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Articles récents

Interviewé par Anthony Bellanger - Emission Le Blogueur (Arte)

25 Juin 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Interviews en rapport avec mon livre "La nudité"

Je suis interviewé quelques minutes dans l'émission Le Blogueur sur Arte aujourd'hui (12h30). J'intègre la vidéo de l'émission ci-dessous (version You Tube)

 

 

 

 

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Ces enseignantes qui se dénudent ...

18 Mai 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

Depuis un an, les actualités des antipodes sont marquées par des strip-tease d'institutrices qui se dénudent dans des revues puis se font licencier.

 

En 2009 une australienne de 24 ans, Lynne Tziolas, est licenciée de son école après avoir posé nue avec son mari pour la revue Cleo, dans un article intitulé "Buck naked couples talk about their sex lives". En janvier 2010 c'est l'institutrice néozélandaise de 28 ans Rachel Whitwell qui pose pour une édition locale de la revue érotique Penthouse et se fait exclure de son école. Pour sa défense elle affirme qu'elle n'était plus enseignante au moment des faits et qu'elle s'était déjà reconvertie dans le mannequinat. Dans ce dernier cas, Penthouse avait fait une allusion directe à ses activités pédagogiques. Les deux jeunes femmes ont entamé des procédures pour invalider leur licenciement. La première a finalement obtenu sa réintégration comme contractuelle (ce qu'elle était déjà) dans une classe pour enfants en difficulté, mais a décliné l'offre.

 

En revanche une enseignante allemande de 20 ans qui supervisait une fête de lycéens de 15 ans dans l'Ouest de la Hongrie en octobre 2008 a pu se livrer à un strip-tease sans perdre son emploi dans ce lycée. La vidéo est ci-dessous.

 

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En Ukraine, FEMEN seins nus contre le machisme

1 Avril 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Nudité-Pudeur en Europe

Mettre en avant des jolies filles nues ou à moitié nues pour défendre une cause : après PETA, c'est FEMEN en Ukraine qui s'y colle, pour dénoncer le tourisme sexuel dans ce pays et le machisme local. Apparemment leur mouvement n'est pas très apprécié en Ukraine même. En décembre dernier leur discours était clairement européiste et anti-Kremlin. Elles étaient notamment l'an dernier contre l'actuel président Viktor Ianoukovitch qui a succédé au régime issu de la Révolution orange et leur financement a fait l'objet de controverses (mais elles semblent fonctionner sur un petit budget). Il est vrai que l'actuel président verser souvent dans un machisme de bas étage.

 

Leur clip qu'on peut voir ici associe nudité des seins et pouvoir à la manière des pacifistes américaines fin 2002. Leur responsable Anna Goutsol affirme que sans cette nudité personne ne remarquerait leurs manifestations.

 

 

 

 

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"Athéna et la grande déesse indienne" de Bernard Sergent (1)

29 Mars 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées

athen.JPGPoursuivons notre interrogation sur les grandes déesses féminines. A lire absolument : "Athéna et la grande déesse indienne" de Bernard Sergent. Selon lui pas de doutes : Athéna a son équivalent parfait chez les Celtes et en Inde. Il y avait donc une grande déesse commune à tous les indo-européens, une grande déesse aux traits qui ont profondément marqué tous les successeurs de ces peuples. Une déesse de la guerre... et pas un dieu...

Nous aurons l'occasion de revenir en détail sur ce livre. Dès l'introduction on y trouve des éléments très éclairants (et plus précis que chez Dumézil) sur ce qui justifie la comparaison gréco-indienne (le fair qu'iranien et sanskrit aient plus de 90 % de racines lexicales en commun, et le grec et le sanskrit plus de 30), la manière dont les croyances indo-européennes se sont "acclimatées" et imposée à l'Ouest et à l'Est : une déesse guerrière qui prend divers noms parmi tous les peuples qu'elle rencontre en Hellade, et qui garde son unité mais en revêtant divers avatars au contact de la diversité ethnique dans le Deccan. La comparaison entre l'Odyssée et le Mahabharata est aussi tout à  fait fascinante.

Pas négligeable non plus : au détour de certaines remarques Sergent fait écho à des lectures déjà mentionnées sur ce blog. On ne peut que l'approuver sur sa critique de Daniélou à qui il reconnaît le mérite d'avoir tracé des pistes d'interrogation mais dont il trouve le travail trop idéologique (ce ce que j'écrivais il y a peu, et cela crève les yeux), au point, selon Sergent, qu'il faudrait tout recommencer à zéro. Avec Daniélou il accepte l'équivalence Dionysos-Shiva, mais refuse l'hypothèse d'un Shiva dravidien : pour lui Shiva et Dionysos sont des émanations d'une divinité indo-européenne comme Athéna et Durga.

Chez Sergent un coup de griffe aussi (un peu injuste dans la forme je trouve) contre McEvilley, mais la remarque sur le fond de ses travaux porte loin : il ne faut pas, selon lui, chercher comme McEvilley un contact direct entre Grèce et Inde au cours du Ier millénaire av JC : elle n'a jamais eu lieu. C'est l'ascendance commune (indo-européenne) qui explique la similitude des schèmes de pensée (en philosophie, en médecine). Je trouve que cette réflexion est à garder à l'esprit y compris quand on disserte sur la nudité dans l'art et notre héritage grec sur ce sujet comme je le fais en ce moment : la spécificité indo-européenne doit être sans cesse réinterrogée.

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Nudité des déesses (suite)

28 Mars 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Anthropologie du corps

Décidément il y a quelque chose qui cloche dans cette division qu'Evola instaure entre la nudité de l'archétype démétrien-maternel et celle de l'archétype aphrodisienne abyssale (p. 176). Dans les Mystères du Gynécée (p. 96) Paul Veyne explique qu'au 3ème siècle avant Jésus-Christ "l'imaginaire étrusque était peuplé de Lasa, démones toutes nues et plutôt bienveillantes qui font penser aux Apsara indiennes ou khmères (dont elles n'ont pas les rondeurs), et aussi de Vanth, ces espèces de Furies en robe longue et sas aile, ou bien nues avec des ailes, ou ailées en robe longue et brandissant des torches ou des serpents". Est-ce que c'est démétrien ou aphrodisien ça ?

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"The rational optimist" de Matt Ridley (I)

22 Février 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Notes de lecture

Voilà un livre impressionnant qu'il faut mentionner absolument. Le petit génie des neurosciences et de l'anthropologie Steven Pinker l'a qualifié de "delightful and fascinating" et ce n'est pas pour rien. Il y a quatorze ans les lecteurs du Monde Diplo lisaient Polanyi, d'une certaine façon, le bouquin de Ridley répond à Polanyi, à partir d'un savoir anthropologique plus actuel.

 

Je n'ai guère envie de faire une recension classique de ce livre. Je préfère juste jeter quelques notes sur ce blog, à mesure que je le lis, quitte à ruminer un peu sans trop savoir que penser dans un premier temps.

 

Ce que je trouve très fort et très convaincant dans l'analyse de Ridley, c'est cette analyse profonde de la psyché de l'animal humain à partir de ce que nous savons du fonctionnement des primates, des hormones, et de l'évolution de l'espèce depuis qu'elle s'est séparée de l'homo erectus. C'est devenu une méthode incontournable d'étude des phénomènes humains, mais nous ne nous y livrons pas facilement en France, souvent par manque de compétence en ethologie animale et dans les neurosciences.

 

Dans un sens Ridley ce n'est "que" du libéralisme anglo-saxon classique - dont il cite d'ailleurs souvent les pères fondateurs - une défense enthousiaste de la division du travail et du libre échange dans la veine d'Adam Smith et de Ricardo. Mais c'est du libéralisme "mieux assis" aurait-on envie de dire" sur les fondements d'une science plus sûre.

 

Au nombre des points forts, je vois d'abord cette notion d'intelligence collective : une réalité très étudiée chez les animaux sociaux. Une fourmi seule ne connaît pas le plus court chemin qui va de la fourmilière au morceau de pain à exploiter, mais les hormones des fourmis-soeurs qui l'ont précédée sur l'itinéraire éclairent son ignorance. Le savoir collectif est décuplé, les individus économisent du temps et de l'énergie. Grâce à cela nous utilisons des tas d'objets qui ont mobilisé l'activité de milliers de gens et dont nous ignorons la chaîne complète de fabrication (d'une simple crayon à papier nul ne peut savoir toutes les opérations qui ont conduit à faire pousser l'arbre qui donna le bois qui l'a extrait, le charbon de sa mine, la fabrication des machines qui elles-mêmes ont permis de le découper etc).

 

Cette intelligence collective est ce qu'il faut valoriser. Là-dessus difficile d'aller à l'encontre de l'opinion de Ridley.

 

D'autant que sa démonstration sur l'émergence de l'intelligence collective de l'homo sapiens est magistrale.

 

Il montre un élément auquel je n'avais jamais songé : toutes les espèces avant la nôtre qui se sont risquées à employer des outils n'ont guère cherché à les améliorer. L'homo erectus notamment a employé pendant des centaines de milliers d'années le même biface pour découper la viande, de même qu'un oiseau de génération en génération utilise le même matériaux pour faire son nid (certaines espèce avec des plumes, d'autres avec des brindilles etc). L'outil devient un prolongement du corps qu'il est saugrenu de vouloir améliorer. L'aberration n'est pas l'absence d'innovation (Ridley note d'ailleurs que l'évolution darwinienne innove peu - elle maintient surtout les caractéristiques de l'espèce et les progrès naissent plutôt de l'extinction de l'espèce remplacée par une espèce "fille" qui la surclasse dans la compétition pour la survie). Le phénomène improbable c'est précisément qu'une espèce, l'homo sapiens, ait brisé la règle de la non-innovation pour conquérir le monde et anéantir de la sorte les espèces dont elle était elle-même issuen ainsi plus largement que tous les grands mammifères (sauf ceux qu'il a domestiqués).

 

Ce goût pour l'innovation, explique Ridley, n'est pas dû à un volume cérébral supérieur, ni a aucune modification génétique. Chaque individu Sapiens est aussi intelligent ou stupide qu'un Erectus. Simplement l'intelligence collective du Sapiens s'est démultipliée.

 

D'où provient cette démultiplication ? D'une invention économique : la division du travail. Celle-ci naît d'une idée simple mais qu'aucun animal ne comprend (même les chimpanzés domestiques auxquels on enseigne l'art du don) : je peux échanger quelque chose que j'aime contre quelque chose que j'aime davantage. Cela s'appelle le troc. Ca n'a rien à voir avec la réciprocité du "je te gratte tu me grattes", ou la propension à donner des choses dont on ne veut pas (ce que font les autres animaux).

 

Cette idée révolutionnaire du troc, ne peut fonctionner qu'entre gens qui se font confiance. Et donc au début gens de la même famille. La première division du travail chez les homo sapiens s'est effectuée entre les sexes : le mâle chasse, la femelle cueille. Une petite réserve à ce stade. Je crois me souvenir que Picq et Brenot dans Le sexe, l'Homme et l'Evolution mettent en doute ce partage des tâches. Pourtant Ridley y croit et affirme même qu'elle n'existe pas chez les Néandertaliens, plus proches des Erectus, où les femelles chassent avec les mâles (mais Ridley reconnaît que c'est difficilement démontrable vu le peu de sites néandertaliens retrouvés).

 

D'après Ridley - et on le suit aisément là dessus - la spécialisation du travail constitue une énorme gain de temps et d'énergie pour chaque individu qui ne se consacre qu'à une activité ou une série plus limitée d'activités, ce qui lui laisse plus de latitude pour perfectionner ses techniques, et aussi pour l'oisiveté. Cela dégage de la richesse.

 

Ridley en déduit une apologie sans surprise du commerce, y compris du commerce intercontinentale qui déjà concernait l'homo sapiens. Il démontre a contrario la stérilité de l'isolement à partir du cas des homo sapiens de Tasmanie qui, isolés à partir du moment où l'île se sépara de l'Australie, non seulement cessèrent de progresser mais perdirent aussi l'usage de certains outils comme les aiguilles à coudre en os, ce qui leur fit perdre par la même occasion le sens de la confection des vêtements. Il oppose à ce cas celui d'insulaires de Terre de Feu qui continuèrent de progresser en entretenant un commerce maritime avec une tribu voisine. Andaman par contre irait dans le sens de l'exemple tasmanien.

 

Par ce biais Ridley rejoint la philosophie bien connue des libéraux selon laquelle le commerce, méprisé par les intellectuels de tous les temps, contribue au progrès et à la pacification des peuples - la comparaison des chiffres des homicides de la Préhistoire, de la Renaissance et de notre époque plaide sans conteste en faveur de cette thèse. Pour lui il y aurait eu une extension continue du cercle de la confiance - grâce auquel nous pouvons aujourd'hui acheter un tube de dentifrice au supermarché sans avoir à vérifier qu'il n'est pas rempli d'eau ou d'une substance frauduleuse avant de passer à la caisse - qui irait dans le sens d'un adoucissement des moeurs et de d'une augmentation de la philanthropie (si présente par exemple dans l'Angleterre commerçante du 19ème siècle).

 

Il y a là évidemment des arguments intéressants, sans doute au moins partiellement vrais, sinon même intégralement. Cela dit bien sûr, s'il faut appliquer à tout auteur une principe de "charité" (comme disait Pascal je crois), consistant dans un premier temps à accorder le maximum de crédit possible à ses démonstrations, j'entrevois déjà des objections possibles. Par exemple la théorie de Ridley sur l'apparition de l'agriculture au Proche-Orient (natoufien) qu'il attribue à une disposition au commerce et à une gestion intelligente d'une modification du biotope, contredit ouvertement la thèse de Chauvin selon laquelle l'innovation agricole ne doit rien aux conditions matérielles et tout à une révolution idéologique (l'invention des dieux).

 

Je pense qu'il faudrait faire aussi dialoguer Ridley avec un autre anthropologue politiquement opposé à lui, David Graeber, sur la dimension spécifique de la philanthropie dans l'échange.

 

Nous reviendrons sur tout cela plus tard.

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Déesses mères et immanence

20 Février 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées

Cabanel_The_Birth_of_Venus_1863.jpgMc Evilley le remarque dans son bouquin "The Shape of Ancient thought", chez les Grecs comme chez les Indiens (il pense, sous les cieux helléniques, à Parménide et à Démocrite, d'une certaine façon prolongés à Rome par Lucrèce) : la référence à la déesse-mère, au vieux fond théologique matriarcal, vient toujours étayer une philosophie de l'immanence. Et sous les deux latitudes, c'est toujours une féminité ambivalente qui s'affirme, créatrice et destructrice, comme la Shakti en Inde, ou Gorgone qui en Grèce a un sein qui donne du lait et un qui donne du poison... Je me demande bien sur quel sentier je pourrais approfondir ce lien féminité-immanence sans retomber dans les théories fumeuses de beaucoup d'historiens des religions. Je trouve que la problématique va au delà du lien Père-loi-trancendance qu'on a identifié sous les cieux judéo-chrétiens (ou judéo-christiano-islamiques), car c'est une question de rapport au masculin et au féminin en dehors même de tout contexte de révélation : ce n'est donc pas une parole masculine qui est identifiée comme loi verticale, mais une spéculation humaine qui, suivant qu'elle se porte sur le masculin ou sur le féminin, va rechercher une spiritualité abstraite ou au contraire produire une pensée ancrée dans le monde (et une pensée, observons-le, d'essence tragique).

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Scories des idéologues de l'histoire des religions

11 Février 2011 , Rédigé par CC Publié dans #Shivaïsme yoga tantrisme

Voilà le genre de scorie que l'on trouve chez Daniélou  (Shivaïsme et Tradition primordiale  p. 57) mais qu'on pourrait aussi trouver chez Evola (ou, à l'autre bout de l'échiquier politique chez Onfray ou chez Jerphagnon) : "La conception du monothéisme, sa force d'agressivité, l'audace avec laquelle une doctrine aussi simpliste était présentée comme un progrès, impressionnaient les philosophes qui cherchèrent à l'adapter, l'interpréter, l'incorporer. Il s'agit d'un phénomène analogue à celui du marxisme, qui pénètre clandestinement toute pensée religieuse et dont personne n'ose relever les contre-vérités et l'irréalisme des postulats".

 

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Voilà typiquement une pétition de principe idéologique qui n'a pas sa place dans un traité d'histoire des religions. Que faut-il en faire ? En retirer le potentiel heuristique : en effet, l'analogie entre l'influence du monothéisme et celle du marxisme est sans doute en partie pertinente, mais on peut aussi avancer bien d'autres exemples d'influences "clandestines" de courants d'idées sur des traditions philosophiques ou religieuses : l'influence du shamanisme asiatique sur la pensée grecque via l'orphisme, celle du rationalisme postsocratique sur les religions grecque et romaine, celle aujourd'hui de l'évangélisme anglo-saxon sur l'Islam etc. L'analogie est aussi sans doute pertinente à un autre niveau pour révéler combien le marxisme, comme les monothéismes, ont un pouvoir révolutionnaire "perturbateur" de l'ordre social de par la simplicité (Daniélou parle de "simplisme") de leur message (ce qui n'empêche pas qu'ensuite une très grande subtilité exégétique, de nature académique et scolastique, se greffe sur cette simplicité).

 

Mais naturellement, une fois ce "bon aspect" de l'analogie incorporé à notre réflexion, il faut se hâter de neutraliser la scorie du texte de l'idéologue, et continuer à lire son histoire du shivaïsme avec un regard objectivant, c'est à dire un regard qui n'épouse si ne condamne aucune doctrine, et n'en place aucune au dessus des autres : de ce point de vue ni le shivaïsme, ni les monothéismes, ni le marxisme, ni aucune autre doctrine n'est bonne ou mauvaise, ni meilleure et supérieure à une autre, chacune pouvant présénter des bons et des mauvais côtés "fonctionnels" au regard du milieu social dans lequel elle fait son chemin, et chacune devant constituer un objet d'étude éthiquement neutre aux yeux du chercheur rationnel.

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