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L'échec de la reconstruction du temple de Jérusalem par Julien l'Apostat

Un épisode qui, selon beaucoup de catholiques, devrait servir de leçon aux Evangéliques qui aujourd'hui soutiennent le projet de construction du Troisième Temple à Jérusalem :

Au IVe siècle, après la conversion de l'empereur romain Constantin au christianisme, Julien l'Apostat son successeur renie son baptême, favorise le paganisme et s'enthousiasme pour la sorcellerie néo-platonicienne (héritière du pythagorisme). Ayant besoin d'argent pour partir à la conquête de la Perse (certains rapprochent cela de l'ardeur de Trump à attiser le conflit avec l'Iran), il s'allie aux Juifs avec qui il partage une haine commune du nom de Jésus-Christ et organise pour eux la reconstruction du temple de Salomon, ce qui signifierait la ruine des prophéties chrétiennes.
L'auteur arien Philostorge (370-430) écrit dans son Histoire ecclésiastique : « Julien s'étant proposé de confondre les oracles du Sauveur qui avait prédit la ruine de Jérusalem, et qu'il ne serait laissé pierre sur pierre etc. ; non-seulement il ne parvint pas a remplir son but, mais déplus il accomplit, contre son gré, ces prophéties immuables. Car, ayant rassemblé de toutes parts les juifs, leur ayant ouvert ses trésors, et fourni tout ce qui leur était nécessaire pour le rétablissement du temple, des prodiges effrayants envoyés du ciel, et inexplicables (à l'époque), étouffèrent ce dessein, troublèrent les juifs et les couvrirent de confusion. Les flammes consumèrent leurs ouvriers, des tremblements de terre comblèrent leurs travaux, et il n'en résulta que des malheurs. »
Dans Histoire de l'Eglise écrite par Socrate le Scolastique (380-450) on peut lire : "Comme il aimait les sacrifices, et qu'il se plaisait à voir couler le sang des victimes, Julien s'imaginait que ceux qui n'en répandaient point lui faisaient quelque sorte d'injure. N'en trouvant pas néanmoins plusieurs qui en voulurent répandre, il envoya quérir les Juifs , et leur demanda pourquoi ils n'offraient point de sacrifices puisque parla loi de Moïse il leur était commandé d'en offrir. Quand ils lui eurent répondu qu'il ne leur était permis d'en offrir qu'à Jerusalem , il leur commanda de rebâtir le Temple de Salomon, et partit pour aller contre les Perses. Les Juifs qui depuis longtemps ne souhaitaient rien avec une si forte passion que de rencontrer une occasion favorable de relever leur Temple pour offrir dedans des sacrifices, s'appliquèrent à cet ouvrage avec une ardeur incroyable , et commencèrent à s'élever insolemment contre les Chrétiens,et à les menacer de leur faire autant de mal, qu'ils en avaient autrefois souffert des Romains. L'Empereur ayant ordonné de tirer du trésor public l'argent nécessaire pour la dépense, le bois , les pierres, la chaux , et les autres matériaux furent prêts en très peu de temps. Alors Cyrille Evêque de Jerusalem se souvenant de la Prophétie de Daniel , qui a été confirmée par le Sauveur dans l'Evangile, dit en présence de plusieurs personnes : Qu'elle serait encore bientôt accomplie en ce nouveau Temple, et qu'il n'y demeurerait pas pierre sur pierre. Il y eut la nuit suivante un grand tremblement de terre, qui ébranla les fondements qui restaient de l'ancien Temple, les jeta en l'air avec les bâtiments d'alentour. Les Juifs en ayant été extraordinairement épouvantés, accoururent de toutes parts sur le lieu , et quand ils furent arrivés , ils virent un autre prodige. Ce fut un feu descendu du Ciel, qui consuma durant tout le jour les marteaux, les ciseaux , les scies, les haches, et tous les instruments des Ouvriers. Les Juifs reconnurent malgré eux la Divinité de Jésus-Christ ; mais au lieu de lui obéir, ils demeurèrent dans l'erreur dont ils étaient prévenus depuis si longtemps. Un troisième miracle qui arriva ensuite, ne fut pas capable de les attirer à la foi. Des Croix lumineuses parurent la nuit sur leurs habits, et lorsque le jour fut venu, ils ne purent jamais les effacer. Ils furent aveuglés , comme dit l'Apôtre, et jetèrent le bien qu'ils avoient entre les mains. Voila comment leur Temple fut ruiné, au lieu d'être rebâti. "
L'existence du tremblement de terre de la nuit du 18-19 mai 363 est admise par les historiens.
Notez que dans La Vérité du 18 août 1866 p. 102 un commentateur ajoutait "Nous ferons à ce sujet une réflexion qui nous semble d'une grande force ; c'est qu'avec le secours et la faveur que l'Empereur donnait, à cette entreprise, le temple aurait été infailliblement rebâti, sans les prodiges dont nous parlons. Il faut nécessairement que celle subversion miraculeuse ait eu lieu, puisque le temple n'a pas été rebâti. Un juif, Rabbi Gédaljah, assure que le temple entrepris à grands frais s'écroula, et que le jour suivant un grand feu venant du ciel en consuma les débris avec, une multitude innombrable de juifs.
Cet aveu des Rabbins est d'autant plus digne d'attention qu'il ne favorise point leurs intérêts. A coup sûr les écrivains juifs n'auront pas puisé un fait de cette nature dans les livres des chrétiens: ce sera donc dans leur propre tradition; et cela est d'autant plus digne de créance, que les juifs contemporains du fait ne le niaient pas; mais ils disconvenaient que ce lût un miracle ou une intervention spirituelle en faveur du christianisme. Ils aimaient mieux l'attribuer au courroux du ciel contre Julien, prince idolâtre, qui ne méritait pas, disaient-ils, l'honneur de rebâtir le temple du vrai Dieu, ou a leurs propres péchés qui les rendaient, indignes de cette consolation: sur quoi nous observerons que les hommes ne s'accusent guère d'une faute, que lorsqu'ils peuvent en tirer quelque avantage."
Julien trouva la mort dans sa guerre en Perse le 26 juin 363, un mois après le tremblement de terre.
Le 68e anniversaire des Rose-Croix aux Etats-Unis (1916)

Article rédigé par Grace K. Morey, secrétaire du Rose Cross Sacred College, paru dans le "Buffalo Express" du 16 juillet 1916 et repris dans "Fundamental Laws, A report of the 68th Convocation of the Rose Cross Order" (Lois fondamentales, un rapport sur la 68e convocation de l'Ordre de la Rose-Croix).
Anciens mystères d'Egypte donnés dans une initiation ou trois degrés
Sous l’autorité de l’Ordre des Rose-Croix fondé en Amérique en 1858, des représentants éminents de l’Ordre ont été réunis dans le conclave le plus remarquable tenu au cours des 5 000 dernières années, dont la publication des archives est maintenant ouverte à tous, la connexion de l’Egypte et ses siècles de vraie religion, de puissance et de gloire, avec le sceau mystique des États-Unis, dont le symbolisme héraldique qui proclame le puissant destin de l'Amérique, n'était jusqu'à présent connu que par un nombre limité de personnes.
À "Beverly Hall", dans la magnifique vallée de Tohickon, à environ six kilomètres de la ville de Quakertown, des hommes et des femmes de tous les rangs et de toutes les régions du monde, des hauts maçons et des membres de l’Eastern Star (la Croix d’Orient), des médecins et des enseignants, des écrivains et des membres de toutes les confessions, y compris l'hébraïque, se sont tous réunis à l'appel du Grand Maître de l'Ordre de la Rose-Croix pour la soixante-huitième convocation.
Il y a quelques années, R. Swinburne Clymer, auteur de la Philosophie du feu, de La maçonnerie orientale mystique ancienne, des Rosicruciens, leurs enseignements, des mystères d'Osiris, de la Science de l'âme et de l'immortalité, et de plus de trente autres livres, acheta une étendue montagneuse de terres et y fit construire "Beverly Hall", une salle de réunion, des salles de presse, des bibliothèques et un laboratoire de chimie qui, entourés de vergers, de vignes et de roseraies, aménagés en pelouses en terrasses, constituent avec leur chenil de Collies et leurs poulaillers une splendide combinaison de beau et pratique.
A cela s’ajoute la mystique, car dans une étendue isolée et boisée de cinquante acres de cette terre; un lac artificiel a été créé à partir d'un ruisseau de montagne, une salle du trône a été érigée et d'autres améliorations ont été apportées qui seraient nécessaires pour l'initiation des néophytes dans les mystères égyptiens.
La Convocation a été ouverte le 1er juin dans la salle de l'Assemblée, construite à cet effet il y a plus de cinq ans, et une série de conférences sur des sujets aussi bien mystiques que pratiques a commencé et s'est poursuivie jusqu'à la clôture de la convocation. Les délégués et les enseignants ont présenté les conférences, qui ont été suivies de discussions sur les sujets suivants: eugénisme, maternité scientifique, code d'éthique pour les écoles et la maison, christianisme spirituel, hygiène personnelle, alimentation et santé, péché, autorité et individualité, échelle de Jacob, Initiation, réincarnation, développement de l'âme, la seconde venue du Christ et la signification mystique du sceau des États-Unis.
À l'époque de Salomon comme à l'époque de la prêtrise égyptienne, aucune cérémonie n'avait jamais lieu, sans que le cercle de Salomon, communément appelé le sceau sacré de Salomon, ait été préalablement préparé, mais depuis la chute de l'Égypte et du temple de Salomon, ce sceau est pratiquement inconnu, à l'exception d'un nombre limité d'étudiants de religions anciennes et de mystères.
Au cours de la première semaine de juin, dans le bosquet spécialement préparé pour la mise en scène des anciens mystères d’Osiris, le sceau de Salomon, souvent appelé le cercle magique, fut spécialement constitué. Le 11 juin, le cercle magique fut inauguré en la présence des délégués de l'ordre de la Rose-Croix, dont certains étaient originaires d'Allemagne, d'Angleterre et de Russie. C’était conforme au système tel qu'il était pratiqué par les anciens prêtres d'Égypte et le Sanhédrin du temple de Salomon.
Dans la nuit du 13 juin, la première partie de la classe, y compris celles de l'Ordre prenant part à l'Initiation, s'est assemblée dans le bosquet d'Osiris éclairé à l'électricité d'une centrale électrique spécialement préparée à cet effet, et l'initiation des anciens mystères d'Egypte en trois degrés et six scènes.
Tous les étudiants des mystères et des religions antiques savent qu'il existe trois temples dans le temple de Salomon, le tribunal extérieur du peuple étant composé de sept cents enseignants et dirigeants choisis. C'étaient des membres du Premier degré, des Illuminati, appelés aussi chercheurs, voyageurs ou soldats. La cour intermédiaire, ou membres du second degré, étaient au nombre de soixante-dix et étaient supposés se trouver dans la salle de méditation et jouer le rôle de médiateurs entre le peuple et le sanctuaire intérieur. Tout d’abord, il y avait la cour intérieure ou le cercle des sept prêtres et le maître ou grand prêtre, qui étaient les maîtres entre Dieu et l'homme, les médiateurs entre le visible et l'invisible.
Dans les Mystères égyptiens, la première cour était composée de la jeunesse royale d'Égypte et d'étudiants de pays étrangers désirant entrer dans le temple et le sacerdoce, et ceux-ci étaient souvent appelés, au cours de la probation, les "Soldats du sacerdoce". "comme il était de leur devoir tout en subissant la formation préliminaire et les tests nécessaires pour garder la prêtrise et son travail jusqu'à la mort.
La seconde classe correspondant au second degré était celle des personnes ayant réussi cette épreuve et qui se trouvaient dans la salle de méditation et de purification en préparation des premiers vœux, et à la dédicace du corps, de l'esprit, de l'âme et de l'esprit à Dieu et aux service de l'humanité.
La troisième classe appelée Le Troisième Degré était ceux qui avaient passé avec crédit les tests du premier degré, la purification du deuxième, ainsi que les divers stades de développement requis de tous les étudiants des salles de méditation.
Au troisième degré royal, qui eut lieu dans le temple, le néophyte reçut la dernière instruction. Après cela, vint le dernier test de la belle cérémonie de la mort de l’ancienne vie, de l’abandon du corps et de ses tentations et de l’élévation du corps assassiné d’Osiris ou corps spirituel, par sa fidèle épouse Isis, l’Ame, avec l’Illumination finale.
Le 15 juin, la première section des représentants quitta "Beverly Hall" pour leurs domiciles respectifs et la deuxième section commença à arriver pour les conférences préparatoires. Le 19 juin, les cérémonies furent répétées afin que tous puissent assister à la conférence. Initiation et y participer afin de devenir membre.
Aussi loin que l’on puisse l’apprendre par le voyage ou par l’histoire, jamais depuis la chute de l’Égypte et de sa prêtrise et la chute du temple de Salomon, n’a-t-on jamais vu réunis un bosquet, un lac pour représenter le Nil, un cercle magique ou Temple préparé, on ne croit pas non plus qu’il existe aujourd’hui un tel cercle dans le monde.
Stonehenge des druides d’Angleterre se trouve tout près de là. Leurs descendants se rendent chaque année à une certaine heure pour saluer le soleil et renouveler leurs voeux.
C’est la première fois depuis 5 000 ans qu’un Ordre tente de construire cet emblème sacré sous un chêne imposant, afin que les peuples de la civilisation moderne puissent être témoins des beautés de la vie et de la religion du peuple antique, dont les enseignements développement individuel de l'âme, fait la gloire de l'Égypte, les rêves perdus de tout Israël, les enseignements des mages de Perse, tout ce qui était vrai en Inde, la splendide philosophie de la Grèce, la magnificence des premiers Romains, les fondamentaux des grandes écoles de l'Irlande pré-chrétienne, ainsi que les légendes bien connues du saint Graal des Bretons, des Celtes et des Gaulois. C'est dans cette lumière de la Fraternité de l'homme et de la Paternité de Dieu que cette grande République fut fondée, annoncée par Virgile, sur le sceau de laquelle est placée la pyramide égyptienne, complétée par la pierre blanche de purification spirituelle, couronne des siècles.
La constellation américaine de treize étoiles en forme de double triangle a été prédite par Merlin à la cour du roi Arthur, et la philosophie du Saint Graal et de la gloire de l'Egypte et du temple de Salomon a été l'étoile du jour de chaque grand homme d'État américain de Washington à Abraham Lincoln.
Après les cérémonies dans le bosquet, il fut donné dans la salle à manger de "Beverly Hall" à minuit un "festin des dieux" où ni viande ni épices ne faisaient partie du menu, mais uniquement des fruits, des noix et d'autres aliments embrassés par le soleil.
Les cérémonies déroulèrent au lever du soleil dans les bois avec un service de communion musicale, dans lequel un nectar de roses, issu des trente mille roses qui fleurissaient chaque mois de juin sur les pelouses de "Beverly Hall", était servi comme emblème du vin de l'âme, et pour ce service, les rosiers avaient été plantés il y a plusieurs années.
J'espère que tous les lecteurs de ce livre auront assisté à la préparation, à la construction et à la dédicace de ce cercle magique antique. Ou bien, j'aimerais pouvoir donner une description détaillée de ces cérémonies sublimes dans ce livre. Cependant, je ne peux pas le faire ici, bien que j'espère pouvoir le faire ultérieurement. Qu'il suffise de dire que lorsque la pierre, faite ciment de l'un des frères, fut presque terminée, la dédicace eut lieu et les emblèmes placés dans la pierre elle-même avant qu'elle ne soit achevée étaient les suivants:
L'American Beauty Rose, la rose de beauté américaine, en pleine floraison. C’était la représentation ou le symbole de l'âme qui a atteint la pleine illumination.
La bague mystique. C’était une bague en or massif, appartenant à l’un des membres présents, sur laquelle avaient été gravés la croix et le pentagramme. Tous les membres des mages sauront ce que ce symbole représente. La bague elle-même, comme le savent les mages, est un agent de protection contre toutes influences néfastes ou malignes lorsqu’elle est portée pendant un travail cérémonial ou en développement.
Le vrai miroir magique. Il s’agit d’un emblème de l’âme qui, une fois pleinement développé, servira de miroir à l’univers dans lequel peuvent se trouver la sagesse et la vérité.
Enfin, une copie complète du manuel privé "Ritualistic Occultism", qui contient les cérémonies utilisées par les mages, et quatre de ces cérémonies ont été utilisées par quatre mages pour la dédicace du cercle magique. .
Quand tout cela eut eu lieu, la pierre fut achevée et plus tard dans la journée, les personnages furent gravés sur la pierre par le frère qui l'avait complétée.
Du "festin aux dieux" de minuit et des offices du matin qui ont eu lieu dans le bosquet, il m'est interdit de parler à ce moment-là, mais je prie sincèrement que tous ceux qui sont inscrits dans les écoles sacrées puissent un jour soyez présents avec nous et assistez à ces cérémonies sublimes, d'autant plus qu'elles se déroulent au printemps de l'année.
Les délégués présents ont pris des dispositions, par le biais de contributions volontaires, soit pour acheter un autre grand bosquet, soit, si cela n’était pas réalisable, pour construire une salle beaucoup plus grande dans le "Bosquet d’Osiris", de sorte que des cérémonies plus élaborées puissent avoir lieu le printemps prochain. la 69ème convocation de l'ordre de Rose Croix. "
#JeSuisCute et la sorcellerie

Une certaine Laetitia Reboulleau qui travaille pour la multinationale Yahoo a trouvé récemment une doctorante, Ludivine Demol de Paris VIII, pour dire du bien du dernier hashtag à la mode #JeSuisCute (Je suis mignonne) sous lequel des jeunes femmes s'affichent en tenue légère pour défendre l' "empowerment" féminin contre les harceleurs. Le média américain pro-Clinton Huffington Post dans sa version française dans la même veine apologétique préfère n'interviewer que des militantes.
Pour ma part je vois ce mouvement un peu différemment de ces médias. J'essaie d'en comprendre l'inspiration spirituelle en examinant son imaginaire et celui des témoins qui y participent.
Quand le cuisinier occultiste Antony Bourdain est mort en Alsace, en juin dernier, Amber Tamblyn, contributrice du New-York Times postait, en défense de sa petite amie Asia Argento, fille d'un réalisateur de films d'épouvante satanistes, sur Twitter : "Sorcières, s'il vous plaît préparez les plus forts sortilèges de protection pour notre soeur Asia Argento. S'il vous plaît portez la avec tout l'amour et toute la lumière que votre force de conjuration est capable de projeter #AnthonyBourdain" ( “Witches: please prepare the strongest protection spell you have for our sister Asia Argento today. Please lift her up with all the love and light your conjuring is capable of casting. #AnthonyBourdain.") Tout un programme (en harmonie avec les posts d'Argento qui par exemple en 2013 promouvait sur son compte le grimoire rosicrucien Magia Rossa - Magie rouge - et se qualifiait elle-même de "sorcière rouge"). Rose Mc Gowan leader du #MeToo prenait aussi la défense d'Argento. Une petite recherche sur Rose McGowan permettait de rattacher celle-ci aussi à l'univers de la sorcellerie. Elle avait écrit sur son compte Instagram du 16 octobre 2017 : "Je suis une sorcière, et je veux hanter les malfaisants. A Hollywood, au gouvernement, dans les affaires. Arrêtez de nous faire du mal ou il y aura des conséquences" ( "I'm a witch. And I will hunt wrongdoers. In Hollywood, in government, in business. Stop hurting us or there will be consequences"). Rose McGowan a joué la sorcière dans Conan le Barbare et dans Charmed, tout comme Asia Argento a joué des rôles de femmes possédées (comme dans Mothers of Tears en 2008). Elle a été la petite amie du sataniste Marilyn Manson de 1997 à 2000 aux côtés de qui elle a tourné dans un film de 2004. Voilà qui plaçait le mouvement "Me Too", co-dirigé par Argento et McGowan sous les auspices étranges de la sorcellerie...

On retrouve la même tonalité sous le hashtag français #JeSuisCute lancé par la modèle nue militante Manny Koshka. Dans l'article de Reboulleau (au demeurant illustré par un modèle dont le tatouage au bras représente la divinité indienne Ganesh avec le troisième oeil frontal ouvert, celui qui voit les démons), figure, parmi les soutiens au mouvement une performeuse de burlesque... Tout le burlesque des années 2000 est sous le haut patronage moral de Dita Von Teese, qui a épousé Marilyn Manson en 2005 (on n'épouse pas un prêtre autoproclamé de la Church of Satan par hasard, et on ne se montre pas par hasard sur des photos en cachant un oeil...). Cette auvergnate sur Twitter avec ses multiples tatouages, adepte de la religion sorcière wiccane (une religion néo-païenne influencée par le satanisme du mage Aleister Crowley) qui parle publiquement de sa cérémonie de handfasting le 1er juillet, a un accident avec la nouvelle moto qu'elle a achetée et se coince le cou après avoir fait l'apologie du yoga (ah ! l'ouverture des chakras !).
Pour faire l'apologie de ce hashtag, on trouve aussi sur Twitter des féministes aux pseudos qui flirtent (soi disant sur un mode humoristique, c'est toujours l'alibi) avec l'occultisme comme l'employée de librairie "Succube", laquelle affiche à longueur de journées (on peut donc le reprendre puisqu'elle le rend public), sa révolte intérieure, son imaginaire Disney-DeMolay, raconte comment elle s'est cognée avec son propre téléphone (je ne sais pas ce que cela signifie dans le monde des esprits) et poste - là encore c'est peut-être censé être de l'humour, mais ça révèle un certain état d'esprit -, le 27 juillet deux jours après avoir été larguée par son copain : "J’envisage un rituel vaudou, pour que le problème se règle tout seul dans la nuit ", ou encore une militante au nom de dieu égyptien, anarcho-communiste qui retweetait le 31 juillet des messages critiquant les "shitstorms sur la sorcellerie" hostiles aux guérisseurs dans les villages...
Je ne mets pas en cause tous ces gens qui, sous pseudo, dévoilent à tous leur vie privée, dans le but de leur nuire, mais je les cite seulement suivant la méthode classique en sociologie comme des exemples pour montrer aux lecteurs à quels courants culturels (et donc d'une certaine façon cultuels, même si eux-mêmes n'en sont pas forcément conscients) leur engagement se rattache (pour en savoir plus voir mon live "Les Médiums" publié chez L'Harmattan en 2017).
Sur un plan spirituel le nouveau hashtag est donc très lié lui aussi à la sorcellerie, laquelle, dans la religion wiccane, mais aussi sous d'autres aspects, utilise la nudité...
Isadora Duncan en vieille sorcière
La danseuse Isadora Duncan vieillissante se faisant frapper, en 1925. Ce site en parle aussi mais oublie de préciser que le chapitre de "La difficulté d'être" où Cocteau a glissé l'anecdote s'appelle "les maisons hantées" .
"Un hôtel hanté fut l'Hôtel Welcome à Villefranche. Il est vrai que nous le hantâmes, car rien ne l'y prédisposait. Il y avait bien la rue couverte. Il y avait bien les remparts de Vauban et la caserne qui, le soir, évoque les absurdes magnificences du rêve. Il y avait bien, à gauche, Nice, à droit, Monte-Carlo, et leurs architectures sournoises. Mais l'Hôtel Welcome était simplement charmant et paraissait n'avoir rien à craindre. Ses chambres étaient peintes au ripolin. On avait passé une couche de peinture jaune sur les trompe-l'oeil à l'italienne de sa façade. Le golfe abritait les escadres. Les pêcheur réparaient les filets et dormaient au soleil.
Tout commença par Francis Rose. Sa mère était voyante. Dans la salle à manger elle se dressait à sa table, s'approchait d'un monsieur ou d'une dame et leur prédisait l'avenir. Elle portait des robes de toile sur lesquelles Francis peignait des fleurs.
Il allait avoir dix-sept ans. C'est du dîner de ses dix-sept ans que tout date. On m'avait préparé au bout de la table un fauteuil de velours rouge et placé devant mon assiette un buste de Dante. Lady Rose n'avait invité que des militaires anglais et leurs femmes. Vers huit heures, un étrange cortège apparut au bas de la côte qui conduit de la ville au port. Couronné de roses, Francis donnait le bras à Mme Isadora Duncan en tunique grecque. Elle était fort grosse, un peu ivre, escortée d'une américaine, d'un pianiste, et de quelques personnes ramassées en cours de route. La stupeur des hôtes de

Un cercle de malédiction autour d'Antiochos IV Epiphane ?
Peter Green, historien universitaire et athée (donc myope) écrivait ceci dans "D'Alexandre à Actium" (eds Robert Laffont, coll. Bouquins 1997 p. 474) à propos d'une ambassade romaine au roi hellénistique Antiochos IV Epiphane en 168 av JC (un an après que, dans le cadre de ses guerres contre Ptolémée VI d'Egypte, il eut pris Jérusalem à la demande des fils de Tobie et y ait imposé des cultes païens - Flavius Josèphe - Guerre des Juifs, I, 32-35 et livre des Macchabées): "Un ordre officiel (senatus consultum) lui fut adressé, lui enjoignant d'évacuer non seulement l'Egypte, mais également Chypre où ses troupes se livraient à une débauche de pillages et de destructions. L'envoyé romain, Popillius Laenas (ou Popilius Laenas), rencontra le roi dans le faubourg alexandrin d'Eleusis (juillet 168) et attendit en silence qu'Antiochos eût fini de lire le message du Sénat. Lorsque Antiochos réclama un délai pour examiner cette requête, Popillius prit son bâton, et traça dans la poussière un cercle autour du roi ; puis, d'un ton sans réplique, il ordonna à celui-ci de lui répondre par oui ou par non avant de sortir du cercle". C'est ce qu'on appela la "journée d'Eleusis". Antiochos accepta puis eu une petite revanche symbolique en organisant les jeux de Daphné pour laver l'humiliation.

La source se trouve dans Polybe 29.27.1-10, Tite-Live 45, 12.3-8, Appien Les Guerres Syriennes 66, Justin 34.3.1-4.
Polybe dans ses Histoires à ce sujet a le même ton" positiviste" que Peter Green :
When Antiochus had advanced to attack Ptolemy in order to possess himself of Pelusium, he was met by the Roman commander Gaius Popilius Laenas. Upon the king greeting him from some distance, and holding out his right hand to him, Popilius answered by holding out the tablets which contained the decree of the Senate, and bade Antiochus read that first: not thinking it right, I suppose, to give the usual sign of friendship until he knew the mind of the recipient, whether he were to be regarded as a friend or foe. On the king, after reading the despatch, saying that he desired to consult with his friends on the situation, Popilius did a thing which was looked upon as exceedingly overbearing and insolent. Happening to have a vine stick in his hand, he drew a circle round Antiochus with it, and ordered him to give his answer to the letter before he stepped out of that circumference. The king was taken aback by this haughty proceeding. After a brief interval of embarrassed silence, he replied that he would do whatever the Romans demanded. Then Popilius and his colleagues shook him by the hand, and one and all greeted him with warmth. The contents of the despatch was an order to put an end to the war with Ptolemy at once. Accordingly a stated number of days was allowed him, within which he withdrew his army into Syria, in high dudgeon indeed, and groaning in spirit, but yielding to the necessities of the time.
Notez que Polybe précise que le bâton est un cep de vigne (vitis), ce bâton de 80 cm qui servait aux centurions pour frapper les légionnaires. N'oublions pas que la vigne dans la Bible est le symbole d'Israël, ce qui n'est pas sans intérêt par rapport à ce que nous verrons un peu plus loin.
Tite-Live dans "L'histoire de Rome" livre 45 présente un récit semblable :
"After crossing the river at Eleusis, about four miles from Alexandria, he (Antiochos) was met by the Roman commissioners, to whom he gave a friendly greeting and held out his hand to Popilius. Popilius, however, placed in his hand the tablets on which was written the decree of the senate and told him first of all to read that. After reading it through he said he would call his friends into council and consider what he ought to do. Popilius, stern and imperious as ever, drew a circle round the king with the stick he was carrying and said, "Before you step out of that circle give me a reply to lay before the senate." For a few moments he hesitated, astounded at such a peremptory order, and at last replied, "I will do what the senate thinks right." Not till then did Popilius extend his hand to the king as to a friend and ally."
Sous la plume d'Appien (Guerres syriennes chap 11) cela donne un récit plus empreint de mysticisme parce qu'il relie le geste de Popilius au sort funeste d'Antiochos juste après, ainsi qu'à un événement curieux autour d'un temple de Vénus :
" While he was encamped near Alexandria, Popilius came to him as Roman ambassador, bringing an order in writing that he should not attack the Ptolemies. When he had read it he replied that he would think about it. Popilius drew a circle around him with a stick and said, "Think about it here." He was terrified and withdrew from the country, and robbed the temple of Venus Elymais; then died of a wasting disease, leaving a son nine years of age, the Antiochus Eupator already mentioned. "
Même ambiance chez l'historien Justin dans le livre 34 de son Abrégé des Histoires Philippiques de Trogue Pompée.qui fait lui aussi le lien entre le cercle et la mort rapide du roi à son retour en Syrie, et qui précise au passage que tous ses courtisans étaient dans le cercle :
"On députa donc Popilius à la cour d’Antiochus, pour ordonner au roi de respecter l'Égypte, ou d'en partir, s'il s'y trouvait déjà. Popilius le trouva en Égypte, et le prince, qui, étant en otage à Rome, avait formé avec lui d'étroites liaisons, s'approchant pour l'embrasser, l'envoyé romain fait taire ses affections privées devant les ordres de sa patrie, et lui présente le décret du sénat. Le voyant hésiter et renvoyer à son conseil la décision de cette affaire, d'une baguette qu'il tenait à la main, il trace autour du roi un cercle assez vaste pour contenir aussi ses courtisans, lui défendant d'en sortir sans avoir répondu au sénat et déclaré s'il veut être en paix ou en guerre avec, Rome. Effrayé de cette fermeté, Antiochus promit d'obéir. De retour dans ses états, il mourut bientôt, laissant un fils en bas âge."
Avant de développer sur le cercle tracé par Popilius, un mot du temple de Vénus d'Élymaïs. Les premières références à un "royaume" d'Élymaïs sont par Néarque (ou Nearchus), l'Amiral d'Alexandre le Grand (336-323), dans un passage conservé par Strabon (Géographe Grec, v.63 av.J.C-v.23 ap.J.C - Livre 2.13.6). Il situe le "royaume" vers le Nord de la Susiane. Il rapporte que le "Elymaei".
Flavius Josèphe dit qu' Élymaïs est le nom d'une ville. Certains historiens en font la capitale du pays d'Elam d'autres la situent en Perse (ce qui est aussi le témoignage que rend le livre I des Macchabées, lequel signale aussi que finalement Antiochos ne put pas piller la ville). L'histoire des Juifs et des Peuples de Mr Prideaux, doyen de Norwich dans sa traduction française de 1764 p. 81, précise que la ville passait pour avoir de grandes richesses en or et en argent, et surtout que dans un Temple de Diane ou de Vénus de cette Ville, il y avait des trésors immenses. Ce qui fit qu'elle fut pillée en 165 av JC par Antiochos IV après sa guerre contre les Arméniens et avant qu'il ne s'en prenne à la Judée en 164, année de sa mort.
Revenons en au cercle de Popilius. L'affaire fait penser à cette anecdote du gourou Gurdjieff à propos des Yézidis du Kurdistan. Avec son collègue Pogossian, il se retrouve entouré de chiens de bergers yezidis entre Lalish et Mossoul formant un cercle qui les empêche d'en sortir, (Rencontre avec des hommes remarquables - Meetings with Remarkable Men chap 5) tout comme en 1888 à l'âge de 16 ans il avait vu un petit garçon yézidi, pleurer, effectuer des mouvements étranges, lutter de toutes ses forces pour sortir d'un cercle tracé par d'autres garçons qui le persécutaient. Gurdjieff libéra le garçon en effaçant une partie du cercle et l'enfant put échapper à ses bourreaux.
"Le cercle magique, peut-on lire dans l'Echo du Merveilleux de juillet 1906, une idées pratiques les plus puissantes et les plus antiques de I'initiatïon, employé en Egypte, en Chaldée et en Grèce, — employé dans les solennités maçonniques et dans celles dé l'Eglise catholique,— était connu dèquelques tribus, qui l'avaient apporté dès époques extinctes, qui sait même, des centres d'initiation delà Lémurie ou de l'Atlantide. " Dans le Roland amoureux la magicienne Mélisse place Bradamante dans un cercle magique. Le Faust de Goethe s'enferme dans un cercle magique. Ce cercle sert à initier mais aussi à piéger et à maudire.
Il est très intéressant que Justin trace une causalité : cercle autour d'Antiochos-décès de celui-ci 4 ans plus tard-enfant en bas âge laissé derrière lui,et qu'Appien élargisse la chaîne causale de cette façon cercle autour d'Antiochos-pillage du temple de Vénus-décès de celui-ci 4 ans plus tard-enfant en bas âge.
Ces deux versions plaident clairement pour l'interprétation du cercle de Popilius comme étant un cercle de malédiction. Si nous croisons cela avec le livre des Macchabées et Flavius Josèphe nous avons la série causale suivante : profanation du temple de Jérusalem par Antiochos-cercle de malédiction avec un cep de vigne par Popilius-profanation d'un temple de Vénus-mort d'Antiochos-orphelin de 9 ans laissé derrière lui (donc une succession mal assurée). Ce qui pourrait donner la lecture parabiblique (car ça n'est pas stricto sensu dans la Bible) suivante : les lois de l'Au-delà fait que la rétribution de la profanation de Jérusalem devient, pour Antiochos, la malédiction par l'intermédiaire du cep de vigne (symbole d'Israël) d'un général romain qui trace un cercle magique (à un moment où d'ailleurs, comme le note Flavius Josèphe, Israël se rapproche diplomatiquement de Rome).
Pour un développement supplémentaire sur les cercles magiques voir cette vidéo.
Une tentative pour contrer l'histoire secrète occultiste

Le québécois Pierre Gilbert, ancien naturopathe new age rosicrucien converti au christianisme en 1981 n'est forcément pas toujours très pertinent ni très précis dans son maniement des références culturelles (il tient des propos réducteurs, fait des fautes de français, prononce Mérovée - Mérovi, écorche le nom de Godefroy de Bouillon etc) mais au moins l'histoire du monde qu'il propose dans la vidéo ci-dessous "Ordo ab chao" (31e minute et suiv) des années 1990 ci-dessous est une intéressante inversion de Plantard et de Dan Brown. Là où l'auteur du best seller Da Vinci Code voyait chez les Mérovigiens et les Templiers les gardiens de la descendance de Marie-Madeleine appelés à régner sur le monde contre une Eglise catholique qui aurait trahi Jésus, Gilbert semble les placer dans le lignée des imposteurs dans laquelle il situe aussi Godefroy de Bouillon sacré roi de Jérusalem en 1061 et qui s'autoproclame roi de Jérusalem de la lignée de David. On peut regretter que P. Gilbert passe très vite sur Pépin III, auquel un partisan du New Age sur un blog ici accorde des développements intéressants.
Il inscrit l'ordre des Pauvres chevaliers fondé en 1118 dans la lignée de l'imposture mérovingienne comme préface à un projet diabolique de gouvernement mondial qu'aurait repris la franc-maçonnerie spéculative au 18e siècle en se faisant l'héritière des templiers.
Un des aspects un peu gênants de ce récit est qu'il fait l'impasse sur le rôle d'un saint catholique comme Bernard de Clairvaux dans la fondation des Templiers (mais il est vrai que l'Eglise officielle aussi lui semble aussi diabolique ou luciférienne que l'imposture mérovingienne). Il prend pour argent comptant l'hypothèse que l'or du temple de Salomon aurait été ramené en Europe par les templiers qui l'auraient trouvé sous le mont du temple après dix ans de fouilles.
Gilbert se trompe quand il fait de Hitler un membre du groupe de Thule (seuls ses adjoints le furent - voir ici). Et l'on ne voit pas bien le lien de ce groupe avec la maçonnerie, vue l'anti-maçonnisme des nazis. De même le lien tracé entre maçonnerie et antisémitisme est peu crédible.Rien sur les origines catholiques de la franc-maçonnerie écossaise. L'effort de contrer l'histoire secrète new-age ou occultiste avec des arguments chrétiens est intéressant, mais des systématisations trop rapides font planer bien des doutes sur son bien-fondé...
"Les sociétés secrètes érotiques" de Gisèle Laurent
Un livre étrange d'une auteure dont Internet ne dit rien (on sait juste que Christophe Bourseiller l'a citée dans "Les forcenés du désir" en 2000). Publié en 1961 aux éditions Éditions De La Pensée Moderne, en 1961 en Algérie. En voici un résumé.
L'auteure détaille sur la base d'un témoignage autochtone et de celui d'Evola les rituels sexuels des Khlystis dont Raspoutine fut un initié errant (stranniki), les rituels de Raspoutine décrits par Vera Alexandrovna Choukovskaïa dans ses Mémoires, leur transposition en 1936-37 rue de Vavin à Paris par la comtesse de Naglowska disciple du staretz Tsarkoïe-Selo (c'est sans doute une erreur de plume de l'auteure car c'est là le nom de la résidence des tsars) ointe par les mariavites polonais(*) (la Messe d'Or, la "pendaison sacrée" aux origines sibériennes qui toutefois n'aurait été réellement mise en oeuvre que par Gustav Meyrinck à Prague), les rituels du groupe Kymris du belge Clément de Saint-Marcq au 27 rue Bleue, ceux du frère Michael à Sèvres disciple du Bogomile naturiste bulgare Peter Deunov (de l'ermitage d'Izgrev) (**). Puis elle fait un flash back sur le XVIIIe siècle : les messes noires de Lauzun, la tentative de conception d'un homoncule par Casanova avec la marquise d'Urfé (Mémoires T. VI ch VII), les messes noires de convulsionnaires ou "béguins" sur la tombe du diacre janséniste Pâris au cimetière St Médard jusqu'aux années 1850. Les orgies de la secte des Ansarieh près de Lattaquié en Syrie dans les années 1920, les rituels shivaïtes de Kanda-Swany décrits par Louis Jacolliot à la fin de 19e s, l'hiérodulie des sanctuaires de Kamashka et Shiroba dans l'enclave de Goa, le tantrisme "de la main gauche" des yogi, l'initiation des mao-mao via la sorcellerie sexuelle au Kenya dans les années 50, les pratiques sexuelles rosicruciennes du 17e siècle révélées dans "Le comte de Gabalis" par Nicolas Montfaucon de Villars. L'excision, la ganza africaine, le vaudou et le macumba sont aussi abordés dans le livre.
Gisèle Laurent cite aussi l'Eulis Brotherhood fondée par le "mage mulâtre" Paschal Beverley Randolph, ami d'Alexandre Dumas, formé dans les hauts grades de la Hermetic Botherhood of Luxor et auteur d'une "Magia sexualis" en 1872, trois ans avant sa mort violente et mystérieuse. Elle termine son livre sur les sorcières de Salem et le sabbat des sorcières vu par Margaret Murray comme un simple culte de la fécondité et ses survivances sur l'île de Man et dans les Highlands (pour elle, ces cérémonies s'accompagneraient de pratiques plus choquantes que ce qu'en dit Gardner).
Le livre est assez superficiel. On dirait un petit reportage pour épicer l'imagination du lectorat bourgeois de l'époque. Mais c'est sans doute une photographie exacte des "topoi", des points incontournables des références habituelles dans les années 1960 sur le mysticisme sexuel.
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(*) Les mariavites,condamnés par le Vatican en 1904 mais soutenus par l'occupant russe, étaient une secte quiétiste vouée à la mortification, dirigée par la visionnaire Falicia (Félicité) Kozlowska, tertiaire franciscaine à Plozk, violente à l'égard des prêtres catholiques mais tolérante envers les autres religions dans les écoles qu'ils administraient. Ils communiaient avec des petits papiers à l'effigie de Marie et prônaient la chasteté comme les manichéens. Ils ordonnaient des femmes, et, après la mort de Felicia Kozlowska en 1921, ils vénérèrent sa présence réelle dans l'hostie. L'archevêque Jean Kowalski qui avait pris l'ascendant sur la visionnaire de son vivant et, après sa mort, imposa le mariage mystique entre religieux arrangé par les chefs, et, au profit des hauts dignitaires, une polygamie, transformant le monastère de Plozk en harem personnel. Cela leur valut de rompre avec les vieux catholiques en 1924 après une rencontre entre Kennick et Kowalski à Berne. Les effectifs de la secte fondirent de quelques centaines de milliers avant guerre à moins de cent mille, et Kowalski fut condamné pour atteinte aux bonnes moeurs sur des mineures en 1928 (il ne purgea que 2 ans et 8 mois puis fut amnistié).
(**) Voir le reportage que lui consacre Paris-Soir en 1943.
Le lutin de Gaston Phoebus

On a parlé l'an dernier d'une mystique attachée à Gaston Phoebus. Poursuivons sur le côté occultiste du vicomte de Foix-Béarn. Selon le traité "La sorcellerie" de Ch. Louandre p. 52, Froissart aurait écrit que Phoebus avait un servant dans sa bague. Ce lutin avait été attaché à un prélat romain vassal de Phoebus qui l'avait ensuite transmis à son suzerain. Le lutin voyageait de par le monde pour lui procurer des informations.