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Un sanctuaire gascon

26 Juin 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme

Une de mes correspondantes attirait mon attention sur ce qui fut jadis un très important sanctuaire gascon (on allait notamment y faire soigner son épilepsie - le "haut mal"), autour des reliques d'un baron batave, Saint Fris ou Fritz, qui se sacrifia pour résister aux Sarrasins à l'époque de Charles Martel.

Le sanctuaire se trouve à Bassoues dans le Gers. On peut trouver diverses informations à son sujet dans cet ouvrage de 1916. On y apprend (p. 73 et suiv.) notamment que c'est une vache qui a "inventé" selon l'expression consacrée les reliques et les a amenées près de la fontaine miraculeuse.

Avant cela en 1858, l'abbé Guilhempey avait rattaché l'origine de Bassoues aux cultes druidiques dans les bois voisins de Marsoulès, qui doivent leur nom à Mars (Esus dans le culte celtique) et détaillé (p. 9 et suiv, puis p. 34 et suiv) les miracles constatés à cet endroit.

Il est arrivé une étrange aventure à Mgr Henri Lamothe-Houdancour quand il fut archevêque d'Auch (donc entre 1661 et 1684), connut une mésaventure surnaturelle quand, accompagné de deux prêtres, il tenta d'ouvrir le tombeau de Saint Fris, mais ne voulut jamais dire ce qui s'était passé, et interdit aux prêtres de le répéter. Dom Brugèles dans ses chroniques ecclésiastiques du diocèse d'Auch de 1746 (p. 384) raconte qu'une grande flamme en sortit mais sans préciser comment il l'a su. Les récits concernant la punition des profanateurs à différentes époques sont nombreux. L'abbé Guilhempey en cite même un très circonstancié de 1818 (p. 46).

Il revint au béarnais de Salinis, dont j'ai parlé dans mon livre sur Lacordaire, d’ouvrer, quand il fut archevêque en 1856, à la restauration du sanctuaire, comme à Lacordaire de restaurer la Sainte-Baume (les deux étaient des libéraux autrefois proches de Lamennais). Bizarrement son biographe de 1873 l'abbé de Ladoue n'en parle pas.

Le pèlerinage à cet endroit avait lieu trois fois par an, dont à la Saint Jean, qui est le jour où ma correspondante a été inspirée pour s'y rendre (avant-hier 24 juin), sans savoir que Saint Fritz était mort, selon la tradition, le jour de cette fête.

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