Ce qu'il faudrait faire en philosophie
9 Avril 2009 , Rédigé par CC Publié dans #Philosophie
Un correspondant me parlait ce soir d'Agamben en ces termes : "Un "philosophe" italien néo-nietzschéen prétentieux post-moderne assez creux mais bavard". L'Italie n'est pas un pays de philosophes, précisément parce que la culture y est trop bavarde. J'ai lu il y a quelques années son livre "L'ouvert de l'animal", c'était assez pathétique parce que ça travaillait l'animalité (un sujet qui me préoccupe) dans le prolongement de Heidegger mais dans l'ignorance complète de l'éthologie animale et de ce que la science peut vraiment savoir des instincts.
Je n'ai rien contre le fait qu'on reprenne certaines problématiques heideggériennes (la dimension "existentiale" de sa philosophie).
La philosophie heideggerienne a des côtés très intéressants. J'aime bien chez Heidegger son côté vieux paysan allemand bourru. Il l'a cultivé. Il avait raison.

C'était une belle façon d'enraciner la pensée dans un vécu "terrien".
En revanche, je réfute l'être-pour-la-mort. C'est de la morbidezza. Je préfère ce passage spinozien (et épicurien) de Nietzsche où il observe que tout le monde vit dans l'ignorance de la mort, et qu'en cela tout le monde a raison. (Il le dit dans son plus beau livre d'ailleurs la Gaya Scienza si je me souviens bien, un livre qui parle italien jusque dans le titre, un livre solaire, où il dit qu ela mort suit les gens comme une ombre mais qu'ils ne la voient pas). Il a raison. La possibilité du jeu social, et du jeu du désir est à ce prix.
Il y a une erreur d'Heidegger de se concentrer sur la mort, et, du coup, une façon de jeter le bébé avec l'eau du bain (le jeu social, la science, toute forme d'objectivation du savoir).
Je parle ici de sa philosophie avec des mots très terre à terre, pour ompre un peu avec de mauvaises habitudes que m'avait données la Sorbonne il y a 15 ans. Comme Hume maintenant je crois qu'il faut parler de philosophie avec le langage de Monsieur tout le monde, le langage du "common sense" comme il disait
Je n'ai donc rien contre le fait que l'on reprenne quelques problématiques heideggériennes (la dimension "existentiale" de sa philosophie) pourvu qu'on le fasse dans un esprit d'échange avec la science (ce qui suppose de ne plus poser de la même façon l'opposition être/étant dessinée par Heidegger).
De même je crois aussi qu'il est possible de faire dialoguer le deleuzisme avec la science.
On ne pourra pas éviter cette espèce de dialogue ternaire Heidegger-Deleuze-Sciences. C'est à dire au fond confronter la philosophie comme expérience intime et esthétique de la condition humaine (qui a été poussée de la façon la moins métaphysique qui soit dans le nietzschéisme et l'heideggérianisme), au savoir objectif sur cette même condition.
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