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Hans Makart

15 Décembre 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #down.under

Hans Makart, "le grand silencieux", "coloriste éclatant, esprit superficiel" dira de lui Salomon Reinach, fut la coqueluche de Vienne en son temps. Il était un des favoris de l'empereur François Joseph (qui lui offrit notamment un voyage en Egypte... ésotérisme oblige), était assez riche pour organiser de grandes fêtes en l'honneur de Wagner, côtoyait Liszt à qui il présenta sa modèle préférée, Hélène de Doennige, la berlinoise pour qui le socialiste Ferdinand Lassalle mourut en duel, future "comtesse rouge" et adepte de la société théosophique à New York avec son amie H. Blavatsky.

Il peignit le Triomphe de Bacchus et d'Ariane en 1873 (que je vis au musée du Belvédère le 19 mai 2007) et finalement Ariane triompha de lui puisqu'il mourut de la syphilis (à l'époque on parla seulement de "paralyse cérébrale"). Le journal Gil Blas en faisait un tableau assez peu flatteur avant sa mort (à 44 ans seulement) quand il était persécuté par une jeune danseuses qu'il avait épousé sur un mode éphémère. Comme Reinach, le critique d'art Wyzewa blâma chez lui les facilités des couleurs vives, des étoffes chatoyantes et des poses sensuelles qui lassent vite. Le Figaro le décrira après sa mort comme "petit, chétif et sans culture intellectuelle".

Un patron de théâtre en 1892 écrivit un roman à clé "Hermann Ifinger" dont le héros Léo Falk était Makart à moitié fou tombé sous le joug de la jeune ballerine devenue comtesse après sa mort. Je pense que Nietzsche pensait à Makart quand il parlait des excès de l'art de son temps comme symptome d'une sensualité fatiguée.

Que Makart ait été un artiste adoubé par les Habsbourg n'est pas à l'honneur de ceux-ci.

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