le Cour dont Coilhac se dit disciple). Et toute l'imagerie autour de tout cela, note l'ésotériste, est sombre (d'où la présence du linceul que l'on peut aussi parfois identifier comme une écharpe mais alors cela renvoie au verbe écharper).
L'Atlantide (tout comme l'âge d'Or) est très présente aujourd'hui dans les esprits. Le vice-roi d'Amérique (et du projet mondialiste) Elon Musk, qui veut mettre à bas le monde ancien, l'a mise en scène récemment dans un clip.
D'une façon qui n'est pas anecdotique malgré les apparences, ce matin Coilhac a apporté une réponse à une question qui me turlupine depuis sept ou huit ans. Beaucoup d'amateurs de musique des années 1980 savent qu' Eurythmics est un groupe archi-initié dans l'ordre de l'occultisme. Tous leurs clips le montrent, et vous savez que c'est le cas d'à peu près tous les artistes à succès. Je m'étais amusé à écrire en 2017 un bréviaire du symbolisme occulte de la pop culture. Hé bien dans leur morceau "Sweet dreams" qui met en scène le gouvernement mondial dystopique que les adorateurs de Saturne veulent nous exposer (une musique hélas très présente dans mon Béarn natal, aussi bien dans le troquet où je déjeunais le 24 décembre dernier, qu'à la descente de la retraite aux flambeaux des enfants de l'école de ski de Gourette le jeudi 20 février dernier...) on peut bien sûr remarquer, comme dans beaucoup d'autres productions culturelles, de l'oeil omnivoyant maçonnique. Je m'étais seulement demandé longtemps : pourquoi s'agit-il dans ce clip de l'oeil d'un cheval, filmé en gros plan ? Coilhc me permet de comprendre : le cheval est associé à l'Atlantide et à Neptune. L'Atlantide était "fertile en chevaux" disait Platon (qui lui-même avait une passion pour les chevaux). Poseidon fut le premier à dompter le cheval, ce qui explique que les habitants de Troie, ville construite par lui, aient été eux aussi de fameux dompteurs de chevaux" selon Homère, ce qui rend d'autant plus tragique la ruse d'Ulysse (le cheval de bois) pour la détruire.
Neptune est toujours sur un attelage de chevaux surgissant des flots. Au XIXe siècle, dans un champ près de Dinan au milieu d'objets romains on avait retrouvé une pierre basaltique sur laquelle était représenté Neptune domptant un cheval. "C'est de l'Atlantide que parle ce bas-relief" écrivait en 1912 un certain M. Dault à la Société d'Anthropologie de Paris.
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On n'est pas loin là de l'univers du géant Antée fils de Poseidon dont Sertorius aurait retrouvé la tombe parmi des mégalithes. Christian II de Saxe au tournant des années 1600 n'avait-il pas fait représenter la mort d'Antée sur l'armure de son cheval ?
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Bizarrement Coilhac me donne aussi une clé pour creuser un peu plus la confrontation de la sirène et du sagittaire dans le bénitier de Laruns. Dans la fontaine de Neptune (min 2h06) à Berlin de 1891, il y a un atlante centaure sous la férule de Neptune, mi-homme mi-cheval qui est peut-être pris au filet, et (min 2'14) la seule image gaie de cette fontaine: sur une jarre d'un personnage féminin versant de l'eau un centaure donnant la main à une sirène (que bizarrement Coilhac appelle "femme triton", mais les tritons sont des sirènes mâles), scène antédiluvienne.
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Vous noterez au passage que les sirènes-mâles, les tritons, sont aussi représentés parfois avec des pattes de chevaux...
Le bénitier de Laruns qu'on date de la fin du XIVe siècle malgré le côté un peu roman de ses sculptures, reprend une thématique ancienne de centaures pointant des sirènes (cf ici) à laquelle on cherche d'ordinaire des explications morales.
Mais n'y a-t-il pas aussi une approche initiée eschatologique à retenir sous l'angle de la chute de l'Atlantide et de sa répétition, en quelque sorte, dans le proche avènement de l'ère du Verseau après l'anéantissement des poissons par Neptune (avènement qui, d'un point de vue chrétien, loin de marquer le début d'un nouveau cycle correspondrait tout simplement au règne de l'Antéchrist avant le retour définitif du Sauveur).
A Laruns la sirène tient un poisson qui est hors de l'eau, comme beaucoup de représentations de la victoire de Neptune. Les poissons sont morts...
L'auteur de la fontaine de Berlin, Reinhold Begas, l'homme qui embrassa Bismarck sur la bouche (Le Messin 19 juillet 1906) et fabriqua son sarcophage (ce qui ne l'empêcha pas de devenir grand officier de la Légion d'honneur en France) en savait peut-être plus que nos historiens sur la connexion Sirène-Centaure Atlantide sous l'angle eschatologique...
Laruns vu par L'Univers
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Alors que l'Empereur Napoléon III et son épouse sont à Gavarnie, le Mémorial des Pyrénées du 8 septembre 1859 publie le compte rendu des fêtes de Laruns du 15 août que Léon Aubineau a adressé au journal catholique l'Univers. On est dans l'âge d'or du renouveau du christianisme (voir mon livre sur Lacordaire). La génération romantique après l'athéisme révolutionnaire essaie de renouer avec la Religion saccagée (sauf quand elle sombre dans l'occultisme, le mauvais versant de la religieux). Veuillot, le fondateur de l'Univers était un converti, peut-être Aubineau aussi, je ne sais pas.
Elle prend le sujet souvent par le mauvais angle, celui du sentimentalisme, mais elle a le mérite d'essayer. Son naufrage viendra du ralliement des catholiques au Parti de l'Ordre, Napoléon, les riches (la dictature de la finance, déjà...), au mépris des aspirations du prolétariat à la justice sociale... En 1859 on n'est encore qu'au début de ce ralliement.
" Les Pyrénées ont eu à se louer cette année de la presse Parisienne; il y aurait injustice à le méconnaître. Pour notre part, nous ne croyons pouvoir mieux témoigner notre reconnaissance aux journaux qui ont bien voulu s’occuper de notre pays qu’en reproduisant les parties saillantes de leurs articles. On lira à ce titre, avec plaisir, la lettre suivante adressée à l' Univers par M. Léon Aubineau, un de ses principaux rédacteurs. C’est un compte-rendu pittoresque et religieux de ia fête de Laruns, dont il a été déjà parlé dans notre journal au point de vue artistique :
Le 15 août est le jour de la fête de Laruns. Cette année, dès midi, les voitures, selon la coutume , amenaient des hautes vallées les curieux qui venaient accroître la foule et augmenter le spectacle. Les fenêtres et les balcons étaient garnis de curieux. Les danses étaient formées sur la place. Les ménétriers , assis au milieu des rondes, jouaient de leurs instruments, et autour d’eux s’agitaient et se trémoussaient les danseurs. On sait que la danse , dans le midi de la France , n’a pas le même caractère que dans le Nord. Je ne sais ce qu’en pense M. le curé de Laruns, mais rien ne m’a paru plus décent et plus convenable que les danses de la place publique de sa paroisse , et au premier coup-d’œil il m’a semblé que j’y laisserais sans scrupule sauter et se balancer mes enfants. La ronde se compose d’un nombre indéterminé de garçons et de filles. Tous se tiennent par la main : c’est un garçon qui conduit la bande. Le cercle s’agite et tourne en s’élargissant et en se rétrécissant tour à tour. Celui qui ouvre la danse se retourne à chaque instant vers celle à qui il donne la main; c’est celui-là surtout qui donne à admirer son élégance et sa légèreté; il accompagne la musique en poussant des cris en cadence; il gesticule et s’agite , et fait de certains entrechats qui me paraissent du dernier fin. Chaque garçon , à son tour , devient le chef des autres, et lorsqu’il à terminé, il. se repose volontiers, ce n’est pas sans grand besoin, et quitte la danse quelques instants. Sa compagne, au contraire, est infatigable ; elle va prendre ia main des dernières danseuses et se met à leur suite.
Ce qui frappe au premier regard , c’est la légèreté et l’aisance du danseur. Mme de Sévigné parle quelque part des passe-pieds bretons si joliment dansés par M. de Loc-Maria. Je ne sais si les paysans de la vallée d’Ossau dansent des passe- pieds béarnais , mais ils exécutent bien joliment des pas assez compliqués et non dépourvus de grâce. Leur costume ajoute encore à leur bon air. On sait comment il se compose : des guêtres de laine blanche tricotée qui rejoignent aux genoux la culotte courte de velours noir , le gilet de laine blanche , la veste écarlate , le plus souvent jetée sur l’épaule et mise bas pour la danse, les larges manches de ia chemise fermées aux poignets , le col étroit dessinant le gosier et n’atteignant pas les joues , enfin le berret brun du pays de Béarn , forment un ensemble aussi pittoresque que gracieux. On dirait que tout dans ce riche costume a été calculé avec un raffinement de coquetterie savante pour faire valoir les avantages de ceux qui le portent: leur taille souple, leur jarret fin et musculeux, leur vigueur et leur agilité. De grands cheveux, pendant par derrière, tombent sur les épaules, tandis que ia tête , rasée au sommet et sur les tempes, laisse à découvert un front intelligent , un visage ouvert , noble et animé d’une fine gaité. Est-ce l'habitude de la montagne , des dangers et des fatigues qu’elle entraîne qui donne au paysan de la vallée d’Ossau cet air ouvert et poli? N’est-ce pas plutôt la pratique de la vie chrétienne depuis de longues générations et l’usage des sacrements qui, en maintenant dans ce peuple les qualités du cœur, lui conservent aussi cette élégance et cette noblesse extérieures ?
A mesure que les étrangers arrivaient, les garçons offraient aux dames des petits bouquets de (leurs de montagne , et ils le faisaient avec une bonne grâce, une politesse, un air respectueux et aisé qu’on ne trouve pas aujourd’hui dans tous les salons de Paris. La veille déjà, au petit village d’Aas, qui faisait sa fête , j’avais remarqué cet usage et la bonne grâce avec laquelle il était rempli....
Tandis que les filles et les garçons dansaient et sautaient , les anciens formaient des groupes , causaient et regardaient les rondes. Leur costume , à peu près pareil à celui des jeunes gens, en diffère seulement par les couleurs sombres qu’il affecte de préférence : la veste aussi , au lieu de s’arrêter à la taille , descend à grand pans et couvre les hanches. Les femmes qui ne prennent pas part aux danses sont groupées autour des maisons, debout ou assises sur le seuil. Tout cela cause , rit et s’agite. Les enfants circulent partout , s'accrochent partout, aux jambes de ceux qui causent, aux robes de celles qui sont assises ; ils traversent les rondes, coiffés pour la plupart de petits bonnets aux couleurs éclatantes et ornés d’une houpe de laine vers l’oreille droite. Mais au milieu de ce bruit et de ce mouvement règne une sorte de calme que les fêtes populaires du Nord ne connaissent pas. Point d’ivrognes, point de cabarets , aucun bruit de verres ni depots, pas même de cris discordants. Partout la gaîté, la décence et la gravité! N’esl-ce pas déjà un beau spectacle, bien rare aujourd’hui dans notre France? Et que pouvez-vous imaginer ici- bas de plus beau et de plus aimable que la créature humaine joyeuse et épanouie dans toute sa noblesse et sa simplicité?
Mais je n’ai pas tout dit. Le clocher de l’cglise apparaissait dans l’angle de la grande place où l’on dansait : un vieux cIocher massif dont je ne sais pas bien l’àge , tout revêtu de cette végétation que les archéologues détestent et qui se marie si bien aux vieux bâtiments. Vers trois heures , ce vieux clocher tout fleuri voulut montrer qu’il n’était pas un bâtiment inutile et mit ses cloches en branle. Les danses cessèrent aussitôt et la foule entra dans l’église pour assister à l'office des vêpres.
Vous savez bien ce que peut être l’église d’un gros bourg. Celle de Laruns est grande; elle se compose d’une seule et large nef; elle a d’assez belles voûtes. Tout cela parait dater du XVf siècle. Quatre chapelles flanquent la nef et remplissent les bas-côtés. A la porte, un bénitier en marbre blanc marqué du signe de Jésus et orné d’entrelacs; l’intérieur de la cuve présente trois figures dont une sirène tenant un poisson à la main ; et un centaure. Devant l'autel est suspendue une belle lampe en cuivre repoussé et doré, ornée,de têtes en haut relief avec toutes ses chaînes qui m’a paru de loin une fort belle pièce d’orfèvrerie du . XVII» siècle ; peut-être serait-ce un don de Louis , XIII rétablissant l’exercice public du culte ca„ Iholique dans le Béarn ? Je puis d’ailleurs me tromper dans ces appréciations ; j’avais à Laruns autre chose à faire que le métier d’archéologue. N’était- ce pas le jour de l’Assomption? Et toute cette foule qui remplissait l’église y était à l’intention de louer la bienheureuse Vierge. Je m’en serais voulu de ne pas me mettre à l’unisson et de pensera autre chose.
L’église était pleine. J’y reconnus les plus intrépides danseuses, encore tout échauffées et qui cependant n’avaient pas grand peine à se recueillir. Les danseurs étaient dans la tribune, car, selon un usage général , la nef est abandonnée aux femmes, tandis. qu’au fond de l’église une large tribune , est réservée aux hommes. Dans la foule, je distingue et je salue la longue cornette blanche recou-verte du capuchon et du manteau noir des Sœurs de Saint-André-de-la-Puye. Si l’église est la maison de tous , si tous les chrétiens s’y trouvent à l’aise, si ces murs bénits nous, disent quelque chose, le costume des Sœurs de Charité a aussi son langage. Ceux qui sont loin du foyer n’y trouvent-ils pas comme un sourire de la famille absente ? Il abrite des cœurs tendres et dévoués , vrais cœurs de mères pour les pauvres, les malades et les enfants. Les bonnes Sœurs, dans l’église de Laruns, étaient, fort occupées à faire placer et presser leurs élèves, dont les bonnets huppés et éclatants se serraient et s’agitaient snr les bancs. L’église semblait en effet trop étroite et les paroissiens avaient grande peine à retrouver leurs places envahies par les étrangers, jaloux de s’unir aux louanges de la Mère de Dieu.
Faut-il ajouter que ces belles et consolantes vêpres delà Sainte Vierge nous gardaient un petit mécompte. Un orgue-harmonium et des chanteurs et chanteuses s’étaient faufiiés dans l’église; au moment de la bénédiction ils on fait des leurs. Je ne leur en veux pas; l’art musical est un enfant prodigue , il ne faut pas le rebuter. Que deviendrait-il s’il trouvait un accueil sévère au seuil de la maison paternelle; il y a longtemps qu’il en est éloigné; on ne doit pas s’étonner s’il n’en sait plus le langage. Un jour viendra, qui est prochain peut-être, où il demandera lui-même la robe nuptiale, il comprendra alors que toute voix et tout son qui ne prient pas dans l’égfise est une dissonnance. La beauté du timbre et sa finesse, l’agilité et la force des doigts n’y font rien. Tout ce que la science, l'expérience et le don naturel posséderont jamais, pourra toujours être employé aux louanges de Dieu ; mais c’est toujours le cœur qui donne le ton et qui le module et en définitive c’est le cœur qui chante. Il n’v a point d’art musical sans le mouvement da cœur et l’état où est tombée la musique de nos jours le prouve bien. Le cœur, au contraire, sans îes ressources de l’art et laissé à lui-même peut encore se tirer d'affaire et louer Dieu dignement. J’en ai eu la preuve à Laruns et la manière dont toute l’assistance , sans fioriture et sur un mode familier à chacun , a chanté l' Ave maris Stella n’était-elle pas digne de la maison de Dieu , propre à réjouir la piété et à satisfaire l'oreille?
Après le salut du Saint-Sacrement, on commença la procession. Cette procession est principalement l'objet de la curiosité des visiteurs, et elle mérite en effet d’ètre vue. Les jeunes garçons l’ouvrent, les hommes suivent, le clergé vient ensuite, des flambeaux en main. Derrière le clergé , les jeunes filles habillées de blanc portent une statue de la sainte Vierge : c’est la fête de Marie qu’on célèbre, c’est le vœu de Louis XIII qu’on exécute. Les Sœurs, derrière la statue de la Mère de Dieu , rangent et conduisent leurs enfantg; les femmes viennent en dernier lien. La procession est nombreuse; elle a un grand développement. Les costumes de !a vallée d’Ossan y brillent de tout leur éclat. Je les ai décrits; il faudrait signaler encore le manteau à grand capuchon , de coulenr brune ou grise, orné de houppes de laine de même couleur, vrai manteau de pasteur , propre à défendre de la pluie et des brouillards de la montagne , et qui jeté sur les épaules de ces hommes marchant à pas lents , les bras croisés , tombe à larges plis et ajoute singulièrement à la noblesse de la physionomie humaine. Un grand nombre de femmes supplée au capulet ou le couvre avec une sorte de grande mante en forme de sac , d’une grosse étoffe de laine blanche , descendant jusqu’à leurs pieds; vêtement singulier qui , s’il est sans élégance , n’est pas sans modestie ni sans caractère.
La procession traverse le bourg; elle passe sur la place où les danses avaient lien avant vêpres, où elles vont se reformer tout à l’heure. Elle n’y trouve d'autre foule que celle des étrangers. La population tout entière fait cortège à la statue de la sainte Vierge , et marche derrière le croix. Rien n’est beau comme une procession et rien n’est plus simple. Pourquoi ne peui-on considérer , sans être touché jusqu’aux larmes , ces deux longues files d’hommes marchant gravement derrière une croix et chantant les louanges du Seigneur ? pourquoi ? Ah ! pourquoi ! C’est que la Croix renferme tout ; elle est toute notre espérance et tout notre amour- nous ne vivons que par elle , c’est elle qui nous montre la patrie et qui nous y conduit ! et toutes les fibres d’une âme chrétienne tressaillent et s’émeuvent aux hommages qu’on lui rend. Au milieu d’une réjouissance populaire, ces hommages acquièrent quelque chose de plus pénétrant encore. A Laruns , les costumes sont beaux, éclatants , riches , singuliers ; les danseurs sont agiles, polis et aimables; le vrai charme de la fête , son prix et son éloquence , c’est l’apparition de la croix portée en triomphe sur le champ de la fête. C’est elle , en effet, elle seule qui répand partout cette gaîté discrète et tous ces,agréments qu’on ressent et qu’on ne sait définir. La procession explique tout et couronne tout merveilleusement. C’est l’esprit de l’Eglise de dilater et d’épanouir les cœurs ; elle ne répugne pas à s’unir aux divertissement populaires; elle leur donne la saveur et l’honnêteté. N’est-elle pas la mère de la piété comme ta source de la joie ? Léon Aubineau. "
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PS : A noter que le bénitier existe toujours dans l'église rénovée à Laruns. A l'entrée de l'église le centaure est décrit comme un sagittaire...
Une question de Cléopâtre au rabbin Meïr
Voici un point amusant que relève Voltaire dans son Dictionnaire philosophique :
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Selon la tradition talmudique la célèbre reine Cléopâtre a un jour demandé au Rabbin Meïr si les morts ressusciteraient nus ou avec leurs vêtements. Il répondit : « Nous apprenons cela du grain de blé, en concluant a minori ad majus : Si déjà ce grain semé nu germe avec diverses enveloppes, combien plus les justes ensevelis avec leurs vêtements ne ressortiront-ils pas de leurs tombeaux avec les mêmes vêtements »
L'épisode se trouve dans le Traité Sanhédrin , 90b, du Talmud de Jérusalem (une autre source dit : celui de Babylone). Le rabbin Meïr enseignait au IIe siècle, 200 ans après la mort de la dernière reine d'Egypte. On peut se demander s'il n'y a pas quelque allusion scabreuse dans le fait qu'on prête à une séductrice renommée ce genre de question.
L'interprétation juive l'exclut - voir par exemple cette page qui explicite de cette façon la question de l'amante d'Antoine :
"Si Cléopâtre accepte que les morts ressuscitent, quelle différence cela fait-il pour elle que les morts ressuscitent avec ou sans vêtements?
Ce qu'elle voulait savoir, c'est si les gens seront alors comme Adam et Eve avant le péché, qui étaient si purs et si élevés qu'ils n'avaient pas besoin de vêtements, ou s'ils seront comme l'homme après la faute."
Apparemment les textes cosmogoniques zoroastriens (Bundahišn) posent aussi la question de Cléopâtre...
L'incohérence chronologique de la scène du Talmud a fait dire à l'exégète W. Bacher en 1890 que la question fut plutôt posée par un patriarche des Samaritains (au vu des diverses versions qu'il a pu consulter).
On notera aussi que Voltaire en son temps trouvait la réponse rabbinique aussi spécieuse que l'argument du bénédictin Dom Augustin Calmet (qu'il qualifie avec ironie de "profond philosophe") lequel voyait dans l'existence des vampires qui sortent des cimetières la preuve de la possibilité de la résurrection...
La grand supercherie : OVNIs et intelligence artificielle
Daniel O'Connor auteur de "The First and Last deception" (auto-publication) à écouter ci-dessous (en anglais).
Il souligne notamment que Jake Barber, lanceur d'alerte ancien de l'USA Air Force fait la promotion de la méthode thélépathique CE-5 de Steven Greer pour communiquer avec les "aliens" (ce qui revient à faire de l'incantation). Depuis que Barber a expliqué cela il y a quelques jours, de hauts responsables américains exigent des révélations sur les OVNIs ("UFO disclosure"). Les 2 sénateurs démocrates newyorkais Chuck Schumer Kirsten Gillibrand l'ont exigé, mais aussi des gens de droite comme Michael Rubio et Tim Burchett se sont prononcés en ce sens. C'est l'attente d'un salut par les aliens... Beaucoup pensent que la grande révélation est pour cette année 2025. Luis Elizondo, auteur du livre Imminent,a annoncé fin janvier qu'il était invité par le Vatican et s'y rendrait dans les semaines qui viennent.
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Daniel O'Connor on UFOs, AI, the Antichrist & the Garabandal Warning
In this eye-opening interview, Daniel O'Connor, author of The First and Last Deception: Aliens, UFOs, AI, and the Return of Eden's Demise, reveals the chilling connections between the Garabandal ...
Sertorius et le géant
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Ceux qui connaissent mon livre"Les Nephilim" savent que j'y ai abondamment parlé de ceux qui, encore de nos jours, recherchent dans le monde la trace des géants et la preuve de leur existence.
J'avoue que je ne m'attendais pas à trouver un précurseur de ce mouvement à l'époque de Pompée le Grand, du côté de la tragédie de Corneille à laquelle je m'intéressais il y a 8 jours (et en réalité depuis bien plus longtemps encore).
Nous allons voyager dans le temps, mais aussi dans l'espace, au Maroc antique, du côté de Tanger (les Romains ont appelé cela la "Maurétanie tingitane").
Ma source est Plutarque, que dont grand Condé parlait à Corneille, Plutarque, qui lui aussi me poursuite depuis mes jeunes années et chez lequel je trouve toujours des choses très intrigantes, par exemple à propos de la Lune.
Nous sommes en 81 ou 80 av JC (certaines sources indiquent 83). Sertorius a dans les 45 ans (pour mémoire César a 20 ans, Cicéron et Pompée 25, Caton d'Utique 11). C'est un homme sportif et vif, un général fugitif qui a pris le parti des "Populares" contre celui des défenseurs des privilèges de Sénat (les "Optimates") qui tiennent Rome sous leur botte en la personne du dictateur sanguinaire Sylla.
Sertorius est en Espagne avec quelques milliers de soldats, et cela se passe plutôt mal pour lui. Vaincu par le général Annius, dans une bataille navale à Carthagène lors de laquelle le vent a directement propulsé ses navires (et ceux de ses alliés pirates de Cilicie) contre les récifs, et survivant difficilement à dix jours de tempête, il passe le détroit de Gibraltar et se réfugie sur la côte au nord du Guadalquivir.
L'heure est à la déprime pour lui, tous ses projets sont en panne, mais il entend parler par des marins des îles des Bienheureux, du côté des Canaries dont certains (dont Homère) disent aussi qu'il est le séjour des héros après leur mort. Il y fait si beau et la terre y est si fertile que l'homme peut y vivre sans rien faire.
"Sertorius, nous dit Plutarque (IX:1) fut pris d'un désir extraordinaire d'aller s'établir dans ces îles et d'y vivre en repos, délivré de la dictature et des guerres incessantes".
Mais ses alliés pirates ne l'entendent pas de cette oreille, et, assoiffés de butin "pour se refaire" (comme on eût dit dans Astérix), il préfèrent se rendre au Maroc et y installer Ascalis à Tingis/Tanger (on ne sait pas trop qui était cet Ascalis et quel était son rapport avec la dynastie qui régnait sur la Maurétanie - n'était-il qu'un chef local ?).
Sertorius prend Tanger et c'est là que des Berbères (des Libyens, dit Plutarque) que se trouve enterré Antée, le géant brutal, fils de Poséidon et de Gaia (la déesse de la Terre), qui fut roi de Libye (d'Afrique) et dont la femme était la déesse Tingis. Ce roi cruel exterminait les commerçants au large de ses côtes. Hercule, le demi-dieu idole des stoïciens qui a laissé une empreinte durable dans l'Ouest du bassin méditerranéen (la fondation des Pyrénées, du détroit de Gibraltar), l'étouffa à mort en utilisant une méthode très particulière pour neutraliser ses pouvoirs : le soulever de la Terre pour qu'il ne dispose plus des énergies de sa mère (on sait que dans beaucoup de cultures païennes les géants sont issus de la Terre, l'étymologie grecque le dit). Pour les Romains l'Afrique était la terre du merveilleux et notamment chez Lucain (qui dans sa Pharsale allait parler du combat d'Hercule contre Antée), la Terre-mère africaine est particulièrement sauvage et inquiétante (d'ailleurs elle allait être le point final de l'aventure de Caton d'Utique et de la République).
Hercule après la mort d'Antée s'unit en Tingis et selon la mythologie berbère eut pour fils le roi Sophax, ancêtre de la dynastie régnant sur le royaume maure (Plutarque quand il rappelle cela rend hommage au roi Juba II (l'érudit fils de Cléopâtre et de Marc-Antoine) dont il tient ce récit sur la postérité d'Hercule au Maroc.
Sertorius était un homme religieux comme tous les Romains, mais comme eux il ne croyait guère aux récits des barbares (quoiqu'il fût par nature plus ouvert à leur égard que la moyenne des légionnaires : il l'avait montré en se déguisant en Celte et en parlant leur langue lors de la bataille contre les Cimbres en Provence). Dans cette mesure on peut estimer qu'il était dans la même position à l'égard de cette histoire de mausolée de géant que les esprits modernes à l'égard de ces légendes. En outre le soi-disant tombeau d'Antée était énorme. Sertorius entreprit de le fouiller pour montrer aux Maures qu'ils avaient tort.
Or en explorant le monument, "il y trouva dit-on"(on ignore qui est ce "on") selon l'expression de Plutarque (I:7), un corps de 60 coudées de long - ce qui fait 27 mètres...(*)
"Frappé de stupeur, ajoute l'auteur, il immola une victime et fit recouvrir le monument, augmentant ainsi les honneurs et la gloire qui entouraient le géant".
Donc, on le voit, bien qu'Antée eut été un géant sanguinaire, il était de rigueur de se montrer respectueux à l'égard d'une dépouilles surnaturelle, et Sertorius organisa même un sacrifice en son honneur.
Plutarque n'établit pas un lien de causalité entre les deux événements mais on peut remarquer que la fortune de Sertorius s'améliora sensiblement après cette découverte, puisque son administration de Tanger fut plutôt une réussite, et qu'ensuite, allié aux Portugais (les Lusitaniens) il obtint des victoires sur les peuples du Sud-Ouest de l'Espagne, et allait même recevoir d'un de ses alliés sa fameuse biche blanche, dont il faisait croire à ses soldats qu'elle était un cadeau de Diane et qu'elle lui révélait des secrets du monde invisible.
Il a été avancé que le Cromlech de M'zora (une enceinte mégalithique) pouvait être le tombeau d'Antée. La découverte des restes du géant et leur taille par Sertorius figurent dans Strabon (Géographie, XVII, III,8) qui renvoie à l'Histoire romaine de Gabinius qui est un contemporain de César. On est donc là en présence de sources qui ne sont postérieures que d'une quarantaine d'année aux faits relatés.
Le site a été un peu maltraité en 1935-36 par l'explorateur César Luis de Montalban, un personnage bizarre alors sexagénaire qui, presque vingt ans plus tôt dans La Nacion du 13 janvier 1918 se vantait d'avoir chassé le lion, assisté à des sacrifices humains et décodé le calendrier toltèque. Ni Montalban arrêté par les franquistes ni son successeur à la direction du musée archéologique de Tetuan ne purent écrire de compte rendu des fouilles, qui avaient notamment porté sur un tombeau. En 2018 Enrique Gozalbes Cravioto à partir d'archives familiales a reconstitué une partie de ce que Montalban a pu trouver.
Le cromlech est décrit dans un bulletin scientifique français de 1878 ici, qui le compare avec une description par Sir Arthur de Capell Brooke en 1831 (Sketches in Spain and Morocco). Il y a ici une liste des ésotéristes qui se sont récemment intéressés à ce site et à son rapport avec les Atlantes, notamment l'inévitable Robert Temple.
Les archivistes de la revue belge Kadath (une revue qui était associée aux manifestations de l'AMORC) ont bien voulu m'envoyer le numéro de l'été 1985 (n°59) qui, en p. 39, présente le travail de John E. Palmer, artiste-peintre anglais résident aux Pays-Bas, Combattant la théorie selon laquelle il n'y aurait des cercles de pierre que sur le territoire britannique, il s'est rendu sur place, a interrogé un certain Michael Scot qui dans sa jeunesse s'était rendu sur le site quand Montalban l'explorait, ainsi que Marthe de Chambrun Ruspoli qui fit une déclaration relative à une photo prise pendant ces fouilles. Palmer cite aussi quatre visiteurs qui n'ont pas laissé de textes (Watson, Taradell, Tissot et Davidson) et les travaux de James W. Mavor dans la revue autrichienne Almogaren (vol. 11/1976 Akamemischer Druck Verlaganstalt, Graz).
Palmer a écrit à Mavor au Woods Hole Oceanographic Institute aux Etats-Unis et utilisa ses travaux. Il avait utilisé un avion et reçu l'assistance de la Société française d'archéologie de Tanger et de Si Belhoussine Drissi, inspecteur des monuments historiques et des antiquités du Maroc. Mavor et Drissi avaient pu établir le diamètre des cercles initiaux et les azimuts, ce qui persuada Palmer de la parenté avec les cromlechs britanniques.
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(*) Le « très-cordialement médiocre » (comme dit de lui Châteaubriand) Jean-Baptiste-Claude Delisle de Sales (1739-1816) dans son Histoire nouvelle de tous les peuples du monde (p. 4) remarqua à ce propos : "On ne s'attend pas en étudiant la vie d'un contemporain de Cicéron et de Lucrèce, de lire des Contes de l'Odyssée ou la Légende sacrée des Métamorphoses"
Interviewé par France Info sur la médiumnité
J'ai été interviewé par France Info sur la médiumnité. Une petite partie de mes propos a été intégrée à un documentaire bref paru sur Facebook (https://www.facebook.com/watch/?v=3704359016522523) notamment (il est aussi sur Instagram).
Pour ceux que ça intéresse, ci-dessous la version complète du topo que j'avais enregistré pour eux.
La méthode de l'interview m'a rappelé celle du temps où (dans les années 2010) j'étais interrogé sur la nudité. Les journalistes ont besoin d'une caution universitaire pour une thèse simple. Il me font un peu parler, gomment les nuances. C'est assez bizarre du coup parce que l'extrait sélectionné me fait passer pour un rationaliste pur sucre ou un zététicien, alors qu'au fond la critique majeure que j'ai à adresser à la médiumnité je l'adresserais plutôt d'un point de vue chrétien, à partir de ce que je sais maintenant de l'économie du monde invisible.
Mais bon cet effet déformant n'est pas très grave. Car malgré tout dans l'extrait sélectionné qui évoque les errements des médiums et mentionne leurs "fantômes" transparaît le coeur de mon expérience personnelle de 2014 (qui aussi celle de beaucoup d'autres que moi), et cela casse un peu lu discours du "don personnel" du médium, que je réinterprète en termes de suggestions par des entités°.
J'observe que ces formats de 2 min 30 même s'ils ne permettent pas de dire grand chose ont malgré tout un certains succès sur Instagram - 35 commentaires, plus de 200 likes au bout de 24 heures, alors qu'on reste à moins de 20 likes et 10 commentaires sur Facebook. Je soupçonne que sur Facebook un robot gonfle les vues (il y en avait 1 800 au bout d'une heure).
Swedenborg à l'origine du culte actuel de l'amour
Melisssa Dougherty, une copine de Doreen Virtue, explique ici (ci-dessous) que le culte actuel de l' "Amour" dans un sens hérétique (l'amour comme tolérance qui interdit tout jugement moral) très à l'honneur dans toute la culture populaire de notre temps (les chansons notamment), remonte au mage spirite suédois du XVIIIe siècle Swedenborg.
Comme je l'avais noté il y a quelques années, Swedenborg a beaucoup marqué son temps : Kant avait échangé avec lui (et pondu un livre très injuste à son sujet), beaucoup de protestants en Angleterre puis en Amérique s'étaient enflammés pour lui, mais aussi en France des catholiques un peu dissidents en mal d'ésotérisme (je crois me souvenir que Châteaubriand en parle, on citait ses révélations dans les salons chics parisiens).
Tantrisme et pouvoir politique
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J'ai un peu écrit naguère sur le tantrisme comme "technique du corps" comme dirait l'autre, notamment dans son rapport aux déesses mères, mais j'ai négligé son lien historique avec la politique et la chose militaire.
Quelques lignes m'ont fait prendre conscience de mon erreur ce matin, des lignes sur le moine indien qui le premier a rendu le tantra "à la mode" en Chine : Amoghavajra (705-774), disciple de Vajrabodhi. Il fit un gros travail de collection de textes tantriques en Inde, à Ceylan, en Indochine.
Il fut celui qui consacra le 11ème empereur chinois Tang Suzong en 759 (l'année où, en Gaule, Pépin le Bref reprenait Narbonne aux Musulmans), après que ses sortilèges aient permis de vaincre l'armée du rebelle An Lushan. Auparavant il avait aussi initié (cf les rituels ici) l'empereur tang Xuanzong.
Son rôle dans les victoires militaires est souvent sousestimé par les universitaires, mais il ne faut pas oublier que le tantrisme est chargé de rituels magiques. Souvenons nous de ce que Jonathan Black écrivait sur le rôle de Sainte Geneviève face à Attila (et peut-être de Roumi face aux Mongols) : l'enjeu était là une victoire sur une magie chamanique.
L'usage du tantrisme dans un cadre politique et guerrier se retrouve au XIIIe siècle avec Koubilay Khan, le petit-fils de Gengis Khan. Les chefs mongols étaient bouddhistes depuis 1246, après la mission du Tibétain Sakya Pandita. Koubilay fut notamment influencé par Phagpa, qui travailla à l'élimination du taoïsme de sa cour. Du succès de Phagpa la magie militaire n'est pas non plus absente.