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La Sainte-Baume à La Bouille

20 Mars 2022 , Rédigé par CC Publié dans #Sainte-Baume, #Christianisme

A l'église Sainte Marie-Madeleine de La Bouille (Normandie) se trouve un vitrail de Jules Boulanger qui représente de bas en haut la rencontre du Ressuscité avec Marie-Madeleine, l'arrivée de cette dernières aux Saintes Maries de la Mer, et sa présence à la Sainte-Baume.

En 1986, Denis Lavalle, conservateur général du patrimoine, expliquait que ce verrier du XIXe siècle s'inspirait de la Renaissance normande.

La première pierre de l'église, construite à la place d'une chapelle où Blanche de Castille se serait rendue en pèlerinage, fut bénie le 22 juillet 1423 ainsi que l'indique la note qui précise :

« Le 22 juillet 1423 , une pieuse cérémonie amenait un grand concours à la Bouille. Tous les gens de Caumont, de Moulineaux et les voisins des hautes terres, avec les habitants de la plaine boisée qui s'étend devant ce bourg, étaient là réunis dès six heures du matin pour assister à la bénédiction de la première pierre d'une église. Ils avaient mis tous les habits du dimanche, car le seigneur de la contrée les honorait de sa visite. Messire Jacques-Antoine marquis d'Etampes, vicomte de la Ferté-Imbault et baron de Mauni, seigneur et patron de la Bouille, qui dotait le pays d'une nouvelle église, était attendu avec impatience, et avec lui Monseigneur Jean de la Rochetaillée, lors archevêque de Rouen.

« Leur arrivée avait été fixée pour neuf heures du matin, mais onze heures avaient sonné au beffroi de la vieille chapelle qu'ils n'étaient pas encore là, et déjà des cris de mécontentement se faisaient entendre du milieu de la foule impatiente ; tout à coup ces clameurs font place aux accents joyeux de la multitude, les cris de : Noël ! Noël ! répétés par mille voix, frappent l'écho des carrières; une voiture magnifiquement empanachée traverse au pas les rangs serrés du peuple, portant l'archevêque et ses chapelains, et avec eux le noble et magnanime seigneur quo toute la contrée avait appris à révérer et à bénir.

Messire d'Etampes tendit la main au prélat à la descente de la voiture, et la cérémonie commença au chant du Veni Creator.

« A deux années de là,1425, il y avait encore grand concours à la Bouille, mais, hélas I ce n'était plus un jour de fête : le bienfaiteur du pays, le fondateur de l'église, Messire de la Ferté-Imbault était mort, et avec lui sa générosité et sa bienfaisance.

« Conformément à ses désirs, on rapportait sa dépouille glacée dans l'église qu'il avait entrepris do bâtir, et que la mort seule l'avait empêché d'achever. On croit que son corps fut mis dans un caveau près do l'autel du sanctuaire, y attendant en paix le grand jour du Seigneur.

« L'église de la Bouille fut ceinte d'une litre ou ceinture noire, sur laquelle sont peintes les armes des marquis d'Etampes, seigneurs et patrons du lieu, ayant droit de nomination à la cure. »

L'ouvrage est resté inachevé jusqu'au XIXe siècle, et tombait en ruine dans les années 1860. Le sculpteur Albert Lambert (1847-1917) participa à la construction du clocher en 1863. Avant 1880 (date de la fermeture de son atelier selon mes informations (et non pas vers 1890 comme indiqué ici), l'église fut dotée de ses vitraux de Boulanger (au moment de ce récit pittoresque  où le  jeune écrivain parisien et bientôt gendre de Pasteur, René Vallery-Radot dresse dans les colonnes du Temps du 16 septembre 1879 un portrait de deux vieilles filles pieuses de la famille des notaires de la bourgade, les Flairac).

Le 15 août 1906 Lady Laura Zohrab, épouse italienne d'un général égyptien retraité à Paris, y chanta l'Ave Maria de Gounod en présence des châtelains des environs.

Outre Marie-Madeleine, Sainte Clothilde et... Saint Hermès, sont les patrons de cette petite église...

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