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Articles récents

"Pourquoi nous aimons ?" de Helen Fisher

8 Septembre 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Notes de lecture

Je suis depuis quinze ans un fidèle de Helen Fisher. La psychologie évolutionniste me convainc par son attachement à l'universalisme, et sa vocation à relier les sciences humaines aux sciences naturelles. J'ai été un inconditionnel de son "Histoire naturelle de l'amour" (Robert Laffont 1994), "AnatomY of love" en version originale, qui interrogeait la monogamie de l'être humain, l'adultère, les rapports de force entre les sexes, les rapports de parentalité, l'évolution de l'anatomie.
 
Je me suis plongé il y a peu dans son "Pourquoi nous aimons" ("Why we love") de 2006 qui approfondit "de l'intérieur" le processus amoureux. A partir d'un typologie des caractéristiques de l'amour obtenue à partir de questionnaires établis sur la base d'une littérature puisée dans diverses civilisations, qui met en évidence une "essence universelle" de l'état amoureux autour de notions comme l'exclusivisme sexuel, l'obsession affective, la nervosité, l'attachement en dépit de l'adversité etc, elle identifie (comme Darwin) des séquences amoureuses chez les animaux (les éléphants, les renards roux, les castors etc) qui présentent de fortes congruences avec cette typologie comportementale (quoique sur des durées plus courts que chez l'homme, pouvant aller de quelques secondes à quelques semaines avec un partenaire unique trié sur le volet).
 
La comparaison "homo sapiens"/autres espèces animales permet à Helen Fisher de cerner nos spécificités. Avec la plupart des autres espèces nous partageons une propension au coup de foudre, qui nous fait gagner du temps et de l'énergie pour la procréation. En revanche, elle estime que l'odorat ne joue presque aucun rôle car nos origines dans les arbres nous disposaient plutot à la sensibilité visuelle (même si l'odeur joue ensuite dans le renforcement de la relation). L'exclusivisme, l'obsession, l'endurance dans l'attachement réciproque (ou dans le dépit) sont communs au règne animal.
 
Fisher a fait l'hypothèse que cela résultait d'une combinaison de dopamine, de noradrénaline et d'une carence en sérotonine (à l'origine de l'obsession). En 2000 l'équipe de Bartels et Zeki à Londres avec un IRMf avait mis au jour chez des couples amoureux depuis deux ou trois ans une surcharge en dopamine dans le noyau caudé (qui anticipe les récompenses, ce qui induit l'idée que l'amour est une motivation et non une émotion comme la colère ou la joie), ce que confirme l'expérience de Fisher à New York sur des amoureux récents, et une activité du cortex cingulaire antérieur et du cortex insulaire qui reste plus inactif ce qui évoque une gestion différente des émotions sans qu'on sache bien de quelle manière (p. 87).
 
Le désir comme quête de la gratification sexuelle (orientée vers plusieurs partenaires potentiels), et l'attachement comme sensation de sécurité. Le premier, qui, comme l'ingestion de nourriture, accélère le pouls et réchauffe le corps, résulte d'une montée de la testostérone et d'autres hormones sexuelles mâles. Dans l'état amoureux, la montée de testostérone résulte de la production de dopamine et de noradrénaline. L'amour provoque du désir, l'inverse peut être occasionnellement vrai. L'attachement s'installe sous l'influence de l'ocytocine et de la vasopressine (à l'origine de la monogamie du campagnol). Vasopressine et ocytocine parfois engendrent une production de testostérone, parfois c'est la réciproque qui se réalise selon des équilibres complexes. La dopamine peut stimuler la production de vasopressine et d'ocytocine mais à l'inverse ces dernières peuvent neutraliser la dopamine engendrant à la longue la lassitude sexuelle dans le couple (qui a son utilité pour empêcher l'épuisement biologique). John Alan Lee repère six catégories d'amour, et l'amour entre en écho avec des "émotions cognitives supérieures" (Dylan Evans) : le respect, l'admiration, la loyauté, la nostalgie, l'équité etc.

Les mâles sont très sensibles au stimulus visuel, à la douceur de la peau (à cause des oestrogènes), et sont génétiquement disposés à vouloir aider voire sauver la femme aimée.La femme aime les hommes intelligents, au statut supérieur, fiables. Même si la charte amoureuse ensuite subit des nuances en fonction de la situation personnelle (le passé familial etc).
 
La monogamie est apparue sans doute quand l'homme a marché au sol et s'est redressé (la position verticale permet de lancer des pierres aux fauves, mais les femmes ont été débordées avec lesmains encombrées, ne pouvaient porter leur progéniture, et sont devenues dépendantes des mâles). Des traces d'un gène à l'origine de la production de vasopressine a été retrouvé dans l'ADN de Toumaï.(on continuera ce compte-rendu un peu plus tard).
 
 
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La nudité en ex-RDA

1 Août 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

Ci-dessous un documentaire d'André Meier (2007) idéologiquement très orienté (dans la définition qu'il a du bonheur sexuel notamment - est-il vrai qu'une sexualité sans image publique, et sans dimension rebelle est nécessairement une bonne sexualité ?). Il a le mérite de contrebalancer une certaine propagande occidentale anti-communiste des années 1970-80, et de montrer à la fois que la République démocratique allemande était fille de Clara Zetkin (mais les femmes du monde entier savent-elles de nos jours ce qu'elles doivent à Clara Zetkin ?) et quelle dialectique Est-Ouest a pu jouer, en RDA dans le sens de la libération des moeurs (notamment sur la libéralisation de l'avortement au début des années 1970, symétriquement au développement des hippies et de Commune 1 à l'Ouest), le rôle du livre de Siegfried Schnabl 1969 Mann und Frau intim.

 

Sur le rapport à la nudité dans les années 1970-1980, notons les remarques en 44ème minute sur l'érotisme amateur à domicile des films "Energie" présentés comme émanant du VEB Energiekombinat de Berlin, et en 46 ème minute, les fêtes à l'été 1987 du 750ème anniversaire de Berlin, où des nudistes défilent sous la présidence de Erich Honecker (le chiffre de 90 % de personnes ayant eu une expérience nudiste est avancé par Kurt Starke de l'université de Leipzig en minute 46'46).

 

http://www.youtube.com/watch?v=Fl_r7rIcds8

 
A propos de la nudité en ex-RDA on peut aussi mentionner les photos d'Angela Merkel nue dans sa jeunesse qui ont été diffusées sur le Net en mars dernier (cf ci dessous)
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Mes propos sur les pères en colère dans Le Figaro aujourd'hui

24 Juillet 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Sociologie des institutions

Avant hier une journaliste du Figaro a bien voulu m'interroger sur les revendications actuelles des pères. L'article qui reprend mon propos ("Les pères en colère se mobilisent pour la rentrée") est dans la version papier du journal aujourd'hui et sur le Net ici.

 

Mon propos ayant été un peu coupé pour des raisons de format, je vous livre ici l'intégralité du "topo" que j'avais rédigé un peu en urgence par mail en réponse au coup de fil de lundi, et qui restitue la logique globale de mon propos.

 

le-fig.jpg"La France et l’Europe se trouvent dans une situation paradoxale où le pouvoir politique et économique revient toujours largement aux hommes, mais le pouvoir symbolique revient de plus en plus à la femme, dont les valeurs de dialogue, d’intelligence etc, sont censées être plus porteuses d’avenir pour l’humanité que la violence habituellement imputée à la virilité et au patriarcat qui a façonné notre culture (violence aujourd'hui prohibée dans toutes les relations sociales, y compris celles des enfants, voir l'interdiction de la fessée et de la gifle). A cela s’ajoute en France une grande valorisation de la maternité dans un pays qui est aujourd’hui le plus fécond de l’union européenne avec l’Irlande.


Cette situation a de nombreuses implications sur l’investissement général des hommes dans les structures institutionnelles  de la société (éducatives – voir le taux d’échec scolaire très important des garçons – familiales – le désengagement croissant de les tâches du couple, dans l'istruction des enfants) notamment dans les couches populaires.


On est ici dans un schéma de stigmatisation et d’intégration psychologique du stigmate : l’homme étant réputé déficient au regard des normes sociales dominante s’identifie au stigmate et  confirme par son comportement les insuffisances qu’on lui impute.


On comprend dans ces circonstances que les juges des affaires familiales, qui sont une profession de plus en plus féminisée, soient enclins à confirmer par leur jugement en droit une appréciation largement dominante dans les valeurs sociales actuelles, et validée bien souvent par le comportement des pères eux-mêmes, une appréciation qui disqualifie le pôle paternel dans l’éducation de l’enfant.


Cependant les pères exclus de l’éducation de leurs enfants sur la base d’un stigmate social, ne peuvent donner aucun contenu positif ou constructif à la disqualification de leur rôle de père. Les manifestations de pères sur des grues ou autres peuvent être lues comme des tentatives de récupérer du pouvoir symbolique en mettant en avant la souffrance et en jouant sur les valeurs traditionnellement féminines de la compassion et de l’empathie (aujourd’hui très porteuses dans l’espace médiatique). Mais d’une façon ironique, ces tentatives d’obtenir une reconnaissance à travers des moyens « féminins » (ou "codés féminins")  se retournent souvent contre ces pères revendicatifs qui ne peuvent, par ce simple acte, faire oublier que bien souvent leur comportement antérieur (et cela s’est vérifié notamment chez l’homme sur la grue) : le comportement d’hommes qui, face à une une société qui faisait planer le soupçon sur leur capacité à transmettre une éducation utile à leur progéniture (transmission solidaire du soin au quotidien), avaient de fait depuis longtemps intégré le regard que celle-ci portait sur eux. A maints égards cette révolte des pères ressemble à une jacquerie du Moyen-Age, un peu aussi comme ce mouvement des Hommen qui singent les Femen. Celui qui se révolte par de mauvais moyens, en utilisant maladroitement les moyens de ceux auxquels il s’oppose ne fait généralement que confirmer son incapacité à affirmer ses propres valeurs sur une base positive. Il semble que les pères ne puissent sortir de l'impasse qu'en inventant et en faisant reconnaitre une nouvelle forme de virilité qui ne soit ni celle du passé, ni la copie de laféminité dominante dans l'espace symbolique. C'est un défi énorme, qui doit aussi s'inspirer d'une réflexion sur la psychologie évolutionniste(contre la théorie du genre)"

 

 

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Le livre "La Nudité" cité sur France Info lundi

13 Juin 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité"

1couv_nudite.jpgUne chronique de France Info a bien voulu mentionner mon livre "La Nudité" lundi, à propos des Femen en Tunisie. Merci à Anne-Laure Gannac d'avoir pensé à le citer dans cette interview.

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Around the world

20 Mai 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Généralités Nudité et Pudeur

Lu aujourd'hui sur un profil Facebook : "Journée du nu sur FB les artistes s'unissent contre la censure".. Et bien moi j'en ai marre de voir des gens à poil sans poils et vas-y que je dois désirer, baiser, orgasmer, éjaculer partout... Donc pour que le concept d'intimité ressurgisse, bravo la censure!!!"

 

A noter aussi ceci sur un autre : "La police de New-York n'arrêtera plus les femmes sans le haut. De plus les éventuels attroupements autour d'une ou plusieurs d'entre elles devront être dispersés. Les femmes poursuivies pourront réclamer des dommages-intérêts."

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Les rapports de genre à l'époque de Malebranche

15 Mai 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Philosophie

andre.jpgJe lis un passage de l'Extrait de la vie du RP Malebranche par le P. André concernant les Entretiens sur la Métaphysique (in Malebranche, Œuvres complètes t XII.XIII eds Vrin 1984 p.XXI), qui fut écrit peu avant l'embastillement de son auteur en 1721 :

"M. Carré Louis (*), fils d'un laboureur, mais qui avait toutes les qualités qui peuvent remplacer la naissance, avait trouvé dans sa mauvaise fortune un asile chez l'auteur. Car son père, qui l'avait fait étudier dans la vue ordinaire à ces sortes de personnes, l'ayant abandonné parce qu'il ne voulait point se faire prêtre, il se vit réduit à chercher une condition. La Providence l'adressa au P. Malebranche qui le prit pour écrire sous lui. Il fit plus; voyant que son domestique avec un grand esprit avait encore un naturel admirable, il entreprit de le former à quelque chose de meilleur; il lui enseigna les mathématiques; il y ajouta la philosophie; en sorte qu'en peu d'années M. Carré fut en état de se passer de son maître en le devenant lui-même. Il le devint en effet; il montra les mathématiques en ville avec tant de succès, qu'il eut bientôt une foule d'élèves; mais ce qu'il y eut de plus particulier, c'est que plusieurs dames en voulurent être. Il les reçut; elles le goûtèrent; elles étaient surtout charmées de sa philosophie qui était celle du P. Malebranche, et qui, étant toute chrétienne, s'accordait parfaitement bien avec leur inclination naturelle pour la piété. En un mot, comme il soutenait par la pratique les grandes maximes qu'il leur enseignait, elles trouvaient en lui une espèce de directeur, d'où l'on peut juger qu'il trouvait en elles un fonds qui ne le laissait manquer de rien. Il semble qu'il avait tout lieu d'être content de sa fortune; il ne l'était cependant pas. Il lui manquait encore un bien dont le besoin ne touche guère le commun des hommes : c'était une occasion de marquer sa reconnaissance à son bienfaiteur; car il ne regardait pas comme un service le zèle qu'il témoignait pour sa philosophie, mais comme un devoir qu'il rendait à la vérité. Il fallait donc quelque chose de plus pour le satisfaire. Les Entretiens sur la mort que le P. Malebranche venait de finir au commencement de 1696 lui fournirent une occasion dont il profita. 

Depuis que M. Arnauld avait déclaré la guerre au Traité de la nature et de la grâce, l'auteur n'avait pu rien imprimer à Paris sur ces matières en privilège. Les violentes critiques de ce docteur véhément, soutenues des clameurs d'un parti accrédité, avaient répandu dans les esprits une terreur que la raison ne pouvait guérir; ceux qui présidaient à l'impression des livres en étaient eux- mêmes frappés. Le P. Malebranche n'était pas d'humeur à s'en mettre fort en peine; outre que les presses étrangères s'ofl'raient à lui de toutes parts, ses ouvrages n'en étaient ni moins lus en France ni moins également admirés. Mais ses amis étaient justement indignés de la stupide et opiniâtre prévention de quelques-uns de ses compatriotes contre le meilleur de leurs écrivains. M. Carré entreprit de la vaincre et il y réussit; il employa tout ce qu'il avait d'amis, d'élèves, de connaissances. On ne peut douter que les dames qui étaient ses disciples ne fussent les plus zélées à le servir."

Ce qui me surprend beaucoup dans ce récit du père Yves-Marie André, c'est l'insistance mise sur les disciples féminines de Louis Carré...Comme tout le monde je n'ignore pas le rôle des dames dans les salons au XVIIIe siècle, mais là cela va très loin - le pouvoir d'influence des femmes a l'air déterminant pour la diffusion d'une doctrine : on a presque l'impression que c'est grâce à elles que Malebranche finit par obtenir le privilège royal pour ses Entretiens sur la Métaphysique, en 1708.
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(*) Né le 26 juillet 1663 à Closfontaine , près de Nangis en Brie, mort le 11 avril 1711. Sur ses ouvrages, voir Nicéron, t. XIV.

 

 

 

 

 

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"Le Rhinocéros d'Or" de François-Xavier Fauvelle-Aymar

27 Avril 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Notes de lecture

rhino-copie-1.jpgUn très beau livre sur l'histoire de l'Afrique au Moyen-Age. Mon compte rendu de lecture a été publié ici.

L’Afrique avant les conquêtes européennes

François-Xavier Fauvelle-Aymar, Le rhinocéros d’or, Histoires du Moyen-Age africain

L'auteur du compte rendu : Docteur en sociologie, diplômé de l’Institut d’Etudes politiques de Paris et de la Sorbonne (maîtrise de philosophie), Christophe Colera est l'auteur, entre autre, chez L’Harmattan, de Dialogue sur les aléas de l’histoire (2010).

 

Il y a ceux qui croient que l’Afrique a « oublié » de rentrer dans l’histoire pendant des millénaires, comme d’autres pensent que les villages français, les classes populaires en Europe, et plus largement tout ce qui ne laisse pas de traces dans la culture lettrée, sont restés « immobiles », figés dans la routine du cycle des saisons. Et puis il y a ceux qui démontrent le contraire. François-Xavier Fauvelle-Aymar, grand historien spécialiste de l’Afrique fait partie de ceux-là.

 

Son livre Le rhinocéros d’or est un beau livre, à la fois par sa présentation formelle, son iconographie, l’élégance de son écriture, mais aussi par l’intelligence qui s’y déploie. Fauvelle-Aymar nous fait voyager dans un univers qui évoque le conte de Zoumourroud et  Noureddine dans les Mille et une nuits de Pasolini, un monde de royaumes noirs et de marchands africains, qui couvre la bande sahélienne, la corne de l’Afrique, la côte de la Tanzanie, pendant la période allant du VIIIe et le XVe siècle. Il prend le lecteur par la main, en partant dans chacun de ses 34 chapitres d’une anecdote ou d’un objet et du petit monde qu’ils reflètent : un récit de voyage d’un Chinois, une fresque nubienne, une visite d’un roi du Sahel à Marrakech, un trésor dans un monastère d’Ethiopie. Au passage l’historien décrit les flux d’échanges qui s’y révèlent, ceux des biens (de l’or notamment, abondant en Afrique), des hommes (entre autres les esclaves), et des idées (la conversion progressive à l’Islam, les rivalités de ses différentes composantes), leurs mutations au fil des siècles.

 

Au fil de ces évocations, les palais, les royaumes, leurs mœurs et leurs croyances, sortent de terre et y retournent. Fauvelle-Aymar sollicite finement tout ce que les vestiges peuvent nous enseigner sans rien dissimuler des immenses points d’interrogation que la pénurie de sources soulève. Il écorne les certitudes et les clichés coloniaux (sur le royaume du Ghana par exemple ou sur les origines du trésor de Grand Zimbabwe). A sa lecture, on découvre ce que le continent africain doit au déplacement des Berbères vers le désert et aux routes commerciales arabes le long des comptoirs de langue swahilie. L’ouvrage devient ainsi presque involontairement une ode libérale aux vertus du négoce. Une invite en tout cas à quitter le regard ethnocentrique pour se plonger sans préjugé dans l’histoire subtile de ces mondes engloutis qui, du Sénégal au Mozambique, furent pendant des siècles les poumons d’une activité économique dynamique… dont la découverte par les Portugais, puis la colonisation franco-britannique allait par la suite faire basculer complètement la géopolitique au profit de l’extrémité australe du continent et du Golfe de Guinée.

 

Notons que ces derniers sont les grands absents du livre de Fauvelle-Aymar. A titre de réserve finale on peut le regretter : même s’il n’en reste que très peu de traces, eux aussi étaient dans l’histoire, à leur manière, à cette époque.

 

Christophe Colera

 

 

 

 

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Mon compte rendu d' "Ethnoroman" de Tobie Nathan en italien

6 Avril 2013 , Rédigé par CC Publié dans #Notes de lecture

ethno-roman.jpgPour ceux que cela intéresse, mon compte rendu d' "Ethnoroman" de Tobie Nathan en italien se trouve sur le site des éditions Frenis Zero ici

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