Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Articles avec #mediums tag

Les coupeurs de feu coalisés contre les incendies

30 Mai 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums

On sait que naguère les sorciers américains s'étaient ligués contre Trump en 2017. Mon interlocutrice du 27 mai 2023, me faisait savoir ce weekend qu'une même coalition de manipulateurs du monde invisible s'était constituée contre les incendies dans les Landes en 2022.

Voici comment elle m'a présenté la chose dans un mail du 29 mai :

"En ce qui concerne la communauté des coupeurs de feu, à la base je n'en fais pas partie.

C'est un ami magnétiseur qui m'avait demandé de me joindre à eux à titre exceptionnel lors des grands incendies des Landes l'an dernier.

Je l'ai fait au cas où cela servirait vraiment à quelque chose.

Du peu que j'ai pu voir de cette communauté j'ai l'impression qu'il y a beaucoup de charlatans qui jouent aux apprentis sorciers.
Cela ne m'a pas plu du tout..."

Néanmoins, selon elle, les incendies ont pris fin le lendemain de cette action collective. On ne saura jamais (ici bas en tout cas) si cela est dû à cette action ou pas. Comme le souligne le Rav Dynovisz dans une de ses vidéos en décortiquant le miracle de la sortie de la Mer Rouge et celui de la manne, le surnaturel se cache dans le naturel, de sorte que même les prodiges peuvent souvent trouver des débuts d'explication rationalistes afin que tout le monde ne soit pas poussé à rechercher les causes ultimes des choses dans l'ordre du spirituel.

A noter que cette dame, à la différence de mon ostéopathe dont je parlais ici, dissocie l'aptitude à couper le feu des formules rituelles qui lui sont associées et qui, selon elle, ne seraient que des "christianisations" artificielles de ce pouvoir.

Je laisse de côté ici la question complexe de savoir si les actes des coupeurs de feu sont néo-païens (ou archéo-païens) ou solubles dans le christianisme, s'ils relèvent par nature des Ténèbres ou de la Lumière...

Lire la suite

Au Val des Nymphes, à La Garde-Adhemar

28 Mai 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums

J'échangeais hier avec une dame qui est accoutumée aux expériences paranormales (quoiqu'elle les fuie car cela gène sa vie). Je rapporte ici son propos sans jugement de valeur (sous l'angle purement sociologique) et j'ajouterai un ou deux mots sur son "background" comme on dit, tout en veillant à anonymiser complètement son vécu évidemment, dans l'esprit de mon enquête sociologique sur les médiums parue en 2017.

"Nous roulions sur une petite route de la Drôme Provençale.

À un moment j'ai vu sur le bas côté un chemin qui descendait. J'ai alors ordonné très brutalement à mon pauvre mari de s'arrêter parce qu'il fallait que j'aille voir si le sanctuaire existait encore. (C'est ce que je lui ai dit au moment).

Je suis descendue en courant et je suis arrivée sur le site d'une chapelle romane, avec à quelques mètres d'elle un grand bassin circulaire, alimenté par une source. Dans mon esprit, seules manquaient les colonnades du nymphée (c'était au Val des Nymphes, à Lagarde-Adhemar).

Mon mari me dit qu'il y avait deux bassins distincts. L'un rectangulaire très près de la chapelle dont je ne garde aucun souvenir, et l'autre le circulaire plus éloigné.

Je suis restée un moment près du bassin dans un état un peu second, puis nous sommes repartis."

Cette dame née en 1967 est petite fille d'une guérisseuse, elle dit recevoir parfois des messages bizarres, y compris de défunts (récemment par exemple de son beau-père défunt qui lui adresse une remarque amusante sur le comportement de son mari dans son enfance) dans un demi-sommeil. Elle peut percevoir des choses positives ou négatives sur des objets (par exemple elle a pu identifier qu'un objet de brocante avait pu être utilisé pour du vaudou, en sentant une odeur de sang sur lui, et cette utilisation a été confirmée ultérieurement). Elle a un rapport physique positif fort à Notre Dame de Guadalupe et un négatif à la vierge noire de Rocamadour. Elle pense que la Vierge Marie c'est Isis et que l'Eglise a usurpé les lieux de culte païen (ce qui était aussi l'avis de ma médium de 2015 et de la plupart des adeptes du New Age). Cela ne l'empêche pas de faire donner des messes pour les défunts (elle a été inspirée de le faire pour sa belle-mère peu après son décès) et de brûler des cierges pour eux dans les églises.

Je me suis un peu intéressé à ce Val des Nymphes qu'elle évoquait en parcourant les articles d'un certain Alexandre Chevalier, historien, dans les numéros de 1928 et 1929 de la revue "Le Tricastin : histoire, arts, littératures, tourisme"... Une de mes motivations fut que ce lieu partage beaucoup de caractéristiques communes avec le bois de la Sainte-Baume dont j'ai parlé il y a neuf ans ici, localisation possible (avec le vallon de St-Pons) du bois sacré près de Massilia dont parle Lucain dans son intrigante Pharsale (sur la guerre civile entre César et Pompée). Et puis, j'avais envie de creuser la problématique des eaux que j'ai abordée ici , ici, ou .

Chevalier évoque cette dernière dès les premières pages de son étude en mentionnant qu'il se trouve au Val des Nymphes comme on pouvait s'y attendre beaucoup de sources qui, à l'époque du statisticien Delacroix (1835) étaient chaudes.

Pendant un temps les érudits locaux dénièrent le rapport du lieu avec les nymphes. On attribuait son nom aux grottes (nymphées) ou même à des abeilles nouvelles qu'on appellerait nymphes.

Le lieu est abrité des vents. Les essences y sont nombreuses à commencer par le chêne blanc, et le chêne-vert, le buis, le platane, le grenadier, le peuplier noir, le charme, ce qui le disposait à être un sanctuaire celte (Camille Julian a avancé que peut-être ceux-ci choisissaient les bois à essences variées comme sanctuaires pour y faire sentir que leur déesse mère avait tout engendré, à l'opposé des dieux grecs qui avaient des plantes attitrées).

Les eaux des plateaux calcaires ruissellent jusque là et jaillissent en sources (dont beaucoup furent détournées par la captation faite en 1896-98 pour approvisionner le village en eau potable).

Chevalier évoque le bassin rectangulaire qui a laissé ma correspondante indifférente ("piscine qui ne manque pas de caractère"), puis en vient au grand bassin.

On a retrouvé au village un autel dédié aux Matrae, les divinités maternelles champêtres celtes, guérisseuses et protectrices des moissons et des mariages.

"D'après les monuments recueillis à Lyon, à Vienne, à Allan, à Vaison, etc.. etc., nous dit Chevalier, les Matrae sont le plus souvent représentées par un groupe de trois jeunes femmes généralement assises à la physionomie bienveillante et grave, vêtues d'une robe étroite fermée autour du cou, d'une tunique à manches courtes serrée à la taille et d'une sorte de peplum. Leurs cheveux abondants, rassemblés en torsades sont ornés parfois d un bandeau auquel est fixé un voile tombant de chaque côté du cou. Elles portent dans leurs bras des fleurs et des fruits ou présentent ceux-ci dans des plats, des patères, des cornes d'abondance. Quelquefois elles sont représentées ayant dans les mains un fuseau et une quenouille ou bien tenant un enfant sur leurs genoux. Une belle triade de Matrae est celle que représente le bas-relief des Tremaïe, dit des Trois-Maries, taillé dans un rocher écroulé du plateau des Baux (Bouches-du-Rhône), au-dessus du vallon d'Entreconque, où jaillissent de magnifiques sources. "

L'auteur en vit une représentation sommaire dans une pierre d'une ferme de Saint-Vincent-Trois-Châteaux qu'il suppose pouvoir provenir du Val des Nymphes. On leur offrait des friandises, des fruits, des fleurs, des truies fécondes.

Après la conquête romaine elles furent honorées parmi les Nymphes comme cela ressort des autels de Fumades dans le Gard. Pur Chevalier, le quartier Magne porterait le nom de la Magna Mater (Maïa, la parèdre de Teutatès-Mercure-Saint-Michel patron de la paroisse - Chevalier lui applique peut-être à tort ce titre qui est normalement celui de Cybèle) celte (et non d'une tour) dont les Matrae formeraient un culte plus accessible plus centré sur les sources.

Il y a aussi à proximité du bassin des cuves à sacrifices (quoique certains historiens leur prêtent un usage purement domestique). Selon Chevalier la présence même de l'église romane (ruinée en 1620) en atteste car Grégoire le Grand ordonna l'édification de ces églises sur les lieux de sacrifices païens.

En outre le site est bordé de tumulus mortuaires datant de l'époque de Halstatt et de la Tène, ce qui en faisait un plutonium (comme celui de Cumes où la Sibylle prophétisait tel que décrit par Strabon) dédié à Sucellus-Pluton, le dieu au maillet dont on a retrouvé un autel non loin de là.

Chevalier va jusqu'à supposer que des peuples de toute la Gaule se sont rendus là, et même Hannibal avant de franchir les Alpes. Le saint des saints en fut le nymphaeum romain situé sur la plateforme rocheuse qui domine la piscine (voyez ce que dit Peter Brown - "Le Renoncement à la Chair" - sur les jeunes filles nues en public qui s'ébattaient dans les piscines dédiées aux nymphes même quand le christianisme se répandait).

Un monastère bénédictin y fut créé au VIIIe siècle, réformé ensuite en s'affiliant à Cluny.

Au total donc la thèse de Chevalier valorise beaucoup la racine celtique du sanctuaire, mais elle reste très hypothétique. Je pense qu'on peut la consulter surtout comme témoignage de ce qu'on peut échafauder comme suppositions par recoupement avec ce qu'on croit déjà savoir d'autres sites gallo-romains. et cela peut nourrir une réflexion anthropologique sur la combinaison eau-forêts-fécondité-séjour des morts, mais avec un gros point d'interrogation au bout de tout cela.

Trente-sept ans plus tard, l'abbé René Avril, dans "La Garde-Adhémar Notre-Dame-des-Nymphes et l'église paroissiale" (1966) rapportait une conversation qu'il avait eue avec le chanoine Jules Chevalier (un frère d'Alexandre Chevalier) à propos du sanctuaire païen insistait sur l'origine grecque du culte des nymphes, et voyait plutôt dans "Matris" un "datif pluriel décadent" (et non une racine celtique). Il évoque les lieux de sacrifice dont il dit qu'ils ont pu servir à des druides puis au culte de Mithra (d'où la possible présence d'un camp romain, à Magne (dont il rapproche l'étymologie de la Tour Magne de Nîmes et non de la Magna Mater).

Je crois que ma correspondante ne sait toujours pas pourquoi elle a ressenti ce besoin irrépressible de s'arrêter à cet endroit (elle est souvent immobilisée par certains lieux, et cela s'impose à elle tout comme une fois une décorporation à l'image de cette personne ici). Peut-être un rapport individuel ou ancestral particulier à l'eau ou aux esprits de l'eau (stoicheia) ?

Lire la suite

A propos des slows

16 Mai 2023 , Rédigé par CC Publié dans #down.under, #Otium cum dignitate, #Anthropologie du corps, #Spiritualités de l'amour, #Massages, #Les tubes des années 1980, #Médiums

J'écoutais hier une interview de l'écrivain Frédéric Beigbeder datant de 2022 dans l'émission de Patrick Simonin sur "France 5" "L'invité". Il y déclarait à propos du slow dans les années 1980 en minute 4'47 :

"Avec les slows, on pouvait aller voir une fille qu'on ne connaissait pas et être serré contre quelqu'un, contre une inconnue pendant trois minutes, quatre minutes, quelle merveille ! (...) et en fait comme on était contre quelqu'un pendant la durée de la chanson, et que la musique est tellement... les slows c'est quelque chose de déchirant, on en tombait amoureux en fait... on pouvait tomber amoureux plusieurs fois en une heure... c'était quelque chose d'étrange... c'est quelqu'un qu'on ne connaît pas, et on le serre contre soi. C'est l'antithèse de la distanciation (de l'époque du Covid). On est là à avoir ce cadeau merveilleux. Et alors quand il y avait le quart d'heure américain c'était encore mieux car on était invité par une femme".

Cela m'a évidemment rappelé le slow le plus marquant de toute ma vie, que j'ai vécu dans nuit du dimanche 1er au lundi 2 novembre 1987.

J'en ai facilement retrouvé la trace dans mon journal de l'époque (2/11/1987).

"Hier soir, écrivais-je, au club Clan Campbell, j'ai obtenu deux slows avec M***. Deux slows exquis, l'un contre l'autre, le rêve d'une semaine. Si j'avais une définition à donner du paradis terrestre, je dirais : une vie entière à danser un slow avec M***.

Cette attitude de ma cavalière sur la piste de danse, sa tendresse docile, répondait à mes attentes. En dehors de cela, plus ou moins ostensiblement elle me fuyait. Je trouvais son attitude ambiguë à mon égard, mais l'était-elle vraiment ?

Quoi qu'il en fût, il fallait que j'en eusse le coeur net, et, lorsque la première série de slows s'acheva, je me retrouvai à nouveau bêtement dans l’effroyable doute, comme l'avais été tant de fois dans ma vie. Il n'est rien de pire que d'être entre chien et loup, d'avoir peur des éclaircissements autant qu'on les désire, et de ne voir aucune circonstance débrouiller la situation.

Le slow était notre seul point de rencontre, de communion même; Je priai donc pour que les rythmes de cette discothèque ralentissent, et que j'eusse le courage d'inviter une dernière fois M***. Je méditais, et l'idée que je réussisse à sortir avec elle n'avait aucune prise sur moi. Il fallait obtenir un 'non' sans appel, et l'obtenir dans les règles de l'art sans avoir rien à se reprocher comme maladresse ou lâcheté. Les autres qui me voyaient seul me croyaient triste, certains savaient cependant vers qui je tournais mes pensées. Je remercie Dieu pour l'élan de courage que vers 1h30 il me donna. Lorsque vint le dernier slow, je requérais M** qui consentit.

Par bonheur, elle avait envie de parler. Elle retirait par intervalles la tête de contre mon épaule. Elle commença par me parler des relations entre les gens de la classe. Elle dit que sans moi ce soir pour danser avec elle, elle eût été bien délaissée".

Je passe la suite du récit qui raconte comment la fille, au delà de sa "tendresse docile" au moment du slow, finalement m'attira plutôt sur le terrain de l'amitié alors que tous mes petits camarades étaient persuadés que nous "sortions ensemble", comme on disait. Le texte comporte aussi ensuite une sorte de "flashback" sur les premières heures de la soirée où je raconte les premières danses endiablées (ce fut une des rares fois où je me suis vraiment "lâché" sur une piste de danse dans l'ambiance bon-enfant du Béarn qui me mettait en confiance), et les filles un peu éméchées qui dissertaient sur le "cogito" de Descartes (nous étions une classe de Terminale littéraire qui découvrait la philosophie depuis peu) ce qui éclaire un peu ce qui s'est ensuite mis en place quand la musique a ralenti...

On aura compris qu'il y avait dans ce récit toute l’ambiguïté sensuelle qu'évoquait Beigbeder, laquelle fait qu'on tombe amoureux, mais seulement le temps d'une chanson. J'ai déjà évoqué l'action de la musique sur l'âme à propos de Hildegarde de Bingen. C'est un thème très connu depuis Pythagore et qui commence depuis peu à être mieux compris sur le plan scientifique, à défaut de l'être du point de vue spirituel, j'y reviendrai un jour. En fait, les slows (il me semble qu'il y avait notamment eu parmi les deux ou trois que j'ai dansés avec M*** Careless Whisper de George Michael, mais c'est très loin dans mes souvenirs maintenant) étaient conçus pour provoquer cet effet d'envoûtement qui faisait que, enlacés, nous ne savions plus vraiment qui nous étions ni ce que nous ressentions au-delà de l'instant partagé et que cela n'avait à nos yeux pas vraiment d'importance, au moins sur la piste de dans (même si ensuite, comme on le voyait, il allait falloir, à la fin de la musique, tirer une ou deux choses au clair). On pourrait probablement soutenir que cette "communion", au delà du rapport intersubjectif avec la personne avec qui l'on dansait, était peut-être aussi tournée vers autre chose, vers les entités qui ont présidé à la conception de ces musiques et dont les paroles parfois célèbrent les pouvoir "magiques" - je vous renvoie à toute la littérature sur l'occultisme dans la pop music et à mes remarques de 2014 sur un morceau peu ou prou lié au vaudou comme Let the music play de Shannon.

La question que je me pose aujourd'hui est la suivante : si l'on admet que les corps ont une dimension éthérique qui fait que leur union a son double dans les plans invisibles (ce qui fait dire à Saint Paul dans 1 Cor 6:16 que celui qui s'unit à une prostituée ne fait qu'un avec elle, et c'est ce qui fait que beaucoup de masseuse ont des expériences paranormales ou doivent recourir à des purifications rituelles après le contact tactile), se peut-il que les personnes qui ont dansé des slows ensemble à la fin du siècle dernier aient gardé aujourd'hui des scories de cette union éthérique (même en l'absence de rapport sexuel) dans les plans invisibles (ce que le New Age appelle le "plan astral") ? ou bien tout ceci était-il soumis à un régime de péremption de quelques jours, de sorte que les slows d'autrefois ne seraient plus que des curiosités archéologiques inoffensives dans un passé lointain ? A l'inverse si les scories existent, celles-ci doivent-elles être nettoyées ?

Lire la suite

Magnétisme et sunamitisme

19 Avril 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Anthropologie du corps

Paul Clément Jagot et Hector Durville qui reprennent largement dans leur livre "Histoire raisonnée du magnétisme", celui en deux tomes de Jean Rouxel "Histoire et philosophie du magnétisme" essaient de démontrer que les guérisons par les mains dans les temples égyptiens relevaient du magnétisme, d'autant qu'ils s'accompagnaient de phénomènes d'inspiration nocturne, et qu'il était constaté des cas surnaturels de bilocation concernant un certain Basilides que l'empereur Vespasien, selon Tacite, voit au Serapeum d'Alexandrie, alors qu'il le savait retenu malade au lit à plusieurs journées de route de là. Ils les identifient aussi dans la tradition pythagoricienne jusque chez les stoïciens.

Pour eux, toute forme d'imposition des mains est une forme de magnétisme, y compris chez les Juifs (ce qui est contestable). Mais ils trouvent aussi une preuve de l'intervention du magnétisme dans cet épisode de 1 Rois 1 :

"Le roi David était vieux, il était d’un âge avancé. On le couvrait d’habits, mais il ne parvenait pas à se réchauffer. 2 Ses serviteurs lui dirent : « Que l'on cherche une jeune fille vierge pour toi, mon seigneur le roi. Qu'elle soit au service du roi, qu'elle le soigne et couche à ses côtés. Ainsi, mon seigneur le roi se réchauffera. » 3 On chercha dans tout le territoire d'Israël une fille jeune et belle, et l’on trouva Abishag, la Sunamite. On la conduisit auprès du roi. 4 Cette jeune fille était très belle. Elle soigna le roi et le servit, mais le roi n’eut pas de relations sexuelles avec elle. "

Comme Meheust aujourd'hui ils relient entre eux tous les phénomènes surnaturels ou inexplicables (aussi bien la magie, que les miracles des premiers chrétiens (ou des rois chrétiens d'Europe) et  la magie, en rattachant même à cette catégorie (p. 159) l'action d'une pierre d'aimant qu'un goutteux tient à la main selon Aétius d'Amida (vers 530 de notre ère).

Mais je ne suis pas certain qu'on gagne grand chose à mélanger ainsi des gestes qui relèvent de l'exécution d'une volonté transcendante à de simples "trucs" de médecine ou de magie.

L'épisode de Davide et Abisag a donné prétexte à un tableau presque pornographique de Pedro Américano en 1879 (de même qu'Auguste Théodore Dersch). et le mot "sunamitisme" qui est prescrit comme une technique thérapeutique. La fiche Wikipedia évoque une transmission du souffle (pneuma) - peut-être en référence à ça ? - plus que du magnétisme corporel. Miguel de Unanumo allait dans "L'Agonie de l'âme chrétienne" imaginer une Abisag ardemment amoureuse du chaste (par nécessité de la vieillesse et de la maladie) roi David à l'image de l'âme chrétienne.

Avant lui au XVIIe siècle l'abbesse Angélique de Saint-Jean dans ses conférences bibliques identifiait (avec Saint Jérôme) la Sunamite à la sagesse qui soutient ceux qui se sentent défaillir. Mais cela procède d'une confusion très ancienne avec la Sunamite du Cantique des Cantiques, aussi citée dans les chants grégoriens (revertere Sunamitis), comme l'avait souligné Dom Jacques Winandy, Le Cantique des Cantiques, Poème d'amour mué en écrit de sagesse, Castermann, Éditions de Maredsous, 1960, p. 49. Mais ce point a été critiqué par le père André Feuillet dans la revue Recherches religieuses de juillet 1961, car selon lui réalité le seul passage invoqué pour justifier cette assertion est le texte grec d'Eccli, xv, 2 qui ne fait pas la moindre allusion à Abisag. Le texte hébreu porte eset neurim qui peut être une reprise d'Is 54: 6. Au reste Abisag est nommée Ha-Shûnamit par référence à Shumen, son village natal (certains disent aussi qu'en hébreux shulammith = la douce); de plus elle est liée avant tout à l'histoire de David"absolument rien n'autorise à identifier avec Abisag la Sulamite du Cantique" affirme-t-il dans une note de bas de page.

Loin de ces considérations spirituelles, le cas d'Abisag pose la question de l'effet du contact des corps. le docteur Etienne Saint Marie dans ses Lectures relatives aux polices médicales, de 1829, soulignait (p. 176) les vertus du seul contact des épidermes en se référant aux peaux animales. Il observait que "le lait de femme a toujours mieux réussi quand on fait coucher la nourrisse et le malade". "Jérôme Capo di Vacca, médecin de Padoue, ajoutait-il conserva l'unique héritier d'une grande monarchie , en le faisant coucher entre les deux nourrices qui l'allaitaient. " Mais il se réfère aussi au seul aspect d'autosuggestion du phénomène, en se rapportant à Montaigne : « Il me souvient, dit Montaigne (Essais , liv. 1, chap. xx), que Simon Thomas , grand médecin de son temps , me rencontrant un jour à Toulouse chez un riche vieillard pulmonique , et traitant avec lui des moyens de sa guérison , il lui dit que c'en était un, de me donner l'occasion de me plaire en sa compagnie; et que , fichant ses yeux sur la fraîcheur de mon visage , et sa pensée sur cette allégresse et vigueur qui regorgeaient de mon adolescence , et remplissant tous ses sens de cet état florissant en quoi j'étais lors , son habitude s'en pourrait amender; mais il oubliait à dire que la mienne s'en pourrait empirer aussi. »

 On ne peut arriver à subsumer le sunamitisme sous la catégorie du magnétisme qu'au prix d'une très grande extension de la notion qui finit par le priver de tout sens véritable, me semble-t-il.

Lire la suite

Les décorporations de Béatrice Konrad

14 Avril 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Spiritualités de l'amour, #Massages

Thérapeute psycho-corporel et énergétique, disciple du praticien du shiatsu Michel Odoul, Béatrice Konrad  fait de la massothérapie à Genève. Elle raconte sur YouTube sa décorporation à 21 ans, d'autres décorporations plus récentes, et un signe reçu dans un centre commercial quand son père était mourant (cf ci-dessous). Elle en parle dans des termes très "New Age" (le "bas astral", "partir vers la lumière" etc).

Des personnes dans les commentaires disent avoir vécu des décorporations similaires. Une d'entre elles ajoutait le 10 avril dernier : "J’ai fait des sorties du corps assez souvent. Je n’ai pas de contrôle sur « quand » où la façon dont ça arrive mais j’ai remarqué que, si jamais je récite un chapelet, c’est 100% sûr que ça arrive. Du coup, j’ai arrêté car j’ai peur de ne pas être capable de revenir dans mon corps. J’ai aussi vu Jésus à la fin d’un tunnel. J’arrive à pénétrer les murs (mais je suis claustrophobe, donc je suis restée coincée plusieurs fois) et à voler sur la planète n’importe où mais pas au delà des 3,000 mt de hauteur car j’ai peur de ne pas arriver à gérer. J’ai aussi vu dans le futur. Par exemple les événements du 09/11 je les avais déjà vus en rêve/songe un mois avant qu’ils se produisent. Voilà. Je trouve que c’est vraiment dur, de mener une vie normale sur terre quand on arrive à mettre « le nez » de l’autre côté. Je n’arrive pas à comprendre qu’est-ce que je dois faire sur terre. Ma mission".

Tout le monde ne vit pas bien les décorporations. Dans les commentaires quelqu'un ajoute : "J'ai aussi vécu une sortie de corps.. avec ces ténèbres.. c'était il y a 26 ans et depuis je n'ai cessé de lire.. chercher.. questionner.. par contre ma vie a été plutôt horrible depuis cette sortie.. je suis passé très très près du suicide.. "

Un amateur d'égyptologie, Yoann Ledeuil, constate : "Pour ma part j'ai fait pas mal de sorties astrales non contrôlées. Mais ça ne m'a rien apporté."

Un sceptique finement observe : "Le mot de la fin: "je suis thérapeute".... je ne sais pas pourquoi je m'y attendais.....  Je préfère écouter des témoignages où il n'y a rien a "vendre"/promouvoir derrière, sinon ça sonne faux." Une autre dans la même veine : "La dame dit bien qu elle était dépressive voilà l'explication. Elle est toujours agitée d ailleurs."

Personnellement je reconnais qu'il est un peu gênant effectivement que la personne soit thérapeute.  On peut la soupçonner d'inventer son histoire au moins partiellement pour promouvoir son entreprise  ; partiellement seulement, car il est très probable que ce soit en effet à cause de ses décorporations qu'elle ait eu envie de devenir thérapeute - on peut même se demander, d'un point de vue chrétien rigoriste, si les "guides" (dont elle ne parle pas, mais beaucoup de "thérapeutes" en ont), ne l'ont pas justement fait se décorporer pour l'entraîner sur la voie des soins New Age, et entraîner des "clients" sur la même voie de garage spirituelle (dans les commentaires des gens disent carrément qu'ils voudraient qu'il leur arrive la même chose).

Le côté auto-promotionnel m'a aussi fait penser au cas que je cite dans mon livre sur le complotisme protestant des "médiums" français Daniel Meurois et Anne Givaudan qui racontaient leur incursion, à la faveur d’une « décorporation », dans le monde souterrain de l’Agartha qu’ils décrivent avec un luxe de précision comme l’articulation de sept mondes. Selon eux, Jésus-Christ y pénétra "en un éclair" à l’issue de son supplice, et "c’est là que son travail de régénération éthérique de la planète prit une forme définitive' (je reviendrai peut-être un jour sur les diverses thèses concernant les voyages de Jésus en Inde, au Tibet etc où pourrait se trouver une porte du légendaire Agartha). Dans ce cas l'argument de la décorporation prend des dimensions très spectaculaires qui le rend suspect d'être produit uniquement pour faire "avaler" une thèse digne des plus grandes épopées romanesques.

Mme Conrad est plus prudente (ou feint la prudence ?) quand elle répète souvent qu'elle ne sait pas vraiment ce qui se passait. Du coup tout cela sonne plus authentique. Mais ce n'est pas parce que c'est authentique (ou vécu comme authentique) que ce n'est pas à prendre avec beaucoup de pincettes. Le monde spirituel peut nous faire vivre des tonnes de choses très étranges (et je suis bien placé pour en parler) sans qu'elles soient forcément orientées pour le meilleur - le témoignage des commentateurs que leurs "décorporations" ont laissée "en panne de sens", et même avec des idées suicidaires, en sont la preuve - quand elles ne sont pas carrément destinées à servir des entreprises à grande échelle visant à perdre des milliers de gens dans les erreurs du New Age (comme au XIXe siècle on les perdait dans "l'erreur spirite" comme le disait Guénon...).

Je n'ai aucun avis définitif sur tout cela, mais je recommande simplement la prudence, le discernement. Il ne faut pas foncer tête baissée dans le spectaculaire, simplement du seul fait qu'il se pare de bons sentiments dégoulinants.

Lire la suite

Un précurseur des églises parallèles : Bernard-Raymond Fabré-Palaprat

23 Mars 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire des idées, #Histoire secrète, #Médiums

Depuis quelques années, je m'intéresse aux Eglises parallèles (cf Luz : Le Soufre et l'encens) et à leur prétention à poursuivre une tradition "johannique" à côté de l'Eglise de Pierre. Le phénomène est bien documenté pour le XXe siècle (et était même évoqué sur les plateaux de télévision jadis).

Je trouve un écho à cela aussi dans la presse du XIXe siècle à propos d'un fondateur d'une Eglise dissidente nationale qui se nommait Ferdinand Châtel. Le Figaro du 5 mai 1837, nous raconte qu'il lui fallait un évêque susceptible de le nommer lui-même évêque (cela fonctionne encore de la même façon de nos jours, cela permet ensuite à l'hérétique de nommer à son tour des prêtres) et qu'il alla, pour ce faire, trouver un certain Fabré-Palaprat, après avoir été ordonné prêtre par un ancien évêque constitutionnel (républicain) d'Autun.

Voici le récit : "Ce personnage, nommé l'abbé Poulard, ancien évêque d'Autun (Autun a eu du malheur en fait d'évêques) fit entrer les aspirans dans son arrière-boutique, et, sans plus de façon, leur confia tous les sacremens qu'ils voulurent moyennant quelques menus achats faits dans son établissement. (...). Que fit M. Châtel ? Il s'en alla trouver M. Fabré-Palaprat, pédicure, grand-maître des Templiers; il feignit de vouloir entrer dans son ordre (voyez la malice), et demanda à M.Palaprat de le sacrer évêque selon le rite de saint Jean; le grand maître, dit la biographie, tomba dans le piège, et l'abbé Châtel fut sacré évêque par le successeur in partibus de Jacques Molay. "

La référence au "rite de Saint Jean" m'a intrigué. En lisant la fiche Wikipédia sur Fabré-Palaprat (décédé à Pau en 1838, à l'hôtel d'Esperbaque, rue royale), on découvre qu'en effet ce docteur en médecine podologue, né dans le Tarn, franc-maçon néo-templier, était fondateur d'une sorte d'Eglise johannique (quoique cela ressemblât plutôt à un ordre maçonnique).

On lit dans son Lévitikon (p. 63) :

Ce Lévitikon est une réécriture de l'Evangile de Jean qui fait de Jésus un grand maître ésotérique initié en Egypte comme Moïse.

Entre les nombreuses curiosités qui entouraient ce fondateur de secte, il y avait le fait qu'il arborait la croix de cuivre qui avait été dérobée en 1831 à la dépouille mortuaire du célèbre prêtre révolutionnaire l'abbé Grégoire. Il administrait aussi des traitements de malades par électro-puncture (sic), ce qu'il présentait à ses pairs scientifiques tout en s'en vantant au service de ses ambitions religieuses (n'oublions pas qu'on est à une époque où l'on expérimente beaucoup sur les fluides, notamment le magnétisme, souvent d'ailleurs à tort et à travers - voyez mon billet sur la phrénologie -, avec des fantasmes confus de réconciliation entre spiritualité et science, dans la veine saint-simonienne notamment). On dit encore qu'il s'était fait peindre en costume de pape avec une tiare. Il nomma Châtel primat des Gaules. Son groupe, comme ensuite l'Eglise de Châtel, sur le plan politique fut très bonapartiste, ce qui cependant ne l'empêcha pas de désigner un amiral anglais qui avait combattu Napoléon, Sidney Smith, comme son successeur.

Si Châtel est présenté comme précurseur de Joseph-René Vilatte évêque de l'Eglise vieille-catholique dont je parle dans mon livre sur les médiums, on peut a fortiori en dire autant de Fabré-Palaprat. On voit ainsi que l'inspiration johannique est pour le coup très liée à l'héritage maçonnique. Mais on a le sentiment que cela a un peu ressurgi ex-nihilo à la faveur d'une soi-disant redécouverte de manuscrits de l'Ordre des Templiers dans les années 1790.

Lire la suite

Sur la notion de passeurs d'âmes dans le langage des "thérapeutes"

27 Février 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Médiums, #Alchimie, #Anthropologie du corps, #Spiritualités de l'amour, #Pythagore-Isis

J'ai raconté dans mon livre "Les Médiums" la première canalisation qui fut faite pour moi le 1er décembre 2014 au nom d'une entité qui se faisait appeler Isis et qui disait :

« Nous te connaissons. Nous savons que tu as été guérisseur, homme médecine, car tu as été égyptien. Tu as suivi les âmes. Tu as su aider les âmes également. Tu as mis ta médecine au service du peuple. Tu as le droit maintenant, dans ce siècle, de rééditer cette expérience merveilleuse qu’est la médecine. Elle peut-être apportée, à travers le monde végétal, animal et minéral. En tant que médecin égyptien, tu as su pratiquer des médecines dites ésotériques, ce qui t’a valu la foudre du roi. Maintenant ton âme est prête à accueillir cet enseignement qui est cristallisé dans ton âme et ton ADN. Continue tes recherches dans ce domaine pour que tu puisses communiquer avec ton âme. Lâche prise sur le quotidien – aide toi de la méditation. Cristallise ce qui se trouve au niveau de ton plexus solaire. Tu as cette capacité d’appeler les défunts, d’être en communication avec eux. Tu es ce qu’on appelle un passeur d’âmes. Cette capacité aide les âmes à passer sur leur plan originel quand *est déplacé son terme* mais aussi à ce que tu puisses être une passerelle entre le monde invisible et le monde visible. Accepte cette capacité qui est omniprésente en toi, d’où ta dualité. »

Après ma conversion catholique en 2015, je n'ai plus attaché trop d'importance à ce "channelling", y voyant plutôt une sorte d'incitation au spiritisme qui ne me paraissait pas du tout saine. Cependant mon travail sociologique sur les médiums me poussait à continuer d'écouter de temps en temps les "praticiens" de la médiumnité qui continuaient à parler le langage du New Age, je me souviens avoir entendu Stéphane Allix de l'INREES (un institut qui boycotte largement mes travaux, mais c'est normal, vu leurs présupposés dogmatiques), dire que beaucoup de gens étaient assez embarrassés par le fait qu'on leur avait dit qu'ils étaient passeurs d'âmes sans savoir quoi en faire.

Au fil du temps depuis huit ans, j'ai appris à faire un peu le "tri" entre le bon et le mauvais rapport aux morts, à travers le témoignage de Saint Augustin ou les phénomènes concernant le Padre Pio notamment. Et, comme une conversion n'empêche pas de continuer à tenter de se connaître soi-même (même si c'est désormais par l'intermédiaire de Dieu et de ses révélations), je me suis interrogé sur les moments de ma vie où j'ai pu aider des gens au seuil de la mort, ou recevoir "quelque chose" de personnes défuntes (ne serait-ce que sous forme de synchronicités), ce qui ne va pas forcément à l'encontre des dogmes sur l'existence de l'Enfer, du Paradis et du Purgatoire (lequel n'est d'ailleurs pas forcément un lieu). Et j'ai aussi pu continuer à examiner (avec si posisble du discernement bien sûr) ce que j'avais ou non comme don dans les mains, dans le plexus solaire etc,, à travers des rencontres qui m'incitaient à le faire (y compris des rencontres dangereuses d'ailleurs car tout cela n'est pas un long fleuve tranquille).

Hier j'écoutais cette interview de cette dame, Valérie, ancienne élève d'école de commerce qui a grandi dans le catholicisme (le catéchisme jusqu'à 18 ans), a travaillé dans la com', l'audit financier et la RH, avant de s'initier aux mondes subtils par la radiesthésie (elle raconte ici comment dans ce cadre elle a découvert à la suite d'un de ses rêves qu'elle avait pu aider un de ses camarades de formation dont le frère était décédé récemment), puis a choisi une voie de "coach thérapeute" en cochant de nombreuses cases de l'ésotérisme et des pratiques à la mode dans le New Age (même si elles ne sont pas exclusivement New Age) : qi qong, yoga Iyengar, kundalini yoga, PNL, géométrie sacrée, sophrologie, chromothérapie, sonologie etc (elle fait aussi référence à l'alchimie, mais je suppose sur un plan seulement métaphorique).

Je trouve intéressante la manière dont elle définit ce que peut être une fonction de "passeur d'âmes" ici bas, indépendamment du rapport aux défunts, dans le sens d'aider les gens à franchir des caps (et je crois que même la guérison physique des personnes est principalement une façon parmi d'autres de leur permettre de franchir des caps, de passer à d'autres phases de leur vie). La manière dont elle esquisse, semble-t-il sur une base empirique, un profil-type du passeur d'âmes comme une personne qui a vocation à fédérer les gens, les mettre en réseau, et quelqu'un qui a beaucoup de dons, mais peut avoir peur de ces dons, ou les utiliser de façon maladroite et avoir tendance à se mettre beaucoup en retrait est aussi instructive. Et il est aussi très bon qu'elle mettre en garde les gens attirés par cela contre la tentation qu'ils peuvent avoir de se sentir "obligés" de devoir sauver, voire même aider les autres, et que cette polarisation sur un mot "vous êtes un passeur d'âmes", n'entrave en fait leur réalisation spirituelle, ce qui diminue leurs aptitudes à agir sur d'autres plans, voire sur tous les plans.

Cependant j'ai le sentiment qu'elle ne tient pas correctement l'équilibre entre le divin et le terrestre. Précisément parce qu'elle pense la problématique à partir d'une vocabulaire issu d'un mélange de théosophie, de bouddhisme etc, qui fait l'impasse sur 2 000 ans de Révélation qui ont forgé l'Europe. Simplement "parce qu'on serait passé à l'Ere du Verseau", elle "zappe" ce que précisément cette Révélation apporte de plus puissant à l'âme que ce bricolage païen antique sur la numérologie, la géométrie sacrée ou que sais-je encore. Bref, l'héritage spirituel est insuffisant. Bien sûr, le travers inverse qui consiste à abdiquer ses dons en se noyant dans la régurgitation des textes sacrés ou la récitation incessantes de prières vides n'est pas non plus recommandable et se révèle totalement stérile. C'est un excès opposé. Mais dans son cas, c'est son enlisement dans les catégories du Nouvel Age qui me paraît problématique.

Lire la suite

L'enseignement gnostique de Manjir Samanta-Laughton sur Marie-Madeleine

23 Février 2023 , Rédigé par CC Publié dans #Sainte-Baume, #Pythagore-Isis, #Spiritualités de l'amour, #Médiums, #Christianisme

En général les New Agers/New Ageuses complètement évaporés, les artistes jouisseurs qui font semblant de s'intéresser à l'alchimie et autres doux rêveurs ne m'intéressent guère. Ils ne savent qu'étaler les délires de leur égo narcissique et ajouter à la confusion de notre époque. J'aurais classé le Dr Manjir Samanta-Laughton dans la même catégorie si je ne l'avais entendue ici dans une vidéo d'il y a dix ans fournir une critique sérieuse du livre de Lomas et Knight "The Second Messiah".

En l'entendant, je me suis dit qu'au moins elle était capable de faire fonctionner sa raison, son logos, et que donc, à supposer même qu'il y ait 80 % de mensonge dans son propos, je pourrais y trouver quelques vérités vérifiables, ou du moins des thèses dont je pourrais retrouver la "traçabilité historique".

Or, il se trouvait que cette chercheuse s'intéressait à Marie-Madeleine à l'égard de laquelle, comme le savent les lecteurs de mon livre "Les Médiums", j'ai une dette (qui que soit ou quelle que soit la mystérieuse entité qui agisse sous ce nom à la Sainte-Baume).

Parlons donc un peu de cette Manjir Samanta-Laughton, ancienne médecin généraliste, devenue bioénergéticienne.

Elle raconte dans cette vidéo "The Magdalene Prophecies 1" (un titre qu'elle a reçu par canalisation, qui doit aussi devenir celui de son livre) qu'en 2001,  au Nouveau Mexique (Etats-Unis) où elle s'était rendue pour la conférence "Science and Consciousness" d'Alburquerque qui réunissait mystiques et scientifiques, elle a rencontré une certaine Jenna Shulman qui l'invitée chez elle dans les collines de Santa Fé. "Tout d'un coup raconte-t-elle, cette fille juive et la fille hindoue que j'étais nous sommes d'un coup transformées en Marie-Madeleine et la femme qui allaient à la tombe de Jésus". A l'époque Madeleine ne représentait qu'une figure vague pour elle. "Toute la nuit il y eut une énergie qui me traversait, et nous savions toutes les deux de quelle énergie il s'agissait (...) Je devais prendre mon avion à 5 heures, mais à 3 heures nous étions encore éveillées, et toute la nuit je n'ai cessé d'avoir des visions tout le temps. Je voyais la mère de Jésus, très différente des représentations que j'en avais vues jusque là". "Un peu plus tard dans cette année, à la fin de l'automne, comme je rendais visite à une amie, elle eut un appel téléphonique et me laissa seule dans son salon avec une musique de Hildegarde de Bingen. Cette musique me fit partir en transe. Je commençai à avoir des visions Dans une j'étais avec  un groupe de gens et j'étais un jeune garçon avec des cheveux blonds bouclés qui attaquait un soldat romain. Et j'avais l'impression d'avoir déjà vu cela dans un film." Son amie eut la même vision en même temps. "Mon bras gauche est resté tendu en l'air pendant deux minutes,je ne pouvais pas le contrôler, comme si le soldat romain le tenait en l'air, ce qui me fit très mal au bras comme si ça avait duré longtemps". "Je changeai de pièce, mais dansl a cuisine de mon amie, je fus à nouveau transportée, avant la crucifixion, dans une école de mystères, celle de Marie Madeleine".  Manjir Samanta-Laughton  vante alors les pouvoirs de connaissance de cette sainte, et se perçoit comme le jeune garçon qui connaît bien Marie-Madeleine.

Puis elle a laissé cette expérience initiatique de côté, a écrit "Punk Science" et" Genius Group".

En 2003, après la sortie du Da Vinci Code (mais il n'était pas encore très connu), alors qu'elle va se coucher, elle est transportée dans la conscience de Marie-Madeleine, "quand elle accouchait" (sic)... Elle entendait ses pensées directement traduites en anglais. "Je sentais ce qui se passait dans son corps quand elle poussait le bébé, ce qui se passait dans ses hanches et tout". Elle voit un homme de 22 ans avec une barbe fine qui la regarde. Elle se dit "ce n'est pas le père de l'enfant, mais il est très proche d'elle pour être accepté dans la pièce juste après la naissance du bébé". Manjir Samanta-Laughton s'endort puis elle se réveille avec une autre vision, antérieure à cette scène : c'est le désert, avec des tentes, les femmes ont des tenues brunes et parlent un langage qu'elle ne connaît pas. Marie-Madeleine sort d'un bateau et marche vers ces tentes. Elle est enceinte et vient faire enregistrer "spirituellement" (sic) le bébé. Une femme qui ressemblait à Madonna (resic) - Samana-Laughton parle ailleurs de Katy Perry, on voit à quel imaginaire sataniste cela renvoie - lui tend un papier d'enregistrement avec des hiéroglyphes dessus.

L'homme venu à l'issue de l'accouchement, dit-elle, c'est Thomas le jumeau de Jésus. La conférencière admet que tout cela était étrange pour elle qui venait d'un univers hindouïste sans rapport avec le christianisme. Elle s'intéressa alors aux évangiles gnostiques dont celui de Jean. L'enseignement principal, dit-elle, c'est que le Dieu de l'Ancien Testament n'est pas le vrai Dieu. Sophia a créé ce monde.

Yaldabaoth, créateur du monde matériel (que Samanta-Laughton  écrit de travers Yaldaboath, et le prononce aussi de travers, ce qui ne fait pas très sérieux), est le démiurge, dieu du chaos, YHWH, qui a oublié sa mère Sophia, mais celle-ci a placé l'étincelle divine dans l'humain.

Les êtres reptiliens comme le serpent à plume existent dans toutes les civilisations, comme des initiateurs mais aussi ennemis potentiels des hommes. Elle se réfère aussi, à l'écossais Graham Hancock, défenseur de l'ayahuasca, sur les neter dieux qui gouvernèrent l'Egypte par le passé. Elle défend l'idée de cycles des âges 26 000 de l'âge d'or à l'âge sombre qui revient suivant une courbe sinusoïdale.

Elle dit qu'elle a voyagé dans des "dimensions lémuriennes" qui sont en fait encore là. 2012 était la fin d'un cycle selon les Mayas. Il y a un effet d'accordéon qui fait que le voile va devenir fin à nouveau et les dieux vont devenir physiques à nouveau. L'Ancien Testament lui aussi témoigne de cette évolution sinusoïdale (elle dit "en spirale" mais ce n'est pas ce que montrent ses illustrations), et de l'intervention d'êtres d'autres dimensions. Manjir Samanta-Laughton parle aussi des "anciens astronautes" qui pour elle sont des anciens êtres interdimentionnels (voir mon livre sur les Nephilim : au fait je précise que Michael Heiser, que mon livre sur les Nephilim citait beaucoup, est mort le 20 février dernier d'un cancer du pancréas). Elle aborde le thème de la vente de l'âme au diable à travers cette problématique d'une transaction avec des énergies transdimensionnelles qui sont "hidden in plain sight" dans la culture et les représentations qui nous entourent.

A la lumière de ses théories sur les trous noirs et les dimensions interdimensionnelles, elle va expliquer dans une conférence sur le Suaire de Turin ici, que le Christ a émergé d'un "jet bipolaire", avec une collision de la matière avec l'anti-matière (à1h51 de la vidéo), ce qui a pu créer une image en négatif de son corps, l'anti-matière a pu l'emporter sur la matière créant une antigravité, à un moment où s'inversait le mouvement sinusoïdal du périgée de la chute dans l'Age sombre. Selon les gnostiques Jésus venait du royaume de Barbelo, royaume de la conscience. Il aurait par sa mort et sa résurrection traversé un jet bipolaire de trou noir envoyant une information dans l'univers holographique (voir le livre du Père Brune sur cette notion) provoquant une ascendance vers un nouvel Age d'Or.

Evidemment pas d'Apocalypse dans ce dispositif, pas de fin des temps, pas de pardon des péchés. Ca a un vernis scientifique un peu plus élaboré que les youtubeuses New Age ordinaires (vernis que je ne peux pas juger, mais que sans doute les vrais scientifiques contesteraient) et c'est un peu plus construit que le Manuscrit de Marie-Madeleine. Mais personnellement je ne suis pas convaincu du tout, et je n'ai pas (encore) trouvé d'aspects réellement exploitables ou à retenir dans cet enseignement. Le Père Brune qu'on citait plus haut avait lui au moins le mérite, tout en s'ouvrant aux considérations "quantiques" de maintenir le message moral du christianisme qui chez Samanta-Laughton est complètement élidé, pour laisser place à une attente sans discernement du contact avec des créatures de l'au-delà (avec le lot de tromperies et de possessions que cela implique). Bref, selon moi c'est du pur égarement.

 

PS : notons que la dame a une théorie intéressante sur les trous noirs multiples qui partout dans l'univers, y compris dans les volcans et au centre de la terre, produisent de la matière, y compris de l'eau, du pétrole etc.

Lire la suite
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>