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Péguy (I)

16 Février 2008 , Rédigé par CC Publié dans #Notes de lecture

Je lis Péguy. Pour la première fois. Tardivement. Je n’avais pas eu de raison de le lire avant. Peut-être parce que je n’ai jamais été normalien. Peut-être parce que j’étais laïque. Peut-être parce que Finkielkraut en disait du bien. Ou tout simplement parce qu’on ne le trouve plus dans les librairies. J’ai toujours tout lu tardivement, à part Montaigne et Nabokov. J’ai lu Céline à 32 ans. Je lis Péguy à 38. Charles_peguy.jpg

Cela tombe bien, je commence par Victor Marie Comte Hugo, acheté chez un bouquiniste cet après-midi. Il y parle de la quarantaine. La quarantaine de 1910. Ce n’est pas celle de 2010.

Que dire ? Péguy le style. D’abord le style. Indissociable du reste. Péguy qui sonnerait faux s’il n’y avait pas le style. Le style qui atteste, qui certifie la véracité du propos, son intelligence. Un certificat de fiabilité. Signe qu’on peut suivre cette route. Qu’on n’y perdra rien.

Deleuze disait que Péguy prenait la phrase « par le milieu » pour la faire éclater.

Je suis le bonhomme. Comme avec Céline. J’écoute. Son éloge des paysans, de la vallée de la Loire, cette recherche d’une terre, d’un corps. Un corps qui n’est pas le nôtre, un corps devant Dieu, et déjà atteint par la vieillesse. Un corps qui n’est pas bardé de prothèses modernes, prothèses éclatantes, comme le nôtre. Péguy qui cherche un sol. Péguy qui se pose en laboureur, modeste, face à la bourgeoisie, à l’Université, à Mauss. Cette recherche de la place, du ton juste, de ce point dans lequel l’humanité se dit le plus justement.

Je dis peut-être des banalités. Je n’ai jamais lu de commentateurs de Péguy, je n’en lirai pas. J’écoute juste le bonhomme, attentif, pas pressé de sauter aux conclusions, ni aux grandes interprétations.

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