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La Sainte Ampoule et la question de l'élection divine de la France
A la faveur du déclin de l'Eglise catholique romaine, il est facile de trouver sur You Tube des "Evangéliques" intrépides qui tenteront de reléguer toutes les prophéties sur le destin providentiel de la France au rang des superstitions diaboliques. Quelques difficultés textuelles cependant entravent leur audace comme cette prophétie de Zacharie 4 qui mentionnent deux oints dans lesquels la tradition catholique voient le binôme du "Grand roi" et du "Grand prophète/pontife/sacrificateur" de la fin des temps juste avant ke règne de l'Antéchrist : "12 J'ai repris la parole: «Que signifient les deux rameaux d'olivier qui sont près des deux conduits d'or d'où découle l'or?»13 Il m'a répondu: «Ne sais-tu pas ce qu'ils signifient?» J'ai dit: «Non, mon seigneur.» 14 Et il a dit: «Ce sont les deux hommes désignés par onction qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre.»
Michée 5,1-4 et Isaie 32,1-5 parlent d'un grand roi, même s'il est vrai qu'André Lesage dit "Le Marquis de la Franquerie" dans La mission divine de la France (éditions Saint Michel 1955) eut tort de dissocier le roi du sacrificateur dans Zacharie 6:13. L'ascendance davidique des roi de France dont on a déjà parlé ici pourrait justifier une assimilation des descendants des Capétiens à la Tribu de Juda.
La lignée des prophéties sur le grand monarque français est impressionnante comme l'a relevé encore récemment Taylor Marshall. De la Franquerie voyait dans le miracle de la Sainte Ampoule une confirmation de l'élection divine de la monarchie française. Il se produisit le jour de son baptême à Noel 496 selon l'archevêque Hincmar : "Dès qu’on fut arrivé au Baptistère, le clerc qui portait le chrême, séparé par la foule de l’officiant, ne put arriver à le rejoindre. Le Saint-Chrême fit donc défaut. Le pontife leva ses yeux en larmes au ciel et supplia le Seigneur de le secourir en cette nécessité pressante. Soudain apparaît, volant à portée de sa main, une colombe blanche tenant en son bec une ampoule d’huile Sainte dont le parfum embauma toute l’assistance. Dès que le prélat eut reçu l’ampoule, la colombe disparut". Auparavant à minuit Dieu avait baigné de lumière l'assemblée et annoncé que le royaume de France prédestiné par Dieu embrasserait tout l'empire romain.
De la Franquerie précise qu'à cause de ce miracle la monarchie française précédait les autres en rang protocolaire comme cela ressort d'un décret de la République de Venise de 1558.
Il impute aux partisans de la monarchie austro-espagnole et aux jésuites (puis aux bollandistes) d'avoir tenté de discréditer l'histoire du miracle de la sainte ampoule. Par exemple l'érudit franc-comtois Jean-Jacques Chifflet, médecin du roi d'Espagne, avec la complicité du flamand Bollandus, dans De Ampulla Remensi nova et accurata disquisitio (1651) n'y voyait qu'une légende et soutenait d'ailleurs que Clovis avait été baptisé à Tours et non à Reims. Les jésuites arrachèrent quatre page du livre d'Etienne Forcadel (un juriste de Béziers, Desailly dira par erreur "de Bordeaux") publié en 1580 "De Gallorum imperio et philosophiae" qui prouvait l'authenticité de la Sainte Ampoule. Le bénédictin Dom Mabillon a souligné au contraire dans ses Annales de Saint Benoît qu'Hincmar, contemporain de Charles le Chauve (IXe siècle) confirma à ce souverain que l'ampoule était venue directement du Ciel (d'ailleurs c'est de cette époque que remontent les plus anciennes représentations du miracle que nous ayons).
De la Franquerie reprend là un propos banal qu'on retrouve aussi au XIXe siècle, par exemple dans l'opuscule d'un anonyme rémois en 1825 : "Sacre du roi, détail général des fêtes et cérémonies", qui dénonce aussi le rôle d'un autre rémois, l'abbé Antoine Pluche (1688-1761), janséniste et ennemi personnel de l'archevêque de Reims qui dans une "Lettre sur la Sainte Ampoule et le sacre" du 3 février 1719 expliqua que lorsqu'on cherchait le chrême pour baptiser un malade, Saint Rémi "fit mettre sur l'autel les ampoules vides... alors une céleste rosée répandit le don béni du Saint Chrême". Aimé Bonnefin dans Le Sacre des rois de France en 1982 dira que Pluche eut un auditoire restreint, mais que cette façon de tourner le "miracle" vers les hommes et non vers le roi était le début d'un recul du récit catholique. Néanmoins Bonnefin saluait, comme l'anonyme du de 1825, le rôle du père dominicain Marlot Dorigny dans sa Vie de Saint Rémi (et dans Metropolis Remensis historia, 1666), ou de l'abbé Vertot. Bonnefin valorise aussi les écrits du jésuite Jacques Longueval (Histoire de l'Eglise gallicane) là où De la Franquerie ne voyait dans la Compagnie de Jésus que des ennemis de la Sainte Ampoule.
Il était dit que les rois tenaient leurs dons de guérison de la Sainte Ampoule. Et elle ne fut préservée en France que grâce aux habitants du Chesne-Populeux qui la soustrayèrent aux Anglais après leur défaite d'Orléans en 1429. Bonnefin démonte la légende britannique selon laquelle ils n'auraient laissé en France qu'un leurre et leur roi Henri VI aurait été sacré avec le Saint Chrême. Louis XI en 1482-1483 se la fit apporter au Louvre avec l'accord du Pape pour guérir sa maladie mortelle, mais il n'y eut aucun miracle. L'ampoule ne quitta plus Reims par la suite. Pour une description du rituel du sacre avec le Saint Chrême voir ici.
Le commissaire de la Convention Philippe Rhul qui était allé la chercher à Reims brisa l'ampoule place royale le 7 octobre 1793 sur le piédestal de la statue de Louis XV - il allait se suicider un an et demi plus tard après avoir été condamné par une commission militaire thermidorienne.
Un officier municipal M. Hourelle note de la Franquerie "s'entendit avec l'abbé Seraine, curé-intrus de la paroisse et dépositaire des clefs du tombeau; et, ne pouvant substituer à la fiole du reliquaire une autre Hôte, ils enlevèrent avec l'aiguille d'or quelques parcelles du baume brun foncé qui adhérait à ses parois et les conservèrent avec soin. En 1819, le 11 juin, sous l'épiscopat de Mgr de Coucy, les possesseurs, tant de ces précieuses parcelles que de deux éclats de la fiole, les déposèrent, après enquête préalable, entre les mains de leur archevêque qui renferma provisoirement le tout dans un modeste reliquaire, et le fit porter à l'église de Saint-Rémi, où il resta jusqu'au mois de mai 1825."
L'enjeu autour de la Sainte Ampoule est aussi important que celui de l'authenticité du Testament de Saint Rémi, pour déterminer si le roi de France a vocation à être empereur du monde avant la venue de l'Antéchrist.
J'ajoute donc à ce petit exposé la vidéo ci-dessous trouvée sur le Net récemment. Elle a été postée en mars dernier. C'est l'interview par un médium voyant (Yannick) d'un gérant dans la restauration de 52 ans (né à Paris le 22 février 1968) de parents italiens des Pouilles, André de Biase (son visage a été révélé dans cette interview), père de famille. Voici le résumé de ce que celui-ci raconte. L'homme porte une tache hémorragique qui a la forme d'un poisson, il l'a contractée du 22 au 23 septembre 1968 (nuit de la mort du Padre Pio auquel sa famille était dévouée - Padre Pio qui avait eu des visions sur la royauté française) à l'hôpital Necker à l'issue d'une méningite bactérienne peu de temps après sa naissance. Le 29 mars 1981 à Alzo di Pella en Lombardie, au soir l'homme (qui a 13 ans) voit apparaître devant l'église San Filiberto des lumières qui tourbillonnent verte, blanche, et bleue. Il entend des mots en français. Dans la lumière bleue à sa gauche une forme féminine lui dit en français "tu es André", l'entité dans la lumière verte à droite (une entité masculine) récite des phrases. L'homme s'approche de la lumière blanche, est aspiré, reçoit des particules. Il voit un homme en blanc, Jésus-Christ (alors qu'il n'était pas croyant) qui lui dit : "Je t'ai choisi, tu es venu pour vaincre et tu vaincras". Puis il voit le pape Jean Paul II qui lui tend la main. Il a l'impression que la femme dans la lumière bleue le retient d'être absorbé. Quand il saisit la main, il ressent une immense douleur crie. La lumière lui tend une pierre blanche, sa main est ensanglantée. L'homme dans la lumière verte lui demande de noter "N I A" sur la pierre avec son sang (il l'interprète comme Non à l'Intelligence Artificielle). La pierre tombe. Il la perd. La lumière blanche est partie. Plusieurs fois ce restaurateur s'est vu l'enterrer près de l'église. La lumière blanche disparaît, la verte rentre dans le mur de l'église. Reste la bleue dans laquelle se trouve la Sainte Vierge qui allait ensuite disparaître sur le mur d'une maison voisine (appartenant à une dame pieuse), mur sur lequel allait apparaître en octobre 1984 une tache en forme de Sainte Vierge (des milliers de pèlerins allaient y affluer - seul le mur allait être conservé après la construction par la mairie d'un nouveau bâtiment). Arrivé chez lui André allait laver sa main ensanglantée sans en parler à ses parents mais allait ensuite se confier au curé du village.
Fin 1985, Joaquin Navarro-Valls, porte-parole de Jean-Paul II, vient le rencontrer à Gentilly. Quand le pape se rend à Paray-le-Monial en octobre 1986, André, qui a 18 ans, le rencontre. Contre toute attente le pape s'agenouille devant lui, touche ses cheveux, lui dit "c'est bien toi". Il répond "oui c'est moi". Jean Paul II aurait ajouté que lors de l'attentat de 1981, la Vierge aurait dévié la balle avec l'aide d'un enfant symbole de la pureté et que c'est cet André qui aurait été choisi pour ce faire. Celui-ci aurait ensuite été mis en contact avec le Henri d'Orléans (comte de Paris) et il sera en relation secrètement avec lui pendant dix ans. Il allait lui verser de l'argent provenant de sa Fondation . Le pape aurait voulu que le comte prenne en main André. Henri d'Orléans aurait eu une vision en 1965 qu'on lui présentait un enfant "illégitime" (non issu d'une lignée héréditaire royale) mais auquel il faudrait porter assistance. Le comte confie à Edouard Stern (banquier assassiné en 2005) de l'argent (300 millions de francs) pour la future royauté d'André. Dans les messages reçus en 1981, André avait appris que le 8 avril 2022 quelque chose d'important se passerait (voir plus loin). Après la mort du comte de Paris, André fait faillite. Il voit Edouard Stern à la sortie de l'hôpital Necker, descend de sa camionnette en bleus de travail et l'interpelle. Stern lui dit de revenir le lendemain au même endroit mais ne reviendra pas. L'argent des rois de France est perdu sur des comptes suisses.
A la demande du comte, André a rencontré le rabbin Rebbe (rabbi de Loubavitch) à New York qui avait demandé à le voir. Le rabbin lui demande en guise de test : "as tu soif" puis lui dit "peux tu me servir un verre d'eau ?" alors qu'en 1981 André a vu un homme avec une carafe d'eau derrière Jésus qui remplissait complètement un verre et le faisait déborder. Le rabbin demande pourquoi il ne le remplit pas. André répond sans réfléchir "parce que ce qu'il reste à remplir c'est ce qui reste à vivre à l'humanité". Le rabbin se retourne vers lui les larmes aux yeux et lui dit "tu es donc bien là". André le prend dans ses bras. Il y a une odeur désagréable. Le rabbin lui donne un dollar et lui dit de planter un olivier quand il ira en Israël. Il ne l'a pas fait pour l'instant.
Jésus avait été annoncé à André que la mère de ses enfants lui rappellerait le 8 avril 2022 (elle est née un 8 avril, et lui un 22-02). Cette date sera le jour du premier tour de l'élection présidentielle en France.
En 1987 à son domicile rue de Bièvre Mitterrand avait rencontré, par l'intermédiaire de Gilles Ménage son directeur de cabinet, André, pour étouffer l'affaire des transferts de fonds de la Fondation Henri d'Orléans à son bénéfice. Le président lui aurait dit : "vous avez été béni, mais vous n'êtes pas assez instruit pour le comprendre". Il a aussi rencontré en 1987 à son domicile à Arcueil (banlieue parisienne) Dulcie September militante de l'ANC (assassinée en 1988), qui lui avait parlé de la vision de Martin Luther King en 1968 sur un enfant qui naîtrait en France et serait un sauveur. Mandela en visite à Arcueil le 14 juillet 1996, a dit à André : "tu sais, un jour on te mettra en prison et c'est là que tu comprendras que tu es libre".
Un des messages de 1981 disait que "lorsque le temps des roses sera fini, ton règne sera venu". André l'interprète en lien avec l'incendie de Notre Dame où toutes les portes se sont fermées en même temps, ce qui a protégé les roses.
L'intéressé fera une conférence le 15 août prochain à Sougraigne dans l'Aude.
Je ne me prononce pas sur l'authenticité du récit, mais c'est une illustration intéressante des questionnements (ou des inspirations) qu'a suscités en France à diverses époques la thématique du Grand Monarque.
Pourquoi l'histoire hypothétique est anti-biblique
L'histoire hypothétique est très à la mode. Les médias et You Tube accordent une popularité imméritée à l'uchronie "Civilisations" de Laurent Binet (par exemple ici et là).
Ayant moi même cédé à la folie jadis d'écrire un livre d'histoire hypothétique, publié chez L'Harmattan, je dois préciser aujourd'hui quels sont les présupposés spirituels anti-chrétiens de cette démarche :
1) Cela part du principe que l'histoire n'a pas de sens, qu'elle est soumise aux aléas des rapports de forces et qu'il n'y a donc pas de plan de Dieu derrière, Dieu à supposer qu'il existe est sans pouvoir sur elle (ce qui est contraire à ce que dit la Bible).
2) Cela laisse entendre aussi souvent que les vaincus auraient mieux fait que les vainqueurs. C'est patent dans la thèse de Binet : si les Incas avaient conquis l'Europe ils auraient été plus tolérants sur le plan de la religion et des moeurs, on aurait mieux respiré en Europe etc. Le présupposé est que la liberté sexuelle (très relative), l'intérêt pour le corps, qui prévalaient chez les Incas sont meilleurs pour l'âme que la discipline. Evidemment ce point est indémontrable. On passe aussi par pertes et profits les sacrifices humains, notamment ceux des enfants, qui deviennent purement anecdotiques dans ce genre de spéculation. De même que toutes sortes d'autres formes d'oppression à l'oeuvre dans cet empire.
3) On fait notamment l'apologie de la soi-disant tolérance religieuse des païens : s'ils envahissent l'Europe ils ne chercheront pas à éradiquer le catholicisme. L'hypothèse est purement gratuite. Evidemment selon la logique rationnelle on devrait plutôt parier que si les Incas avaient gouverné notre continent, ils auraient persécuté le christianisme. La Rome païenne étaient tolérante envers toute forme de paganisme tant qu'il ne cherchait pas à compromettre les sacrifices à l'empereur. Elle devint impitoyable pour le christianisme assez tôt. De même les Incas n'auraient pas accepté que les Chrétiens refusent le culte de l'empereur et y auraient vu une menace politique. Les paganismes (l'hindouisme par exemple) s'accommodent des formes abâtardies de christianisme (comme le New Age aujourd'hui) qui font du Christ un simple maître de sagesse, nient sa divinité, nient le salut par la résurrection, nient l'Apocalypse comme horizon de disparition de ce monde et acceptent les compromis avec toute idolâtrie. Un christianisme bien axé sur les vérités bibliques est incompatible avec tout paganisme et durement rejeté par lui. Il l'aurait été par un Empire inca victorieux comme par toute autre autorité païenne.
En somme ces spéculations sur l'Empire inca ne sont que des réhabilitations du mythe hérétique du bon sauvage. Un apitoiement sur le sort des vaincus qui ne sert en fait qu'à tenter de disqualifier les valeurs morales (chrétiennes occidentales) qui ont dominé le monde (et l'ont en grande partie libéré, sur le plan éthique, même si évidemment, ceux qui les instrumentalisaient dans un cadre colonial les ont souvent dévoyées). Il vaut mieux ne pas être dupe du sens profond de ce genre de démarche et de l'idéologie qui l'inspire.
Le souffle qui ressuscite
Dans l'évangile de Jean 20-22, il est écrit que Jésus ressuscité "souffla sur les apôtres), et leur dit: Recevez le Saint-Esprit."
Peu de temps avant d'avoir lu cet étrange passage, j'avais écouté le mystique Sadhguru expliquer qu'un adepte du tantrisme adepte du Surya Sparsh à Bénares (Varanasi) était capable de ressusciter pour plus d'une heure les oiseaux morts depuis moins de trois heures (non encore rigide) en activant les énergies invisibles qui restaient encore en lui en utilisant la lumière du soleil. Un chef musulman tenta d'ailleurs de le forcer à ressusciter son fils, mais il ne put pas le faire notamment parce que le chef voulait que cela se fasse en dehors du temple hindou. Ce yogi disait que son maître pouvait faire vivre l'oiseau plus longtemps encore. Il s'agit là d'une résurrection (provisoire) par la lumière. Est-ce de la sorcellerie ? Personnellement je suis enclin à me méfier de tout ce qui vient d'Inde, et encore plus depuis que j'ai lu la couverture de la revue "New Witch" qui dans un même mouvement vante le féminisme, la nudité publique et... l'Ayurveda... On a presque là le tableau complet de tout ce qu'il faut fuir dans l'occultisme...
Plutôt que de s'intéresser à ces procédés de revitalisation par la lumière, je me demande s'il n'y a pas plus d'intérêt sur le plan spirituel à réfléchir au pouvoir du souffle.
Ce matin, je parcours "La Sagesse des Prophètes" du musulman Ibn 'Arabi. Etrangement le chapitre sur Jésus est surtout consacré au pouvoir qu'il avait de ressusciter les morts par le souffle, qu'il relie à sa substance divine qu'il aurait tirée de l'ange Gabriel. Le Coran, comme des Evangiles apocryphes, explique que Jésus pouvait transformer un oiseau d'argile en oiseau réel en soufflant en lui.
Ibn 'Arabi raconte que le "sultan des sages" Abu Yazid-al-Bistani "qui souffla sur la fourmi qu'il avait tuée lafit revivre". Il sut bien, ajoutait-il, que c'était par Dieu qu'il soufflait ; sa contemplation était christique". Le théologien rattache ce souffle à l'Expir divin dont tout le monde procède.
A creuser...
Dozulé : catholicisme, OVNIs et physique quantique
Je voudrais attirer votre attention sur une très bonne initiative qu'ont eue les responsables de l'association "Le sentier de la croix glorieuse" de mettre, il y a cinq mois, sur You Tube, les enregistrements sur cassettes magnétiques du témoignage de la voyante des apparitions de Dozulé (Calvados) Madeleine Aumont. Du point de vue de la spiritualité, de l'histoire, de la psychologie, des sciences naturelles etc c'est un élément très important : on eût aimé avoir à disposition le témoignage de Bernadette Soubirous de Lourdes, de Mélanie Calvat de La Salette et de tant d'autres voyants et visionnaires des siècles antérieurs. On a celui de Madeleine Aumont et c'est une très grande chance. Je les ai écoutés en partie. Ce qui frappe, c'est la simplicité et l'apparente sincérité avec laquelle cette dame raconte ce qu'elle a vu et entendu et comment cela s'est passé.
Ca n'a nullement l'air "scripté" comme on dit de nos jours en usant d'un anglicisme. La voyante ne semble pas raconter une "histoire officielle" dont un tiers lui aurait suggéré la narration. Tout cela semble provenir assez spontanément de ses souvenirs. Et l'on écartera donc, en ce qui concerne Dozulé, ce que j'ai écrit il y a peu à propos d'une réécriture de l'histoire signalée par l'occultiste Sylvie Simon autour d'une "présence extra-terrestre" autour de la maison de la mystique Marthe Robin en 1980.
Pas de réécriture, donc, si l'on tient cette hypothèse, l'inspiration est réellement catholique et non "extra-terrestre", sauf à faire le pari - défendu par certains - que les extraterrestres savent singer n'importe quel vocabulaire religieux orthodoxe et qu'ils aient inspiré d'eux-mêmes par une sorte de télépathie l'adhésion catholique de Madeleine Aumont qu'elle raconte dans son témoignage à partir de son retour à l'eucharistie. Il n'y a donc pas grand chose à retirer, me semble-t-il, de l'avis de la voyante recueilli par Rémy Mauger et Jacques Lacan et FR3 en 1986 (et lourdement souligné par la même chaîne 31 ans plus tard) sur son apparition de 1972 quand elle dit : "J'ai d'abord aperçu une forte lumière sur la bute, alors j'ai eu peur évidemment, j'ai pensé à une soucoupe volante, on en parlait à ce moment-là. Et puis je me disais 'même si les gens pensent qu'il y a des soucoupes volantes moi je leur dirais que c'est vrai, parce que j'ai cru que c'était ça. D'ailleurs après quand je suis retourné à la fenêtre la deuxième fois j'ai vu la croix qui s'est formée dans le ciel".
Il est indéniable que Madeleine Aumont "capte" des images en trois dimensions, et des "fragments de discours" (au sens où Roland Barthes parlait de "fragments d'un discours amoureux"), en latin notamment, dont elle ne peut pas être l'auteure puisqu'elle n'en comprend pas du tout le sens, et que c'est le curé du village qui ensuite les décrypte pour elle. Se peut-il qu'il y ait là simplement une sorte de phénomène quantique, lié à la structure "holographique" de l'univers dont parlait le père François Brune (cf ici) et qui voudrait que du fait d'une certaine intentionnalité du sujet (je le fait qu'il soit tourné vers la Foi) il ou elle "reçoive" sur un mode condensé des éléments spirituels qui "flotteraient" dans un univers quantique (que Jung assimilerait à l'inconscient collectif) ? A noter que "l'intentionalité" même ne ressort pas dans ce récit comme émanant du sujet puisqu'au départ elle n'est poussée vers l'eucharistie que pour faire plaisir à sa mère. Le goût pour la présence christique ne vient qu'après - ce qui nourrit une métaphysique de l'élection arbitraire qui va, notez le bien, dans le sens du quiétisme (un de mes sujets préférés)... Evidemment, le fait que cela soit subi peut jouer en faveur d'une hypothèse de manipulation par une entité extérieure (et pour le coup éventuellement extraterrestre) capable justement de jouer avec la structure quantique de l'univers. A ce sujet je renvoie à une intéressante interview d'un ex-patron de la DGSE Alain Juillet dans Paris Match le 11 avril 2020 du qui expliquait que les grandes puissances qui s'intéressent aux extraterrestres cherchent à "découvrir s’il n’y pas derrière le phénomène Ovni quelque chose qui, techniquement parlant, peut être intéressant." "Là, je débouche, ajoutait-il, sur un autre aspect ... qui a été expliqué par d’autres beaucoup plus forts que moi en la matière : nous passons d’une vision du monde modelée par la physique traditionnelle à une autre vision fondée sur la physique quantique. Et l’on comprend beaucoup mieux ces phénomènes à travers le prisme de la physique quantique qu’avec celui de la physique actuelle".
On observe à propos de Madeleine Aumont que, si les visions et les références sont très orthodoxes sur le plan religieux, les prophéties sont fausses - puisque la vision annonçait une guerre avec l'URSS avant la fin du siècle. Les prêtres disent en général (par exemple à propos de La Salette) que c'est parce que les prophéties sont conditionnelles, mais cela ne me convainc pas trop. On louera au passage la prudence de l'Eglise qui eut la bonne idée de soumettre Madeleine Aumont à l'exorcisme (peut-être un exorcisme pas assez poussé ?). Elle dit que le curé du village a estimé qu'elle n'était pas une "fausse prophète" parce qu'elle n'accomplissait pas des guérisons et des prodiges antéchristiques annoncés pour la fin des temps, mais c'est peut-être là une conclusion un peu hâtive...
L'hindouïsme sur prescription médicale
Dans la vidéo ci-dessous, la dame qui officie dans un temple situé en France explique en 6ème minute de son interview par France 3 qu'elle est venue à l'hindouïsme par le yoga et que la pratique du yoga lui a été conseillée... par un médecin...
Voilà qui en un sens rejoint ce que j'écrivais il y a peu sur la médecine sans transcendance, et cela me fait aussi penser à Georges Clemenceau qui, ancien carabin (étudiant en médecine) finit sa vie dans un imaginaire bouddhiste.
Le cas confirme la thèse de Candy Gunther Brown selon laquelle l'usage des thérapies douces du type yoga pousse leurs adeptes vers le polythéisme. Cela n'a rien de purement physique.
Il faudrait former spirituellement les médecins avant de leur confier des patients, afin qu'ils n'orientent pas ceux-ci vers des religions en croyant avoir simplement "prescrit" une pratique "sportive" neutre. Des religions et quelles religions... Des religions "non dualistes" qui veulent déconnecter l'individu de tout affect et de tout sens de l'opposition entre bien et mal... bien commodes pour avoir une société de zombies.
Il est loin le temps où des médecins comme prenaient la plume pour combattre l'athéisme ambiant et défendre les vertus curatives de telle eau d'un sanctuaire catholique. A l'époque celui qui prenait le parti du yoga savait parfaitement ce qu'il faisait, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
Reportage Temple Hindouiste France 3 - juin 2012
Ne pas s'en remettre à la seule science des hommes
J'ai été contacté hier par un homme qui disait avoir été sauvé par la science dans les années 1990 et qui depuis lors développait toutes sortes de théories dans des livres, sur Internet, et même dans des lettres qu'il adressait au président de la République. En creusant un peu on se rendait assez vite compte que cet auteur était contrôlé par une entité, et pas une entité qui viendrait de Dieu si vous voulez mon avis. Voilà à quoi mène le fait de s'en remettre à la science indépendamment de la transcendance. Une leçon pour notre société qui, après la pandémie du Covid-19, sacralise ses soignants et ses chercheurs (au moins dans le discours officiel) alors que la sacralité relève de la seule sphère divine. Les conséquences de cette erreur peuvent être les mêmes pour le monde qu'elles l'étaient pour cet homme perdu. La science humaine a du bon, mais elle doit rester sous l'autorité du Créateur.
Le Grand Monarque français
Une très bonne vidéo du catholique texan Taylor Marshall sur le Grand Monarque français annoncé par diverses prophéties de mystiques depuis le IVe siècle jusqu'à nos jours. Il en cite quatorze, beaucoup d'autres existent. Même les protestants qui s'en tiennent strictement aux Ecritures doivent admettre que le livre de l'Apocalypse parle bien d'un Grand Monarque (qu'il soit français ou non) et d'un Grand Pontife. Et, tant que ces deux figures ne seront pas apparues dans l'histoire mondiale, les figures antéchristiques qu'on peut repérer au coeur même de notre époque (par exemple dans les perversions hollywoodiennes) ne sont, comme le règne de Néron ou les totalitarisme du XXe siècle, que de vagues parodies de la tragédie qui attendra pour de bon l'humanité après, justement, le règne du Grand Monarque...
Les Mille et Une Nuits : une ode à l'Islam
Je lisais hier un passage des Mille et Une Nuits, livre dans lequel je ne m'étais pas replongé depuis plus de vingt ans. J'étais sur ce passage où un prince musulman est prisonnier de mages dans une ville païenne et se fait torturer tandis que son frère, parti à sa recherche, se fait séduire par une femme dans la rue.
Cela vous étonnera mais je trouve que ce récit est le plus grand éloge qui puisse être fait de l'Islam. Les protagonistes n'y sont pourtant pas vertueux : ils suivent leurs passions, et boivent même de l'alcool. Mais ils invoquent sans cesse la grandeur de Dieu et s'en remettent à elle. D'une mésaventure à l'autre (toutes étant plus rocambolesques les unes que les autres) jamais ils ne cessent de mentionner la toute puissance du Dieu unique et se confient à elle.
Vous allez trouver que j'ai des idées fixes. Mais je comparais cela au conte païen L'Ane d'Or d'Apulée. Dans ce récit romain le héros aussi endure les pires mésaventures entre les mains d'une "mage" (d'une sorcière) qui l'a transformé en équidé. Mais lui n'a pas de Dieu unique pour le soutenir. Il ne trouve Isis qu'à la fin, et, du coup, subit les outrages sans grandeur.
Le prince musulman, lui, a trouvé son Isis plus forte que la Fortune en la forme du Dieu d'Abraham, et son frère aussi. Et cela favorise toutes leurs audaces. Le frère cède aux charmes d'une fille dans la rue, et pour elle rentre par effraction dans la première maison qui se présente. Certes il s'inquiète, mais la toute puissance de Dieu fonctionne comme une garantie de dernier ressort. L'éthique n'est pas absente, mais elle est secondaire. Et l'homme finira même par couper la tête d'une belle un peu trop impulsive, mais peu importe puisque tout, en dernière analyse, est garanti par Dieu.
C'est un positionnement étonnant par rapport au pouvoir de Fortuna. Le Musulman, à la différence du païen, se sait quelque part au dessus d'elle, même dans ses pires souffrances, par son abandon même à Dieu. Un Chrétien; lui, se serait situé très différemment. Se sachant lui aussi au dessus de la Fortune par le sacrifice de Dieu fait homme, il aurait néanmoins senti qu'il se devait de participer à ce sacrifice dans une surenchère de charité envers tous les êtres situés sur sa route - ce qui bien sûr interdit non seulement de couper la tête d'une femme, mais même de regarder sa beauté. Mission impossible si l'Esprit saint n'est pas de la partie - ou sinon on est dans la pure censure légaliste, la pharisaïsme.
Pas de risque d'hypocrisie chez le héros musulman médiéval pour qui l'abandon total à une Miséricorde, une Puissance, et une Sagesse lointaines qui ne se sont jamais incarnées fait, en soi, par lui-même, office de vertu. Quelque chose qui n'est pas sans évoquer, à certains égards, le quiétisme, dont j'ai souvent posé la problématique sur ce blog. Cela a pour avantage de laisser plus facilement couler le flot de la Fortune et de la Vie dont le sens est confié au jugement de Dieu. Le temps ainsi ne s'arrête pas. Il n'y a pas d'arrêt sur image, pas de fixation morale, ça coule avec fluidité. Et on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve.
Au lendemain de la super-lune éclipsée en sagittaire les astrologues sur Internet recommandent de se garder d'agir et de simplement observer sans trop s'en tenir aux principes du passé. "De tes yeux seulement du regarderas" (Psaume 91). Les lecteurs des Mille et Une Nuits ont pour ce faire une longueur d'avance.