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Articles avec #interviews en rapport avec mon livre "la nudite" tag

Interviewé par le site Planet.fr

20 Octobre 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité"

Planet : Pourquoi la nudité gêne-t-elle tant dans l’espace public, alors qu’on s’expose de plus en plus internet ?

Christophe Colera : Sur Internet, il est encore possible pour ceux qui ne souhaitent pas voir la nudité de l’éviter. On peut ne pas cliquer sur les sites où elle s'expose, et protéger les enfants avec un filtre parental.En outre, sur Internet lorsque ce n'est pas une nudité confinée aux sites X ou aux réseaux sociaux dédiés aux rencontres. La suite de l'interview est ici.

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Cité par l'Express à propos du naturisme

24 Août 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité"

Je suis cité cette semaine par L'Express en p. 51 après avoir été interviewé par Virginie Skrzyniarz (voir aussi ici).

Ci-joint l'ensemble de l'interview que j'ai donnée à la journaliste le 24 juillet dernier (ses questions figurent en gras).

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1-Si la nudité est perçue par certains comme quelque chose de naturel et de libérateur, pourquoi ne s’y met-on pas tous ?

Le rapport à la nudité est très ambivalent. Il y a un fantasme d'une nudité édénique, celle d'Adam et Eve, dans laquelle chacun exprimerait une expression authentique de soi, et une acceptation d'autrui, dans un esprit égalitaire, libéré des barrières sociales et identitaires que constitue le vêtement. Et puis il y a la réalité : les réflexes intimes d'attirance et de répulsion qui peuvent se cristalliser autour de la nudité d'autrui. Ce sont des réflexes dont certains anthropologues disent qu'ils se seraient gravés dans notre ADN avant même l'apparition de l'homo sapiens chez des espèces ancêtres de la nôtre : notamment le fait que les seins et les fesses des jeunes femmes éveillent le désir sexuel des hommes, même lorsque la femme ne fait rien de particulier pour susciter ce désir, ou que la nudité virile puisse être perçue comme menaçante et répulsive auprès des femmes lorsque sa présence n'est pas souhaitée.  Beaucoup de projections personnelles se font sur la nudité. Celle des personnes âgées par exemple peut être répulsive parce qu'elle manifeste une déchéance qui nous menace tous. Le vêtement atténue des émotions que la mise à nu ravive. On se souvient à l'été 2016 de la rixe qui avait éclaté en Charente lorsque, près d'une place, une dame qui jouait au pingpong topless a refusé de se rhabiller devant des enfants qui passaient. La frontière entre la nudité pacifique "bonenfant" et l'effet de violence de l'exhibition façon Femen est toujours très ténue.

2-Pourquoi les naturistes inspirent-ils encore souvent méfiance et dégoût auprès d’une large tranche de la population ?

Dans le cas des naturistes, il y a ce fait que dans toutes les cultures pudeur et modestie vont de pair. Celui qui se déshabille manifeste qu'il aime être vu. Cette volonté n'est pas forcément bien perçue par tout le monde. Longtemps le naturisme a souffert de son image avant-gardiste, un peu anarchisante (au XIXe siècle le nudisme était né chez les anarchistes. Sa position sur une nudité dé-sexualisée passait pour suspecte, d'autant qu'il existait en son sein un courant ouvertement libertin (au Cap d'Agde notamment). Le naturisme a recommencé à attirer des publics nouveaux à partir des années 2000 (chez les trentenaires notamment),  mais le fait que cela reste lié aux classes sociales supérieures cultive l'idée d'une nudité imposée d'une façon un peu arrogante aux autres, au nom d'idéaux sociaux abstraits, renforce un effet de violence symbolique qui serait subie par ceux qui n'ont pas la même conception des rapports humains.

3-La ville de Paris envisage d’ouvrir un espace naturiste d’ici à l’été 2018, un projet de restaurant naturiste est également dans les tuyaux… Que penser de ce naturisme urbain ? Qui concerne-t-il (des bobos ?) ? Pourquoi tant de réticences ?

Le naturisme urbain (qui s'exprime notamment par les cortèges annuels de "cyclonudistas" à Brighton, à Bruxelles ou Espagne) correspond à un idéal d'humanisation des villes, de refus des logiques mécanistes (la réduction de l'humain au statut de robot), de réintroduction du naturel dans une ambiance de convivialité. Et c'est un idéal effectivement porté par des bobos, et des partis politiques de écologistes ou de centre-gauche (aussi depuis peu les communistes qui ont invité des nudistes à la Fête de l'Humanité). Mais c'est une pratique plus problématique que celle d'espaces sanctuarisés comme les plages, car il n'y a plus de limites de temps et d'espace, et donc les risques de confrontation avec des publics qui ne partagent pas les valeurs de la "nudité émancipatrice" sont plus aigus... Notamment les pratiquants des diverses religieux (et dans une société multiculturelle comme la notre ils sont nombreux), les gens qui ont des problèmes avec leur propre corps ou celui d'autrui (un sondage IFOP TENA de 2009  montrait qu'un tres grand nombre de femmes détestent voir d'autres femmes nues dans un vestiaire de gymnase, ou dans le jardin d'à côté, et même dans des publicités)

4-Quel est le profil-type des naturistes ? Peut-on le diviser en plusieurs groupes totalement distincts (familles, libertins, homosexuels…) ?

Il est très difficile de trouver des statistiques. On a le sondage IFOP TENA de 2009 sur la pratique du naturisme par les femmes, et les témoignages des gens qui fréquentent assidument les clubs naturistes qui laissent entrevoir une surreprésentation des publics diplômés (cadres, enseignants) et des artisans-commerçants, avec peut-être un peu plus de mixité sociale dans le Sud-Ouest. Il y a du naturisme homosexuel, libertin, familial très mis en valeur par la Fédération française de naturisme, et du naturisme minoritaire comme un naturisme chrétien ou mormon aux Etats-Unis. Et puis il y a une façon de coller l'épithète "naturiste" à tout et n'importe quoi pourvu qu'il y ait de la nudité dedans, comme les massages naturistes dans certains salons de bien-être, des coiffeuses naturistes etc. Personne n'a le monopole du naturisme. Et puis il y a des frictions entre le naturisme classique de ceux qui veulent juste bronzer nus au soleil et les défenseurs de la "randonue" et de la nudité publique en tout lieu comme l'APNEL dont les positions ne sont pas consensuelles; Peut-être pourriez vous interviewer Marc Bordigoni sur le poids numérique de ces différents groupes.  

5-Assiste-t-on à un engouement pour le naturisme en France ces dernières années ? La perception du naturisme est-elle en train d’évoluer ? Sommes-nous en retard par rapport à d’autres pays ?

Le naturisme  se porte moins mal que dans les années 2000. En 2015 la FFN a enregistré une augmentation de ses adhésions de 40 % en 2015, mais on reste à seulement 5 % de pratique fréquente et 17 % de gens qui se disent éventuellement attirés (y compris les 5 % précédents). Mais que signifient ces chiffres ? Au niveau qualitatif beaucoup de camps naturistes se plaignent de la venue de visiteurs qui gardent leurs vêtements donc ça reste à géométrie très variable. La moitié des gens tentés par le naturisme ont moins de 50 ans, mais ce ne sont pas des gens très jeunes.  Nous sommes historiquement moins portés sur le naturisme que les pays germaniques parce que nous associons plus la nudité à la sexualité. Je ne sais pas si c'est un signe de "retard". Il est certain que la valorisation de la nudité comme facteur de revendication au service de causes écologiques ou sociales, ainsi qu'une certaine banalisation de la nudité des corps dans les médias contribuent à rendre la cause naturiste plus sympathique même si sa pratique minoritaire.

6-Le naturisme est-il un problème face à des enfants ou à des adolescents ?
 
Selon un sondage TENA d'il y a 8 ans les femmes de la tranche 18-35 ans restaient les plus réticentes à supporter la vue d'autres femmes nues sur des plages naturistes.Beaucoup de naturistes "chevronnés" ont des problèmes avec leurs enfants qui, arrivés à l'adolescence, ne veulent plus montrer leur corps et tiennent à leur pudeur pour diverses raisons psychologiques. Quant aux enfants, tout dépend de la manière dont ils sont éduqués. Certains peuvent banaliser la vision de la nudité sous l'influence de leurs parents, d'autres au contraire seront très tôt portés à en rire, ou à la regarder avec une curiosité malsaine.

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Deux interviews qui tombent à l'eau

3 Août 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité", #Nudité-Pudeur en Europe

J'ai été contacté en juillet par Anne Desquins pour le magazine Biba et par Benoît Jérôme pour le Parisien Magazine.

Ces deux interviews sont tombées à l'eau. Par un mail d'hier Anne Desquins m'a fait savoir que la citation de mon interview qu'elle avait prévue de glisser dans son article a disparu pour des raisons de mise en page (ils ont préféré publier une grand photo). Aujourd'hui par un message téléphonique sur mon répondeur Benoît Jérôme me fait savoir que sa direction a renoncé au projet d'article programmé pour le 4 août sur le projet de centre naturiste à Paris parce qu'ils étaient obligés d'y mettre des photos (voir l'article du Canard enchaîné de cette semaine ci dessus, désolé il ya un bug sur overblog, on ne peut pas l'afficher à l'endroit). Pour que le travail effectué avec ces deux journalistes ne soit pas complètement perdu, je vous livre le contenu de mes réponses aux questions d'Anne Desquins pour Biba.

1- pourquoi la jeune génération est elle attirée par le naturisme ? (engagement politique ? écologique ? etc )

 

Tout d'abord il faut préciser la notion de "jeune génération". Il est vrai que le naturisme  se porte moins mal que dans les années 2000. En 2015 la FFN a enregistré une augmentation de ses adhésions de 40 % en 2015, mais on reste a seulement 5 % de pratique fréquente et 17 % de gens qui se disent éventuellement attirés (y compris les 5 % précédents). En outre au niveau qualitatif beaucoup de camps naturistes se plaignent de la venue de visiteurs qui gardent leurs vêtements donc ça reste à géométrie très variable. La moitié des gens tentés par le naturisme ont moins de 50 ans, mais ce ne sont pas des gens très jeunes. Selon un sondage TENA d'il y a 8 ans les femmes de la tranche 18-35 ans restaient les plus réticentes à supporter la vue d'autres femmes nues sur des plages naturistes. Elles étaient aussi les moins nombreuses à pratiquer la nudité sur des plages et même dans leur jardin. Il y a donc seulement un petit rajeunissement du naturisme à travers la tranche des 30-40 ans qui peut s'expliquer effectivement par certaines actions de valorisation de la nudité dans des combats politiques très relayés par la presse, et toute une culture de notre époque qui fait du corps l'instrument d'expression d'une liberté et d'une authenticité intimes.

 

2- est il plus difficile pour une femme de pratiquer le naturisme que pour un homme ? (barrières culturelles ? diktat des canons de beauté ? etc)

 

Effectivement 23 % des hommes tentés par le naturisme en 2015, mais seulement 13 % de femmes selon un sondage de 2015, ce qui rejoint les données du sondage IFOP-TENA avec beaucoup femmes qui non seulement ne supportent pas d'exposer leur propre nudité, mais aussi celle des autres (les chiffres sont éloquents sur la gêne devant les dénudations d'autres femmes dans des lieux qui pourtant se prêtent à cela comme les vestiaires des gymnases). La nudité reste souvent associée au manque de respect pour autrui. "La nudité c'est comme la cigarette on n'est pas obligé de la mettre sous le nez des autres" disent certains. Les canons de beauté jouent aussi évidemment car 52 % des femmes n'aiment pas leur corps. Ou encore la protection de l'enfance. "Je préférerais que mon enfant croise une puéricultrice avant un pénis" lisait-on dans la presse récemment à propos du projet de parc naturiste à Paris. Et puis bien sûr la nudité reste associée à la sexualité avec tous les réflexes de gêne, de crainte etc que cela engendre.

 

3- en 2017, la nudité peut elle encore choquer (en France et/ou en occident) ? est elle encore subversive ?

 

Les chiffres des sondages sont éloquents sur toutes les situations de mal-être que la nudité peut provoquer. Vous noterez que fin mai des jeunes femmes en bikini ont été priées par la police de se rhabiller dans le jardin du Luxembourg à Paris dans une ville qui prévoit par ailleurs d'ouvrir le bois de Vincennes au naturisme, ce qui est un paradoxe instructif. L'été dernier une jeune femme avait provoqué une altercation violente en Charente parce qu'elle jouait au pingpong topless devant des enfants. La nudité publique est admise en dehors des espaces naturistes pour la défense de cause spécifiques (causes sociales, écologiques) mais heurte la sensibilité de beaucoup en dehors de ces contextes spécifiques : la condamnation en appel en février dernier de la FEMEN Eloise Botton pour son actions à la Madeleine l'a montré. La nudité est banalisée, dans la publicité, au cinéma, su le Net, et en même temps cette banalisation provoque des effets de saturation qui placent encore la nudité tantôt dans le domaine de subversion, tantot dans celui du mauvais gout. Il y a vraiment de très fortes contradictions dans la société entre des valorisations positives de la nudité comme expérience de sensations nouvelles et manifestation de liberté, et, cette impression de mal-être que provoque l'imposition de la nudité au regard d'autrui.

 

4- pourquoi associons nous la nudité à la sexualité ?

 

La psychologie évolutionniste darwinienne enseigne que le redressement du squelette des hominidés a provoqué un déplacement du message sexuel visuel qui, chez les grands singes, se concentre sur la coloration de la vulve des guenons (mais chez la femme la vulve et cachée). C'est donc toute l'apparence du corps qui s'est érotisée, ce qui, disent les paléoanthropologues, explique que les femmes ont des corps en forme "de violoncelle", des seins plus arrondis que les guenons, et les hommes des pénis plus longs que les grands singe. La perception de l'apparence du corps nu comme un message sexuel se transmettrait dans les gènes. On peut dire que le développement de la fonction visuelle (déjà plus développée chez les primates que chez les chiens par exemple) dans nos sociétés obsédés par les écrans a renforcé cette fixation sexuelle sur la nudité (pas seulement à travers la pornographie). Même l'obsession de se prendre en photo ou de photographier tout et n'importe quoi en le publiant sur des réseaux sociaux, même si ces photos ne comportent pas de nudité, entretiennent une disposition voyeuriste chez les consommateurs d'image. Certains discours comme celui des naturistes parviennent à neutraliser le potentiel sexuel du dévoilement du corps, mais celui reste nécessairement à l'arrière plan, susceptible de ressortir sur un mouvement particulier du corps de l'autre, sur une projection imaginaire, ou même sur l'émission inconsciente de phéromones (car nous en émettons comme les autres mammifères).

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"La nudité" cité dans "Ca m'intéresse" de juillet 2017

26 Juin 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité", #Nudité-Pudeur en Europe

C'est en p. 30. Je suis cité conjointement avec la géographe Mme Barthe-Deloizy (qui a pratiqué le naturisme comme elle l'explique dans son livre, ce qui marque un peu la spécificité de son approche). Mes propos sont un peu déformés mais peu importe.

 

 

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L'Obs en ligne : mon livre "La Nudité" mentionné à propos du projet de parc naturiste à Paris

3 Mai 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité", #Nudité-Pudeur en Europe

Le journaliste des pages "environnement" de l'Obs Arnaud Gonzague m'a passé un coup de fil la semaine dernière en me disant qu'il avait eu l'intuition, contre le journaliste des pages "société", de sa  revue que derrière la question de la nudité urbaine se cachait peut être une question de classes sociales. Je lui ai donné mon analyse et les chiffres de sondages dont on disposait. Ca donne une mention de mon bouquin sur le site en ligne de l'Obs cette semaine ici.

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L'affaire du monokini charentais

28 Août 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe, #Anthropologie du corps, #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité"

J'ai décliné il y a peu une invitation à aller parler sur France Inter de la place des seins dans notre société à une heure de grande écoute.

Voilà qui m'aurait exposé à commenter des phénomènes sociaux du type du fait divers typique des polémiques estivales qui a agité les réseaux sociaux hier. Jeudi 25 août à Châteauneuf sur Charente, une femme topless (certains disent "en string") qui jouait au ping pong sur la plage avec son fils a été frappée par une demi-douzaine de personnes pour avoir "baissé le bas" devant un garçon de 10 ans, en réplique à la mère de ce pré-ado qui demandait avec insistance à la dame topless de se rhabiller. Querelle entre deux femmes déterminées à défendre leurs droits : "mon droit à être topless" (je préfère dire topless qu'en monokini qui à l'origine désignaient les maillots "une pièce" couvrant tout le corps) contre "le droit de mes enfants à ne pas vous voir dénudée".

Vilaine querelle (avec les assaillants qui pique-niquent ensuite sur le lieu de leur "victoire" qui n'est pas allée bien loin (la dame n'a eu "qu'un saignement de nez", mais quand même elle a été bien violente pour elle, et humiliante, même s'il n'y a pas eu de poursuites par la gendarmerie venue sur les lieux peu de temps après), qui se double ensuite d'un retentissement médiatique un peu anarchique et absurde. Les témoins passifs (car personne ne s'est interposé) grossissent l'affaire en déclarant à la Charente Libre que la dame a été "tirée par les cheveux jusqu'à la mer" après qu'un des assaillants lui eût ôté son string, puis la dame qui explique qu'elle est allée d'elle même dignement se baigner nue dignement dans les vagues. Ensuite, toujours dans la Charente Libre, une pluie de commentaires racistes qui s'abat sur le journal en ligne parce que l'incident arrive au moment où le Conseil d'Etat statue sur les arrêtés anti-burkinis. Le site ferme l'accès aux commentaires en précisant qu'aucun Maghrébin (sic c'est ainsi qu'ils formulent leur mise au point) n'est impliqué dans la querelle qui n'a donc rien de religieux, et trouve déplorable d'avoir à le préciser. Trop tard : un site anti-immigration a déjà titré "Charia en Charentes : une baigneuse seins nus frappée, sa culotte arrachée".

L'incident montre les difficultés d'une société où tout le monde est prêt à aller au conflit pour défendre sa conception des droits incompatibles avec celle des voisins. Le contrôle social collectif ne fonctionne plus parce qu'il n'y a pas de consensus possible. Qui a raison ? La dame qui défend la liberté du corps ou celle qui élève la voix au nom de la protection de ses enfants ? Bien sûr ceux qui ont tort sont ceux qui en sont venus aux mains, à 6 contre 2 si l'on comprend bien l'article. Mais par delà le dérapage, c'est bien l'incompatibilité des droits qui fait problème.

Les féministes défendent le droit au topless depuis le mouvement suédois "Bara bröst" dont je parlais dans "La Nudité" (editions du Cygne). Au nom de la théorie du genre la nudité du buste serait neutre et asexuée comme cela a été reconnu dans les jardins publics de New York... Pas si simple. Des gens ont organisé une mobilisation pro-topless à Châteauneuf pour mercredi prochain sur Facebook. Mystérieusement l'événement a disparu : par peur d'aller à la confrontation ?

Dans cette mouvance on retrouve l'Apnel (association pour la promotion du naturisme en liberté) qui, après avoir défendu un projet de loi pro-nudité publique dans un conciliabule à l'Assemblée nationale l'année dernière, me proposait cette année d'en débattre publiquement à la Fête de l'Humanité le weekend prochain (j'ai dû aussi décliner cette invitation). L'argument de cette mouvance est connu : si on vivait nus dans les lieux publics, nos enfants y seraient habitués, et l'on n'en viendrait pas aux mains au nom de leur protection...

L'incident a au moins le mérite de rappeler que le burkini n'est pas le seul aspect hautement clivant dans la "présentation de soi" (comme disait Goffman) dans la France des années 2010. Se dirige-t-on vers toujours plus d'apartheid ? Les plages pour burkinis (quand on songe à l'élan de délation qui s'est emparé de la Côte d'Azur ces derniers temps, les gens se précipitant sur la police pour dénoncer les musulmanes "trop couvertes"), celles pour le topless, celles pour le naturisme ? Va-t-on aussi fractionner l'espace urbain entre les aspirants à la liberté et les avocats de la "décence" ?

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Mes soi-disant propos dans "Psychologies.ru"

12 Mars 2016 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité", #Publications et commentaires

Mes soi-disant propos dans "Psychologies.ru"

Cela m'avait échappé mais mon nom est cité dans un article intitulé "Нагота: как мы к ней относимся?" et publié dans Psychologies.ru n°112 du 27 juillet 2015.

Après avoir passé cet article au traducteur automatique (Google Translate), je découvre le contenu en français des propos qu'on m'y prête. Les voici : " "Si le corps est séparé de nous, notre attitude à son égard est réduite à admirer ou à l'utilisation pratique, - dit le sociologue Christoph Kohlera (Christophe Colera). - Si nous nous identifions avec nos corps, nous vivons, le sentir avec une inséparabilité, nous ressentons pour lui une forme particulière de bonne volonté" ".

Les traducteurs automatiques dévient parfois le sens des mots, mais, même avec un effort important pour tenter de retrouver le sens original du propos, force est de constater qu'il ne veut rien dire. En réalité je n'ai jamais prononcé ces paroles, même dans une autre revue, et je n'ai jamais été interviewé par Psychologies.ru. Les deux phrases qu'on vient de lire ont été tout bonnement inventées. Je n'ai jamais pu dire que le corps étant "séparé de nous" pouvait être admiré ou utilisé, ni qu'en se sentant inséparable de lui on éprouvait pour lui de la bonne volonté. Cela n'a aucun sens. Bien sûr que le corps séparé de notre conscience peut être utilisé ou admiré, mais il peut aussi être méprisé, détruit etc, et je ne vois pas pourquoi en s'unissant à lui on ferait preuve de plus de bonne volonté... La problématique de la séparation et de l'union avec le corps est un thème que je n'ai jamais traité parce qu'il ne me paraît pas du tout pertinent pour comprendre le sens qu'on donne à la nudité. Je ne vois pas du tout où le journaliste a pioché ces propos sinon dans son imagination.

Je suis très flatté d'être cité par une revue moscovite car j'aime beaucoup la culture russe (j'ai d'ailleurs été cité à meilleur escient dans une revue russe en 2014 ici). Mais là, force est de signaler que cette citation est une pure invention.

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Webdocumentaire sur Vimeo

18 Juillet 2015 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité"

J'ai été interviewé le 12 mai 2015 par Sophie Perez qui devait réaliser un "webdocumentaire" dans le cadre d'une licence à l'Institut Européen de Journalisme. La vidéo a été postée quelques semaines plus tard semble-t-il.

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