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John Wesley et la sorcellerie

12 Janvier 2017 , Rédigé par CC Publié dans #Christianisme, #Médiums

Je travaille sur John Wesley (1703-1791), fondateur du méthodisme, qui était une des grandes références de feu le pasteur Derek Prince. Je lisais il y a peu un article de l'artiste canadienne Lorette C. Luzajic qui accusait Wesley de sorcellerie parce qu'il aurait guéri des gens et même ressuscité un mort selon Stephen Tomkins. Mais Lorette C. Luzajic ayant dit du bien de Michael Jackson dans un de ses livres, on n'est pas obligé de la croire (voir ce que moi-même j'écrivais à propos de ce chanteur il y a un an ici)...

Mais il est vrai que l'accusation de sorcellerie existe dans le méthodisme comme dans d'autres cultes chrétiens. A preuve cette accusation de connotation wiccane des United Methodist Women (UMW) à Orlando (Floride) en mai 1998 dans un article de Tom Graffagnino .

Wesley eut une attitude intéressante. A la fois il combattait la sorcellerie, et il insistait pour qu'on la prenne au sérieux pour pouvoir mieux la combattre et parce qu'elle était une sorte de preuve négative de l'existence de l'au-delà.

“Most of the men of learning in Europe have given up all account of witches and apparitions as old wives’ fables…. The giving up of witchcraft is the giving up of the Bible. With my last breath I will bear testimony against giving up to infidels one great proof of the invisible world, witchcraft … confirmed by the testimony of the ages,” a-t-il écrit dans son Journal de 1768.

A une époque où le rationalisme anglais préparait la dépénalisation de la sorcellerie (qui allait entraîner l'explosion de la Wicca) parce que beaucoup de gens n'y croyaient plus, Wesley, du haut de l'autorité de sa solide formation à Oxford, décrit précisément la sorcellerie, par exemple dans ses notes sur la Bible ici :

" 10. Useth divination - Foretelleth things secret or to come, by
   unlawful arts and practices. An observer of times - Superstitiously
   pronouncing some days lucky, and others unlucky. Or, an observer of the
   clouds or heavens, one that divineth by the motions of the clouds, by
   the stars, or by the flying or chattering of birds, all which Heathens
   used to observe. An inchanter - Or, a conjecturer, that discovers
   hidden things by a superstitious use of words or ceremonies, by
   observation of water or smoke or any contingencies. A witch - One that
   is in covenant with the devil.

   11. A charmer - One that charmeth serpents or other cattle. Or, a
   fortune-teller, that foretelleth the events of men's lives by the
   conjunctions of the stars. Spirits - Whom they call upon by certain
   words or rites. A wizard - Hebrew. a knowing man, who by any forbidden
   way's undertakes the Revelation of secret things. A necromancer - One
   that calleth up and inquireth of the dead."

Comme l'écrit Pavel Rutkowski, de l'université de Varsovie : "Wesley’s Journal – written and published with the purpose of communicating his views and opinions to fellow Methodists – contained numerous extraordinary accounts of prophetic dreams, appearances of Christ and angels, instances of spontaneous combustion of corpses, treasure troves revealed by spirits, use of second sight, etc. Most space, however, was devoted to people’s contacts with the souls of the dead, demonic possession, and the way such phenomena were related to witchcraft".

L'intérêt de Wesley pour la sorcellerie serait venu du fait qu'après avoir échappé de justesse d'un incendie pendant son enfance, il avait été à 13 ans témoin du Poltergeist (manifestation d'esprits) d'Epworth (dans le Lincolnshire) dans sa propre maison en décembre 1716 qui dura jusqu'en février (voir The life and Times of the Rev. Samuel Wesley par L. Tyerman, London, Simpkin, Marshal & Co, 1866 p. 350).

Les partisans de Wesley suivaient le sillage du chapelain du roi Charles II, Joseph Glanvill, qui avait publié Sadduccismus Triumphatus en 1681 et tenait la négation de l'existence des démons pour un sadduccéisme moderne. Le magazine du mouvement méthodiste Arminian Magazine,reprit même l'épisode du "frappeur de Tedworth" (Drummer of Tedworth) cité par Glanvill. Mais Wesley savait faire preuve de discernement à l'égard de certains excès des croyances aux esprits.

Wesley, explique Rutkowski, à la différence de la plupart des protestants, ne croyait pas que les morts aillent au Ciel ou en Enfer, et que les apparitions spirites étaient de simples démons. Il croyait que les morts revenaient réellement livrer des informations aux vivants. Cela lui fit adhérer sans réserve au témoignage d'Elizabeth Hobson une jeune fille de Sunderland qui disait avoir des apparitions de gens morts depuis son enfance (tout comme il prenait au sérieux les cas de possession...). Mais dire que le spiritisme n'est pas d'essence démoniaque, n'est-ce pas une manière de le légitimer d'un point de vue théologique ?

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