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L'Eglise gallicane universelle

17 Décembre 2023 , Rédigé par CC

Vous souvenez-vous que l'an dernier, j'ai cité dans le panorama du paranormal que faisait la télévision française en 1989  Franck Schaffner exorciste dans le midi en 1981, primat de l'église catholique gallicane de France ?

Voici un de ses amis qui, à la différence d'autres que je connais, manie avec aisance l'outil d'Internet. Sur son blog, il se fait appeler Sa Sainteté Dom Antonio Maria, ou encore Mgr Antonio Miranda.

Voici comment il résume son itinéraire : "À l’âge de 6 ans, j’ai découvert  que j’avais  un don de clairvoyance, je savais à l'avance qui allait mourir dans le village, mais aussi je pouvais voir et communiquer avec le monde invisible.

Vers 10 ans, je ne suis enfui avec mon baluchon et mon bâton de pèlerin, car je voulais entrer au séminaire. J’ai été enfant de cœur toute mon enfance.

À partir de 12 ans, j’ai commencé des études  au séminaire de Braga au Portugal avec le Père Filipe.

En 1975, je débute des  études de  théologie et des trois religions monothéistes à Paris

Après  mes études, je me consacre aux groupes de catéchisme, de prière et à la préparation des messes en portugais à Gerzat en Auvergne (France), mais également, à la préparation des enfants à la confirmation, lors de retraites à Orcival, entre autres.


Et commence ma vie d'homme, de mari et de père de famille.

En 1991, je rencontre  Monseigneur  René Crozet, qui me fait prendre conscience que je suis également magnétiseur et mon rêve d’enfant, mon destin, ma mission peut enfin se réaliser. Devenir prêtre, mais aussi exorciste reconnu par le clergé.

En 1993,après deux ans d’études supplémentaires et un cheminement au travers des différents ordres, je suis  enfin ordonné prêtre par Monseigneur Nicolas Lhotel et Monseigneur René Jean Crozet, en la paroisse Ste Agnès, Commanderie de Gergovie, lieu béni de mon ordination.


Depuis, je continue mon sacerdoce en Auvergne, mais aussi partout où l’on a besoin de moi.  

De l’écriture de livres avec Monseigneur René Jean Crozet,aux messes sur le sanctuaire de Notre Dame de Fatima au Portugal, des cérémonies à la Commanderie de Gergovie et de nombreuses messes bilingues , mon chemin m'a conduit à être consacré évêque en charge du Patriarcat de Gergovie.  J'ai la charge Patriarcale de la gestion Universelle de l'"Eglise Gallicane Universelle" de par le Monde depuis 2015."

Leur revue mensuelle Actualités Gallicanes de novembre 2018 en dit plus : "Fils ainé d'une fratrie de sept enfants, il fait le petit et le grand séminaire à Braga au Portugal et à Paris. Electromécanicien de profession, il rencontre Mgr René Jean Crozet, puis dirigea l'église d'Auvergne avant d'être consacré évêque le 13 novembre 2013 par "Mgr Héliogabale" et "Mgr Arepo". Il devin ensuite archevêque puis primat en 2017. Mais elle ne dit pas qu'il est médium.

Le site renvoie à d'autres églises gallicanes régionales, mais qui ne sont pas toutes d'accord entre elles. Voyez ce que dit par exemple celle de Picardie (basée au Barisis-au-Bois dans l'Aisne, et liée à un culte de Vierge Noire semble-t-il, dont le primat était Mgr Daniel Etoré du Bourget en région parisienne - ordonné par le bordelais Mgr Truchemotte,( Vignot signale qu'il ordonna un évêque avec le saint chrême des rois des France) à propos de celle d'Alsace : "Fin septembre, le père Raphaël Steck d’Alsace annonce l’ordination de femmes à la prêtrise, il parle même d’événement historique pour l’église Gallicane ! De quel droit parle t-il au nom de l’église Gallicane ?  (Je rappelle qu’il tient son Episcopat d’un évêque Orthodoxe Celtique et qu’il a par le passé donné sa démission à trois évêques Gallicans) et même si il avait été évêque de notre église une décision de cette nature et de cette importance ne peut être prise par un évêque seul." (cette église dirigée par Raphael Steck a été excommuniée) D'ailleurs cette paroisse était en concurrence dans le même département avec une autre église gallicane sur le territoire même de l'Aisne. Sur les grands hommes dont se réclame ce genre d'église voyez ici, notamment Bossuet, l'abbé Grégoire, et le larmoyeur abbé Junqua "à l'accent gascon des plus agaçants" qui défendit Bernadette Soubirous (avant de se présenter aux élections à Bordeaux, ce théologien antiinfaillibiliste qui fit de la prison pour une attaque contre ses supérieurs épousa une vieille fille riche landaise comme lui pour financer son église "démocratique et sociale" aux tendances socialisantes rue des Saints Pères), l'abbé Loyson "ami de Ste Thérèse de Lisieux", l'abbé Julio "consécrateur de Mgr Giraud". Intéressant aussi son rapport aux antoinistes au moins au niveau des références bibliographiques si l'on en croit le père Olivier de Hauranne, et dont elle a racheté un temple à Tergnier

 

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Ste Rita a-t-elle existé ?

17 Décembre 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Notes de lecture

En page 420-422 de son livre Un siècle, une vie (1984) l'académicien Jean Guitton, que je cite sur ce blog depuis 12 ans, raconte l'histoire de son épouse, Marie-Louise Bonnet (1902-1974), professeur d'histoire de l'art au lycée de Montpellier qu'il avait au départ (en 1940) seulement recrutée comme femme de ménage. Celle-ci avait un côté un peu médium car "lorsqu'elle avait cinq ans, on venait la chercher pour trouver une bague égarée et elle la trouvait - comme elle trouvait, en se promenant avec moi, un trèfle à quatre feuilles qui semblait lui faire signe" - "Il ne s'agit pas de vouloir le texte mais de la valoir". "

C'était une "chrétienne" assez singulière qui disait prier Dieu sans jamais le nommer (p. 422) et ajoutait "qu'il existe ou pas, au sens des philosophes, cela m'est bien égal ; La matière m'a fait signe". Elle n'a jamais voulu dire quand ni comment elle avait eu ce signe. Elle avouait par contre qu'avant de répondre à la sollicitation de Guitton elle était entrée dans une église et avait entendu le mot "Va !" ce qui la poussa à accepter.

Il ajoute à propos de cette histoire de signe de la matière :

"Et, lorsque je lui disais que la sainte qui ne lui refusait rien, sainte Rita de Cascia, n'avait « peut-être pas existé », elle me répondait encore : "Cela m'est bien égal, sainte Rita est le canal par lequel je monte à Dieu". Marie-Louise avait  une foi à déplacer les montagnes. Et je vais raconter un cas où elle les a déplacées.

La fête de la Sainte-Rita est le 22 mai. Marie-Louise lui fixait rendez-vous ce 22 mai, il lui arrivait des événements favorables. J'avais en 1961 été élu à l'Académie. En janvier 1962, Marie-Louise me dit : "J'ai prié pour que vous soyer reçu sous la Coupole, le jour de Sainte-Rita, le 22 mai. - Mais, lui répondis-je, cela est exclu. Le 22 mai est un mari, les réceptions ont lieu le jeudi. - J'ai prié pour le 22 mai : et sainte Rita est la sainte des cas désespérés. " En ce temps là on ravalait la Coupole ; les réceptions se faisaient en d'autres lieux. La mienne fut fixée au Conservatoire de musique. Et on me fit savoir que ce serait le mardi 29 mai. Marie-Louise dit : "Ce n'est pas mal. Mais ce n'est pas ça". "

Finalement il y eut un contre-ordre et la réception eut effectivement lieu le 22 mai.

"Marie Louise ne s'étonnait pas : elle pensait que, si la foi est pure, totale et simple, elle peut obtenir l'impossible : mais sans miracle, par le jeu des circonstances. Elle me citait, à cet égard, l'épisode du didrachme dans l'Evangile" (en Matthieu 17:24-27).

Elle fréquentait la fille de Bergson à Nice et connaissait donc des secrets sur les expériences mystiques au quotidien de ce dernier. Guitton ajoute qu'en la voyant vivre il découvrait une forme de "mysticisme à l'état sauvage" "différent de celui qu'on voit dans les récits ou dans les livres, où les phrases convenues, les schémas religieux prévalent sur l'expérience".

Il choisit des extraits de son carnet  : sur Mme Heidegger qui lave son linge elle-même (1957), l'église de son baptême à Puget dans le Vaucluse (1971).

Décédée en 1974 elle est enterrée avec son mari dans le hameau de Deveix à Champagnat (Creuse) dans une chaumière sans électricité qu'elle avait transformé en mini-monastère avec une chapelle et où Guitton inspiré par Cocteau (qui avait fait de même à Villefranche, et Matisse à Vence) avait peint des fresques sur la Philosophie et la Mystique. L'académicien dit que cette chapelle est comme un oeil infiniment agrandi en rattachant la thématique des yeux  à l'Apocalypse et au Cantique des cantiques. Sa femme mourut dans un hôpital à Nice après une maladie dont elle ignora longtemps l'existence. Elle crut pouvoir en guérir puis eut droit à une journée pour se rendre compte que c'était la dernière et se mettre en règle avec ses sacrements, et partir en paix, non sans s'être fait répéter en anglais ce mot de la Marquise de Vogüé :"it is wonderful to die" -"Il est merveilleux de mourir".

Le récit de la canonisation de Sainte-Rita le 24 mai 1900 à Rome se trouve dans La Croix.

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Le disciple de Saint Dorothée et la femme au désert

10 Décembre 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Histoire des idées

Extrait de "Vie de Rancé" de Chateaubriand (p. 221 version livre de poche) : "Saint Dorothée se convertit à la vue d'un tableau, comme Enée retrouva les souvenirs de Troie dans les palais de Carthage. Ce tableau représentait les tourments des pécheurs aux enfers : une dame d'une majesté et d'une beauté extraordinaires se montra tout à coup auprès de Dorothée, lui expliqua le tableau et disparut." Mais il semble plutôt que cela soit arrivé à un disciple de St Dorothée, si l'on en croit la note de bas de page d'André Bene-Joffroy.

S'intéresser à St Dorothée nous fait plonger dans le monde monacal de Gaza des années 500.

Emmanuel Faure, dans sa thèse soutenue à Metz en 2016 rappelle : "Depuis 1990 environ, les études sur l’histoire religieuse de Terre Sainte, particulièrement de Gaza, ainsi que les découvertes archéologiques ont aidé à mieux saisir le cadre de vie de Dorothée. Une exposition exceptionnelle qui se tint à Genève en 2007 a illustré la vitalité des communautés chrétiennes gazaouies à l’époque de Dorothée et la finesse de leur culture. Le catalogue de cette exposition évoque la figure de Dorothée Le monachisme n’est pas la seule gloire de Gaza. En effet, cette cité du littoral était connue dans l’antiquité tardive pour ses éminents rhéteurs, notamment Procope et Chorikios. Cette « école de Gaza » suscite aujourd’hui l’intérêt des chercheurs : des textes sont en cours d’éditions, des colloques se sont réunis en 2004 puis en 2013." Il est bon de rappeler cet arrière-plan intellectuel car, comme le souligne un prof assistant d'une université catholique d'Australie, Michael Champion, Dorothée, comme ses maîtres était un boulimique de la lecture de Platon (voir par exemple les polémiques d'Enée de Gaza contre Pythagore, Platon, et Origène - qui avait beaucoup influencé le monastère de Thawata, sur la préexistence de l'âme et ses réincarnations).

Dorothée de Gaza a vécu dans ce monde là, 200 ans après Hilarion de Gaza disciple de St Antoine Cet antiochien de famille aisée avait fait dans sa jeunesse d’excellentes études. Entré au monastère fondé par l’Abbé Séridos, à Thawata, au sud et non loin de Gaza, probablement après 525 (sous l'empereur Justinien), pour « vaquer à Dieu » et acquérir « l’art spirituel », il bénéficia de la direction de deux contemplatifs : Barsanuphe et Jean le Prophète.

Leur réclusion étant des plus strictes, ils ne recevaient personne pour des échanges spirituels. En revanche, ils acceptaient de répondre aux demandes écrites qui leur étaient transmises. C’est ainsi que l'on a gardé un témoignage exceptionnel de plus de huit cent lettres émanant majoritairement de moines, mais aussi de clercs, d’évêques et de laïcs.

Leurs conseils et leurs encouragements l’aidèrent à renoncer à ses volontés propres et à surmonter épreuves et tentations. Intéressé par la médecine il s'occupa au début de l'infirmerie du monastère qu'avait financée son frère.

Il fut nommé portier du monastère, ce qui était une marque de confiance, servit Jean pendant neuf ans et forma Dosithée qui mourut au bout de 5 ans.

Il n'est pas impossible qu'il fût monophysite comme l'avait été l'évêque de Gaza des années 480 Pierre l'Ibère (un géorgien) et le moine Isaïe. Il cite aussi Evagre le Pontique (pour la chute de 'âme dans le corps) qui a été condamné pour ses positions proches d'Origène, mais non sans discernement.

Il y a un épisode intéressant sur son découragement :

"La vie lui était tellement dure qu'il était prêt à mettre fin à ses jours. Un jour, il reçut pourtant une consolation mystique inattendue. Il se trouvait dans la cour du monastère, lorsque, tout à coup, jetant un regard à l'intérieur de l' église, il vit pénétrer dans le sanctuaire quelqu'un ayant l'aspect d'un évêque et comme revêtu de pourpre. Quelque chose l'attira en lui et il décida de le suivre à l'intérieur. Dorothée se mit derrière l'inconnu en prière, car la vision le remplissait de crainte et d'effroi. L'inconnu pria longuement debout, les mains levées au ciel, puis s'arrêta, se retourna et vint vers Dorothée. À mesure qu'il s'approchait, Dorothée sentait s'éloigner sa tristesse et sa peur. L'inconnu étendit sa main, lui frappa la poitrine de ses doigts en disant trois fois: «J'espérais le Seigneur d'un grand espoir, il s'est penché vers moi, il écouta mon cri. Il me tira de la fosse fatale, de la vase du bourbier; il dressa mes pieds sur le roc, affermissant mes pas. En ma bouche il mit un chant nouveau, louange à notre Dieu» (Ps 39, 2-4). Subitement, le cœur de Dorothée se remplit de lumière, de joie, de consolation et de douceur. D'après ses propres mots, il n' était plus le même homme. Lorsque l'inconnu sortit, Dorothée courut derrière lui à sa recherche, mais ne le trouva plus: l'homme avait disparu. A partir de ce moment, il ne fut plus jamais tourmenté par la tristesse et la crainte (Instr. V, 67). Qui était cet inconnu? Dorothée ne dit pas avoir vu un évêque, mais seulement quelqu'un vêtu d'ornements épiscopaux. S'il avait vu un évêque réel en visite au monastère, tous les frères - et en premier lieu Dorothée lui-même - auraient été au courant. Du récit de Dorothée il est clair qu'il s'agissait du Christ lui-même, venu sauver sa brebis en danger."

Après la mort de Jean et de l’Abbé Séridos et la réclusion complète de Barsanuphe, vers 543, Dorothée fonda son propre monastère, entre Gaza et Maïoumas. Son expérience spirituelle jointe à sa culture et à sa bonne éducation fait comprendre qu’il ait attiré auprès de lui de nombreux disciples.

 

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