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Philosophie et cannibalisme
Le célèbre historien Peter Green note dans son "D'Alexandre à Actium" (p. 673) que Diogène prêchait, entre autres, la communauté des femmes et des enfants, la légitimité de l'inceste, et... le cannibalisme. Green avec sa désinvolture anglaise habituelle ajoute : à propos de cette idée qu'il pourrait s'agir d' "une Modeste proposition* avant l'heure" en référence à un pamphlet de Swift. Un peu plus loin p. 703 Peter Green note qu'on trouve la même chose chez Chrysippe et les stoïciens.
Le système académique relativise ce genre de chose, le tourne en dérision. Mais tout chrétien sait ou doit savoir que la pulsion cannibale et celle qui conduit au sacrifice humain est réelle dans le paganisme, même chez les plus fins lettrés et qu'elle est mue par un démon (à propos des démons, voyez mon expérience dans le livre publié chez L'Harmattan "Les médiums").
Pourquoi croyez vous donc que le philosophe athée Richard Dawkins du jour au lendemain en mars 2018, se met à publier un tweet dans lequel il dit qu'il a hâte que l'humanité dépasse le tabou du cannibalisme ? Beaucoup ont remarqué que sa remarque ne correspondait à aucune nécessité rationnelle de la réflexion sur l'évolution darwinienne. Elle était purement pulsionnelle, purement démoniaque, comme tant de partis pris de philosophes soi-disant rationalistes.
C'est une stratégie des forces des ténèbres que de nous faire croire qu'il ne s'agit là que d'humour, de provocation, de fantasmes innocent. Il s'agit d'en banaliser progressivement l'idée avant que d'en banaliser la pratique. Et le rationalisme athée est le meilleur moyen de laisser ces forces avancer masquées dans l'indifférence générale. Ainsi elles feront du cannibalisme un attribut du règne de l'Antéchrist au même titre que la magie, le spiritisme, la divination, et tout ce qui est décrit comme une abomination par la Bible (toutes ces choses d'ailleurs son liées, et le cannibalisme rituel produit des effets magiques lucifériens sur les rapports entre les gens, tout comme il produit la maladie de kuru). Et la philosophie aura servi de paravent à cela, comme la pop culture et tant d'autres créations moins "nobles" en apparence.
On nous ment sur le rationalisme et le paganisme. Quand le professeur au Collège de France, Paul Veyne, lui aussi athée, disait que la morale païenne et celle des chrétiens avaient fini par se ressembler au temps des Antonins à Rome, pourquoi ne nous parle-t-il pas de ce passage du roman alexandrin à succès de l'époque, Leucippé et Clitophon, où l'on voit des prêtres égyptiens arracher le cœur de l'héroïne pour le manger ? Est-ce un signe du rapprochement avec la morale chrétienne ?
Si rapprochement il y a eu, le chrétien a des raisons de croire que c'est à cause de l'influence du message évangélique que les néo-platoniciens avaient intérêt à imiter pour ne pas tout à fait perdre de contrôle les masses de plus en plus séduites par la rigueur du message christique. Quand Jésus-Christ a été crucifié, l'empereur au pouvoir Tibère, était, si l'on en croit Suétone, un pédophile qui donnait son pénis à "têter" à des enfants, et dont la cruauté était digne de la brutalité des jeux du cirque, même si des historiens comme Catherine Salles pour plaire au système où elle évolue a pondu un livre édulcorant les vices de ce tyran - car bien sûr dans l'historiographie athée contemporaine il faut toujours réhabiliter tout ce que le christianisme a diabolisé. Faire de l'histoire hypothétique est toujours risqué, mais le chrétien a le droit de croire que sans la résurrection de Jésus l'empire romain aurait versé à la longue dans le même cannibalisme terroriste que l'Empire aztèque, et, de toute façon, il n'en était déjà pas loin puisque les rituels que décrit le roman Leucippé et Clitophon se pratiquaient à l'abri des regards dans les religions à mystères. Sans le christianisme, la philosophie païenne par elle-même n'aurait pas eu les moyens de s'y opposer, puisque le néo-platonisme était rempli de fascination pour le mysticisme égyptien (voyez par exemple cela chez Porphyre).
N'en doutons pas : maintenant que le monde se déchristianise à tout va (même si les statistiques à ce sujet dissimulent l'ampleur du phénomène du fait de l'influence des églises apostates), on ne va pas tarder à voir le cannibalisme (déjà présent dans les sociétés secrètes comme il l'était à l'époque romaine) refaire surface au grand jour dans la philosophie comme dans la culture populaire. Les déclarations de Richard Dawkins sur ce thème ne sont qu'un signe avant-coureur.
Le comte Léonce de Larmandie
J'entendais il y a peu sur You Tube l'hermétiste Denis Labouré faire l'éloge du comte Léonce de Larmandie. J'ai lu ce matin sur Gallica son "Eôraka / notes sur l'ésotérisme par un templier" de 1891. Il est prêt à dialoguer avec tous et tout le monde, de Swedeborg à Blavatsky, trouve beaucoup de similitudes entres bouddhisme et christianisme, et du mérite dans toutes spiritualiéts. Il y a beaucoup d'approximations dans ses textes, comme j'en avais trouvées aussi chez Papus et chez Rozier.
Je ne pense pas que cet hermétisme là soit la "seconde chance" du christianisme comme certains l'ont cru à la Renaissance ou sous la IIIe République, ni qu'il soit le moyen de liquider la religion thélémique, antéchristique, qui a pris le pouvoir chez nos élites depuis 50 ans. Larmandie était le bras droit du Sar Peladan, et celui-ci fut des décennies après sa mort, dans les années 60, l'inspirateur de l'UFO Club, creuset de la pop culture londonienne qui a infesté culturellement (avec peut-être la soul américaine d'où naquit le rock) toute la fin du XXe siècle et le début du XXIe. C'est tout dire. Cette voie spirituelle me paraît condamnée.
Larmandie dans son livre se penche beaucoup sur les phénomènes spirites, la médiumnité. Je crois qu'il ne faut pas se complaire là-dedans. C'est le meilleur moyen d'attirer des démons. Orgueil, irrationalité et démesure se greffent toujours sur ces sujets d'étude, et cela ne mène nulle part. En août, une certaine Jessica Blum m'avait contacté pour que je parle sur mon blog des "Nuits du chasseur" qu'elle et ses amies organisaient dans des lieux hantés. J'ai refusé. J'ai croisé suffisamment de gens qui avaient des problèmes avec le paranormal (notamment dans les milieux des masseuses et des soins divers à la personne) pour ne pas vouloir encourager quiconque à enquêter sur ces voies là.
En tout cas si vous visitez la Dordogne, évitez le château de la Sudrie, demeure familiale des de Larmandie. Le comte de Larmandie y fut victime d'un Poltergeist le 31 août 1869.
#JeSuisCute et la sorcellerie
Une certaine Laetitia Reboulleau qui travaille pour la multinationale Yahoo a trouvé récemment une doctorante, Ludivine Demol de Paris VIII, pour dire du bien du dernier hashtag à la mode #JeSuisCute (Je suis mignonne) sous lequel des jeunes femmes s'affichent en tenue légère pour défendre l' "empowerment" féminin contre les harceleurs. Le média américain pro-Clinton Huffington Post dans sa version française dans la même veine apologétique préfère n'interviewer que des militantes.
Pour ma part je vois ce mouvement un peu différemment de ces médias. J'essaie d'en comprendre l'inspiration spirituelle en examinant son imaginaire et celui des témoins qui y participent.
Quand le cuisinier occultiste Antony Bourdain est mort en Alsace, en juin dernier, Amber Tamblyn, contributrice du New-York Times postait, en défense de sa petite amie Asia Argento, fille d'un réalisateur de films d'épouvante satanistes, sur Twitter : "Sorcières, s'il vous plaît préparez les plus forts sortilèges de protection pour notre soeur Asia Argento. S'il vous plaît portez la avec tout l'amour et toute la lumière que votre force de conjuration est capable de projeter #AnthonyBourdain" ( “Witches: please prepare the strongest protection spell you have for our sister Asia Argento today. Please lift her up with all the love and light your conjuring is capable of casting. #AnthonyBourdain.") Tout un programme (en harmonie avec les posts d'Argento qui par exemple en 2013 promouvait sur son compte le grimoire rosicrucien Magia Rossa - Magie rouge - et se qualifiait elle-même de "sorcière rouge"). Rose Mc Gowan leader du #MeToo prenait aussi la défense d'Argento. Une petite recherche sur Rose McGowan permettait de rattacher celle-ci aussi à l'univers de la sorcellerie. Elle avait écrit sur son compte Instagram du 16 octobre 2017 : "Je suis une sorcière, et je veux hanter les malfaisants. A Hollywood, au gouvernement, dans les affaires. Arrêtez de nous faire du mal ou il y aura des conséquences" ( "I'm a witch. And I will hunt wrongdoers. In Hollywood, in government, in business. Stop hurting us or there will be consequences"). Rose McGowan a joué la sorcière dans Conan le Barbare et dans Charmed, tout comme Asia Argento a joué des rôles de femmes possédées (comme dans Mothers of Tears en 2008). Elle a été la petite amie du sataniste Marilyn Manson de 1997 à 2000 aux côtés de qui elle a tourné dans un film de 2004. Voilà qui plaçait le mouvement "Me Too", co-dirigé par Argento et McGowan sous les auspices étranges de la sorcellerie...
On retrouve la même tonalité sous le hashtag français #JeSuisCute lancé par la modèle nue militante Manny Koshka. Dans l'article de Reboulleau (au demeurant illustré par un modèle dont le tatouage au bras représente la divinité indienne Ganesh avec le troisième oeil frontal ouvert, celui qui voit les démons), figure, parmi les soutiens au mouvement une performeuse de burlesque... Tout le burlesque des années 2000 est sous le haut patronage moral de Dita Von Teese, qui a épousé Marilyn Manson en 2005 (on n'épouse pas un prêtre autoproclamé de la Church of Satan par hasard, et on ne se montre pas par hasard sur des photos en cachant un oeil...). Cette auvergnate sur Twitter avec ses multiples tatouages, adepte de la religion sorcière wiccane (une religion néo-païenne influencée par le satanisme du mage Aleister Crowley) qui parle publiquement de sa cérémonie de handfasting le 1er juillet, a un accident avec la nouvelle moto qu'elle a achetée et se coince le cou après avoir fait l'apologie du yoga (ah ! l'ouverture des chakras !).
Pour faire l'apologie de ce hashtag, on trouve aussi sur Twitter des féministes aux pseudos qui flirtent (soi disant sur un mode humoristique, c'est toujours l'alibi) avec l'occultisme comme l'employée de librairie "Succube", laquelle affiche à longueur de journées (on peut donc le reprendre puisqu'elle le rend public), sa révolte intérieure, son imaginaire Disney-DeMolay, raconte comment elle s'est cognée avec son propre téléphone (je ne sais pas ce que cela signifie dans le monde des esprits) et poste - là encore c'est peut-être censé être de l'humour, mais ça révèle un certain état d'esprit -, le 27 juillet deux jours après avoir été larguée par son copain : "J’envisage un rituel vaudou, pour que le problème se règle tout seul dans la nuit ", ou encore une militante au nom de dieu égyptien, anarcho-communiste qui retweetait le 31 juillet des messages critiquant les "shitstorms sur la sorcellerie" hostiles aux guérisseurs dans les villages...
Je ne mets pas en cause tous ces gens qui, sous pseudo, dévoilent à tous leur vie privée, dans le but de leur nuire, mais je les cite seulement suivant la méthode classique en sociologie comme des exemples pour montrer aux lecteurs à quels courants culturels (et donc d'une certaine façon cultuels, même si eux-mêmes n'en sont pas forcément conscients) leur engagement se rattache (pour en savoir plus voir mon live "Les Médiums" publié chez L'Harmattan en 2017).
Sur un plan spirituel le nouveau hashtag est donc très lié lui aussi à la sorcellerie, laquelle, dans la religion wiccane, mais aussi sous d'autres aspects, utilise la nudité...
Olivia Gazalé sur Europe 1
Olivia Gazalé chez Raphael Enthoven en rediffusion aujourd'hui sur Europe 1. Une contrevérité toutes les deux minutes. "Aristophane fait dire ça à Platon dans une de ses comédies, c'est donc bien la preuve que c'est ce que les Grecs pensaient". Bah non Mme Gazalé, Aristophane écrivait des comédies burlesques, donc les propos qu'il prête à Platon sont juste là pour amuser le public. "Les relations entre hommes n'étaient pas considérés comme une pathologie chez les Grecs". Mais alors Mme Gazalé pourquoi Hérodote appelle-t-il cela "la maladie des garçons" et en fait-il remonter l'origine à la guerre de Troie ? Vous savez messieurs et mesdames des médias, parfois cela fait beaucoup de bien de laisser l'idéologie de côté.
Les Bécassines à Paris
Pour ceux qui ne connaissent la montée des jeunes Bretonnes à Paris il y a un siècle qu'à travers le biais américain et stupide du film d'animation "Ballerina", un autre son de cloche chez Bernanos ("Les enfants humiliés" 1949 Folio p.186) :
"La pudeur des imbéciles n'est pas celle des douces Virginies. La douce Virginie rougit parce qu'elle ignore. L'imbécile se tait parce qu'il sait trop bien où les maîtres du monde veulent en venir. Une petite Bretonne née honnête, que la pauvreté force à se mettre en service - comme on dit - peut s'être fait au village des illusions sur la gravité des patrons quinquagénaires. Lorsqu'un certain nombre de ces messieurs chauves se seront glissés en pantoufles dans sa chambre à une heure avancée de la nuit, sous prétexte de la mettre paternellement en garde contre les tentations de la capitale, il ne lui restera évidemment pas grand chose de ses illusions, mais elle n'en aura que plus de répugnance à parler sur certains sujets scabreux, du moins par intérêt, sinon par vertu. 'C'est une bonne fille très sûre, se confient entre eux les messieurs chauves, discrète comme la tombe', jusqu'au jour où, d'expérience en expérience, Bécassine s'est fait un cynisme à sa mesure et, devenue franchement putain, fiche la vérole aux messieurs chauves.
Les maîtres du monde devraient se méfier de Bécassine, précisément parce qu'elle se tait. Loin de se permettre étourdiment, devant Madame, certaines familiarités avec le patron, elle redouble de correction dans le service. 'Décidément, cette fille se forme', constate Madame, ravie. Le respect des imbéciles pour les pouvoirs établis, n'est pas un symptôme aussi favorable que le croient les personnes bien pensantes."
Bernanos rejoint là "Le journal d'une femme de chambre" de Mirbeau...
Quelques guérisseurs célèbres proches du pentecôtisme
En 1854 l'humble prédicateur Henry Wight arriva à Edimbourg et installa son pupitre portable devant la maison de John Knox. Il y eut une cérémonie où John Alexander Dowie (7 ans) chanta pour lui.
Henry Wight eut sa vie brisée par la mort de sa femme et fut sauvé à Londres en 1827 par l'enseignement presbytérien de l'Ecossais Edward Irving (1792-1734) fondateur de l’Église catholique-apostolique qui croyait que tous les dons de l'Eglise primitive nous seraient déversés sur les croyants en ces temps d'approche des derniers jours. Le groupe Port Glasgow Pentecost fondé par Henry Wright eut plus de 400 adeptes mais lui et ses prédicateurs furent excommuniés par l'Eglise d'Ecosse.
John G. Lake (1870-1935) raconte dans "Heavenly Authority" (éditions de GodSounds 2017 p. 7) qu'atteint de rhumatismes, il s'est rendu à la Divine Healing Home de l'évangéliste écossais John Alexander Dowie au 12 Michigan Streets à Chicago. Plus tard John Alexander Dowie l'a aussi aidé à distance (par téléphone) à ramener sa grande soeur à la vie (p. 30).
p. 65 "Je vivais, écrit-il, dans une famille où pendant 32 ans ils n'ont jamais été sans un invalide à la maison. Avant que j'eusse 34 ans nous avions enterré quatre frères et quatre soeurs, et quatre autres membres de la famille étaient mourants, des invalides désespérés, sans aide. J'ai construit mon propre foyer, épousé une belle femme. Notre premier fils était né. Il se passa seulement peu de temps avant que je visse le même train diabolique de maladie qui avait suivi la famille de mon père s'abattre sur la mienne. Ma femme devint une invalide, mon fils fut un enfant valétudinaire."
Outre John G Lake, Dave Hayes recense dans son "panthéon" Smith Wigglesworth (1859-1947), un des premiers pentecôtistes anglais, la canadienne Aimee Semple McPherson (1890-1944) et le télévangéliste né à Jaffa en 1952 Benny Hinn.
Kenneth E. Hagin, né en 1917 au Texas, prématuré et presque mort né, très valétudinaire, connut deux EMI à 15 ans et demi (en 1933). Il mourut en 2003. Il semble se rattacher aussi à cette lignée.
Une monarchie française d'ascendance davidique ?
C'est le Marquis de la Franquerie (André Lesage) qui l'expose dans "Ascendances davidiques des rois de France", un livre des années 1980 réédité en 2002 par les éditions Saint-Remi auquel on faisait référence il y a peu, en partant de la déportation à Babylone (IV Rois 17), il montre que certaines populations transplantées en Assyrie s'enfuirent vers la Mer Caspienne quand cet empire s'effondra en 609 av JC et se mêlèrent aux cimmeriens qui ensuite firent partie des celtes. Gaulois pourrait venir de l'hébreu gôlâh (gaulau) mot qui apparaît pour la première fois dans Rois 15:19, et non pas de coq en latin.
Le site ici note aussi "Peu après que les Israélites aient été transportés en Assyrie, les érudits remarquent l'apparition, dans ces régions, des Cimmériens et des Scythes. Les Assyriens appelaient aussi ces Cimmériens et ces Scythes « Khumri », « Ghomri » ou « Gimiri » (d'après le roi Omri d'Israël) et « Iskuza » ou « Sacae » (dérivatif d'Isaac)." Il donne aussi des références plus précises que de la Franquerie à ce sujet : "L'historien Samuel Lyons apparente quelques-uns des peuples ayant habité l'Europe du nord-ouest aux Cimmériens. Comme il l'a écrit, il semblerait que les Cimmériens « soient le même peuple que les gaulois ou les celtes » (John Henry et James Parker, Our British Ancestors: Who and What Were They? [Nos ancêtres britanniques : Qui étaient-ils, d'où venaient-ils ?] 1865, pp. 23, 27).
L'historien et érudit George Rawlinson a écrit : « Il est raisonnable de dire que les Gimiri [ou Kymry ou Khumri] ou Cimmériens, qui apparurent en premier aux confins de l'Assyrie et de la Médie au 7e siècle avant notre ère, et les Sacae mentionnés sur la falaise du Behistun, près de 2 siècles plus tard, ne sont autres que Beth-Khumree [la Maison d'Omri] de Samarie, ou les Dix Tribus de la Maison d'Israël » (note sur sa traduction de l'Histoire d'Hérodote, Livre VII, p 378).
La linguiste et érudite danoise Anne Kirstensen est du même avis : « Il n'y a plus aucune raison de douter de la déclaration fascinante avancée par les experts étudiants les Dix Tribus, selon laquelle les Israélites déportés de Bit Humria – de la Maison d'Omri – sont les Gimirraja des sources assyriennes. Tout indique que les déportés israélites n'ont pas disparu de la circulation mais qu'ailleurs [à l'étranger], sous un statut différent, ils ont continué à laisser des traces dans l'histoire » (Who Were the Cimmerians, and Where Did They Come From? Sargon II, the Cimmerians, and Rusa I [Qui étaient les Cimmériens, et d'où venaient-ils ? Sargon II, les Cimmériens et Rusa I, traduit de l'anglais et du danois [Jørgen Læssøe, de l'Académie Royale Danoise des Sciences et des Lettres, no. 57, 1988, pp. 126-127)."
De la Franquerie développe ensuite la descendance de Japhet, les recherches linguistiques (contestées) de l'abbé Boudet sur les correspondances entre langues hébraïque et celtique.
En 585 av JC, Dieu punit à nouveau Israël sous Nabuchodonosor et fait égorger les princes de Juda (Jérémie, 52:10-11), mais les filles du roi Sédécias sont sauvées. Une d'elles, Tea-Tephi sera l'ancêtre des maisons royales européennes. Une tradition irlandaise fait de Jérémie un grand législateur (Ollam Fodhla) qui aurait amené Tea-Tephi dans cette île où elle aurait épousé le prince Heremon, ce qui explique que la harpe de David figure sur le blason irlandais. Tandis que Joseph d'Arimathie oncle de la Ste Vierge (de la famille de David) serait mort à Glastonberry en 82 (sa petite fille aurait épousé le roi Lear).
Avec l'extinction du royaume de Juda en 585 av JC. Le droit d'ainesse passe à la branche des rois troyens mais Dieu promet de faire reverdir cet arbre (Ez 17, 18-24). Dans II Rois 7, 8-29 Dieu a promis à David une monarchie éternelle. Le Psaume 88 dit la même chose.
De la Franquerie cite toutes les ascendances antiques (notamment troyennes) que différents historiens attribuent à la monarchie française et les origines davidiques de la monarchie anglaise repérées dans de nombreux livres notamment le pasteur WMH Milner ("La Maison royale de Grande Bretagne, une dynastie qui dure" "The royal house of Britain an enduring dynasty" chap IX).
Le livre d'Hebert W. Armstrong "Les Anglo-Saxons selon la prophétie" et celui de Didier Apartian "Les Pays de langue française selon la prophétie" convergent pour voir dans ces deux peuples les héritiers des bénédictions faites à David, mais selon de la Franquerie l'ainesse selon la loi salique déjà applicable en Israël revient à la France car la maison royale anglaise n'est héritière que par une femme : Elisabeth II descend de Hildegarde, fille de Charlemagne. (NB : pour une critique de Milner voir ici)
Voir aussi en ligne Cohendy-Bray André - Ascendance davidique des rois de France.
"Faut-il croire aux prophéties politiques ?" de René d'Orfeuille (1883)
Notre époque étant très friande de prophéties si l'on en croit les vidéos sur le Net, il peut être intéressant, pour le volet catholique monarchiste de cette thématique, de se reporter à l'ouvrage du comte René d'Orfeuille (après tout n'avais-je pas du bien récemment dans un de mes livres et il y a deux ans sur ce blog du livre du chevalier Roger Gougenot des Mousseaux, "La Magie, ses agents, ses vérités, ses mensonges", Plon, Paris, 1854 contre la sorcellerie ?) de 1883 "Faut-il croire aux prophéties politiques ?"
Ouvrage prudent d'un homme qui précise en p. II de son introduction : "Mettant le pied sur le terrain périlleux de la Mystique divine et diabolique, nous nous souviendrons que nous sommes avant tout catholique et nous désirons ne pas prononcer une syllabe en contradiction avec l'enseignement de la Sainte Eglise Romaine. Nous espérons y arriver, car nos idées sont aussi celles d'un érudit, savant théologien, que sa modestie nous empêche de nommer, mais qui est notre maître et dont les enseignements nous ont depuis longtemps guidés dans celte périlleuse étude" (on ne saura pas qui est ce maître).
On dit peu de choses sur le Net du comte René d'Orfeuille, à part qu'il était monarchiste et licencié en droit. En 1866 il était questeur adjoint à titre officieux société des antiquaires de l'Ouest à Poitiers, puis il en est vice-secrétaire l'année suivante. Fonctions qu'il abandonne en 1868 en devenant attaché au cabinet de M. ie Préfet de Loir-et-Cher. Il décède en 1913 à Paris et la revue souligne que "son nom n'avait cessé d'être réputé en Poitou pour l'amour traditionnel de l'érudition qu'il tenait de ses ancêtres." Il a écrit un livre sur le Pèlerinage de Lucerne (en Suisse). On repère de lui aussi un hommage à deux cléricaux dans la Semaine religieuse du diocèse d'Alby de novembre 1873 et un article sur le traitement du clergé dans les Annales catholiques de 1876.
Le but de son ouvrage est de faire le bilan raisonné des prophéties qui se sont abattues sur la France après la défaite de Sedan.
Il croit à la prophétie de St Rémi rapportée par Hinemar et Flodoard promettant à la France de devenir le nouvel Empire romain, malgré les critiques de Saint Avît archevêque de Vienne contre cette prophétie. Pour d'Orfeuille, la promesse s'est transmise légitimement des Mérovingiens aux Carolingiens et aux Capétiens. La France fût châtiée pour l'impiété de Philippe le Bel avec la guerre de Cent ans mais sauvée par Jeanne d'Arc. Charles VII est puni d'avoir édité la Pragmatique (premier pas vers le gallicanisme) en se laissant mourir de faim devant la révolte de son fils. Charles VIII entre à Rome malgré les droits du pape et meurt sans postérité. "Louis XII convoque le conciliabule de Pise et il règne seul de sa branché. Les trois fils d'Henri II, soutien du protestantisme, disparaissent sans héritiers. Henri IV périt assassiné après avoir, accordé à. l'erreur les droits de la vérité, et, quand les traités de Westphalie ont sanctionné toutes les injustices, viennent les malheurs de la Fronde".
"Louis XIV humilia le pour voir pontifical et fil décréter par des évêques lâches et servîtes la déclaration de 1682, source de l'hérésie gallicane, et sa triste vieillesse fut suivie d'une longue minorité, comme si Dieu avait voulu que la France affaiblie ne put abaisser l'Eglise davantage. Puis est venu la Révolution, c'est-à-dire le grand châtiment (...). Les Parlements qui avaient persécuté les Jésuites remplirent la charrette du bourreau sauf les deux qui les avaient pris sous leur protection, le Parlement de Besançon et le Conseil de Colmar. Enfin les rois qui s'étaient dits indépendants de l'Eglise, ont entendu le peuple se déclarer souverain. Depuis, les usurpateurs ont été punis, l'un dans les neiges de la campagne de Russie, après avoir dit que le pape ne ferait pas tomber les armes des mains de ses soldats ; le second est monté en fiacre chassé par l'émeute qui l'avait élevé ; le troisième a eu Sedan, et nos désastres ont commencé le jour où nos soldats abandonnaient Rome et Pie IX."
Il croit aussi aux visions de Ste Hildegarde, reconnues par le Concile de Trèves, et estime qu'elles ne peuvent être que toutes angéliques ou toutes sataniques car l'ange qui l'inspirait n'aurait pas manqué d'avertir l'abbesse de Rupesberg (p. 14) si elle était trompée. Les prédictions de la Sainte qui comprennent des temps heureux pour l'Eglise puis une invasion par les barbares sont rapprochées d'une remarque de M. Le Play dans Constitution essentielle de l'humanité (p. 259) sur le fait qu'un jour les Chinois envahiront Paris. Puis, une fois les barbares évincés, la justice règnera à nouveau, Juifs et hérétiques se convertiront et Jésus reviendra (p. 20). "Sainte Hildegarde parlait de l'Église d'Allemagne, son pays, et il est évident que jusqu'ici ses prédictions se sont accomplies. Les désordres du clergé ont en effet été punis par la guerre entre les Guelfes et les Gibelins; le relèvement des études théologiques dans l'Eglise a eu lieu au xiir* siècle, âge des Thomas et des Bonaventue. Au triomphe incomplet de cette époque succédèrent d'abord la révolte du pouvoir civil, puis celle de Jean Huss et de Wiclef, celle enfin du protestantisme spoliateur. Le Concile de Trente n'a pas ramené à l'idéal les églises d'Allemagne et il faut, avant l'ère de prospérité, que les chapitres de Trêves et de Cologne se soient retrempés dans la pauvreté et la persécution." " Ste Hildegarde n'a pas dit dans combien de temps on reverrait le rétablissement du Saint Empire, époque, nous osons le croire, où s'accomplira dans son entier la prophétie do saint Rémi promettant aux rois de Franco l'empire du monde s'ils savent s'en rendre dignes. Alors les Juifs rentreront dans le giron de l'Eglise, et, malgré nous, nous nous souvenons et d'Ezéchiel montrant Jérusalem renaissante et du Livre des Macchabées qui, dans la description de l'alliance de la république juive et des Romains, annonce peut-être en une figure une réalité du testament nouveau. "
Joachim de Flore que l'auteur accuse d'avoir inventé la quaternité à la place de la trinité et d'avoir été mis à l'index ne retient pas son attention (pour lui le grand monarque était un Hohenstaufen), pas plus que "l'ermite italien Jean Kalta sorte de médium ou de démoniaque" (p. 22) - on ne voit pas à qui il fait référence. En revanche les prédictions de Ste Marguerite de Cortone, Ste Brigitte et Catherine de Sienne lui paraissent véritables et concordantes à la différence de celle de Nostradamus (fondées sur l'astrologie et donc condamnées par les conciles de Bordeaux et de Tours). René d'Orfeuille reste prudent sur Savonarole, trouve que Catherine Raconigni s'est trompée en ne voyant pas de concile complet avant le Grand Pape, alors que le concile de Trente a eu lieu, ce qui, à ses yeux, discrédite les autres prédictions. Il voit dans les prophéties de Saint Malachie une distorsion par Arnold de Wyon (16e s) et le dominicain Chicon auxquelles on fait dire à peu près ce qu'on veut (p. 27). Le Liber Mirabilis, vieille compilation de la fin du 16e s, comportait déjà des erreurs sur le début du 16e s. La prophétie de St Césaire qui en fait partie fut l'oeuvre d'un faussaire qu'on utilisa à tort en 1793 pour faire croire à l'évasion de Louis XVII.
Les prophéties de Ste Thérèse d'Avila qui annoncent des jours heureux pour les dominicains, et Ste Marguerite-Marie Alacoque pour la victoire du Sacré Coeur sont validées par d'Orfeuille. Celle de Barthélémy Holzhauser qui faisait naître l'Antéchrist vers 1855 après le triomphe de l'Eglise lui paraît controuvée. Pour Marie d'Agréda il rappelle juste qu'elle est à l'Index.
D'Orfeuille critique ceux qui ont identifié Napoléon dans la prophétie d'Orval, qui remonterait XIIe s (il la décortique sur plusieurs pages, démontrant les erreurs sur toute la lecture du 19e siècle). Il disqualifie aussi le Père Nectou, Hélène Wallraff qu'il juge diabolique. Celle du P. Martinelli, jésuite italien du 17e s, lui paraît juste douteuse. Celle du frère Hermann de Lehnin lui parait avoir été forgée vers 1750 puisqu'elle concorde jusqu'à cette époque et se trompe sur Frédéric II de Prusse (p. 48).
Comme beaucoup de ses contemporains, d'Orfeuille doit examiner le cas d'Anna-Maria Taïgi, morte en odeur de sainteté en 1837 et dont la cause en béatification fut introduite en 1863, qui vit des tribulations (des ténèbres épaisses qui entoureraient le monde), mais aussi le retour des hérétiques vers l'Eglise. Au même moment sAdrien Peladan dans un ouvrage sur le même sujet "Dernier mot des prophéties" rappelait (p. 110 de ce livre) qu'elle avait prédit la conversion de la Russie, de l'Angleterre et de la Chine... Les catholiques contemporains d'Orfeuille lui étaient reconnaissant d'avoir annoncé que le pape perdrait ses Etats et que le Saint Siège "serait réduit à vivre des aumônes du monde entier mais que d'ailleurs elles ne manqueraient pas" (p. 53).
Elisabeth Canori-Mora, née à Rome en 1774, annonça aussi le triomphe de l'Eglise comme Hildegarde. Le minime Bernard-Marie Clausi, la mère Steier en 1843, le franciscain Hyacinthe Coma ont vu des fléaux nombreux. En 1804 Mlle de Leyrette avait annoncé la Restauration, et le retour de Bonaparte avant un an (p. 68), Marie de Jésus du couvent des Oiseaux à Paris reçut le rappel du voeu divin de consécration de la France au Sacré Coeur. Parmi les stigmatisées, d'Orfeuille condamne les visions d'AC Emmerich sur Ephèse, et soeur Bertine de St Omer et Louise Lateau lui paraissent être les jouets du diable.
On ne peut citer ici tous les voyants catholiques que d'Orfeuille examine. A partir de la page 104 il instruit aussi le procès du spiritisme, du mormonisme, et de la secte de Vintras, puis termine par une analyse interessénate (p. 111) du secret de La Salette.
Le livre s'achève sur cet acte de foi "Pour, nous, et comme conclusion de nos éludes, trois faits sont absolument certains :1° La Maison de France remontera sur le trône de saint Louis. Nous,aussi nous avons la foi ; nous aussi, nous ne doutons pas du triomphe définitif du droit monarchique cl national. 2° Un prince de celle famille des lys consacrera notre pays au Sacré-Coeur, selon la volonté formelle de Jésus-Christ. 3° C'est après cet acte que s'accomplira dans son entier la prophétie de Reims."
A cent ans d'écart, ce livre nous paraît faire écho à "Ascendances davidiques des rois de France" du Marquis de la Franquerie qui, dans les années 1980, mobilisait diverses prophéties sur le rétablissement des Bourbons en France, dont des lettres du Padre Pio de 1972 à un religieux de ses amis à propos du testament de la duchesse d'Angoulême et du rôle à venir de la monarchie française pour écraser les démons dans le monde. Pour ce volet plus contemporain des prophéties monarchistes, on pourra se reporter à cette page de blog qui paraît assez synthétique.