Articles avec #anthropologie du corps tag
L'erreur tantrique

Les Etrusques, la liberté des femmes et les sacrifices humains

Il m'est arrivé de citer Larissa Bonfante sur les Etrusques - par exemple ici en 2007. Je ne saurais trop vous conseiller, donc, si vous vous intéressez à l'Antiquité, de jeter un coup d'oeil à son dernier article récemment téléchargé sur Academia.edu, "The Greeks in Etruria". Les comparaisons entre les civilisations sont toujours intéressantes pour comprendre les divers choix humains. Comme à son habitude Bonfante s'attarde beaucoup sur les représentations du corps. Elle s'interroge, comme nous l'avions fait dans nos écrits sur Praxitèle, sur l'obstination grecque à refuser la nudité féminine dans la statuaire, quand au contraire les Etrusques refusaient la nudité masculine. Par là ceux-ci signent leur appartenance au Moyen-Orient (d'où ils proviennent probablement) riche en représentation des déesses-mères nues.
Tout en insistant sur les bonnes relations entre Grecs et Etrusques (et l'adoption par les seconds du panthéon des premiers), Bonfante souligne aussi les incompatibilités entre eux : les Etrusques admettent la présence des femmes à la tête des banquets aux côtés de leurs maris (à l'occasion ils vont même jusqu'à représenter un couple d'aristocrates nu dans son lit, ce qui pour les Grecs eût évoqué la prostitution). Plus bienveillants que les Grecs envers le corps de ce qu'autrefois on appelait le "beau sexe", les Etrusques représentent la femme allaitant son enfant, et même Héra donnant le sein à son fils Héraklès complètement divinisé et totalement adulte, dans un geste rituel en présence des Olympiens.
Les Grecs et les Romains ont très tôt abandonné les sacrifices humains. Pas les Etrusques qui tuent pour donner du sang aux morts et se plaisent encore au IVe siècle av JC à représenter le sacrifice de Troyens à la Patrocle.
Les Etrusques (surtout leurs femmes) ont dans l'Antiquité une réputation de luxure, et ils sacrifient les humains comme les Germains et les Celtes (qui eux aussi accordent bien des libertés à leurs épouses). Sur ces deux points les Grecs leurs sont opposés. Y a-t-il un lien structural dans ce rapport à Eros et Thanatos ? Voire quelque chose qui, ici, nous aiderait à comprendre, par contraste, le "Miracle grec" et l'apparition du Logos ?
EMI chrétiennes - EMI lucifériennes
Il y a des expériences de mort imminente (EMI) chrétiennes qui "collent" avec le texte biblique comme celle de la colombienne Paulina (ci dessous), et puis il y a les EMI un peu "New Age" dont les conclusions sont anti-bibliques comme celle de Frédéric Medina (plus bas sous le témoignage de Paulina).
Il y en a d'autres types aussi (juives, musulmanes, hindouistes etc). Difficile de comprendre pleinement et de hiérarchiser entre eux ces témoignages. Bancarz, l'ex-gourou New Age repenti dit dans son livre "Second Coming of the New Age" que certes chaque culture produit son propre type d'EMI - les musulmans rencontrent Alla, les hindouistes rencontrent Ganesh ou Vishnu dans l'au-delà - mais dans certains cas des musulmans ou des hindouistes voient Jésus alors que jamais un chrétien ne verra Mahomet ou Vishnu dans une EMI. Cela prouve à ses yeux la vérité métaphysique du christianisme. Il faudrait vérifier la base factuelle de sa démonstration.
En tout cas, pour ce qui concerne les deux témoignages ci-dessous, le premier, disais-je, est très biblique à une ou deux nuances près (Paulina dit qu'aucun manquement aux commandements n'est toléré, mais la parabole du Bon Samaritain n'est-elle pas justement là pour dire qu'il est impossible qu'un croyant satisfasse à tous les commandements en même temps, puisque celui qui respecte le sabbat ne peut pas aider un malade sur le bord de la route). C'est à tel point même qu'on peut se demander si elle n'a pas un peu "réécrit" son histoire à la lumière de ce que la Bible lui a ensuite enseigné.
Au contraire le témoignage de Medina (qui ressemble à beaucoup d'autres, dont un que j'ai cité dans mon livre sur les médiums d'une femme devenue magnétiseuse après son EMI) est très anti-biblique. Le Christ en est absent, et la morale qu'en tire Medina est que c'est notre âme qui détermine notre vie (ce que disent aussi la médium Patricia Darré et bien d'autres). Ici pas question d'obéissance à des commandements. On se repent de n'avoir pas fait de bonnes actions, mais pas par amour de Dieu ni de son fils mort pour nos péchés ; uniquement pour être "en paix avec l'univers", fusionner avec lui, se sentir comme une herbe des champs etc. De retour sur Terre on fuit le conflit, on s'efface, on est dans la tolérance (valeur luciférienne de notre époque qui conduit à tout laisser passer et à perdre toute colonne vertébrale morale). J'observe que ces "retours d'EMI" ne sont pas apaisés : Medina évoque les envies de suicide de certains, leur nostalgie du monde lumineux qu'ils ont côtoyé, leur incapacité à "digérer" cette expérience forte. Il recommande la méditation pour faire "passer" en quelque sorte la pilule, et même la consultation de magnétiseurs.
Alors qu'au contraire ceux qui ont vu Jésus (voir notamment les témoignages américains à ce sujet sur You Tube) en reviennent "boostés", militants, résolus à remplir leur mission sur Terre dans le respect de la Bible. Le témoignage de Médina non seulement encourage à aller voir des médiums manipulateurs d' "énergies" spirituellement très suspectes, mais aussi à rechercher le contact avec les "morts" et les "entités". D'un point de vue biblique (qui interdit ce genre de contact avec l'au-delà, voyez l'épisode de Saül et Samuel), l'EMI de Frédéric Médina (et de beaucoup d'autres personnes), sous des dehors apparemment philanthropiques, se rattache aux prodiges que Satan/Lucifer est censé réaliser à la fin des temps pour favoriser le règne de l'Antéchrist. A la faveur d'un accident, le diable "joue" avec le corps éthérique de la personne en état de mort clinique ; il la fait se décorporer, traverser les murs, voir ses proches, puis des êtres chers disparus, pour, ensuite, témoigner d'un au-delà prétendument sans Jésus-Christ, et convaincre les gens de rechercher le contact avec leurs propres chers disparus, au mépris de l'interdit biblique. Jésus Christ ayant annoncé qu'à la fin des temps il en sera comme au temps de Noé, quand les "Fils de Dieu" (les démons) se sont accouplés avec les femmes humaines, d'un point de vue chrétien on dira que ce genre d'EMI luciférienne qui fait rechercher le contact avec des entités dans le spirtitisme prépare en fait ce retour de l'époque sombre de Nimrod où ces "entités" des ténèbres (du deuxième ciel) pourront à nouveau prendre possession des humains.
A noter aussi que beaucoup de prédicateurs révoquent comme non bibliques tous les récits d'EMI, même ceux qui paraissent chrétiens. Notamment à cause du passage de Luc 16:31 que cite par exemple Lex Meyer (ici min 3'32) qui laisse entendre que Dieu ne cherchera pas à convaincre les hommes de la réalité du Ciel en renvoyant un mort vers eux. Jean 3:13 dit que Jésus seul est monté au Ciel.
Culte solaire et éloge de la possession
Dans "La Saison des apparences, naissance des corps d'été" (eds Anamosa), le sociologue Christophe Granger cible bien la dimension de possession par des entités que revêt le corps estival au contact du soleil aux yeux des auteurs de l'entre-deux guerres.
Il note p. 105-106 que Pierre Laurier dans un article intitulé "Soleil" de la luxueuse "Revue Ford des Sports du monde" (juin 1935, p. 38-39) écrit qu'au soleil "nous devenons parsis, ou, si vous préférez, disciples de Zoroastre, nous adorons le soleil" (pour mémoire c'était là la religion du chanteur Freddy Mercury, de Queen, qui déclarait sur scène avoir passé un pacte avec le diable). Laurier y vante la "douce anesthésie" du cerveau. Roger Ribérac dans Amours de Plage (Gribiche aux bains de mer, 1934, p. 29-30) décrit le fait que "Le soleil brûle, pénètre la peau, le sang ; on dirait une vie nouvelle qui s'infiltre". Alice Ducaen dans la même veine "Quand il fait bien chaud, quand le soleil tape fort vous fatigue et vous exalte à la fois (....) comme ces choses là vous remuent, vous agitent délicieusement, sans qu'on sache au juste pourquoi,lorsque le soleil vous monte à la tête".
DH Lawrence chantre de l'adultère, en 1926 dans "Soleil" : « Elle sentait le soleil qui pénétrait jusqu’à la moelle de ses os, plus loin encore jusqu’à ses émotions et ses pensées. La sombre tension de ses sentiments se relâcha, les caillots sombres et froids de ses pensées commencèrent à se fondre. Elle sentait enfin la chaleur envahir son être. Elle se retourna pour laisser ses épaules, ses reins, ses cuisses et même ses talons se dissoudre au soleil. Et elle demeurait stupéfaite de la transformation qui s’opérait en elle. Son cœur las et glacé se fondait et s’évaporait au soleil. » La chaleur abolit la lucidité, ajoute le poête Philippe Huc alias Tristan Derème (écrivain d'origine béarnaise) dans Marianne du 10 août 1938, sous le titre "La sirène des vacances" (jetez un oeil aux témoignages sur les esprits de sirènes sur Youtube...)
Les tatouages ne sont pas "sexy"

Certains chrétiens fondamentalistes disent que les tatouages sont des pactes de sang avec des entités. Et j'ai eu des témoignages de gens sur la signification occultiste de leurs tatouages.
Au niveau statistique, selon l'IFOP 11 % des Français étaient tatoués et 9 % des Françaises (20 % chez les 25-34 ans). En 2016 le taux était passé à 16 % chez les femmes et 10 % chez les hommes (soit 14 % au total).
Et pourtant le tatouage ne fait pas fantasmer. Dans le documentaire "A poil mais stylé" d'Olivier Ghis diffusé par Paris Première hier soir, à la minute 39 le réalisateur de films X Fred Coppula explique, au vu des statistiques d'Internet : "Aux Etats-Unis une nana qui n'a pas de tatouages fais 6 à 7 fois plus clics qu'une nana qui a des tatouages". Voilà un argument profane inattendu contre les tatouages...
La nudité en France équinoxiale
Pendant trois ans, de 1612 à 1615, il exista sur l'Ile de Maragnan autour de la ville de Saint Louis une "France équinoxale". Elle a fait suite à la tout aussi éphémère "France antarctique", colonie huguenote située à Rio de Janeiro (1555-1560) sur lequel écrivit Jean de Léry qui s'y rendit en 1557.
Le capucin Claude d'Abbeville s'y rend en 1612 et rédigea un compte rendu de sa mission.
En p. 269, le P. d'Abbeville fait cette réflexion su la nudité des Indiens Topinamba (chap XLVI).

Il ne se trouve guère de nation tant puisse-elle être barbare qu'elle n'aie recherché de tout temps l'usage des vêtements ou de quelque chose pour couvrir au moins leur nudité : en qui les Indiens Topinamba sont d'autant plus étranges non seulement qu'ils vont ordinairement tout nus comme s'ils sortaient du ventre de leur mère, mais encore de ce qu'ils ne font paraître aucunement qu'ils aient tant soit peu honte ou vergogne de leur nudité.
Si tôt que nos premiers parents eurent mangé du fruit défendu, leurs yeux furent ouverts (dit l'Ecriture) et connaissant qu'ils étaient nus, ils prirent des feuilles de figuier et cachèrent leur nudité pour honte et vergogne qu'ils en avaient.
D'où vient donc que nos Topinamba ayant été faits participants de la coulpe d'Adam et héritiers de son péché, n'ont-ils pas aussi hérité la honte et vergogne (qui est un effet du péché) ainsi qu'ont fat toutes les autres nations du monde ?
On pourrait alléguer pour réponse la très ancienne coutume de ces peuples lesquels de tout temps ont été nus comme ils font, et que pour celui-ci ils n'ont point de honte ni de vergogne de leur nudité, ne s'étonnant non plus de voir le corps tout découvert que faisons ne voyant la main ou la face d'une personne.
Mais je dirai davantage que nos premiers parents ne cachèrent pas leur nudité et ne ressentirent aucune honte ou vergogne d'icelle jusques à ce que leurs yeux furent ouvertes, c'est à dire jusques à ce qu'ils eurent connaissance de leur péché, et qu'ils se virent nus et dépouillés de ce beau manteau de la justice originelle. car la honte ne provient que par la connaissance de la défectuosité du vice ou du péché, et la connaissance du péché ne provient que par la connaissance de la loi, Peccatum non cognovi (di St Paul) nisi par legem. Puis donc que les Maragnans n'ont jamais eu la connaissance de la Loi, ils ne peuvent aussi avoir la connaissance de la défectuosité du vice et du péché, ayant toujours les yeux fermés aux plus profondes ténèbres du paganisme. Et de là vient qu'ils n'ont honte ni vergogne d'aller tout nus sans aucune espèce d'habit ou autre couverture pour cacher seulement leur nudité.
Plusieurs croient que c'est une chose bien monstrueuse de voir ce peuple tout nu et qu'il y a bien du danger de fréquenter parmi les femme set les filles indiennes étant nues comme elles sont, parce qu'il ne se peut faire que cette nudité ne soit un objet bien fort pour attirer ceux qui s'y arrêtent et les faire tomber en quelque précipice de péché.
Il est ainsi que cette coutume de marcher nu est merveilleusement difforme et déshonnête, ressentant infiniment sa brutalité. Aussi le danger semble-il bien grand en apparence, mais en effet je puis dire qu'il a sans comparaison beaucoup moins de danger à voir la nudité des Indiennes que la curiosité des attraits lubriques des Dames mondaines de la France. Car ces Indiennes sont si modestes et retenue en leur nudité que l'on ne voit en elles ni mouvement, ni geste,ni parole, ni action, ni chose quelconque qui puisse offenser les yeux de ceux qui les regardent ; ains êtant fort soigneuses de l'honnêteté en ce qui es même de leur mariage, elles ne feront jamais rien publiquement qui puisse causer scandale ou quelque admiration. Joint que la difformité ordinaire ne donne pas peu d'adversion, la nudité de soi n'était peut-être si dangereuse ni attrayante que sont les attifects lubriques avec les effrénées mignardises et nouvelles inventions des Dames de par deçà, qui causent plus de péchés mortels et ruinent plus d'âmes que ne font les femmes et les filles indiennes avec leur nudité brutale et odieuse.
Et ce qui rend ordinairement les Indiens, soit hommes, soit femmes, d'autant plus désagréables qu'ils s'imaginent beaux, est qu'ils se peignent le visage et tout le corps de diverses couleurs. Vous leur voyez quelquefois la face toute bigarrée de rouge et de noir, quelquefois ils n'en peignent qu'un côté et la moitié du front avec la joue qui est à l'opposite, laissant le reste en son naturel : Ainsi vouez vous leur corps plein de diverses figures devant et derrière, depuis la tête jusques aux genoux, comme s'ils étaient vêtus de pantalon fait d'un satin noir figuré et découpé, ayant les mains et les jambes toutes noires de suc de junipap.
Ce n'est pas toutefois qu'ils soient toujours peints et figurés, cela est quand bon leur semble : et s'il y en a de plus coutumiers les uns que les autres à s'y plaie, ce sont principalement les jeunes filles qui prennent plaisir à se bigarrer et figurer ainsi tout le corps en diverses façons, chacune selon sa fantaisie.
lls ne se peignent pas toujours eux-mêmes, mais ils s'entreparent et figurent ainsi les uns les autres : les filles êtant les plus addrextrées et celles qui sont les plus ordinaires à ce métier. Et bien qu'elles 'aient jamais appris à pendre, vous seriez néanmoins étonnés de voir la diversité des belles figures qu'elles font sur les corps.
Vous verrez quelquefois un jeune homme tout deout les deux mains aux côtés et auprès une fille à genoux ou assise sur un talon avec un couy (espèce de vaisseau fait de la moitié d'un fruit) dedans lequel est une peinture, tenant en sa main un petit bout de pindo qui sert de pinceau dont elle tire les traits sur le corps d'icelui aussi droits que si elle avait une règle, et aussi dextrement que pourrait faire un peintre : si bien que faisant de telles figures qui lui plait vous n'y verriez pas un point passer l'autre.
Néanmoins il s'y trouve quelquefois des femmes lesquelles tenant un miroir en main gauche et en l'autre un petit pinceau de pindo, se peignent elles mêmes la face avec autant de curiosité que les Dames mondaines se fardent par deçà, faisant des petits traits de junipap au lieu des sourcils qu'elles ont arraché : c'est en cela qu'elles passent une bonne partie du temps, s'estimant bien braves d'être ainsi bigarrées.
Pour le regard des plus valeureux et grands guerriers, ils ont coutume, à ce qu'ils soient plus estimés entre ceux de leur nation et redoutés de leurs ennemis, de prendre un os de la jambe de quelques certains oiseaux, qu'ils assillent comme rasoirs, avec lequel ils se gravent et figurent le corps de diverses façons.
Le docteur Bruce Lipton et les serpents
Le Dr Bruce Lipton déclarait dans une conférence "Your body is an illusion" (votre corps est une illusion) qu'il existe dans le Sud des Etats-Unis un groupe appelé les "Fondamentalistes baptistes" qui pratique l'extase mystique qui pratiquent leur foi au milieu des serpents venimeux comme des crotales et ne sont pas atteints par leur morsure. Certains peuvent même absorber de la strychnine en grande quantité sans être atteint.
"Alors pourquoi s'inquiéter tant des toxines de la nourriture ?" demandait ce médecin. La réponse finale qu'il donne : parce que nous manquons de foi.
Il citait aussi dans sa vidéo, un article du Psychiatric Quaterly de 1960 (1960 34:405-429) intitulé "Ordeal by serpents, fire and Strychnine, A study of somme provocative psychosomatic phenomena") dont l'abstract indiquait que dans l'Eglise de la sainteté libre pentecôtiste (Free Pentecostal Holiness Church) on manipulait, comme dans l'actuelle Eglise fondamentaliste baptiste actuelle, des crotales et ingérait leur strychnine à dose toxique.
Bruce Lipton enseigne la biologie cellulaire à la faculté de médecine de l’université du Wisconsin, il se consacre à des recherches sur les cellules souches et la membrane cellulaire qui ont joué un rôle précurseur dans le développement de l’épigénétique, la discipline scientifique qui explore l’influence de l’environnement sur l’ADN.
Il a été interviewé en français par les journalistes Maxence Layet et Miriam Gablier dans une vidéo en vente sur le Net. Le réalisateur Jean-Yves Bilien lui fait aussi de la publicité sur son site, ainsi que le docteur Roger Lecurieux Clerville, spécialiste en Médecin physique et de réadaptation à Marseille.
La résistance au serpents est-elle purement psychosomatique ou a-t-elle une origine transcendante ? Pour un chrétien, sans doute, l'expérience n'est valide qu'en fonction d'une prophétie biblique et non du fait d'une "énergie mentale".
Certains historiens estiment que la manipulation de serpents existait déjà chez des chrétiens aux Etats-Unis avant lui, mais pour beaucoup le tournant dans cette pratique vint de George Went Hensley, pasteur de l'Église de Dieu , qui fonda le groupe religieux pentecôtiste en 1909 aujourd'hui appelé Église de Dieu suivie de signes (Church of God with Signs Following). Les membres adultes pratiquent parfois ce qu'ils appellent "prêcher les signes" : boire de la strychnine ou un autre poison et s'exposer à la morsure par des serpents venimeux. Ils ont confiance aux défenses naturelles sur le fondement du passage biblique: Marc 16: 16-18 : "Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. 17 Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru: en mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront de nouvelles langues; 18 ils saisiront des serpents; s'ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur fera point de mal; ils imposeront les mains aux malades, et les malades, seront guéris." Même si certains théologiens estiment que le verset sur les serpents n'était pas dans la version originale de Marc, d'autres au contraire estiment que le fait que dans les Actes des Apôtres Paul ait été mordu par un serpent sans être blessé valide l'hypothèse d'une résistance du chrétien à l'égard du serpent.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, ces pratiques s'étaient généralisées dans toute l' Église de Dieu , même si elles n'étaient pratiquées que par une petite minorité de ses membres. Toutefois l' Assemblée de l'Église de Dieu en 1928 condamna cette pratique car il y eut des morts. Cependant, certaines congrégations ont quitté la dénomination et ont poursuivi leurs pratiques de manipulation des serpents.
L'État du Tennessee a interdit la pratique et supprimé le groupe après le décès de son membre Lewis Ford en 1945. Hensley lui-même est décédé des suites d'une morsure de serpent en Floride en 1955, à plus de 70 ans. Après deux décès supplémentaires dûs à la consommation d'alcool et à des décès proches, des procès ont abouti à une décision de la Cour suprême du Tennessee de maintenir l'interdiction de l'État. Des congrégations indépendantes de "gens des signes" existent encore de la Floride à la Virginie occidentale et à l'ouest de l'Ohio. JG Melton estime qu'il existe entre 50 et 100 congrégations "des signes" comptant plusieurs milliers de membres. Environ 5 personnes par décennies meurent de ces pratiques ce qui constitue une infime minorité par rapport au nombre de pratiquants.
Une autre église, l’ église pentecôtiste de Dieu originelle, croit également à l’expérimentation de serpents venimeux. Cependant, ils ne veulent pas " tenter Dieu " en mettant des serpents à leur service et préfèrent les rencontrer dans la nature.
La manipulation de serpents en effet méconnaît le commandement de ne pas tester Dieu, mais beaucoup de ses adeptes estiment que c'est une manière de réaliser la prophétie, donc c'est le résultat d'une prescription.
Une interview pour le Figaro qui passe à la trappe

Le 26 mars dernier, une journaliste du Figaro (Emilie Faure) m'écrivait :
"Bonjour,
je prépare un papier sur les 50 ans du Festival de Woodstock et sur les similitudes entre la jeunesse de 1969 (ses attentes, son apparence...) et celle de 2019. Le point qui diffère le plus est la nudité, et j'aurais aimé avoir votre éclairage sur la question, si le sujet vous tente!"
J'ai répondu :
"Il faut bien voir que dans les années 60 la nudité passait pour un signal subversive de libération des corps face à une morale judéo-chrétienne répressive encore prédominante qui censurait les élans pulsionnels. Ce culte de la nudité était aussi lié à l'engouement pour les sagesse orientales qui nourrissait le festival de Woodstock : n'oublions pas qu'une des principales figures de Woodstock était le sitariste Ravi Shankar qui a contribué à l'initiation spirituelle des Beatles (on comprend ensuite que la carrière de Lennon ait été marqué par une photo de lui nu avec Yoko Ono) et le festival s'était ouvert par une invocation de Swami Satchidananda dont vous trouverez le texte ici et les 500 000 participants ont chanté à l'ouverture "Hari Om" ce qui conférait au festival un côté clairement rituel et mystique. La nudité joue un rôle important dans les rituels hindous, notamment certaines branches du yoga, et tout le monde a entendu parler des ascètes nus indiens, les sadhus. C'est cet esprit là qui soufflait sur Woodstock et auquel participait la nudité publique pour créer une unification sexuelle du monde par l'élévation "vibratoire".
Aujourd'hui la nudité a intégré complètement la culture dominante dans les productions hollywoodiennes, les publicités etc - parfois d'ailleurs dans une perspective tout aussi rituelle, n'oublions pas que beaucoup de chanteuses qui se sont exhibées nues dans des clips comme Madonna, Miley Cyrus, Niki Minaj des actrices comme Rose McGowan, Asia Argento ne cachent pas leurs liens avec des spiritualités "alternatives", ou les salons de massage et bien être. Admise au niveau de la culture dominante sur les écrans et dans les revues, la nudité n'a plus à être pratiquée par le public lui-même. Le prêtre-sorcier montre sa nudité, ou y fait allusion dans ses propos, et le public n'a plus qu'à y communier symboliquement sans se dévêtir lui-même. Il la pratique aussi dans des lieux "réservés" (comme les espaces naturistes) ou des occasions festives comme les marches cyclonudistes, parce que la nudité a maintenant ses espaces institutionnels. La révolution par la nudité n'a plus lieu d'être."
Mais plus de nouvelles depuis lors. La journaliste a disparu dans la nature sans laisser d'adresse. Je vous laisse spéculer à loisir sur les raison de l'avortement de cette interview.