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Match de philo Allemagne-France (Monthy Python)

19 Février 2009 , Rédigé par CC Publié dans #Philosophie

En anglais sous-titré (il faut passer en accéléré le long sketch du milieu) :



En italien :

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Quotidien

15 Février 2009 , Rédigé par CC Publié dans #Notes de lecture

Voilà plusieurs semaines que je souhaite publier sur ce blog des extraits du dernier livre de Dawkins sur Dieu : ceux où il explique que nous sommes des blocs de matière qui s'attirent les uns les autres, que nous nous rappelons notre enfance alors nous n'avons pourtant en nous aucun atome de cette époque-là (sauf peut-être dans les os, ce qui suppose donc que le corps n'a cessé de dupliquer chimiquement dans le cerveau et dans la chair le souvenir de ce temps lointain) ou que nous serions bigrement plus sensibles aux champs magnétiques si nous avions la taille d'une mouche. Tout cela est terriblement fascinant, mais ainsi que je l'ai déjà écrit, mon triste job actuel capte tant d'énergie que je ne suis même pas capable d'aller rechercher les passages pertinents dans les livres. 

Et puis, je ne suis peut-être pas vraiment d'humeur à me lancer dans des considérations rationalistes en ce moment, malgré toute l'admiration que m'inspire ce courant de pensée. Peut-être suis-je en train de cultiver secrètement quelque nostalgie à l'égard de ma jeunesse abreuvée de christianisme et de superstitions diverses. Un petit documentaire sympathique sur Arte à propos des Germains hier, qui s'ouvrait sur les prophéties d'une jolie prêtresse, a peut-être contribué à raviver en moi le regret du temps où je croyais que l'humain était plus que ce qu'il est, toute cette mythologie de l'individu à mi-chemin entre animalité et divinité. Au passage je dois dire que ce documentaire sur la Germanie antique était extrêmement bien fait, et fascinant, tout comme un autre d'ailleurs, diffusé ce weekend, qui parlait longuement des persécutions des Juifs dans le Saint-Empire au Moyen-Age. L'univers allemand nous est au fond toujours assez méconnu à nous autres, Français. Il me semble que nous serons bientôt plus entraînés à voir le monde et considérer l'histoire du point de vue d'un Américain que du point de vue d'un Allemand, ce qui est somme toute bien dommage quand on sait l'apport de cette culture à l'Europe (j'ai notamment rendu compte il y a quelques mois d'un ouvrage sur l'influence germanique sur le Moyen-Age français). De toutes les disciplines que j'ai étudiées dans le cadre scolaire, la seule qui, avec sincérité, et même parfois une véritable passion, me portât à penser d'un point de vue allemand fut la philosophie. Ce ne fut pas toujours pour le meilleur, mais au moins cette matière rendait justice autant qu'il se pouvait à cette grande culture.

Je cultive plusieurs projets en ce moment, notamment celui d'écrire quelque chose sur ces guerres civiles romaines du Ier siècle avant Jésus-Christ qui m'intéressent depuis l'enfance (je pense que la série Rome m'en a donné envie). Le fait de ne plus être lié à aucun laboratoire de sociologie (après la remise en cause d'une attestation de septembre qui démontrait le contraire) peut me donner cette liberté, mais, d'un autre côté, je pense que mon jeune éditeur ne prendrait le risque financier de publier un mien essai sur Rome qu'à la seule condition que mes autres livres fassent un peu parler d'eux.

Or, pour l'heure un grand silence entoure mon ouvrage sur la nudité.  Et je ne parviens toujours pas à boucler pour l'Harmattan mon bouquin sur les services juridiques (je n'ai plus l'énergie de me consacrer à la relecture orthographique).

J'ai fait une recension en janvier (cf ci dessous) du dernier livre d'Agnès Giard sur le Japon. Un joli livre très intriguant. Comme je l'ai écrit, on aurait envie d'approfondir sur un plan anthropologique les pistes que son auteur esquisse. Cet ouvrage met de bonne humeur. Agnès est quelqu'un de très libre et de très enthousiaste. Et le Japon est un sujet inépuisable, qui a beaucoup marqué ma génération, à travers les dessins animés notamment. Ce Japon occidentalisé à travers lequel perce une vieille sensibilité mi-shamanique, mi-taoïste fut si bien croqué par Mishima. Son livre qui m'a le plus impressionné fut L'Ecole de la chair. Peut-être parce que je ne suis toujours pas bien revenu du fait qu'un homme homosexuel réac puisse décrire avec tant de profondeur les désirs d'une femme hétéro moderniste. Bel exemple de "devenir-autre" comme eût dit Deleuze qui a lui aussi dit et écrit du bien du Japon, et qui peut-être fut le philosophe français le plus "japonais".

Parutions.com a commandé pour moi quelques livres dont un sur les Ménades qui paraîtra en mars aux Belles Lettres. J'ai hâte de le recevoir. Dionysos m'intéresse, jusque dans ses représentations les plus conventionnelles et les plus assagies des chambres nuptiales de bourgeois à Pompéi (parce que, selon moi, il n'y a pas d'assagissement, comme dans les Aphrodites protectrices des bonnes mères, il n'y a pas de rupture entre la transe extatique et la paisible gestion quotidienne des choses insignifiantes, j'en suis profondément convaincu). Dionysos m'a poussé vers Shiva récemment. Mais j'ai envie de retrouver les cieux grecs.

 

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Le corps japonais

 

 

Agnès Giard, Dictionnaire de l’amour et du plaisir au Japon

 

C’est un livre élégant que nous propose Agnès Giard. Elégant par le style, magnifique par la facture et l’iconographie. Un beau petit cabinet de curiosités. L’auteur, journaliste à Libération, y livre sa passion pour le Japon, ou, plus précisément, pour la libido japonaise, ce qui la suscite, ce qu’elle évoque.

 

Dans l’économie globalisée, si la Thaïlande fournit les prostituées, le Japon apporte un éventail de lubies, de gadgets et de représentations qui interpellent (et parfois conquièrent) l’Occident, du fétichisme de la petite culotte aux mangas érotiques.

 

Loin de se borner à étaler sans réflexion ces étrangetés, Agnès Giard, telle la carpe-spermatozoïde chère aux habitants de l’Empire du Soleil Levant, remonte aussi le courant historique de leur génèse. En se nourrissant de lectures parfois érudites, elle va fouiller dans l’imaginaire des samouraïs, et même dans le rapport à la terre, aux montagnes, aux rochers. Il est vrai que l’on ne pense pas toujours, par exemple, à la conception du désir qu’induit la vie sur un sol tellurique capable de tout anéantir à n’importe quel moment.

 

Le voyage savant, richement illustré, auquel nous invite la journaliste, est des plus agréables. L’ouvrage se lit dans l’ordre qu’on souhaite, éventuellement même en commençant par le milieu, comme le conseillait Deleuze pour tout livre. C’est un bel hommage à la sensibilité de ce pays toujours mal compris en Europe, une approche « compréhensive » qui nous vaccine contre une vision « prussienne » (militariste, productiviste, disciplinaire) du Japon, en même temps qu’un acte de résistance contre l’uniformisation culturelle.

 

Car, plus d’une fois dans les pages d’Agnès Giard on perçoit comme un soupir, un frisson d’inquiétude : la crainte de voir l’occidentalisation de l’archipel extirper définitivement certains de ses particularismes. Ainsi par exemple à l’article « nudité » : « Les mangas pornographiques se remplissent de corps intégralement nus. C’est bien le signe que le Japon adopte les tabous judéo-chrétiens. Mais tout espoir n’est pas perdu. » On croirait entendre Pascal Quignard pleurer sur la fin du libertinage de la Rome julio-claudienne. L’anthropologue hésitera à suivre Agnès Girard au bout de cette opinion, et fera peut-être remarquer que la nudité des organes génitaux n’a jamais été si an-érotique qu’elle le suggère, ni au Japon, ni ailleurs.

 

Mais peu importe : on souscrit au refus de l’uniformisation des mœurs. Et l’on voudrait suivre Agnès Giard-la carpe plus loin encore. Interroger plus avant les sources taoïstes, c’est-à-dire, osons le mot, chinoises, de nombre de ces curiosités nippones. Car sur bien des thèmes d’Agnès Giard, la représentation du corps, le rocher, la semence, on retrouve les interrogations de spécialistes de la Chine ancienne, comme François Jullien, ou Robert Van Gulik. Van Gulik justement dans La vie sexuelle dans la Chine ancienne (récemment réédité par Gallimard) voyait dans le Japon une sorte de conservatoire de ce qu’une pudibonderie chinoise post-médiévale sous influence étrangère avait fini par éradiquer sur son propre sol (un peu, serait-on tenté d’ajouter, comme le Sri Lanka fut le conservatoire du bouddhisme quand il disparut de sa terre natale indienne, ou l’Irlande conserva le catholicisme romain quand l’Europe de l’Ouest devint arienne… toujours une affaire d’îles…). On aimerait évaluer où se situe l’héritage, et où cela diverge.

 

Les images et le propos d’Agnès Giard ont une fonction apéritive pour ce genre de recherche. Mais ils séduisent aussi pour eux-mêmes. L’évocation des mythes nippons est parsemée de chefs d’œuvres artistiques des deux derniers siècles. A voir et revoir, lire et relire. Des sources d’étonnement se découvrent à chaque page.

 

 

Christophe Colera

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Yoga et Islam

3 Février 2009 , Rédigé par CC Publié dans #Shivaïsme yoga tantrisme

Dans le journal Le Monde aujourd'hui, un article qui signale que le yoga après avoir été banni d'Indonésie et de Malaisie par de hauts responsables religieux, vient d'être autorisé en Inde, le deuxième plus grand pays musulman du monde, par l'école coranique du Darul Uloom Deobandest. L'article précise que le yoga est "enseigné dans les chapelles luthériennes du Minnesota, où une association de professeurs de "yoga chrétien" a même été créée" et qu'il est aussi "très populaire en Iran, un pays pour le moins rigoriste en matière religieuse, où il a même droit à un magazine spécialisé sur le sujet." Maulana Ahmad Khazir Shah, vice recteur de cette école coranique, reconnaît toutefois dans l'Hindoustan Times que les musulmans ont tendance à devenir nerveux quand les professeurs de yoga enseignent que le gourou est un dieu vivant.

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