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La possession de Michel Chiron
Très intéressant le cas de possession dont témoigne Michel Chiron, animateur dans la région d'Orléans, qui eut la mauvaise idée, quelques années après avoir fait tourner les tables, de "demander conseil"face à sa détresse sentimentale au monde invisible avec un pendule et des lettres de scrabble et se retrouva avec des entités qui se mirent à lui "parler en direct", en 1994, "à travers sa poitrine, sa gorge ou sa tête", et pouvaient prendre contrôle à loisir de ses faits et gestes mais aussi de ceux de son entourage, en lui promettant de recevoir des pouvoirs extraordinaires s'il acceptait d'aider à aligner l'humanité sous l'autorité du roi des Ténèbres. Ce témoignage est paru aux éditions Artège il y a peu.
Intéressant parce que la possession est arrivée en période de détresse affective comme celle du médium de février 2014 que j'évoque dans mon livre. Aussi parce qu'elle passe par une interrogation du pendule, comme pour les gens qui font des séances de oui-ja. On note qu'à la différence de plusieurs médiums, là les démons ne prennent pas l'apparence d'un Ange ou d'un Guide, on a l'impression que c'est une tribu. Le pouvoir qu'ils prennent sur l'entourage de Michel Chiron évoque ce que disait le sorcier africain repenti Blayi sur les espèces de "portes ouvertes" qu'ont pour les démons en eux tous les non-chrétiens. La grande solitude à l'égard d'un entourage sceptique. Intéressant bien sûr le rôle de la prière, pour se défaire des entités, y compris la prière des défunts de la famille au Ciel. Le fait que "ça prie en nous" à certains moments par l'Esprit saint. L'enthousiasme pour Dieu qu'on retire de ce genre d'expérience (j'ai ressenti la même chose après avoir combattu pendant trois mois contre une infiltration démoniaque à l'été 2015 comme je l'évoque dans mon essai sur les médiums). A relever aussi le rôle de la Sainte Vierge dans cette histoire, les grâces qui s'ensuivent, et aussi incidemment les remarques sur la hiérarchie des démons (les intelligents, les petits un peu stupides) dont témoignent aussi diverses personnes dans des moments d'ouverture provisoire ou définitive du "troisième oeil".
Recension de mon livre "Le complotisme protestant contemporain"
Vient de paraître sous la plume de Bernard Blandre dans le bulletin "Mouvements religieux" du mois de septembre-octobre 2019 (470-471). Ce compte-rendu insiste un peu trop à mon goût sur les critiques que j'adresse à la thèse de Barbara Aho, alors que mon approche se veut plus nuancée, mais je vous la livre pour information.
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"Christophe COLERA, Le complotisme protestant contemporain – Ă propos d’une thèse sur la tribu de Dan Paris, L’Harmattan, 2019. 197 p., 20,50€"
Après la mort du roi Salomon, le royaume d’Israël s’est divisé en deux États : le royaume qui a conservé le nom d’Israël au Nord, occupé par dix des douze tribus dont celle de Dan, et celui de Juda au Sud.
Israël a été détruit par les Assyriens en 722 av. JC et Juda par les Babylonien en 587/586 av. JC.
La Bible affirme que les habitants des deux royaumes étaient monothéistes, adorant le dieu unique Yahveh, mais qu’ils ont été contaminés par les influences religieuses étrangères et, y compris beaucoup de leurs rois, se sont laissés aller à adorer d’autres dieux et déesses. Dans les faits il semble plutôt que le monothéisme se soit imposé provisoirement et jamais totalement.
Une grande partie des habitants de Juda a été déportée hors de son territoire mais a pu revenir à l’époque de l’empire perse. Ce sont les Juifs. Auparavant les dix tribus du Nord avaient été déportées par les Assyriens et sont disparues, probablement absorbées par les populations locales.
Voilà ce que nous apprend l’Histoire, dont les sources principales sont la Bible et des documents assyriens, babyloniens et perses.
Mais il existe depuis des siècles une abondante littérature dont les auteurs prétendent que tout ou partie des dix tribus perdues sont restées cohérentes et qu’on peut les identifier encore de nos jours. Des auteurs affabulateurs puisent dans ce matériel littéraire pour élaborer des théories invérifiables par l’Histoire scientifique parce que fausses. Parmi eux, Barbara Aho dont Christophe Colera a étudié la théorie complotiste.
Docteur en sociologie, Christophe Colera est diplômé de l’institut d’Études Politique de Paris et titulaire d’une maîtrise de philosophie de l’Université Paris IV – Sorbonne. Il est aussi auteur de plusieurs ouvrages dont chez le même éditeur Les médiums, une forme de chamanisme contemporain, 2017.
De Barbara Aho, on ne sait à peu près rien. Ce n’est peut-être qu’un pseudonyme utilisé par un ou plusieurs auteurs de la mouvance protestante évangélique. Elle s’exprimait d’abord sur le site Watch unto prayer qui n’est guère plus connu avant que son texte Mystery Babylon. The great catholic or jewish ? édité vers 2005/2006 soit repris sur d’autres sites.
La théorie complotiste de Barbara Aho
L’idée générale développée dans la théorie de Barbara Aho est la suivante : la tribu de Dan mène à bien depuis des siècles un plan démoniaque pour préparer le règne de l’Antéchrist.
L’apostasie d’une partie des juifs
Avant même la destruction des royaumes d’Israël et de Juda, une partie des Hébreux se sont ralliés au paganisme et à l’occultisme ; ils sont la synagogue de Satan qui n’inclut pas tous les Juifs : certains n’ont pas pratiqué la sorcellerie et d’autres se sont convertis au Christ.
Babylone est à la fois à l’origine et le point d’aboutissement des perversions de l’humanité. La grande prostituée évoquée dans l’Apocalypse est Rome, c’est-à-dire la papauté.
Le qualificatif « juif » ne s’applique qu’aux héritiers du royaume de Juda et pas aux dix tribus ; c’est pourtant par ce mot que Barbara Aho désigne la tribu de Dan, cette tribu impie, païenne et occultiste telle que cette auteure la présente. C’est d’elle que doit être issu l’Antéchrist.
Cette tribu de Dan et son action maléfique menée à travers les âges pour faire finalement triompher l’Antéchrist, Barbara Aho la trouve dans des quantités de personnalités historiques supposées juives, des groupes humains, des institutions et des sociétés secrètes, si bien que son ouvrage est présenté comme la chronologie des étapes de la mise en application d’une stratégie :
La stratégie supposée de la tribu de Dan
Samson, de la tribu de Dan, voulait détruire la tribu de Juda et imposer son messie qui devra diriger Israël et le monde. Il est à l’origine des esséniens dont l’ascétisme préfigure la vie monastique et donc les perversions démoniaques dans les couvents. La sagesse cachée des rabbins du moyen-âge dérive des doctrines secrètes babyloniennes. Les Juifs ont emprunté aux Chaldéens leurs doctrines mystiques pour concevoir la Kabbale.
Les gnostiques juifs ont contaminé les milieux chrétiens en modifiant l’enseignement du Christ dans un sens ésotérique et magique. Ormus, un moine et mage égyptien, a fondé une Société d’Ormes qui regroupait les esséniens, les thérapeutes, des kabbalistes et des prêtres égyptiens dans le rosicrucianisme. Née une soixantaine d’années après la mort du Christ, elle a fait croire qu’elle était dépositaire de son enseignement secret pour faire admettre ses croyances issues du mysticisme juif et païen égyptien. Les thérapeutes philoniens ont formé les auteurs chrétiens Clément d’Alexandrie et Origène qui ont sous leur influence développé une méthode d’interprétation allégorique des Écritures et un ascétisme excessif qui a amené les moines à rechercher le salut par la mortification au lieu d’essayer de l’obtenir par la foi comme le demande l’apôtre Paul. Les gnostiques juifs Valentin et Clément d’Alep ont introduit dans l’Église des thèmes kabbalistes. La messe n’est qu’un service de synagogue christianisé. C’est au concile d’Éphèse, en 431, que la Vierge a été proclamée « mère de Dieu » ; or il existait à Éphèse une école essénienne et la liturgie mariale est donc un culte idolâtre.
Selon les francs-maçons et les adeptes du new age, l’Église était dirigée à son origine par Jésus et Marie-Madeleine qui ont engendré une descendance : la dynastie mérovingienne. Une société secrète, le Prieuré de Sion, préserve cette vérité secrète. Elle est le sommet de la pyramide des sociétés franc-maçonniques. Son but est d’établir un descendant des Mérovingiens à la tête d’un gouvernement mondial.
Niant la croyance selon laquelle Marie-Madeleine et Joseph d’Arimathie seraient des esséniens exilés à Marseille et seraient de là partis l’un en Angleterre et l’autre à La Sainte Baume, dans le Var, Barbara Aho prétend que les Mérovingiens seraient de la descendance de Noé, auraient séjourné en Troade et de là en Gaule. Le conférencier chrétien Springmeier a vulgarisé l’affirmation que les Mérovingiens seraient d’origine juive et donc Barbara Aho voit des Mérovingiens partout : le roi Clovis I serait d’ascendance essénienne et issu de la tribu le Juda. Les rois Chilpéric et Dagobert I ont forcé des Juifs à se convertir au christianisme et le résultat est qu’ils sont devenus des marranes, c'est-à-dire des chrétiens de façade qui ont clandestinement continué à pratiquer le judaïsme. Le pape Grégoire le Grand était un Mérovingien ; il a soutenu le développement des monastères, foyers d’hermétisme et de sorcellerie et chevilles ouvrières du satanisme et de la monarchie franque. L’abeille, symbole mérovingien, a été reprise par Napoléon, les francs-maçons, les mormons et Beyoncé, une artiste occultiste.
Au moyen-âge, la première croisade inspirée par des Juifs avait pour but de placer un Mérovingien, Godefroy de Bouillon, sur le trône de Jérusalem. . Là, il fonda la société secrète : le Prieuré de Sion. Le juif Hugues de Payns a demandé au moine Saint Bernard de créer l’ordre du Temple, qui cultivait des connaissances diaboliques. Chantre du culte marial, Bernard avait des possessions en relation avec celles des hermétistes de l’abbaye d’Orval. En 1180 le Temple s’est séparé du Prieuré de Sion : les templiers, devenus les banquiers juifs de l’Europe, ont affirmé que Marie-Madeleine et sa progéniture se sont établis au Languedoc alors que le Prieuré s’est chargé de la protection des descendants du Christ mêlés aux familles mérovingiennes.
Les cathares du Languedoc pratiquaient un culte gnostique ; ils adoraient Marie-Madeleine en tant qu’épouse du Christ ; manipulés par les Juifs, ils se sont dressés contre l’Église. Montségur, leur site sacré, était une ouverture vers l’enfer. C’est une nouvelle Sion pour les Mérovingiens. Persécutés, les cathares et les templiers se sont exilés en Écosse où ils ont fondé la franc-maçonnerie. Protégés par la dynastie Stuart qui a pris ensuite le pouvoir en Angleterre, ils sont devenus l’Ordre de la Rose Croix.
La réforme protestante est aussi une invention des Juifs mérovingiens.
Ă partir de 1391 les Juifs d’Espagne et du Portugal ont été contraints de se convertir au catholicisme. Ils sont devenus des marranes ; en 1492 ils ont fondé l’Ordre des Illuminati. Riches et influents, ils ont essaimé dans le monde, ont financé les voyages d’exploration du marrane Christophe Colomb parrainé par Léonard de Vinci, le Grand Maître du Prieuré de Sion. D’autres financeurs étaient des membres de la Maison d’Anjou, une autre famille juive. Le but : découvrir la nouvelle Jérusalem.
Le grand sceau des Etats-Unis symbolise le rôle de l’Amérique comme nouvelle patrie des Juifs. Les 13 colonies américaines sont les 13 tribus d’Israël. Le nom de l’Amérique dérive de celui d’Ameru, le dieu-serpent de l’Amérique du Sud. Lors de la guerre d’indépendance, Georges Washington était financé par Haîm Salomon, un commerçant juif.
Barbara Aho insiste sur l’action des frankistes, les disciples de Jacob Frank (1726-1791). Ces juifs reconnaissaient en lui le messie. Il les entraîna en 1759 à se convertir au catholicisme, mais ils ne s’intégrèrent jamais complètement dans l’Église. Certains participèrent à la Révolution française de 1789. Aho voit donc des frankistes partout. Elle les présente comme à l’origine d’un courant libertaire et destructeur agissant à l’arrière-plan des Illuminati, héritiers les sociétés secrètes qui les ont précédés.
Frank et Weishaupt (le fondateur des Illuminés de Bavière qui ont effectivement existé au XVIIIème siècle et dont les complotistes ont fait les Illuminati) ont été financés par les Rothschild dont l’étymologie du nom est Ruth’s childs, les enfants de Ruth.
Sous l’autorité du Prieuré de Sion Rothschild et les Illuminati financent le sionisme, ce mouvement dont le but était de fonder un faux État juif à Jérusalem en vue d’affaiblir les États occidentaux. Les sionistes veulent prendre le contrôle de l’ensemble du judaïsme et lui imposer l’illuminisme kabbaliste. La tribu de Dan veut détruire celle de Juda et introniser son propre messie issu de la lignée mérovingienne. Pour cela les frankistes ont provoqué une intense persécution des Juifs pour les forcer à émigrer vers Israël. Ceux qui ont résisté ont été piégés en Pologne à l’initiative d’un illuminati petit-fils d’un Rothschild, Adolf Hitler qui les a en grande partie anéantis.
Les sionistes étaient établis à Rome longtemps avant la création de l’Église catholique. Ils dominent l’Espagne en 1550 et la France à travers la Révolution. Les Illuminati triomphent en Grande Bretagne et en Allemagne au moyen de leurs activités bancaires et en Russie grâce aux bolcheviks.
L’Église catholique est infestée de croyances occultes. Les jésuites sont des sorciers adeptes de la Kabbale et du Talmud. Les Médicis ont été les catalyseurs des traditions occultes sous couvert de néo-platonisme. La basilique Saint Pierre de Rome est la clé spirituelle de la compréhension de l’esprit démoniaque des Médicis.
L’Église catholique est le cheval de Troie de la franc-maçonnerie et d’autres sociétés kabbalistiques aux Etats-Unis. Les Rothschild en contrôlent les finances avec l’appui des Médicis. Le pape Jean XXIII était membre du Prieuré de Sion ; Jean-Paul Ier a été assassiné par des francs-maçons. Jean-Paul II était en relation avec le frankiste martiniste Mickiewicz ; Son rapprochement avec le judaïsme marque la victoire de la tribu de Dan. Le protocole 17 des sages de Sion prône l’infiltration de l’Église et son dénigrement en tant qu’institution païenne et pédophile.
James Caveziel, l’acteur qui joue le rôle de Jésus dans le film La passion du Christ est d’origine juive. Il a rencontré Jean-Paul II et a eu des contacts avec Ivan Dragicevic, un voyant de Medjugorje où le père Vlasic est adepte du new age. Son apparence physique de Jésus hollywoodien est utilisée pour représenter le faux Christ mérovingien, l’Antéchrist. Le roman à succès de Dan Brown Da Vinci Code a été publié pour accoutumer les chrétiens à l’hérésie mérovingienne.
Interprétant l’Apocalypse, Barbara Aho identifie la bête à la tribu de Dan à la prostituée qui la chevauche à l’Église catholique. Après bien l’avoir utilisée dans l’objectif de dominer le monde, la tribu de Dan s’en débarrasse et révèle son identité juive. Pourtant finalement les méchants Juifs seront détruits et les vrais Juifs, ceux qui auront reconnu le Christ, triompheront avec lui. Le complot de la tribu de Dan échouera finalement.
Les sources de Barbara Aho
L’ouvrage de Barbara Aho n’est ni unique ni le premier du genre. Elle s’appuie sur toute une littérature qu’elle exploite longuement. La question est : quelle est son originalité ?
Cette auteure se dit appartenant à la mouvance protestante évangélique ; elle s’appuie sur la Bible, selon laquelle effectivement elle peut trouver des éléments utilisables. La littérature millénariste cite fréquemment le plan de Satan de prendre le contrôle de l’humanité depuis le jardin d’Eden jusqu’à son triomphe provisoire avec l’avènement de l’Antéchrist.
Mais pour l’essentiel Barbara Aho tire son argumentation de ce qu’ont produit des auteurs complotistes de diverses tendances. L’un des grands intérêts de la recherche de Christophe Colera est de replacer les affirmations de cette auteure dans leur contexte littéraire si bien que son livre ne renseigne pas que sur Barbara Aho mais aussi sur le complotisme en général
Quelles sont donc les sources de Barbara Aho ?
Des auteurs chrétiens : Springmeier, Torell, sans négliger des complotistes catholiques : la revue traditionaliste Sodalitium, le collectif de prêtres « Maurice Pinay ».
Mais aussi, Barbara Aho se réfère à des auteurs de la tendance ésotéro-occultiste : H.P. Blavatsky, la fondatrice de la Société Théosophique ; le baron de Westerode, un rosicrucien ; Baigent, Leigh et Lincoln, les auteurs de L’énigme sacrée ; Twyman, un spirite ; Picknett et Prince, auteurs gnostiques, et Marsden, le traducteur en langue anglaise des Protocoles des sages de Sion.
Sans qu’elle soit totalement originale, Barbara Aho se distingue de deux façons :
Elle néglige la littérature complotiste sur les néphillim, ces géants nés de l’union de femmes et de démons cités dans la Bible.
Elle échappe au moins partiellement à l’accusation d’antisémitisme en ne présentant pas l’ensemble des Juifs comme les auteurs du complot mais en limitant la culpabilité à la tribu de Dan et en présentant les Juifs opposés au sionisme comme victimes des Illuminati.
L’analyse de la méthode, par Christophe Colera
Christophe Colera mentionne çà et là des erreurs de l’auteure mais n’en dresse pas l’inventaire. En bon sociologue, il pose des questions sur l’intérêt de l’auteure à développer sa théorie.
Barbara Aho apporte du nouveau et de l’insolite à la communauté évangélique à laquelle elle appartient. Elle fournit des arguments pour crédibiliser les prophéties bibliques qui ne suffisent plus à une partie des chrétiens évangéliques. Sa dénonciation des Illuminati, des riches hommes d’affaires juifs qui dominent le monde de façon occulte, satisfait une partie de l’opinion publique hostile aux puissants.
Mais cette auteure ne cherche pas à établir une vérité objective et vérifiable ; ce qu’elle veut, c’est donner corps à une prophétie dans un contexte actualisé. Pour cela elle crédibilise toute une littérature émanant des milieux qu’elle présente comme néfastes : franc-maçonniques, occultistes et théosophiques.
Son ouvrage contribue à un appauvrissement culturel : réduire de grands phénomènes historiques comme la Renaissance et la Révolution française au résultat d’un complot de la tribu de Dan n’encourage pas à se cultiver pour en comprendre la complexité.
D’un point de vue religieux, réduire l’action du diable à un domaine institutionnel, le complot des sociétés secrètes amène à négliger l’activité des démons dans les cœurs des humains.
Pour conclure
Le livre de Christophe Colera semble n’être qu’un travail de recherche d’un spécialiste rédigé à l’attention de spécialistes et donc réservé à un nombre de lecteurs limités.
Ce serait une erreur de limiter à cet aspect l’intérêt de ce livre. Parce qu’il replace constamment la théorie de Barbara Aho dans son contexte littéraire complotiste, l’ouvrage est en fait un livre sur le complotisme et est donc destiné à un public élargi.
Le complotisme chrétien
Examen d’un système de pensée
L’intérêt du livre de Christophe Colera sur le complotisme protestant étudié à la lumière des publications de Barbara Aho est de donner finalement une vision globale d’un système de pensée qui déborde du seul protestantisme évangélique.
Toutes les organisations chrétiennes ne sont pas complotistes mais beaucoup trouvent dans la Bible des éléments permettant d’alimenter ce système de pensée. On peut voir l’action de Satan et des démons se dérouler depuis que le serpent a séduit Ève et Adam jusqu’à l’avènement annoncé de l’Antéchrist, si bien que l’on peut interpréter les faits comme des étapes d’un complot du Diable.
Mais le complotisme chrétien ne se limite pas à l’exégèse des écritures saintes. Il fait intervenir nombre de sociétés secrètes plus ou moins imaginaires ou plus ou moins réelles auxquelles l’on prête des pouvoirs et une influence démesurés par rapport à la réalité. Elles seraient les instruments du Diable pour dominer le monde. Et très souvent les instigateurs présumés du complot sont désignés : les Juifs.
Une interprétation douteuse de la Bible
Les complotistes s’appuient sur la Bible, directement ou en utilisant des ouvrages complotistes qui commentent la Bible. Mais ils en déforment souvent le contenu.
Prenons l’exemple de l’image que donne Barbara Aho du juge Samson. Selon cette auteure ce personnage, de la tribu impie de Dan, voulait détruire la tribu de Juda pour préparer l’avènement d’un faux messie danite. Mais que nous apprend la Bible ?
Son livre des Juges contient plusieurs chapitres qui relatent les exploits de ce héros qui combat les Philistins, ce peuple qui a établi sa domination sur les Hébreux. Le chapitre XV raconte que les Philistins le cherchaient dans le territoire de la tribu de Juda et que par crainte des représailles cette tribu a livré Samson à ses ennemis. Mais le colosse s’est libéré et avec une mâchoire d’âne il a tué 1 000 hommes. Qui a été tué, c’est ce que la Bible ne dit pas. Des Philistins, très certainement. Des membres de la tribu de Juda ? Peut-être, mais la Bible n’en dit rien. Et dans la suite du récit on ne lit plus rien sur les rapports entre Samson et Juda.
Ainsi la réaction défensive de Samson prisonnier de Juda est-elle transformée par Barbara Aho en une volonté de ce juge de détruire une tribu en vue d’établir un messie danite dont la Bible ne dit rien. Pourquoi ? Parce que la tribu de Juda a donné son nom aux Juifs.
Le bricolage des articles collectés dans le supermarché des données de l’histoire.
Que font les clients qui achètent dans un supermarché ?
Ils choisissent les produits qui les intéressent et délaissent les autres produits en magasin. Ce faisant, ils démontent les rayons que les salariés ont remplis.
Rentrés chez eux, ils transforment les produits pour en faire ce qu’ils veulent. Ils ouvrent les boîtes de conserve et les paquets de semoule, font cuire la viande, les légumes et le poisson pour en faire des plats cuisinés. Ils cousent des ourlets aux pantalons qu’ils ont achetés.
C’est exactement le comportement des complotistes.
Sans souci du travail de recherche millénaire des historiens depuis les annalistes mésopotamiens et les Grecs Hérodote et Thucydide, les complotistes picorent çà et là des éléments tirés de la reconstruction des faits du passé et en délaissent tout à la fois l’essentiel des données et l’architecture de la chronologie.
Ces éléments, ils les mélangent et les transforment pour les rendre utilisables pour la construction de leur théorie dont ils font une contrefaçon de l’Histoire. Ce faisant, ils démolissent la culture pour créer une contre-culture.
Examinons la démarche de Barbara Aho et des auteurs dont elle a tiré des arguments :
Ils cherchent des mauvais Juifs partout. Pour Aho, ce sont les Danites. Pour d’autres, tous les Juifs sont malfaisants.
Les Mérovingiens ? Ils n’étaient pas des Francs, mais des Juifs. Donc auraient été juifs le pape Grégoire le Grand, un supposé Mérovingien (en fait un Romain de la famille Anicia) ainsi que le supposé Mérovingien Godefroy de Bouillon. Auraient aussi été juifs Hugues de Payens, le fondateur des Templiers et Adolf Hitler, supposé petit-fils d’un Rothschild ; le Führer ne voulait pas anéantir les Juifs, mais seulement ceux qui n’adhéraient pas au sionisme. Autres supposés Juifs : la Maison d’Anjou et Christophe Colomb qui aurait cherché l’Amérique pour y fonder une nouvelle patrie pour les Juifs.
Les complotistes réinventent les sociétés secrètes et en surévaluent l’influence.
Les historiens sont loin de nier l’influence des francs-maçons sur l’histoire politique, sociale et culturelle. Mais les complotistes en font les agents omniprésents et omnipuissants d’un complot dont le but est la domination sur le monde.
Barbara Aho place les francs-maçons sous l’autorité d’un Prieuré de Sion qui aurait été fondé en 1099 par Godefroy de Bouillon qui voulait établir à Jérusalem l’autorité de la dynastie mérovingienne. Historiquement le Prieuré de Sion n’a été qu’une association fondée par Pierre Plantard en 1956, dissoute en 1993 avant d’être reconstituée en 2015. Selon cette auteure encore la franc-maçonnerie aurait été fondée par des cathares et des templiers, deux groupes humains nés et disparus au
Moyen-Âge alors que, si les origines historiques de la franc-maçonnerie restent à bien éclaircir, elle n’existe vraiment comme organisation initiatique que depuis le XVIIIème siècle.
Barbara Aho présente le rosicrucianisme comme résultant de la fusion de deux organisations monastiques juives de l’Antiquité, les esséniens et les thérapeutes et des juifs kabbalistes. Mais il y a beau temps qu’esséniens et thérapeutes étaient disparus quand l’Ordre de la Rose Croix est né, seulement au XVIIème siècle.
Aho assimile encore les alumbrados espagnols du XVIème siècle (des catholiques hétérodoxes mystiques) aux Illuminés de Bavière du XVIIIème s. (un ordre initiatique révolutionnaire démantelé dès la fin du siècle) pour les transformer en les Illuminati supposés être une oligarchie d’hommes d’affaires qui dominent actuellement le monde.
Les complotistes inventent des étymologies fantaisistes
Le nom de l’Amérique serait dérivé de celui d’Ameru, un dieu précolombien. Mais tout historien sait que l’étymologie véritable est à trouver dans le prénom du navigateur Amerigo Vespucci.
Le nom de la famille Rothschild serait tiré de l’expression Ruth’s childs, (enfants de Ruth).L’étymologie véritable est « zum roten Schild », « à l’enseigne rouge » en référence au blason qui ornait le mur de la maison familiale. Il était bien inutile de faire des Rothschild les descendant de Ruth pour essayer de prouver leur origine juive, qu’ils n’ont jamais dissimulée.
Les complotistes réinventent la chronologie
Ils ne tiennent aucun compte de la chronologie telle que l’a établie l’Histoire scientifique.
La tribu israélite de Dan a été déportée par les Assyriens et s’est dissoute dans la population environnante. Les complotistes la font survivre jusqu’à nos jours, ainsi que les Mérovingiens qui pourtant disparurent de l’Histoire en 751.
Les Illuminés de Bavière n’ont pas vécu après la fin du XVIIIème siècle. Les complotistes prolongent leur existence jusqu’à nos jours sous le nom d’Illuminati.
Si l’on se réfère au récit biblique, Samson aurait vécu vers la fin du IIème millénaire av . JC. Selon Barbara Aho il aurait fondé les esséniens. Malheureusement les esséniens n’ont existé qu’entre le IIème siècle avant J.C et le Ier s. après JC. Peu importe pour Barbara Aho qui prolonge leur existence jusqu’à la fondation du rosicrucianisme que l’Histoire situe au XVIIème siècle.
Ajoutons l’affirmation que des sionistes habitaient Rome avant la création de l’Église catholique, alors que ce mouvement ne remonte qu’au XIXème siècle.
Pour conclure
Barbara Aho et les complotistes qui l’ont inspirée ne falsifient pas seulement l’Histoire ; ils la détruisent dans sa globalité pour en tirer des matériaux qui leur sont nécessaires pour en construire une contrefaçon.
Leur reconstruction de l’Histoire n’a pas pour but d’enrichir notre culture. Elle appauvrit au contraire la culture de ceux qui ne se réfèrent qu’au complotisme. En mettant l’accent sur le supposé danger des sociétés secrètes utilisées par les mauvais Juifs (ou simplement les Juifs dans leur globalité pour certains auteurs) les complotistes créent un climat d’anxiété paranoïde générateur de méfiance et d’hostilité aux élites politiques et sociales"
Fatima, la Russie et l'Islam
Toujours pour vous tenir au courant de mon cheminement, comme je l'avais fait dans le précédent billet, je dois dire que je vais bientôt devoir me confronter à la question compliquée de l'Islam, qui est importante dans la problématique de la fin des temps. J'ai déjà signalé le ministère protestant de l'anglo-pakistanaise convertie Sonia Azam, qui a de bonnes intuitions sur le rapport entre la Kaaba et l'Antéchrist. Il est assez difficile de mettre en perspective le destin des fils d'Ismael avec la fin des temps. Faut-il comme le fait Sonia Azam identifier l'Islam à Edom, là où le judaïsme identifie Edom à la papauté ? (il faudrait aussi que je dise un mot de ce livre bizarre rempli de fautes de style et de coquilles mais aussi d'idées intéressantes "Le quatrième royaume" de l'anonyme catholique Fidelis Verax qui, au contraire, concerne l'alliance judéo-romaine et rejoint étonnamment l'évangélique Barbara Aho sur certains points).
Le catholique traditionaliste Matt Gaspers, au Fatima Center, dans la vidéo ci dessous estime, comme Sonia Azam, que l'Islam est une religion antéchristique et que le djihad est son vrai visage. Mais il tire des déclarations de la Sainte Vierge à Fatima que la Russie a une vocation particulière à détruire l'Islam, et qu'elle remplira cette vocation... si elle se convertit au catholicisme romain...
La démonstration de Matt Gaspers comporte bien des erreurs : en vertu d'un anticommunisme assez sommaire, il n'hésite pas par exemple assimiler l'aide de l'URSS à l'OLP (organisation de libération de la Palestine, qui était laïque, avec même beaucoup de chrétiens en son sein) dans les années 1970 au symptôme d'une alliance entre le communisme et l'Islam, ce qui est assez grotesque. Ce genre de caricature est fréquent chez les prédicateurs américains. Cela dit l'idée selon laquelle la Russie, après s'être beaucoup fourvoyée dans le communisme, pourrait être "ironiquement", élue par Dieu pour en finir avec l'autre fléau anti-chrétien qu'est l'Islam n'est pas inintéressante, même si, bien sûr, beaucoup de musulmans diraient que leur religion n'est pas anti-chrétienne puisqu'elle protège les religions du Livre. On notera quand même que le propos de Gaspers est aussi anti-orthodoxe qu'anti-musulman puisqu'il assimile - suivant en cela une tradition catholique bien établie - l'orthodoxie au despotisme oriental. Cela change de l'oecuménisme lénifiant soutenu par les médias dominants de nos jours, et oblige à une analyse sérieuse de la vérité ou du mensonge de l'orthodoxie. A l'arrière-plan c'est une fois de plus la question de la légitimité de la succession de Pierre telle que posée par l'Evangile qui se pose...
Evidemment on peut douter de la validité de la prophétie dont se réclame Matt Gaspers, celle de Notre Dame de Fatima. Cela renvoie à la légitimité biblique du culte marial qui ne repose guère que sur la phrase de Jésus sur la croix confiant sa mère à son disciple Saint Jean (Jean 19:26) - phrase énigmatique dont je ne cesse d'examiner les mystères sans trop avancer depuis deux ans (les autres démonstrations sur la notion de "gébirah" en 1 Rois 2:19-20 , sur les noces de Canaan, ou sur la femme de l'Apocalypse sont moins convaincantes encore). A supposer même qu'il y ait une validité de certaines apparitions et prophéties mariales, lesquelles devrions-nous privilégier ? Il semble qu'il y ait une filiation Fatima-La Salette (Lourdes me paraît assez étranger à cette dynamique-là), mais cette logique des secrets et les égarements de leurs interprétations laissent très sceptiques (voir par exemple toutes les manipulations autour de La Salette au XIXe siècle, dans les milieux monarchistes notamment, et toutes les rumeurs autour des vrais et faux secrets de Fatima au XXe siècle). On atteint le paradoxe où la dévotion mariale autour de Fatima en ce moment nourrit un renouveau de la Foi face à l'enlisement de la papauté dans le modernisme et le socialisme, mais où ce renouveau pourrait, en fait, comme Medjugorje, n'être que le fruit d'un leurre (voir l'option d'Aho qui souligne les origines marranes du culte marial tant dans la Champagne "mérovingienne" que chez les Jésuites).
Jusque là en tout cas j'avais plutôt vu le culte marial comme un trait d'union entre chrétiens et musulmans - voyez comment Lourdes est en train de devenir un "hub" du dialogue islamo-catholique voulu par le pape ainsi que l'expose l'écrivain Jean Omnes, et la manière dont divers prédicateurs sur le Net mettent en avant le fait que le Coran cite plus la Vierge Marie que la Bible. Sauf bien sûr à Lépante en 1571 qui fut une victoire du Rosaire - et de Notre Dame de Guadalupe - sur le califat turc, ou même à Vienne quand Jean III Sobieski vainqueur des Turcs en 1683 vint se prosterner avec ses généraux devant la statue de Notre-Dame de Lorette.
Sur la question de l'Islam il y a aussi la possibilité ouverte par E. Michael Jones de ne pas considérer l'Islam comme un "bloc" mais d'en séparer le chiisme persan en estimant que celui-ci était lié à la sagesse grecque et que donc il participe comme le catholicisme d'un certain Logos en Jésus-Christ. Le raisonnement en termes de Logos rejoint beaucoup la pensée jésuite (qu'E. Michael Jones admire, et que tant de protestants diabolisent) qui dans leur esprit missionnaire voyaient de l'inspiration du Saint Esprit dans beaucoup de sagesses païennes (le bouddhisme notamment), ce qui n'est pas sans danger. Et puis Jones fait trop de sociologie, comme avant lui Bernanos, Claudel, Belloc. C'est un vice propre au catholicisme. Je prends plus au sérieux la démonologie que la sociologie.
Protestantisme ou catholicisme ?
Les gens qui sont passés par l'occultisme pour ensuite se convertir à une religion monothéiste (ou revenir à leur religion monothéiste d'origine) en général ne versent guère dans le relativisme moral et religieux qui inspire par exemple le prochain synode pan-amazonien qui devrait s'ouvrir à Rome dans quatre jours.
C'est que le contact avec les entités, surtout s'il n'est pas spécialement amical comme celui que j'ai affronté en 2015, ainsi que je le raconte dans mon ouvrage "Les médiums", paru chez L'Harmattan en 2017, ne prédispose guère à considérer les questions spirituelles comme un sujet d'aimable conversation de salon au coin d'un bon feu de bois. Il vous place dans la situation de l'après-vie, qui sera celle du jugement dernier, où aucune aide humaine ne peut vous secourir et où il vaut mieux avoir choisi la bonne assistance transcendante et le bon comportement pour ne pas tomber dans les tortures éternelles. Beaucoup de gens qui ont vécu des expériences de mort imminente (EMI) aussi y ont acquis la certitude d'une part que le monde invisible est plus important que le monde matériel dans lequel nous vivons, plus essentiel, plus déterminant du sens réel des choses, et surtout qu'on ne plaisante pas avec lui (du moins quand l'EMI ne revêt pas un côté "New Age" ou luciférien au sens qu'on a donné à ce mot dans notre billet du 10 septembre dernier). Toutes ces expériences conduisent à prendre très au sérieux le monde spirituel et l'obligation que nous avons tous de nous positionner à son égard - soit en choisissant une voie spécifique en son sein, soit en le rejetant. On ne peut pas tricher à son égard, le tourner en dérision, ou prétendre en tirer profit par un petit numéro de séduction emprunté à la comédie sociale, parce qu'un jour il nous rattrapera, la comédie sociale s'effacera et tout dépendra de l'être transcendant en qui nous aurons remis ou non notre Foi. C'est d'ailleurs ce que ne cesse de dire la Bible.
Cela conduit à une certaine radicalité qui prime sur les appartenances identitaires. On ne va pas adhérer une foi parce qu'elle a été celle de nos parents, ou parce qu'elle est celle de la petite copine, du petit copain, du mari ou de l'épouse, parce qu'elle est celle de Platon, de Gandhi ou de St François d'Assise, parce qu'elle est esthétiquement séduisante, apaisante, source de bienfaits, ou encore pour se donner une image, pour conforter son rôle dans la société etc, mais parce que c'est la Vérité, celle dont on n'aura pas à rougir au jour du jugement final. Que cette Vérité soit "une" c'est là encore ce que nous disent les Ecritures. Que beaucoup de forces invisibles soient à l'oeuvre pour nous tromper est aussi une réalité maintes fois soulignées (Ephesiens 5:6, Jean 8:44), mais qu'un travail patient et persévérant sur nous mêmes d'ouverture à la révélation divine puisse nous faire progresser dans la découverte de cette vérité et dans l'obéissance à ses commandements, est aussi le message dont est dépositaire l'Occident : "Cherchez et vous trouverez" (Luc 11:9, Matth 7:7) et "Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous libèrera" (Jean 8:32). Le christianisme assure même que des entités invisibles comme les anges, mais surtout le Dieu trinitaire lui-même (père, fils, et esprit saint), ainsi que les prières d'intercession des saints, et l'amour conjugué des croyants (l'Eglise) assisteront d'une façon surnaturelle l'homme honnête dans sa recherche du vrai (en soutenant son courage, en mettant sur son chemin les bonnes interventions), pour peu qu'il abandonne son orgueil, son attachement aux biens du monde (tout ce qui arrange notre petit égo), et s'abandonne totalement au Seigneur et à ses commandements.
Pour ma part, au départ impressionné par les prodiges que réalisaient les médiums New Age dans le domaine de la clairvoyance, des synchronicités, de la guérison du corps etc, mais très vite déçu par leur très faible attachement à la vérité (ils se contredisaient entre eux, et se contredisaient eux-mêmes d'une minute sur l'autre à titre individuel, et les entités qu'ils canalisaient se démentaient mutuellement et disaient souvent de très grossières contrevérités), j'ai très vite cherché refuge du côté des grandes traditions monothéistes qui ont au moins le mérite de la cohérence et, de ce point de vue, promettent au moins de ne pas écarteler leurs disciples sous le poids des contradictions (même si des contradictions superficielles subsistent toujours). Comme un médium musulmane avait en février 2015 identifié une malédiction qui me liait et en avait fait part sans me connaître à une mienne amie, je me suis demandé un temps si la révélation musulmane n'était pas la bonne. Cette médium fut surnaturellement écartée de mon chemin. C'est par Marie Madeleine à Sainte Baume, puis par la Vierge Marie en septembre 2015 que des délivrances très spectaculaires (que j'ai racontées dans mon livre) ont été apportées, ce qui semblait me ramener au catholicisme de mon enfance.
Cependant je fis voeu de ne pas m'arrêter à ces manifestations qui pouvaient elles aussi être empreintes de mensonges démoniaques, et de continuer en toute bonne foi à me laisser guider entièrement par Dieu vers la vérité quelle qu'elle fût. J'estimais que, s'il n'y a pas de vérité et seulement des rapports de forces entre démons (comme le soutient une jeune femme qui dans une vidéo sur You Tube en français affirme elle-même être sorcière et issue d'une lignée immergée dans la sorcellerie) cela ne valait pas la peine de vivre dans un tel monde. En revanche, comme Pascal, en faisant le pari d'un Dieu vrai et aimant auquel je m'en remettrais complètement, j'étais sûr de ne rien perdre - et d'ailleurs ce Dieu avait de toute façon déjà donné des signes très forts durant mon cheminement parmi les médiums. Sur la base de ce voeu, je reçus effectivement de nombreuses révélations qui me conduisirent à m'intéresser beaucoup à la Bible qu'au fond je connaissais très mal, et notamment à l'Apocalypse dont trop de gens ont une compréhension purement allégorique et abstraite, alors notamment que son chapitre sur l'Antéchrist permet de saisir beaucoup de choses sur l'esprit qui pèse sur notre époque.
En outre des signes me détournèrent du culte marial qui semblait pourtant avoir été à l'origine de ma première sortie de l'occultisme en 2015.
Je crois aujourd'hui qu'il ne faut jamais s'arrêter dans la recherche de la vérité ni dans la recherche de Dieu qui sont une seule et même chose. Il faut toujours se laisser instruire, humblement, accepter les nuances, les remises en cause. C'est ce qu'on appelle cheminer. On ne peut pas tous les matins remettre en cause ce qu'on a appris la veille ou un mois plus tôt, car ce serait céder à un démon d'instabilité incompatible avec la constance de Dieu, il faut construire, pierre par pierre, mais toujours en étant prêt à des remises en perspective étonnante que notre petite intelligence d'être humain n'est pas par elle même capable de faire.
Pendant deux ou trois ans, mon attachement à la Bible m'a conduit à écouter beaucoup les prédicateurs protestants, à commencer par les exorcistes qui ont une bonne connaissance de l'occultisme et du monde des démons par lesquels eux-mêmes sont déjà passés. J'y ai appris beaucoup de choses intéressantes sans toutefois m'y arrêter, car j'ai aussi vu les dangers des "charismes" que ces prédicateurs déploient, dont certains ne viennent assurément pas de Dieu, surtout s'ils viennent nourrir leur orgueil (ce qui est souvent le cas).
Périodiquement certains signes me "tirent" vers le catholicisme de mon enfance. Par exemple des rencontres de gens de cette mouvance, ou encore le fait que je n'aie pas trouvé sur mon chemin, malgré toutes mes demandes adressées au Seigneur, d'Eglise protestante (évangélique) qui semble répondre à quelque chose de profond en mon for intérieur. Dans la mouvance catholique des intellectuels comme Taylor Marshall (même si je ne suis pas d'accord avec certaines de ses simplifications) ou E Michael Jones (même s'il a une vision trop biaisée de l'éthique juive et de la place du Peuple Elu dans la révélation biblique mais c'est une erreur répandue dans le catholicisme traditionaliste) sont des sources d'inspiration pour moi, beaucoup plus que des modernistes complètement enlisés dans le snobbisme intellectuel et la réduction de la foi à un enjeu psychologique comme Frédéric Lenoir ou Michel de Certeaux.
Autant j'apprécie les grandes fresques historiques protestantes à la Barbara Aho, même si elles comprennent sans doute beaucoup de caricatures et d'erreurs, parce qu'elles forcent à s'interroger sur les jésuites, la papauté, les sources des croisades, du culte marial, etc, autant j'entends aussi les objections que les catholiques conservateurs adressent à la dissidence protestante, et notamment à sa régression hébraïsante (dès Luther et Calvin), qui fait l'impasse sur le fait que Dieu n'a sans doute pas choisi par hasard de donner la dernière partie de sa révélation en Grec - sur ce point le travail d'E Michael Jones sur la rapport intime entre Eglise catholique et Logos est très éclairant. On sent bien qu'il y a un équilibre difficile à trouver entre d'une part l'importance indéniable de l'Ancien Testament et d'une compréhension de celui-ci dans sa langue originelle (qui ouvre aussi sur une compréhension particulière du rôle du peuple juif dans les temps de la fin, la question de savoir s'il sera seul face à l'Antéchrist en cas d'enlèvement de l'Eglise de Christ etc) et, d'autre part, le fait que la nouvelle promesse christique est ouverte à l'héritage grec, héritage qu'a particulièrement creusé le catholicisme à travers notamment le thomisme. C'est un protestant canadien, Don Richardson, qui m'avait ouvert les yeux sur le fait que Saint Paul lui-même s'était approprié l'héritage d'Epiménide le Crétois (lié au pythagorisme) comme cela résulte d'une lecture combinée des Actes des Apôtres et des épîtres. Donc il y a bien une "sagesse grecque" à incorporer au christianisme sans réduire tout cela à de l'orgueil de philosophes. Il ne faut peut-être pas aller jusqu'à ouvrir les portes comme le fit Marcile Ficin à la Renaissance à tout le néo-pythagorisme ou tout le néo-platonisme et ses pratiques spirites (voire à la tarologie comme le suggéra Valentin Tomberg récemment promu par le catholique anglais Roger Buck) mais on ne peut nier qu'il y a des messages cachés dans la Bible. Les protestants veulent bien les chercher en langue hébraïque, par exemple quand à l'émission de Sid Roth des gens comme Joel Young, Yacov Rambsel, ou Sharon Allen vont trouver des prophéties codées dans la Torah. Mais pourquoi laisser de côté le fait par exemple qu'à la fin des Actes des Apôtres figure une référence aux Dioscures à l'avant du bateau de Saint Paul ?
Le catholicisme a beaucoup de défauts. Taylor Marshall a beau dire dans sa dernière vidéo sur la messe à St Michel en latin qu'aimer les saints n'empêche pas d'aimer Dieu puisqu'on aime autant Dieu quand on aime beaucoup ses enfants, il est dit dans l'Evangile qu'il ne faut pas aimer sa famille plus que Jésus, et c'est vrai qu'en encombrant sa liturgie de litanie de Saints le catholicisme braque trop les regards sur la foule des créatures (les saints) au détriment du Créateur, ce qui est de l'idolâtrie. Indépendamment même de la dérive sataniste de la papauté actuelle (voir ses liens avec le financier Soros), le pluralisme que le catholicisme admet en son sein est une façon d'inviter beaucoup d'hérésies dans la liturgie (alors qu'au contraire l'intransigeance des protestants est source de schismes à l'infini comme l'avait souligné jadis Hilaire Belloc et d'enfermements dans l'orgueil). Que le culte marial présente des aspects isiaques est indéniable ; que Lourdes ressemble dangereusement à des manifestations de nymphes aquatiques (voir comment la Vierge demande à Bernadette, en possession d'un rosaire lié au miracle de Betharram sur le Gave de Pau, de creuser le sol pour trouver la source et s'en enduire visage), c'est tout aussi certain ; qu'on puisse se demander si le rituel eucharistique, qui prend l'injonction biblique dans un sens trop charnel, ne revêt pas des aspects cannibalistes c'est aussi légitime. Il y a beaucoup de choses très dangereuses dans cette "tradition" à laquelle le catholicisme ancien a ouvert la porte et qui venait pour partie des païens, comme il y en a aujourd'hui du côté du pape actuel. Est-ce que l'adossement du catholicisme à un "imperium" universel (avec tout le sens hiérarchique romain qui va avec, et toute la bureaucratie, la passivité des fidèles face la sainteté du sacerdoce professionnel, les perversions de la confession etc) est une force face au nouvel ordre mondial maçonnique antéchristique comme l'affirme avec autorité E Michael Jones ou est-ce la meilleure façon de livrer les fidèles à ses diktats ? On voit bien que la promesse de Jésus à Pierre d'être le fondement de l'Eglise et de pouvoir lier dans le Ciel ce qu'il a lié sur Terre (Matth 16:19) ne peut pas être vaine, mais cela rend-il illicites les églises protestantes et orthodoxes éloignées du siège de Pierre ? Quant à toutes ces apparitions qui ont émaillé l'histoire du catholicisme, il faut beaucoup d'humilité et donc accepter que beaucoup de manifestations surnaturelles non strictement bibliques ne soient pas forcément en contradiction avec les textes sacrés. Cela aussi bien les pentecôtistes que les catholiques l'accepteraient volontiers. Mais on court aussi de grands dangers spirituels à trop glisser sur cette pente là. Des dangers à terme dignes de ceux du New Age... La définition d'une juste voie est très problématique. Et pourtant il faut persévérer, chercher, chercher, avec humilité mais aussi détermination. Des lumières nous seront données.
Une voix démoniaque encourage le contrôle des naissances
"A demonic voice pushes for birth control" "Une voix démoniaque encourage le contrôle des naissances." de Michael Voris
publié sur https://catholiccitizens.org/views/65104/demonic-voice-pushes-birth-control/
Il ne faut pas se surprendre que l'avortement et la contraception viennent de l'enfer. Mais ce que presque personne ne sait, c’est la présence démoniaque dont a témoigné l’un des principaux partisans de la contraception dans le monde dès les premiers jours du mouvement.
Marie Stopes était pour l'Angleterre ce que Margaret Sanger était pour les États-Unis - une femme folle de faire accepter le contrôle des naissances et de le féliciter pour ses passions racistes. Sanger est responsable de Planned Parenthood, qui tue 3,8 millions d'enfants chaque année grâce à l'avortement dans le monde. Stopes est en grande partie responsable de Marie Stopes International, qui tue chaque année 3,1 millions d'enfants par l'avortement dans le monde entier.
Les deux hommes se sont rencontrés lors d'une conférence en Angleterre en 1915. Stopes était un universitaire respecté, la première femme à avoir enseigné à l'université de Manchester. Mais vers 1910, à l'âge de 30 ans, elle se passionne pour l'eugénisme et souhaite réduire le nombre d '«indésirables» dans la société. Elle a commencé à adresser une pétition à divers dirigeants en Angleterre, dont la plupart l’avaient malmenée, malgré ses hautes qualifications académiques.
En 1917, elle publie un livre intitulé «Marié l'amour», qui fait la promotion du contrôle des naissances et qui est si populaire qu'il est passé par cinq impressions au cours de la première année. Néanmoins, la classe dirigeante n’est pas impressionnée, en particulier les dirigeants de l’Église d’Angleterre qui, en 1920, se réunissaient chaque année pour se réunir tous les dix ans à Lambeth Palace. Peu de temps avant la réunion, Stopes lui-même a raconté qu’une voix lui avait parlé alors qu’elle était assise à l’ombre d’un if dans sa cour.
La voix, a-t-elle affirmé, était la voix de Dieu, lui disant de dire aux évêques qu'ils allaient changer l'enseignement sur le contrôle des naissances. Elle se précipita dans la maison et dicta à sa secrétaire: «Mes seigneurs, je vous parle au nom de Dieu. Vous êtes ses prêtres. Je suis son prophète. "
C'est ainsi qu'a commencé un travail qu'elle a finalement intitulé "Un nouvel évangile pour tous les peuples: une révélation de Dieu unissant la physiologie et les religions de l'homme". .
Dans son travail, elle a contredit Saint-Paul, affirmant que son message avait 1900 ans et pouvait maintenant être ignoré - et il a ajouté: "Dieu m'a parlé aujourd'hui."
Elle a prétendu que Dieu avait dit que son union sexuelle n'était pas pour la procréation mais pour le plaisir, que les couples devraient utiliser les meilleurs moyens de contrôle des naissances «mis au service de l'homme par la Science». La vision ou la voix de Stopes n'était certainement pas de Dieu, évidemment, mais elle ne l'a jamais fait. refusé ou rétracté le compte. Elle entendit une voix lui indiquant quoi faire. Elle a insisté sur le fait qu'une voix surnaturelle, qu'elle prétendait être de Dieu, lui avait donné pour instructions de propager le contrôle des naissances dans tout le pays et finalement dans le monde.
Elle a dit aux évêques dans leur lettre que la voix avait dit que les évêques devaient enseigner à leurs troupeaux que «le sacrement pur et sacré du mariage ne peut plus être dégradé et souillé par l'ignorance archaïque des siècles…». L'union sexuelle était pour le plaisir, pas la procréation.
À Lambeth en 1920, malgré les premiers changements d’opinion publique, les dirigeants de l’Église anglaise ont rejeté la vision et les voix de Stopes. Sans se laisser décourager, Stopes publia son «Nouvel évangile» pour les masses en 1922. Cela lui coûta très cher parmi ses pairs universitaires athées, qui perdirent tout respect pour elle pour avoir revendiqué des visions divines.
Un an avant la publication du «Nouvel évangile», elle a ouvert la première clinique de contrôle des naissances en Angleterre, mais peu de temps après, elle l’a déplacée à Whitfield Street, près de Tottenham Court Road, où Church Militant a tourné une vidéo lors d’un voyage à Londres. Ce site reste encore une clinique de contrôle des naissances active ainsi qu'un centre de conseil pour l'avortement. À l'instar de cette clinique du centre de Londres, Margaret Sanger avait inauguré la première clinique de son pays à Brooklyn cinq ans plus tôt, en 1916, faisant de 2016 une sorte de 100e anniversaire du mouvement de contrôle des naissances rendu public.
Les deux femmes ont détesté l’Église catholique et n’ont pas hésité à le dire publiquement. En 1942, Stopes remarqua par écrit que les catholiques étaient «une malédiction ou quelque chose de pire».
Ainsi, lorsque nous restons assis un instant et considérons que, parmi les actions de ces deux femmes, ce qu'elles ont mis en place - 7 millions d'enfants chaque année dans le monde sont tués - elles détestaient toutes les deux l'Église catholique et l'une d'entre elles était inspirée par un plus grand zèle en elle. Les efforts pervers d'une voix surnaturelle qui, selon elle, lui ont ordonné de répandre le message que le sexe est une question de plaisir et non de procréation.
Peu de temps avant d’entendre la voix démoniaque, Stopes a envoyé une copie de son livre «Married Love» à la reine Mary, accompagnée d’une note indiquant que le livre était écrit «dans l’intérêt principal de vos sujets, les Britanniques, mais finalement pour toute l'humanité. "
Peu de temps après, elle ouvrit sa clinique de contrôle des naissances, continua de publier des articles dans des journaux, rédigea de nouveaux livres et pénétra dans la mesure du possible avec les dirigeants politiques et religieux. Elle a poursuivi intensément ses activités pendant les dix prochaines années, jusqu'à la prochaine réunion à Lambeth des dirigeants de l'Église anglicane en 1930.
Cette fois, cependant, l'Église d'Angleterre a approuvé pour la première fois dans l'histoire chrétienne le contrôle des naissances - une décision prise en grande partie par le zèle d'une femme stimulée par la voix d'un démon.
Marie Stopes international. Stopes avait été visitée par un démon https://www.youtube.com/watch?v=jPOKTyeVq7Y "i am his priest and you are his prophet".
Son livre "Married love" est sur http://digital.library.upenn.edu/women/stopes/married/1918.html
L'orgueil des médiums
Ci-dessous, un témoignage intéressant de 2013 de Régine entrée dans l'occultisme à 14 ans et devenue médium, qui rappelle celui d'Allan Rich (quand il disait que, devenu magicien sataniste, il ne supportait pas les églises, mais enviait la pureté de l'aura d'un chrétien et voulait se mesurer à ses "pouvoirs"). Elle souligne la misère morale des médiums, leur vanité, leur jalousie (j'en ai un peu parlé aussi dans mon livre) et les dettes à l'égard de leurs "entités" qui les écrasent. Voir aussi en anglais dans le même sens le témoignage de Julie Frame, celui de l'américaine Brooke Gardner, celui (un peu long) de Beth Eckert (elle parle aussi plus spécifiquement de la sorcellerie et du yoga dans d'autres vidéos) celui de la sikh Yasmine, en espagnol ceux de la brésilienne Vilma de Souza, ou de la mexicaine Elsa Vazquez. Tous ces anciens médiums et sorciers, comme Joshua Blayi, l'ex-seigneur de guerre libérien, soulignent combien leurs pouvoirs étaient tenus en échec par la protection qui entourait les chrétiens.
Exo-Vaticana : le Vatican et les Ovnis
Quelques notes prises sur Exo-Vaticana - Après avoir examiné "On the path of the Immortals" (et tant pis pour l'ordre chronologique) plongeons nous dans Exo-Vaticana dans lequel Horn et Putnam se penchent sur l'observatoire international du mont Graham (Arizona) et son grand téléscope binoculaire (LBT) équipé d'un système Lucifer qu'ils sont allés voir sur place ainsi que le Vatican Advanced Technology Telescope (VATT) qui se situe juste à côté.
Ils ont interrogé un prêtre sur place, à la lumière des écrits du frère jésuite Guy Consolmago avec qui ils ont eu un échange sur Internet et qui leur a transmis le Pdf de son livre publié avec l'autorisation du St Siège en 2005 "Intelligent life in the universe : Catholic belief and the search for extraterrestrial intelligent life" qu'ils présentent (p. 17) comme introuvable ("not available anywhere") depuis son retrait par l'éditeur mais qu'aujourd'hui en réalité tout un chacun peut consulter ici.
Horn et Putnam sont (à juste titre) choqués par le fait que Consolmago ait envisagé que les Nephilim (les Géants de la Genèse) aient pu être des extraterrestes et que (p. 33 de son livre) les peuples anciens aient pu être "parfaitement heureux de la possibilité de leur existence", comme si ces êtres étaient censés pouvoir nous sauver. Dans le même livre, Consolmago envisage que le Verbe de Dieu (Jean 10:18) ait pu être "non seulement le fils de l'homme mais aussi l'enfant d'autres races" (extraterrestres (p. 19 du livre de Horn et Putnam). Dans la même veine, notent Horn et Putnam, Christopher Corbally, directeur adjoint britannique du Vatican Observatory Research Group (groupe de recherche de l'observatoire du Mont Graham) jusqu'en 2012 aurait déclaré (dans un article du Telegraph "American Association: Martian life will change God's image, says Vatican" du 17 fevrier 1997 encore en ligne ici) que l'existence d'aliens pourrait modifier notre image de Dieu, ou le père José Funes, directeur de l'observatoire du Vatican estimant dans l'Osservatore romano en 2008, que les extraterrestres pourraient être nos "frères".
Horn et Punam (p. 20) rappellent que dans les années 70 et 80 Mgr Corraldo Balducci, membre de la curie romaine, avait déclaré à la RAI plusieurs fois que les aliens intéragissaient déjà avec nous et que le Vatican en était conscient. Le père Malachi Martin (professeur à l'institut biblique pontifical, mort en 1999) avait annoncé sur AM Radio (Art Bell) en 1997 que le Vatican s'intéressait à ce qui approcherait de la Terre dans les 10 ans à venir qui pourraient être d'un grand intérêt, ce qui pouvait être une comète (mais Consolmagno a fait part de sa méfiance à l'égard de ses thèses). Consolmagno est allé jusqu'à écrire dans "Brother astronomer : Adventures of a Vatican scientist" cité par Beliefnet que le contact avec les aliens nous changera réciproquement et qu'ils auront aussi à nous évangéliser ce qui rejoint l'idée de Funes (L'osservatore romano du 14 mai 2008) selon laquelle les extraterrestres sont peut-être plus proches du créateur que nous.
Le membre de l'Opus Dei Giuseppe Tanzella-Nitti est allé jusqu'à dire que l'échange avec les aliens pourrait nous faire modifier notre théologie après vérification (dans l'Interdisciplinary enncyclopedia of religion and science, item "extraterrestrial life". Cela renvoie au propos de Corbally sur le "Logos-event" qui a pu arriver aux aliens (cité par Open minds magazine, juin juillet 2010).
Horn et Putnam repartent de la présentation officielle du VATT censé observer les planètes invisibles Nemesis et Neburu, des planètes X. Le Vatican chercherait-il comme les gouvernants à manipuler des forces invisibles ? (p. 26)
Ils notent que l'exorciste franciscain du XVIIe siècle (et professeur de philosophie - il est aussi une référence de l'ufologue Jacques Vallée dans son livre Passport to Magonia 1969, une référence à un endroit imaginaire que l'évêque de Lyon Agobard au 8e siècle dans Liber de Grandine et Tonitruis citait comme désignant un endroit que des esprits farfelus imaginaient être le lieu où des navires volaient et d'où trois hommes et une femme seraient tombés, passage déformé par Villars eu 17e s), dans son traité sur les incubes et les succubes redécouvert au 19e s. par Isidore Liseux, éditeur de la rue Bonaparte, en p.53, énumère divers théologiens (Bellarmin, Suarez, Maluenda, pour qui les enfants biologiques des femmes avec les incubes sont grands, audacieux, fiers et impies, ce qui confirme aux yeux de Putnam et Horn que les Fils de Dieu qui ont engendré les géants avec les femmes humaines dans la Bible étaient démoniaques. Nimrod constructeur de la tour de Babel fut un chasseur (Gen 10:8) géant (comme Orion chez les Grecs) doté d'une vision du monde invisible. Jésus a annoncé que la fin des temps sera semblable à ce temps là, celui d'avant Noé.
Après ce cadre posé par Horn, Punam au chap 2 retrace l'historique de l'intérêt du Vatican pour les Ovnis. L'accord entre le Vatican et l'université publique d'Arizona remonte à 1980 où il fut accordé au Groupe de recherche de l'observatoire du Vatican d'utiliser l'Observatoire Stewart à Tucson. Le groupe fut ensuite naturellement associé à l'installation sur le Mt Graham et aux contentieux à ce sujet avec ses propriétaires apaches. Le Daily Telegraph de Londres du 28 oct 1992 évoquait un partage des tâches avec la NASA : le Vatican chercherait des planètes susceptibles d'abriter des aliens et la NASA un moyen de communiquer avec eux.
Le Vatican (p. 50) a nié tout rôle dans la dénomination "Lucifer" de l'équipement à côté de leur télescope VATT. Le nom a été attribué par le Max Planck Institute qui l'a conçu. L'astronome Andreas Quirrenbach a déclaré dans une interview que le nom était un hommage au gouverneur allemand Teufel dont le nom signifie diable, mais Putnam n'en croit pas un mot. Le fait que le dispositif soit allemand et surajouté au télescope jésuite doit tout de même être pris en compte dans le débat sur cet étrange nom de baptême du dispositif.
Laissons de côté les questions techniques et notons, sur le plan théologique, si Jésus a annoncé que le monde à son retour sera comme au temps de Noé (Luc 17:26, Matthieu 24:37). Au 19 e siècle, le théologien George Hawken Pember fut le premier à recenser les similitudes entre notre époque et celle de Noé. Lui qui se confrontait aux bouddhistes et aux théosophes (ancêtres du Nouvel Age) recensait parmi les sept points communs dans Earth Earliest's Ages, and Their Connection with Modern Spiritualism and Theosophy (London: Hodder & Stoughton) les relations démons et humains dans le spiritisme (p. 38) dont il suit les traces dans la Bible et dans l'histoire (il attribue cela à une désobéissance des démons à l'interdit divin). P. 390 Pember évoque le décret du pape Innocent VIII (voir ici**) contre les rapports sexuels avec des incubes et voit le retour des Néphilims susceptibles de provoquer les mêmes échanges avec les femmes humaines (à rapprocher, postérieurement aux écrits de Pember à la tentative de Hubard et Parsons de faire naître un enfant de la déesse Babalon en 1946).
Horn et Putnam listent les chercheurs qui prennent au sérieux la part de témoignages sur les Ovnis que la science n'a pu expliquer (p. 70 et suiv) puis ils dressent un inventaire des hybrides nés d'échanges humains-démons qu'on trouve dans des livres apocryphes (Jude, Jasher) ou la littérature akkadienne, et des expériences pour créer des hybrides animaux-humains. Jacques Vallée et John Keel ont développé l'idée que ces hybrides pouvaient être en partie des "extraterrestres".
Horn en 2007 s'était penché sur les portails interdimensionnels dans Nephilim Stargates. Il a eu ensuite un échange avec Nick Redfern (p. 156) auteur de "Final Events" qui estime comme lui que les phénomènes extraterrestres correspondent à des invocations démoniaques par des groupes occultistes. Dans l'échange de mails que Horn reproduit, Redfern reprend les propos qu'il a recueillis en 2007 auprès de Ray Boeche, prêtre anglican ancien directeur du Mutual UFO Network. Boeche disait avoir rencontré en 1991, dans un hôtel de Lincoln (Nebraska) deux savants du ministère de la défense qui travaillaient sur le contact avec les entités non humaines, non human entities, NHEs. Ce serait un programme classé secret défense du Pentagone. Ces chercheurs appartenaient au groupe "Collins Elite" qui serait convaincu que ce programme, loin de chercher le contact avec des extraterrestres, rechercherait en fait l'échange avec des démons.
A partir des données qu’il avait reçues de Boeche (p. 157) Redfern aurait pris des contacts avec des gens en leur disant ouvertement qu’il cherchait des hauts fonctionnaires qui souscrivent à l’idée que les Ovnis sont démoniaques, et serait ainsi entré en contact avec des membres de « Collins Elite ». Ces gens sont certains que les aliens sont des démons. L’alliance entre Parsons qui était branché sur les fusées, et Crowley qui avait fait une œuvre démoniaque en 1918 (l’Amalantrah Work) s’est poursuivie à travers George Adamski (1891-1965) et l’utilisation par George Hunt Williamson des tables de Ouija pour contacter des extraterrestres. Redfern n’a pas pu livrer tous les documents de Boeche dans son livre car le Collins Elite (CE) veut les garder secrets. Ceux-ci ne sont pas une agence gouvernementale, ce sont des employés fédéraux (certains haut placés dans l’administration et les services secrets) subventionnés par le gouvernement mais ce n’est pas un service étatique. Redfern n’a pas pu poser de question, seulement recueillir les déclarations qu’on voulait bien lui faire. Il est donc incapable par exemple de dire s’il y a des catholiques dans ce Collins Elite ou pas. Parmi eux il y eut « Richard Duke » (CE) qu'il a rencontré entre 2007 et 2010 mais sans jamais pouvoir prendre l'initiative des questions. Horn l'interroge aussi sur le rapport "Collins Report" écrit par le groupe mais qui est censé rester confidentiel.
Horn reproche à Redfern d'avoir cité le livre du Lieutenant colonel Pacheco - actuellement à 500 dollars sur Amazon -"Unmasking the ennemy" auquel il reproche de diviniser Marie. Mais Redfern en défend le contenu factuel.
Horn a trouvé confirmation de l'existence du Collins Elite auprès de Nick Pope, ex directeur au ministère de la défense britannique. I D E Thomas, qui fut professeur dans une université (college) chrétienne et correspondant de la BBC a aussi relié les aliens aux Nephilim et dans « The Omega Conspiracy » il s’est penché comme Vallée dans « The Invisible College » sur les mutilations d’animaux dans les zones d’apparition des Ovnis qui soulignent que les aliens ont besoin d’ADN biologique. Le lieutenant colonel Philip J Corso (1915-1998), connu pour son livre sur Roswell, travaillait avant sa mort sur un manuscrit qu’il intitulait « Dawn of a New Age » qui étudiait la façon très particulière dont les organes génitaux ou les cerveaux des animaux étaient prélevés dans ces circonstances.
Au contraire du Collins Group, le Vatican avec des gens comme Tanzella-Nitti prépare la rencontre avec les aliens et Adamski qui dit avoir effectué des voyages inter-galactiques avec les aliens a été reçu par Jean XXIII qui lui a décerné la médaille d'or d'honneur de l'Eglise (p. 242).
L'hypothèse des mondes paeallèle remonte à l'hérésie de Philastrius au IVe s dont parle St Hippolyte. Origène lui-même avait cru à la création de plusieurs mondes avant la Génèse parce que Dieu n'a pu rester inactif au début, lais la dérive officielle de l'Eglise a commencé avec un "pacte faustien" du pape avec les carolingiens (p. 255) et les thèse d'Agobard de Lyon (779-840) sur Magolia, le pays où les navires voguent sur les nuages. On appela les extra-terrestres des "sylphes" dans le Comte de Gabalis (1670). La thèse de la pluralité des mondes avait aussi été soutenue par Albert le Grand (1193-1280) auteur de traités d'astrologie et minéralogie que, disent Putnam et Horn, les papes ont eu le tort de béatifier (en 1622) et canoniser (en 1931). En 1277 Etienne Tempier évêque de Paeis dans ses 219 condamnations de l'aristotélisme au point 34 condamne l'hypothèse que Dieu n'ait pas été en mesure de créer plusieurs mondes, ce qui renforçait la légitimité de ceux qui prétendaient qu'il l'avait fait. Nicolas de Cues (1401-1464) avec sa vision sur un bateau au retour de Constantinople qui lui fit proner la "docte ignorance" contre l'aristotélisme et dynamiter les théorie du Dieu sphérique dont le centre est partout et la circonférence nulle part, bousculant l'idée d'un lieu pour chaque chose et ouvrant la voie à un univers infini dans son traité de 1440 le premier parle de régions de l'univers habitées comme le nôtre. L'occultiste Giordano Bruno (cf Yates), hermétiste ou kabbaliste (p. 264) allait poursuivre dans cette veine.
EMI chrétiennes - EMI lucifériennes
Il y a des expériences de mort imminente (EMI) chrétiennes qui "collent" avec le texte biblique comme celle de la colombienne Paulina (ci dessous), et puis il y a les EMI un peu "New Age" dont les conclusions sont anti-bibliques comme celle de Frédéric Medina (plus bas sous le témoignage de Paulina).
Il y en a d'autres types aussi (juives, musulmanes, hindouistes etc). Difficile de comprendre pleinement et de hiérarchiser entre eux ces témoignages. Bancarz, l'ex-gourou New Age repenti dit dans son livre "Second Coming of the New Age" que certes chaque culture produit son propre type d'EMI - les musulmans rencontrent Alla, les hindouistes rencontrent Ganesh ou Vishnu dans l'au-delà - mais dans certains cas des musulmans ou des hindouistes voient Jésus alors que jamais un chrétien ne verra Mahomet ou Vishnu dans une EMI. Cela prouve à ses yeux la vérité métaphysique du christianisme. Il faudrait vérifier la base factuelle de sa démonstration.
En tout cas, pour ce qui concerne les deux témoignages ci-dessous, le premier, disais-je, est très biblique à une ou deux nuances près (Paulina dit qu'aucun manquement aux commandements n'est toléré, mais la parabole du Bon Samaritain n'est-elle pas justement là pour dire qu'il est impossible qu'un croyant satisfasse à tous les commandements en même temps, puisque celui qui respecte le sabbat ne peut pas aider un malade sur le bord de la route). C'est à tel point même qu'on peut se demander si elle n'a pas un peu "réécrit" son histoire à la lumière de ce que la Bible lui a ensuite enseigné.
Au contraire le témoignage de Medina (qui ressemble à beaucoup d'autres, dont un que j'ai cité dans mon livre sur les médiums d'une femme devenue magnétiseuse après son EMI) est très anti-biblique. Le Christ en est absent, et la morale qu'en tire Medina est que c'est notre âme qui détermine notre vie (ce que disent aussi la médium Patricia Darré et bien d'autres). Ici pas question d'obéissance à des commandements. On se repent de n'avoir pas fait de bonnes actions, mais pas par amour de Dieu ni de son fils mort pour nos péchés ; uniquement pour être "en paix avec l'univers", fusionner avec lui, se sentir comme une herbe des champs etc. De retour sur Terre on fuit le conflit, on s'efface, on est dans la tolérance (valeur luciférienne de notre époque qui conduit à tout laisser passer et à perdre toute colonne vertébrale morale). J'observe que ces "retours d'EMI" ne sont pas apaisés : Medina évoque les envies de suicide de certains, leur nostalgie du monde lumineux qu'ils ont côtoyé, leur incapacité à "digérer" cette expérience forte. Il recommande la méditation pour faire "passer" en quelque sorte la pilule, et même la consultation de magnétiseurs.
Alors qu'au contraire ceux qui ont vu Jésus (voir notamment les témoignages américains à ce sujet sur You Tube) en reviennent "boostés", militants, résolus à remplir leur mission sur Terre dans le respect de la Bible. Le témoignage de Médina non seulement encourage à aller voir des médiums manipulateurs d' "énergies" spirituellement très suspectes, mais aussi à rechercher le contact avec les "morts" et les "entités". D'un point de vue biblique (qui interdit ce genre de contact avec l'au-delà, voyez l'épisode de Saül et Samuel), l'EMI de Frédéric Médina (et de beaucoup d'autres personnes), sous des dehors apparemment philanthropiques, se rattache aux prodiges que Satan/Lucifer est censé réaliser à la fin des temps pour favoriser le règne de l'Antéchrist. A la faveur d'un accident, le diable "joue" avec le corps éthérique de la personne en état de mort clinique ; il la fait se décorporer, traverser les murs, voir ses proches, puis des êtres chers disparus, pour, ensuite, témoigner d'un au-delà prétendument sans Jésus-Christ, et convaincre les gens de rechercher le contact avec leurs propres chers disparus, au mépris de l'interdit biblique. Jésus Christ ayant annoncé qu'à la fin des temps il en sera comme au temps de Noé, quand les "Fils de Dieu" (les démons) se sont accouplés avec les femmes humaines, d'un point de vue chrétien on dira que ce genre d'EMI luciférienne qui fait rechercher le contact avec des entités dans le spirtitisme prépare en fait ce retour de l'époque sombre de Nimrod où ces "entités" des ténèbres (du deuxième ciel) pourront à nouveau prendre possession des humains.
A noter aussi que beaucoup de prédicateurs révoquent comme non bibliques tous les récits d'EMI, même ceux qui paraissent chrétiens. Notamment à cause du passage de Luc 16:31 que cite par exemple Lex Meyer (ici min 3'32) qui laisse entendre que Dieu ne cherchera pas à convaincre les hommes de la réalité du Ciel en renvoyant un mort vers eux. Jean 3:13 dit que Jésus seul est monté au Ciel.