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Articles avec #christianisme tag

Sur les champignons

3 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète, #Anthropologie du corps

Dans cette interview de Pasulka de juin 2023, Danny John la fait parler de María Sabina García (née et morte à Huautla de Jiménez : 22 juillet 1894 - 22 novembre 1985 ), une guérisseuse (tradipracticienne) mazatèque.

Au bout de 2h15 la conversation glisse sur The Sacred Mushroom and The Cross: A study of the nature and origins of Christianity within the fertility cults of the ancient Near East (2009) de John Marco Allegro, un chrétien devenu gnostique, qui a étudié les manuscrit de la mer morte pendant des décennies. Pasulka estime que l'origine narcotique du christianisme ne concerne que certaines de ses branches.

Ce n'est pas l'avis de l'écrivain gnostique (il se définit ainsi), vulgarisateur de mythes, Graham Hancock qui, en 2023, ici (min 34) évoque ses expériences sous ayahuesca (qui lui inspira tout le scénario d'un roman) pour qui les psychotropes pourraient être un moyen privilégié par lequel les êtres d'autres planètes ont pu communiquer avec les vivants pour les aider (à travers les Mystères d'Eleusis par exemple).

Si la lecture de Wasson jadis a pu me convaincre que les enthéogènes mettent en rapport avec des entités réelles, je ne souscris pas pour autant à cette vision eschatologique ufologique.

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La Réserve fédérale et les Nephilim

2 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme

Dans mon livre sur le complotisme protestant, j'ai rappelé comment, selon Eustace Mullins , et les confidences du poète Ezra Pound,  la banque fédérale américaine (« Réserve fédérale ») a été fondée contre l’opinion publique des Etats-Unis qui y était hostile, sur la base d’un plan monté par un groupe de banquiers réunis en secret en 1910 sur l’île de Jekyll, en Géorgie, propriété de John Pierpont Morgan.

Je retrouve ce soir un pont avec un autre de mes livres, celui sur les Nephilim. Je résume ici ce qu'en dit Michael Lake dans "The Shinar Directive" p. 176 (à partir d'une interview par Rob Skiba). En 2008, un croyant qui faisait l'inventaire de ce qu'il appelle les "autels cananéens" dans le monde, Tim Bence, de retour d'un voyage de trois mois au Proche-Orient fut inspiré de se rendre sur l’île de Jekyll. Le responsable du musée local lui qu'une tribu d'Indiens Timucuas qui pratiquait les sacrifices d'enfants (comme les Cananéens) occupait autrefois l'île.  C'étaient des géants de plus de 2,40 m d'après les os retrouvés dans l'ossuaire sur lequel le musée fut bâti (Bence pense qu'ils sont cananéens d'ailleurs leurs armes lui fait penser à celles du Proche-Orient). John D. Rockefeller a construit son cottage directement sur un de leurs autels de sacrifice. Tous les cottages des banquiers précisait Bence avaient des noms indiens.

De là à penser que des rituels sur cet autel de sacrifice ont présidé à la naissance de la Federal Reserve américaine, sous les auspices de l'esprit des Nephilim, il n'y a qu'un pas...

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La Nestorienne d'André Maurois

27 Janvier 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme, #Notes de lecture

En 1935, André Maurois/Émile Salomon Wilhelm Herzog (1885-1967) publie dans Le Figaro, puis dans le journal Le Canada qui le reprend (et ensuite dans "Choses Nues") ce compte rendu de conversation avec une Mongole nestorienne :

"- Non, dit-elle, je ne suis pas bouddhiste ; je suis nestorienne... Naturellement j'assiste aux cérémonies bouddhistes de mon peuple, qui sont si nobles et pures... Mais par tradition de famille nous avons toujours été nestoriens.

Nestorienne... Elle avait un beau visage mongol et parlait un français ravissant. Il y eut un silence.

Chacun remuait des souvenirs de lecture» sans y trouver la réponse à de muettes questions. Les plus heureux se souvenaient vaguement d'un patriarche Nestorius, d’une hérésie, de quelque synode ou concile, vers le cinquième siècle... Ou était-ce le sixième ?... Pensées qui demeuraient trop confuses pour être exprimées... L’un de nous osa demander, timidement :
— Existe-t-il encore une église nestorienne ?
— Bien sûr, dit-elle, un peu choquée... Entre Mossoul et le Kurdistan vit tout un peuple de Nestoriens. Ils ont leurs évêques, leurs églises sans images et leur Bible nestorienne... Ne savez-vous donc pas que, du huitième au douzième siècle, le nestorianisme s’était répandu en Syrie, en Arménie, en Perse et dans toute l'Asie ?... Ce sont les Nestoriens qui ont introduit le christianisme en Tartarie, aux Indes, en Chine... Marco Polo rencontra leurs prêtres depuis Bagdad jusqu'à Pékin. La croisade nestorienne" en Asie fut probablement, dans l’histoire du christianisme, la plus grande entreprise de conquête et de conversion. La fameuse légende du Prêtre Jean eut pour origine Ia conversion au nestorianisme d’un chef de tribu mongol...

De nouveau nous restâmes silencieux. Un continent couvert d’églises... Des siècles de luttes, de prédications. d ’enthousiasme... Des conflits, des persécutions, des martyrs, des saints... Une histoire assez belle et assez profondément gravée dans l’esprit des peuples pour qu ’elle devînt une légende universelle... Et nous ne savions même plus ce qu ’avait été cette
doctrine pour laquelle des nommes, pendant plus de mille ans, acceptèrent de s’exiler, de souffrir, de donner leur vie.

Rentrant chez moi, j’ouvris une Encyclopédie. Là, j’appris que Nestorius, patriarche de Constantinople de 428 a 431, enseigna qu'il fallait distinguer en Jésus-Christ, deux personnes, l'une divine et l'autre humaine, et que la Vierge Marie, considérée comme mère de la personne humaine, mais non de la personne divine, devait être appelée Mère du Christ, non Mère de Dieu. Ce fut donc autour du mot grec theotokos, Mère de Dieu, que s’engagea la lutte qui se termina par un schisme. *** Bizarrement ce passage a été coupé dans 'Choses nues' : Le Concile d’Ephèse condamna Nestorius qui d ’abord se réfugia dans un couvent d'Antioche, puis en Haute-Egypte. Mais ses fidèles, plutôt que d’accepter le mot theotokos, s’enfuirent en Perse et ce fut de là que Ia doctrine se répandit dans toute l’Asie. Ainsi, dix siècles plus tard, les Puritains, pour un autre mot, abandonnèrent l'Angleterre de Mary Tudor et fondèrent l’Amérique anglo-saxonne.***

Devant le dictionnaire encore ouvert, je rêvai : “Valéry nous enseigne, pensai-je, que l'histoire est grande maîtresse d ’erreurs... Ne serait-elle pas aussi sage maîtresse de modestie... Elle montre la cruauté et la folie de tant de souffrances que les hommes. ou lieu de s'unir pour lutter contre la misère, contre le désordre, s’infligent en vain les uns aux autres... Theotokos... A cause de ce mot, des familles divisées, des vieillards suppliciés, des maisons brûlées... Tout cela pour qu ’un jour, après quinze cents ans, quelques hommes cultivés se regardent, hésitants, et se demandent qui était Nestorius..."

J’imaginais une pièce de théâtre. Prologue : Dans un salon de 1935, des hommes et des femmes parlent gaiement. Conversation analogue à celle du début de cet article. “Et qui donc était Nestorius dit quelqu’un. A ce moment des vapeurs envahissent,la scène ; on entend glisser les décors. Quand la lumière revient, on est à Constantinople au temps de Nestorius. Suivent trois actes douloureux au cours desquels on verrait le lent sacrifice d'une famille à un mot. Puis, après la dernière réplique et quand le spectateur, conquis par la puissante suggestion du théâtre participerait enfin aux passion» soulevées par cette controverse défunte, ne nouveau la scène s’embrumerait et ce serait l'épilogue : une école en 1934 : un enfant, debout, récite sa leçon d'histoire. “Et qui était Nestorius ?" dit le professeur. L'enfant hésite, cherche : “Je ne sais pas."

Cet article fait un peu penser aux considérations d'Emmanuel Berl, qui lui aussi grenouillait dans les milieux bien-pensants parisiens de centre-gauche à la même époque, sur la face cachée ou oubliée de l'histoire.

La Croix, en décembre 1935, s'était indignée de cet article de Maurois : "Si nous comprenons bien, M. André Maurois s'étonne, peut-être même s'indigne-t-il, de ce qu'on puisse souffrir et mourir pour un mot.

Les hommes moururent-ils jamais dignement pour autre chose ? Car derrière le mot il y a l'idée et c'est un privilège humain que d'accorder quelque valeur à celle-ci, un privilège à la fois humble et superbe, douloureux et fécond. Quand l'idée a l'éclat du dogme, quand sa vérité s'appuie sur la révélation divine, quand la foi lui confère son prestige, alors il devient de nécessité vitale de souffrir et de mourir pour elle. L'union « pour lutter contre la misère, contre le « désordre », que souhaite M. André Maurois, s'opère à ce prix puisque la misère et le désordre naissent de l'erreur.

Que les siècles oublient cette dernière en cours de route avec le nom de son auteur, qu'importe, si la vérité a triomphé la vérité qui prend la forme de tel ou tel mot une forme immuable alors que l'erreur change et autour duquel les hommes accomplissent leur destin en continuant à lutter."

C'était le temps où ce journal, et toute l'Eglise catholique avec lui, avait un peu plus de convictions qu'aujourd'hui.

On ne sait pas qui était cette nestorienne mongole qui avait ouvert les yeux de ses commensaux parisiens sur l'histoire de sa religion en cette fin d'année 1935.

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Deux visages

27 Janvier 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète, #Pythagore-Isis, #Philosophie

J'ai déjà fait plusieurs fois sur ce blog l'éloge d'Ariel Cohen Alloro. Je pense qu'il est un peu fou et que délibérément son flot verbal qui mêle anglais de débutant et hébreu est destiné à égarer les gens, en outre il manie un peu trop le paradoxe et la réhabilitation du Mal, mais il y a au moins 10 % de précieuses vérités à retirer de son discours (par exemple, comme je l'ai déjà souligné, à propos de Nathanael, du serpent et des douze apôtres).

J'aime bien aussi ses récentes réflexions (vidéo ci-dessous) sur le double visage de tout un chacun, qui renvoie en hébreu au pluriel panim. Il en tire une conclusion intéressante sur le verset Matthieu 5.39 "Mais moi, je vous dis de ne pas résister au méchant. Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre" (même s'il faut se méfier des interprétations ésotériques de l'évangile, qui la tirent trop vers le savoir - et donc l'orgueil - au détriment de l'éthique et de l'humilité). Cela m'a rappelé cette représentation romaine de Sappho (une héroïne pythagoricienne) qui combine deux visages, comme la Joconde de Léonard de Vinci.

 

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Quelques considérations sur les lettres d'Ignace d'Antioche

12 Janvier 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées, #Christianisme

Il est très intéressant de lire les lettres d'Ignace d'Antioche, évêque qui évangélisait l'Asie Mineure, pour avoir un aperçu des messages apostoliques au début du IIe siècle. Ses propos qui se calquent sur Saint Paul sont si calibrés à la virgule près qu'on pourrait y voir des grammata, des lettres magiques. A côté de cela il y a une très forte rigueur doctrinale : refus des hérésies judaïsantes (cf l'excellente analyse "bourdieusienne" d'R. Alciati du rejet de l'obsession herméneutique des "annales" ou "archives" de l'Ancien testament comme "transgression contrôlée" qui identifie la référence rituelle à l'archive comme une hysteresis; plutôt que de montrer son savoir comme faisait Paul, promotion de l'allodoxia des parvenus contre les Don Quichottes), du docétisme (qui ne faisait de l'incarnation qu'une apparence). Il est probable qu'il ait été disciple direct de Jean dont l'influence se sent dans ses formules (si du moins le contenu de ses lettres est exact). il a d'ailleurs une pensée très riche de ce qu'est un disciple, en lien avec lemerture conçu comme stratégie pour rendre Dieu viisble, comme la communauté des chrétiens).

Un professeur de Taiwan, Paulus Leeming Tchang, a insisté il y a sept ans qu'Ignace, qui se disait theophoros, était autant évêque que prophète charismatique. Par exemple quand il écrit :

"J'ai crié quand j'étais avec vous, j'ai parlé d'une voix forte, avec la voix de Dieu : « Soyez attentifs à l'évêque, au presbytère et aux diacres. » Mais certains soupçonnaient que je disais ces choses parce que je connaissais déjà la division provoquée par certaines personnes. Mais Il m'est témoin en qui je suis lié que je n'ai rien appris d'aucun être humain, mais l'Esprit proclamait en parlant de cette manière : « Sans l'évêque, ne faites rien ». « Gardez votre chair comme le temple de Dieu ». « Aimez l’unité ». « Fuyez les divisions ». « Soyez les imitateurs de Jésus-Christ comme il l’était du Père ! »"

En 1989, Harry O. Meier théologien de Sasketoon au Canada usant de la catégorie weberienne d'autorité charismatique rappelait qu'Igniace se percevait lui-même comme extraordinaire en accord avec les attentes de son public (un sentiment en tension avec le fait qu'il devait aussi sans cesse  se rabaisser, ce qui, note Max Weber va avec une rotinisation du charisme qui dès Paul est perçu comme nécessairement inférieur à celui de Jésus). Quand il se compare à l'eau vive, cela renvoie à la terminologie hellénistique pour les prophéties (cf David E. Aune). Son statut à ses yeux est lié à la perspective du martyr. On connaît mal ce que pouvaient être les croyances de son public. Meier estime que ces églises étaient marquées par un esprit de secte au sens de l'idéaltype de Bryan Wilson : un groupe élu hostile ou indifférent au reste de la société. Les symboles de la souffrance et de la résurection du Christ y étaient des thèmes structurants. Ignace confirme les Talliens dans le vocabulaire de l'élection, comme Paul le faisait aux Ephesiens (1:3-5). Wayne Meeks (1972) dans un essai sur l'imagerie de l'homme-du-ciel chez Saint Jean a montré que le langage mythique et l'identité sociale étaient liés chez les premiers Chrétiens.

Dans sa thèse "Ignace d'Antioche et la controverse Arienne" soutenue à Edimbourg en 2011 Paul R Gilliam montre que le corpus des lettres d'Ignace d'Antioche a été plus altéré qu'il n'y parait. JB Lightfoot (1828-1889) avait trop bien fait pour démontrer l'authenticité des lettres de St Ignace, nous dit-il . Aujourd’hui, chaque manuel élémentaire d’histoire de l’Église considère comme acquise l’authenticité des lettres de Clément et des sept lettres d’Ignace et les utilise comme source première pour l’histoire de l’époque sous-apostolique. En conséquence, la majorité des étudiants en théologie ne savent même pas que leur authenticité était même. Par exemple, il construit son texte ignatien à partir de trois recensions différentes (courte, moyenne et longue), de six langues différentes (grec, latin, arménien, syriaque, copte et arabe) et de cinquante et un manuscrits.

La plupart des différences entre ces manuscrits et versions sont insignifiantes. Ils incluent des changements dans l'ordre des mots, l'orthographe, l'ajout et la soustraction de l'article défini et les omissions dues à l'homiotéleuton. Mes recherches révèlent cependant que, parmi cette masse de variantes textuelles insignifiantes de divers types, il existe plusieurs variantes textuelles christologiques significatives qui peuvent être attribuées à la controverse arienne.

Après un examen des preuves textuelles, je suis d'accord avec la plupart des érudits selon lesquels Ignace d'Antioche, du début au milieu du IIe siècle appelle Jésus « Dieu ». Cependant, contrairement à bon nombre de ces mêmes chercheurs, cette caractéristique ne me semble pas nouvelle. L'Évangile de Jean, composé soit à l'époque des lettres d'Ignace, soit quelques décennies auparavant, le gaisaiy déjà. Paul aussi. Mais des questions se posent sur la variante sang du Christ ou sang de Dieu.

La raison que le « sang du Christ » soit plus authentique que le « sang de Dieu » est simplement que ce langage semble mieux correspondre à la période du IIe siècle.

Il cite des exemples de variante d'une version à l'autre.  «Je désire le pain de Dieu.» Cette phrase, par
lui-même, est affirmé par le latin de la recension moyenne, le syriaque de la recension courte, la version arménienne, le martyrologe arménien, le martyrologe syriaque et la version copte. Les manuscrits suivants, cependant, reconnaissant une allusion à Jean 6.33, ajoutent : « pain céleste, pain de vie » : le grec du manuscrit colbertin, les Actes de Métaphraste , le grec de la longue recension, le Codex Parisiensis, le Codex Hierosolymitanus, le Codex Siniaiticus et le Codex Taurinensis

L’intensification du langage ignatien sur Dieu peut également être attribuée à la controverse arienne du IVe siècle. Il y a l'exemple dans la lettre aux magnésiens du passage "qu'il y a un seul Dieu, celui qui s'est manifesté à travers Jésus-Christ son Fils, qui est sa Parole sortie du silence", choisi par Lightfoot alirs que ça ne se trouve qu'en arménien, les autre sversions disent le contraire ("pas sortue du silence").  Ca tient à l'ajout de  ἀΐδιος οὐκ. L'ajout pourrait être dû à une controverse avec les gnostiques selon Ehrman.

Chadwick relie Magn 8.2 avec son interprétation de l'accent mis par Ignace sur le silence des
 évêque (Éph. 6.1). Ce faisant, il n’est pas d’accord avec Lightfoot et Bauer. Lightfoot qui prend Éph. 15 comme une défense indirecte de l'évêque éphésien Onésime qui a une disposition tranquille dont d'autres pourraient profiter. Bauer comprend Éph. 6.1 comme signifiant que l’évêque n’est pas éloquent. Selon Chadwick, une clé pour comprendre ces passages énigmatiques réside dans Magn. 8.2. Ici, Ignace attribue le silence à Dieu d'une manière similaire au gnosticisme valentinien. Dans cette branche du gnosticisme, la divinité principale est une dyade, Bythos et Sigé (σιγή - silence), qui forment la première paire d'Eons dans l'ogdoade (voir Irénée Contre les hérésies 1.2.1 et 2.12.2). Chadwick soutient que puisque le silence est une caractéristique fondamentale de Dieu pour Ignace, Ignace souligne également l'importance de silence dans la vie de l'évêque car « il est donc clair qu'il faut chercher sur l'évêque comme le Seigneur lui-même » (Éph . 6.1). Chadwick écrit : « Cette doctrine selon laquelle l'évêque est le représentant du prototype divin amène Ignace à attribuer à l'évêque les caractéristiques qui se rapportent à Dieu. Voir Henry Chadwick, « ​​Le silence des évêques chez Ignace », La revue théologique de Harvard  43.2 (1950) : 169-172. La citation est tirée de la p. 171. Dans un article beaucoup plus récent, Allen Brent déploie une manière d’argumentation similaire, quoique non identique. Selon Chadwick « Ignace a repris la conception hellénistique familière selon laquelle les choses sur terre correspondent aux choses du ciel (notion tout à fait caractéristique du gnosticisme, du moins dans sa forme valentinienne), et l'a appliqué sans réserve à sa conception de l'Église et de ses ministère." Brent écrit : « J'ai soutenu dans cet article que la clé de cette transition [de la communauté charismatique à la structure ecclésiastique hiérocratique] réside dans l' assimilation [Ignace] de la théologie de l'ordre de l'Église chrétienne avec la théologie païenne impliquée par le cérémonial et l'iconographie des cultes à mystères."

Ce n'est sans doute qu'au IVe siècle que ce genre de correction a pu être fait, mais le texte arménien est plus fiable.

De même les érudits sont divisés sur la question de la subordination de Jésus à Dieu dans les écrits « authentiques » d'Ignace. Certains soutiennent qu'Ignace subordonne Jésus à Dieu. D’autres soutiennent que ce n’est pas le cas. Si on compare les versions on voit que l'idée que le Christ est subordonné à Dieu seulement pendant sa vie terrestre, qui est l'héritage du concile de Nicée, a été subrepticement introduite dans des tournures de St Ignace.

 La remarque ci-dessus sur le gnosticisme fait penser à Heinrich Schlier (1929). "Ignace 'imite' le 'pathos" de son Dieu, écrivait Schlier, comme le gnostique exprime le 'pathos' de la chute de l' 'homme premier' ou de Sophie ou de la "souffrance renouvelée' du mystique". Von Campenhausen, lui, verra dans l'approche de la mort par Ignace une reproduction de celle de Jésus mais n'y verra pas une dimension sotériologique gnostique comme Schlier ! il 'ny a pas de participation directe à la mort de Jésus, seulement une participation indirecte par les sacrements.

La critique du corpus ignatien conduit même Benno Zuiddam en Afrique du Sud à estimer qu'il faut soit révoquer en doute la validité des sept lettres (puisque les plus vieux fragments sont des papyrus du Ve siècle), soit en adopter onze comme ce fut proposé à la Renaissance.

Dans la voie du révisionnisme historique, il faut aussi citer le livre récent d'Allen Brent "Ignatius of Antioch and the Second Sophistic: A Study of an Early Christian Transformation of Pagan Culture ?" qu'un compte-rendu récent qualifie de "monographie dense, bien argumentée, provocatrice et finalement convaincante sur une figure véritablement énigmatique du christianisme primitif." Adoptant une méthode influencée par Wittgenstein, Brent cherche à récupérer « le discours et sa logique d’Ignace – son « jeu de langage » » – d’une manière qui n’est possible ni avec les méthodes historico-critiques traditionnelles ni avec une herméneutique postmoderne. Il soutient que la « construction de l’ordre ecclésial » d’Ignace – à savoir sa présentation des ministres chrétiens comme des porteurs d’images participant à une procession cultuelle, et de ceux qui l’accompagnent jusqu’à son martyre comme des ambassadeurs divins communiquant la concorde ( µ νοια) entre communautés sur la base de son « sacrifice » ( ντ ψυχον) – révèle l’utilisation d’une théologie du culte des mystères et de ses rituels dont les racines étaient finalement païennes et sacramentelles, impliquant « une atypologie de la divinité, du sacerdoce et du mystère en acte » dans laquelle les évêques ne sont pas les successeurs des apôtres mais plutôt « des icônes de personnes et d’événements divins » (c'est la notion de tupos). Ignace met en place des processions où le prêtre représente Dieu dont il porte la statue qui porte en elle-même le dieu (la notion d'agalmatophorein chez Athénagore pour la présence divine en l'homme est similaire). Cela transforme toute la communauté en procession mystique, celle des summustai, témoins du sang du Christ. L'évêque, tupos theou l'accompagne dans son martyre. En même temps l'homonoia qui assure la concorde des cités grecqus a comme ambassadeur le prêtre qui se sacrifie pour elle.

En bref, les lettres d'Ignace reflètent le « contexte culturel et historique » du discours social du monde hellénistique païen d'Asie Mineure au cours du Deuxième Sophistique, une culture dont Ignace s'est profondément imprégné et qui s'est révélée si énigmatique pour Polycarpe et les autres successeurs « orthodoxes » d'Ignace qu'i la  fallu en déformer le texte théologique original assez radical d'Ignace, ce qui a permis à des écrivains chrétiens ultérieurs, comme Irénée et Origène, de coopter Ignace comme prédécesseur « orthodoxe ». Ainsi Brent conclut que les lettres ignatiennes ne sont pas des documents interpolés ou falsifiés. Ignace a pu être envoyé à Rome en 113 pour son martyre en l'absence du gouverneur de Syrie.

Les débats sont ouverts...

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Ste Rita a-t-elle existé ?

17 Décembre 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Notes de lecture

En page 420-422 de son livre Un siècle, une vie (1984) l'académicien Jean Guitton, que je cite sur ce blog depuis 12 ans, raconte l'histoire de son épouse, Marie-Louise Bonnet (1902-1974), professeur d'histoire de l'art au lycée de Montpellier qu'il avait au départ (en 1940) seulement recrutée comme femme de ménage. Celle-ci avait un côté un peu médium car "lorsqu'elle avait cinq ans, on venait la chercher pour trouver une bague égarée et elle la trouvait - comme elle trouvait, en se promenant avec moi, un trèfle à quatre feuilles qui semblait lui faire signe" - "Il ne s'agit pas de vouloir le texte mais de la valoir". "

C'était une "chrétienne" assez singulière qui disait prier Dieu sans jamais le nommer (p. 422) et ajoutait "qu'il existe ou pas, au sens des philosophes, cela m'est bien égal ; La matière m'a fait signe". Elle n'a jamais voulu dire quand ni comment elle avait eu ce signe. Elle avouait par contre qu'avant de répondre à la sollicitation de Guitton elle était entrée dans une église et avait entendu le mot "Va !" ce qui la poussa à accepter.

Il ajoute à propos de cette histoire de signe de la matière :

"Et, lorsque je lui disais que la sainte qui ne lui refusait rien, sainte Rita de Cascia, n'avait « peut-être pas existé », elle me répondait encore : "Cela m'est bien égal, sainte Rita est le canal par lequel je monte à Dieu". Marie-Louise avait  une foi à déplacer les montagnes. Et je vais raconter un cas où elle les a déplacées.

La fête de la Sainte-Rita est le 22 mai. Marie-Louise lui fixait rendez-vous ce 22 mai, il lui arrivait des événements favorables. J'avais en 1961 été élu à l'Académie. En janvier 1962, Marie-Louise me dit : "J'ai prié pour que vous soyer reçu sous la Coupole, le jour de Sainte-Rita, le 22 mai. - Mais, lui répondis-je, cela est exclu. Le 22 mai est un mari, les réceptions ont lieu le jeudi. - J'ai prié pour le 22 mai : et sainte Rita est la sainte des cas désespérés. " En ce temps là on ravalait la Coupole ; les réceptions se faisaient en d'autres lieux. La mienne fut fixée au Conservatoire de musique. Et on me fit savoir que ce serait le mardi 29 mai. Marie-Louise dit : "Ce n'est pas mal. Mais ce n'est pas ça". "

Finalement il y eut un contre-ordre et la réception eut effectivement lieu le 22 mai.

"Marie Louise ne s'étonnait pas : elle pensait que, si la foi est pure, totale et simple, elle peut obtenir l'impossible : mais sans miracle, par le jeu des circonstances. Elle me citait, à cet égard, l'épisode du didrachme dans l'Evangile" (en Matthieu 17:24-27).

Elle fréquentait la fille de Bergson à Nice et connaissait donc des secrets sur les expériences mystiques au quotidien de ce dernier. Guitton ajoute qu'en la voyant vivre il découvrait une forme de "mysticisme à l'état sauvage" "différent de celui qu'on voit dans les récits ou dans les livres, où les phrases convenues, les schémas religieux prévalent sur l'expérience".

Il choisit des extraits de son carnet  : sur Mme Heidegger qui lave son linge elle-même (1957), l'église de son baptême à Puget dans le Vaucluse (1971).

Décédée en 1974 elle est enterrée avec son mari dans le hameau de Deveix à Champagnat (Creuse) dans une chaumière sans électricité qu'elle avait transformé en mini-monastère avec une chapelle et où Guitton inspiré par Cocteau (qui avait fait de même à Villefranche, et Matisse à Vence) avait peint des fresques sur la Philosophie et la Mystique. L'académicien dit que cette chapelle est comme un oeil infiniment agrandi en rattachant la thématique des yeux  à l'Apocalypse et au Cantique des cantiques. Sa femme mourut dans un hôpital à Nice après une maladie dont elle ignora longtemps l'existence. Elle crut pouvoir en guérir puis eut droit à une journée pour se rendre compte que c'était la dernière et se mettre en règle avec ses sacrements, et partir en paix, non sans s'être fait répéter en anglais ce mot de la Marquise de Vogüé :"it is wonderful to die" -"Il est merveilleux de mourir".

Le récit de la canonisation de Sainte-Rita le 24 mai 1900 à Rome se trouve dans La Croix.

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Le disciple de Saint Dorothée et la femme au désert

10 Décembre 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées

Extrait de "Vie de Rancé" de Chateaubriand (p. 221 version livre de poche) : "Saint Dorothée se convertit à la vue d'un tableau, comme Enée retrouva les souvenirs de Troie dans les palais de Carthage. Ce tableau représentait les tourments des pécheurs aux enfers : une dame d'une majesté et d'une beauté extraordinaires se montra tout à coup auprès de Dorothée, lui expliqua le tableau et disparut." Mais il semble plutôt que cela soit arrivé à un disciple de St Dorothée, si l'on en croit la note de bas de page d'André Bene-Joffroy.

S'intéresser à St Dorothée nous fait plonger dans le monde monacal de Gaza des années 500.

Emmanuel Faure, dans sa thèse soutenue à Metz en 2016 rappelle : "Depuis 1990 environ, les études sur l’histoire religieuse de Terre Sainte, particulièrement de Gaza, ainsi que les découvertes archéologiques ont aidé à mieux saisir le cadre de vie de Dorothée. Une exposition exceptionnelle qui se tint à Genève en 2007 a illustré la vitalité des communautés chrétiennes gazaouies à l’époque de Dorothée et la finesse de leur culture. Le catalogue de cette exposition évoque la figure de Dorothée Le monachisme n’est pas la seule gloire de Gaza. En effet, cette cité du littoral était connue dans l’antiquité tardive pour ses éminents rhéteurs, notamment Procope et Chorikios. Cette « école de Gaza » suscite aujourd’hui l’intérêt des chercheurs : des textes sont en cours d’éditions, des colloques se sont réunis en 2004 puis en 2013." Il est bon de rappeler cet arrière-plan intellectuel car, comme le souligne un prof assistant d'une université catholique d'Australie, Michael Champion, Dorothée, comme ses maîtres était un boulimique de la lecture de Platon (voir par exemple les polémiques d'Enée de Gaza contre Pythagore, Platon, et Origène - qui avait beaucoup influencé le monastère de Thawata, sur la préexistence de l'âme et ses réincarnations).

Dorothée de Gaza a vécu dans ce monde là, 200 ans après Hilarion de Gaza disciple de St Antoine Cet antiochien de famille aisée avait fait dans sa jeunesse d’excellentes études. Entré au monastère fondé par l’Abbé Séridos, à Thawata, au sud et non loin de Gaza, probablement après 525 (sous l'empereur Justinien), pour « vaquer à Dieu » et acquérir « l’art spirituel », il bénéficia de la direction de deux contemplatifs : Barsanuphe et Jean le Prophète.

Leur réclusion étant des plus strictes, ils ne recevaient personne pour des échanges spirituels. En revanche, ils acceptaient de répondre aux demandes écrites qui leur étaient transmises. C’est ainsi que l'on a gardé un témoignage exceptionnel de plus de huit cent lettres émanant majoritairement de moines, mais aussi de clercs, d’évêques et de laïcs.

Leurs conseils et leurs encouragements l’aidèrent à renoncer à ses volontés propres et à surmonter épreuves et tentations. Intéressé par la médecine il s'occupa au début de l'infirmerie du monastère qu'avait financée son frère.

Il fut nommé portier du monastère, ce qui était une marque de confiance, servit Jean pendant neuf ans et forma Dosithée qui mourut au bout de 5 ans.

Il n'est pas impossible qu'il fût monophysite comme l'avait été l'évêque de Gaza des années 480 Pierre l'Ibère (un géorgien) et le moine Isaïe. Il cite aussi Evagre le Pontique (pour la chute de 'âme dans le corps) qui a été condamné pour ses positions proches d'Origène, mais non sans discernement.

Il y a un épisode intéressant sur son découragement :

"La vie lui était tellement dure qu'il était prêt à mettre fin à ses jours. Un jour, il reçut pourtant une consolation mystique inattendue. Il se trouvait dans la cour du monastère, lorsque, tout à coup, jetant un regard à l'intérieur de l' église, il vit pénétrer dans le sanctuaire quelqu'un ayant l'aspect d'un évêque et comme revêtu de pourpre. Quelque chose l'attira en lui et il décida de le suivre à l'intérieur. Dorothée se mit derrière l'inconnu en prière, car la vision le remplissait de crainte et d'effroi. L'inconnu pria longuement debout, les mains levées au ciel, puis s'arrêta, se retourna et vint vers Dorothée. À mesure qu'il s'approchait, Dorothée sentait s'éloigner sa tristesse et sa peur. L'inconnu étendit sa main, lui frappa la poitrine de ses doigts en disant trois fois: «J'espérais le Seigneur d'un grand espoir, il s'est penché vers moi, il écouta mon cri. Il me tira de la fosse fatale, de la vase du bourbier; il dressa mes pieds sur le roc, affermissant mes pas. En ma bouche il mit un chant nouveau, louange à notre Dieu» (Ps 39, 2-4). Subitement, le cœur de Dorothée se remplit de lumière, de joie, de consolation et de douceur. D'après ses propres mots, il n' était plus le même homme. Lorsque l'inconnu sortit, Dorothée courut derrière lui à sa recherche, mais ne le trouva plus: l'homme avait disparu. A partir de ce moment, il ne fut plus jamais tourmenté par la tristesse et la crainte (Instr. V, 67). Qui était cet inconnu? Dorothée ne dit pas avoir vu un évêque, mais seulement quelqu'un vêtu d'ornements épiscopaux. S'il avait vu un évêque réel en visite au monastère, tous les frères - et en premier lieu Dorothée lui-même - auraient été au courant. Du récit de Dorothée il est clair qu'il s'agissait du Christ lui-même, venu sauver sa brebis en danger."

Après la mort de Jean et de l’Abbé Séridos et la réclusion complète de Barsanuphe, vers 543, Dorothée fonda son propre monastère, entre Gaza et Maïoumas. Son expérience spirituelle jointe à sa culture et à sa bonne éducation fait comprendre qu’il ait attiré auprès de lui de nombreux disciples.

 

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Ben Garrett et l'eau primaire

25 Novembre 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme

Je voudrais reprendre ici un exercice auquel je me suis livré dans "Le Complotisme protestant" et dans "Nephilim", et qui est et qui est une étude des débats eschatologiques actuels, car je crois que, par delà certaines naïvetés, il s'y trouve des façons très intéressantes de revisiter des problématiques bibliques négligées depuis la Renaissance (ou explorées par seulement de géniaux marginaux comme je l'avais montré concernant la construction des pyramides par les Nephilim dans le cas de Jacques de Vîmes sous Louis XVI).

Le 27 juin dernier, le pasteur Joel Webbon, basé à Hutto (Texas) invitait Ben Garrett, animateur de la chaîne Haunted Cosmos. Webbon et Garrett sont d'accord pour penser que les âmes des réprouvés, comme les Gardiens (Watchers) et de leur progéniture, sont enfermés sous la Terre (une croyance qui est assez répandue dans les débats chrétiens autour des Nephilim) mais dans des endroits différents. Ils défendent cette interprétation littéraliste (min 40) à partir de l'histoire de l'homme riche et de Lazare dans l'Evangile dont Jésus n'évoque nulle part le caractère allégorique et qui signifie bien que cela se passe sous terre (de même, dit-il que la venue de Samuel depuis le ciel quand la sorcière d'Endor l'invoque est tout à fait réelle est vient "d'en haut")

Chose plus originale, Ben Garrett développe une théorie très intéressante sur les eaux primaires (primary water), celles qui sortent des rochers (voir aussi les hypothèses de Manjir Samanta-Laughton sur les origines de l'eau).

A partir de la minute 50, Ben Garrett explique que les "élites nous mentent" : nous ne sommes pas dans un jeu à somme nulle qui nous voue à un scénario à la Mad Max où l'eau fera défaut. Il y a de l'eau en quantité finie dans l'univers, mais en quantité bien supérieure à ce que l'on croit et que Dieu crée en permanence y compris à partir des ressources de la Terre (d'ailleurs lors de Déluge l'eau venait aussi de sous la Terre). Tout ne dépend pas d'un recyclage en circuit fermé.

Joe Webbon, qui est père d'une famille nombreuse, rebondit pour souligner d'un point de vue théologique, Dieu n'est pas capricieux et cruel, et il n'a pas pu ordonner à l'humanité de se multiplier alors que cela conduirait à sa destruction. Et l'obéissance au commandement "multipliez vous" ne peut pas aboutir à ce que chacun n'ait qu'une portion de plus en plus congrue (notez que c'était aussi, au XIXe siècle, l'argument du socialiste Pierre Leroux contre les malthusiens).  Les païens croient que l'homme est intérieurement bon mais mauvais dans ses réalisations. Pour les chrétiens c'est l'inverse. Et donc dans ses réalisations ultérieures l'humanité pourrait être amenée à découvrir de nouvelles eaux sous terre.

La lettre de Pierre dit que la Terre a été faite à partir de l'eau. Et le Nouveau Testament en dit pas que le monde sera désintégré mais qu'une nouvelle Terre sera composée comme après le Déluge. Sous Terre il y a des cavernes et de l'eau primaire, et du feu. La lettre aux Thessaloniciens dit qu'au retour de Jésus nous serons pris dans les airs. Il n'y aura pas d'enlèvement/rapture au sens des dispensationalistes. Les chrétiens seront enlevés dans les airs pour lui servir d'escorte jusqu'à la Terre comme les Vierges sages, et depuis les airs ils verront le feu consumer ses ennemis et les engloutir dans la Terre, tandis qu'il fera émerger, comme les volcans avec les îles tropicales, une nouvelle Terre.

Comme David VanDrunen qu'il cite, Joe Webbon pense que la création attend la venue de Jésus pour obtenir sa recréation.

Garrett confirme qu'il n'y aura pas de recréation ex-nihilo.

Webbon ajoute à partir d'Esaïe 65 qu'avant le retour de Jésus les gens vivront plus de cent ans, et qu'il n'y aura plus de déserts, parce que plus il y a d'humains, plus il y a de gardiens de la Création, et plus le monde prospère. Il y a une transformation culturelle à mener, en même temps que la Grande Mission, avec l'aide des eaux primaires.

La première idée qui vient à l'esprit quand on écoute ce dialogue, c'est que les tribulations et le règne de l'Antéchrist ne trouvent pas place dans ce dispositif... A suivre...

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