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Articles avec #christianisme tag

Alexandre le Grand, les Nephilim et le Baphomet

15 Avril 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète

Il faut que je vous parle de la dernière vidéo d'Ariel Cohen Alloro qui est un kabbaliste contemporain marginal mais intéressant à plusieurs égards - j'ai notamment déjà salué sur ce blog son travail sur les 12 apôtres ou sur les deux visages.

Dans cette vidéo d'il y a 15 jours intitulée "Who is Lucifer ?", il y a des éléments très utiles. Tout d'abord j'apprécie qu'il précise comme je le fais dans mon livre sur ce sujet que Nephilim peut à la fois signifier "géants" (comme dans le Livre des Nombres ch 13) ou "fils de Dieu" (les beni elohim, pères des géants) et précise (ce que j'ignorais) que cela dépend si le mot s'écrit avec ou sans la lettre youd... Ca n'a l'air de rien mais je crois que cela peu dissiper certaines équivoques de la Septante.

Evacuons aussi à titre préalable certaines approximations ou fautes de Cohen Alloro qui, à mon avis, nuisent à sa crédibilité : par exemple lorsqu'il dit qu'Alexandre fut instruit pas Socrate (au lieu d'Aristote), ou lorsqu'il fait un calcul absurde du titre d'Alexandre en intégrant le titre "augustus" (qui est latin) pour trouver que cela fait 666.

La partie vraiment à retenir est celle qu'il puise dans la Kabbala, selon laquelle Alexandre avant de se livrer à ses conquêtes avait eu accès au Jardin d'Eden (qui se situerait à l'Ouest) et y aurait goûté de l'Arbre de vie. Cela lui aurait conféré des pouvoirs exceptionnels. Cohen Alloro rappelle que selon la tradition juive Alexandre est un des huit rois qui auront dirigé le monde (le 9ème sera le Messie).

Voici ce que Cohen Alloro en tire. Selon lui, le fait qu'Alexandre fils d'Olympias soit un bâtard de Philippe en fait une sorte de Nephilim. Il rappelle que selon certaines traductions de Genèse 6:4 "Les Nephilim étaient sur la terre en ces jours-là, et aussi après", ce qui signifie qu'ils peuvent revenir dans l'histoire, même après le déluge, et "Ce sont ces puissants hommes qui de tout temps ont été des gens de renom", ce qui signifie qu'ils dirigent le monde - donc Alexandre comme 8ème roi peut diriger jusqu'à nos jours.

Rappelons que la naissance mystérieuse d'Alexandre, comme je l'avais souligné dans mon livre, le rattache dans Plutarque au serpent (ce que le new ager Oliver Stone montre dans son film sur ce personnage), et à Apollon. On est donc bien, d'un point de vue monothéiste, dans la symbolique des Nephilim.

Cohen Alloro se plonge ensuite dans le chapitre 8 du livre de Daniel. Il nous montre que le bouc qui vient de l'Ouest et renverse le bélier perse est Alexandre le Grand. Il est velu comme Esaü (c'est l'esprit d'Esaü qui est donc passé dans Olympias lors de sa naissance "miraculeuse"), il vient de l'Ouest (parce qu'il a eu accès à l'Arbre de Vie), il marche en lévitation au dessus du sol comme les anges. Daniel précise que cette vision concerne la Fin des Temps. Donc le règne d'Alexandre se perpétue, et il est plausible que ce soit à travers le Baphomet qui, comme Alexandre dans le Livre de Daniel, est un bouc...

Rappelons aussi qu'Alexandre porte les cornes du dieu Ammon, sur certains tétradrachmes frappés à son effigie, d'où son identification dans certaines traditions islamiques à Dhû-l-Qarnayn, celui aux deux cornes (de la sourate 18 du Coran), et le livre de Daniel au chapitre 8 parle beaucoup de ses cornes.

Cohen Alloro insiste aussi sur la mort mystérieuse d'Alexandre à 33 ans (chiffre maçonnique). Cela fait un lien un peu mince avec les Illuminati. Mais rappelons quand même qu'une certaine tradition du Graal (présente chez les sociétés secrètes) associe Alexandre à la pierre (Lapis Exilis, petite pierre, de la taille d'un oeil) de Lucifer. Dans le Iter Alexandri Magni ad Paradisum, livre juif du XIe siècle Alexandre reçoit cette pierre, et Wolfram von Eschenbach, dans sa version de la saga de Lancelot (comme je l'ai cité dans mon livre sur le Compotisme protestant) l'identifie au Graal (le terme vaut aussi pour la pierre philosophale en alchimie). Il y a peut-être là aussi une connexion possible.

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Retour à Aphrodite Ourania

7 Avril 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète, #Ishtar, #Spiritualités de l'amour

En 2017, j'avais écrit sur l'Aphrodite céleste ici. Cela m'avait valu à l'époque de recevoir un message d'un certain Benjamin Bories qui voulait écrire sur la nudité - Dieu seul sait ce que ce garçon est devenu depuis lors. J'ai éprouvé aujourd'hui le besoin de retourner à la question de cette Aphrodite Ourania parce que j'ai de plus en plus conscience que la vérité, comme Aphrodite, est une perle dans un écrin, qui ne se donne pas à tout le monde (ou, comme le dit le christianisme qui à la Renaissance s'entremêlait avec le platonisme sur l'image d'Aphrodite, c'est la pierre de touche que tout le monde laisse au rebus). C'est pourquoi ce blog - qui au demeurant, comme mes livres, ne livre qu'une petite part des vérités que j'entrevois - n'intéresse personne, tandis que tout le monde se rue sur les vidéos de types qui, devant leurs micros, ne touchent qu'à la plus vulgaire écume des choses - l'Aphrodite Pandemos.

Pour méditer un peu sur l'Aphrodite céleste, j'ai regardé cette vidéo de l'universitaire britannique David Braund d'il y a neuf ans. Elle nous fait faire un détour par la Crimée grecque et la péninsule de Taman (le Royaume du Bosphore, à Bolshaya Bliznitsa), mais après tout pourquoi pas, cela convient à l'homme des marges que je suis.

Les archéologues, sur la base d'Hérodote, ont parfois assimilé l'Aphrodite Ourania à la déesse chamanique scythe Argimpasa (que Yulia Ustinova a aussi rapprochée d'Astarte) Aphrodite Ourania est la déesse tutélaire du sancturaire Apaturum. Attardons nous un instant sur ce nom. Apatouros en grec veut dire trompeur. C'est un épithète d'Aphrodite à cet endroit car, assaillie par les géants, la déesse, selon Strabon, les trompa un par un en les envoyant à Héraklès qui les tua et les enterra. L'auteur d'un livre sur les Nephilim que je suis ne peut que s'intéresser à ce détail, d'autant que je sais que l'Abkhazie voisine (qui borde aussi la Mer Noire) a également une histoire forte avec les Géants. Braund rattache l'histoire au passé sismique de la région comme la Sicile (les cadavres des géants sous la terre causeraient les tremblements de terre), but that's another story for another day. Qu'Aphrodite céleste soit aussi l'Aphrodite trompeuse pour les brutes qui veulent se l'approprier trop facilement doit nous alerter !

Braund insiste sur l'intérêt qu'il y a à rattacher l'Aphrodite Ourania aux paysages qui entourent ses sanctuaires. C'est une tendance en vogue dans l'archéologie contemporaine : rattacher les cultes aux lieux, aux pratiques (on est de ce point de vue assez éloigné de la Renaissance italienne dont parlait mon billet de 2017. A ce stade on est en présence d'une déesse beaucoup moins "ésotérique" et associée aux recherches individuelles qu'à l'époque de Pic de la Mirandole. Il semble d'après Braund que dans le Royaume du Bosphore elle soit plus associée à un amour familial généralisé, un peu comme la Vénus de Pompéi décrite par jadis Paul Veyne.

En 1997 Maria Alexandrescu Vianu avait distingué l'Aphrodite Ourania-Astarte de Atargatis-Cybèle déesse nord-syrienne à Olbia, d'ailleurs appelée Aphrodite Syrienne. L'épiclèse Ourania pour l'Aphrodite Apatouros ne serait pas antérieure au IVe siècle - et la légende de l'Aphrodite trompeuse reprise par Strabon ne serait pas antérieure à cette époque là.

A Panticapée (aujourd'hui Ketrch) il y avait (d'après ce qu'on en savait en 1997) 3 inscriptions du IVe siècle à une Aphrodite sans épiclèse, et deux des années 200 av JC (une stèle et une base de statue) à Aphrodite Ourania Apatouria. Sur le relief de la stèle dédiée à Ourania, la déesse est représentée assiste sur un cygne envol, tenant un sceptre dans la main gauche. A sa gauche se trouve un Eros qui, si l'on en juge par l'aile restée dans sa main, portait un oiseau. L'Aphrodite sur le cygne est très répandue sur les vases de Kertch.

L'interpraetatio d'une déesse scythe ou orientale comme Aphrodite Ourania n'est pas spécifique au Bosphore.  " Pour les Grecs classiques, Aphrodite était d’abord Ourania parce que fille d’Ouranos, écrit Vinciane Pirenne-Delforge du Collège de France. Ce n’était cependant pas la seule signification de l’épiclèse car c’est précisément en tant qu’Ourania qu’Aphrodite était qualifiée comme déesse venue d’ailleurs. Toutes les déesses étrangères auxquelles Hérodote s’attachera à donner une interpretatio graeca et qui adopteront le nom d’Aphrodite ne le feront jamais sans l’épithète Ourania : que ce soit la Mylitta des Perses, l’Astarté des Phéniciens ou l’Alilat des Arabes, chacune sera pensée en grec en tant qu’Aphrodite Ourania. De la même manière, Aphrodite Ourania est le nom grec adopté par des étrangers installant le culte de leur Grande déesse d’origine dans des cités grecques : les marchands de Kition de Chypre installent au Pirée, à la fin du ive siècle, un culte d’Aphrodite qu’une de leur compatriote honorera dans une inscription sous le nom d’Ourania. À Délos, les exemples ne manquent pas non plus de ce type d’interpretatio graeca (...) L’ambiguïté de l’adjectif, à la fois référence à la paternité du Ciel (tradition grecque) et à une origine orientale présumée, est bien présente dans les informations fournies par Pausanias à propos du sanctuaire d’Ourania à Athènes : Égée aurait fondé le culte (tradition « indigène »), mais c’est tout autant à Ascalon qu’il trouverait son origine première. C’est donc autour de cette épithète que se concentre le plus clairement l’ambiguïté de la personnalité d’Aphrodite telle qu’elle était déjà apparue en tant que « chypriote », Cypris. Ourania est la déesse d’ici et d’ailleurs, reine d’un ciel physique où elle règne au présent, mais qu’elle traversa jadis pour rejoindre la Grèce depuis une patrie dont l’identité exacte tend à se dissoudre. L’iconographie, quand elle offre l’image de la déesse chevauchant une monture dans un ciel étoile, parfois au-dessus des vagues de la mer201, condense ces deux conceptions de l’épithète."

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Le Graal en Espagne avant Chrétien de Troyes ?

22 Mars 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme

Ce n'est pas la première fois qu'on s'intéresse au Graal sur ce blog, sous l'angle de Marie-Madeleine, des Templiers, ou de Joseph D'Arimathie.

Je voudrais ici revenir sur ces origines du Graal, mais cette fois d'un point de vue espagnol, à travers l'interview ci-dessous de la médiéviste léonaise Margarita Torres qui nous parle ici (minute 19) d'une relique très connue en Espagne : le calice de l'infante de León Urraca de Zamora (1033-1101). Cet objet se trouve  au musée de la collégiale de San Isidoro de León depuis le XIe siècle. Je précise à titre liminaire qu'outre son engagement politique à droite, l'historienne est aussi favorable aux Templiers (plus loin dans son interview elle dit beaucoup de bien de Jacques de Molay), ce qui peut faire signe vers des engagements maçonniques. Ses travaux sont en tout cas   ont inspiré notamment le film américaine Onyx, les rois du Graal de Jim Caviezel (2018).

Voici comment l'historienne essaie de démontrer qu'il s'agirait du Graal. Fille de Ferdinand Ier,  doña Urraca fut une héroïne de guerre qui affronta sur le champ de bataille le roi de Castille, le Cid Campeadeor (qui inspira Corneille) etc. A son époque un objet venant d'Egypte qui est une moitié de l'actuel calice (qui est en deux partie) arrive en Espagne. C'est une coupe romaine abimée (il en manque un morceau). Deux parchemins de l'époque où le Leon fait partie de la Castille ont été retrouvés à l'université d'Al-Ahzar (min 26). Les manuscrits racontent qu'à l'époque du calife fatimide Al-Mustansir (qui régna de 1035 à 1094, il avait autorité sur Jérusalem) il y eut une famine telle que de milliers de chevaux de combat il n'en resta que trois, dont le calife mangea les deux derniers.

Par charité l'empereur de Byzance lui envoya du blé. Le sultan de Dénia (près de Valence), Ali ibn Mujahid ad-Danii qui l'a également aidé (dit le premier parchemin) vers 1055 demande en retour la coupe dans laquelle Jésus a bu avec ses disciples qui se conserve à Quds (Jérusalem). Ad-Danii a précisé qu'il voulait en faire don à Ferdinand Ier de Leon et que les Chrétiens de Jérusalem n'ont accepté de le remettre au calife qu'à condition qu'il soit transporté par des mains chrétiennes. Le second parchemin, document administratif, porte un ordre de Saladin pour récupérer le fragment de la coupe qui a été enlevé par le gouverneur d'Egypte au moment du transport de celle-ci vers l'Ouest car il sivait que la coupe avait un pouvoir curatif et il voulait soigner sa fille.

Si l'on enlève les décorations ajoutées par Urraca, le calice est une coupe d'onyx, sur laquelle on voit l'impact du choc causé par le gouverneur d'Egypte pour enlever le fragment.

Au dessus de cette coupe se fixe une autre coupe en or qui a été ajoutée pour que les gens n'utilisent pas directement pour la messe une coupe où Jésus-Christ a bu mais une coupe au dessus à laquelle elle a transmis ses bénédictions (minute 34).

Ce "calix domini" est-il authentiquement celui de Jésus ? Les premiers textes sur ce calice à Jérusalem remontent au IVe siècle (le bréviaire A). Auparavant la clandestinité du christianisme ne permettait pas de noter ce genre de chose officiellement. Il y a aussi un texte d'Adomnan de l'abbaye écossaise d'Iona sur le témoignage d'Arculfe (VIIe siècle) sur ce qu'il a vu en Terre Sainte, relaté ensuite dans De Locis Sanctis qui décrit le calice comme étant d'onyx. Un document de Charlemagne aussi mentionne la présence de ce calice dans la Saint-Sépulcre dans une chapelle où deux prêtres le surveillent.

A San Isidoro de León au dessus des tombeaux des rois qui ont voulu être enterreés près du calice, se trouve une reproduction de la Cène,

Tous les apôtres y ont leur coupe personnelle en métal.

Jésus  a nécessairement eu une coupe en métal ou en pierre parce que les prescriptions juives pour la Pâque interdisaient les coupes en bois ou en céramique.

Jésus sur la fresque n'a pas de coupe. Sa coupe c'est ce personnage qui l'a en main : Marcial de Limoges, l'homme qui selon la légende servit Jésus.

Le point important est que la forme et la couleur de la coupe, et la ligne noire qui se trouve aussi sur la coupe de Dona Urraca telle qu'on peut la voir quand on la démonte aujourd'hui. Donc l'auteur de la fresque a vu le calice.

Ferdinand II  au XIIe siècle allait faire dévier le chemin du pèlerinage de St Jacques de Compostelle pour qu'il passe par la Collégiale de Saint Isidore. Il avait pour beau frère Philippe de Flandres qui avait pour chambellan Chrétien de Troyes, auteur du roman du Graal...

L'historien français Patrick Henriet qui fut le premier à remettre en question, dans un article publié en France, la théorie selon laquelle le calice de Doña Urraca était le Saint Graal, et accusant Margarita Torres et son collègue José Miguel Ortega de mélanger science et roman.

Alejandro García Sanjuán, professeur d'histoire médiévale à l'Université de Huelva, dans sa critique du livre Les Rois du Graal , dénonce la confusion entre fiction et savoir dont il souffre, révélant un manque de clarté dans la découverte des parchemins du Caire, dans le contenu et la traduction des documents eux-mêmes et dans une datation vague, ce qui le rend sceptique à ce sujet. Il décrit le livre comme une « œuvre commerciale conçue de manière stratégique ».

Ces démentis universitaires seraient à examiner mais à ce stade on ne peut pas partir du principe que ceux-ci sont plus pertinents que la thèse de M. Torres.

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Parler en langues, Hélène Bouvier, Bérulle

16 Mars 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète

Voici le témoignage important de l'abbé Pierre Lambert (31.8.1933-21.10.2023), qui fut exorciste de l'évêché de Tours jusqu'au 31 août 2023 peu avant sa mort (l'an dernier) interviewé par Jean Louis Barré dans la maison de Léon Papin Dupont, initiateur (entraîné par une religieuse carmélite Soeur Marie de Saint-Pierre) de la Confrérie de Sainte-Face (dont Ste Thérèse de Lisieux fut membre). Il a été formé par un prêtre l'abbé Louis Hue (1891-1955) aumonier du couvent de la Visitation où était Ste Thérèse très implanté dans le surnaturel : pendant 5 ans il allait le voir une heure par semaine le mercredi.

Cette interview évoque beaucoup de thèmes importants abordés sur mon blog. Le parler en langues (dans les milieux charismatiques) : polyglotte, Pierre Lambert a entendu, il y a longtemps dans le cadre du Renouveau charismatique au moment d'une prière de groupe en sa faveur une petite dame sans études s'est mise à prier en araméen. Il cite aussi le cas d'un employé d'une "agence de logement" qui s'est mis à faire une action de grâce en grec ancien à la chapelle des Franciscains dans la Basilique de la Résurrection (cela confirme au passage que le parler en langues n'est pas forcément n'importe quoi, un jour Michelle d'Astier de la Vigerie dans la mouvance évangélique avait dit qu'alors qu'elle priait en langues sans savoir ce qu'elle même disait une de ses voisines a compris la prière et dit qu'elle priait pour Israël, mais là pour le coup on ignorait à quelle langue cela correspondait - notez que tout le milieu charismatique, y compris le P. Lambert tenaient une position assez sioniste). Je dois dire qu'une expérience d'un membre de ma famille dans le cadre d'un exorcisme il y a quelques années confirme la validité performative d'un certain parler en langues quand il est inspiré d'en haut.

En minute 10 il parle aussi des défunts qui s'emparent de petits fils pour faire passer des messages. Il confirme en minute ce que le médium Reynald Roussel avait signalé dans une de ses vidéos : le soutien du padre Pio à la voyante Hélène Bouvier. En minute 17 il dit : "Quelqu'un qui m'a aidé (à échanger avec les morts) c'est quelqu’un d'un peu original, c'est Hélène Bouvier, (...) c'est une personne qui avait le soutien inconditionnel du Padre Pio (...) le nombre de personnes qu'elle a conduits vers Dieu qui étaient incroyants, j'ai vu des francs-maçons notoires qu'elle a conduits vers Dieu, c'était un travail énorme". (Mais le Père Auzenet ici il y a deux ans lisait le témoignage d'Hélène Bouvier elle-même dans ses ouvrages qui faisait seulement état d'un regard rempli d'amour vers elle du Padre Pio, sans parole, qui, du coup l'a dissuadée de se confesser auprès de lui - ce qui est un peu étrange).

Il raconte aussi que le 15 décembre 2020 il a été plaqué contre le mur par une quadragénaire possédée, comme le Padre Pio il entrevoit ce que les gens ont à dire en confession, et se réclame de la tradition de l'école française bérullienne (minute 43). Je vous conseille la lecture du Traité des Energumènes de Bérulle ou son résumé ici.

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Milarepa et les démons

16 Mars 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Philosophie, #Christianisme

Voici un récit du lama Kalou Rinpoché (1905-1989) extrait de La voie du Bouddha, Points Sagesse, 2010, p. 225-26, cité par ce blog, qui m'intéresse du point de vue de la dialectique ascèse/démons (je préciserai en quoi à la fin de ce billet), à propos de Milarepa (1052-1135 - un contemporain de Guillaume le Conquérant et d'Anselme de Cantorbery).

"Alors que Milarepa était en retraite, un jour, en rentrant dans sa grotte, il se trouva face à une horde de démons terrifiants avec des yeux grands comme des soucoupes. Ils exhibèrent leurs pouvoirs faisant trembler le sol et déployant toutes sortes de manifestations terrifiantes. Milarepa essaya différents moyens pour les chasser : il adressa des prières à son lama Marpa, médita sur la divinité protectrice, menaça les démons, et tenta toutes sortes de stratagèmes. Ils se moquèrent de lui : "A en croire son attitude, il semble qu'il ait perdu son équanimité et que nous l'ayons troublé".

Alors Milarepa se dit : "Marpa Lodrakpa m'a enseigné que toutes les apparences sont projections de l'esprit, et que la nature de celui-ci est vide et lucide ; considérer ces démons comme extérieurs et vouloir les expulser est illusion".

Réalisant alors que la nature de l'esprit ne pouvait être affectée par ces manifestations, et qu'elle demeurerait inchangée même devant une myriade des démons les plus terribles, il comprit les démons comme l'expression des fixations et des pensées dualistes de son esprit. Alors, dépassant ses peurs, il accepta la présence des démons, et fit naître envers eux une compassion authentique.

Il se dit :"Si ces démons veulent mon corps, je les leur offre ; la vie est transitoire, il est bon que je puisse aujourd'hui faire ainsi une offrande bénéfique". Cette attitude de profonde compassion et de compréhension de la vacuité apaisa les démons et finalement leur chef s'adressa à Milarepa : "Croyant que tu avais peur de nous, nous pensions pouvoir te nuire ; mais si la pensée des démons n'apparaît jamais dans ton esprit, tu n'as nulle crainte à avoir". Puis ils disparurent."

A mon humble avis il faut garder à l'esprit que cette histoire ne nie pas l'existence des démons (aucune civilisation avant le XVIe siècle ne les a niés, à l'époque de quelques individus rationalistes grecs et indiens).

Les démons existent dans un extériorité semblable à celle des objets qui nous entourent (il ne s'agit pas de les psychologiser). Mais de même que du point de vue bouddhiste les objets matériels sont la projection de notre soi, et de nos erreurs, de même les démons. L'ascèse est donc susceptible de les faire de disparaître mais de même qu'en vertu d'une logique "quantique", pour parler comme feu-le père Brune, elle peut éloigner des objets ou des gens de notre chemin.

On sent cependant qu'il y a quelque imprécision dans ce récit qui ne permet pas de comprendre clairement quelle peur des démons il faut enlever de l'esprit. Ce n'est certainement pas au sens des rationalistes l'idée de simplement "ne pas y croire", sans quoi alors le bouddhisme fait le jeu des démons (cf Baudelaire et l'intérêt des démons à ne pas les prendre en compte). C'est peut-être davantage ne pas craindre au sens de la Bienheureuse Marie des Vallées (qui était convaincue que les démons étaient liés), avec en plus une dimension spécifique d'effacement du Moi.

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Le néo-platonisme kabbaliste anglais à l'époque de Leibniz

12 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Philosophie, #Christianisme, #Histoire des idées, #Histoire secrète, #Alchimie

Revenons d'un mot sur les interlocuteurs kabbalistes et néo-platoniciens de Leibniz. Celui-ci dans ses Nouveaux Essais sur l'entendement humain évoque rapidement "ceux qui ont logé vie et perception en toutes choses comme Cardan, Campanella, et mieux qu'eux feu Mme la comtesse de Connaway platonicienne, et notre ami feu M. François Mercure van Helmont (quoique d'ailleurs hérissé de paradoxes inintelligibles) avec son ami feu M. Henri Morus" pour leur opposer "comment les lois de la nature ( dont une bonne partie était ignorée avant ce système) ont leur origine des principes supérieurs à la matière, en quoi les auteurs spiritualisants que je viens de nommer avaient manqué avec leurs archées" pour conclure que les animaux ont une âme immortelle (ce qui fait échapper aux craintes de la métempsychose

Jérôme Cardan (1501-1576), de Pavie, médecin, mathématicien et philosophe, dont les doctrines sont un mélange d'illuminisme et de matérialisme.

Campanella (1568-1639) était dominicain. Adversaire d'Aristote, auteur d'une célèbre utopie communiste réfugié en France.

"Van Helmont (François Mercure) (1618-1699), fils de J.-B. van Helmont, célèbre alchimiste. Comme son père, il admettait des archées, espèces d'âmes vitales pénétrant le corps entier et y accomplissant les fonctions de nutrition, de digestion, etc." (écrira un annotateur du XIXe siècle)

Henri Morus (ou More) (16141687), théologien et philosophe de l'école de Cudworth, mais avec un mélange de mysticisme. Il croyait aussi aux archées.

En notre siècle Tristan Dagron, directeur de recherche au CNRS, dans Toland et Leibniz (2009), apporte un éclairage intéressant sur le rapport de Leibniz à la Kabbale, en rappelant que, si Leibniz réfutait sa dette à l'égard de la kabbale (et à la manière dont autour d'elle se pose la question de la divisibilité de la substance), le philosophe irlandais John Toland (1670-1722), lui, l'y ramenait, et que ce n'était pas complètement infondé car Leibniz lui-même "face à ses interlocuteurs anglais, se réfère très fréquemment au platonisme anglais, et surtout aux Principia philosophiae antiquissimae et recentissimae d’Anne Conway qui propose un système largement inspiré des traductions de Knorr".

En 1677-1678 a lieu la publication des traductions latines par Christian Knorr von Rosenroth de textes issus de la tradition juive, d’extraits du Zohar et des plus récents développements de la Cabale de l’école d’Isaac Louria.

En 1662 Henry More (Henri Morus) avait publié les Conjectura Cabbalistica dans laquelle il cherchait à montrer à partir de la Kabbale (conçue comme étant la tradition mosaïque) comment la leçon du mécanisme cartésien ne saurait entrer en contradiction avec le platonisme qui pose la nécessité d’un plus haut principe, l’esprit pour « dresser un rempart exotérique ou une fortification extérieure autour de la théologie ». De cette kabbale il prétendait faire une lecture rationnelle, sans inspiration surnaturelle. Elle est pour lui convergente avec la tradition philosophique héritée d'Egypte via Pythagore et Platon, notamment sur la numérologie. L'une et l'autre sont pour More des piliers solides de la modernité qui d'ailleurs avaient anticipé sur l'héliocentrisme et le mécanisme.

En découvrant la traduction du Zohar et de Louria par Knorr von Rosenroth, More tombe sur  un immanentisme qui fait de Dieu « l’essence de toutes choses » et nie par conséquent la possibilité de la création, au risque de faire de Dieu et des anges des êtres matériels. Pour s'y opposer, il propose un exposé de l’arbre séfirotique qui écarte le modèle émanatiste. Seules les trois premières Sefiroth signifient des déterminations immanentes au divin, la trinité chrétienne et platonicienne : Kether, ou la Couronne est ainsi le « symbole de l’unité » qui correspond à la "première hypostase de la triade platonicienne". Hochmah, ou la Sagesse est interprétée comme le nous, la sophia ou le logos, correspondant à la « seconde hypostase de la trinité chrétienne », mais aussi de la « triade platonicienne ».Binah, ou la Prudence, et en tant qu’elle est constituée par la relation entre les deux premières hypostases, désigne « l’ardeur pure, immuable et infinie de l’amour divin, née de la perception de la perfection divine »  : il s’agit ainsi de la psyché platonicienne, à laquelle répond l’Esprit saint des chrétiens. Les sept Sefiroth suivantes correspondent, elles, à des « émanations » en tant qu’elle se rapportent essentiellement aux réalités créées.

 L’unique substance est l’esprit (« Quicquid vero est, spiritum esse », § 5). Cet esprit est « incréé, éternel, intellectuel, sensible, vital, se mouvant par soi-même et existant nécessairement par soi » (§ 6). Cet esprit est alors « l’essence divine » elle-même (§ 7), qui seule « peut exister par soi » (§ 8). Par conséquent, si tout est engendré de cette essence divine, de la division actuelle que l’on découvre dans les choses s’ensuit la divisibilité de l’essence divine elle-même. De l’essence divine se déduisent donc une infinité de « particules singulières » qui peuvent s’étendre et avoir de l’extension (§ 10), mais aussi se contracter ou se comprimer (§ 11). La contraction de ces particules constitue « le monde dit matériel ». Or puisque l’esprit est la substance unique, ce monde sera composé « d’esprits divisés ou de particules de l’essence divine contractées ou comprimées en monade ou points physiques »

Cet état de contraction correspond au « sommeil » de ces particules divines, et leur expansion, à « l’état de veille » (§ 13), suivant une terminologie que More emprunte aux textes traduits par Knorr. Il existe en outre différents états de veille, qui correspondent aux différentes facultés ou fonctions de l’âme (l’état végétatif, sensitif ou rationnel), et dans ces états de veille, s’étendant en orbes de dimension et de vertu presque infinies, les particules divines ou les esprits particuliers peuvent fabriquer ce monde et ses parties.  De l’unité substantielle de toutes choses, note Dagron, s’ensuit que les espèces peuvent se convertir les unes dans les autres, et que l’esprit qui était de la poussière de marbre peut se transformer en plante, puis de plante en bête, de bête en homme, d’homme en ange et d’ange en un Dieu créateur d’une nouvelle terre et d’un nouveau ciel (§ 15). Autrement dit, l’essence divine actuellement divisée en esprits sera tout entière dans chaque partie, qui, du fait de sa puissance et de sa faculté d’extension, pourra devenir elle-même une divinité créatrice, réellement distincte et séparée des autres (§ 16). La doctrine de l’unité de la substance conduit ainsi à poser une pluralité réelle de dieux. Conséquence absurde à laquelle échappe la doctrine de la création ex nihilo.

On est là dans des discussions typiquement internes au platonisme sur les conséquences de la théorie des émanations de l'être.

A partir de 1671, le cercle de Lady Conway (celle que Leibniz appelle par erreur Connaway) s'ouvre aux Quakers sous l'influence de François Mercure Van Helmont.

La Kabbala denudata, à la suite de la Confutatio de More, comprend un bref Dialogue apologétique entre le Compilator (Knorr) et un « Cabaliste cathéchumène » (vraisemblablement Van Helmont). Le cabaliste y critique alors  la définition « formelle » de la création comme production ex nihilo. Dieu est cause du monde comme le soleil de ses rayons. Toutes les Sefiroth sont ici conçues comme des relatifs ou des « genres » métaphysiques qui expriment la relation du créateur avec l’ordre du créé.

Dans la seconde moitié des années 1670 Anne Conway écrira les Principia philosophiae antiquissimae et recentissimae que Van Hermont publiera à titre posthume en 1690 qui spécule sur la rétractation de Dieu dans le mouvement de création dans laquelle prend place le Messie (ou l'Adam Kadmon), première créature émanée de l'infini, comme Verbe. La médiation du Christ présent en toutes choses est immanente est une doctrine solidaire de la théologie quaker (un point très important à mon avis pour comprendre le Christ cosmique du New Age).

Si les créatures émanent de leur principe, avançait Henry More, elles seront de même nature ou substance que leur créateur et il s’ensuivra que l’essence divine elle-même sera divisible et identique aux réalités corporelles ainsi produites, de sorte que l’on aurait un Dieu « transformé en argile et en pierre ». Mais s'il y a la médiation du Verbe comme idée de Dieu, répond Van Hermont, il peut se diviser sans atteindre l'unité de Dieu. Ann Conway renvoie à Actes 17:29, la source de l'humanité en Christ primogenitus fonde la fraternité humaine et la philanthropie quaker. Tous sont fils de ce premier né de Dieu. Les natures créées peuvent « dégénérer » de cet état de perfection originel, dans lequel toutes sont d’une même espèce. C’est cette possibilité qui fait la différence entre l’esprit médiateur, l’idée de Dieu, et la multiplicité des esprits engendrés par elle et nous pouvons cependant revenir à la filiation première après la déchéance par voir d'adoption en ressemblant au Christ. Le modèle est le Parménide platonicien, au moins tel que Ficin l’expose dans son commentaire, que la comtesse de Connway récupère à travers le travail de platonisation de la kabbale de Louria opérée par Abraham Cohen Herrera.

Je ne développerai pas ici les implications de ces problèmes sur la question de la divisibilité ultime de la matière (problème auquel Kant mettra un point final). Mon propos était seulement de montrer cette face cachée (ésotérique et théologique) de la philosophie européenne du XVIIe siècle que la philosophie de nos cours de Terminale ont eu trop tendance à faire passer à la trappe.

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Les prières qui font fuir les OVNIs

8 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire secrète

Dans mon livre sur les Nephilim, je cite le spécialiste de Genèse 6 :1-4 Steve McGee à propos des enlèvements par les extraterrestres, et le fait que selon des chrétiens comme lui "la simple invocation du nom de Jésus-Christ est susceptible d’y mettre un terme". Cela montre la dimension spirituelle de ces "expériences" psychiques.

Dans la même veine j'ai trouvé intéressant le témoignage du pasteur John Fenn dans cette interview pour la Chaine YouTube Deep Believer de Jennifer Bagnaschi du 2 février 2024 (où d'ailleurs il commente le regain d'intérêt pour les Nephilim qu'a suscité sur les réseaux sociaux "l'apparition" (probablement hologrammique) de géants à Miami (Floride) le 1er janvier dernier. Il dénonce dans ce témoignage le sensationnalisme de certains croyants, et le rapproche de l'ufologie. Il raconte (min 1 h 06) : "Une expérience est arrivée à ma femme Barbara quand nous étions adolescent avec un ami. Ils rentraient à la maison en voiture un soir et ils furent suivis par un OVNI. et c'est arrivé alors quelques semaines plus tôt on avait parlé d'OVNIs et le livre à la mode était d'Eric Von Daniken les Charriots des dieux (Chariots of the Gods). Un des occupants de la voiture avait été impliqué dans l'occultisme avant de revenir au Seigneur. L'OVNI était derrière eux et dans les airs mais assez bas, Ils le voyaient, Il les suivait sur plusieurs kilomètres à chaque fois qu'ils changeaient de direction. Finalement mon amie Jenny, je crois, a dit "C'en est assez", elle s'est retournée et a dit à l'objet "Au nom de Jésus, je t'ordonne de partir d'ici (get out of here) et immédiatement la chose a pris de l'altitude et a disparu".

Il en conclut que ce n'était pas une hallucination mais qu'ils avaient le pouvoir spirituel de se débarrasser de ce phénomène diabolique s'ils ne restaient pas sur une ligne de peur et de complicité avec ces entités mais décidaient de s'y opposer par la voie chrétienne à laquelle elles obéissent comme toute créature.

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Un dernier mot sur Diana Pasulka

3 Février 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Philosophie, #Christianisme, #Médiums, #Histoire secrète

Pasulka est de père irlandais catholique et de mère juive laïque, puis s'est beaucoup intéressée à l'histoire catholique. Alors qu'elle venait de publier "Heaven can wait". Elle s'apprêtait à écrire un nouveau livre sur un des premiers évêques américains dont les expériences ressemblent à des abductions (ce que lui fit remarquer un ami) ce qui la conduisit à assister à une conférence sur les rencontres ufologiques comme celles étudiées par John Mack qui lui montrèrent que c'était comparable aux expériences de St François D'Assise ou Thérèse d'Avila. Thérèse quand elle a vu un ange a vu un être très lumineux de 1 mètre. Elle a pensé que cela pouvait être un chérubin. Le Bernin qui représente l'apparition la montre avec un dard. Or John Mack a montré que des gens étaient examinés avec un dard. Le texte :

"Dieu voulut que je visse à ma gauche un ange sous une forme corporelle. Il n’était pas grand, mais petit et beau à ravir : son visage ardent indiquait qu’il appartenait à l’ordre de la hiérarchie céleste où les anges semblent brûler. On les appelle, je crois, des séraphins, car, quand les anges m’apparaissent dans le ciel, je vois qu’il y a entre eux des différences, mais je ne sais les exprimer par des paroles. Il avait à la main un long javelot d’or, et un peu de feu sur sa pointe. Il m’en perça soudain le cœur jusqu’au fond et il me semblait qu’en le retirant il emportait mes entrailles. Puis il me laissa tout embrasée de l’amour de Dieu. La douleur était si vive qu’elle m’arrachait des gémissements mais elle était accompagnée de tant de suavité que je n’aurais pas voulu qu’on m’enlevât cette souffrance ; car cette suavité n’était autre que Dieu même."

Pasulka dit avoir trouvé d'autres cas semblables dans les archives du Vatican.

Mais dans "From Purgatory to the UFO Phenomenon: The Catholic Supernatural Goes Galactic" elle cite seulement un cas trouvé dans le livre de Mack :

"Environ quatre cents ans après que Teresa ait raconté son expérience, Edward Carlos a rapporté une rencontre avec des êtres de lumière lumineux. Au cours d'une série de séances d'hypnose avec le psychiatre John Mack, Carlos s'est rappelé d'une rencontre d'enfance avec un être qui le flottait dans sa chambre. Il décrit l'être comme"une forme d'ange jaune amorphe" qui a produit une  créature blanche que Carlos décrit comme petit.  Comme l'être lumineux rencontré par Teresa, Carlos décrit cette créature comme étant brillante, ou étant de "lumière fondue." Il existe également un instrument de pénétration, et au lieu d'appeler cet instrument une fléchette comme décrit dans Teresa. Selon le récit de Carlos, cela s'appelle une baguette ou une tige avec du feu à l'extrémité. De plus, Carlos décrit un état d'extase similaire, un état d'inquiétude mêlé de joie, en association avec la rencontre. Carlos La description de l'instrument de sondage est plus détaillée que celle de Teresa  et pourtant est également remarquablement similaire dans la mesure où il est pointu et l'être l'insère dans Carlos le corps. Il note que dans plusieurs rencontres, c'est une baguette ; dans d'autres, il fonctionne comme une aiguille " [il]t envoie une lumière laser dans le corps, mais cela ressemble à une aiguille parce que ça fait mal, et cela ressemble à une aiguille» (Mack 2007, 6905– 6908). Au cours de ce processus, il ressent la lumière parcourir son corps et il pense qu'elle a un effet curatif. Il le décrit" comme des faisceaux laser entrant dans mon corps à travers la plante des pieds et des mains, et éventuellement à travers les côtés du bas du torse, rayonnant dans tout le corps, s'étendant et changeant de couleur à mesure que la lumière grandissait pour s'adapter à tout l'intérieur du corps, le guérissant ainsi.» (Mack 2007, 6691). Les similitudes entre Carlos et Thérèse' Les expériences sont frappantes. Chacun rencontre un petit être brillant qui les pénètre avec un instrument tranchant. Teresa décrit l'instrument comme une lance avec une pointe enflammée, et dans Carlos' Dans la description, c'est une baguette qui tire des lasers. Les instruments pénètrent dans leurs organes internes et produisent une expérience à la fois douloureuse et agréable. Carlos croit que la lumière le guérit, tandis que Teresa note que l'état d'esprit produit par l'expérience dure plusieurs jours après. Teresa et ses éditeurs ultérieurs tentent d'interpréter sa rencontre dans un cadre théologique qui obscurcit la nature incarnée de l'être lumineux, exposant ainsi un tension entre son expérience enregistrée et son cadre culturel interprétatif. Il s’avère que cette tension est très apparente chez Carlos"

A aucun moment la dame n'envisage la problématique des œuvres des démons qui singent celles de Dieu, thème pourtant classique dans le catholicisme.

Voilà, n'en dirai pas plus sur cette personne qui est en ce moment largement surévaluée par le milieu d'Internet et de You Tube, d'une part parce qu'elle bénéficie du féminisme ambiant (quelqu'un sur You Tube a dit qu'elle avait le mérite d'être la première femme à s'intéresser à la discipline ufologique dominée par les hommes etc), d'autre part parce que, comme beaucoup d'Américains, elle ne connaît pas ses propres limites (la façon dont elle parle de Nietzsche ou de Kant par exemple ferait mourir de rire n'importe quel hypokhâgneux de ma génération). Je garderai simplement dans un coin de ma tête son propos sur Ste Thérèse d'Avila, au cas où cela serait susceptible de me mettre sur des pistes plus intéressantes au gré de mes lectures.

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