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"What is more enlightened"
Actually, only Caesarion was executed.Out of the rest of Cleopatra's children, Caesarion was a threat because not only does he bear Caesar's name, but also stands in the way of legit rule as son of Caesar. the rest of Cleo's children were cared for and raised by Octavia. Cleopatra Selene herself became a royal queen. Seriously, imagine if they existed during the 19th c. english rule. None of them would stand a chance. Comes to show what is more enlightened, the romans or the english.
La série "Rome"

Héritage génétique

In 2003, an international team of researchers reported in the same journal they had found genetic evidence that 8 percent of men in Central Asia, 0.5 percent of men globally, carried genes that could arguably be linked to the Mongol invader Genghis Khan.
Puis plus loin :
As many as one in 17 men living in the Mediterranean region carries a Y-chromosome handed down from a male Phoenician ancestor, the team at National Geographic and IBM reported in the American Journal of Human Genetics.
Les travaux de l'équipe de chercheurs dirigée par Chris Tyler-Smith du Wellcome Trust Sanger Institute sont publiés sur http://www.cell.com/AJHG/.
La Guerre d'Espagne vue de Barcelone

Une littérature souvent brillante a fait connaître la guerre civile espagnole (1936-1939) du point de vue des milices (communistes, anarchistes). Le point de vue des militaires professionnels, notamment les gardes civils restés fidèles à la République, est pour sa part moins diffusé dans le grand public.
Les mémoires de José(-María) Colera (1905-1990), un combattant qui fut d’un grand nombre de batailles décisives sur le front de l’Est et à Barcelone, nous plongent dans le quotidien des soldats républicains en Catalogne, leur imaginaire, leurs préoccupations, et ravivent le souvenir des occasions manquées et des trahisons qui les ont finalement conduits à la défaite et à l’exil. Annoté et traduit par Christophe Colera, un petit-fils de son auteur, ce texte rappelle que l’esprit de lutte n’a jamais abandonné ces hommes qui le perpétuèrent après 1939 dans la Résistance française puis pendant la guerre d’Algérie.
Une contribution vivante à une histoire trop souvent figée dans des clichés.
Le shivaïsme (II)
Reprenons ici notre lecture de Daniélou (je dirai un peu plus loin les critiques qu'il m'inspire) commencée ici.
Comme le néo-platonisme grec, le shivaïsme du 4 ème sècle ap JC va voir dans les dieux des symboles de forces physiques (la force d'éclatement de l'univers, la formation des entités matérielles, les quatre éléments) utiles à la dévotion populaire.
Un dravidien du Kérala, au IX ème siècle, Shankarâchârya (Shankara) initié et acculturé en langue sanskrite, mais selon Daniélou, profondément imprégné de shivaïsme, réalisa une grande synthèse bouddho-jaïno-shivaïte.
Ce serait sous l'influence du nestorisme et de l'Islam que l'hindouïsme se serait ensuite enfermé dans des spéculations métaphysiques abstraites sur le monisme, le dualisme etc, débats dont seraient nées les Vedanta.
Diverses sectes composaient le courant shivaïte : les vénérateurs du soleil, du soma (la liqueur sacrée), des esprits juvéniles (Gana) aux ordres du dieu-éléphant, des animaux. Tandis qu'à l'Ouest les dynasties scythes renforçaient le védisme, qui allait éliminer le bouddhisme. A partir de là va aussi se développer la bhakti, dévotion sentimentale et extatique à des dieux personnalisés (Râma et Krishna incarnations de Vishnu) qui s'alliera d'ailleurs à l'Islam dans le soufisme.
La pensée de Daniélou m'a fait songer aux spéculations sur l'hermétisme, et aussi, dans un autre registre, aux hypothèses de Panofsky sur l'origine asiatique des monuments médiévaux européens (d'ailleurs Daniélou y fait une vague allusion p. 59). Dans l'hermétisme on prétend que la religion égyptienne se serait "conservée clandestinement" jusqu'à la Renaissance, tout comme dans le shivaïsme se serait maintenu un vieux fond de croyances dravidiennes. Ces théories insistent d'ailleurs toutes sur le poids des persécutions (par le christianisme pour l'hermétisme, par le védisme pour le shivaïsme) ce qui leur donne une petite coloration paranoïaque.
L'avantage de ce genre de théories, c'est qu'elles désignent l'activité souterraine de la pensée à travers les siècles, celle qui passe par la tradition orale. L'inconvénient évidemment c'est que, justement, comme elles décrivent des traditions "cachées", sans écriture, elle ne s'encombrent pas de rigueur pour en reconstituer la généalogie et on peut les soupçonner de dérailler de temps à autre. D'autant qu'il existe un arrière-plan politique évident à ces thèses qui critiquent en les mettant dans le même panier le monothéisme (même si Daniélou est moins polémique que les livres précités), le rationalisme moderniste et le marxisme (ce pourquoi d'ailleurs l'université qui a été marquée par ces trois traditions ne les aime pas). Le préfacier de Daniélou Jean-Louis Gabin rappelle qu'au 19 ème siècle beaucoup d'intellectuels attendaient une renaissance de la pensée occidentale par l'Inde. Il oublie de préciser qu'il s'agissait là des intellectuels réactionnaires (et Daniélou lui-même conseilla le parti traditionnaliste hindouiste), ce pourquoi d'ailleurs beaucoup de rationalistes préfèrent se désintéresser purement et simplement de la pensée indienne, mais je crois que c'est un tort : il faut au contraire l'appréhender et l'affronter, de préférence dans une perspective anthropologique.
Revenons donc au shivaïsme, et plus précisément à la dimension qui intéressait Onfray. Shiva, nous dit Daniélou, représente la totalité du pouvoir de procréation qui se trouve dans l'univers et le phallus (linga) est l'image de Shiva, et l'acte sexuel est sacré. Le Linga est d'ailleurs vénéré comme l'était le phallus dans l'univers dionysiaque grec. Il est représenté enserré dans le Yoni (sexe féminin). Daniélou rapporte un mythe du Shiva Purâna sur un Shiva exhibitionniste dont le sexe tombe après que les ermites se soient révoltés contre lui (du fait que leurs femmes se battaient pour le toucher). Son linga brûle la terre, monte au ciel, et ravage tout sur son passage. Sur les conseils de Brahma, les ermites demanderont à la grande déesse Pârvâti de prendre la forme d'un vagin dans lequel le linga enfin stabilisé sera enserré et vénéré. Le culte du Linga, observe Daniélou, est le culte du divin, de l'harmonie, de la permanence de l'espèce par delà les individus (je décèle là un écho à la thèse nietzschéenne du Dionysos opposé au principium individuationnis apollinien). Le rituel érotique d'initiation tantrique est ce par quoi l'humain accède à l'intellect pur et au divin par "l'illumination du plaisir", dit Daniélou (p. 105). C'est la voie la plus rapide d'accès au divin mais aussi la plus dangereuse (l'autre misant davantage sur une énergie diffuse dans l'être humain). Tout ceci évidemment doit être pensé dans le cadre de la technique corporelle du yoga, dont la finalité est d'émanciper l'individu des contraintes de son ego et des contradictions du monde par un retour à un état d'indifférenciation.
Voilà donc où en sont mes lectures sur le sujet. Je suis encore loin de pouvoir me faire une opinion sur cette présentation, à part les quelques remarques que j'ai introduites au fil de mon résumé. On a un peu le sentiment qu'à la différence du mouvement dionysiaque qui était importé d'Asie le shivaïsme fonctionne comme un substrat "autochtone" pré-aryen. Je ne suis pas convaincu cependant par Onfray qui en fait une doctrine de "paysans" face aux gens des villes (Daniélou ne va pas du tout dans ce sens là). Peut-être joue-t-il un rôle analogue au taoïsme en Chine, qui est aussi un mouvement plus proche de la religion originelle de la Chine (et que VanGulik disait matriarcale, ce qu'aurait été aussi le shivaïsme, mais ce serait à discuter). Le shivaïsme serait entré en rivalité ou en conflit avec des doctrines fondées sur l'écriture comme le védisme et le bouddhisme comme, d'une certaine façon, le taoïsme l'était face au confucianisme (encore que ces conflits, comme on le souligne souvent, ne soient pas sanglants compte tenu de l'orientation pluraliste des sociétés en cause). Encore une fois je signale tout cela sous réserve d'investigations plus approfondies.
Le shivaïsme (I)
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Il faut qu'à quelque chose malheur soit bon. Je suis parti des énoncés malheureux d'Onfray dans son dernier livre ("le culte de Shiva constitue la spiritualité généalogique des Veda... mais aussi hors d'Inde, de toutes les traditions philosophiques qui suivront - notamment en Grèce" p. 132, "Le shivaïsme illustre un genre de spinozisme avant Spinoza" p. 138 et autres énoncés à l'emporte-pièce dont le seul but est d'arriver toujours à la même conclusion creuse "vive le désir, à bas le christianisme !"). Et j'ai tenté de comprendre un peu mieux le shivaïsme.
Il n'est pas facile de trouver des livres sobres et impartiaux sur le sujet. Le premier sur lequel je suis tombé, "Shivaïsme" de Bernard Dubant était très apologétique à l'égard de cette religion, et très polémique à l'encontre du monothéisme "dépendant de la suspecte "révélation" d'un imposteur psychopathe" (p. 9) - pourquoi diable trouve-t-on si peu de neutralité dans la littérature sur les religions orientales ?
Je me suis donc rabattu sur "Shivaïsme et Tradition primordiale" d'Alain Daniélou.
Je suis pas à pas ce qu'il explique. Que l'être qui a créé le monde est au delà de l'existence (comme dans certaines traditions soufis), que le monde est formé d'une masse d'énergie que le principe d'individuation qui anime tout atome et tout conglomérat fait que celui-ci est doté d'une conscience (voilà qui rejoint mes travaux sur Nietzsche, n'est ce pas, il y avait cette intuition chez lui). Il y a aussi toute une physique dans le shivaïsme, comme chez les épicuriens et les stoïciens. Une physique dont la doctrine religieuse est très fortement dépendante (et même indissociable, je pense, ce qui relègue définitivement le shivaïsme au passé de l'humanité selon moi, et ce qui m'incline à suivre Dawkins dans son refus d'accorder quelque pertinence que ce soit aux religions pour penser le monde d'aujourd'hui).
On y apprend aussi que le shivaïsme, religion de la nature (à laquelle est lié le yoga, le tantrisme aussi) et le jaïnisme, religion de la morale (d'où provient la théorie du karma), ont préexisté à l'hindouïsme et l'ont irrigué. A partir du III ème siècle, la révolution bouddhiste s'essouffle, et l'hindouïsme védique aussi. J'aime beaucoup cette idée de Daniélou (qui n'est peut-être pas nécessairement seulement la sienne) selon laquelle la révolution bouddhiste a affaibli le védisme (le brahmanisme), et l'a contraint à incorporer la non-violence,le yoga, le tantrisme. Très intéressant aussi son développement sur la dynastie bouddhiste scythe des Kushâna, protectrice des arts du Gandhara (voir notre article sur les grecs bouddhistes l'an dernier) avec notamment Kanishka qui réunit le concile duquel naquit le Grand Véhicule (Mahâyâna). Dans la foulée de cette réforme religieuse, dans le Sud de l'Inde renaît le shivaïsme, comme réaction, nous dit Daniélou (p. 46) à la fois au bouddhisme et au védisme perçus comme des religions étrangères. Daniélou fait une analogie : c'est un peu comme si la Grèce asservie par Rome avait reconquis son indépendance (ou encore, avec mes mots à moi, si Mithridate l'avait emporté à la fin du 2 ème siècle av JC). Le bouddhisme, inspiré par le jaïnisme, perd sa raison d'être en Inde lorsqu'il a intégré l'hindouïsme sous Kanishka (on voudrait en savoir plus là dessus), et le jaïnisme connaît le même renouveau que le shivaïsme.
Ce nouveau shivaïsme, nous dit Daniélou, utilise un peu les vedas comme un faux nez, ce qu'il fera aussi de Bouddha dans le cadre du Hinâyana. A partir de 319 et des débuts de la dynastie Gupta au Nord-Est de l'Inde, le néo-shivaïsme du Sud va aussi reconquérir cette zone. C'est à ce moment-là que le vieux fond religieux shivaïte clandestin, autrefois mémorisé oralement en vers, va être couché dans les livres en sanskrit sous forme de sûtra, pour contrer les livres védiques et bouddhistes (ces derniers écrits en langue populaire pakrit).
... (à suivre)
Petite précision sur la philosophie morale
En réponse aux remarques de Laurent dans mon précédent post ci dessous, je dois préciser ceci : la philosophie morale a toujours été une des sous-parties de la philosophie, mais elle s'articulait toujours à une ontologie (même chez les stoïciens et les épicuriens). Avant Kierkegaard, personne n'aurait jamais songé définir une éthique sans avoir d'abord avancé une hypothèse sur la place de l'humain dans le cosmos et ce qu'on croyait être les "lois de la nature".
Laurent affirme que Kant n'aimait pas la métaphysique, mais c'est tout le contraire. Kant à ses débuts, dans ses premiers traités, était un métaphysicien dogmatique frénétique. Un leibnitzien convaincu. Le problème c'est qu'il était confronté au scepticisme de Hume (et aussi à l'irrationnalisme d'un mage si l'on en croit certains ouvrages) qu'il devait réfuter. Si bien que sur ses trois ouvrages majeurs (les trois critiques), le premier ("La Critique de la Raison pure"), est tout entier consacré à la métaphysique (ou si l'on veut à l'ontologie).
L'oeuvre de Kant est, d'une certaine façon, tout entière une tentative de restaurer la possibilité d'une ontologie. Mais, face aux crises du savoir (et de la religiosité) de son temps (une crise dont Hume "est le nom", si l'on veut, pour parler comme Badiou), il lance l'idée originale de "sauver" la métaphysique par la pratique, c'est à dire de montrer que les options métaphysiques (l'existence de Dieu, la spiritualité de l'humain, les vérités théologiques sur le cosmos etc) peuvent être validées par la possibilité même qu'a l'humain d'introduire de l'inconditionné dans sa pratique morale (Critique de la raison pratique) et dans sa production artistique (Critique de la faculte de juger). Entreprise identifée comme une trahison (ou un moment sceptique) de la métaphysique par Hegel. Tout un existentialisme catholique, et protestant ensuite allait s'inspirer de critiques plus ou moins rationnelles de la métaphysique classique pour réhabiliter les Mystères de la religion chrétienne, tandis que l'existentialisme athée allait, lui, mettre l'accent sur les options politiques que la fin de la métaphysique offre à l'être humain.
Aujourd'hui je ne sais pas trop à quoi sert cette philosophie morale qui n'a ni l'ambition de fonder la possibilité d'une quelconque ontologie, ni celle d'ouvrir la voie à une rédemption du sens par la politique. Il est tout à fait exact que la philosophie morale à diverses époques a pu fonctionner comme un supplétif de la religion (de la religion civique en faillite chez les Grecs et les Romains, du christianisme ou de l'Islam ensuite, du républicanisme sous Jules Ferry) auprès des "classes moyennes" qui ne pouvaient se consacrer à plein temps à la lecture. Aujourd'hui elle rend service à beaucoup de gens, et à beaucoup d'institutions : par exemple au marché de l'art, en poussant les gens à "soigner leur subjectivité" en allant visiter des galeries et des musées. Mais je trouve qu'elle n'est pas à la hauteur des vrais enjeux de notre temps. La science nous pose mille questions sur le statut de la matière, ses lois, les lois de l'esprit "adapté", suivant la sélection darwinienne, au fonctionnement de la matière. Ce sont là des questions ontologiques qui doivent être pensées, et qui doivent être prolongées par une réflexion éthique et politique sur l'animalité de l'humain, la manière dont celle-ci doit être comprise, organisée par les institutions, et l'avenir collectif que notre espèce doit s'assigner en relation avec les autres espèces, en relation aussi avec les machines, la technologie, des questions à repenser radicalement et de la façon la plus iconoclaste possible, ce que ne fait pas la philosophie morale des supermarchés.
CR "Naturalisme versus constructivisme ?"
Je viens de publier sur Parutions.com ce nouveau compte-rendu de lecture - cliquez sur http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=94&ida=9778.
Le chant du cygne des sciences sociales ?
Michel de Fornel et Cyril Lemieux (dir), Naturalisme versus constructivisme ?
L'auteur du compte rendu : Docteur en sociologie, diplômé de l’Institut d’Etudes politiques de Paris et de la Sorbonne (maîtrise de philosophie), Christophe Colera est l'auteur, entre autre, chez L’Harmattan, de Individualité et subjectivité chez Nietzsche (2004).
Dans le courant des années 1990, aux Etats-Unis, les travaux de Tooby, Barkow et Cosmides aux Etats-Unis ont porté un coup important à l’ensemble des sciences sociales, dont le paradigme commun, identifié sous l’expression « modèle standard des sciences sociales » fut accusé notamment de percevoir le réel, sous l’influence de Durkheim, comme une construction sociale. Bien des chercheurs en neurosciences, et psychologie évolutionniste comme Steven Pinker ont ensuite enfoncé le clou contre les illusions du « constructivisme ».
La réplique des sciences sociales a tardé à venir. « Naturalisme versus constructivisme ? » en constitue peut-être une.
Etrangement le propos de ce livre collectif ne porte à aucun moment sur une défense du constructivisme en tant que tel. Reconnaissant aux sciences « dures » le droit de prétendre approcher le réel dans son objectivité, et notamment, de dénier la pertinence de la rupture « nature-culture », qui était pourtant au cœur de la légitimité des sciences humaines à l’époque du structuralisme, l’ouvrage est édifié ainsi d’emblée sur une position défensive. Tout prêts à admettre l’animalité de l’humain et la pertinence d’une approche naturaliste de ses comportements, ses auteurs oscillent entre la volonté de montrer que les sociologues et anthropologues sont plus objectivistes et naturalistes qu’ils ne veulent bien l’admettre (tel est le cas d’Anne Rawls dans son effort, très controversé et débattu dans le livre, pour démontrer, à la lumière des Formes élémentaires de la vie religieuse, que les critères de vérité de Durkheim s’enracinent dans la pratique sociale et non dans des catégories collectives posées a priori) et le projet de réserver aux sciences humaines « une petite place » à côté des sciences positives.
Le problème, bien sûr, tient à ce que le statut épistémologique de cette cohabitation reste des plus énigmatiques : les unes ayant pour elles des règles de vérification que les autres n’ont pas. Les auteurs du livre soulignent la nécessité d’une telle cohabitation pour échapper à ce qu’ils appellent le « réductionnisme » du naturalisme pur. Mais la défense des sciences sociales comme garantie d’un « supplément de subtilité » (comme l’on dirait un supplément d’âme) dans l’approche des comportements humains, ne préserve que leur dimension « compréhensive » et ruine leur prétention à expliquer les phénomènes. « La culture ? C’est quelque chose que je mettrais dans la catégorie des licornes » a pu déclarer Noam Chomsky. En refermant ce livre riche et utile à la réflexion actuelle sur la hiérarchie des savoirs, on peut se demander si les sciences sociales ne seraient plus finalement qu’un art de décrire les licornes.
Christophe Colera