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Articles avec #spiritualites de l'amour tag

Les décorporations de Béatrice Konrad

14 Avril 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Spiritualités de l'amour, #Massages

Thérapeute psycho-corporel et énergétique, disciple du praticien du shiatsu Michel Odoul, Béatrice Konrad  fait de la massothérapie à Genève. Elle raconte sur YouTube sa décorporation à 21 ans, d'autres décorporations plus récentes, et un signe reçu dans un centre commercial quand son père était mourant (cf ci-dessous). Elle en parle dans des termes très "New Age" (le "bas astral", "partir vers la lumière" etc).

Des personnes dans les commentaires disent avoir vécu des décorporations similaires. Une d'entre elles ajoutait le 10 avril dernier : "J’ai fait des sorties du corps assez souvent. Je n’ai pas de contrôle sur « quand » où la façon dont ça arrive mais j’ai remarqué que, si jamais je récite un chapelet, c’est 100% sûr que ça arrive. Du coup, j’ai arrêté car j’ai peur de ne pas être capable de revenir dans mon corps. J’ai aussi vu Jésus à la fin d’un tunnel. J’arrive à pénétrer les murs (mais je suis claustrophobe, donc je suis restée coincée plusieurs fois) et à voler sur la planète n’importe où mais pas au delà des 3,000 mt de hauteur car j’ai peur de ne pas arriver à gérer. J’ai aussi vu dans le futur. Par exemple les événements du 09/11 je les avais déjà vus en rêve/songe un mois avant qu’ils se produisent. Voilà. Je trouve que c’est vraiment dur, de mener une vie normale sur terre quand on arrive à mettre « le nez » de l’autre côté. Je n’arrive pas à comprendre qu’est-ce que je dois faire sur terre. Ma mission".

Tout le monde ne vit pas bien les décorporations. Dans les commentaires quelqu'un ajoute : "J'ai aussi vécu une sortie de corps.. avec ces ténèbres.. c'était il y a 26 ans et depuis je n'ai cessé de lire.. chercher.. questionner.. par contre ma vie a été plutôt horrible depuis cette sortie.. je suis passé très très près du suicide.. "

Un amateur d'égyptologie, Yoann Ledeuil, constate : "Pour ma part j'ai fait pas mal de sorties astrales non contrôlées. Mais ça ne m'a rien apporté."

Un sceptique finement observe : "Le mot de la fin: "je suis thérapeute".... je ne sais pas pourquoi je m'y attendais.....  Je préfère écouter des témoignages où il n'y a rien a "vendre"/promouvoir derrière, sinon ça sonne faux." Une autre dans la même veine : "La dame dit bien qu elle était dépressive voilà l'explication. Elle est toujours agitée d ailleurs."

Personnellement je reconnais qu'il est un peu gênant effectivement que la personne soit thérapeute.  On peut la soupçonner d'inventer son histoire au moins partiellement pour promouvoir son entreprise  ; partiellement seulement, car il est très probable que ce soit en effet à cause de ses décorporations qu'elle ait eu envie de devenir thérapeute - on peut même se demander, d'un point de vue chrétien rigoriste, si les "guides" (dont elle ne parle pas, mais beaucoup de "thérapeutes" en ont), ne l'ont pas justement fait se décorporer pour l'entraîner sur la voie des soins New Age, et entraîner des "clients" sur la même voie de garage spirituelle (dans les commentaires des gens disent carrément qu'ils voudraient qu'il leur arrive la même chose).

Le côté auto-promotionnel m'a aussi fait penser au cas que je cite dans mon livre sur le complotisme protestant des "médiums" français Daniel Meurois et Anne Givaudan qui racontaient leur incursion, à la faveur d’une « décorporation », dans le monde souterrain de l’Agartha qu’ils décrivent avec un luxe de précision comme l’articulation de sept mondes. Selon eux, Jésus-Christ y pénétra "en un éclair" à l’issue de son supplice, et "c’est là que son travail de régénération éthérique de la planète prit une forme définitive' (je reviendrai peut-être un jour sur les diverses thèses concernant les voyages de Jésus en Inde, au Tibet etc où pourrait se trouver une porte du légendaire Agartha). Dans ce cas l'argument de la décorporation prend des dimensions très spectaculaires qui le rend suspect d'être produit uniquement pour faire "avaler" une thèse digne des plus grandes épopées romanesques.

Mme Conrad est plus prudente (ou feint la prudence ?) quand elle répète souvent qu'elle ne sait pas vraiment ce qui se passait. Du coup tout cela sonne plus authentique. Mais ce n'est pas parce que c'est authentique (ou vécu comme authentique) que ce n'est pas à prendre avec beaucoup de pincettes. Le monde spirituel peut nous faire vivre des tonnes de choses très étranges (et je suis bien placé pour en parler) sans qu'elles soient forcément orientées pour le meilleur - le témoignage des commentateurs que leurs "décorporations" ont laissée "en panne de sens", et même avec des idées suicidaires, en sont la preuve - quand elles ne sont pas carrément destinées à servir des entreprises à grande échelle visant à perdre des milliers de gens dans les erreurs du New Age (comme au XIXe siècle on les perdait dans "l'erreur spirite" comme le disait Guénon...).

Je n'ai aucun avis définitif sur tout cela, mais je recommande simplement la prudence, le discernement. Il ne faut pas foncer tête baissée dans le spectaculaire, simplement du seul fait qu'il se pare de bons sentiments dégoulinants.

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Sur la notion de passeurs d'âmes dans le langage des "thérapeutes"

27 Février 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Alchimie, #Anthropologie du corps, #Spiritualités de l'amour, #Pythagore-Isis

J'ai raconté dans mon livre "Les Médiums" la première canalisation qui fut faite pour moi le 1er décembre 2014 au nom d'une entité qui se faisait appeler Isis et qui disait :

« Nous te connaissons. Nous savons que tu as été guérisseur, homme médecine, car tu as été égyptien. Tu as suivi les âmes. Tu as su aider les âmes également. Tu as mis ta médecine au service du peuple. Tu as le droit maintenant, dans ce siècle, de rééditer cette expérience merveilleuse qu’est la médecine. Elle peut-être apportée, à travers le monde végétal, animal et minéral. En tant que médecin égyptien, tu as su pratiquer des médecines dites ésotériques, ce qui t’a valu la foudre du roi. Maintenant ton âme est prête à accueillir cet enseignement qui est cristallisé dans ton âme et ton ADN. Continue tes recherches dans ce domaine pour que tu puisses communiquer avec ton âme. Lâche prise sur le quotidien – aide toi de la méditation. Cristallise ce qui se trouve au niveau de ton plexus solaire. Tu as cette capacité d’appeler les défunts, d’être en communication avec eux. Tu es ce qu’on appelle un passeur d’âmes. Cette capacité aide les âmes à passer sur leur plan originel quand *est déplacé son terme* mais aussi à ce que tu puisses être une passerelle entre le monde invisible et le monde visible. Accepte cette capacité qui est omniprésente en toi, d’où ta dualité. »

Après ma conversion catholique en 2015, je n'ai plus attaché trop d'importance à ce "channelling", y voyant plutôt une sorte d'incitation au spiritisme qui ne me paraissait pas du tout saine. Cependant mon travail sociologique sur les médiums me poussait à continuer d'écouter de temps en temps les "praticiens" de la médiumnité qui continuaient à parler le langage du New Age, je me souviens avoir entendu Stéphane Allix de l'INREES (un institut qui boycotte largement mes travaux, mais c'est normal, vu leurs présupposés dogmatiques), dire que beaucoup de gens étaient assez embarrassés par le fait qu'on leur avait dit qu'ils étaient passeurs d'âmes sans savoir quoi en faire.

Au fil du temps depuis huit ans, j'ai appris à faire un peu le "tri" entre le bon et le mauvais rapport aux morts, à travers le témoignage de Saint Augustin ou les phénomènes concernant le Padre Pio notamment. Et, comme une conversion n'empêche pas de continuer à tenter de se connaître soi-même (même si c'est désormais par l'intermédiaire de Dieu et de ses révélations), je me suis interrogé sur les moments de ma vie où j'ai pu aider des gens au seuil de la mort, ou recevoir "quelque chose" de personnes défuntes (ne serait-ce que sous forme de synchronicités), ce qui ne va pas forcément à l'encontre des dogmes sur l'existence de l'Enfer, du Paradis et du Purgatoire (lequel n'est d'ailleurs pas forcément un lieu). Et j'ai aussi pu continuer à examiner (avec si posisble du discernement bien sûr) ce que j'avais ou non comme don dans les mains, dans le plexus solaire etc,, à travers des rencontres qui m'incitaient à le faire (y compris des rencontres dangereuses d'ailleurs car tout cela n'est pas un long fleuve tranquille).

Hier j'écoutais cette interview de cette dame, Valérie, ancienne élève d'école de commerce qui a grandi dans le catholicisme (le catéchisme jusqu'à 18 ans), a travaillé dans la com', l'audit financier et la RH, avant de s'initier aux mondes subtils par la radiesthésie (elle raconte ici comment dans ce cadre elle a découvert à la suite d'un de ses rêves qu'elle avait pu aider un de ses camarades de formation dont le frère était décédé récemment), puis a choisi une voie de "coach thérapeute" en cochant de nombreuses cases de l'ésotérisme et des pratiques à la mode dans le New Age (même si elles ne sont pas exclusivement New Age) : qi qong, yoga Iyengar, kundalini yoga, PNL, géométrie sacrée, sophrologie, chromothérapie, sonologie etc (elle fait aussi référence à l'alchimie, mais je suppose sur un plan seulement métaphorique).

Je trouve intéressante la manière dont elle définit ce que peut être une fonction de "passeur d'âmes" ici bas, indépendamment du rapport aux défunts, dans le sens d'aider les gens à franchir des caps (et je crois que même la guérison physique des personnes est principalement une façon parmi d'autres de leur permettre de franchir des caps, de passer à d'autres phases de leur vie). La manière dont elle esquisse, semble-t-il sur une base empirique, un profil-type du passeur d'âmes comme une personne qui a vocation à fédérer les gens, les mettre en réseau, et quelqu'un qui a beaucoup de dons, mais peut avoir peur de ces dons, ou les utiliser de façon maladroite et avoir tendance à se mettre beaucoup en retrait est aussi instructive. Et il est aussi très bon qu'elle mettre en garde les gens attirés par cela contre la tentation qu'ils peuvent avoir de se sentir "obligés" de devoir sauver, voire même aider les autres, et que cette polarisation sur un mot "vous êtes un passeur d'âmes", n'entrave en fait leur réalisation spirituelle, ce qui diminue leurs aptitudes à agir sur d'autres plans, voire sur tous les plans.

Cependant j'ai le sentiment qu'elle ne tient pas correctement l'équilibre entre le divin et le terrestre. Précisément parce qu'elle pense la problématique à partir d'une vocabulaire issu d'un mélange de théosophie, de bouddhisme etc, qui fait l'impasse sur 2 000 ans de Révélation qui ont forgé l'Europe. Simplement "parce qu'on serait passé à l'Ere du Verseau", elle "zappe" ce que précisément cette Révélation apporte de plus puissant à l'âme que ce bricolage païen antique sur la numérologie, la géométrie sacrée ou que sais-je encore. Bref, l'héritage spirituel est insuffisant. Bien sûr, le travers inverse qui consiste à abdiquer ses dons en se noyant dans la régurgitation des textes sacrés ou la récitation incessantes de prières vides n'est pas non plus recommandable et se révèle totalement stérile. C'est un excès opposé. Mais dans son cas, c'est son enlisement dans les catégories du Nouvel Age qui me paraît problématique.

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L'enseignement gnostique de Manjir Samanta-Laughton sur Marie-Madeleine

23 Février 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Sainte-Baume, #Pythagore-Isis, #Spiritualités de l'amour, #Médiums, #Christianisme

En général les New Agers/New Ageuses complètement évaporés, les artistes jouisseurs qui font semblant de s'intéresser à l'alchimie et autres doux rêveurs ne m'intéressent guère. Ils ne savent qu'étaler les délires de leur égo narcissique et ajouter à la confusion de notre époque. J'aurais classé le Dr Manjir Samanta-Laughton dans la même catégorie si je ne l'avais entendue ici dans une vidéo d'il y a dix ans fournir une critique sérieuse du livre de Lomas et Knight "The Second Messiah".

En l'entendant, je me suis dit qu'au moins elle était capable de faire fonctionner sa raison, son logos, et que donc, à supposer même qu'il y ait 80 % de mensonge dans son propos, je pourrais y trouver quelques vérités vérifiables, ou du moins des thèses dont je pourrais retrouver la "traçabilité historique".

Or, il se trouvait que cette chercheuse s'intéressait à Marie-Madeleine à l'égard de laquelle, comme le savent les lecteurs de mon livre "Les Médiums", j'ai une dette (qui que soit ou quelle que soit la mystérieuse entité qui agisse sous ce nom à la Sainte-Baume).

Parlons donc un peu de cette Manjir Samanta-Laughton, ancienne médecin généraliste, devenue bioénergéticienne.

Elle raconte dans cette vidéo "The Magdalene Prophecies 1" (un titre qu'elle a reçu par canalisation, qui doit aussi devenir celui de son livre) qu'en 2001,  au Nouveau Mexique (Etats-Unis) où elle s'était rendue pour la conférence "Science and Consciousness" d'Alburquerque qui réunissait mystiques et scientifiques, elle a rencontré une certaine Jenna Shulman qui l'invitée chez elle dans les collines de Santa Fé. "Tout d'un coup raconte-t-elle, cette fille juive et la fille hindoue que j'étais nous sommes d'un coup transformées en Marie-Madeleine et la femme qui allaient à la tombe de Jésus". A l'époque Madeleine ne représentait qu'une figure vague pour elle. "Toute la nuit il y eut une énergie qui me traversait, et nous savions toutes les deux de quelle énergie il s'agissait (...) Je devais prendre mon avion à 5 heures, mais à 3 heures nous étions encore éveillées, et toute la nuit je n'ai cessé d'avoir des visions tout le temps. Je voyais la mère de Jésus, très différente des représentations que j'en avais vues jusque là". "Un peu plus tard dans cette année, à la fin de l'automne, comme je rendais visite à une amie, elle eut un appel téléphonique et me laissa seule dans son salon avec une musique de Hildegarde de Bingen. Cette musique me fit partir en transe. Je commençai à avoir des visions Dans une j'étais avec  un groupe de gens et j'étais un jeune garçon avec des cheveux blonds bouclés qui attaquait un soldat romain. Et j'avais l'impression d'avoir déjà vu cela dans un film." Son amie eut la même vision en même temps. "Mon bras gauche est resté tendu en l'air pendant deux minutes,je ne pouvais pas le contrôler, comme si le soldat romain le tenait en l'air, ce qui me fit très mal au bras comme si ça avait duré longtemps". "Je changeai de pièce, mais dansl a cuisine de mon amie, je fus à nouveau transportée, avant la crucifixion, dans une école de mystères, celle de Marie Madeleine".  Manjir Samanta-Laughton  vante alors les pouvoirs de connaissance de cette sainte, et se perçoit comme le jeune garçon qui connaît bien Marie-Madeleine.

Puis elle a laissé cette expérience initiatique de côté, a écrit "Punk Science" et" Genius Group".

En 2003, après la sortie du Da Vinci Code (mais il n'était pas encore très connu), alors qu'elle va se coucher, elle est transportée dans la conscience de Marie-Madeleine, "quand elle accouchait" (sic)... Elle entendait ses pensées directement traduites en anglais. "Je sentais ce qui se passait dans son corps quand elle poussait le bébé, ce qui se passait dans ses hanches et tout". Elle voit un homme de 22 ans avec une barbe fine qui la regarde. Elle se dit "ce n'est pas le père de l'enfant, mais il est très proche d'elle pour être accepté dans la pièce juste après la naissance du bébé". Manjir Samanta-Laughton s'endort puis elle se réveille avec une autre vision, antérieure à cette scène : c'est le désert, avec des tentes, les femmes ont des tenues brunes et parlent un langage qu'elle ne connaît pas. Marie-Madeleine sort d'un bateau et marche vers ces tentes. Elle est enceinte et vient faire enregistrer "spirituellement" (sic) le bébé. Une femme qui ressemblait à Madonna (resic) - Samana-Laughton parle ailleurs de Katy Perry, on voit à quel imaginaire sataniste cela renvoie - lui tend un papier d'enregistrement avec des hiéroglyphes dessus.

L'homme venu à l'issue de l'accouchement, dit-elle, c'est Thomas le jumeau de Jésus. La conférencière admet que tout cela était étrange pour elle qui venait d'un univers hindouïste sans rapport avec le christianisme. Elle s'intéressa alors aux évangiles gnostiques dont celui de Jean. L'enseignement principal, dit-elle, c'est que le Dieu de l'Ancien Testament n'est pas le vrai Dieu. Sophia a créé ce monde.

Yaldabaoth, créateur du monde matériel (que Samanta-Laughton  écrit de travers Yaldaboath, et le prononce aussi de travers, ce qui ne fait pas très sérieux), est le démiurge, dieu du chaos, YHWH, qui a oublié sa mère Sophia, mais celle-ci a placé l'étincelle divine dans l'humain.

Les êtres reptiliens comme le serpent à plume existent dans toutes les civilisations, comme des initiateurs mais aussi ennemis potentiels des hommes. Elle se réfère aussi, à l'écossais Graham Hancock, défenseur de l'ayahuasca, sur les neter dieux qui gouvernèrent l'Egypte par le passé. Elle défend l'idée de cycles des âges 26 000 de l'âge d'or à l'âge sombre qui revient suivant une courbe sinusoïdale.

Elle dit qu'elle a voyagé dans des "dimensions lémuriennes" qui sont en fait encore là. 2012 était la fin d'un cycle selon les Mayas. Il y a un effet d'accordéon qui fait que le voile va devenir fin à nouveau et les dieux vont devenir physiques à nouveau. L'Ancien Testament lui aussi témoigne de cette évolution sinusoïdale (elle dit "en spirale" mais ce n'est pas ce que montrent ses illustrations), et de l'intervention d'êtres d'autres dimensions. Manjir Samanta-Laughton parle aussi des "anciens astronautes" qui pour elle sont des anciens êtres interdimentionnels (voir mon livre sur les Nephilim : au fait je précise que Michael Heiser, que mon livre sur les Nephilim citait beaucoup, est mort le 20 février dernier d'un cancer du pancréas). Elle aborde le thème de la vente de l'âme au diable à travers cette problématique d'une transaction avec des énergies transdimensionnelles qui sont "hidden in plain sight" dans la culture et les représentations qui nous entourent.

A la lumière de ses théories sur les trous noirs et les dimensions interdimensionnelles, elle va expliquer dans une conférence sur le Suaire de Turin ici, que le Christ a émergé d'un "jet bipolaire", avec une collision de la matière avec l'anti-matière (à1h51 de la vidéo), ce qui a pu créer une image en négatif de son corps, l'anti-matière a pu l'emporter sur la matière créant une antigravité, à un moment où s'inversait le mouvement sinusoïdal du périgée de la chute dans l'Age sombre. Selon les gnostiques Jésus venait du royaume de Barbelo, royaume de la conscience. Il aurait par sa mort et sa résurrection traversé un jet bipolaire de trou noir envoyant une information dans l'univers holographique (voir le livre du Père Brune sur cette notion) provoquant une ascendance vers un nouvel Age d'Or.

Evidemment pas d'Apocalypse dans ce dispositif, pas de fin des temps, pas de pardon des péchés. Ca a un vernis scientifique un peu plus élaboré que les youtubeuses New Age ordinaires (vernis que je ne peux pas juger, mais que sans doute les vrais scientifiques contesteraient) et c'est un peu plus construit que le Manuscrit de Marie-Madeleine. Mais personnellement je ne suis pas convaincu du tout, et je n'ai pas (encore) trouvé d'aspects réellement exploitables ou à retenir dans cet enseignement. Le Père Brune qu'on citait plus haut avait lui au moins le mérite, tout en s'ouvrant aux considérations "quantiques" de maintenir le message moral du christianisme qui chez Samanta-Laughton est complètement élidé, pour laisser place à une attente sans discernement du contact avec des créatures de l'au-delà (avec le lot de tromperies et de possessions que cela implique). Bref, selon moi c'est du pur égarement.

 

PS : notons que la dame a une théorie intéressante sur les trous noirs multiples qui partout dans l'univers, y compris dans les volcans et au centre de la terre, produisent de la matière, y compris de l'eau, du pétrole etc.

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A propos du documentaire : Des médecines parallèles aux pires dérives

31 Janvier 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Spiritualités de l'amour

En tant qu'auteur d'un livre sur les médiums, je continue de suivre le discours des médias sur les médecines parallèles. Ceux-ci ne m'invitent jamais (à part une interview dans Madame Figaro il y a trois ans), mais je ne m'en plains pas, le petit chemin que mon livre se fraie dans les milieux universitaires me suffisant.

Je regardais avant hier ce documentaire d' "Investigations parallèles", une chaîne You Tube qui compte plus de 2 millions d'abonnés (le documentaire lui même a été vu 157 000 fois en un an). Il s'intitule "Des médecines parallèles aux pires dérives"

Le discours que tient ce documentaire est le suivant : il existe de mauvais guérisseurs, qui vous empêchent de recourir à la médecine scientifique, des sectaires qui vous coupent de votre famille et vous laissent crever de votre cancer en vous soutirant le plus d'argent possible, et puis, peut-être, des guérisseurs plus utiles, comme les rebouteux et les magnétiseurs, qui ont des dons hérités de père en fils et de mère en fille, dans les campagnes notamment.

Ceux qui ont lu mon livre sur les médiums savent que j'ai eu un vécu dans ce milieu intense et qui est allé très loin en 2014-2015. L'analyse que j'en ai fait après beaucoup de lectures et d'interviews est quelque peu différente. Je vais essayer de la synthétiser ici.

Tout d'abord, dans cette affaire tous les mots sont piégés : qu'est-ce que le magnétisme ? que signifie guérir ? qu'est-ce qu'une maladie ? etc

Essayons de reprendre les choses à la base. Toute souffrance, même légère, peut être le symptôme d'un début de maladie, qu'il s'agisse d'une souffrance morale ou d'une souffrance physique. Il y a un continuum entre la légère brûlure d'estomac et l'ulcère, par exemple. Et toute personne à ce stade a un pouvoir de guérison sur autrui. Le physicien Yves Rocard avait montré que beaucoup de gens ont de la magnétite dans les mains, donc beaucoup de gens sont potentiellement magnétiseurs, ce qui ne signifie pas pour autant que, si ces personnes dont les mains magnétisent essaient de guérir autrui elles obtiendront des résultats (et d'ailleurs il y a des sortes de fluides très différents qui passent par les mains des magnétiseurs : des chauds, des froids etc). Cela ne marchera pas sur tous les types et sur tous les degrés de pathologie. Cela peut marcher une fois et ne plus jamais marcher etc.

Si l'on comptabilise toutes les personnes qui ont du magnétisme dans les mains, cela fait beaucoup de guérisseurs potentiels. Mais il faut élargir le propos. En réalité vous pouvez guérir aussi, aux stades premiers des symptômes, par la parole. En faisant plaisir à un de vos proches ou à un inconnu dans la rue, par un sourire, une parole particulièrement libératrice et pertinente etc. Comme me l'avait dit une entité en 2014 dans une canalisation par la voix d'un médium : "tes livres guérissent les gens". J'avais trouvé cela un peu exagéré, mais si l'on parle des touts premiers symptômes de la maladie, un texte, une parole, un regard même peuvent guérir en donnant des forces à autrui pour combattre des embryons de dégénérescence ou des pathologies. En ce sens il y a des milliards d'actes de guérison tous les jours dont nous n'avons pas conscience (et je ne parle même pas des prières, et actes tournés vers le monde invisible, immanent ou transcendant, qui eux aussi modifient des équilibres subtils - il faudrait ici évoquer les travaux de Sheldrake sur les champs morphiques).

Quelle est la valeur de ces guérisons ? faut-ils (comme l'a décidé le conseil scientifique du sanctuaire de Lourdes) qu'elles soient définitives dans la durée pour être valorisées (je repense à cette évangélique qui guérit par ses prières une tendinite que j'avais depuis 4 ans, mais cela ne dura qu'un quart d'heure, et la tendinite, 3 ans après sa prière, est toujours là) ? Faut-il qu'il y ait intervention de phénomènes inexplicables par les lois naturelles comme la  reconstitution "miraculeuse" de tissus ? etc.

Ce qui est absolument certains, c'est que, parmi les milliards de gens qui peuvent réaliser des micro-guérisons chaque jours, il en est qui en réalisent de plus spectaculaires et beaucoup. Quelle est l'origine de ce don ? Est-ce une décision souveraine du Créateur de ce monde ? Les positivistes aiment imaginer qu'il y a quelque hérédité là dedans. Ils le mettent en avant concernant notamment les guérisseurs/rebouteux. A supposer que ce soit vrai, cela ne fait que déplacer la question dans le temps : comment l'ancêtre, si cela vient de lui, a-t-il pu recevoir le don au début ?

Je l'ai dit dans mon livre : parfois le don a des origines très singulières - par exemple une expérience de mort imminente. Et beaucoup quand on les travaille un peu avouent que c'est une présence, un être invisible qui s'est manifesté en leur conférant cela. D'autres fois on entrevoit quelque chose de très suspect, dans pouvoir vraiment dire de quoi il s'agit, comme cette magnétiseuse de l'agglomération paloise qui m'avait avoué qu'elle avait contracté son "pouvoir" en fréquentant des familles tziganes quand elle était petite, milieu où la pratique de la sorcellerie est tout à fait monnaie courante.

Si certains exagèrent la portée de leurs pouvoirs ou leur côté surnaturel, d'autres au contraire le dissimulent pour ne pas effrayer leur clientèle rationaliste, préférant dire que tout est purement naturel et sera un jour sans doute expliqué par la science. Mais qu'il y ait quelque chose de réellement surnaturel qui accompagne le pouvoir magnétique est souvent incontestable, comme dans le cas du premier médium que j'ai fréquenté qui pouvait dire avec précision quand mon grand père maternel était décédé, en se faisant le porte-parole, disait-il, des "esprits".

A l'aune de ces paramètres étranges qui touchent au monde invisible et au paranormal, il est assez difficile de trancher entre le bon et le mauvais guérisseur. Contrairement à ce qui est dit dans ce documentaire, il n'y a pas d'un côté l'escroc manipulateur et de l'autre le brave paysan qui veut aider de bon cœur son prochain. Le guérisseur altruiste peut se muer en escroc sans s'en rendre compte (en surestimant ses pouvoirs, en faisant trop confiance à sa petite voix intérieure sans se demander si elle vient vraiment de Dieu), le paysan bien intentionné peut être la dupe de forces qui le dépassent. Il n'y a pas de règle de discernement générale, on sent rapidement que tout dépend du positionnement du patient lui-même, son aptitude à s'inscrire dans un système de foi à la fois avisé et positif, sans verser lui-même dans l'orgueil. Bref, cela devient rapidement très complexe, et fait intervenir aussi le rapport aux révélations religieuses multi-millénaires (les religions monothéistes) que, n'en déplaise aux médias, on ne peut pas écarter comme ça d'un revers de main en faisant "comme si" elles n'avaient jamais rien dit de pertinent sur le sujet. Ces révélations nous font notamment nous interroger sur l'opportunité de confier notre santé à un être de chair et de sang, en faisant comme si ce n'était pas à notre créateur dans décider. Bref, cela nous fait entrer rapidement dans des interrogations philosophiques et spirituelles sur le sens général de l'existence individuelle, dont la problématique de la guérison n'est qu'un aspect, peut-être à la limite secondaire. Le bon alignement avec le Créateur (ou si l'on veut ses forces cosmiques), devient ainsi plus important que le bien-être (ou la guérison), lequel vient par surcroît quand la bonne direction est trouvée, et les mains du guérisseur deviennent alors peut-être inutiles, de même qu'éventuellement ses prières rituelles auxquelles tout un chacun peut trouver des substituts bien plus efficaces par une bonne connexion à la transcendance.

 

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Jean Staune, Eugène Aroux, mes sujets de recherche actuellement

12 Novembre 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Shivaïsme yoga tantrisme, #Spiritualités de l'amour, #Histoire secrète, #Pythagore-Isis

Un lecteur au pseudo néphilimesque attirait mon attention hier sur l'essayiste qui se prétend chrétien Jean Staune, dont je découvre d'ailleurs qu'il était invité par un cercle d'économistes et d'hommes d'affaire dans ma ville natale cette semaine (le 9 novembre), ce qui signifie que, comme Lenoir, il est un peu un auxiliaire de la spiritualité dominante contemporaine.

A vrai dire, plus je réfléchis aux prises de position de ce penseur moins je leur trouve d'intérêt. C'est en premier lieu un apôtre de la religion primordiale (il pense du bien de Guénon), qui, tout en défendant l'importance d'un christ "cosmique" comme le faisait jadis le père Brune, estime plus ou moins (je dis plus ou moins parce que son propos là-dessus varie d'une minute à l'autre) qu'avant Jésus était Osiris, et que ça ou Krishna (ou peut-être Shiva) c'est au fond un peu toujours la même chose, même s'il se trouve que pour les Occidentaux il faut que ce soit Jésus. Ce n'est pas très étonnant, vu la filiation dont il se réclame. Il explique que son propre père l'a initié à certains textes confidentiels de l'ésotérisme chrétien, il place dans son panthéon le Padre Pio (comme le font beaucoup d'occultistes) et surtout l'étrange Maître Philippe de Lyon (une lectrice de ce blog, qui a peut-être payé le prix fort d'avoir connu de très près le milieu qui se réclamait de ce médium, aurait beaucoup de choses à dire là-dessus), en habillant le tout de physique quantique et de références (sans grand discernement) aux expériences de mort imminente. Cette façon de défendre la Foi, tout en la noyant intellectuellement dans un océan de relativisme hindouïste ne me paraît pas précisément constituer le bon moyen d'accomplir le projet messianique (d'ailleurs l'eschatologie est totalement absente de son propos, avec Staune il n'y a plus d'Histoire, vu que de toute façon, dans la physique quantique il n'y a plus de temps : son panthéisme qui paradoxalement veut nous retirer du monde, bloque en réalité le devenir...). De toute façon, par principe je n'aime pas les gens (les gnostiques lucifériens) de cette trempe qui nous invitent à vouloir "devenir des dieux" en sortant de la "Matrice" et qui omettent de poser à titre de préliminaire que nous ne pouvons le faire qu'en devenant Serviteurs du Très Haut, c'est-à-dire sans égo.

Je pense que son attachement au livre Le retour du phénix de Marthe de Chambrun Ruspoli dont Roland Tefnin a bien démonté le contenu dans la revue L'Antiquité Classique de 1985 suffit à situer le niveau de sérieux du travail de Staune.

Je crois que je ne reconnais à son fil de recherche qu'un mérite : celui de poser la question de savoir ce qu'est l'Eglise johannique dont parle l'Evangile de Jean en son chapitre 21, question qui en a travaillé tant d'autres par le passé (je pense ici à Léonard de Vinci avec son célèbre tableau de la Cène, et aux églises "parallèles" guérisseuses ou non). Si elle existe, de toute façon, vu l'ambiance antéchristique actuelle, cette Eglise ne peut pas être du côté des auteurs de livres à succès, ni des conférenciers promus par YouTube. Le Royaume est comme la graine de sénevé, il grandit dans l'ombre et l'humilité (Matth 13:31).

Personnellement, je préfère en ce moment m'intéresser à un tout autre auteur, très clandestin celui-là et impeccablement fidèle à l'Eglise de Pierre, humble essayiste méthodique et scrupuleux des années 1850, le normand Eugène Aroux. Denis de Rougemont dans L'Amour et l'Occident ne le cite que pour l'associer au Sar Péladan, ce qui est un grand tort. Je crois que ses hypothèses sur les cathares et l'amour courtois, même si elles simplifient un peu trop la problématique de l'amour platonicien, sont extrêmement utiles pour comprendre le poids de l'hérésie dans la culture européenne depuis Joachim de Flore, surtout son poids occulte. Oui, il faut se plonger dans les travaux d'Aroux. Ceux-ci d'ailleurs ne sont pas étrangers au sujet de l'adamisme dans le couvent franciscain de Louviers que j'évoquais dans ce blog il y a deux mois, et cela conduit à réfléchir aux fruits douteux du séraphin d'Assise, particulièrement en la branche actuelle de son arbre : l'Eglise "synodale" que le pape tente d'imposer. On y reviendra. 

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Adamisme et théorie des champs morphiques

29 Octobre 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Anthropologie du corps, #Généralités Nudité et Pudeur, #Histoire des idées, #Christianisme, #Spiritualités de l'amour, #Sainte-Baume

J'ai déjà évoqué sur ce blog la théorie des champs morphiques de Rupert Sheldrake, qui explique comment, lorsqu'une mésange apprend à décapsuler une bouteille de lait sur le pas du porte en Angleterre, d'autres mésanges ailleurs dans le monde vont se mettre à faire de même alors qu'elles n'ont pas réellement bénéficié d'une transmission ou d'un apprentissage. Cette théorie, qui ne cadre pas avec les cadres rigoureux de la science objectivable, permet d'expliquer pourquoi diverses inventions chez l'être humain apparaissent à divers endroits du Globe au même moment.

On a vu qu'en France dans les années 1620 à 1640 des phénomènes adamites ont été constatés dans un couvent franciscain de Louviers (avec le cordelier Pierre David) puis à Toulouse (avec le jésuite Jean de Labadie) On sait aussi que les quakers firent de même en Angleterre dans les années 1660, mais avant eux, dans ce même pays, il y eut, dans les années 1630-1640, un mouvement adamite que les Eglises chrétiennes n'identifiaient à aucun courant connu. En attestent des opuscules comme The Adamite sermon d'Obadiah Couchman (1641) ou A new sect of religion descryed, called Adamites deriving their religion from our father Adam de Samoth Yarb/ Thomas Bray (1641).

La transmission directe d'un "penchant" pour le nudisme entre des couvents catholiques et l'Angleterre anglicane ou réformée est peu probable. On peut bien sûr soutenir que les uns et les autres ont pu "baigner" dans l'ambiance de la Réforme qui a pu favoriser le Mouvement du Libre Esprit, plaisamment caricaturé d'ailleurs par l'archevêque d'Avignon (voyez Le Fouet des Paillards) - et l'on se souvient d'ailleurs de la protection accordée par Marguerite de Navarre à Poque et Quintin chez qui on voit des préfigurateurs du libertinage). Mais pourquoi est-ce que ce "Mouvement du Libre Esprit" aurait pris spécifiquement la forme de l'adamisme, c'est-à-dire un retour à la nudité qui se veut ordonné au christianisme (et non pas un mouvement pur et simple vers la débauche comme précédemment) la vague idée d'un simple "imprégnation" dans toute l'Europe d'un esprit d'innovation lié à la Réforme ne permet pas d'en rendre compte...

Si l'on admet la théorie des champs morphiques, et l'idée que le sursaut de l'adamisme dans un couvent français peut rejaillir sur des protestants dissidents en Angleterre, alors cela peut avoir de très fortes implications pour la responsabilité individuelle de chacun. Car à la fois cela signifie que les pensées et comportements de chacun d'entre nous sont profondément influencés par des représentations et phénomènes qui sont "dans l'air du temps" (et je crois qu'à la base de notions philosophiques comme Weltanschauung, epistémé, etc il y a de cela) mais aussi que chacune de nos pensées ou chacun de nos comportements, comme la première initiative de la mésange pour percer une capsule de bouteille de lait, peut avoir des résonances ailleurs dans le monde. Un peu comme un signal que l'on envoie dans la matrice culturelle humaine qui enveloppe la planète, et qui trouvera des échos les plus inattendus, sous une forme purement mimétique ou déformée par d'autres influences.

Je crois que le phénomène de renoncement au monde que décrit en ce moment Pascal Bruckner pour la période actuelle dans "Le Sacre des Pantoufles" par exemple participe aussi potentiellement d'un champ morphique, même si celui-ci peut être plus visiblement renforcé par des messages médiatiques planétaires qui n'existaient pas quand l'adamisme bourgeonnait de façon sporadique en Europe. Pour moi le culte de Marie-Madeleine au XIXe siècle qui fait que la même année (1858-59) où le RP Lacordaire écrit sur cette sainte "à qui beaucoup a été pardonné parce qu'elle a beaucoup aimé", le socialiste Pierre Leroux en exil dans La Grève de Samarez écrit à peu près le même chose. Par delà les "petits cailloux" qu'avait semé le saint-simonisme autour de Marie-Madeleine dans les années 1820-1830, il y a peut-être quelque chose qui relève des champs morphiques dans la manière spécifique dont le thème "surgit" à l'esprit de ces personnages très différents au seuil de leur vie.

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Omraam Mikhaël Aïvanhov et la nudité

22 Octobre 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Anthropologie du corps, #Spiritualités de l'amour, #Généralités Nudité et Pudeur

Il ne vous aura pas échappé que depuis cet été, en partie sous l'influence de Simone Weil, je porte un regard un peu plus libéral que par le passé sur les hérésies chrétiennes, ce qui, du coup, m'amenait à considérer un peu différemment la question de l'adamisme (quoique je n'aie pas une position définitive sur tout cela, loin s'en faut).
 
Dans le registre chrétien hérétique il y a Aivanhov (1900-1986), mais d'un christianisme si teinté de théosophisme et d'hindouïsme, qu'on ne sait plus vraiment s'il faut encore le taxer d'ésotériste chrétien.
 
Dans "L'amour et la sexualité T. 1" il parle de sa conférence chez des nudistes dans les années 1960, confesse l'importance de ce que Lacan eût appelé sa "pulsion scopique" (il dit que son maître avait remarqué que pour tout il lui "suffisait d'un regard" ).
 
Cela donne une conception assez platonicienne de la pulsion dont il faudrait spiritualiser la puissance, et cette interprétation assez amusantes sur ce qu'étaient les Vestales (p. 144)...
Je pense que si tel avait été le cas, on n'eût pas reproché à Clodius de s'être introduit parmi elles en se déguisant en femme à l'époque de Jules César...
 
S'il y a quelque chose d'encore assez chrétien dans Aïvanhov (et de peu hindouïste, à moins qu'il ne soit pas hindouïste sur ce point simplement parce qu'historiquement l'Europe serait moins "prête" de l'Inde), c'est dans sa manière de se tenir en retrait du mouvement de dénudation à la mode dans les années 1960, en y voyant une source d'anarchie et de destructions tant que les âmes ne sont pas purifiées.

Il y a aussi dans ces chapitres une vision très catégorique de l'exhibitionnisme féminin qui, selon lui serait naturellement plus fort que celui des hommes, du moins chez celles qui se savent belles, ce qui était aussi la conception, à la fin du XIXe siècle, de la féministe belge Céline Renooz. Questions qui je suppose ne se posent plus trop sous les nuages de la théorie du genre et de la guerre des sexes à la mode aujourd'hui mais qui reviendront peut-être un jour.

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L'adamisme des Fous en Dieu de Palestine

1 Octobre 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Généralités Nudité et Pudeur, #Christianisme, #Spiritualités de l'amour

Dans les Histoires de la Guerre des Hussites et du Concile de Basle, de Jacques Lenfant (1661-1728), publié en 1731 à l'initiative de sa veuve, on trouve une Dissertation sur les adamites de Bohème de "M. de Beausobre" dont la première partie fut envoyée à l'auteur de son vivant (avant 1728) et dont la seconde partie fut composée à Berlin en 1730. De Beausobre a une discussion intéressante avec feu-Bayle sur la question de savoir si les chrétiens se sont dénudés plus que les païens (il s'oppose à Bayle là-dessus), et aussi des questionnements intéressants sur la base de Clément d'Alexandrie sur la question de savoir si les gymnosophistes indiens vivaient nus ou pas. Sa dissertation nuance les accusations de nudité publique et a fortiori de communisme sexuel, imputées aux adamites de Bohême (appelés Picards et que de Beausobre considère comme des Vaudois), de même qu'elle soupçonne des accusations portées contre les franciscains béguards/béguins avant eux de reposer surtout sur le désaccord de ces Frères pauvres sur l'accaparement des biens de l'Ordre par le Pape. Pour lui l'idée qu'aucune partie corporelle n'est honteuse et que l'on peut faire ce qu'on veut quand on vit dans la charité peut être vécue chastement si l'union à Dieu est authentique. Elle ne doit pas être condamnée a priori.

Les critiques et interrogations de Beausobre contre les accusations dont l'autorité ecclésiale (d'Irénée de Lyon jusqu'au XVe siècle) accable les adamites sont très intéressantes.

George Sand (qui était hostile aux excès des adamites) dans "Jean Ziska" (p. 117 de l'édition de 1867) eut cependant ce commentaire : "peut-être se laisse-t-il égarer par sa généreuse candeur, lorsqu'il s'efforce de prouver que les Adamites n'ont jamais existé, ou bien qu'ils ne pratiquaient ni la promiscuité, ni la nudité, ni les abominations qu'on leur impute. Sans entrer dans l'ingénieuse mais puérile discussion des textes, des mots à double sens, des dates et des rapprochements, il me semble qu'on peut admettre, avec les historiens de tous les partis qui l'ont attestée, l'existence de ces Adamites. " J.F. Bernard dans son Histoire des Religions et des Moeurs trouve aussi Beausobre excessif.

Isaac de Beausobre, né à Niort en 1659, pasteur évangélique, s'était réfugié après la révocation de l'Edit de Nantes aux Pays-Bas puis au Brandebourg. Il mourut à un âge avancé (79 ans) en 1738.

Voici p. 359 ce que de Beausobre trouve dans Evagre le Pontique (346-399) à propos de moines de Palestine (hommes et femmes) qui croyaient la perfection possible sur cette Terre (leur nudité et leur propension à s'identifier à des ruminants a eu des équivalents dans des sectes hindouistes).

 

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