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Articles avec #spiritualites de l'amour tag

Les Mille et Une Nuits : une ode à l'Islam

7 Juin 2020 , Rédigé par CC Publié dans #Pythagore-Isis, #Christianisme, #Notes de lecture, #Spiritualités de l'amour

Je lisais hier un passage des Mille et Une Nuits, livre dans lequel je ne m'étais pas replongé depuis plus de vingt ans. J'étais sur ce passage où un prince musulman est prisonnier de mages dans une ville païenne et se fait torturer tandis que son frère, parti à sa recherche, se fait séduire par une femme dans la rue.

Cela vous étonnera mais je trouve que ce récit est le plus grand éloge qui puisse être fait de l'Islam. Les protagonistes n'y sont pourtant pas vertueux : ils suivent leurs passions, et boivent même de l'alcool. Mais ils invoquent sans cesse la grandeur de Dieu et s'en remettent à elle. D'une mésaventure à l'autre (toutes étant plus rocambolesques les unes que les autres) jamais ils ne cessent de mentionner la toute puissance du Dieu unique et se confient à elle.

Vous allez trouver que j'ai des idées fixes. Mais je comparais cela au conte païen L'Ane d'Or d'Apulée. Dans ce récit romain le héros aussi endure les pires mésaventures entre les mains d'une "mage" (d'une sorcière) qui l'a transformé en équidé. Mais lui n'a pas de Dieu unique pour le soutenir. Il ne trouve Isis qu'à la fin, et, du coup, subit les outrages sans grandeur.

Le prince musulman, lui, a trouvé son Isis plus forte que la Fortune en la forme du Dieu d'Abraham, et son frère aussi. Et cela favorise toutes leurs audaces. Le frère cède aux charmes d'une fille dans la rue, et pour elle rentre par effraction dans la première maison qui se présente. Certes il s'inquiète, mais la toute puissance de Dieu fonctionne comme une garantie de dernier ressort. L'éthique n'est pas absente, mais elle est secondaire. Et l'homme finira même par couper la tête d'une belle un peu trop impulsive, mais peu importe puisque tout, en dernière analyse, est garanti par Dieu.

C'est un positionnement étonnant par rapport au pouvoir de Fortuna. Le Musulman, à la différence du païen, se sait quelque part au dessus d'elle, même dans ses pires souffrances, par son abandon même à Dieu. Un Chrétien; lui, se serait situé très différemment. Se sachant lui aussi au dessus de la Fortune par le sacrifice de Dieu fait homme, il aurait néanmoins senti qu'il se devait de participer à ce sacrifice dans une surenchère de charité envers tous les êtres situés sur sa route - ce qui bien sûr interdit non seulement de couper la tête d'une femme, mais même de regarder sa beauté. Mission impossible si l'Esprit saint n'est pas de la partie - ou sinon on est dans la pure censure légaliste, la pharisaïsme.

Pas de risque d'hypocrisie chez le héros musulman médiéval pour qui l'abandon total à une Miséricorde, une Puissance, et une Sagesse lointaines qui ne se sont jamais incarnées fait, en soi, par lui-même, office de vertu. Quelque chose qui n'est pas sans évoquer, à certains égards, le quiétisme, dont j'ai souvent posé la problématique sur ce blog. Cela a pour avantage de laisser plus facilement couler le flot de la Fortune et de la Vie dont le sens est confié au jugement de Dieu. Le temps ainsi ne s'arrête pas. Il n'y a pas d'arrêt sur image, pas de fixation morale, ça coule avec fluidité. Et on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve.

Au lendemain de la super-lune éclipsée en sagittaire les astrologues sur Internet recommandent de se garder d'agir et de simplement observer sans trop s'en tenir aux principes du passé. "De tes yeux seulement du regarderas" (Psaume 91). Les lecteurs des Mille et Une Nuits ont pour ce faire une longueur d'avance.

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Occupations du moment

30 Mai 2020 , Rédigé par CC Publié dans #Otium cum dignitate, #Médiums, #Spiritualités de l'amour, #Christianisme

Je regarde en ce moment des vidéos du médium Reynald Roussel et de l'hindouïste Sadhguru, qui eut la même expérience que Jiddu Krishnamurti, le gourou jadis poussé par la théosophe Annie Besant.

Quant à Reynald Roussel, que j'ai cité dans mon livre sur les médiums, et dont j'ai aussi évoqué en 2019 le témoignage concernant Mademoiselle Bouvier et le Padre Pio, je vous recommande sa discussion avec feu la journaliste Sylvie Simon en 2006 ici à propos de la mystique Marthe Robin. On retombe sur cette très grande "ouverture doctrinale" des mystiques catholiques (j'en avais dit un mot à propos des phrases aimables de Marthe Robin sur Simone de Beauvoir), qui me fait penser aussi aux rapports très étranges de Thérèse Neumann avec le gourou Yogananda. Evidemment dans cette logique là, on glisse vite vers la religion primordiale universelle que recherchait René Guénon, religion devant laquelle les textes sacrés pour ainsi dire s'effacent. Ce n'est pas seulement un danger pour les Eglises institutionnelles. Cela pose la question de la "boussole" que tout un chacun doit suivre, sans perdre le Nord, car tout le monde n'est pas "choisi" pour vivre une vie mystique.

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Le verbatim de l'interview réalisée par Christian Urvoi sur ArkTV "Millechemins" (production Ark Alliance Morgana 2006) - passages importants :

Sylvie Simon (à propos de sa rencontre avec Marthe Robin en 1980 - elle dit que Marthe Robin avait 79 ans, mais celle-ci est morte avant son 79e anniversaire, et l'on voit dans l'interview que Sylvie Simon calcule depuis 1980) : 7'30 "Quand je suis entrée dans la chambre, j'ai senti que mes jambes se sont mises à trembler, mon coeur s'est mis à battre très fort et j'ai senti que je passais comme dans une autre dimension (...)". Sylvie Simon évoque la réponse de la mystique à la question sur sa mission pour l'information de l'humanité (une réponse prémonitoire très positive, mais aussi très claire sur les embûches qu'elle rencontrera), puis elle lui fait prier la Vierge Marie. 9'16 "Je suis repartie dans un état d'euphorie totale (...) Après que mon ami l'a vue aussi, nous sommes parties toutes les deux après (...) on a décidé de marcher dans la nature plutôt que de prendre le car tellement on sautait de joie. Et à partir de ce moment là j'ai vu les auras de tout le monde. Ce qui est très curieux et ça a duré à peu près six mois. Elle a dû élever mes vibrations. Après je suis retombée dans la matière comme tout le monde. Et le soir même, j'étais avec ce garçon et avec un autre ami qui avait perdu la vue, et nous sommes partis tous les trois nous promener. Il pleuvait, nous sommes sortis dans la nature. Tout d'un coup il s'est mis à pleuvoir très fort. Nous nous sommes retournés pour rentrer et il y avait au milieu ce garçon qui était aveugle et mon ai de l'autre côté, on le tenait chacun par un bras pour qu'il ne trébuche pas. On était vraiment dans la campagne et on ne voyait rien. Et tout d'un coup on a vu comme une sorte d'objet bizarre devant nous qui ressemblait à une espèce de gyrophare de voiture et je ne pourrai jamais dire s'il était à 50 mètre et s'il était de la taille d'une maison ou s'il était de l'autre côté de la vallée parce qu'on était devant une vallée qui descendait et il y avait la côte de l'autre côté et qu'il était gigantesque. On n'a pas su. Et à ce moment là, on s'est dit qu'est ce que c'est, est ce que c'est un OVNI, on en parlait à l'époque. On est revenus très vite et j'ai dit à l'autre garçon, Philippe, courez vite là bas à la fondation (on n'était pas très loin encore) pour essayer de trouver des témoins. Nous on ne le quittait pas des yeux et mon coeur battait fort, mon ami aveugle à côté le sentait. Au moment où Philippe est sorti avec trois jeunes novices, l'objet s'est éteint. Alors on a attendu deux trois minutes et on est partis. Au moment où nous entrions dans la maison, l'objet s'est allumé à à peu près 45 degrés. Et tout le monde l'a regardé, moi je n'ai rien dit. Philippe non plus. Et une des jeunes novices a dit "ah c'est un OVNI". Je lui ai dit "ce n'est pas moi qui vous ai dit le mot". Et puis ça s'est éteint après, et j'ai appris par une novice qui était restée à la fenêtre en haut qu'au moment où ça s'est éteint - on ne pouvait pas le voir parce qu'il y avait une verrière qui nous abritait de la pluie et qui nous empêchait de voir au dessus - ça a fait comme un feu d'artifice au dessus au point de vue lumière. Et donc on a parlé de ça toute la soirée. (...) J'ai fait la vaisselle pour la communauté, et je me suis trouvée aidée par une jeune novice. Et je lui ai dit 'quand même c'est extraordinaire ce qu'on a vu hier'. Et elle m'a dit 'on n'a rien vu hier il n'y avait rien'. J'ai dit 'mais on en a parlé jusqu'à 3 h du matin'. 'Non non c'est une vue de notre esprit' a-t-elle dit.  Je me suis dit 'bon ben les prêtres sont passés par là' et le fameux Philippe m'a dit 'c'est bizarre j'étais à côté d'une novice qui m'a dit la même chose' et les trois ont refusé de reparler de tout ça. Mais le lendemain trois de nos amis ont été reçus (par Marthe Robin), y compris ce garçon qui était aveugle... et une de mes amies qui a été reçue le lendemain lui a dit 'Marthe est-ce que vous croyez aux OVNIs ?' Et elle lui a répondu 'oui, je sais qu'il y en avait un sur la fondation hier, et deux de vos amis l'ont vu', donc elle était parfaitement au courant.(...) Et depuis j'ai appris par des amis qui sont spécialistes de la question, qui sont des médecins que beaucoup de rencontres avec des saints sont mêlées à des phénomènes d'OVNIs. Moi j'ai des amis qui ont vu Padre Pio et qui après ont vu des objets volants non identifiés."

A la 18ème minute Reynald Roussel raconte comment il fut guéri d'un mal de dos. La mystique lui a dit "En contrepartie vous aiderez beaucoup de gens par la suite. Ce ne sera pas facile, ce sera dur, mais vous aiderez." Elle lui a ensuite demandé de revenir l'année suivante. "J'étais dans une chambre qui n'était pas de ce monde, qui était pleine d'amour. Il y avait une odeur merveilleuse". "Je suis ressorti c'était en plein mois d'août, il faisait 39 dehors. J'ai traversé la cuisine j'étais gelé. Je suis arrivé dehors je ne savais pas où j'étais". Depuis, je prie, je m'adresse à Marthe, je lui parle, et j'ai la foi.

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Echange avec une responsable nationale du cercle Bruno Gröning

24 Mars 2020 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Christianisme, #Spiritualités de l'amour

A l'heure où le documentaire mis en ligne en janvier 2019 par le cercle Bruno Gröning remportait un certain succès sur You Tube, j'ai cherché à en savoir plus sur ce mouvement qui, d'un point de vue biblique, présente plutôt des traits antéchristiques (comme tous les mouvements charismatiques et tout ce qui relève de la guérison surnaturelle). J'ai donc téléphoné  à une de ses responsables. Je l'ai appelée au moment où elle préparait une mayonnaise pour sa petite famille, je l'ai rappelée juste après.

Elle m'a expliqué un peu comment fonctionnaient les cercles. Ils se réunissent toutes les trois semaines, m'a-t-elle dit, pour recharger les énergies. Les réunions commencent en général par la lecture d'un poème. D'une manière générale les adeptes du groupe captent les énergies deux fois par jour à 9 h et 21 h. Ces cercles ont été relancés en 1979 par  Grete Haüsler, 20 ans après la mort de leur prophète Bruno Gröning (BG).

Aujourd'hui les adeptes portent des photos de BG sur eux. Il s'agit donc bien d'un culte de la personnalité. On ne recherche pas Dieu mais les énergies que véhicule le prophète mort. Mon interlocutrice a elle-même eu un jour un hématome guéri qui avait été provoqué par des outils de jardin de son mari qui lui étaient arrivés dessus dans sa remise . En passant la photo, ça a disparu. Elle a aussi guéri comme ça une brûlure profonde de 5 cm à son doigt.

Le cercle dans certains congrès fait passer des boules d'aluminium qui ont été chargées par BG. La responsable que j'ai eue au téléphone dit avoir eu une décharge de courant de guérison en la touchant. Elle a aussi guéri sa fille de 16 ans avec une inspiration de BG. Sa fille après une péritonite aiguë avait 800 000 plaquettes par mm3 au lieu de 400 000. Elle a senti qu'elle devait lui demander de mettre d'un côté une structure à 80 plaquettes de Kapla, de l'autre une structure à 40, puis lui suggérer d'enlever 40 plaquettes à la structure de 80. Quand sa fille l'a fait, elle lui a dit "maman je crois que je suis guérie" et effectivement les plaquettes sont revenues à 400 000.

L'inscription au cercle est gratuite. Tout fonctionne avec des dons.

BG de son vivant aurait recommandé de lire "La vie des maîtres" de Spalding et les textes de Yogananda. Mon interlocutrice a connu le cercle par une amie qui était versée dans les médecines naturelles alternatives. C'était en mars 2007. Elle était personnellement déçue par les messes catholiques de sa jeunesse et en recherche  spirituelle. Elle faisait du Chi Qong (Qi Gong). Elle est entrée dans le cercle par recherche spirituelle mais pas pour guérir d'une pathologie. Le Chi Qong n'est pas intégré aux pratiques du cercle, mais BG a dit de faire attention à son corps. Et mon interlocutrice a remarqué que le fils de Grete Haüsler, Dieter, dans la revue du cercle a cité un thème du Qi Gong : "laissez vos pensées passer comme des nuages". Elle pense qu'il faut souvent nettoyer ses pensées (par exemple avec des chants de son cercle), mettre de l'ordre, notamment en ce moment en ces temps de coronavirus où la peur arrive facilement (elle a donc facilement peur, même si elle essaie de positiver en se réjouissant du soleil dans son jardin). On perçoit un arrière-plan syncrétique très "new age" dans toutes ces références.

Mon interlocutrice se réjouit du succès du documentaire sur You Tube. Elle affirme qu'il y a 3 semaines elle a  prêté un DVD sur Bruno Gröning à une amie : peu après elle dit que la douleur dans le dos qu'elle avait ressentie à cause d'une poignée de porte reçue violemment avait disparu. Elle ne doute donc pas que "les énergies" et l'âme du prophète qui inspire son cercle agit même à travers le documentaire...

Voilà une pièce de plus à verser au dossier des recherches sur ce groupe spirituel.

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L'erreur tantrique

19 Octobre 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Shivaïsme yoga tantrisme, #Spiritualités de l'amour, #Anthropologie du corps, #Christianisme, #Philosophie

J'écoutais tantôt sur mon téléphone portable, une émission très "grand public" du 6 septembre 2016 animée par la présentatrice Flavie Flamant (ici) sur le tantrisme. Cette présentation en faisait un "remède" pour grand malade (au sens où Nietzsche disait qu'un nihiliste prend toujours le remède entre guillemets qui va aggraver son état de santé). Cela semblait être destina aux gens inquiets (au sens où 90 % de nos contemporains le sont), intoxiqués par notre monde, incapables de vivre au jour le jour, aux mâles qui ne perçoivent le sexe qu'à travers le porno, aux femmes qui manquent de confiance en elles, aux gens qui ne sont pas ouverts à eux-mêmes et aux autres, aux âmes sans Dieu, desséchées.
 
Encore une fois cela fait beaucoup de monde, et cependant on se dit : certes ces gens peuvent gagner quelque chose sur le plan psychologique à expérimenter ce genre de pratique, mais combien ils risquent d'y perdre spirituellement aussi s'ils y voient l'alpha et l'omega de leur vie comme cette dame qui téléphonait pour dire que le tantra avait sauvé son couple. On se dit qu'il serait mieux pour tous ces gens, à la base, de ne pas se laisser intoxiquer, c'est à dire de laisser leurs téléphones portables, laisser de côté le bruit et les modes du monde, oublier leur Moi, leurs peurs, s'en remettre complètement avec confiance à Dieu. Ils n'auraient pas ensuite besoin de ce remède un peu... biaisé...
 
Car par delà cette présentation grand public, il y a aussi la version "savante" (par exemple ici la conférence de Véronique Kohn) qui est sans doute plus proche de l'essence profonde de cette pratique, et qui en dit encore plus les dangers. Dans cette version savante, le tantra, comme le yoga, a moins à voir avec l'acceptation de soi même et du corps de l'autre que la dissolution de l'âme dans l'Unité du monde. C'est l'opposé de ce que le christianisme a construit pour l'Occident depuis 2000 ans (mais il est vrai que nous sommes si conditionnés maintenant à haïr l'Occident et ce qu'ont fait nos aïeux...) c'est surtout l'opposé du message du Christ sur Terre, tel que la Bible l'a consigné, et qui n'est point de dissoudre l'âme dans l'Univers, mais de la restaurer dans sa pureté pour la préparer pour le Royaume qui vient, lequel n'aura pas de fin : la passer par le feu, lui enseigner l'obéissance et la confiance, mais pas la fondre dans un Tout indifférencié, dans une nuit où toutes les vaches sont grises, qu'on appelle à tort Lumière, Eveil, Illumination, et qui n'est qu'un autre nom pour le Chute.
 
On sent bien que pour enseigner à l'âme à prendre "joug" de son Créateur fait homme et mort pour elle, afin de labourer (humblement mais dans la joie) avec lui chaque arpent de terre que sa journée lui donnera, il faut que cette âme puisse être plus à l'aise avec son propre corps et le corps des autres, que ce que certaines théologies du passé, fondées sur la peur, lui ont enseigné. Mais, pour ma part, je serais prêt à parier qu'une voie chrétienne de la réconciliation avec les corps est possible. Une voie qui ne soit pas tantrique. Un ancien jésuite qui vit en Australie, Jean-Robert Dupuche, a récemment défendu un tantra catholique (voir ici). Je ne suis pas certain que la notion même de tantra mérite d'être conservée. On en reparlera.
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Une dame dont le propos m'intrigue

17 Mars 2019 , Rédigé par CC Publié dans #Anthropologie du corps, #Alchimie, #Pythagore-Isis, #Shivaïsme yoga tantrisme, #Spiritualités de l'amour, #Christianisme

Cette dame, Arouna Lipschitz, dit dans cette vidéo ici dit que la kabbale explique que "les anges se nourrissent des parfums des amants pendant l'acte sexuel si l'acte sexuel est à un certain taux vibratoire". Et dans la vidéo suivante, elle évoque ses sources d'inspiration. Pour le reste j'avais bien aimé sur le Net sa remarque sur le fait que les gens qui se réalisent à travers la méditation ont du mal ensuite à garder la même pleine plénitude dans la relation à autrui et de s'ouvrir au discours d'autrui. Comme c'est le genre de femme à entendre par ouverture à l'altérité l'ouverture à l'altérité sexuelle, je lui ai demandé par mail ce qu'elle pensait de l'avortement. Elle n'a jamais répondu. Et pour cause : voilà une altérité, celle de l'embryon, dont on n'hésite pas à se débarrasser, qu'on flingue littéralement, pour garder sa petite "plénitude", sa "paix intérieure" à deux balles... Preuve de l'échec de ces pensées "orientales" énergétiques complètement égocentré, et même de leur côté criminél car elles rendent complices d'abominations.

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L'Aphrodite ouranienne nue et l'Aphrodite Pandemos habillée

30 Septembre 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées, #Anthropologie du corps, #Nudité-Pudeur en Europe, #Philosophie, #Spiritualités de l'amour

Dans un commentaire sous mon billet "Le néo-platonisme est-il chrétien ?", le lecteur Hyarion me demandait de préciser ma remarque sur l'Aphrodite ouranienne nue et l'Aphrodite Pandemos habillée qui selon lui pourraient être toutes deux indifféremment nues.

Dans la limite de mon faible temps de disponibilité ce matin, je vais donc détailler ce point tout en précisant que je ne suis pas érudit en matière d'art antique ou d'art de la Renaissance. J'ai seulement croisé la problématique de la nudité dans les arts visuels (dans mon livre "La nudité pratiques et significations") à travers les réflexions profondes de François Jullien dans son dialogue original (mais controversé) avec l'art chinois et à travers la problématique pythagoro-platonicienne de la mathématisation du beau, plus deux ou trois lectures comparatives sur la nudité des dieux dans des cultures périphériques au monde greco-latin, et une réflexion sur Andromède que j'ai postée sur ce blog, bref, assez pour me donner deux ou trois intuitions, mais insuffisamment pour avoir un recul véritable par rapport à ce que je vais exposer ici (sauf le recul de mon expérience auprès des médiums relatée dans mon dernier livre paru chez L'Harmattan et qui est lié à la problématique de la nudité).

Le savoir que j'expose ici, je le tire d'Edgar Wind, "Mystères païens de la Renaissance" chapitre VIII, un livre anglais de 1958 qui s'inscrit dans la même veine d'intelligence que le "Les Grecs et l'irrationnel" d'ER Dodds quoiqu'il porte sur une période différente.

Voici donc ce que nous apprend Edgar Wind et qui mérite sans doute d'être médité.

Je vais tenter de l'exposer en des termes compréhensibles par tout le monde, quoique le sujet soit censé en réalité être très complexe et source d'un savoir hermétique, occulte, dont un esprit de notre époque ne peut nécessairement entrevoir que la face émergée.

A la base donc, il y a deux Vénus, ou deux Aphrodites. La Vénus du peuple ou de tout le monde (Venere vulgare) ou Aphrodite Pandemos, qui est la fille du roi des dieux Jupiter/Zeus et la Venus céleste (Venere celeste) ou Aphrodite Ourania, fille du dieu du ciel Ouranos. L'une est née de l'accouplement de Zeus avec Dioné la déesse grecque de la beauté, l'autre de la castration d'Ouranos dont le sperme forme l'écume de la mer d'où sort Venus (Wind p. 153).

L'opposition entre les deux nait des spéculations orphiques (ce mouvement poétique et religieux venu de Thrace et peut-être du chamanisme qui irrigua la culture grecque à partir du VIe s av JC), sachant que la castration d'Ouranos est une des figures du démembrement de Dionysos (ou d'Osiris), c'est-à-dire le démantèlement de la pureté du divin dans la matière.

Les platoniciens de la Renaissance florentine Politien, Marsile Ficin et Pic de la Mirandole méditèrent sur cette opposition entre les deux Vénus. Et cela aboutit aux deux tableaux de Botticelli, disciple de Ficin, Le Printemps et la Naissance de Vénus, qui provenaient de la même villa, celle de Lorenzo di Pierfrancesco de' Medici (p. 146) et se comprenaient donc par un effet de miroir. Dans "Le Printemps" ci-dessus est représentée au centre la Venus vulgaire, habillée, et dans "La Naissance de Vénus" (ici à droite), c'est la Vénus céleste.

Pourquoi la Vénus de tout le monde, qui "dans un bocage qu'illuminent des fruits d'or, préside avec douceurs aux rites de la Primavera" (p. 153) est-elle vêtue alors que la Venus céleste est nue ? Parce que "dans l'échelle platonicienne des choses, il s'agit d'une descente, d'une vulgarisation ; car la richesse de couleurs et la diversité de formes qui ravissent l'oeil lorsqu'il perçoit la beauté ne sont qu'un voile derrière lequel se cache la splendeur de la beauté céleste pure".

Plus on est dans le dépouillement de la nudité, et plus on est dans le divin. C'est pourquoi dès l'Antiquité par exemple, en ce qui concerne les trois grâces qui sont une émanation de Vénus, on finit par les parer de voiles transparents, puis, dès l'époque romaine, à les représenter nues, car on préférait toujours l'absence de vêtements pour illustrer la pureté divine (ce qu'on avait déjà vu avec les spéculations de François Jullien sur le sujet).

J'ajouterai que, selon Wind, et contrairement à ce qu'a voulu nous faire croire un documentaire diffusé sur Arte il y a quelques années (méfiez vous des simplifications outrancières de la télé), ce mystère n'est pas incompatible avec le christianisme intégriste de Savonarole qui avait été disciple de Ficin, mais je referme là la parenthèse.

Wind insiste sur le fait que cela ne signifie pas que la Vénus vulgaire "est purement sensuelle et n'a point part à la gloire céleste" puisque chez Platon, rappelle Pic, la beauté terrestre a à la fois un versant bestial et un versant humain. L'instinct bestial veut nous faire jouir érotiquement de la beauté terrestre mais l'amant humain "reconnaîtra que la Vénus qui paraît habillée d'un vêtement est une image de la Vénus céleste" (comme la souligné Plotin en appelant Vénus l'âme plongée dans la matière).

On peut aussi remarquer que, dans le système de Pic de la Mirandole disciple (infidèle) de Ficin, la Vénus céleste quant à elle, est d'autant plus divine qu'elle médiatise en elle-même deux opposés (le sang de la castration et l'écume de la mer), comme les grâces dans sa dialectique presque pré-hegelienne (mais Hegel et Pic ont puisé aux mêmes sources platoniciennes), conformément à l'idéal de réunion dans deux opposés dans un moyen terme tiers qu'incarnent les trois grâces.

Mais avec le système ternaire subtil de Pic, l'amour terrestre est aussi ternaire puisqu'il a deux composantes, céleste et animale, avec une troisième humaine qui en assure le moyen terme, de sorte qu'on pourra même parler d'un amour "céleste humain", qui apparente l'Aphrodite terrestre à son Idée céleste.

Botticelli (1445-1510) n'est pas le seul à avoir pris le parti de vêtir l'Aphrodite Pandemos en dénudant la l'Aphrodite Ourania.

Silvestro Calandra (1450-1503) à Mantoue mentionne "deux Vénus, l'une drapée, l'autre nue" dans une lettre où il décrit une toile de Mantegna achevée par Costa, La Légende du Dieu Comus, qui se trouve maintenant au Louvre. Dans une note de bas de page qui renvoie à un autre de ses livres (Bellini's Feast of the Gods p. 47), Wind fait remarquer que "dans cette œuvre, la caractérisation des deux Vénus ne laisse aucun doute sur le fait que, quoique inférieure à la nue, la Vénus habillée est aussi la plus humble des deux", ce qui dans mon esprit renvoie au livre dirigé par Masquelier que je cite dans "La nudité, pratiques et significations", qui lie habillement et modestie (en anglais, modesty c'est aussi la pudeur). Sous des cieux chrétiens cela rendrait aussi la Vénus "inférieure" au moins visuellement plus vertueuse... bref, on peut nuancer et complexifier à loisir.

Le parti pris de ce courant néo-platonicien de dénuder la seule Aphrodite céleste (celle qui est la moins matérielle) est un cas isolé de l'histoire de l'art, mais il me semble rendre le plus justice à l'essence du platonisme, voire, dans la logique de François Jullien, à l'essence de la pensée grecque, même si c'est ce qui peut sembler le plus contre-intuitif à notre époque.

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Dernier message de Medjugorje

17 Septembre 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Spiritualités de l'amour

Un message (parmi les communications mensuelles) le 2 septembre qui appelle à valoriser la souffrance pour la rédemption. Dans son commentaire la soeur Emmanuel Maillard évoque les cris hystériques en arrière plan qui font penser à de la possession et qu'on entend effectivement dans la première vidéo. Je préfère ne pas commenter, pour le moment, tout ceci. J'étais à Medjugorje l'an dernier. Je commence à écrire un peu sur les apparitions mariales depuis 1800, je ne sais pas encore si j'en ferai un livre. J'ai quelques idées sur diverses choses, y compris sur Medjugorje, mais je ne pense pas être à même de m'exprimer de façon vraiment sage et pertinente sur ces sujets graves pour l'instant.

PS : actualisation 2019 : en 2019 j'ai publiquement dénoncé l'imposture de Mejugorje

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Nicolas Maduro et Saï Baba

17 Août 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Spiritualités de l'amour, #Shivaïsme yoga tantrisme, #Histoire des idées

En 2005 Nicolas Maduro a rendu visite avec son épouse à Sri Sathya Saï Baba (ce quiva peut-être avec son goût pour Led Zeppelin fan d'Aleister Crowley). A l'époque le ministre de l'éducation nationale vénézuélien était présenté comme disciple de Saï Baba.

Arlette Meyer, future traductrice en espagnol de Sai Baba, Man of Miracles et Mrs. Elizabeth Palmer rencontrèrent Saï Baba en décembre 1972 en Inde et la première ressentit une énergie qui la fit fondre en larmes quand le gourou déclara être celui dont Jésus avait annoncé le retour (il se disait aussi l'avatar de la triade hindoue). Le 22 août 1974 avec quelques personnes elle fonde à Caracas le premier centre Saï à Caracas. Puis ce courant religieux n'a cessé de se développer. Il revendique 200 000 disciples au Vénézuéla. Chavez aurait rendu visite au gourou trois fois.

Ce courant pratique la magie sexuelle, en oignant testicules et pubis avec de l'huile et en pratiquant des "caresses sacrées" (comme l'a reconnu Monica Socolowicz responsable baïste d'Argentine, ce qui a été confirmé par d'autres adeptes, un dossier existe ici sur ce sujet). Le gourou décédé en 2011 à l'âge de 85 ans avait aussi accusé d'abus sexuels mais le premier ministre indien et l'ex vice président américain Al Gore entre autres célébrités avaient condamné ces dénonciations. A sa mort le parlement vénézuélien a décrété un deuil national.

En 2006, Ahmedabad Newsline (journal du Gujarat) racontait un fait divers : un joailler et son neveu avaient plusieurs fois violé pendant trois ans la fille d'un opérateur mécanique à son domicile en faisant croire qu'ils libéraient ainsi la famille d'une malédiction. Le neveu se disait possédé par l'esprit de Sai Baba...

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