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Dominer les stoicheia ?

8 Novembre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Alchimie, #Christianisme

Je réfléchissais ce matin au livre autobiographique de l'alchimiste Patrick Burensteinas, son témoignage vibrant sur ses expériences avec l'esprit du feu ou l'esprit du métal.

Je pense que, comme l'astrologie (avec laquelle d'ailleurs elle travaille), l'alchimie est de l'ordre des stoicheia (au sens de St Paul, voir ici), et de la soumission à ceux-ci.

St Paul dans sa lettre aux Galates dit bien que le légalisme et la soumission à un nomos (pas seulement à la Torah) implique qu'on reste un enfant soumis aux intendants du domaine (les esprits des éléments naturels, les stoicheia) alors que nous avons vocation à diriger ce domaine que nous tenons de notre Père.

Cela signifie-t-il que, si nous devenons esclaves de la Nouvelle Jérusalem selon les mots de St Paul (ou esclaves de l'obéissance selon St Pierre) et prenons ainsi le pouvoir sur le domaine au nom de notre Père nous chassons les intendants ou est-ce que nous prenons autorité sur eux ?

L'Evangile dit que nous chasserons les démons, mais les stoicheia ne sont pas exactement des démons. Ce sont des esprits des choses, des esprits des éléments. Si je me fie au passage où Jésus maîtrise les tempêtes et marche sur l'eau, passage qui implique la promesse pour tout chrétien d'accomplir les mêmes prodiges pour peu qu'il ait une foi comme un grain de moutarde (sauf si dans une approche dispensationnaliste on estime la promesse réservée aux seuls apôtres), alors la soumission à la Jérusalem céleste impliquera que l'on gouverne les esprits des éléments au lieu de les chasser. Je suppose que la légitimité des tentative d'alchimie et d'astrologie chrétienne si seulement elle existe doit se déduire de cela...

En tout cas en parlant d'alchimie vous avez vu que l'attaque à la voiture bélier de la cathédrale d'Oloron Ste Marie en Béarn cette semaine a permis de dérober des tenues liturgiques à effigie de salamandre, symbole de François Ier, que le roi de France avait offertes à l'évêque (je suppose que ce fut Gérard Roussel, membre du cercle de Meaux nommé là par sa soeur Marguerite d'Angoulême reine de Navarre, la célèbre auteure de l'Heptaméron, mais la presse ne le précise pas). Burensteinas est très éloquent sur cette salamandre, esprit du feu, que les alchimistes arrivent à visualiser et qui fit sauter les feux grégeois d'un bateau arabe l'autre d'une façon prodigieuse lors des deux sièges de Byzance, sauvant la ville, qui abritait semble-t-il elle aussi des alchimistes de haute volée...

Mais bon, à titre personnel, comme St Vincent de Paul, je préfère éviter ce monde là.

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