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Articles avec #histoire secrete tag

La Vierge de Guadalupe et Marcos Cípac de Aquino

5 Décembre 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme

Poursuivons nos réflexions sur ND de Guadalupe (celle du Mexique, pas celle d'Extrémadure) à la suite de la sortie du film sur le sujet : Marcos Cípac de Aquino, artiste nahatl du XVIe siècle est-il l'auteur de l'image de la Vierge de Guadalupe vénérée au Mexique?

Dans un sermon de 1556 retrouvé en 1888 le franciscain Francisco de Bustamante dit que l'image miraculeuse a été peinte par "Marcos el indio" (Marc l'indien).

Le conquistador Bernard Diaz dek Castillo mentionne dans une chronique historique de 1576 qu'on l'attribue à "Marcos de Aquino" et un chroniqueur indigène Juan Bautista (Jean Baptiste) dans des annales publiées en 2001 qu'on trouve dans la Bibliothèque Boturini de la Basilique de Guadalupe parle d'un Marcos Cipac, mais aucun des deux ne le rattache à ND de Guadalupe (Marguerite Zires, Los Mitos de la Virgen de Guadalupe 1994).

Jeannette Favrot Peterson dans Visualizing Guadalupe (presses universitaires du Texas 2014) a avancé qu'il était le seul artiste capable d'effectuer une grande peint

La mexicaine Gisela von Wobeser dans son Origenes del culto de 2020 suit aussi la thèse de Jeannette Peterson. Elle estime que ce peintre dont elle fixe la date de naissance à 1517  a pu peindre l'image dans ses années de jeunesse à l'école San José e los Naturales dirigée par le frère Pedro de Gante.

Ces thèses rationalistes (et qui sont en fait très idéologiques, car sulfureusement influencées par les revendications des gender studies et des colonial studies pour lesquelles la vérité objective compte peu) ignorent totalement les découvertes de l'ingénieur péruvien José Aste Tönsman et méprisent ses démonstrations sur les pupilles de l'apparition connues pourtant depuis le début des années 1980. Renvoyons le lecteur à cette page pour comprendre tous les travaux menés sur les yeux de Notre Dame non seulement par Tönsman, mais aussi par le neurologue Jorge Alvarez Loyo.

Ces découvertes ont conduit à la conversion de Pedro Ramirez Vásquez (1919-2013), architecte de la nouvelle basilique inaugurée en 1976, conversion comparable à celle du  Dr Ricardo Castañón Gomez devant les miracles eucharistiques. Il en a conclu que l'image était acheiropoïète comme l'icône d'Aglona en Lettonie.

Il n'y a pas non plus de débat sur le fait que le manteau est orné de 46 étoiles reproduisant la constellation du 12 décembre 1531 (certains disent que c'est selon le calendrier julien, le 22 selon le nôtre) – vue de haut.  Cet aspect a été étudié par un spécialiste d’infectiologie (et non pas astronome comme on le lit parfois, il a aussi écrit sur la Tilma et le nombre d'or) Juan Homero Hernández Illescas, à la demande du père Mario Rojas Sanchez (à noter que le P. Brune l'avait rencontré).

Cette question des étoiles est peut-être plus délicate que celle des pupilles. Il y a sur cette page un débat intéressant. Un certain Anthony Martinez, qui se dit chercheur en physique et astronomie (sur des programmes qui ont pu occasionnellement recevoir quelques dollars de la NASA) et cependant défenseur du catholicisme, le 10 mars 2023, avance 3 objections à la thèse des constellations vues d'en haut : 1)  la Grande Ourse est déformée 2) l'inversion des constellations n'a pas de sens car il ne peut y avoir aucun endroit physique dans l'espace où l'on pourrait regarder en arrière et voir les constellations à l'envers. 3) Travaillant sous la sanction de l'Église catholique et de la basilique de Mexico en 1979, un scientifique, Phillip Callahan avec des rayons infra-rouges a conclu que sur l'image originale qu'il y avait sur la Tilma, et dont l'origine est inexplicable, il y a eu des rajouts humains ultérieurs et que les étoiles en font partie .

Martinez dit aussi que l'image exposée au Mexique est trop grande : Divers auteurs au fil des siècles décrivent le voyant Juan Diego comme un paysan de petite taille âgé de 57 ans. Les anthropologues affirment que les hommes aztèques de cette époque mesuraient rarement plus de 1,68 m (5 pieds 6 pouces). Cependant, si l(on prend le temps d'analyser la taille de la tilma/image accrochée dans la basilique de Mexico (67 X 41 pouces, soit 1m70 sur 1 mètre - selon Wikipedia déjà au XVIIIe siècle la mesure du tissu a été réalisée par José Ignacio Bartolache le 29 décembre 1786 en présence de Joseph Bernardo de Nava, notaire public. Le résultat fourni était : hauteur 170 cm, largeur 105 cm) et la compare à l'anatomie d'un homme, pour que cette image soit sur le devant d'une tilma, Juan Diego aurait dû mesurer entre 2,10 et 2,40 m

Pour en rester à la question des constellations, on notera que la référence à Callahan sur laquelle s'appuie Martinez a été contestée par Hernandez dans un ouvrage de 1987 en p. 14 (dont M. Leatham de l'université du Nouveau Mexique donne la référence dans un article paru dans la revue de Folkrlore Forum de 1989  mais dont il omet hélas de donner le titre complet en fin d'article).

Cette affaire de constellation devient le support de prophéties apocalyptiques (ce qui va avec la connotation apocalyptique du nom aztèque de Juan Diego "qui parle comme un aigle" laquelle a une connotation évangélique ésotérique) : il y a peu Alessando Massano de l'observatoire astronomique et planétarium d'Alpette à Turin, a découvert que le nombre d'étoiles qui apparaissent sur le manteau de Notre-Dame sur la tilma (manteau en fibres de cactus) de saint Juan Diego correspond au nombre de papes depuis Clément VII, pontife lorsque Notre-Dame de Guadalupe est apparue en 1531, jusqu'à Benoît XVI (46), et le nombre d'étoiles dans chaque constellation correspond également au nombre de fois qu'un  nom de pontife a été choisi. Une découverte qui laisserait entendre qu'il n'y a pas de pape légitime après le prédécesseur de François.

On peut avancer toutes sortes d'hypothèses, y compris que même si les étoiles ont été rajoutées, elles ont pu l'être sous une inspiration surnaturelle postérieure à l'apparition initiale.

En tout cas on reste très loin de l'hypothèse d'une peinture de Marcos Cipac, puisque selon Alessando Massano (mais ce point mériterait d'être exploré plus en détail) sur la partie la plus ancienne du tableau les fibres de portent pas de trace de teinture, comme si chaque fibre avait eu dès son état naturel la couleur qu'elle a aujourd'hui (point commun selon Massano avec le Suaire de Turin - 7e minute de son interview). La question est aussi abordée dans Joel Romero Salinas. La Virgen de Guadalupe ¿Legado divino o pintura?.

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Sortie d'un film sur Notre Dame de Guadalupe

3 Décembre 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme

Un documentaire sort sur Notre Dame de Guadalupe demain dans diverses salles en France.  David Caron de Olivares qui a conseillé les réalisateurs en parle très bien ci-dessous. L'histoire de cette apparition de 1531 est fascinante et très touchante.

Une mienne amie bigourdane a connu avec le récit de cette apparition un phénomène semblable à celui que m'a provoqué le texte de Léon Bloy sur la lumière de ND de la Salette.

Ce culte pose toutes sortes de problèmes théologiques. Il est intéressant d'avoir une approche généalogique, ce que fournit dans un livre récent l'historienne mexicaine Gisela von Wobeser. Elle relie ce culte marial à la déesse Tonantzin, comme le firent d'ailleurs très tôt les franciscains comme Francisco de Bustamante, hostiles à cette dévotion (qui était en rivalité avec la  plus espagnole Virjen de Remedios). J'essaierai de rendre compte de ce livre quand je l'aurai lu.

Il y a toute une fascination actuelle pour les découvertes récentes autour des pupilles de l'apparition reproduite sur la tilma du voyant, fascination qui a été notamment entretenue par feu le père François Brune qui s'est rendu 4 fois au Mexique pour étudier le thème et a beaucoup oeuvré en France pour diffuser les découvertes de l'ingénieur péruvien José Aste Tönsman, qui est d'ailleurs mort il y a moins de 15 jours, le 25 novembre, à l'âge de 93 ans. Ce travail sur les pupilles est à ce jour le moins controversé (bien qu'on puisse quand même se demander si les personnages qui y sont identifiés, son vraiment des personnages). Celui sur les origines historiques du cultes l'est beaucoup plus (cf la fiche Wikipedia).

Le film véhicule le point de vue épiscopal officiel. C'est sans doute une première approche intéressante pour les néophytes.

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Mouny, Petit, Facon, et les aides surnaturelles de l'humanité

2 Décembre 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Alchimie, #Christianisme

En 2021, puis deux ans plus tard, j'ai fait référence à Didier Coilhac le chercheur en architecture ésotérique dont je suis loin d'approuver toutes les spéculations, mais il est vrai que parfois il met le doigt sur des sujets qui posent question comme la présence subliminale de l'Atlantide dans le décorum du château de Versailles. Dans un enregistrement de mai 2023 (min 40), il rendait hommage à l'ufologue Guy Claude Mouny et Guy Gruet (fabricants d’appareils à effet Kirlian qui mesurent les énergies, j'en ai parlé dans mon livre sur les médiums, il avait dirigé le service photo d'IBM-Europe et prétendait que l'ankh égyptienne était une diode) qui pratiquaient le pendule pour savoir si l'Arche d'Alliance était à Feigneux.

Guy-Claude Mouny, membre de l’Institut des Hautes Études de Défense Nationale, l’I.H.E.D.N avait analysé l'ankh égyptienne et découvert qu'elle fonctionnait comme une diode. et mettait en rapport les hiéroglyphes avec l'électromagnétisme. Il pensait que les Égyptiens étaient tombés sur des locaux souterrain issus de civilisations plus élaborées. et auraient transmis les savoirs de ces civilisations dans leur écriture et leur art. Toujours cette théorie des anciens astronautes que j'évoquais dans mon livre sur les Néphilim.

Cela me fait penser à Jean-Pierre Petit, physicien du CNRS qui prétend avoir eu 40 ans d'avance dans ses recherches en magnétohydrodynamique (MHD), recherches dont certaines sources lui viendraient de mystérieux "ummites". Jadis il avait collaboré avec les Russes. D'aucuns vont jusqu'à en conclure que grâce aux "aliens" nos gouvernants extrémistes assoiffés de guerre aujourd'hu échouent à conduire le monde trop au bord du précipice : la dissuasion technologique russe dérivée des "ummites" les empêche de pousser trop loin leurs rêves napoléoniens...

On peut aussi songer aux ouvrages de Facon, sur ces alchimistes qui reçurent des messages de "grands initiés" invisibles pour sauver le monde de l'abîme spécialement en temps de guerre. Fantômes, aliens, "entités" qui entrent dans l'Histoire pour aider l'humain, puis disparaissent.... Étrange métaphysique. Les preuves objectives ne sont jamais là, mais il y a des récits d'expériences personnelles étranges, et des messages "chiffrés" laissés de ci de là, qui, dit-on, ne devraient pas tomber entre les mains de n'importe qui sans quoi cela provoquerait des catastrophes (d'où le codage, et la discrétion des "entités"). Le sociologue doit enregistrer ces témoignages sans les juger. Le philosophe et l'homme de foi, eux, se demandent quels systèmes de croyance ou quelles éthiques cela peut bien servir. Mme de Kochko de l’association CERO me disait le 26 octobre dernier au téléphone que les "abductés" devenaient souvent chrétiens après leurs expériences. De quel christianisme ? Je ne sais. Parfois les étiquettes religieuses deviennent des mots-valises.

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Rita Cadillac

3 Novembre 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Généralités Nudité et Pudeur, #Histoire secrète, #down.under

En regardant une vidéo de Karl Zéro hier je recroisais (après des années sans avoir traité le sujet de la nudité ) le nom de l'effeuilleuse du Crazy Horse des années 1950 Rita Cadillac/Nicole Yasterbelsky (1936-1995). Souvenir des Mythologies de Roland Barthes.

Comme beaucoup ce genre de femme commence sa vie avec Vénus et la termine dans l'occultisme - sa fiche Wikipedia nous apprend qu'elle ouvrit un cabinet d'astrologie et de thérapie de groupe à Deauville (Le Monde 15.5.91).

Jean Charvil, dans un ouvrage de 1969 (p. 129) la décrit ainsi : "longue, souple, élégante, cette rousse aux yeux verts apporta au neuvième art une note de distinction assez remarquable dans une discipline où, à l'époque, sévissaient l'inexpérience et parfois la vulgarité". Elle était née dans le quartier de la goutte d'Or, son père était russe, sa mère polonaise. Selon un article du Monde du 12.11.1976 (Paul Morelle : "La vérité ne tient qu'à un fil") rapportant les propos de Paul Alt, professeur de strip-tease, son père "occupait un poste important dans l'édition".

Elle voulut être dessinatrice de mode, puis manucure, puis vendeuse, bien qu'elle eût dès 1944 à 8 ans remporté un concours d'accordéon. Elle se mit à faire du nu pour "embêter ses parents", selon la version officielle. Elle fut recrutée par petites annonces, donna des spectacles au Brésil. L'Evening Star de Washington du 1.10 1961 la présentait comme la "Gypsy Rose Lee de Paris". Son mari en 1960 était un certain Jean-Claude Terrade, directeur de cabaret à Pigalle arrêt par la brigade mondaine pour menaces de mort et tentative d'extorsion de fonds sur un fils de diplomate qui aurait frappé une danseuse des Folies Bergères amie de Rita Cadillac : Alicia Marquez (Le Monde 11 avril 1960).

Elle fit aussi carrière dans la chanson, ce qui dans ses tournées internationales lui donnait encore un prétexte pour se dénuder en public. A partir de 1973, selon Le Monde du 8 avril 1995 elle dirigea le night club du casino de Trouville. J'aimerais bien me renseigner un peu plus sur la seconde moitié de sa vie.

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Nephilim : les critiques contre Heiser

15 Août 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées, #Histoire secrète

Dans mon livre sur les Néphilim, j'avais présenté les thèses de Michael Heiser décédé en 2023 et j'avais fait état aussi des critiques dont elles faisaient l'objet.

Dans ce montage de plusieurs vidéos publié cette semaine sur le site de Doreen Virtue cette semaine on apprend que celle-ci a bien connu Heiser, et qu'après avoir collaboré avec lui, elle s'en est distanciée.

Parmi les propos tenus par les différents intervenants, on peut retenir l'argument selon lequel le pluriel de majesté dans "Créons l'homme à notre image" ne renvoie pas nécessairement à la notion mésopotamienne de "conseil divin", l'idée que le "dieux "au pluriel dans les psaumes peut aussi renvoyer à des anges, que les "nephilim" éliminés par Josué sont des êtres humains, sans l'ombre d'un doute possible, de sorte que l'emploi du terme en Génèse 6 peut aussi désigner des êtres humains (ce que disaient déjà St Augustin et Luther), l'idée que Jésus n'a jamais cité mot pour mot le livre d'Hénoch 1, il a pu en emprunter le vocabulaire pour être compris par le public de sont temps et la référence des lettres de Jude et Pierre aux anges déchus dans le Tartare n'implique pas plus une validation canonique du livre que celle à Ménandre dans les épîtres de Paul n'encourage à adopter le paganisme de cet auteur.

Il est reproché à Heiser de s'être enfermé comme beaucoup de savants dans une seule hypothèse développée à partir de peu de verset, d'être devenu à son corps défendant une sorte de chainon manquant entre l'évangélisme et les tendances libérales du christianisme (notamment celles sensibles à l'historicisme critique qui font dériver le judaïsme du polythéisme). Pour les intervenants, l'hypothèse des Nephilim qui corrompent le sang humain est une thèse en phase avec le sensationnalisme et le complotisme ambiant qui nourrit une vision obscure et remplie de crainte de l'avenir. Il n'est pas étonnant que cela plaise aux new-agers et aux tendances charismatiques du protestantisme. Les invités de Doreen Virtue soulignent aussi que cela pousse beaucoup d'Américains vers l'orthodoxie russe, grecque ou éthiopienne qui a toujours reconnu le livre d'Hénoch comme canonique et qui est assez indulgente envers le gnosticisme. A titre personnel j'ajouterai que je ne suis pas étonné qu'en France le livre d'Hénoch soit promu par un ex-journaliste qui a déjà déclaré en public qu'il n'était pas catholique (son livre "Le grand mensonge universel" le démontre amplement) mais dont le gnosticisme sur les anges attire beaucoup de croyants. Naguère j'avais eu un échange avec lui par mail sur la stigmatisée Thérèse Neumann qui m'avait montré qu'il ne se souciait pas du tout de corriger les erreurs factuelles de ses propos même sur des sujets récents... a fortiori sur des thèmes historiques anciens; Les Nephilim sont devenus un des articles de vente des boutiquiers de la spiritualité assez étrangers à la recherche de la vérité.

Pour info cette vidéo a suscité une réponse assez longue (un live) qui accuse Virtue et ses invités de déformer les positions d'Heiser et de se méprendre sur le sens des mots en hébreu.

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Michka Assayas et les Rolling Stones

2 Août 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Les tubes des années 1980

J'ai expliqué dans mon livre sur les Nephilim que les Rolling Stones selon certains publicistes chrétiens seraient une création du Stavistock Institute comme les Beatles, avec les mêmes références crowleysiennes, sauf que l’Institut les a positionnés sur un segment de marché plus rebelle encore que les Beatles. Ainsi ces derniers jouaient le rôle des bons garçons alors que les Rolling Stones étaient les «méchants». Ces derniers furent les experts dans la création de «riffs» répétitifs, ce qui signifie une phrase musicale qui se répète encore et encore (comme dans «Satisfaction», «Jumping Jack Flash», etc.). Ces riffs sont des procédés de contrôle mental et de soumission à des slogans occultistes que le cerveau de l’auditeur ne perçoit pas.

En 1963, les Stones ont rencontré Kenneth Anger. "Barré par la censure américaine,peut-on encore lire dans Libération du 11 août 2010, Anger trouve à Londres dans les années 60 un accueil on ne peut plus chaleureux. Ses connaissances encyclopédiques sur Aleister Crowley lui valent l'amitié de quelques célébrités, dont Mick Jagger et Keith Richards, en pleine exploration ésotérique, et surtout Jimmy Page, le guitariste de Led Zeppelin. Page est si obsédé par Crowley qu'il a racheté son vieux manoir écossais situé, naturellement, près du Loch Ness. C'est dans cette ambiance qu'Anger se lance dans l'écriture de ce qui devait être son grand œuvre, Lucifer Rising. Pour trouver son Lucifer, celui qui apporte la lumière, il s'installe à San Francisco. Mick Jagger ayant refusé dans un instant de lucidité d'incarner Lucifer, Anger trouve son interprète en la personne d'un jeune musicien camé jusqu'aux yeux, Bobby Beausoleil."

Jagger n'a pas tourné dans ce film, mais il a quand même fait la musique de films de Kenneth Anger. Il a pondu l'album " Satanic magestic request". Sans oublier leur "Sympathy for the Devil"en 1968. Ils ont continué par la suite à afficher des signes occultistes dans leurs productions, des pentagrammes notamment. Voyez par exemple leur vidéo "Harlem Shuffle" de 1986, qui en minute 1'37 dit "tu glisses dans les limbes, jusqu'où tu comptes aller" qui montre un chat dans un cimetière cerné par des fantômes.

A propos de la découverte de leur titre "Around and around" en 1964, le 28 juillet 2024, sur France Inter, Michka Assayas raconte ainsi cette expérience : "Je crois bien que « Around and Around » est le premier disque de rock’n’roll que j’ai entendu de ma vie. Mon père me l’avait rapporté d’un voyage en Allemagne, je ne sais pas quelle intuition ou pressentiment il avait eu, lui qui était à des années-lumière du rock’n’roll et de la musique en général. On posait le 45 tours sur ce que ma mère appelait un gramophone. Il en sortait un son trépidant qui semblait provenir d’une caverne lointaine, aussi attirante et inquiétante. De plus, c’était chanté dans une langue à laquelle je ne comprenais pas un traître mot. Impossible de décrire ce qui se passait dans ma petite tête d’enfant, les mots que je pourrais trouver aujourd’hui trahiraient de toute façon cette expérience qui, pour moi, avait quelque chose qui m’éloignait du monde familier et me mettait en contact, je n’ai pas peur de le dire, avec une forme de sacré, de mystère en tout cas.. Que se cachait-il derrière tout cela j'ai consacré ma vie à la chercher (...) toujours est il que j'ai été tout de suite captivé par ce petit rond noir (...) le disque était glissé dans une petite enveloppe blanche, pas de photo. Je devais avoir 6-7 ans et j'écoutais avec une sorte de vertige et j'écoutais cette chanson particulière 'Around and round' qui m'obsédait et qui contenait de fait déjà toute la magie des Rolllng Stones."

Voilà un récit de première expérience comme j'en ai fait dans mon livre sur les tubes des années 1980 et qui restitue l'effet d'envoûtement du "rockultism" comme dirait Gary Lachman.

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Le voyage sur la lune selon Kepler

20 Juillet 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Histoire des idées, #Pythagore-Isis

Les débats actuels sur la réalité de l'alunissage de 1969 nous le font peut-être oublier, mais la question du voyage sur la Lune a eu beaucoup d'importance sur le plan ésotérique, et a coûté fort cher à l'astronome J. Kepler dont on a déjà parlé ici.

Revenons sur ce sujet plus en détail.

A l'été 1609, Kepler a l'idée d'un alunissage en appendice à son travail de 1593 sur la perception des phénomènes célestes depuis la Lune (qui dérive d'une comparaison de la Lune avec la Terre, laquelle renvoie à Pythagore pour qui la Terre est une Lune, voyez Pierre Borel à ce sujet). Il en fait part à Galilée en disant qu'il a fait une géographie lunaire pour faire plaisir à Johannes Matthaeus Wackher von Wackhenfels, conseiller ecclésiastique de Rodolphe II.

Mais alors en 1611, des exemplaires de son Songe (un conte sur ce sujet) circulent jusqu'à Tübingen où des gens y voient une source de mise en cause de sa mère, Katharina qui vit à Weil-der-Stadt. Les archives auxquelles ont eu accès divers auteurs expliquent qu'une certaine Ursula Rheinhold a eu recours à ses services pour avorter avec une potion qui l'a rendue malade.  Le frère d'Ursula, barbier, qui a lu le Songe, s'est épanché auprès du juge de Léonberg. Katharina a commis l'erreur de lancer un procès en diffamation, et alors les langues se sont déliées contre elle. Le 7 août 1620, à 74 ans, elle est emprisonnée à Léonberg pour sorcellerie. Elle sera libérée un an plus tard après que Kepler eut trouvé des causes naturelles aux sortilèges qu'on lui reprochait.

Ce qui a alerté le barbier c'est, dans le Songe, que le héros, du nom de Duracotus l'islandais venu de Thule, raconte comment sa mère Fioxhilde morte récemment a convoqué des esprit pour faire un "voyage astral" jusqu'à la Lune...

Cet événement donna envie à Kepler de préciser sous forme de notes ce qu'il avait voulu expliquer dans le Songe : le code de ce roman renvoyait à la magie naturelle (au sens de Pomponace) et non à la magie noire - par exemple que le daimon dont il s'agit est un ensemble de savants dont il a consulté les ouvrages).

Dans ce Songe, Kepler raconte qu'en 1608, au moment des conflits entre Rodolphe II et l'empereur Matthias, les gens en Bohème recherchaient des précédents à leur histoire, et lui-même, Kepler était tombé sur l'histoire de Libussa (Libussae viraginis), la mère légendaire du peuple tchèque, célèbre pour sa magie. Un jour il s'endort et il lui semble lire dans son sommeil un livre acheté à la foire de Francfort. Mais alors le vent et la pluie dans son sommeil viennent détruire la fin du livre. En fait dans son rêve il y avait la magicienne Fioxhilde (un mot que dans ses notes il dira inspiré par le fait qu'il avait vu le mot "Flox" sur une vieille carte de la maison que le recteur de l'université Charles lui louait à Prague au niveau de l'Islande, île qu'il relie à plusieurs références livresques), et son fils Duracotus (celui qui s'exprime dans le livre) et ils se sont couverts la tête pour mieux entendre un daimon. A la croisée d'un chemin ils prononcent une formule magique pour que neuf chefs d'esprits les fassent voyager jusqu'à Levania, allégorie de la Lune, ce qui est l'occasion pour Kepler d'utiliser ses travaux de 1593 dans ses descriptions.

L'histoire de l'aventure de Duracotus et de sa mère sorcière aurait été, selon l'historienne de l'Art Catherine de Buzon (Cahiers de Fontenay 1975) entièrement réduite à des explications naturelles par les notes de bas de page écrites pour disculper sa mère à Leonberg.  Michel Ducos ici, en 1985, y voyait un pur divertissement. Il relève cependant que beaucoup de notes explicatives de Kepler renvoient au "Sur le visage qui apparaît dans le disque de la lune" de Plutarque. Or Plutarque, lui, ne plaisantait pas du tout quand il écrivait que l'une des taches de la Lune, appelée le "golfe d'Hécate" est le lieu "où les âmes subissent la peine et obtiennent vengeance de ce que, une fois devenues démons, elles ont fait ou souffert" (Plutarque, 944, c).

J'ajoute aussi que dans les années 1970 l'anthropologue Maurice Godelier qui enquêtait sur les Baruya, une des dernières tribus coupées des Blancs en Nouvelle Guinée fut interpellé par leur chamane qui lui dit : "la lune est est le séjour des morts - donne nous la formule magique qui a permis aux Blancs d y aller ".

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Les 12 pierres et les apôtres

11 Juillet 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Alchimie, #Histoire secrète

Une histoire assez étonnante sur laquelle je suis tombée hier : selon Kateřina Rusoová (son mémoire universitaire p. 23, elle tire cela de Cibulka, Josef : Švabinského okno v katedrále svatovítské, Umění IX - La fenêtre Švabinský de la cathédrale Saint-Guy, Art IX, 1936, s. 203 – 215) Max Švabinský (1873-1962), quand il a représenté les douze apôtres dans le vitrail de la cathédrale Saint Guy à Prague (en 1924) consacré au Jugement dernier, les a affublé de tenues aux couleurs des douze pierres précieuses qui composent la Jérusalem céleste (Apocalypse 21, 19-20), dont chacune correspond à une vertu, comme sur le retable de l’Hôtel-Dieu de Beaune en Bourgogne - voir Auguste Dubois, Identification des Apôtres à l’aide des gemmes, Société d’histoire et d’archéologie de Beaune,1er janvier 1925, p. 129-139.

L’enseignante au Pensionnat de la Légion d’Honneur Félicie d'Ayzac (1801-1881) fut pionnière de la recherche sur ce sujet, avant d’en transmettre le « virus » à Joris-Karl Huysmans. Ce dernier dans La Cathédrale avait écrit : "l'Apocalypse donne un écrin des gemmes que les exégètes interprètent en attribuant chacune d'elles à une vertu, à un patriarche, et à un apôtre ;  il existe un tableau des concordances des « pierreries, des patriarches, des apôtres et des vertus dressé par Mme Félicie « d'Ayzac, qui a écrit une sagace étude sur la tropologie des gemmes vers 1845".

Dans l'Apocalypse, les gemmes sont rangées dans l'ordre suivant : jaspe, saphir, calcédoine, émeraude, sardonix, sardoine, chrysolithe, béryl, topaze, chrysoprase, hyacinthe et améthyste.

Dubois déduit cet ordre de la juxtaposition de l'ordre des apôtres avec celui des pierres.

Je vous rappelle l'importance que Cohen Alloro accorde à cet ordre des apôtres.

Il y avait quelques différences entre Félicie d'Ayzac et Auguste Dubois sur le remplacement du sardonix par l'onyx et le Sardoine par le sarde, mais pour le reste il y a accord sur les couleurs correspondantes.

Etrangement Félice d'Ayzac avait dressé dans les Annales archéologiques de 1846 cette correspondance entre pierres et vertus qui surprendrait beaucoup sans doute les adeptes de la lithothérapie new-age :

La table s'inspire de Cornelus a Lapide...

On peut comparer cela aussi avec le commentaire de l'Apocalypse par le Père Charles-Auguste Auber (1804-1892) de 1871 (Histoire et théorie du symbolisme religieux) ici. Cette classification diffère encore de celle de Dubois, mais a le mérite de renvoyer à des sources plus anciennes sur la correspondance des vertus.

On peut se demander si le fait que le franc-maçon chrétien Švabinský en plein XXe siècle utilise encore ces codes n'a pas une signification profonde, qui serait de nature à nous faire réfléchir différemment à propos des pierres de ce qu'on lit le plus souvent dans la sous-littérature actuelle.

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