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Articles avec #nudite-pudeur en europe tag

Censures nationales selon François des Aulnoyes

17 Juillet 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

strip.jpgHistoire et philosophie du strip-tease (Ed; Pensée moderne 1958, p. 71) :

 

"En France, la femme peut être nue, mais elle doit porter une coquille de dimensions déterminées selon les lois de la bienséance locale. En Italie, où le sein joueun rôle considérable dans l'échelle des valeurs érotiques (le cinéma italien recherche les comédiennes dont le sein troue l'écran) la pointe doit en être cachée parce que cet organe est un point de cristallisation du désir pour les populations locales qui aiment la bonne vie et les joies des sens.

 

En Espagne, où le goût de l'Amour se mêle à celui de la Mort, et la religion, au plaisir ; pays où la femme a été longtemps considérée comme la procréatrice qui reste au foyer ; c'est le nombril qui ne saurait paraître aux regards, sous le feu des projecteurs. Le ventre est pour l'Espagnol le symbole du sexe, l'élément érotique par excellence."

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L'auréole de lumière judéo-chrétienne sartrianisée et écologisée

9 Juillet 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

sartre.jpgJe trouve chez Sartre (L'Etre et le Néant Tel Galimard p. 440) une version intéressante de la thématique chrétienne médiévale du vêtement de lumière - dont Bologne notamment explore divers aspects dans son dernier livre :

 

"Dans la grâce, le corps apparaît comme un psychique en situation. Il révèle avant tout sa transcendance comme transcendance-trasncendée (...) le but à venir éclaire l'acte dans sa totalité ; mais toute la part future de l'acte demeure imprévisible, encore que l'on sente sur le corps même en acte qu'elle apparaîtra comme nécessaire et adaptée dès qu'elle sera écoulée. (...) La grâce figure donc l'image objective d'un être qui serait fondement de soi-même pour... La facticité est donc habillée et masquée par la grâce : la nudité de la chair est tout entière présente, mais elle ne peut être vue. En sorte que la suprême coquetterie et le suprême défi de la grâce, c'est d'exhiber le corps dévoilé, sans autre voile que la grâce elle-même. Le corps le plus gracieux est le corps nu que ses actes entourent dun vêtement invisible en dérobant entièrement sa chair, bien que la chair soit totalement présente aux yeux des spectateurs."

 

A cette grâce Sartre oppose l'obscène qui "apparaît lorsque le corps adopte des postures qui le déshabillent entièrement de ses actes et qui révèlent l'inertie de sa chair. La vue d'un corps nu, de dos, n'est pas obscène. Mais certains dandinements involontaires de la croupe sont obscènes. C'est qu'alors ce sont les jambes eules qui sont en acte chez le marcheur et la croupe semble un coussin isolé qu'elles portent et dont le balancement est pure obéissance aux lois de la pesanteur".

 

La grâce, nous dit Sartre (p. 442) "renvoie obscurément comme font les contradictions du monde sensible dans le cas de la réminiscence platonicienne, à un au-delà transcendant dont nous ne gardons qu'un souvenir brouillé et que nous ne pouvons atteindre que par une modification radicale de notre être, c'est-à-dire en assumant résolument notre être-pour-autrui. En même temps elle dévoile et voile la chair de l'autre, ou, si l'on prégère, elle la dévoile pour la voiler aussitôt : la chair est dans la grâce l'autre inaccessible"


Il faudrait détailler davantage ici les réflexions de Sartre sur le désir "comme pro-jet de s'enliser dans le corps" (p. 429) et sur la pudeur d'Adam et Eve qui prennent conscience de leur nudité comme paradigme de la honte devant l' objectité (p. 328). En tout état de cause j'y trouve une trace laïcisée de la thématique chrétienne - dont l'héritage est assumé dans le choix-même de la liaison des termes grâce-transcendance - quoique cette thématique soit transposée aux seuls rapports de conscience autour de l'interaction des corps.

 

P1000203.JPGC'est sur un site juif Sefarad.org sur Internet que je trouve le meilleur résumé de la dialectique vêtement-nudité dans le monothéisme :

 

"les vêtements sacrés ordonnés par le Grand-Prêtre, font pendant aux tuniques de peau que l’Eternel a confectionnées pour Adam et Eve après le péché. Le Midrach (Berechith raba 20) rapporte que ce vêtement de peau était, selon la version de Rabbi Meïr, comme un vêtement de lumière, une source de clarté et de progrès, si on en fait un usage adéquat. Certes, ces tuniques servaient de protection physique du corps, mais elles offraient en même temps une préservation de l’âme, celle-ci ayant été entachée par le péché auquel elle succomba emportée par la tentation des désirs charnels. Les tuniques rappellent l’état antérieur au péché où l’homme était enveloppé d’une auréole de lumière qui lui conférait une splendeur majestueuse aux yeux de toutes les créatures du ciel et de la terre. C’est à cela que fait allusion le psalmiste lorsqu’il s’écrie : ‘’Tu as fait l’homme presque l’égal des êtres divins, tu l’as couronné de splendeur et de magnificence’’. Ainsi, l’homme tout entier baignait dans la lumière divine. Mais depuis le péché, cette auréole de gloire qui illuminait son esprit a disparu, et il n’est resté à l’homme que le vêtement qui couvre la peau. Les vêtements sacerdotaux jouent un double rôle. D’une part, leur caractère sacré est conféré à l’homme qui incarne en sa personne l’idéal de sainteté ; et d’autre part, ils ont pour effet d’éloigner le péché par le rayonnement de l’esprit de sainteté. "

 

Cette auréole de lumière qu'on retrouve chez certaines saintes martyres chrétiennes dévêtues par le sadisme romain n'est-elle pas au fond ce que l'Occident cherche à faire rayonner dans son besoin actuel de nudité ? La "grâce" sartrienne, qui peut résulter d'une adéquation des actes à la condition d'être-pour-l'autre qui caractérise le sujet, étant peut-être placée aujourd'hui à un niveau d'exigence politique moins élevé que chez Sartre, dans la simple conscience d'une symbiose avec un cosmos (et un écosystème) naturel sublunaire en péril (ce qui va aussi avec l'acte de contrition permanent de l'humain devant le péril occasionné).

 

Le fantasme judéo-chrétien du retour à la pureté adamite (qui est ce pour quoi la nudité peut être recherchée mais jamais "bradée") vient peut-être recouvrir ici la violence métaphysique d'un corps nu mathématisable image parfaite de l'Idée pure. En ce sens l'événement « Nus et Debout » lancé "à l'initiative d'une association libre de personnes engagées contre la construction de l'incinérateur de Clermont-Ferrand et contre tous les incinérateurs en général" le 21 août prochain serait du côté du rituel néo-adamite, sartrianisé et écologisé, là où le striptease du top-model serait au fond plus grec...

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Ces enseignantes qui se dénudent ...

18 Mai 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

Depuis un an, les actualités des antipodes sont marquées par des strip-tease d'institutrices qui se dénudent dans des revues puis se font licencier.

 

En 2009 une australienne de 24 ans, Lynne Tziolas, est licenciée de son école après avoir posé nue avec son mari pour la revue Cleo, dans un article intitulé "Buck naked couples talk about their sex lives". En janvier 2010 c'est l'institutrice néozélandaise de 28 ans Rachel Whitwell qui pose pour une édition locale de la revue érotique Penthouse et se fait exclure de son école. Pour sa défense elle affirme qu'elle n'était plus enseignante au moment des faits et qu'elle s'était déjà reconvertie dans le mannequinat. Dans ce dernier cas, Penthouse avait fait une allusion directe à ses activités pédagogiques. Les deux jeunes femmes ont entamé des procédures pour invalider leur licenciement. La première a finalement obtenu sa réintégration comme contractuelle (ce qu'elle était déjà) dans une classe pour enfants en difficulté, mais a décliné l'offre.

 

En revanche une enseignante allemande de 20 ans qui supervisait une fête de lycéens de 15 ans dans l'Ouest de la Hongrie en octobre 2008 a pu se livrer à un strip-tease sans perdre son emploi dans ce lycée. La vidéo est ci-dessous.

 

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En Ukraine, FEMEN seins nus contre le machisme

1 Avril 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

Mettre en avant des jolies filles nues ou à moitié nues pour défendre une cause : après PETA, c'est FEMEN en Ukraine qui s'y colle, pour dénoncer le tourisme sexuel dans ce pays et le machisme local. Apparemment leur mouvement n'est pas très apprécié en Ukraine même. En décembre dernier leur discours était clairement européiste et anti-Kremlin. Elles étaient notamment l'an dernier contre l'actuel président Viktor Ianoukovitch qui a succédé au régime issu de la Révolution orange et leur financement a fait l'objet de controverses (mais elles semblent fonctionner sur un petit budget). Il est vrai que l'actuel président verser souvent dans un machisme de bas étage.

 

Leur clip qu'on peut voir ici associe nudité des seins et pouvoir à la manière des pacifistes américaines fin 2002. Leur responsable Anna Goutsol affirme que sans cette nudité personne ne remarquerait leurs manifestations.

 

 

 

 

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Code vestimentaire russe

1 Février 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

Je lis dans Ria Novosti :

 

"Récemment l’une des principales têtes pensantes de l’Eglise orthodoxe, l'archiprêtre Vsevolod Tchapline, a exigé l’instauration d’un dress-code pour les femmes en Russie, estimant que "certaines d’entre elles confondent la rue avec un club de strip-tease". Ce pamphlet contre les spécialités Russes modernes que sont le micro-short ou la mini-jupe pourrait faire sourire si l’homme d’église n’avait rajouté que "la minijupe provoquerait des conflits interethniques et la violence et des crimes de la part de Caucasiens, mais aussi de Russes". Cette analyse des conséquences d’un tel code vestimentaire est à mettre en lien avec l’idée de création d’un "code des Moscovites", annoncé par le président du comité chargé des liens inter-ethniques l’année dernière, qui visait à réguler le comportement des non Moscovites, en vue de leur bonne intégration dans la capitale. Le code prévoyait notamment l’interdiction de marcher dans la ville en tenue traditionnelle.

Cette volonté de l’église d’influer sur les comportements est à comprendre dans une double logique. Tout d’abord tenter de sauver une structure familiale garante d’une démographie en bonne santé et qui est aujourd’hui gangrénée par la tentation, les avortements et les divorces. Mais surtout désamorcer les tensions pouvant résulter de la cohabitation à Moscou de nombreux peuples aux habitudes et mœurs très différentes. L’archiprêtre l’avait annoncé en décembre dernier, l’église orthodoxe va désormais interférer dans la politique et se poser en garant de la cohabitation et de l’harmonie entre les communautés. Comme je l’avais écrit dans une précédente tribune, le maintien du fragile modèle multiculturel russe est en effet menacé par la confrontation des mondes modernes et traditionnels.

Bien entendu, cette phrase de l’archiprêtre a provoqué un tollé dans les milieux laïcs, féministes ou libéraux, mais en revanche elle a immédiatement trouvé le soutien du clergé musulman de Russie, des représentants des autorités juives du pays, ou encore du président de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov"

 

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"Femme loire" en touraine, l'Eglise contre une statue

23 Décembre 2010 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

La région de Tours, peut-être parce qu'elle est très imprégnée de catholicisme, a fait parler d'elle à deux reprises en 4 mois dans les grands médias sur la question du dévêtissement des corps. Une première fois dans le cadre de manifestations contre les retraites à Tours, et ce mois ci en ce qui concerne la "Femme Loire". Un artiste propose d'ériger une immense statue païenne à deux pas du monastère de Marmoutier. Certains reportages comme celui de TV Tours ci dessous parviennent bizarrement à occulter le fait que la nudité est un élément important de la polémique. Pourtant l'argument revient souvent.

 

Ce projet est un "marqueur d'identité" a déclaré l'élu municipal de Tours en charge du dossier M. Lavillatte. Dans la compétition des territoires il faut des signes quasiment publicitaires qui se voient de très haut, en avion. Une des formes du néo-paganisme, un équivalent de la vieille Artémis d'Ephèse aux multiples mammelles qui suitaient du lait.

 

 

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Quelques remarques sur le sondage IFOP-TENA de 2009

2 Juin 2010 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

Le sondage IFOP-TENA de l'an dernier sur la nudité féminine dont j'ai déjà parlé, ne laisse pas de m'interroger. On peut le lire in extenso sur Internet (ce qui est rare).

 

Adepte d'une sociologie plutôt "qualitative", je ne crois pas trop aux agrégats quantitatifs, mais ils peuvent s'avérer utiles malgré tout, quelles que soient les réserves qu'on peut éprouver à l'égard de certaines questions.

 

On eût aimé que ce genre de sondage existât à d'autres époques, et dans d'autres sociétés.

1couv_nudite.jpg

Je lis : la nudité pour les femmes c'est d'abord le naturel, puis la beauté, ensuite la liberté (mais beaucoup moins), le désir. Plus on est vieux plus la nudité c'est le naturel. Plus on est jeune plus c'est le désir (30 %). Beaucoup de nudité-désir chez les ouvrières aussi (34%), fort peu chez les professions intellectuelles et les retraitées...

 

Pour plus de la moitié des femmes la nudité partielle est déjà une nudité. Surtout chez les plus jeunes. Mais dans l'ensemble les chiffres sont assez homogènes d'une catégorie à l'autre.

 

Le maquillage est un vêtement pour 30 % des femmes (mais le chiffre tombe sous les 30 % chez les ouvrières et les employées... pourquoi ?). La nudité partielle dérange : les seins nus dans les jardins publics 57 % (et même 65 % des moins de 30 ans, et plus de 60 % en région parisienne, chez les femmes qui se trouvent laides, chez celles qui ont des fuites urinaires - intéressant que l'interviewer ait retenu ce paramètre), de même les femmes nues sur les plages naturistes dérangent 48 % des femmes (dont 66 % des 18-25 ans, une moitié des ouvrières et des employées, les pudiques, les plus libérales en revanche étant de loin les femmes du Sud-Ouest...). Sur cette dernière question les chiffres sont très homogènes, seuls 66 % des 18-25 ans se distinguent (celles-là même qui lient la nudité au désir). On peut s'étonner que la "territorialisation" de la nudité sur des plages répertoriées ne suffise pas à en neutraliser les effets. La nudité féminine dérange aussi la majorité des femmes de 18 à 24 ans dans les vestiaires de sport (contre 40 % de l'ensemble des interviewées, ce qui est tout de même beaucoup). La nudité publicitaire, elle, dérange le plus les deux extrêmes de la pyramide d'âge (les 18-25 et les plus de 60 ans) mais pas dans des proportions majoritaires. La gène n'est majoritaire que dans les professions libérales et chez les cadres supérieurs (et là encore Paris se distingue du reste de la France). Les seins nus sur les plages et l'allaitement sont les seuls (avec le nu pictural) à ne guère gêner le regard des femmes.

 

Une majorité relative de femmes veulent voir moins de nudité (masculine ou féminine), ou à la rigueur plus de nudité masculine pour équilibrer (sans différence significative selon les catégories). Les femmes plébiscitent la nudité de Laetitia Casta et d'Emmanuelle Béart là encore d'une façon assez homogène d'une catégorie à l'autre.

 

Les chiffres de pratiques de la nudité révèlent une banalité devant le conjoint (98 %),  un partage 40-60 sur la nudité devant les enfants, et 37-63 devant les amies,une pratique beaucoup plus rare devant les parents, dans un jardin ou sur une plage naturiste. Le tabou de la pratique devant les enfants dépasse les 60 % dans les classes populaires et en région parisienne (contre 59 % pour l'ensemble des interrogées), avec un pic à 89 % chez les 18-24 ans. Sans surprise les femmes qui se déclarent "impudiques" sont majoritaires dans toutes les catégories de pratique de la nudité, sauf toutefois la pratique devant les parents ou les amis masculins, la nudité au jardin, le naturisme (pratique dans laquelle les femmes du Sud-Ouest se distinguent - 6 points au dessus de la moyenne qui est à 13 %). Les cadres supérieurs et professions libérales sont toujours au dessus de la moyenne pour toutes les pratiques.

 

Sur les pratiques sexuelles,on note que l'acceptation de la lumière (64 %) est plus forte dans les classes supérieures. La nudité intégrale est plébiscitée par 76 % des femmes, notamment les plus jeunes, avec une échelle de fluctuation qui n'est pas énorme suivant les catégories.

 

88 % des femmes se disent pudiques sans grande fluctuation suivant les catégories (avec sans surprise un pic chez celles qui n'aiment pas leur corps). Un peu moins de la moitié des femmes aiment leur corps (seulement 5 % "oui tout à fait" mais 11 % chez les 25-34 ans). Un chiffre qui culmine chez les 18-24 à 62 % et chez les cadres supérieurs pour chuter à 37 % chez les ouvriers. C'est dans le monde rural et chez les 25-49 ans qu'on aime le moins son corps (44 %).

 

Evidemment il faut être très prudent avec tous ces chiffres. L'impression qu'on peut dégager c'est au fond une assez grand homogénéité des réponses d'une catégories à l'autre. Des réflexes de pudeur assez persistants (ce qui recoupe ce que j'ai écrit dans La Nudité, pratiques et significations). Un lien fort entre nudité et désir qui peut nourrir une gêne à ce sujet chez les plus jeunes et les classes populaires, avec cependant une nuance : les jeunes femmes conjuguent souvent leur gêne avec un amour de leur corps, alors que les ouvrières et les employées versent plus souvent dans le désamour (désamour tout de même relatif puisque les réponses sont concentrées dans le "plutôt oui" "plutôt non" au lieu du "tout à fait" ou "pas du tout"). Les plus à l'aise étant plutôt dans les classes sociales supérieures.

 

C'est affaire de nuance. La question ensuite étant de savoir si l'homogénéité prédominante est affaire de conditionnement social ou de dispositions hormonales naturelles, ce qui devrait être discuté question par question.

 

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