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La Vierge de Guadalupe et Marcos Cípac de Aquino

5 Décembre 2024 , Rédigé par CC Publié dans #Histoire secrète, #Christianisme

Poursuivons nos réflexions sur ND de Guadalupe (celle du Mexique, pas celle d'Extrémadure) à la suite de la sortie du film sur le sujet : Marcos Cípac de Aquino, artiste nahatl du XVIe siècle est-il l'auteur de l'image de la Vierge de Guadalupe vénérée au Mexique?

Dans un sermon de 1556 retrouvé en 1888 le franciscain Francisco de Bustamante dit que l'image miraculeuse a été peinte par "Marcos el indio" (Marc l'indien).

Le conquistador Bernard Diaz dek Castillo mentionne dans une chronique historique de 1576 qu'on l'attribue à "Marcos de Aquino" et un chroniqueur indigène Juan Bautista (Jean Baptiste) dans des annales publiées en 2001 qu'on trouve dans la Bibliothèque Boturini de la Basilique de Guadalupe parle d'un Marcos Cipac, mais aucun des deux ne le rattache à ND de Guadalupe (Marguerite Zires, Los Mitos de la Virgen de Guadalupe 1994).

Jeannette Favrot Peterson dans Visualizing Guadalupe (presses universitaires du Texas 2014) a avancé qu'il était le seul artiste capable d'effectuer une grande peint

La mexicaine Gisela von Wobeser dans son Origenes del culto de 2020 suit aussi la thèse de Jeannette Peterson. Elle estime que ce peintre dont elle fixe la date de naissance à 1517  a pu peindre l'image dans ses années de jeunesse à l'école San José e los Naturales dirigée par le frère Pedro de Gante.

Ces thèses rationalistes (et qui sont en fait très idéologiques, car sulfureusement influencées par les revendications des gender studies et des colonial studies pour lesquelles la vérité objective compte peu) ignorent totalement les découvertes de l'ingénieur péruvien José Aste Tönsman et méprisent ses démonstrations sur les pupilles de l'apparition connues pourtant depuis le début des années 1980. Renvoyons le lecteur à cette page pour comprendre tous les travaux menés sur les yeux de Notre Dame non seulement par Tönsman, mais aussi par le neurologue Jorge Alvarez Loyo.

Ces découvertes ont conduit à la conversion de Pedro Ramirez Vásquez (1919-2013), architecte de la nouvelle basilique inaugurée en 1976, conversion comparable à celle du  Dr Ricardo Castañón Gomez devant les miracles eucharistiques. Il en a conclu que l'image était acheiropoïète comme l'icône d'Aglona en Lettonie.

Il n'y a pas non plus de débat sur le fait que le manteau est orné de 46 étoiles reproduisant la constellation du 12 décembre 1531 (certains disent que c'est selon le calendrier julien, le 22 selon le nôtre) – vue de haut.  Cet aspect a été étudié par un spécialiste d’infectiologie (et non pas astronome comme on le lit parfois, il a aussi écrit sur la Tilma et le nombre d'or) Juan Homero Hernández Illescas, à la demande du père Mario Rojas Sanchez (à noter que le P. Brune l'avait rencontré).

Cette question des étoiles est peut-être plus délicate que celle des pupilles. Il y a sur cette page un débat intéressant. Un certain Anthony Martinez, qui se dit chercheur en physique et astronomie (sur des programmes qui ont pu occasionnellement recevoir quelques dollars de la NASA) et cependant défenseur du catholicisme, le 10 mars 2023, avance 3 objections à la thèse des constellations vues d'en haut : 1)  la Grande Ourse est déformée 2) l'inversion des constellations n'a pas de sens car il ne peut y avoir aucun endroit physique dans l'espace où l'on pourrait regarder en arrière et voir les constellations à l'envers. 3) Travaillant sous la sanction de l'Église catholique et de la basilique de Mexico en 1979, un scientifique, Phillip Callahan avec des rayons infra-rouges a conclu que sur l'image originale qu'il y avait sur la Tilma, et dont l'origine est inexplicable, il y a eu des rajouts humains ultérieurs et que les étoiles en font partie .

Martinez dit aussi que l'image exposée au Mexique est trop grande : Divers auteurs au fil des siècles décrivent le voyant Juan Diego comme un paysan de petite taille âgé de 57 ans. Les anthropologues affirment que les hommes aztèques de cette époque mesuraient rarement plus de 1,68 m (5 pieds 6 pouces). Cependant, si l(on prend le temps d'analyser la taille de la tilma/image accrochée dans la basilique de Mexico (67 X 41 pouces, soit 1m70 sur 1 mètre - selon Wikipedia déjà au XVIIIe siècle la mesure du tissu a été réalisée par José Ignacio Bartolache le 29 décembre 1786 en présence de Joseph Bernardo de Nava, notaire public. Le résultat fourni était : hauteur 170 cm, largeur 105 cm) et la compare à l'anatomie d'un homme, pour que cette image soit sur le devant d'une tilma, Juan Diego aurait dû mesurer entre 2,10 et 2,40 m

Pour en rester à la question des constellations, on notera que la référence à Callahan sur laquelle s'appuie Martinez a été contestée par Hernandez dans un ouvrage de 1987 en p. 14 (dont M. Leatham de l'université du Nouveau Mexique donne la référence dans un article paru dans la revue de Folkrlore Forum de 1989  mais dont il omet hélas de donner le titre complet en fin d'article).

Cette affaire de constellation devient le support de prophéties apocalyptiques (ce qui va avec la connotation apocalyptique du nom aztèque de Juan Diego "qui parle comme un aigle" laquelle a une connotation évangélique ésotérique) : il y a peu Alessando Massano de l'observatoire astronomique et planétarium d'Alpette à Turin, a découvert que le nombre d'étoiles qui apparaissent sur le manteau de Notre-Dame sur la tilma (manteau en fibres de cactus) de saint Juan Diego correspond au nombre de papes depuis Clément VII, pontife lorsque Notre-Dame de Guadalupe est apparue en 1531, jusqu'à Benoît XVI (46), et le nombre d'étoiles dans chaque constellation correspond également au nombre de fois qu'un  nom de pontife a été choisi. Une découverte qui laisserait entendre qu'il n'y a pas de pape légitime après le prédécesseur de François.

On peut avancer toutes sortes d'hypothèses, y compris que même si les étoiles ont été rajoutées, elles ont pu l'être sous une inspiration surnaturelle postérieure à l'apparition initiale.

En tout cas on reste très loin de l'hypothèse d'une peinture de Marcos Cipac, puisque selon Alessando Massano (mais ce point mériterait d'être exploré plus en détail) sur la partie la plus ancienne du tableau les fibres de portent pas de trace de teinture, comme si chaque fibre avait eu dès son état naturel la couleur qu'elle a aujourd'hui (point commun selon Massano avec le Suaire de Turin - 7e minute de son interview). La question est aussi abordée dans Joel Romero Salinas. La Virgen de Guadalupe ¿Legado divino o pintura?.

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